Numero28 - Entreprises magazine
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Dossier<br />
Pour des personnes imposées collectivement au Luxembourg,<br />
l’exemption fiscale maximale peut être de 6 000<br />
EUR pour un prêt hypothécaire servant au financement<br />
de la résidence principale et de 1 000 EUR pour un prêt<br />
personnel autre. Cela concerne, en principe, les personnes<br />
ayant la classe d’impôt 2. Mais le critère déterminant<br />
étant l’imposition collective, le maintien de la classe d’impôt<br />
2 dans une phase transitoire après un divorce, une<br />
séparation ou le décès du conjoint ne donne pas droit à<br />
cette exemption majorée.<br />
Il est toutefois à noter que ces exemptions sont applicables<br />
cumulativement. Ainsi si un salarié célibataire bénéficie<br />
de l’exemption fiscale pour la bonification d’intérêts<br />
pour un prêt hypothécaire à hauteur de 3 000 EUR, il<br />
est tout à fait concevable qu’il bénéficie en parallèle de<br />
l’exemption fiscale jusqu’à un maximum de 500 EUR pour<br />
la bonification d’intérêts payés à titre de remboursement<br />
d’un prêt personnel durant la même année fiscale.<br />
Sont à considérer comme prêts hypothécaires servant à<br />
financer la résidence principale du salarié, tous les prêts<br />
en relation économique soit avec l’habitation personnelle<br />
du contribuable, soit avec l’acquisition d’un premier terrain<br />
à bâtir, soit avec un immeuble en voie de construction<br />
ou de rénovation, immeuble que le salarié déclare<br />
vouloir destiner à utiliser pour ses besoins personnels.<br />
Dans ce contexte, les prêts destinés à l’acquisition d’une<br />
résidence secondaire n’entrent pas en ligne de compte. En<br />
effet, l’habitation doit être utilisée à des fins personnelles<br />
et non pour se procurer un revenu supplémentaire (p. ex.<br />
en louant ou revendant l’immeuble).<br />
Sont à définir comme prêts personnels, tous les prêts qui<br />
ne sont pas à considérer comme prêts hypothécaires,<br />
c’est-à-dire tous les prêts utilisés pour financer l’acquisition<br />
de biens de consommation (p. ex. l’achat d’une voiture<br />
ou le financement des études).<br />
Spécificités<br />
Dans la pratique, il est recommandable à l’employeur de faire<br />
attention à un certain nombre de points. Il devra toujours être<br />
conscient qu’il est responsable des retenues fiscales et sociales<br />
opérées sur les rémunérations de son salarié et qu’il peut<br />
en être tenu responsable par l’administration compétente.<br />
Preuve du bien-fondé du traitement appliqué<br />
Afin de pouvoir prouver le bien-fondé du traitement fiscal en<br />
cas de contrôle, il est recommandé à l’employeur d’avoir les<br />
pièces à l’appui dans le dossier du salarié concerné.<br />
L’employeur devra être en possession de documents<br />
concernant l’existence du prêt soit hypothécaire, soit<br />
personnel (par exemple une copie du contrat de prêt).<br />
En cas de prêt hypothécaire, l’employeur doit avoir la certitude<br />
qu’il s’agit bien d’un prêt hypothécaire servant à<br />
financer la résidence principale du salarié. Cette preuve<br />
pourra être apportée par une déclaration écrite du salarié<br />
certifiant qu’il s’agit d’un prêt hypothécaire pour le financement<br />
d’une habitation utilisée à des fins personnelles.<br />
En cas de bonification d’intérêts, l’employeur doit avoir<br />
la preuve du paiement des intérêts par le salarié à son<br />
institut financier.<br />
Étant donné que les exemptions ne sont accordées qu’une seule<br />
fois par an et par ménage, l’employeur doit être sûr que le conjoint<br />
de son salarié ne bénéficie pas également d’un tel avantage,<br />
en l’occurrence de l’exemption fiscale. Il est donc recommandé<br />
à l’employeur de demander à son salarié de lui remettre une<br />
déclaration écrite de l’employeur du conjoint ou, à défaut, une<br />
déclaration sur l’honneur du conjoint certifiant qu’il ne bénéficie<br />
pas d’une économie, d’une bonification ou d’une subvention d’intérêt<br />
ou, le cas échéant, une déclaration écrite quant à l’avantage<br />
et à l’exemption accordée.<br />
Salarié engagé au cours de l’année<br />
Pour le salarié embauché dans le courant de l’année, il faut vérifier<br />
s’il n’a pas déjà bénéficié d’une exemption fiscale en matière de prêt<br />
hypothécaire ou personnel auprès de son ancien employeur. En effet,<br />
si le salarié quitte l’employeur au cours d’une année, il n’y a pas lieu de<br />
proratiser l’exemption appliquée durant cette année. Il appartiendra<br />
au nouvel employeur de vérifier si et dans quelle mesure le salarié<br />
aurait déjà bénéficié de l’exemption au cours de cette année.<br />
Limitation aux intérêts réellement payés<br />
Dans la pratique, l’employeur se heurtera souvent au problème que<br />
l’exemption fiscale et l’exemption de Sécurité sociale en matière de<br />
bonification d’intérêts est limitée aux intérêts réellement payés par<br />
le salarié pour l’année fiscale durant laquelle cette bonification lui a<br />
été payée. Le problème vient du fait que le salarié ne peut pas encore<br />
fournir les arrêtés de compte durant l’année courante si son institut<br />
financier ne les lui met pas encore à disposition. Il convient de noter<br />
que des relevés de compte suffisent pour prouver le paiement.<br />
En tout cas, les exemptions appliquées doivent êtres<br />
incluses dans le décompte annuel et le certificat de rémunération<br />
établis par l’employeur pour l’année fiscale concernée.<br />
Dans ce contexte, il convient de souligner que l’exemption<br />
fiscale applicable est à la fois limitée aux intérêts réellement<br />
payés et au montant maximal exempté. Comme l’exemption en matière<br />
de Sécurité sociale n’est limitée que par le montant des intérêts<br />
réellement payés, cela ouvre la possibilité de bonifier des intérêts<br />
au-delà du maximum exempté en matière fiscale, afin de profiter<br />
de l’exemption en matière de Sécurité sociale sur la totalité des<br />
intérêts bonifiés.<br />
Paiement à la place d’un bonus<br />
L’employeur doit aussi être conscient du fait que la bonification d’intérêts<br />
n’est pas à confondre avec le paiement d’un bonus. Il s’agit<br />
de deux paiements légalement différents. Ainsi, il ne pourra pas<br />
remplacer le paiement d’un bonus contractuel par une bonification<br />
d’intérêts. Le salarié ayant reçu une telle bonification pourra toujours<br />
exiger le payement d’un bonus tel que prévu dans son contrat ou un<br />
autre écrit applicable aux parties.<br />
Si aucun bonus obligatoire n’est prévu contractuellement,<br />
l’employeur peut, bien sûr opter pour l’attribution d’une bonification<br />
d’intérêts à la place d’un bonus s’il souhaite récompenser la<br />
bonne prestation de son salarié. /<br />
Alexandre Kock<br />
Tax & Legal Consultant<br />
SD WORX S.A.<br />
alexandre.kock@sdworx.lu<br />
mars/avril 40