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peut-être vu en Normandie.<br />

M. de la Luthumière, dit encore <strong>le</strong> même auteur, était<br />

[p. 618]<br />

un prêtre d'une éminente piété, qui y passa la plus grande partie de sa vie, et qui y est inhumé ; il est mort <strong>le</strong> 15<br />

septembre 1699. Son établissement fut extrêmement traversé par l'envie. La calomnie, à laquel<strong>le</strong> fait allusion <strong>le</strong><br />

célèbre Sauteuil dans <strong>le</strong>s vers qu'il a consacrés à la gloire de ce séminaire, lui en<strong>le</strong>va ses élèves en 1672 et<br />

surtout en 1685. Ce bel établissement fut rouvert en 1702 et dirigé par des prêtres séculiers jusqu'en 1730,<br />

époque à laquel<strong>le</strong> l'évêque de Coutances <strong>le</strong> confia aux fils du V. P. Eudes, frère de l'historien Eudes de Mézeray,<br />

et surnommé par M. Olier « l'Apôtre de la Normandie ». « Depuis que <strong>le</strong>s Missionnaires Eudistes possèdent cette<br />

maison, dit de Hesseln (p. 452), on y tient toujours <strong>le</strong>s classes d'humanités, <strong>le</strong> Collège de Valognes y ayant été<br />

annexé (en 1731, 26 septembre). Il y a aussi une chaire de philosophie et une de théologie : cel<strong>le</strong>-ci est remplie<br />

par un Eudiste. Les autres ne peuvent l'être par des professeurs de cette Congrégation, mais par des externes,<br />

qui ordinairement <strong>le</strong>s obtiennent par la voie du concours ou par <strong>le</strong> choix de la vil<strong>le</strong> ». Les élèves affluèrent. Au dire<br />

du P. Costil, « la jeunesse du collège se composait alors de 300 enfants ».<br />

En 1774, <strong>le</strong> Collège renfermait près de 600 élèves et faisait une concurrence redoutab<strong>le</strong> à l'éco<strong>le</strong> de latin de<br />

Cherbourg qui était en ce moment-là en p<strong>le</strong>ine décadence [62]. L'élève Constant Demons, de Cherbourg, raconte<br />

dans un de ses manuscrits qu'ils étaient 101 dans la classe de philosophie en 1772 et que <strong>le</strong> Collège comptait<br />

jusqu'à la rhétorique inclusivement 377 élèves en 1778, 270 en 1786 et 264 en 1788.<br />

[p. 619]<br />

En 1789, alors que la politique était partout à l'ordre du jour, un élève de philosophie, Mariette de Wauvil<strong>le</strong><br />

élabora une constitution pour <strong>le</strong> plus grand bonheur du peup<strong>le</strong> : <strong>le</strong> fruit de ses veil<strong>le</strong>s reçut <strong>le</strong>s honneurs de<br />

l'impression. L'année suivante <strong>le</strong> gouvernement s'empara de toute la propriété du Séminaire-Collège de<br />

Valognes ; puis il en fit deux parts, l'une qu'il vendit moyennant la somme de 28.180 francs à Laurent Lapierre-<br />

Jacquelin, de Valognes, <strong>le</strong> 25 septembre 1796 ; l'autre qu'il céda à la vil<strong>le</strong> pour y établir un Collège ; la chapel<strong>le</strong> fut<br />

convertie en sal<strong>le</strong> d'armes et plus tard en bibliothèque. Ouvert de nouveau et réorganisé en 1810, il reprit <strong>le</strong>s<br />

glorieuses traditions des vieil<strong>le</strong>s fondations faites en 1534 et en 1654 par deux des plus nob<strong>le</strong>s famil<strong>le</strong>s de la<br />

Basse-Normandie, et devint Petit-Séminaire et Collège diocésain, en 1853. Comme dans <strong>le</strong>s sièc<strong>le</strong>s passés, il a<br />

donné de nos jours à l'Église et à la France une pléiade d'hommes de grande va<strong>le</strong>ur, parmi <strong>le</strong>squels bril<strong>le</strong> au tout<br />

premier rang M. Léopold Delis<strong>le</strong>, <strong>le</strong> vénéré doyen de l'Institut, l'éminent administrateur général honoraire de la<br />

Bibliothèque nationa<strong>le</strong>, la gloire de Valognes et de son vieux Collège.<br />

OBSERVATOIRE MÉTÉOROLOGIQUE.<br />

Grâce au zè<strong>le</strong> éclairé de M. l'abbé Lenes<strong>le</strong>y, professeur de sciences, <strong>le</strong> Collège diocésain de Valognes<br />

possède depuis <strong>le</strong> mois de février 1904 un observatoire météorologique re<strong>le</strong>vant du Bureau central de Paris.<br />

BIBLIOTHÈQUE.<br />

Le curé de Valognes qui fonda l'Hôpital général en 1687 ne fut pas seu<strong>le</strong>ment l'ami des pauvres, il fut aussi<br />

l'ami passionné des Bel<strong>le</strong>s-Lettres. Il y a deux cents ans, <strong>le</strong>s livres étaient rares et chers, et pourtant on lisait,<br />

autant<br />

[p. 620]<br />

qu'on <strong>le</strong> pouvait, de solides in-f° (plus riches d'h ébreu, de grec et de latin que de français). Ce fut pour répondre<br />

aux besoins et au goût de son entourage que M re Jullien de Laillier conçut et réalisa <strong>le</strong> projet de créer une<br />

bibliothèque publique à Valognes. L'acte de fondation, conservé dans <strong>le</strong>s minutes de M re Dénel et à la fin d'un<br />

registre de 1740 intitulé : « Journal des fondations de l'église Saint-Malo de Valognes », est du 10 novembre<br />

1719. « Considérant <strong>le</strong>dit sieur de Laillier que la <strong>le</strong>cture des bons livres est non-seu<strong>le</strong>ment uti<strong>le</strong>, mais encore<br />

nécessaire aux personnes qui veu<strong>le</strong>nt se perfectionner dans <strong>le</strong>s sciences, et désirant la faciliter dans la vil<strong>le</strong> de<br />

Valogne, a déclaré donner et par ces présentes donne volontairement tous ses livres qui se consistent maintenant<br />

en 2.000 volumes de différentes matières, grandeurs et tomes, ceux dont il pourra faire l'achat dans la suite, audit<br />

Séminaire de Vallogne, pour en composer une bibliothèque où <strong>le</strong> public ait la liberté de venir, entrer et lire tous <strong>le</strong>s<br />

jours ci-après désignés... Et pour satisfaire aux salaires du bibliotéquère et entretien de la bibliothèque, <strong>le</strong>dit sieur<br />

de Laillier a, de sa franche et libre volonté, donné et par ces présentes donne, cède et délaisse à perpétuité, <strong>le</strong><br />

nombre de 100 livres de rente audit séminaire », (et à la vil<strong>le</strong> ainsi que <strong>le</strong>s livres, dans <strong>le</strong> cas où <strong>le</strong> Séminaire

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