terra borealis - Institute for Environmental Monitoring and Reasearch
terra borealis - Institute for Environmental Monitoring and Reasearch
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TERRA BOREALIS<br />
TERRA BOREALIS<br />
Colloque sur les effets du<br />
bruit sur la faune<br />
Compte rendu du colloque<br />
Happy Valley-Goose Bay,<br />
Labrador<br />
22-23 Août 2000<br />
Institut pour la surveillance et la<br />
recherche environnementales<br />
No 2
Copyright 2001<br />
Institut pour la surveillance et<br />
la recherche environnementales<br />
ISSN: 1481-0344<br />
Traduction : Donald Comeau<br />
Photo des caribous : Geoff Goodyear<br />
Conception : John Mutch<br />
Sous la direction de : Maureen Baker et<br />
Gloria Belliveau<br />
This document is available in English.
Institut pour la<br />
surveillance et la<br />
recherche environnementales<br />
Président<br />
Louis LaPierre, Ph.D.<br />
Conseil d’Administration<br />
M. Daniel Ashini, Innu Nation<br />
M. Stanley Baikie, Town Office – Churchill Falls<br />
M. Guy Bellefleur, Mamit Innuat<br />
M. George Finney, Ph.D., Environment Canada<br />
M. Rex Goudie, Government of Newfoundl<strong>and</strong> <strong>and</strong><br />
Labrador<br />
Mme Hilda Letemplier, Central Labrador Economic<br />
Development Board, Inc.<br />
M. Ghislain Lévesque, Préfet MRC de Sept-Rivières<br />
M. John Mameamskum, Naskapi Nation of<br />
Kawawachikamach<br />
Colonel Paul McCabe, 5 Wing Goose Bay<br />
Mme Judy O’Dell, Town of Happy Valley – Goose Bay<br />
M. Stas Olpinski, Makivik Corporation<br />
Mme Isabella Pain, Labrador Inuit Association<br />
M. Carter Russell, Labrador Métis Nation<br />
M. Denis V<strong>and</strong>al, Government of Québec<br />
M. Frank Young, Goose Bay Office, National Defence<br />
Headquarters<br />
Comité d’examen scientifique<br />
M. Jean Huot, Ph.D., Université Laval<br />
M. Louis LaPierre, Ph.D., Université de Moncton<br />
M. Gerry Parker, Canadian Wildlife Service<br />
M. Fred Roots, Ph.D., Environment Canada<br />
Mme Anne Storey, Ph.D., Memorial University<br />
M. George Wenzel, Ph.D., McGill University<br />
M. Thomas Jung, ISRE, membre d’office<br />
Major Gary Humphries, BGO, MDN, membre d’office<br />
L’institut pour la surveillance et la recherche<br />
environnementales (ISRE) a le m<strong>and</strong>at d’évaluer les<br />
effets environnementaux des vols d’entraînement des<br />
alliés, effectués au-dessus du Labrador et du nord-est du<br />
Québec, à partir de la Base des Forces canadiennes de<br />
Goose Bay. L’Institut dirige et assure des recherches<br />
scientifiques multidisciplinaires sur les écosystèms du<br />
Labrador et du nord-est du Québec et fait aussi de la<br />
recherche sur les effets socio-économiques des activités<br />
militaries. L’Institut favorise l’inclusion ou l’intégration<br />
des connaissances autochtones en matière d’environnement<br />
et la coopération des activités de recherche et<br />
de surveillance entre le MDN, les éstablissements<br />
scientifiques, les universitiés et les experts-conseils.<br />
Institut pour la surveillance et la recherche<br />
environnementales<br />
Case postale 1859, Succ. B<br />
Happy Valley – Goose Bay<br />
Labrador (Terre-Neuve)<br />
A0P 1E0<br />
Téléphone : 709-896-3266<br />
Télécopieur : 709-896-3076<br />
Courriel : iemr@hvgb.net<br />
(( ( i
Comité de<br />
Direction<br />
Tony Chubbs<br />
Bureau de Goose Bay (Escadre 5 de<br />
Goose Bay)<br />
Louis LaPierre, Ph. D.<br />
Institut pour la surveillance et la<br />
recherche environnementales<br />
Robert Otto<br />
Ministère des Ressources <strong>for</strong>estières<br />
et du Secteur agro-alimentaire<br />
Kevin Head<br />
Nation Innu<br />
András Mák<br />
Mamit Innuat<br />
Donna Paddon<br />
Nation Innu<br />
Rexanne Hopkins<br />
Institut pour la surveillance et la<br />
recherche environnementales<br />
Margaret McKenna, Ph.D.<br />
Institut pour la surveillance et la<br />
recherche environnementales<br />
Gerry Parker<br />
Service canadien de la faune<br />
Bruce Turner<br />
Service canadien de la faune<br />
ii )))<br />
Comité de<br />
l’organisation matérielle<br />
Susan Anderson<br />
Association Touristique de Lac<br />
Melville Labrador<br />
Stanley Baikie<br />
Ville de Churchill Falls<br />
Maureen Baker<br />
Institut pour la surveillance et la<br />
recherche environnementales<br />
Carol Best<br />
Commission de développement<br />
économique du centre du Labrador,<br />
Inc.<br />
Max Butler<br />
Bureau de Lawrence O’Brien, MP<br />
Jeannine Chaulk<br />
Commission de développement<br />
économique du centre du Labrador,<br />
Inc.<br />
Rexanne Hopkins<br />
Institut pour la surveillance et la<br />
recherche environnementales<br />
Hilda Letemplier<br />
Commission de développement<br />
économique du centre du Labrador,<br />
Inc.<br />
Davina Mug<strong>for</strong>d<br />
Chambre de Commerce du nord du<br />
Labrador<br />
Chris Myrden<br />
Ministère de Tourisme, Culture et<br />
Loisir<br />
Stanley Oliver<br />
Bureau de Ernest McLean, Député à<br />
l’Assemblée législative<br />
Donna Paddon<br />
Nation Innu<br />
Dennis Peck<br />
Ville de Happy Valley – Goose Bay<br />
Cecilia Wade<br />
College of the North Atlantic
Table des<br />
matières<br />
PRÉFACE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 2<br />
REMERCIEMENTS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 3<br />
PROGRAMME DU COLLOQUE . . . . . . . . . . . . . page 4<br />
ALLOCUTION D’OUVERTURE<br />
Louis LaPierre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 6<br />
MOTS DE BIENVENUE<br />
Wally Anderson . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 7<br />
Judy O’Dell . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 7<br />
Peter Penashue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 8<br />
PARTIE 1 - SÉANCE PLÉNIÈRE<br />
Vue d’ensemble de la recherche concernant<br />
les effets du bruit sur les animaux<br />
Lex Brown . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 10<br />
Intégration des connaissance traditionnelles<br />
dans la recherche et l’évaluation<br />
environnementales<br />
Michael Ferguson . . . . . . . . . . . . . . . . page 15<br />
Discours et connaissances des autochtones concernant<br />
l’impact de l’industrie sur l’environnement<br />
Daniel Ashini . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 19<br />
PARTIE 2 - TECHNIQUES ET MÉTHODES DE<br />
MESURE DU BRUIT<br />
Définition des seuils d’audition pour<br />
les espèces animales<br />
Larry Pater . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 22<br />
Modèle de prévision et de propagation du bruit<br />
du ministère de la Défense nationale<br />
Neil St<strong>and</strong>en . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 26<br />
PARTIE 3 - RAPACES<br />
Réaction des faucons pèlerins aux vols<br />
d’entraînement militaire<br />
Stephen Murphy . . . . . . . . . . . . . . . . . page 34<br />
Résumé de la recherche sur le balbuzard relativement<br />
au programme d’entraînement à basse altitude<br />
au Labrador et au Québec<br />
Peter Thomas , Perry Trimper . . . . . . . . page 36<br />
PARTIE 4 - SAUVAGINE ET AUTRES OISEAUX<br />
Les incidences des missions aériennes<br />
sur la reproduction des passereaux<br />
Don Hunsaker . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 41<br />
Un aperçu d’études pour évaluer les incidences<br />
des vols d’entraînement militaire sur les oiseaux<br />
aquatiques à l’île Piney, Caroline du Nord<br />
James Fleming . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 50<br />
Réactions des oies au bruit des aéronefs<br />
David Ward . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 52<br />
Réactions des oiseaux marins aux stimuli<br />
acoustiques et visuels simulés d’un aéronef<br />
Lex Brown . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 56<br />
PARTIE 5 - MAMMIFÈRES<br />
Incidences des vols à basse altitude sur l’activité<br />
et les migrations des caribous et leur fréquentation<br />
de l’habitat et du territoire<br />
Julie Maier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 60<br />
Migration et fidélité au site des caribous des bois<br />
du troupeau des monts Red Wine relativement aux<br />
vols d’entraînement à basse altitude au Labrador<br />
Tom Jung . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 62<br />
PARTIE 6 - SUJETS PARTICULIERS<br />
Gestion du bruit des aéronefs volant à basse altitude<br />
Maurice Pigeon . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 64<br />
Survols des parcs nationaux<br />
Steven Opperman . . . . . . . . . . . . . . . . page 69<br />
LISTE DES DÉLÉGUÉS . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 74<br />
(( ( 1
Le gouvernement canadien a fondé l’Institut pour la<br />
surveillance et la recherche environnementales en<br />
décembre 1995 afin de surveiller les incidences<br />
environnementales des vols d’entraînement des <strong>for</strong>ces<br />
aériennes alliées, effectués au-dessus de régions du<br />
Labrador et du Nord-Est du Québec à partir de la Base<br />
des Forces canadiennes à Goose Bay. La décision de<br />
fonder un Institut pour étudier les incidences des vols à<br />
basse altitude sur le milieu naturel a été prise suite à<br />
une recomm<strong>and</strong>ation faite par une commission<br />
indépendante d’évaluation environnementale chargée<br />
d’examiner la question des activités militaires aériennes.<br />
L’Institut est dirigé par un conseil d’administration<br />
constitué de représentants de groupes autochtones et de<br />
municipalités de la région. Le président est indépendant<br />
et des<br />
membres sans<br />
droit de vote<br />
représentent<br />
les gouvernements<br />
fédéral<br />
et provinciaux.<br />
2 ))) Préface<br />
L’Institut dirige des activités multidisciplinaires de<br />
recherche scientifique sur les écosystèmes du Labrador et<br />
du Nord-Est du Québec qui subissent les effets du<br />
programme de vols à basse altitude. Il dirige également<br />
des activités de recherche sur les incidences<br />
socio-économiques de ce programme.<br />
Par suite de l’inquiétude du public concernant les effets<br />
néfastes des activités militaires aériennes sur<br />
l’environnement, de nombreux projets de recherche<br />
portant principalement sur les effets sur les humains ont<br />
été entrepris au cours des années 70 et 80 pour<br />
déterminer les effets potentiels de ces activités.<br />
