Numero28 - Entreprises magazine
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Dossier<br />
DTZ<br />
2000-2007 : du mouvement sur tous les plans<br />
Quelle est l’évolution du marché immobilier professionnel<br />
sur la période 2000-2007 ? Analyse de ce<br />
cycle immobilier avec Gérald Merveille, responsable<br />
du département Investment & Corporate Services,<br />
et Laurent Cooreman, directeur du département<br />
Letting & Sales, chez DTZ au Luxembourg.<br />
Quel est l’état du stock de bureaux en 2000 et dans les<br />
années qui suivent ?<br />
En 2000, le stock est de 1 900 000 m 2 pour atteindre le record<br />
de 2 800 000 m 2 en 2007. Entre les deux, la croissance annuelle<br />
de plus de 6 % que nous connaissions entre 2001 et 2004 ne<br />
s’est pas maintenue dans les années suivantes et nous avons<br />
assisté à un fléchissement important. Entre 2005 et 2008,<br />
ce ralentissement du rythme de développement ainsi qu’une<br />
demande importante de la part des occupants a d’ailleurs<br />
mené à une pénurie de surfaces disponibles. Pour les deux<br />
ans qui viennent, la croissance du stock va reprendre de manière<br />
importnante puisqu’une livraison d’environ 250 000 m 2<br />
est attendue l’an prochain.<br />
La courbe du stock est intéressante car elle<br />
suit vraiment l’évolution de l’emploi. Celui-ci y est directement<br />
lié puisque l’on compte approximativement 20 m 2 de bureau<br />
pour un emploi. La loi réglementant la domiciliation de sociétés<br />
a également dopé le marché immobilier car, obligées de posséder<br />
physiquement un bureau à la place d’une simple boîte<br />
aux lettres, les sociétés concernées ont eu besoin de m 2 ces<br />
dernières années.<br />
Qui occupe tous ces mètres carrés ?<br />
Depuis 2000, le profil des occupants n’a pratiquement pas<br />
changé. Le secteur BFI (Banques/Finance/Assurances) occupe<br />
la majorité du stock de bureaux (33 % en 2007). Ensuite, viennent<br />
les institutions et organes européens (18 % en 2007)<br />
et l’Etat luxembourgeois. Ce que l’on remarque depuis 7 ans,<br />
c’est l’augmentation des tailles des espaces demandées. La<br />
croissance organique autour des endroits initiaux (surtout en<br />
centre-ville) devient de plus en plus difficile et aboutit souvent à<br />
la relocalisation globale dans la périphérie où se sont développées<br />
des zones d’activités au cours des dernières années.<br />
Comment ont évolué les loyers ?<br />
Le rythme est de 4-5 % de hausse annuelle en moyenne depuis<br />
2000. En fait, nous remarquons que l’augmentation des<br />
loyers est assez peu dépendante du taux de vacance. Cette<br />
élasticité existe car les promoteurs préfèrent octroyer certains<br />
avantages et gratuités que de baisser le prix des loyers en période<br />
creuse afin d’éviter des impacts négatifs sur le marché<br />
de l’investissement.<br />
Laurent Cooreman, directeur du département Letting & Sales et Gérald Merveille,<br />
responsable du département Investment & Corporate Services, chez DTZ au Luxembourg.<br />
Et le marché des capitaux ?<br />
Sur ce point, nous avons assisté à une transformation radicale du<br />
marché entre 2000 et 2007. Au début des années 2000, l’investissement<br />
sur le marché luxembourgeois oscillait entre 150 à 300<br />
millions EUR par année. En 2006, il atteint 1,2 milliard EUR et en<br />
2007, 2,6 milliards EUR. L’une des raisons de ces records repose<br />
sur le fait que beaucoup d’investisseurs globaux ont augmenté la<br />
partie de leur capital placée dans l’immobilier (devenu plus attractif<br />
par rapport à d’autres possibilités de placement) ; une seconde<br />
raison est la performance économique luxembourgeoise et sa stabilité<br />
ainsi que la taille du stock immobilier qui assure désormais<br />
une certaine liquidité et enfin, la taille importante des bâtiments<br />
proposés à la vente ces dernières années.<br />
Comment voyez-vous le marché à moyen terme ?<br />
Les 4-5 mois qui viennent vont être décisifs pour prévoir le futur<br />
à court terme car la crise des subprimes aura peut-être encore<br />
des répercussions. Pour la vision à moyen terme, vu la compétition<br />
qui existera entre différents bâtiments à partir de 2009,<br />
les futurs occupants pourront probablement faire jouer certains<br />
leviers économiques à l’avenir. Nous pensons également que des<br />
sociétés importantes continueront à quitter Luxembourg-Ville<br />
pour s’installer en périphérie ou dans des zones d’activité qui sont<br />
elles-mêmes amenées à se développer et ce, pour supporter leur<br />
croissance. Dans notre métier, il faut du mouvement. Donc nous<br />
restons optimistes. /<br />
Propos recueillis par Isabelle Couset<br />
mars/avril 22