Devoir maison 2
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2010-2011 MA 402<br />
Université Paul Cézanne<br />
Calcul Différentiel<br />
<strong>Devoir</strong> <strong>maison</strong> 2<br />
Corrigé<br />
On note E M d pRq et pour toute matrice M P E,<br />
}Mx} 2<br />
~M~ 2 sup .<br />
xPR }x} d 2<br />
x0<br />
On note aussi O d pRq l’ensemble des matrices de E orthogonales, c’est-à-dire les matrices inversibles<br />
dont l’inverse est égal à la transposée, et T d pRq l’ensemble des matrices de E triangulaires supérieures.<br />
Toute matrice M P GL d pRq s’écrit de façon unique comme produit d’une matrice orthogonale et une<br />
matrice triangulaire supérieure : M Q R avec Q P O d pRq et R P T d pRq. On définit alors deux<br />
applications<br />
F 1 : GL d pRq Ñ O d pRq, M ÞÑ Q<br />
et<br />
F 2 : GL d pRq Ñ T d pRq, M ÞÑ R.<br />
Question 1. Montrer que pour toutes matrices A, B P E, ~A B~ 2 ¤ ~A~ 2 ~B~ 2 .<br />
Correction 1. D’après la définition de la norme ~ ~ 2 appliquée successivement à A puis à B, on a<br />
pour tout x P R d }ApBxq} 2 ¤ ~A~ 2 }Bx} 2 ¤ ~A~ 2 ~B~ 2 }x} 2 ,<br />
ce qui implique que pour tout x P R d , x 0, on a<br />
En prenant le sup xPR d<br />
x0<br />
}ApBxq} 2<br />
}x} 2<br />
¤ ~A~ 2 ~B~ 2 .<br />
dans l’inégalité ci-dessus, cela donne l’inégalité cherchée.<br />
Question 2. Montrer que l’application E E Q pA, Bq ÞÑ A B P E est continue.<br />
Correction 2. Soit pA 0 , B 0 q P E E. Pour tout A, B P E, on a<br />
A B A 0 B 0 A pB B 0 q pA A 0 q B 0 .<br />
Comme ~ ~ 2 est une norme, on a (d’après l’inégalité triangulaire)<br />
~A B A 0 B 0 ~ 2 ¤ ~A pB B 0 q~ 2 ~pA A 0 q B 0 ~ 2<br />
et d’après l’inégalité montrée dans la question 1, on a alors<br />
~A B A 0 B 0 ~ 2 ¤ ~A~ 2 ~B B 0 ~ 2 ~A A 0 ~ 2 ~B 0 ~ 2 ÝÝÝÝÝÝÝÝÝÑ<br />
pA,BqÑpA 0 ,B 0 q<br />
ce qui montre la continuité de l’application produit de E E dans E.<br />
Question 3. Soit M P E inversible.<br />
paq Soit N P E et x P R d tel que Nx 0. Montrer que<br />
}x} 2 ¤ ~M 1 ~ 2 ~M N~ 2 }x} 2 .<br />
0,
1<br />
pbq En déduire que si ~M N~ 2 ¤<br />
2~M1 ~ 2<br />
, alors ker N t0u.<br />
pcq En déduire que GL d pRq est un ouvert de E.<br />
Correction 3. Si Nx 0, comme M est inversible, on peut écrire x M 1 pM Nqx. En prenant<br />
la norme } } 2 de cette égalité, en utilisant l’inégalité montrée dans la question 1 successivement pour<br />
M 1 , puis pour M N, on obtient<br />
Si maintenant ~M N~ 2 ¤<br />
}x} 2 ¤ ~M 1 ~ 2 ~M N~ 2 }x} 2 .<br />
1<br />
2~M1 ~ 2<br />
, alors pour tout x P ker N,<br />
}x} 2 ¤ ~M 1 ~ 2<br />
1<br />
2~M 1 ~ 2<br />
}x} 2 ¤ 1 2 }x} 2,<br />
ce qui implique que x 0. Ceci montre que ker N t0u. On vient donc de montrer que pour toute<br />
1<br />
matrice M P GL d pRq, toute matrice N dans la boule de centre M et de rayon<br />
2~M1 ~ 2<br />
¡ 0 est aussi<br />
inversible (car de noyau réduit à t0u). Ceci montre bien que GL d pRq est un ouvert de E.<br />
Question 4. paq Vérifier que pour tout vecteur y P R d , on a }y} 2 2 t y y.<br />
pbq En déduire que pour toute matrice M P O d pRq, pour tout x P R d , on a }Mx} 2 }x} 2 .<br />
pcq Démontrer que O d pRq est un borné de E.<br />
Correction 4. Tout vecteur y P R d est représenté par une matrice colonne (d lignes, une colonne),<br />
contenant les coordonnées y 1 , ..., y d de y dans la base canonique de R d . Le vecteur transposé t y est alors<br />