Toutefois, il n’est pas facile d’appliquer les connaissances<br />
acquises lors de ces études aux animaux qui habitent les<br />
zones qui font l’objet de vols à basse altitude. Bien que<br />
des scientifiques aient fait des recherches sur certains<br />
effets du bruit sur les animaux, il manque toujours<br />
beaucoup de données sur les effets globaux du bruit<br />
d’aéronef. De plus, une analyse des effets du bruit<br />
d’aéronef sur la faune, perçue comme médiocre ou<br />
inexacte par le gr<strong>and</strong> public, demeure un problème<br />
important, particulièrement pour les groupes autochtones<br />
qui dépendent encore beaucoup des ressources naturelles<br />
de la terre pour leur bien-être et leur survie.<br />
Une banque de données sûres relatives aux effets du<br />
bruit d’aéronef sur diverses espèces animales est<br />
indispensable pour évaluer les incidences possibles des<br />
activités militaires aériennes sur la faune. Pour aider ses<br />
membres à mieux comprendre les effets du bruit sur la<br />
faune, l’Institut a organisé un colloque afin de faire le<br />
bilan de l’état des connaissances à ce sujet. Le présent<br />
ouvrage rassemble les exposés de seize experts en<br />
matière de bruit et de faune.<br />
L’Institut est reconnaissant envers les scientifiques et les<br />
participants du partage de leurs connaissances et de<br />
leurs conseils. Nous nous ef<strong>for</strong>cerons d’élaborer un<br />
programme de recherche qui vise à combler le manque<br />
de données auquel doivent faire face ceux d’entre nous<br />
qui faisons tout notre possible pour comprendre à fond<br />
les conséquences de nos actions. Nous demeurons<br />
vigilants en ce qui concerne l’élaboration des<br />
programmes d’atténuation des effets pour nous assurer<br />
que les animaux et les humains sont protégés contre les<br />
incidences des vols à basse altitude.<br />
Louis LaPierre, Ph.D.<br />
Président de l’Institut
Remerciements<br />
L’Institut pour la surveillance et la recherche environnementales<br />
remercie ceux et celles qui ont contribué au<br />
succès de ce colloque: Universal Helicopters et Hickman<br />
Equipment pour les pauses santé; les artisans et artistes<br />
locaux pour les articles de vente aux enchères par écrit<br />
dont les fonds ont été remis à la maison Paddon; les<br />
employés de Maxwells, de la Légion royale canadienne,<br />
de Midway Garden et de Doris Patey pour la préparation<br />
d’excellents repas pendant tout le colloque; Morris Tours,<br />
l’auberge The Labrador, l’hôtel Aurora et l’auberge Royal<br />
pour un service parfait; J.C.Bourque pour avoir assuré la<br />
traduction simultanée tout au long du colloque; les<br />
groupes KILAUTIK Drum Dancers et Acting Up<br />
Entertainment, Beatrice Hope, Richard Neville et Murphy’s<br />
Law pour le divertissement en soirée.<br />
Notre reconnaissance aux conférenciers et aux auteurs<br />
des textes des actes du colloque, ainsi qu’à tous les<br />
membres des comités de direction et de l’organisation<br />
matérielle pour leur travail assidu et leur dévouement,<br />
sans oublier la participation et le dévouement des<br />
employés de l’Institut.<br />
(( ( 3
Programme<br />
du colloque<br />
4 )))<br />
Lundi, le 21 août 2000<br />
Réception de<br />
bienvenue<br />
Maxwells Lounge<br />
18h30 – 20h30 Divertissement par :<br />
Beatrice Hope<br />
Richard Neville<br />
Murphy’s Law<br />
Enchère silencieuse : Au profit de<br />
la maison Paddon<br />
Mardi, le 22 août 2000<br />
08h00 – 08h45<br />
08h45 – 09h00<br />
09h00 – 09h15<br />
Inscription<br />
Introduction et bienvenue<br />
Louis LaPierre, Président de l’Institut<br />
Mots de bienvenue<br />
10h30 – 11h15<br />
11h15 – 12h00<br />
12h00 – 13h15<br />
Intégration des connaissances<br />
traditionnelles dans la recherche et<br />
l’évaluation environnementales<br />
Michael Ferguson, Ministère du<br />
Développement durable, Gouvernement<br />
du Nunavut, Canada<br />
Discours et connaissances des<br />
autochtones concernant l’impact de<br />
l’industrie sur l’environnement<br />
Daniel Ashini, Nation Innu, Labrador,<br />
Canada<br />
Les effets du bruit provenant des<br />
aéronefs sur les animaux : approches<br />
et principes généraux<br />
Ann Bowles, Institut de recherche<br />
Hubbs Sea World, É.-U.<br />
Repas – Midway Gardens<br />
PARTIE 1<br />
Wally Anderson, Député des monts<br />
Torngat à l’Assemblée législative<br />
Judy O’Dell, Adjointe au maire, Ville de<br />
Happy Valley–Goose Bay<br />
Peter Penashue, Président, Nation Innu<br />
SÉANCE PLÉNIÈRE<br />
PARTIE 2<br />
13h15 – 14h00<br />
TECHNIQUES ET MÉTHODES<br />
DE MESURE DU BRUIT<br />
Définition des seuils d’audition pour<br />
les espèces animales<br />
Larry Pater, Laboratoires de recherche<br />
en génie construction de l’Armée<br />
américaine, É.-U.<br />
09h15 – 10h00<br />
Vue d’ensemble de la recherche<br />
concernant les effets du bruit sur les<br />
animaux<br />
Lex Brown, Faculté de planification<br />
environnementale, Université Griffith,<br />
Australie<br />
14h00 – 14h45<br />
Modèle de prévision et de propagation<br />
du bruit du ministère de la Défense<br />
nationale<br />
Neil St<strong>and</strong>en, Urban Aerodynamics<br />
Limited, Canada<br />
10h00 – 10h30<br />
Pause santé – Gracieuseté de<br />
Universal Helicopters
PARTIE 3<br />
RAPACES<br />
12h00 – 13h00<br />
Repas – Légion royale canadienne<br />
14h45 – 15h30<br />
15h30 – 16h00<br />
16h00 – 16h45<br />
Banquet<br />
Réactions des faucons pèlerins aux vols<br />
d’entraînement militaire<br />
Stephen Murphy, ABR Inc., É.-U.<br />
Pause santé – Gracieuseté de<br />
Hickman Equipment Ltd.<br />
Résumé de la recherche sur le<br />
balbuzard relativement au programme<br />
d’entraînement à basse altitude au<br />
Labrador et au Québec<br />
Peter Thomas, Environnement Canada<br />
Perry Trimper, Jacques Whit<strong>for</strong>d<br />
Environment Ltd., Canada<br />
College of the North Atlantic<br />
18h30 – 21h30 Divertissements par :<br />
KILAUTIk Drum Dancers<br />
Acting Up Entertainment<br />
Mercredi, le 23 août 2000<br />
PARTIE 4<br />
08h30 – 09h15<br />
SAUVAGINE ET AUTRES OISEAUX<br />
Les incidences des missions aériennes<br />
ur la reproduction des passeraux<br />
Don Hunsaker, Institut de recherche<br />
Hubbs Sea World, É.-U.<br />
09h15 – 10h00 Effets du bruit sur les animaux :<br />
un bilan de la recherche<br />
Ann Bowles, Institut de recherche<br />
Hubbs Sea World, É.-U.<br />
10h00 – 10h30<br />
10h30 – 11h15<br />
11h15 – 12h00<br />
Pause santé – Gracieuseté de<br />
Hickman Equipment Ltd.<br />
Un aperçu d’études pour évaluer les<br />
incidences des vols d’entraînement<br />
militaire sur les oiseaux aquatiques à<br />
l’île Piney, Caroline du Nord<br />
James Fleming, Service géologique des<br />
États-Unis, É.-U.<br />
Réactions des oies au bruit<br />
des aéronefs<br />
David Ward, Service géologique des<br />
États-Unis, É.-U.<br />
13h00 – 13h45<br />
PARTIE 5<br />
13h45 – 14h30<br />
14h30 – 15h15<br />
15h15 – 15h45<br />
PARTIE 6<br />
15h45 – 16h30<br />
16h30 – 17h15<br />
17h15<br />
Réactions des oiseaux marins aux<br />
stimuli acoustiques et visuels simulés<br />
d’un aéronef<br />
Lex Brown, Faculté de planification<br />
environnementale, Université Griffith,<br />
Australie<br />
MAMMIFÈRES<br />
Incidences des vols à basse altitude sur<br />
l’activité et les migrations des caribous<br />
et leur fréquentation de l’habitat et<br />
du territoire<br />
Julie Maier, Université de l’Alaska,<br />
Fairbanks, É.-U.<br />
Migration et fidélité au site des<br />
caribous des bois du troupeau des<br />
monts Red Wine relativement aux<br />
vols d’entraînement à basse altitude<br />
au Labrador<br />
Tom Jung, Institut pour la surveillance<br />
et la recherche environnementales,<br />
Canada<br />
Pause santé – Gracieuseté de<br />
Universal Helicopters<br />
SUJETS PARTICULIERS<br />
Gestion du bruit des aéronefs volant<br />
à basse altitude<br />
Maurice Pigeon, Quartier général de la<br />
Défense nationale, Canada<br />
Survols et parcs nationaux<br />
Steven Opperman, Service des<br />
parcs nationaux, É.-U.<br />
Allocution de clôture<br />
Louis LaPierre, Institut pour la<br />
surveillance et la recherche<br />
environnementales<br />
(( ( 5
Louis<br />
LaPierre,Ph.D.<br />
Président,<br />
Institut pour la<br />
surveillance<br />
et la recherche<br />
environnementales<br />
6 )))<br />
Je voudrais souhaiter la bienvenue à tous présents à<br />
cette conférence. L’Institut pour la surveillance et la<br />
recherche environnementales a été créé par le gouvernement<br />
canadien pour surveiller les vols d’entraînement<br />
des <strong>for</strong>ces aériennes alliées à la Base des Forces<br />
canadiennes ici, à Goose Bay, en réponse à la commission<br />
indépendante d’évaluation environnementale.<br />
Notre but est de tenir des conférences périodiquement<br />
pour apprendre et pour partager nos expériences. La<br />
première conférence tenue par l’Institut traitait du Savoir<br />
traditionnel et scientifique en environnement. Le but de<br />
cette seconde conférence est de réunir les experts pour<br />
partager leur savoir concernant le bruit et la faune. La<br />
plupart des recherches sur le bruit ont été effectuées sur<br />
les êtres humains. Par contre, on le fait maintenant sur<br />
des animaux. Comme l’Institut commence à se pencher<br />
sur ses projets de recherches, nous voulons nous arrêter<br />
sur la recherche qui a été effectuée dans cette région.<br />
Nous devons comprendre et partager avec ceux qui sont<br />
impliqués sur le <strong>terra</strong>in. Notre but est de combler les<br />
lacunes et d’établir un lien avec ceux qui se trouvent sur<br />
le <strong>terra</strong>in pour évaluer le travail fait et ne pas répéter les<br />
même erreurs. Cette conférence donne la chance aux<br />
membres du conseil d’acquérir une compréhension et<br />
d’apprendre. Je souhaite que cette conférence fournira,<br />
autant dans les activités officielles que non officielles,<br />
une chance d’apprendre et je vous dem<strong>and</strong>e de prendre<br />
avantage de cette situation pour créer des liens.<br />
Chaque fois que je viens à Happy Valley-Goose Bay,<br />
j’apprends. Les gens de cette région ont collecté des<br />
données importantes pour contribuer à leur survie<br />
dans cet environnement. Je vous invite à jouir de<br />
l’environnement naturel intact du Labrador et à<br />
l’explorer.
