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Elvire, c’est assez des peines que j’endure,<br />
Ne les redouble point de ce funeste augure.<br />
Je veux, si je le puis, les éviter tous les deux ;<br />
Sinon, en ce combat Rodrigue a tous mes voeux :<br />
Non qu’une folle ardeur de son côté me penche ;<br />
Mais, s’il était vaincu, je serais à don Sanche.<br />
Cette appréhension fait naître mon souhait...<br />
Que vois-je, malheureuse Elvire, c’est en fait.<br />
SCÈNE V - DON SANCHE, CHIMÈNE, ELVIRE<br />
DON SANCHE<br />
Obligé d’apporter à vos pieds cette épée...<br />
CHIMÈNE<br />
Quoi ! du sang de Rodrigue encor toute trempée <br />
Perfide, oses-tu bien te montrer à mes yeux,<br />
Après m’avoir ôté ce que j’aimais le mieux <br />
Éclate, mon amour, tu n’as plus rien à craindre :<br />
Mon père est satisfait, cesse de te contraindre ;<br />
Un même coup a mis ma gloire en sûreté,<br />
Mon âme au désespoir, ma flamme en liberté.<br />
DON SANCHE<br />
D’un esprit plus rassis...<br />
CHIMÈNE<br />
Tu me parles encore,<br />
Exécrable assassin d’un héros que j’adore !<br />
Va, tu l’as pris en traître ; un guerrier si vaillant<br />
N’eût jamais succombé sous un tel assaillant.<br />
N’espère rien de moi, tu ne m’as point servie !