représenté par une matrice ligne (une ligne, d colonnes) contenant les coordonnées de y. Le produit<br />
d’une matrice ligne 1 d avec une matrice colonne d 1 est un scalaire qui est donné dans notre cas<br />
par<br />
t y y <br />
ḑ<br />
i1<br />
y 2 i }y}2 2,<br />
d’après la définition de la norme } } 2 .<br />
Si M P O d pRq, on a t M M Id, et donc si on note y Mx pour x P R d , on a t y t x t M et donc<br />
}Mx} 2 2 }y}2 2 t y y p t x t MqpMxq t xp t MMqx t x x }x} 2 2,<br />
ce qui montre l’égalité cherchée.<br />
On en déduit que toute matrice orthogonale a une norme ~ ~ 2 égale à 1, donc O d pRq borné :<br />
O d pRq € B ~~2 p0 E , 1q.<br />
Question 5. Justifier, en une ligne, que l’application “transposition” sur E est continue.<br />
Correction 5. L’application “transposition” est linéaire sur E de dimension finie (dim E d 2 ), donc<br />
elle est continue.<br />
Question 6. Démontrer que O d pRq est un fermé de E. En déduire que O d pRq est compact.<br />
Correction 6. L’ensemble O d pRq est l’image réciproque de tIdu, fermé de E, par l’application φ : E Ñ<br />
E définie par ϕpMq t M M. Montrons que φ est continue : φ est la composée des applications<br />
E Q M ÞÑ p t M, Mq P E E<br />
(continue car la transposition et l’identité sont continues) et<br />
E E Q pA, Bq ÞÑ A B P E<br />
continue d’après la question 2. Ainsi, O d pRq est un fermé comme image réciproque d’un fermé par une<br />
application continue.<br />
On a montré dans la question 5 que O d pRq est borné. Ainsi, O d pRq est un fermé borné dans E de<br />
dimension finie (égale à d 2 ), c’est donc un compact.<br />
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Question 7. Montrer que T d pRq, l’ensemble des matrices de E triangulaires supérieures, est un fermé<br />
de E.<br />
Correction 7. Soit pR n q nPN une suite de R d pRq qui converge dans E vers une matrice M P E. On veut<br />
montrer que M est triangulaire supérieure. Comme pR n q nPN converge vers M, chaque suite de coefficients<br />
pr pnq<br />
i,j q nPN converge vers m i,j , où R n pr pnq<br />
i,j q 1¤i,j¤d et M pm i,j q 1¤i,j¤d . Comme pour 1 ¤ i j ¤ d, et<br />
pour tout n P N, on a r pnq<br />
i,j 0 (car R n est triangulaire supérieure), m i,j 0 pour 1 ¤ i j ¤ d (la<br />
limite d’une suite constante égale à 0 vaut 0), ce qui implique que M est triangulaire supérieure. Ainsi,<br />
toute suite de T d pRq convergente dans E a sa limite dans T d pRq ; autrement dit, l’ensemble T d pRq est<br />
fermé dans E.<br />
Question 8. Soit pM n q nPN une suite de GL d pRq qui converge vers une matrice M P GL d pRq. Supposons<br />
que pF 1 pM n qq nPN ne converge pas vers F 1 pMq.<br />
paq Montrer qu’alors il existe ε ¡ 0 et ϕ : N Ñ N strictement croissante tels que<br />
~F 1 pM ϕpnq q F 1 pMq~ 2 ¥ ε.<br />
pbq Démontrer qu’il existe Q P O d pRq et ψ : N Ñ N strictement croissante tels que<br />
pcq Montrer que ~Q F 1 pMq~ 2 ¥ ε.<br />
F 1 pM ϕpψpnqq q ÝÝÝÑ<br />
nÑ8 Q.<br />
pdq En utilisant le fait que M F 1 pMq F 2 pMq, montrer que la suite pF 2 pM ϕpψpnqq qq nPN converge et<br />
que sa limite R est triangulaire supérieure.<br />
peq En déduire que Q F 1 pMq et R F 2 pMq et aboutir à une contradiction. Conclure.<br />
Correction 8. Le fait que pF 1 pM n qq nPN ne converge pas vers F 1 pMq implique qu’il existe ε ¡ 0 tel que<br />
