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monde<br />
<strong>La</strong> NR 4112 – Dimanche 28 août 2011<br />
6<br />
L’ambassadeur des USA en Algérie :<br />
«Nous respectons beaucoup<br />
le rôle de l'Algérie dans la crise en Libye»<br />
, «Les Etats Unis<br />
respectent beaucoup<br />
le rôle de l'Algérie<br />
dans la crise en<br />
Libye», a affirmé<br />
leur ambassadeur en<br />
Algérie, Henry S. Ensher.<br />
«Nous respectons<br />
beaucoup le<br />
rôle de l'Algérie<br />
dans cette crise et<br />
nous savons que l'Algérie<br />
est dans une<br />
position très difficile<br />
car la Libye est<br />
un pays voisin», a<br />
déclaré M. Ensher<br />
dans un entretien<br />
accordé à l'APS.<br />
Henry S. Ensher, ambassadeur des Etats-Unis d’Amérique en Algérie. (Photo > D. R.)<br />
«Nous devons tenir compte<br />
de cette situation», a-t-il<br />
ajouté à ce sujet. «En même<br />
temps, nous reconnaissons<br />
le respect par l'Algérie du<br />
droit international et des résolutions<br />
du Conseil de sécurité<br />
des Nations unies», a-t-il<br />
poursuivi, assurant que «l'Algérie<br />
a approuvé et appliqué<br />
ces résolutions». M. Ensher<br />
a évoqué, par ailleurs, les<br />
prochaines réunions de<br />
l'Union africaine (UA) et de la<br />
Ligue arabe qui devraient se<br />
prononcer, a-t-il dit, sur la<br />
question de la reconnaissance<br />
d'un nouveau gouvernement<br />
en Libye. «Je ne<br />
connais pas encore la position<br />
de l'Algérie sur ce point<br />
mais je sais que l'Algérie soutient<br />
toute décision émanant<br />
de l'UA ou de la Ligue arabe»,<br />
a-t-il cependant précisé. Répondant<br />
à une question relative<br />
aux craintes exprimées<br />
par Washington sur les retombées<br />
du conflit en Libye<br />
sur la sécurité régionale,<br />
l'ambassadeur américain a<br />
déclaré : «Actuellement, et<br />
en cette période transitoire,<br />
nous pouvons dire que la situation<br />
est grave, notamment<br />
lorsqu'on entend des<br />
informations faisant état<br />
d'ouverture de stocks<br />
d'armes» dans ce pays. «Ce<br />
phénomène s'est déjà produit<br />
en Irak», a-t-il rappelé,<br />
soulignant qu'il s'agit «d'une<br />
chose dangereuse pour tous<br />
les pays voisins». «D'où la nécessité,<br />
a-t-il dit, d'exploiter<br />
notre coopération avec l'Algérie<br />
et d'autres pays» pour<br />
faire face à cette menace. Il a<br />
indiqué que cette question<br />
sera abordée lors de la<br />
Conférence internationale<br />
sur la lutte contre le terrorisme<br />
et le crime organisé<br />
dans les pays du Sahel africain<br />
prévue à <strong>Alger</strong>, les 7 et<br />
8 septembre prochain. Pour<br />
lui, le retour à la stabilité en<br />
Libye «demandera du<br />
temps», et est tributaire de<br />
l'engagement du futur gouvernement<br />
libyen à respecter<br />
la démocratie. «Si une<br />
avancée dans ce sens est enregistrée,<br />
en sus de l'engagement<br />
du gouvernement, il<br />
y aura indubitablement stabilité»,<br />
a-t-il expliqué à ce propos.<br />
Il a par ailleurs exprimé<br />
le soutien de son pays aux efforts<br />
de l'Algérie et des pays<br />
du Sahel dans la lutte contre<br />
le terrorisme, estimant que<br />
ces pays «ont meilleure<br />
connaissance» de la situation<br />
prévalant dans la région<br />
et «des exigences de la lutte<br />
et de la coopération nécessaire<br />
contre ce phénomène».<br />
M. Ensher a affirmé, à ce<br />
sujet, que «les Etats Unis respectent<br />
l'expérience algérienne<br />
en matière de lutte<br />
contre le terrorisme». «Nous<br />
avons, bien sûr, une expérience<br />
(dans la lutte anti-terroriste)<br />
dans d'autres pays et<br />
nous possédons la technologie<br />
qui peut être utile aux<br />
pays de la région, mais, l'essentiel<br />
est d'agir, sous la supervision<br />
de l'Algérie, dans<br />
les efforts de lutte contre le<br />
terrorisme dans cette zone»,<br />
a-t-il expliqué. A une question<br />
relative à la position de<br />
son pays à l'égard de la proposition<br />