Wally<br />
Anderson<br />
Député des monts<br />
Torngat à l’Assemblée<br />
législative<br />
Au nom de la province, je vous souhaite<br />
la bienvenue au Labrador et un colloque couronné de<br />
succès. Le programme d’entraînement à basse altitude<br />
est important pour le Labrador, puisqu’il procure des<br />
revenus et des emplois. Les Innu et les Inuit sont ici<br />
depuis longtemps et adorent le Labrador. Grâce à des<br />
discussions franches, le nombre de vols a augmenté et<br />
nous accueillons maintenant les Italiens. Cela a été<br />
réalisé en concertation avec les Innu et les Inuit. C’est<br />
seulement qu<strong>and</strong> vous vous rendez dans les régions<br />
du nord du Labrador que vous<br />
voyez vraiment le Labrador. Il faut voir le caribou,<br />
l’omble, le lièvre et comment le<br />
territoire est important pour les gens.<br />
Je souhaite que votre colloque soit couronné de succès.<br />
J’espère que les discussions vous aideront à comprendre<br />
que nous devons travailler ensemble pour assurer des<br />
emplois et sauvegarder la culture du Labrador.<br />
Bienvenue! (( ( 7<br />
Judy<br />
O’Dell<br />
Adjointe au maire,<br />
Ville de Happy Valley-<br />
Goose Bay<br />
Tout d’abord, je vous souhaite la<br />
bienvenue à notre ville et vous préviens<br />
qu’il est difficile d’égaler Wally. Je suis venue au<br />
Labrador pour trois mois en 1979 et j’y suis encore.<br />
J’estime que nous avons beaucoup de chance et que<br />
nous devons protéger ce que nous avons. Nous devons<br />
protéger la faune et le programme de vols à basse<br />
altitude. La semaine dernière, c’était la Semaine de<br />
reconnaissance aux Alliés. Oui, nous voulons protéger<br />
notre faune tout en travaillant<br />
en harmonie pour assurer des<br />
emplois à nos jeunes et s’assurer que la Ville de Happy<br />
Valley-Goose Bay prospère comme communauté. Nous<br />
sommes en tête en ce qui concerne le logement. Nous<br />
sommes une communauté dynamique. Je souhaite la<br />
bienvenue à nos frères autochtones. N’hésitez pas à<br />
parler et à faire connaître vos idées. Je vous souhaite un<br />
colloque couronné de succès.
Peter<br />
Penashue<br />
Président,<br />
Nation Innu<br />
8 )))<br />
Je vous souhaite la bienvenue au colloque. Ce sera une<br />
excellente occasion de discuter des incidences des vols à<br />
basse altitude, particulièrement des effets du bruit.<br />
Le programme des vols à basse altitude a été établi il y<br />
a 20 ans. Je me rappelle qu’en 1978-1979, les dirigeants<br />
locaux parlaient d’une nouvelle industrie qui venait<br />
s’installer au Labrador – des vols à basse altitude. Au<br />
début, le peuple Innu a eu de la difficulté à conceptualiser<br />
ce qui était proposé, jusqu’à ce que nous en expérimentions<br />
les effets. Ce fut une intrusion dans notre<br />
mode de vie. Je me souviens des réunions, des protestations<br />
et des controverses que le programme a provoquées.<br />
Je suppose que la région en a beaucoup profité.<br />
Les Innu ont subi les incidences, mais n’ont pas participé<br />
aux avantages. À bien des égards, nous avons été considérés<br />
comme des citoyens peu importants.<br />
Les incidences du bruit sur les personnes utilisant le<br />
territoire constituent un autre élément qui a été<br />
considéré comme peu important en tant que priorité.<br />
Je ne parle pas des personnes vivant dans des<br />
communautés parce qu’on a accordé beaucoup<br />
d’attention à la question du bruit ici en ville, mais des<br />
personnes utilisant le territoire, dont le mode de vie<br />
remontait à des milliers d’années, qui ont vraiment été<br />
tenues à l’écart du projet tel que l’envisageaient les<br />
militaires et les défenseurs du programme.<br />
Certains d’entre vous ont visité nos communautés et<br />
constaté le désespoir et la pauvreté dans lesquels nous<br />
vivons. Mais sur le territoire, nous avons notre fierté. Il<br />
y a de la joie et des éclats de rire. Ces choses devraient<br />
être appréciées. Les Innu comptent parmi les derniers<br />
peuples de l’Amérique du Nord à vivre de chasse et de<br />
pêche. Plusieurs d’entre nous passent plusieurs mois par<br />
année dans le territoire. Qu<strong>and</strong> le programme de vols à<br />
basse altitude a été proposé, la question a soulevé<br />
beaucoup de passions. Cela nous a mis au défi de<br />
défendre ce qui était le plus important pour nous et nous<br />
avons lutté pour décourager le programme des vols à<br />
basse altitude à cause des incidences qu’il avait sur notre<br />
mode de vie.<br />
Nous avons fait beaucoup de bruit. N’eussent été les<br />
Innu, je crois qu’il y aurait eu une base de l’OTAN à<br />
Goose Bay. À cause de notre opposition, le gouvernement<br />
a estimé qu’il devait faire quelque chose; il nous a<br />
donc offert une évaluation environnementale pour<br />
recueillir des données. À cause de notre position et<br />
du temps que cela a pris pour faire l’évaluation<br />
environnementale, cela a retardé l’établissement de la<br />
base de l’OTAN. Lorsque l’évaluation environnementale<br />
fut terminée, la guerre froide avait pris fin et il y avait eu<br />
un changement du paysage politique. Ce n’était plus<br />
logique de construire ici une base de l’OTAN et ce n’est<br />
peut-être pas logique de continuer les vols à basse<br />
altitude.
Là où je veux en venir c’est que<br />
nos ef<strong>for</strong>ts ont changé le cours du<br />
développement ici. Si une base de<br />
l’OTAN avait été établie ici, je<br />
pense que cela aurait découragé les Innu de mener leur<br />
mode de vie. Le programme des vols à basse altitude<br />
n’aide pas les Innu; à vrai dire, il exerce plus de pression<br />
sur notre collectivité. Nous luttons pour prendre le<br />
contrôle de notre territoire et de nos vies et le<br />
programme des vols à basse altitude a peu aidé dans<br />
cette lutte.<br />
La semaine dernière, nous avons comparu devant le<br />
tribunal. Le ministère de la Défense nationale voulait<br />
effectuer des vols supersoniques d’essai avec des<br />
aéronefs des Pays-Bas. Nous avons fait appel à la justice<br />
parce que cela ne faisait pas partie de l’Énoncé des<br />
incidences environnementales, ne faisait pas partie du<br />
projet approuvé par le gouvernement en 1994 et que<br />
nous n’avions pas été consultés à ce sujet. Les effets<br />
que pourrait avoir le bruit des supersoniques nous<br />
préoccupent.<br />
Nous avons donc fait appel à la justice. À la dernière<br />
minute, le MDN a reculé. Mais nous avons entendu dire<br />
qu’il considérait effectuer des vols supersoniques avec<br />
des CF-18 des Forces canadiennes, ce que nous ne<br />
pouvions défendre dans un procès, mais nous étions<br />
convaincus de pouvoir gagner l’opinion publique. Nous<br />
ne pensions pas que les Canadiens et les Canadiennes<br />
permettraient au MDN de piétiner nos droits. Après de<br />
franches discussions avec les Innu, le MDN a finalement<br />
consenti à renoncer à son projet jusqu’à l’année suivante.<br />
En attendant, nous ferons appel à nos propres<br />
scientifiques pour étudier la proposition et nous aider à<br />
mieux comprendre les incidences des vols supersoniques.<br />
Il ne faut pas oublier que les Innu<br />
sont les principaux utilisateurs du<br />
territoire où les vols supersoniques<br />
sont prévus. Le MDN nous a dit de<br />
ne pas nous inquiéter, puisque le bruit d’un supersonique<br />
est équivalent à celui du tonnerre. S’il en est ainsi,<br />
pourquoi ne pas faire les essais au-dessus des villes où<br />
on pourrait supporter un tel bruit Peut-être parce que la<br />
dernière fois qu’un supersonique CF-18 a survolé Ottawa,<br />
il a endommagé des immeubles et même fait sauter les<br />
portes de l’édifice d’un concessionnaire d’automobiles.<br />
De toute façon, la prochaine fois que nous discuterons du<br />
bruit et des vols supersoniques avec le MDN, nous<br />
serons accompagnés de nos propres experts. La<br />
prochaine étape sera peut-être une évaluation<br />
environnementale. S’il en est ainsi, nous pensons que<br />
l’Institut aura un rôle important à jouer en nous aidant à<br />
comprendre les incidences possibles des vols proposés.<br />
Toujours est-il que les Innu étaient préoccupés par le<br />
bruit en 1979 et qu’ils ont toujours les mêmes<br />
préoccupations en 2000. Toutefois, le monde a changé.<br />
Je pense que la question de savoir si on fera ici l’essai de<br />
supersoniques et d’hélicoptères est discutable, mais une<br />
chose est certaine, c’est que les Innu ne se contenteront<br />
pas d’être spectateurs alors que les événements se<br />
dérouleront au cours des cinq prochaines années.<br />
Pour terminer, j’aimerais souhaiter à chacun la plus<br />
cordiale bienvenue. Ce colloque devrait être instructif et<br />
si nous prenons le temps d’écouter, nous pouvons tous<br />
en sortir un peu plus sages. J’espère que nous pourrons<br />
tous acquérir un peu de sagesse et qu’elle nous aidera à<br />
prendre les décisions difficiles qui s’imposeront dans les<br />
années à venir.<br />
(( ( 9
PARTIE 1 - SÉANCE PLÉNIÈRE<br />
Vue d’ensemble de la<br />
recherche concernant les<br />
effets du bruit sur les animaux<br />
Professor Lex Brown<br />
Faculté de planification environnementale<br />
Université Griffith, Brisbane 4111<br />
Australie<br />
10 )))<br />
Il est généralement reconnu qu’il faut étudier les<br />
incidences du bruit sur les animaux, mais dans<br />
l’ensemble, très peu d’études ont été effectuées dans ce<br />
domaine et les preuves scientifiques d’études concernant<br />
le bruit des activités humaines et la faune sont plutôt<br />
rares. La présente communication donne un aperçu des<br />
études à ce sujet et des contextes et des zones de gestion<br />
où elles ont été effectuées. Elle présente également<br />
des exemples de différentes catégories d’études<br />
effectuées, relève les limites des études en cours et<br />