pour tout n P N, il existe N n ¡ n tel que ~F 1 pM ϕpnq q F 1 pMq~ 2 ¥ ε. (1)<br />
Pour cet ε, on va construire, par récurrence, une fonction ϕ : N Ñ N strictement croissante telle que<br />
la conclusion du paq soit vérifiée. On applique (1) à n 1 et on note ϕp1q N 1 . Supposons que ϕpkq<br />
est construit pour k P t1, ..., Ku. On applique (1) à n ϕpKq et on note alors ϕpK 1q N ϕpKq : la<br />
fonction ϕ ainsi construite est évidemment strictement croissante (puisque N n ¡ n pour tout n P N) et<br />
vérifie ~F 1 pM ϕpnq q F 1 pMq~ 2 ¥ ε par construction.<br />
La suite pF 1 pM ϕpnq qq nPN ainsi construite est une suite de O d pRq qui est compact d’après la question 6.<br />
On peut donc extraire de pF 1 pM ϕpnq qq nPN une suite pF 1 pM ϕpψpnqq qq nPN (avec ψ : N Ñ N strictement<br />
croissante) qui converge vers une matrice Q P O d pRq.<br />
Comme d’après paq, ~F 1 pM ϕpnq q F 1 pMq~ 2 ¥ ε pour tout n P N, ceci est encore vrai si on remplace n<br />
par ψpnq et donc pour tout n P N, on a<br />
ε ¤ ~F 1 pM ϕpψpnqq q F 1 pMq~ 2 ÝÝÝÑ<br />
nÑ8 ~Q F 1pMq~ 2 .<br />
Comme les inégalités sont conservées par passage à la limite, on en déduit que ~Q F 1 pMq~ 2 ¥ ε.<br />
Comme M ϕpψpnqq F 1 pM ϕpψpnqq q F 2 pM ϕpψpnqq q et F 1 pM ϕpψpnqq q P O d pRq, on a<br />
F 2 pM ϕpψpnqq q t F 1 pM ϕpψpnqq q M ϕpψpnqq .<br />
On a vu que la suite pF 1 pM ϕpψpnqq qq nPN était convergente vers Q et que l’application “transposition”<br />
était continue (question 5), donc la suite<br />
t F 1 pM ϕpψpnqq q converge vers t Q. D’autre part, d’après<br />
nPN<br />
l’hypothèse de la question 8, la suite pM n q nPN est convergente vers M ; cela est vrai aussi pour toute<br />
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suite extraite. Comme le produit E E Q pA, Bq ÞÑ A B P E est continu (d’après la question 2), on<br />
en déduit que<br />
F 2 pM ϕpψpnqq q t F 1 pM ϕpψpnqq q M ϕpψpnqq ÝÝÝÑ<br />
t Q M.<br />
nÑ8<br />
Enfin, comme T d pRq est fermé et que F 2 pM ϕpψpnqq q P T d pRq, on en déduit que la limite t Q M de la<br />
suite pF 2 pM ϕpψpnqq qq nPN appartient à T d pRq, donc est triangulaire supérieure ; notons-la R.<br />
On a alors l’égalité R t Q M ou encore M Q R, avec Q P O d pRq et R P T d pRq. D’après l’unicité de<br />
la décomposition d’une matrice de GL d pRq en un produit d’une matrice orthogonale et d’une matrice<br />
triangulaire supérieure, on en déduit que F 1 pMq Q et F 2 pMq R. Or l’égalité F 1 pMq Q contredit<br />
le fait que ~Q F 1 pMq~ 2 ¥ ε.<br />
On en conclut donc que pour toute matrice M P GL d pRq, pour toute suite pM n q nPN de GL d pRq qui<br />
converge vers M, la suite pF 1 pM n qq nPN converge vers F 1 pMq : ceci montre que F 1 est continue sur<br />
GL d pRq.<br />
Question 9. Montrer que F 2 est continue.<br />
Correction 9. L’application F 2 est continue comme produit et composée d’applications continues. En<br />
effet, pour tout M P GL d pRq, on a<br />
F 2 pMq t F 1 pMq M.<br />
Ceci montre que F 2 ppt F 1 , id E q où p : pA, Bq ÞÑ A B est continue sur E E d’après la question 2,<br />
t : M ÞÑ t M est continue d’après la question 5, id E : M ÞÑ M est continue sur E de manière évidente<br />
et F 1 est continue sur GL d pRq d’après la question 8.<br />
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