algérienne de criminalisation<br />
du paiement de<br />
rançons aux groupes terroristes,<br />
M. Ensher a souligné<br />
que Washington est «contre<br />
le versement de rançons»,<br />
car, a-t-il expliqué, «ces fonds<br />
sont utilisés pour l'achat des<br />
armes». «Nous pensons qu'il<br />
s'agit là d'une bonne idée et<br />
nous pouvons travailler sur<br />
la question», a-t-il dit à ce<br />
propos. Interrogé sur l'impasse<br />
que connaît le conflit<br />
au Sahara Occidental, l'ambassadeur<br />
américain a reconnu<br />
que «cette question<br />
n'a pas avancé», rappelant<br />
qu'«un processus est enclenché<br />
au sein des Nations<br />
unies, sous la houlette de<br />
l'envoyé spécial du secrétaire<br />
général de l'ONU, Christopher<br />
Ross». Il a déclaré<br />
que son pays «est prêt à<br />
aider M. Ross dans sa mission<br />
s'il en exprime le besoin».<br />
«Nous soutenons ce<br />
processus et nous accueillerons<br />
favorablement tout résultat<br />
en découlant», a-t-il assuré.<br />
R. I.<br />
Les réformes politiques engagées en Algérie<br />
répondent aux attentes du peuple algérien<br />
Les réformes politiques engagées par<br />
l'Algérie répondent aux attentes et aux<br />
aspirations du peuple algérien, a indiqué<br />
l'ambassadeur des Etats-Unis en Algérie,<br />
Henry S. Ensher. «Je pense que ce processus<br />
(de réformes) répond aux attentes et aux<br />
aspirations du peuple algérien. Il reflète<br />
également la relation entre le peuple<br />
algérien et son gouvernement.» Il a<br />
également souligné, dans ce cadre, que son<br />
pays «soutient le processus de réformes<br />
politiques dans le monde arabe», estimant<br />
que «chaque régime politique nécessite des<br />
changements propres, selon la conjoncture».<br />
«Nous préférons la stabilité et le changement<br />
pacifique dans tout système politique», a-til<br />
ajouté à ce sujet. Les situations diffèrent<br />
d'un pays à l'autre. En Algérie, relève le<br />
diplomate américain, les citoyens «ne sont<br />
pas disposés à revivre» l'expérience des<br />
années 90 marquée par la violence terroriste<br />
car elle serait «catastrophique pour le peuple<br />
algérien». Ensuite, poursuit-il, il existe en<br />
Algérie des institutions qui connaissent<br />
elles-mêmes des réformes en leur sein,<br />
contrairement, aux situations vécues en<br />
Tunisie, en Libye et en Egypte où l'on parlait<br />
respectivement de régime Ben Ali, Kadhafi ou<br />
Moubarak. D'autre part, à une question<br />
relative aux perspectives du renforcement de<br />
la coopération économique bilatérale,<br />
l'ambassadeur estime que l'Algérie et les<br />
Etats-Unis ont « besoin d'améliorer et<br />
d'élargir ces relations». «Les opérateurs<br />
américains doivent comprendre que la<br />
situation sécuritaire en Algérie est stable et<br />
favorable actuellement», a-t-il déclaré,<br />
notant à ce propos que ces investisseurs<br />
«n'ont pas une grande expérience du marché<br />
algérien».<br />
M. Ensher s'est dit «persuadé» que si les<br />
changements attendus des réformes<br />
économiques engagées en Algérie,<br />
notamment pour ce qui est des lois relatives<br />
à l'investissement et au rôle du<br />
gouvernement dans l'économie ainsi qu'à<br />
ses relations avec le secteur privé<br />
interviennent «les investisseurs américains<br />
viendront en Algérie». «Tout étranger qui<br />
viendrait en Algérie pour la première fois, se<br />
rendrait compte au bout de cinq minutes au<br />
plus, que le pays dispose de grandes<br />
potentialités économiques», a-t-il relevé.<br />
R. I.<br />
Libye<br />
Les djihadistes prennent<br />
les commandes de l’armée<br />
, En tenue militaire et à travers<br />
une conférence de presse<br />
organisée à Tripoli, le chef islamiste<br />
Abdelhakim Belhadj a déclaré<br />
officiellement la libération<br />
de la capitale libyenne par les<br />
«révolutionnaires». Cette annonce<br />
a soulevé les cris d’«Allah<br />
Ou Akbar» dans la salle. Abdelhakim<br />
Belhadj a indiqué qu’à<br />
partir de ce jour, l’ensemble des<br />