suggère des pistes pour des études ultérieures.<br />
L’effet du bruit sur les humains a fait l’objet de travaux<br />
de recherche assez importants pendant une bonne partie<br />
du vingtième siècle. On connaît actuellement assez bien<br />
son effet nuisible sur l’oreille humaine à des niveaux<br />
élevés et ses effets sur le sommeil, la communication,<br />
l’activité mentale et le bien-être des humains à des<br />
niveaux moindres. Le bruit est reconnu comme un<br />
facteur de stress chez l’humain et beaucoup d’ef<strong>for</strong>ts ont<br />
été faits pour quantifier le rapport entre les niveaux de<br />
bruit et le stress chez l’humain et déterminer des niveaux<br />
admissibles dans des milieux différents. Par contraste,<br />
l’effet du bruit comme facteur de stress chez les animaux<br />
sauvages, domestiques ou en captivité a fait l’objet de<br />
beaucoup moins d’études (Radle, 1998). Des études<br />
concernant les effets du bruit sur les animaux, leur<br />
habitat et les écosystèmes sont nécessaires pour<br />
déterminer des niveaux admissibles d’exposition en vue<br />
de protéger les valeurs fauniques, gérer le conflit anthropofaunique<br />
et maintenir la productivité animale.<br />
Les études concernant les effets du bruit sur les animaux<br />
ont été effectuées chez des animaux en liberté et chez<br />
des animaux domestiques ou en captivité. La présente<br />
communication traite des effets du bruit sur les animaux<br />
en liberté. Une gr<strong>and</strong>e partie de ces études traitent des<br />
incidences du bruit des activités militaires sur la faune,<br />
notamment des vols à basse altitude, des bangs soniques<br />
et des vols d’hélicoptère. D’autres études ont porté sur<br />
les incidences de l’exploration et de l’exploitation des<br />
ressources minérales, dont les activités maritimes et<br />
sismiques rattachées aux ressources naturelles, le<br />
transport de personnes et de matériel à partir des mines<br />
et des plates-<strong>for</strong>mes pétrolières et l’extraction minière en<br />
soi. Cela n’a rien de surprenant étant donné que les<br />
activités militaires et l’extraction minière se produisent en<br />
général dans des endroits isolés où la faune a été peu<br />
dérangée antérieurement et que les deux activités produisent<br />
beaucoup de bruit, souvent semblable à celui<br />
d’une explosion. De plus en plus, les activités<br />
touristiques comprennent des vols en aéronef à voilure<br />
fixe ou en hélicoptère au-dessus d’endroits isolés,<br />
l’utilisation de véhicules tout <strong>terra</strong>in pour se rendre dans<br />
des endroits isolés ou l’observation de concentrations<br />
d’animaux sauvages, par exemple, l’observation de<br />
baleines ou le tourisme en Antarctique, et les études ont<br />
porté sur les incidences de ces activités sur la faune.<br />
Dans certains cas, des activités de recherche<br />
elles-mêmes, comme l’utilisation d’hélicoptère pour<br />
l’observation de la faune ou des projets comme le<br />
programme de thermométrie acoustique du climat<br />
océanique qui implique la création de signaux sonores
sous-marins pour l’étude des changements climatiques,<br />
ont été des sources de bruit et ont entraîné des études<br />
concernant leur effet sur les animaux. Le bruit provenant<br />
de tous les genres de véhicules à moteur a également<br />
fait l’objet d’études. En plus des études sur le bruit<br />
causant des effets non désirés, il y a de nombreux<br />
ouvrages sur l’utilisation du bruit pour effaroucher les<br />
animaux sauvages, principalement pour assurer la<br />
protection des humains aux aéroports et la protection<br />
des cultures agricoles.<br />
Dans une gr<strong>and</strong>e mesure, une bonne partie des études<br />
ont une valeur inégale et manquent de coordination et<br />
la plus gr<strong>and</strong>e partie des fonds sert pour des cas<br />
particuliers, comme des cas militaires ou des cas qui sont<br />
en rapport avec les incidences de projets d’aménagement<br />
et souvent pour des documents parallèles<br />
d’adjudication de contrat du gouvernement ou des<br />
énoncés des incidences environnementales. Bien que<br />
certains chercheurs aient effectué de très bonnes études,<br />
on doit conclure que nous avons seulement effleuré la<br />
question de l’effet du bruit sur la faune. Dans une étude<br />
récente (1996) de l’effet du bruit des aéronefs militaires<br />
sur la faune, Larkin fait remarquer que la recherche est<br />
entravée par un gr<strong>and</strong> nombre d’études anecdotiques,<br />
corrélationnelles, sans importance ou sans rapport et<br />
qu’il faudrait des programmes cohérents d’expériences de<br />
contrôle... Il est difficile de comparer les études en<br />
raison de termes qui n’ont pas de définitions généralement<br />
reconnues (ex.: perturbation) et de la différence<br />
d’espèce.<br />
Comment le bruit a-t-il un effet sur la faune En deux<br />
mots, les signaux sonores sont indispensables aux<br />
animaux pour des fonctions essentielles très diverses: la<br />
communication, l’orientation, l’accouplement, les soins, le<br />
repérage des prédateurs et l’alimentation. On peut<br />
déterminer le niveau de bruit des véhicules tout <strong>terra</strong>in<br />
qui affaiblit l’ouïe de petits animaux désertiques, mais<br />
cela n’arrive probablement pas souvent. Ce qui est plus<br />
important, le bruit peut masquer les signaux sonores<br />
naturels et nuire à l’exécution de certaines fonctions.<br />
Pour évaluer s’il y a du masquage, il faut bien connaître<br />
les capacités auditives de l’espèce qui fait l’objet de<br />
l’étude, le spectre des fréquences, le niveau et la<br />
variation temporelle du bruit perturbateur, les signaux<br />
sonores naturels qui doivent être perçus et les niveaux<br />
des bruits de fond naturels (vent dans les arbres, vagues,<br />
fond sonore biologique, etc.) auxquels sont ajoutés les<br />
bruits perturbateurs. Il nous manque la plupart de ces<br />
données pour la plupart des espèces et la plupart des<br />
localités. Toutefois, à part les effets de masquage, on<br />
peut postuler que le bruit est un facteur de stress pour<br />
les animaux, surtout qu<strong>and</strong> ils ne peuvent pas échapper<br />
au bruit, par exemple, qu<strong>and</strong> ils sont contraints de rester<br />
dans un endroit en raison de l’accouplement ou des soins<br />
aux petits ou qu<strong>and</strong> tout leur territoire peut être affecté.<br />
Comment évalue-t-on les effets du bruit sur la faune<br />
L’observation de l’effet du bruit sur la faune s’est faite<br />
surtout de deux façons: l’observation des effets sur le<br />
comportement ou l’observation des effets physiologiques.<br />
Les réactions comportementales ont été évaluées sous<br />
l’angle des réactions évidentes – comme s’éloigner en<br />
trottinant sur de courtes distances, se promener en<br />
battant des ailes, comportements de panique et de fuite,<br />
ab<strong>and</strong>on temporaire du nid ou des petits ou évitement<br />
de zones particulières. Parfois, l’observation a porté sur<br />
le comportement de colonies, d’écoles ou de troupeaux<br />
entiers, par exemple, envol soudain de tous les oiseaux<br />
sur un lac, ou animaux seuls ou couples. Quelquefois,<br />
on a observé des réactions plus subtiles, comme lever la<br />
tête et changer de position, modifier les habitudes<br />
d’alimentation et cela exige un enregistrement en détail<br />
des individus, d’habitude sur magnétoscope. Plus<br />
récemment, beaucoup d’études ont porté sur la réaction<br />
physiologique de l’individu, comme l’augmentation de la<br />
fréquence cardiaque, les modifications du métabolisme,<br />
la température et l’équilibre hormonal. Beaucoup d’entre<br />
elles portent atteinte à la liberté de l’animal parce que la<br />
capture et la libération peuvent avoir de <strong>for</strong>tes<br />
incidences; toutefois, les appareils modernes permettent<br />
l’observation à distance à l’aide, par exemple, de<br />
moniteurs cardiaques télémétriques installés chez des<br />
individus ou sous des oeufs.<br />
La présence, parfois l’absence, de réactions com<br />
portementales et physiologiques à l’exposition au bruit a<br />
été évaluée chez diverses espèces lors de diverses<br />
études. Et alors On peut observer dans certains cas,<br />
dans d’autres postuler, que le bruit peut causer un<br />
dommage corporel, une perte d’énergie lors de<br />
l’éloignement de la source du bruit, une diminution de la<br />
ration alimentaire, l’évitement et l’ab<strong>and</strong>on de l’habitat<br />
(( ( 11
12 )))<br />
et une diminution de la reproduction. Si les oiseaux<br />
s’envolent à cause du bruit, les oeufs peuvent être cassés<br />
et les oisillons peuvent être exposés aux blessures et aux<br />
prédateurs. De jeunes mammifères se sont faits piétiner<br />
en essayant d’éviter le bruit. Des modifications des taux<br />
de mortalité ont été observées, mais dans l’ensemble,<br />
nos connaissances du bruit en tant que déséquilibre<br />
écologique sont limitées.<br />
La recherche sur les effets du bruit sur la faune doit être<br />
entreprise dans un cadre théorique de l’écologie de<br />
perturbation des animaux (Hulsman, 1997). Un cadre de<br />
ce genre réunit divers modèles écologiques concernant<br />
des concepts, tels que la tolérance, le territoire, la niche,<br />
l’habitat, le cycle biologique, pour fournir une base<br />
rigoureuse à l’étude du bruit comme perturbateur<br />
écologique. Nous devons définir comment les<br />
caractéristiques complexes du déséquilibre écologique<br />
causé par le bruit modifient l’habitat d’un organisme et<br />
comment ce nouvel habitat répond ou ne répond pas aux<br />
besoins de l’organisme. Pour étudier quels niveaux<br />
seraient admissibles en ce qui concerne la faune, en plus<br />
de comprendre pleinement le niveau de perturbation<br />
acoustique, par exemple, la nature (genre de bruit – bruit<br />
