Zibeline n°48 en PDF
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24 JEUNE PUBLIC TOULON | CAVAILLON | VELAUX | MASSALIA<br />
Encore un Tour !<br />
Vous avez déjà passé près de quatre heures mal assis<br />
sur le banc de bois d’un chapiteau trop plein face à<br />
un seul acteur, à <strong>en</strong> redemander <strong>en</strong>core, et à<br />
regretter que ça s’arrête ? Gilles Cailleau fait Le Tour<br />
complet du cœur de Shakespeare, de son<br />
Shakespeare, <strong>en</strong> magnifiant le théâtre forain, les<br />
tréteaux, <strong>en</strong> vous embarquant dans un résumé, des<br />
extraits, des comm<strong>en</strong>taires des 37 pièces de<br />
Shakespeare -toutes sont évoquées ou jouées-, <strong>en</strong><br />
retrouvant, (ou <strong>en</strong> inv<strong>en</strong>tant ?) un art de la<br />
© Jean-Francois Gaultier<br />
représ<strong>en</strong>tation qui se joue des abimes, du théâtre<br />
dans le théâtre, des règles du jeu. Car il est lui-même,<br />
Gilles Cailleau qui vous accueille, puis ce comédi<strong>en</strong><br />
Antoine Garamond qui a joué tout Shakespeare, puis<br />
sa famille qui l’a accompagné, puis les personnages<br />
qu’ils ont joués. Il passe d’un niveau à l’autre sans plus<br />
d’effort qu’il ne balaye tous les registres du jeu forain,<br />
acrobate, musici<strong>en</strong>, poétique, bateleur, tout cela sans<br />
caricature, pim<strong>en</strong>tant chacun de ces registres d’un art<br />
subtil de comédi<strong>en</strong>, et d’une complicité chaleureuse<br />
avec ses spectateurs. Shakespeare y retrouve la force<br />
des rêves, la fureur des combats, la viol<strong>en</strong>ce éperdue<br />
de l’amour, le goût infini des voyages, du fantastique<br />
et des tempêtes. Un Tour de force, que Gilles Cailleau<br />
accomplit depuis plus de 10 ans, et qui tournera<br />
<strong>en</strong>core…<br />
A.F.<br />
Le Tour complet du cœur a été joué à la Friche<br />
(programmation Massalia) du 17 au 23 décembre<br />
Presque parfait !<br />
Masques et ronds de jambe, coups de baguette,<br />
boule de cristal, talismans et formules magiques,<br />
travestissem<strong>en</strong>t, valet espiègle, chaste baiser, souverains<br />
féroces, apartés comiques et grimaces, intrigue<br />
amoureuse : traitée sur le mode d’une farce classique,<br />
L’Imparfait d’Edwige Cabélo est un opéra sur la différ<strong>en</strong>ce<br />
et la tolérance auquel Philippe Ricard donne<br />
une dim<strong>en</strong>sion théâtrale. L’adaptation du conte de<br />
Charles Perrault est servie magistralem<strong>en</strong>t par la<br />
Compagnie Septembre et le chœur d’<strong>en</strong>fants du<br />
CNR de Toulon Prov<strong>en</strong>ce Méditerranée embarqué<br />
dans l’av<strong>en</strong>ture, et <strong>en</strong>traperçu dans l’<strong>en</strong>cablure du<br />
© X-D.R.<br />
rideau du castelet. Les voici contant l’histoire de<br />
Riquet à la Houppe au cœur aussi gros et moelleux<br />
que son faciès est hideux… un comble au pays où la<br />
beauté est érigée <strong>en</strong> dogme d’État ! Heureusem<strong>en</strong>t<br />
la Fée -à ses heures marieuse- veut libérer les laids du<br />
joug du couple royal et forcer le destin du jeune<br />
Riquet. Vaste programme que la troupe se fait fort<br />
de distiller aux oreilles des jeunes spectateurs par le<br />
truchem<strong>en</strong>t d’un spectacle alerte, vivifiant, aux s<strong>en</strong>t<strong>en</strong>ces<br />
bi<strong>en</strong> s<strong>en</strong>ties et aux images percutantes. Ouf, le<br />
drame est vite oublié et le dénouem<strong>en</strong>t heureux, les<br />
vœux des amoureux sont exaucés et les despotes<br />
fragilisés dans leurs certitudes<br />
! L’Imparfait est une<br />
aubaine pour initier le<br />
jeune public au goût du<br />
théâtre.<br />
MARIE GODFRIN-GUIDICELLI<br />
L’Imparfait s’est joué<br />
le 10 janvier<br />
au Théâtre Liberté à Toulon<br />
© Juli<strong>en</strong> Piffaut<br />
Funambules<br />
de la vie<br />
Un vieux cirque sans animaux part à la conquête du<br />
public dans la vaste et étrangère Pampa. À son bord,<br />
les facétieux Pink et Punk, abandonnés par leur Reine<br />
mère et rejoints par deux loustics pour continuer à<br />
faire leur cirque. Il y a Manouche reine de la séguedille<br />
<strong>en</strong> 3D, Ficelle un va-nu-pieds né d’hier et blues<br />
man sur les bords. Il y a des <strong>en</strong>vies de voyage et le<br />
désir d’être aimé. Des cabrioles avec les épithètes et<br />
des flip-flap arrières avec la grammaire ; des fins de<br />
phrases à 1000 pattes et des charivaris d’adverbes<br />
approximatifs. Et il y a aussi Ornicar, la grosse voix à<br />
képi qui remettra de l’ordre dans la joyeuse troupe<br />
après vérification d’id<strong>en</strong>tité. «Au bout du bout de la fin<br />
du chemin» de ce chapiteau nomade, il y a un<br />
formidable et poétique bric-à-brac imaginaire du<br />
dramaturge-metteur <strong>en</strong> scène Joël Jouanneau, qui<br />
réunit ces Zappachéos d’infortune pour jongler avec<br />
les mots et réinv<strong>en</strong>ter les Demoiselles de Rochefort.<br />
Sous ses loupiottes colorées et sa joie de vivre<br />
contagieuse, cette pièce pour les <strong>en</strong>fants de 7 à 107<br />
ans est un bel hommage au cirque et aux g<strong>en</strong>s du<br />
voyage, à l’<strong>en</strong>fance, aux funambules de la vie. Et à la<br />
grammaire !<br />
DE.M.<br />
PinKpunK CirKus s’est joué le 11 janvier<br />
au théâtre de Cavaillon