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l'Annuaire de la Manche, fondé, à cette date, par M. Julien Travers, de Valognes.<br />
[p. 602]<br />
III.<br />
ANCIENS PRIVILÈGES.<br />
VALOGNES ÉCONOMIQUE.<br />
Dès <strong>le</strong>s temps anciens, Valognes avait obtenu, pour <strong>le</strong> développement de son commerce, un privilège<br />
considérab<strong>le</strong>. Ses habitants pouvaient dans toutes <strong>le</strong>s foires et marchés du duché de Normandie acheter ou<br />
vendre des marchandises, « francs, quittes et exempts de payer au Roy aucuns travers, coustumes, passages et<br />
redevances » à cause de ces marchandises et denrées.<br />
Des difficultés s'étant é<strong>le</strong>vées au sujet de cette exemption, une enquête judiciaire fut ouverte <strong>le</strong> 6 avril 1618.<br />
Les habitants produisirent en <strong>le</strong>ur faveur de nombreux titres, dont <strong>le</strong> plus ancien émanait de Char<strong>le</strong>s VI, en 1410 ;<br />
<strong>le</strong> lieutenant-général du bailliage de Coutances reconnut, par un arrêt du 6 avril 1618, l'existence de ces privilèges<br />
et ordonna que <strong>le</strong>urs titres seraient déposés dans <strong>le</strong> coffre du trésor de l'église de Valognes. L'original de ces<br />
pièces a été perdu, mais on en a retrouvé la copie dans <strong>le</strong> manuscrit de Mangon du Houguet, conservé à la<br />
Bibliothèque Sainte-Geneviève de Paris.<br />
Ces « beaux droits, privilèges, libertez, franchises et exemptions de vil<strong>le</strong>s, foires et marchez du duché de<br />
Normandie », comme dit la <strong>le</strong>ttre de confirmation accordée par Louis XIII en mars 1621, furent la cause la plus<br />
puissante de la prospérité du commerce de notre vil<strong>le</strong> dans <strong>le</strong>s sièc<strong>le</strong>s passés.<br />
ANCIENNES INDUSTRIES.<br />
En 1494, « Jean Lenepveu, prestre, donna à l'église Saint-Malo une rente de 70 sols, à prendre sur <strong>le</strong> moulin<br />
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à papier et sur la terre y joignant, héritages qu'en 1425, il fieffa au sieur Hanouel, à charge de payer la dite rente,<br />
héritages qui passèrent plus tard aux mains d'un sieur Desrosiers, qui, en 1586 <strong>le</strong> remit à Pierre et Georges<br />
Hanouel, <strong>le</strong>squels firent du moulin à papier des moulins à grains ».<br />
« En 1494, Messire Jean Lenepveu fonda un office so<strong>le</strong>nnel de sainte Elisabeth, <strong>le</strong> 2 juil<strong>le</strong>t, et donna 3 livres<br />
10 sols à prendre sur un moulin à papier, sis sur la rivière de Gloire, jouxte la forêt de Brix ».<br />
En 1670, « Claude Gauvain ou Germain, marchand sellier, bourgeois à Vallognes, constituait sur tous ses<br />
biens, à la confrairie de M. Saint-Eloy, en l'église Saint-Malo, une rente de 40 sols, pour la somme de 36 livres qui<br />
lui furent présentement comptés par Richard Bourdon, Jacques Lefebvre, Guillaume Noel, Michel Bourget,<br />
gardiens-jurés du mestier de sellier ».<br />
En 1740, <strong>le</strong> journal des fondations dit que « des réserves des quêtes de saint Sébastien, on avait constitué<br />
2.452 livres, 14 sols ». Parmi <strong>le</strong>s personnes qui avaient perçu ces sommes partiel<strong>le</strong>s, on remarque une<br />
corporation dont l'industrie est maintenant à peine soupçonnée à Valognes, « cel<strong>le</strong> de MM. <strong>le</strong>s Estamiers ». Ils<br />
figurent pour une somme de 237 livres.<br />
Est-ce que la rue aux Magnens (rue A<strong>le</strong>xis-de Tocquevil<strong>le</strong>) n'évoque pas <strong>le</strong> souvenir d'une autre corporation<br />
d'ouvriers travaillant <strong>le</strong> cuivre et tous groupés dans cette même rue <br />
En 1771, de Hesseln écrivait (p. 453) : « Le commerce de Valognes consiste en sa manufacture de draps et<br />
droguets : quoique beaucoup moins considérab<strong>le</strong> qu'autrefois, el<strong>le</strong> est cependant très estimée. Tous <strong>le</strong>s draps qui<br />
se fabriquent dans la presqu'î<strong>le</strong> et même au delà sont ordinairement<br />
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vendus au loin sous <strong>le</strong> nom de draps de Valognes. Les tanneurs de cette vil<strong>le</strong>, qui occupent une rue isolée,<br />
nommée la rue du Grand Moulin (rue de l'Abattoir), font un assez bon commerce de cuirs qu'ils apprêtent. Il y a de