d’aéronef, etc.), l’intensité, la fréquence spectrale, la<br />
durée, la fréquence de l’événement (combien de fois<br />
l’organisme cible est exposé dans un temps donné), la<br />
prévisibilité, l’association d’un autre stimulus (ex.: stimuli<br />
visuels), le moment de l’exposition (heure de la journée),<br />
il faut également comprendre les caractéristiques des<br />
organismes, par exemple, le niveau de tolérance, l’état<br />
physiologique, le moment (en fonction du stade du cycle<br />
biologique), les capacités de dispersion et le<br />
comportement, etc. Il est indispensable de faire<br />
remarquer que les caractéristiques de la perturbation<br />
n’agissent pas indépendamment l’une de l’autre en<br />
produisant une incidence. Et bien qu’il soit probable que<br />
nous soyons très limités dans ce que nous pouvons<br />
observer expérimentalement de la réaction d’un<br />
organisme au bruit, à long terme, les évaluations<br />
critiques de la réaction de la faune au bruit sont les<br />
chances de survie et de reproduction de l’individu, de la<br />
colonie et de l’espèce par suite de l’exposition au bruit.<br />
Les animaux ab<strong>and</strong>onnent-ils leur territoire ou leur succès<br />
de reproduction est-il moindre par suite de l’exposition au<br />
bruit Certaines espèces sont menacées parce qu’elles<br />
ont perdu leur habitat et qu’elles ne peuvent s’installer<br />
ailleurs en raison du bruit (Service des parcs nationaux,<br />
1994). Il sera difficile de recueillir tous ces<br />
renseignements écologiques pour déterminer des doses<br />
admissibles pour toutes les espèces importantes de tous<br />
les habitats. La prudence exigera l’application du principe<br />
de précaution dans la plupart des régimes de gestion.<br />
La plupart des études sur le bruit et les animaux peuvent<br />
être classées par catégories: observations sur le <strong>terra</strong>in,<br />
expériences sur le <strong>terra</strong>in et expériences en laboratoire.<br />
De plus, les études qui tentent de décrire les conditions<br />
acoustiques de base dans des milieux naturels peuvent<br />
nous aider considérablement à comprendre l’effet du<br />
bruit sur la faune en fournissant une base pour évaluer<br />
les niveaux de bruit perturbateur. Bien que je ne sois<br />
pas au courant d’études en ce sens, il est probable que<br />
les connaissances traditionnelles peuvent beaucoup nous<br />
aider à comprendre les effets du bruit sur la faune dans<br />
des régions sauvages.<br />
Deux aspects très importants de ces études sont la façon<br />
d’évaluer le stimulus sonore ou de le contrôler avec le<br />
niveau de stimulus utilisé et la façon d’observer et<br />
d’évaluer la réaction de la faune au stimulus sonore. Par<br />
le passé, des données de substitution ont été utilisées<br />
pour décrire des bruits lors de nombreuses études sur le<br />
<strong>terra</strong>in. Par exemple, l’exposition au bruit était souvent<br />
évaluée à un poste d’observation très éloigné de l’animal<br />
qui faisait l’objet de l’étude ou déduite en raison de la<br />
présence de survols. Il existe maintenant des<br />
sonomètres intégrateurs que les animaux peuvent porter.<br />
Beaucoup d’ouvrages font état d’études basées sur des<br />
observations sur le <strong>terra</strong>in et bien qu’elles aient fourni<br />
des connaissances précieuses, l’absence générale de<br />
contrôle du stimulus sonore et l’évaluation globale des<br />
réactions (par exemple, envol massif ou aucune réaction<br />
évidente) signifient que ces études ont peu de chances<br />
d’être répétées. Elles peuvent être améliorées par un<br />
contrôle minutieux de l’exposition ou une modélisation<br />
des réactions à l’exposition et par l’enregistrement des<br />
réactions à l’aide d’appareils sophistiqués. Les<br />
expériences sur le <strong>terra</strong>in qui contrôlent ou simulent le<br />
stimulus ou évaluent en détail les réactions sont très<br />
difficiles à effectuer et cela explique vraisemblablement<br />
leur rareté. Cependant, la manipulation du stimulus<br />
expérimental donne l’occasion de définir la relation
dose-réaction pour des espèces particulières et des<br />
niveaux admissibles de bruit. Les expériences sur le<br />
<strong>terra</strong>in et les observations sur le <strong>terra</strong>in peuvent être<br />
effectuées chez de jeunes animaux et des animaux<br />
souvent exposés pour pouvoir évaluer les effets de<br />
l’accoutumance au bruit.<br />
Les expériences en laboratoire sont beaucoup plus<br />
simples, mais soulèvent bien sûr des questions<br />
d’application des résultats sur le <strong>terra</strong>in, particulièrement<br />
en raison de la complexité de l’écologie de la<br />
perturbation. Bien que les études de référence<br />
n’évaluent pas l’effet, elles fournissent des renseignements<br />
essentiels sur les environnements acoustiques<br />
naturels où vivent les organismes et par rapport auxquels<br />
les bruits perturbateurs causés par l’homme peuvent être<br />
évalués. Par exemple, McCauley [19] donne une<br />
documentation complète sur le bruit ambiant dans les<br />
habitats marins de l’Australie, de sources biologiques<br />
(ex.: invertébrés, poissons et mammifères marins) et non<br />
biologiques (ex.: bruit provenant du transport maritime,<br />
vent, pluie et séismes). Dans le contexte de l’écologie<br />
de la perturbation [40], ces données donnent une<br />
description des caractéristiques des habitats acoustiques.<br />
Il examine ensuite les caractéristiques possibles de la<br />
perturbation, des relevés de bruits sismiques, puis décrit<br />
de façon détaillée les caractéristiques d’organismes<br />
marins et leurs diverses stratégies d’évolution biologique<br />
qui les rendent plus sensibles aux incidences du bruit et<br />
examine les effets pathologiques et comportementaux du<br />
bruit d’exploration sismique chez les différents taxons.<br />
McCauley [19] définit diverses zones d’influence de<br />
perturbation acoustique marine qui comprennent<br />
l’audibilité, le masquage, les réactions comportementales,<br />
l’évitement, les effets pathologiques et les effets mortels.<br />
Une zone correspond au rayon à partir d’une source<br />
ponctuelle dans laquelle les organismes exposés sont<br />
sensibles à un certain effet. Pour chacune de ces zones,<br />
il aborde les effets sur divers animaux marins et<br />
détermine quelles sont les données qui manquent. Il<br />
considère également l’importance en fournissant un<br />
cadre concernant les effets du bruit comme perturbation<br />
écologique et présente les implications à long terme<br />
d’une exploration sismique et un modèle pour évaluer les<br />
effets du bruit sur les habitats marins.<br />
Conclusions<br />
Il y a de nombreux exemples d’excellentes études<br />
concernant les effets du bruit sur la faune où les<br />
réactions comportementales ou physiologiques au bruit<br />
ont été observées, évaluées et, dans certains cas, se sont<br />
révélées absentes. Elles nous aident à comprendre le<br />
problème.<br />
Toutefois, un examen des écrits révèle que les études<br />
dans ce domaine sont en général encore rares et<br />
sporadiques (et qu’une bonne partie des renseignements<br />
sont seulement disponibles dans des documents inédits<br />
et des rapports officiels). Une bonne partie des<br />
documents traitent des incidences des activités militaires,<br />
des activités d’exploration sismique et autre et du bruit<br />
des moyens de transport.<br />
Le recours à des stimuli non contrôlés et l’évaluation de<br />
réactions évidentes comme un envol soudain ou une<br />
fuite accentue les difficultés de répétition d’études<br />
concernant les incidences du bruit sur les animaux. Bien<br />
que des études de ce genre soient utiles comme projet<br />
pilote, un examen critique d’une réaction particulière à<br />
un stimulus défini à l’avance est indispensable à la gestion<br />
future du bruit. Un contrôle minutieux du stimulus<br />
et une évaluation minutieuse de la réaction sont des<br />
conditions préalables à l’étude.<br />
Lors d’études dans ce domaine, très peu d’expériences<br />
précises ont été conçues pour déterminer un seuil de<br />
stimulus sous lequel l’animal visé est peu susceptible de<br />
subir des effets nuisibles.<br />
L’accoutumance au bruit pourrait permettre aux animaux<br />
d’augmenter leur tolérance, mais comme chez les<br />
humains, des données non scientifiques de<br />
l’accoutumance sont inadéquates et devront être vérifiées<br />
par des études appropriées. L’accoutumance et la<br />
tolérance générale à la perturbation acoustique sont des<br />
domaines qui nécessitent d’autres études.<br />
Nous ne comprenons toujours pas comment les réactions<br />
comportementales et physiologiques observées se<br />
traduisent par des conséquences écologiques pour la<br />
faune.<br />
(( ( 13
14 )))<br />
Enfin, il est peu probable que les effets à long terme du<br />
bruit sur la faune soient découverts bientôt en raison de<br />
l’importance du travail exigé. Dans ce domaine, il serait<br />
peut-être possible de recourir aux connaissances<br />
traditionnelles. Étant donné la difficulté de faire des<br />
études expérimentales dans les régions sauvages, il doit<br />
y avoir de nombreuses occasions de recourir aux<br />
connaissances traditionnelles pour étudier les<br />
changements concernant l’abondance et le<br />
comportement migratoire de la faune pour aider à<br />
évaluer la perturbation causée par le bruit d’origine<br />
humaine.<br />
En plus de nous préoccuper des incidences du bruit sur<br />
la faune, nous devons également nous occuper des<br />
humains dans les régions sauvages. Comme l’a fait<br />
remarquer Paul Matzner de la Nature Sounds Society, une<br />
région sauvage offre des perspectives exceptionnelles de<br />
solitude. La solitude auditive ou la quiétude est un<br />
élément important d’une région sauvage et de sa gestion<br />
