Télécharger les résumés - ThéMA - Université de Franche-Comté
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LE CHOIX DE DESCRIPTEURS PAYSAGERS<br />
EN TANT QU’INDICATEURS D’UN RISQUE<br />
ÉPIDÉMIOLOGIQUE<br />
LE CAS D’ECHINOCOCCUS MULTILOCULARIS<br />
Florian TOLLE : laboratoire <strong>ThéMA</strong>, UMR 6049 CNRS, <strong>Université</strong> <strong>de</strong> <strong>Franche</strong>-<strong>Comté</strong>, Besançon<br />
florian.tolle@univ-fcomte.fr<br />
RÉSUMÉ. Echinococcus multilocularis (Em) est un parasite responsable chez l’homme d’une maladie grave : l’échinococcose<br />
alvéolaire. La contamination humaine peut se produire par ingestion acci<strong>de</strong>ntelle d’œufs du parasite. Un programme<br />
européen d’épidémiosurveillance, EchinoRisk, est actuellement en cours.<br />
En France, ce programme, mené conjointement par l’ERZ (Entente interdépartementale <strong>de</strong> lutte contre la rage et autres<br />
zoonoses) et l’AFSSA (Agence française <strong>de</strong> sécurité sanitaire <strong>de</strong>s aliments), a permis jusqu’à présent <strong>de</strong> collecter 5 820<br />
échantillons localisés <strong>de</strong> fèces <strong>de</strong> renards. À ce jour, 2 305 échantillons ont été analysés parmi <strong>les</strong>quels 62 ont révélé la<br />
présence du parasite. Cette base <strong>de</strong> données spatialisée a permis <strong>de</strong> développer sur SIG un protocole <strong>de</strong> recherche <strong>de</strong>s<br />
indicateurs paysagers propices à la présence du cycle parasitaire dans l’environnement, à la suite <strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong> plusieurs<br />
équipes d’écologie du paysage. La <strong>de</strong>scription <strong>de</strong> la composition et <strong>de</strong> la configuration <strong>de</strong>s paysages constitue une étape<br />
nécessaire à la compréhension <strong>de</strong>s facteurs <strong>de</strong> risque. En effet, le paysage conditionne l’utilisation <strong>de</strong> l’espace par le renard<br />
mais aussi la continuité du cycle sylvatique d’Em. Ces paramètres, en influant sur la charge parasitaire dans<br />
l’environnement, jouent un rôle dans le risque <strong>de</strong> contamination.<br />
Le calcul <strong>de</strong>s indicateurs paysagers a été réalisé pour <strong>de</strong>s environnements <strong>de</strong> taille croissante (<strong>de</strong> 1 500 m à 10 500 m)<br />
autour <strong>de</strong> chaque échantillon. Les données d’occupation du sol utilisées sont issues <strong>de</strong> Corine Land Cover pour l’ensemble<br />
<strong>de</strong> la zone et d’une classification d’images IRS pour le département du Doubs. L’étendue <strong>de</strong> la zone <strong>de</strong> collecte <strong>de</strong>s données<br />
(220 000 km 2 ) a nécessité l’établissement d’une stratification spatiale par l’établissement d’une typologie <strong>de</strong>s différents<br />
contextes paysagers au sein <strong>de</strong>squels le parasite est présent. L’analyse type par type permet <strong>de</strong> limiter <strong>les</strong> biais liés à la<br />
diversité <strong>de</strong>s paysages couverts par le programme français.<br />
Au sein <strong>de</strong> chaque type et à chaque niveau d’échelle, la composition du paysage a été analysée <strong>de</strong> manière à spécifier <strong>les</strong><br />
espaces fréquentés par <strong>les</strong> renards pour ensuite s’intéresser plus précisément aux échantillons positifs. Des indices<br />
paysagers dérivés du logiciel libre Fragstats ont été générés selon un protocole analogue. Les caractéristiques écologiques<br />
du cycle parasitaire ainsi que <strong>les</strong> mo<strong>de</strong>s d’utilisation <strong>de</strong> l’espace par <strong>les</strong> renards nous ont amenés à choisir certains<br />
indicateurs spécifiques comme étant a priori pertinents dans l’appréhension <strong>de</strong>s facteurs favorab<strong>les</strong> au maintien du cycle<br />
d’Em à différents sta<strong>de</strong>s.<br />
La variation <strong>de</strong> ces paramètres selon l’augmentation radiale <strong>de</strong>s superficies considérées autour <strong>de</strong> chaque point nous a<br />
conduits à abor<strong>de</strong>r le problème <strong>de</strong> l’échelle <strong>de</strong> manière différente selon <strong>les</strong> contextes rencontrés. De même, une distinction a<br />
été faite entre <strong>de</strong>ux échel<strong>les</strong> d’analyse ayant chacune une influence sur <strong>les</strong> populations <strong>de</strong> parasite dans l’environnement.<br />
Ainsi la propension du paysage à entretenir <strong>de</strong> forts taux <strong>de</strong> contamination chez <strong>les</strong> proies du renard est abordée à une<br />
échelle relativement petite permettant <strong>de</strong> qualifier globalement l’écosystème présent autour <strong>de</strong>s échantillons.<br />
À un <strong>de</strong>uxième niveau, le paysage est appréhendé à une échelle correspondant au mieux au domaine vital moyen <strong>de</strong>s renards<br />
<strong>de</strong> manière à obtenir, plus localement, une perspective <strong>de</strong> leur mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> contamination. Les premiers résultats <strong>de</strong> cette<br />
approche permettent le croisement <strong>de</strong>s facteurs <strong>de</strong> risque i<strong>de</strong>ntifiés ce qui aboutit à la caractérisation d’espaces p<strong>résumés</strong> à<br />
risque. Une collecte <strong>de</strong> terrain ciblée sur <strong>les</strong> zones présentant un risque épidémiologique attendu pourrait permettre <strong>de</strong><br />
vali<strong>de</strong>r <strong>les</strong> hypothèses écologiques et géographiques.<br />
Mots-clés : <strong>de</strong>scripteurs paysagers – risque épidémiologique – Echinococcus multilocularis – analyse <strong>de</strong> contexte – SIG<br />
7 èmes Rencontres <strong>de</strong> Théo Quant, janvier 2005