groupes armés sont désormais<br />
sous le seul commandement<br />
du Conseil militaire de Tripoli.<br />
Abdelhakim Belhadj, alias Abou<br />
Abdellah Assadak, est né en<br />
1966 en Libye. Ingénieur de formation,<br />
il a rejoint les groupes<br />
armés en Afghanistan, Tchétchénie<br />
et en Irak. Il a été actif au<br />
sein du groupe islamique des<br />
combattants en Libye. En 1980,<br />
il a combattu les Soviétiques<br />
lors de la guerre d’Afghanistan.<br />
Il a par la suite vécu successivement<br />
au Pakistan, en Turquie et<br />
au Soudan. Arrêté en 2004, il<br />
est interrogé par la CIA en Thaïlande<br />
puis remis aux autorités<br />
libyennes. Il a fait partie d'un<br />
groupe de 170 islamistes libérés<br />
à l'instigation de Sif Al Islam<br />
Mali<br />
Mort d'Ibrahim ag Bahanga, le<br />
plus radical des rebelles touareg<br />
,Le plus radical des chefs<br />
rebelles touareg du Mali,<br />
Ibrahim ag Bahanga, qui n'a<br />
jamais totalement accepté<br />
de déposer les armes, est<br />
mort vendredi dans un accident<br />
dans le nord-est du<br />
pays. Son enterrement a<br />
déjà eu lieu dans la même région,<br />
a déclaré à l'AFP Baye<br />
ag Alhassane, un membre<br />
de la famille de ag Bahanga.<br />
<strong>La</strong> nature et les circonstances<br />
de l'accident n'ont<br />
pas été précisées. Plusieurs<br />
élus de Kidal, une région du<br />
nord-est du Mali, ont<br />
confirmé l'information. Il a<br />
été récemment soupçonné<br />
par plusieurs chancelleries<br />
d'avoir récupéré des armes<br />
en Libye à la faveur de la rébellion<br />
armée déclenchée<br />
dans ce pays il y a six mois<br />
contre le régime de Mouammar<br />
Kadhafi. Selon des observateurs,<br />
Ibrahim ag Bahanga<br />
n'a jamais totalement<br />
rejoint le processus né des<br />
accords d'<strong>Alger</strong>, signés en<br />
2006 entre le gouvernement<br />
Kadhafi dans le cadre d'un accord<br />
avec le groupe islamique<br />
combattant en Libye. Lors de<br />
l’insurrection en Libye, il a<br />
réussi rapidement à s’imposer<br />
comme chef militaire pour diriger<br />
des combattants insurgés.<br />
Abdelhakim Belhadj a mené les<br />
combats à Djebel Nefoussa<br />
avant de rentrer avec les combattants<br />
à Tripoli. L’émir du<br />
Groupe islamique des combattants<br />
libyens (GICL) est le premier<br />
à être entré à Bab-Razzia.<br />
Les islamistes de Libye sont accusés<br />
d’avoir assassiné le général<br />
Abdelfattah Younes, fin<br />
juillet 2011. <strong>La</strong> prise en main<br />
de l’armée libyenne par les islamistes<br />
a été attendue et n’était<br />
pas une surprise. Le président<br />
du Conseil national n’a pas pu<br />
se rendre pour l’instant dans la<br />
capitale libyenne, craignant l’insécurité.<br />
Mustapha Abdeljalil<br />
n’est pas seulement menacé<br />
par les partisans de Kadhafi<br />
mais également par ceux qui<br />
ont assassiné le général Abdelfattah,<br />
selon des sources<br />
proches du CNT.<br />
Moncef Rédha<br />
Retour sur scène des djihadistes en Libye. (Photo > D. R.)<br />
et les rebelles touareg maliens,<br />
pour le retour de la<br />
paix dans le nord du Mali, un<br />
pays qui a connu plusieurs<br />
rébellions touareg. Il s'était<br />
exilé en Libye pendant près<br />
de deux ans, à partir de février<br />
2009, après avoir refusé<br />
de participer à ce processus<br />
de paix, avant de revenir<br />
au Mali en janvier<br />
dernier pour le réintégrer.<br />
En 2006, un groupe de touareg,<br />
dont Ibrahim Ag Bahanga,<br />
avaient repris les<br />
armes, pillé des dépôts de<br />
munitions de l'armée dans le<br />
nord, avant de se retirer<br />
dans des collines situées<br />
non loin de la frontière algérienne.<br />
Après une médiation<br />
algérienne, rebelles<br />
touareg et gouvernement<br />
malien avaient signé des accords<br />
de paix à <strong>Alger</strong>. Ces<br />
accords stipulaient notamment<br />
que le gouvernement<br />
malien accélérait le développement<br />
des trois régions du<br />
nord du mali.<br />
R. I.