et je dirais même de la sauvegarde des cultures.<br />
Peut-être pourrions-nous dans une certaine mesure nous<br />
servir des humains comme l’espèce indicatrice de gestion<br />
pour une gr<strong>and</strong>e partie de la gestion des effets du bruit<br />
sur la faune<br />
Bibliographie<br />
Brown, A.L. et Raghu, S. (1998). An overview of<br />
research on the effects of noise on animals. Acoustics<br />
Australia 26 (2), 63-67.<br />
Hulsman, K. (1997). Biogeographical Analysis of seabird<br />
species breeding in Coral Sea <strong>and</strong> Quensl<strong>and</strong> waters.<br />
Queensl<strong>and</strong> Department of Environment, Queensl<strong>and</strong>.<br />
Larkin, P. (1996). Effects of Military Noise on Wildlife: A<br />
literature review. USACERL Technical Report 96/21.<br />
Champaign, Illinois.<br />
McCauley, R.D. (1994). <strong>Environmental</strong> Implications of<br />
Offshore Oil <strong>and</strong> Gas Development in Australia – Seismic<br />
Surveys. The findings of an independent scientific review<br />
on behalf of the Australian Petroleum Exploration<br />
Association (APEA) Energy Research <strong>and</strong> Development<br />
Corporation (ERDC). Australian <strong>Institute</strong> of Marine<br />
Science, Townsville, Queensl<strong>and</strong>.<br />
National Parks Service (1994). Report to Congress:<br />
Report on the effects of aircraft overflights on the<br />
National Park System.<br />
Radle, A.L. (1998). The Effect of Noise on Wildlife: A<br />
Literature Review.<br />
http://interact.uoregon.edu/MediaLit/FC/WFAEResaearch<br />
/radle.html
Intégration des<br />
connaissances traditionnelles<br />
dans la recherche et<br />
l’évaluation environnementales<br />
Michael A.D. Ferguson, Ph.D.<br />
Ministère du Développement durable<br />
Gouvernement du Nunavut<br />
Pond Inlet, Nunavut, X0A 0S0<br />
Les connaissances traditionnelles des peuples<br />
autochtones de l’Amérique du Nord et de l’Amérique du<br />
Sud ont été utilisées à des degrés variables par les<br />
Européens et d’autres et leurs descendants au cours des<br />
500 dernières années. Dans le Nord du Canada,<br />
quelques explorateurs ont reconnu volontiers la<br />
contribution des Inuit et d’autres peuples autochtones<br />
(Hall, 1864, 1873). Bien que des naturalistes et des<br />
biologistes aient entrepris plusieurs expéditions dans<br />
l’Arctique, la plupart semblent avoir ignoré les<br />
connaissances des peuples autochtones (Hantzsch, 1977).<br />
Pendant la deuxième moitié du 20e siècle, un nombre<br />
incalculable de biologistes itinérants et d’autres<br />
chercheurs «occidentaux» ont visité des régions<br />
éloignées du Nord du Canada pour recueillir de<br />
«nouvelles» données principalement au moyen de<br />
quantification numérique. Au cours des 10 dernières<br />
années, quelques-uns ont commencé à être curieux des<br />
connaissances des peuples autochtones. Toutefois, cette<br />
curiosité est née en gr<strong>and</strong>e partie en réponse aux ef<strong>for</strong>ts<br />
politiques, juridiques et de négociation des peuples<br />
autochtones (Usher, 2000).<br />
Plusieurs personnes et organisations non autochtones<br />
(Usher, 2000) ont déclaré que le concept de «savoir<br />
écologique traditionnel» ou de «connaissances<br />
traditionnelles» doit être défini, précisé et examiné. Un<br />
examen aussi approfondi est inutile dans les cultures<br />
autochtones parce que les connaissances traditionnelles<br />
sont continuellement vérifiées, mises à jour, adaptées,<br />
rassemblées et sont intergénérationnelles, itératives et à<br />
multiples facettes (Thorpe, 2000). Le paradigme culturel<br />
qui rend valable un examen aussi approfondi provient en<br />
gr<strong>and</strong>e partie des traditions de confrontation et de<br />
plaidoyer des sciences, lois et politiques occidentales. La<br />
principale question en cause pour les communautés<br />
autochtones est peut-être celle-ci: Dans quelle mesure,<br />
qu<strong>and</strong> et comment les connaissances traditionnelles<br />
influeront-elles suffisamment sur les résultats d’une<br />
évaluation environnementale ou sur un programme de<br />
protection de la faune<br />
Imposer un système particulier de connaissances à un<br />
autre paradigme culturel risque d’altérer l’intégrité du<br />
système. L’enregistrement des connaissances<br />
traditionnelles peut occasionner la perte de la discipline<br />
mentale et de l’entraînement de toute une vie requis<br />
pour se rappeler en détail et raconter avec précision les<br />
renseignements (Hall, 1864; Arima, 1976; Woodman,<br />
1991; Freeman, 1993; Ferguson et Messier, 1997). Ces<br />
particularités des systèmes de connaissances<br />
traditionnelles pourraient ne pas être conservées si les<br />
connaissances holistiques et déductives et le processus<br />
de prise de décision par consensus des peuples<br />
autochtones sont trans<strong>for</strong>més pour être compris et<br />
utilisés dans les méthodes occidentales. Par conséquent,<br />
plusieurs ef<strong>for</strong>ts et protocoles sont probablement requis<br />
(( ( 15
16 )))<br />
pour répondre aux différents besoins en matière de<br />
connaissances dans les communautés autochtones<br />
elles-mêmes et aux besoins interculturels des<br />
gouvernements, de la science, des lois et du gr<strong>and</strong><br />
public du Canada.<br />
Des personnes autochtones et non autochtones sont en<br />
train de développer des méthodes pour rassembler et<br />
mettre par écrit certaines connaissances traditionnelles<br />
dans le contexte de sensibilisation interculturelle (Walker<br />
et al., 1997; Williamson, 1997; Ferguson et Messier,<br />
1997; Thorpe, 2000; Usher, 2000). Ces méthodes<br />
comportent les éléments communs suivants:<br />
• coopération et confiance au sein des communautés<br />
autochtones;<br />
• consensus au sujet des questions, priorités, objectifs<br />
et méthodes de recherche;<br />
• sélection, initiation et <strong>for</strong>mation d’employés locaux et<br />
venant de l’extérieur pour élaborer des protocoles<br />
objectifs susceptibles d’être répétés;<br />
• sélection d’in<strong>for</strong>mateurs locaux et établissement<br />
stratégique du calendrier des entrevues;<br />
• reconnaissance des droits de propriété intellectuelle<br />
des in<strong>for</strong>mateurs avec limites explicites quant à<br />
l’utilisation de l’in<strong>for</strong>mation;<br />
• rassemblement d’observations, de déductions, de<br />
valeurs et de prédictions au moyen d’entrevues<br />
semi-dirigées (Ferguson et Messier, 1997; Huntington,<br />
1998; Thorpe, 2000);<br />
• première analyse fouillée et interprétation des<br />
résultats des entrevues;<br />
• entrevues de suivi pour rectifier des renseignements<br />
mal compris et combler les lacunes;<br />
• rédaction de résumés pour soumettre aux<br />
in<strong>for</strong>mateurs et à la communauté autochtone;<br />
• rédaction de rapports finals et d’autres documents à<br />
l’intention des groupes autochtones et non<br />
autochtones.<br />
Le développement des méthodes se poursuit et aucune<br />
prescription type n’a encore été établie. À long terme, il<br />
est très peu probable qu’il y ait une prescription de ce<br />
genre à cause de la diversité au sein des cultures<br />
autochtones et entre elles (Damas, 1968), des différents<br />
besoins que peuvent avoir ou percevoir divers groupes et<br />
organismes non autochtones et d’autres facteurs.<br />
Malgré les limitations actuelles des lois européennes et<br />
nord-américaines sur les droits d’auteur, le<br />
développement graduel de méthodes appropriées sera<br />
probablement influencé par la protection des<br />
connaissances traditionnelles communautaires, des<br />
processus et des produits, récemment assurée par des<br />
conventions et des ententes internationales (Kothari et<br />
Anuradha, 1999).<br />
Les limites des connaissances traditionnelles en ce qui<br />
concerne les processus d’évaluation environnementale ne<br />
sont pas connues en ce moment, en partie en raison<br />
d’une compréhension interculturelle insuffisante. Par<br />
exemple, bien que les scientifiques considèrent<br />
généralement les connaissances traditionnelles comme<br />
étant non quantitatives, cette conception erronée ne tient<br />
pas compte du besoin historique évident et de l’aptitude<br />
des peuples autochtones à quantifier leurs besoins en<br />
ressources, l’abondance des animaux et une multitude de<br />
facteurs environnementaux (Freeman, 1993). Les<br />
tentatives de traduire la quantification autochtone pour<br />
l’utiliser dans la science occidentale ont été peu<br />
nombreuses (Ferguson et al., 1998). Les limitations<br />
perçues dans l’utilisation des connaissances traditionnelles<br />
pourraient provenir en gr<strong>and</strong>e partie de cette lacune.<br />
Actuellement, les chercheurs non autochtones<br />
reconnaissent surtout la précision d’observation, le détail<br />
et l’étendue géographique et temporelle comme points<br />
<strong>for</strong>ts des connaissances traditionnelles (Johnson, 1992;<br />
Reid et al., 1992; Freeman, 1993; Ferguson et al., 1998;<br />
Thorpe, 2000). La capacité des peuples autochtones de<br />
surveiller simultanément plusieurs facteurs environnementaux,<br />
même ceux qui ne sont pas particulièrement<br />
liés aux animaux que les chasseurs poursuivent, est un<br />
point <strong>for</strong>t qui est généralement méconnu (Thorpe, 2000).<br />
Les Inuit dans le sud de l’Île de Baffin connaissent<br />
plusieurs facteurs environnementaux liés à l’activité<br />
humaine qui peuvent avoir des incidences variables sur<br />
la faune (E. Keenainak, comm. pers.).<br />
La difficulté à accepter les déductions et les prédictions<br />
des autochtones provient en partie des valeurs culturelles<br />
différentes (ex.: différence d’opinions au sujet de l’acceptabilité<br />
de la capture et du marquage d’animaux vivants).
Un deuxième problème provient d’une faiblesse<br />
inhérente à la recherche scientifique moderne qu<strong>and</strong> on<br />
essaie de corroborer les connaissances traditionnelles.<br />
Suite aux observations des chasseurs inuit actifs, les<br />
Aînés synthétisent les corrélations complexes dans le<br />
temps et l’espace à plusieurs échelles, puis donnent des<br />
conseils et font des prédictions au sujet de l’environnement.<br />
L’ensemble impressionnant des données<br />
historiques et actuelles et les nuances qu’on y trouve et<br />
les connaissances synthétisées par les Aînés ne peuvent<br />
pas encore être reproduites dans une étude scientifique.<br />
En conséquence, il est possible que la science ne<br />
corrobore pas les concepts et les prédictions valables des<br />
autochtones pendant encore plusieurs années.<br />
Malgré les limitations interculturelles actuelles, je vois<br />
une excellente occasion de faire progresser les sciences<br />
et le pouvoir de prédiction des évaluations<br />
environnementales et de la conservation de la faune. En<br />
travaillant étroitement de façon continue et progressive<br />
avec les groupes autochtones, nous pourrions développer<br />
des modèles complexes de prévision et des outils de<br />
prise de décision basés sur les connaissances holistiques<br />
et les concepts écologiques des peuples autochtones.<br />
Les modèles conceptuels déductifs généralisés des<br />
systèmes de connaissances traditionnelles pourraient être<br />
examinés pour y trouver des corrélations cruciales et des<br />
prédictions vérifiables (Ferguson et Messier, 2000;<br />
Thorpe, 2000). Des progrès importants ont été faits dans<br />
le développement d’une base de connaissances sur les<br />
rapports écologiques complexes compris par six cultures<br />
autochtones d’Asie et d’Afrique (Walker et Sinclair, 1998).<br />
Une fois que les scientifiques occidentaux comprendront<br />
mieux les modèles écologiques conceptuels utilisés dans<br />
les systèmes de connaissances traditionnelles, ils<br />
pourront, à l’aide des méthodes scientifiques<br />
réductionnistes, commencer à quantifier numériquement<br />
des facteurs et des rapports écologiques complexes pour<br />
améliorer le pouvoir de prédiction des systèmes<br />
autochtones et à utiliser ces modèles dans leurs<br />
programmes de conservation et d’évaluation et<br />
d’atténuation des incidences environnementales. Un<br />
ef<strong>for</strong>t est déjà fait en ce sens avec l’élaboration d’un plan<br />
général de gestion et de recherche concernant l’avenir de<br />
la population de caribous dans le sud de l’Île de Baffin,<br />
basé sur les connaissances historiques des Inuit et les<br />
prédictions des Aînés (Ferguson et al., 1998).<br />
Bibliographie<br />
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in<strong>for</strong>mant recall. Dans: Freeman, M.M.R., éd. Report of<br />
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Hall, C.F. 1873. Geographical discoveries in the arctic<br />
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Region. Nunavut. Thèse de M.G.R. non publiée.<br />
Université Simon Fraser, Vancouver.<br />
18 )))<br />
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Walker, D.H. et Sinclair, F.L. 1998. Acquiring qualitative<br />
knowledge about complex agroecosystems. Deuxième<br />
partie: représentation <strong>for</strong>melle. Agric. Systems 56: 356-<br />
386.<br />
Walker, D.H., Sinclair, F.L., Joshi, L. et Ambrose, B. 1997.<br />
Prospects <strong>for</strong> the use of corporate knowledge bases in<br />
the generation, management <strong>and</strong> communication of<br />
knowledge at a frontline agricultural research centre.<br />
Agric. Systems 54: 291-312.<br />
Williamson, T. 1997. From sina to sikujaluk: Our footprint.<br />
Labrador Inuit Association.<br />
Woodman, D.C. 1991. Unravelling the Franklin mystery:<br />
Inuit testimony. Montréal: McGill-Queen’s University<br />
Press.
Discours et<br />
connaissances des autochtones<br />
concernant l’impact de l’industrie<br />
sur l’environnement<br />
Tanien (Daniel) Ashini<br />
Nation Innu<br />
Sheshatshiu, Labrador, A0P 1M0<br />
Bonjour tout le monde! Je vous remercie d’assister à ce<br />
colloque. J’ai hâte d’assister aux exposés et de participer<br />
aux discussions qui auront lieu aujourd’hui et demain.<br />
Je souhaite remercier l’Institut pour la surveillance et la<br />
recherche environnementales et le comité organisateur<br />
du colloque pour la peine qu’ils se sont donnée pour<br />
nous réunir ici.<br />
On m’a dem<strong>and</strong>é de faire un exposé sur «le discours et<br />
les connaissances des autochtones concernant l’impact<br />
de l’industrie sur l’environnement». Eh bien, permettezmoi<br />
de vous dire que la question est complexe et qu’elle<br />
n’est pas facile à aborder. Je vais commencer par vous<br />
raconter une histoire au sujet de la nature des<br />
connaissances autochtones.<br />
En 1978 et 1979, Alex Andrew, George Gregoire et<br />
Brenda Sakauye ont interrogé des gens à Sheshatshiu et<br />
à Utshimassits dans le cadre d’une étude de l’utilisation<br />
et de l’occupation des terres par les Innu. Parmi ces<br />
gens se trouvait Joachim Nui, un chasseur Innu Mushuau<br />
respecté. Joachim a donné des renseignements détaillés<br />
sur plusieurs animaux.<br />
Joachim a décrit le rituel d’accouplement des caribous,<br />
qu’un mâle protège 7 ou 8 femelles et qu’on ne voit<br />
jamais en fait les caribous s’accoupler, que l’accouplement<br />
doit donc avoir lieu la nuit. Il comprenait le concept<br />
d’implantation différée chez les ourses noires (puisqu’on<br />
ne trouve pas toujours le foetus au printemps après que<br />
l’accouplement a eu lieu), et il savait que les lièvres<br />
s’accouplent en avril ou mai, que la période de gestation<br />
est de trois mois et qu’il naît 6 ou 7 petits. Qu<strong>and</strong> on l’a<br />
interrogé au sujet des porcs-épics, il a répondu «eh bien,<br />
l’un des deux se retourne probablement pour<br />
l’accouplement.» Les autochtones peuvent avoir le sens<br />
de l’humour, mais on ne devrait pas plaisanter à propos<br />
de leurs connaissances.<br />
C’est quoi, les connaissances autochtones Il y a<br />
plusieurs définitions <strong>for</strong>melles, mais pour moi, c’est la<br />
somme de ce que nous, en tant que Innu, savons et<br />
croyons par référence à notre expérience et à la longue<br />
expérience de nos ancêtres qui comme chasseurs ont<br />
vécu dans la nature et parcouru le territoire. C’est notre<br />
vision du monde, ce qui nous a permis de survivre de<br />
père en fils. Ces connaissances sont fondées sur la<br />
spiritualité et le sens pratique. Il s’agit en même temps<br />
d’une partie de notre culture et des principes universels<br />
qui régissent toute la vie sur terre; autrement dit, elles<br />
nous définissent comme peuple, mais nous les<br />
définissons. Elles servent à comprendre, à expliquer et à<br />
permettre la vie. Sur plusieurs plans, les connaissances<br />
des Innu et les connaissances scientifiques occidentales<br />
ont beaucoup en commun, mais les deux systèmes de<br />
connaissances sont complètement incompatibles à bien<br />
des égards.<br />
Quelle que soit la définition des connaissances<br />
autochtones que vous adoptiez, je pense que la plupart<br />
d’entre vous êtes d’avis qu’elles peuvent constituer une<br />
partie précieuse, et indispensable de mon point de vue,<br />
(( ( 19
d’une recherche scientifique ou d’une évaluation<br />
environnementale. Au cas où il y aurait dans l’auditoire<br />
des opposants systématiques, je vais passer en revue les<br />
avantages des connaissances autochtones.<br />
1. Les connaissances autochtones sont fondées sur une<br />
relation de longue date avec la terre. Nos<br />
connaissances remontent à plusieurs générations.<br />
Nous avons même dans notre langue un mot pour le<br />
Mammouth Laineux: Katshitoshk. Ces connaissances<br />
de longue date sont surtout utiles qu<strong>and</strong> il s’agit de<br />
recherches archéologiques ou d’études historiques.<br />
2. Les connaissances autochtones ne constituent pas un<br />
instantané. Nous n’observons pas un certain animal<br />
pendant une courte période pour arrêter qu<strong>and</strong> les<br />
fonds sont épuisés ou qu<strong>and</strong> l’hiver arrive. Nous<br />
sommes constamment sur le territoire et nous<br />
observons, puis nous faisons part de nos observations<br />
à nos amis et à notre famille.<br />
3. Plusieurs personnes (il y a plus de 2000 Innu au<br />
Labrador) peuvent observer plusieurs choses sur un<br />
vaste territoire. Comme je viens de le signaler, nous<br />
20 ))) faisons part de ces observations à nos amis et à<br />
notre famille en racontant nos excursions et nos<br />
expériences sur notre territoire.<br />
4. Les renseignements que nous avons sont propres au<br />
territoire où nous vivons. Je vais vous donner un<br />
exemple. Dans l’EIE concernant le projet<br />
d’exploitation minière et de fonderie de Voisey’s Bay<br />
publié en 1998, on lit que la période de reproduction<br />
des ours noirs commence au début du mois de juin.<br />
Ce renseignement provient d’une étude effectuée au<br />
Michigan. Toutefois, nos Aînés savent que dans la<br />
région de Voisey’s Bay, la période de reproduction<br />
des ours noirs commence en juillet, un mois plus<br />
tard que ce qui est indiqué dans l’EIE.<br />
5. Nous avons une perception holistique de<br />
l’environnement, c’est-à-dire que tout dépend de tout<br />
le reste. C’est ce que la plupart d’entre vous appelez<br />
une approche basée sur les écosystèmes. Nous<br />
comprenons aussi beaucoup de chaînons de notre<br />
écosystème. Cela nous aide à constater des<br />
incidences que d’autres ne voient peut-être pas.<br />
Il y a des différences importantes entre les connaissances<br />
des Innu et les connaissances scientifiques et si<br />
on n’en tient pas compte, il sera bien difficile d’intégrer<br />
les connaissances des Innu dans une étude scientifique<br />
ou les connaissances scientifiques dans le monde Innu.<br />
Les connaissances des Innu n’ont pas la même base de<br />
référence que les connaissances scientifiques. Dans le<br />
monde scientifique, il y a l’atmosphère, la biosphère, la<br />
lithosphère, l’hydrosphère et la cryosphère et tout est<br />
compris dans ces cinq sphères. Dans les connaissances<br />
des Innu, il y a aussi un monde spirituel, profond et<br />
riche qui est aussi réel pour nous que le sont pour vous<br />
les chaises sur lesquelles vous êtes assis. Les divers<br />
esprits nous soutiennent tout comme les chaises vous<br />
soutiennent. Si nous traitons les animaux avec<br />
insouciance, les esprits nous feront faux bond tout<br />
comme votre chaise vous laissera tomber si vous ne<br />
faites pas attention et basculez trop en arrière. À mon<br />
avis, il est absolument impossible d’intégrer le monde<br />
spirituel des Innu au point de vue scientifique.<br />
Je vais vous donner un autre exemple. Il y a des gens<br />
qui vivent au fond du pays ou Nutshinit que l’on appelle<br />
les Kakemashesheut ou les sournois. D’habitude, les<br />
Kakemashesheut se manifestent seulement par un temps<br />
de brouillard ou pendant la nuit. On les craint souvent,<br />
puisqu’on sait qu’ils enlèvent les enfants qui dorment<br />
dans les tentes. Qu<strong>and</strong> nous devons prendre une<br />
décision au sujet de développements industriels, nous<br />
devons aussi tenir compte des Kakemashesheut.<br />
Comment réagiraient-ils si on exploitait une mine sur leur<br />
territoire Comment sont-ils touchés par les vols<br />
d’entraînement militaire Comment s’entendront-ils avec<br />
nous si nous faisons pour eux le mauvais choix Se<br />
vengeront-ils ou nous ab<strong>and</strong>onneront-ils<br />
En raison de l’assimilation dont nous avons déjà été<br />
victimes, nous avons du mal à communiquer avec les<br />
Kakemashesheut ou les esprits comme Kanapinikasiueu,<br />
l’esprit du caribou. La cérémonie de la tente tremblante,<br />
notre principale façon de communiquer avec les esprits<br />
des animaux, n’a pas été célébrée depuis des décennies.<br />
Qu<strong>and</strong> les scientifiques disent que des développements<br />
industriels, comme les vols d’entraînement militaire, un<br />
projet hydroélectrique ou une exploitation minière, n’ont<br />
pas d’incidences ou que toutes les incidences peuvent<br />
être atténuées, cela nous contrarie beaucoup parce que<br />
nous savons qu’ils n’ont pas étudié les effets sur les<br />
Kakemashesheut ou les Kanapinikasiueu, bien qu’ils aient
effectués certains tests. Ils ne l’ont pas fait parce qu’ils<br />
n’en sont pas capables. Ce qui est encore plus grave,<br />
c’est que nous avons été ridiculisés et victimes de<br />
racisme pour avoir défendu nos croyances en public. Ce<br />
fut certainement le cas qu<strong>and</strong> Pien Penashue, l’un de nos<br />
Aînés les plus respectés, n’a pas été autorisé à témoigner<br />
au sujet des incidences des vols d’entraînement militaire<br />
à basse altitude sur l’environnement parce que le juge a<br />
décidé qu’il n’était pas un expert. Pien a quitté le<br />
tribunal bouleversé et déçu du monde de Akeneshau.<br />
Donc, qu<strong>and</strong> on dem<strong>and</strong>e ce que les autochtones ont à<br />
dire au sujet de l’impact de l’industrie sur<br />
l’environnement, je dois répondre que nous devons tenir<br />
compte de plusieurs choses. Nous devons considérer les<br />
incidences écologiques de même que les incidences sur<br />
les plantes et les animaux. Nous devons songer à notre<br />
longue histoire comme à notre avenir. Nous devons<br />
considérer les conséquences physiques comme les<br />
conséquences spirituelles. Nous devons réfléchir très<br />
attentivement aux paroles de nos Aînés, par exemple, à<br />
celles de Edward Piwas qu<strong>and</strong> il a parlé des incidences<br />
d’une exploitation minière proposée à Voisey’s Bay (que<br />
les Innu appellent souvent Emish): «Il n’y aura pas de<br />
poissons, de caribous, de canards, d’oies à Emish qu<strong>and</strong><br />
l’exploitation minière commencera. C’est une autre<br />
affaire avec l’ours. L’ours est comme l’homme blanc,<br />
mais il ne peut vivre avec lui l’hiver. Il se promènera<br />
dans le camp à Emish. Il mangera à la table des Blancs<br />
parce que le Akeneshau a tué les poissons dans la<br />
rivière. Les Blancs apprivoiseront les petits et ces<br />
animaux mourront de faim parce qu’ils ne sauront pas<br />
chasser pour se nourrir. Prenons l’exemple de l’oie qui a<br />
été aperçue à Black Ash. Elle s’était perdue et ne savait<br />
pas quelle était sa voie migratoire. Même l’orignal, il est<br />
le frère de Akeneshau. Il descendra en toute quiétude<br />
les rues de Emish. Le Akeneshau a trois amis, l’ours,<br />
l’orignal et le corbeau, mais il ne peut être ami avec<br />
l’écureuil, parce que celui-ci le vole. Le smog provenant<br />
de la fonderie tuera les plantes et les animaux et planera<br />
sur nos communautés. Nous ne verrons pas le smog; il<br />
tuera lentement les animaux et les gens. Le <strong>for</strong>age ne<br />
se fera probablement pas à un seul endroit, il aura lieu<br />
tout autour de nous. L’agent de protection de la faune<br />
saura qu<strong>and</strong> il ne pourra plus trouver d’animaux. Il nous<br />
blâmera du manque d’animaux, mais il ne pensera pas<br />
au <strong>for</strong>age.»<br />
En ses termes, Edward relève plusieurs incidences. Il<br />
parle de collectivités changeantes et de comportement<br />
variable. Il parle de voies visibles et cachées. Il parle<br />
d’un point de vue écosystémique. Il parle d’incidences<br />
progressives à long terme qu<strong>and</strong> il dit que le smog tuera<br />
lentement les animaux et les Innu, incidences qui<br />
peuvent échapper à un scientifique lors d’une étude.<br />
Ces mots ont touché chez moi la corde sensible. C’est<br />
déprimant d’y penser, mais je pense que la destruction<br />
lente d’un environnement vierge et de notre rapport avec<br />
lui est l’incidence la plus importante que les Innu, grâce<br />
à leurs connaissances, peuvent reconnaître et faire<br />
ressortir lors de notre discussion.<br />
Si nous sommes privés de l’accès à notre territoire par<br />
des routes, des sentiers de motoneiges, des inondations,<br />
des exploitations minières, des camps de pêche et de<br />
chasse ou des activités d’entraînement militaire, nous<br />
perdrons lentement mais sûrement notre rapport avec le<br />
territoire, notre culture et nos connaissances. Si nous<br />
nous laissons entraîner par les ministres et les directeurs<br />
généraux à troquer notre mode de vie contre des<br />
emplois et un développement économique, comme les<br />
prêtres et les fonctionnaires nous ont attirés dans les<br />
communautés à la fin des années 60, nous n’aurons pas<br />
le temps de vivre dans la nature et de transmettre nos<br />
connaissances à nos petits-enfants. Nous perdrons nos<br />
connaissances et notre culture.<br />
Certains diront que c’est de l’assimilation; d’autres diront<br />
qu’il s’agit d’un génocide culturel. À mon avis, si nous<br />
laissons cela se produire, ce sera l’impact le plus gr<strong>and</strong>,<br />
le plus certain et de loin le plus inquiétant que les<br />
développements industriels pourront avoir sur notre<br />
territoire.<br />
Tshinishkamitun.<br />
(( ( 21
PARTIE 2 -<br />
TECHNIQUES ET MÉTHODES DE MESURE DU BRUIT<br />
Définition des seuils d’audition<br />
pour les espèces animales<br />
Larry Pater, Ph.D<br />
Laboratoires de recherche en génie construction de l’Armée américaine<br />
C.P. 9005<br />
Champaign, Illinois, 61826, É.-U.<br />
22 )))<br />
Le manque de données concernant les incidences du<br />
bruit sur une espèce animale peut entraîner des<br />
décisions prudentes de la part des organismes de<br />
réglementation ou des tribunaux. Ces décisions peuvent<br />
influer sur le commerce, la disponibilité militaire, les<br />
loisirs et l’attitude du public à l’égard des espèces<br />
protégées. Une décision éclairée fondée sur des<br />
données suffisantes peut réduire au minimum les<br />
restrictions sur les activités tout en protégeant les<br />
animaux sauvages et domestiques.<br />
L’étude des incidences du bruit sur les animaux exige<br />
des connaissances en biologie et en acoustique. Une<br />
étude où on a recours à des procédures et à des<br />
mesures irréprochables dans une discipline, mais<br />
médiocres dans l’autre, donne des conclusions qui<br />
peuvent être trompeuses ou erronées et qui ne peuvent<br />
pas être appliquées à d’autres sites ou encore au même<br />
site dans des conditions différentes de bruit. Des<br />
in<strong>for</strong>mations anecdotiques peuvent entraîner des<br />
interprétations ou des conclusions qui sont en<br />
contradiction avec les résultats d’études minutieuses<br />
menées dans des conditions contrôlées.<br />
L’acoustique est la science du son et en étudie la<br />
production, la transmission et les effets. On définit<br />
d’habitude le bruit comme un son indésirable. Les<br />
ouvrages de Pierce (1989), Harris (1991) et Crocker<br />
(1998) figurent parmi les nombreuses sources de<br />
référence qui donnent des renseignements détaillés sur<br />
les principes de base de l’acoustique. Le American<br />
National St<strong>and</strong>ards <strong>Institute</strong> (ANSI) aux États-Unis et<br />
l’Organisation internationale de normalisation (ISO)<br />
normalisent la terminologie et la méthode acoustiques.<br />
La Bibliographie internationale sur le bruit est un<br />
répertoire des écrits traitant des incidences du bruit sur<br />
les humains, les animaux et les structures.<br />
Un paramètre de bruit utilisé pour caractériser et<br />
quantifier un bruit est choisi pour mesurer une dose de<br />
bruit de façon qu’il corresponde à la réaction du sujet.<br />
La réaction au bruit peut dépendre du niveau de bruit,<br />
de la durée, du nombre d’incidents, de la distribution de<br />
fréquence de l’intensité du son, de la variation du niveau<br />
avec le temps, du taux initial, de la présence de sons<br />
purs et de l’existence d’un bruit de fond et de son<br />
niveau. Des paramètres appropriés de bruit et une<br />
pondération de la fréquence sont essentiels pour<br />
quantifier convenablement les incidences de chaque type<br />
de bruit. L’évaluation de certains paramètres exige des<br />
instruments spéciaux.<br />
En ce qui concerne un bruit plus ou moins continu,<br />
comme un bruit de la circulation sur une route très<br />
fréquentée ou un bruit extérieur ambiant, la mesure du<br />
niveau moyen du bruit est approprié. On peut<br />
déterminer le niveau de pression acoustique qui est la<br />
mesure de la pression acoustique efficace (ANSI S1.1,<br />
1994). Des filtres passe-bas sont souvent utilisés pour<br />
faire disparaître les fluctuations instantanées pour qu’il<br />
soit plus facile de relever le compteur et leur usage doit<br />
toujours être signalé. Un paramètre semblable,<br />
disponible sur les instruments numériques modernes à<br />
microprocesseur, est le niveau acoustique équivalent à<br />
moyenne temporelle souvent abrégé en Néq.
Pour des bruits variables ou passagers plus complexes,<br />
une simple mesure du niveau sonore moyen n’est pas<br />
satisfaisante parce que le choix de la période de mesure<br />
influe sur la lecture. Pour caractériser des bruits passagers<br />
de très courte durée, comme le bruit de<br />
détonation d’armes à feu, d’explosions et de chocs<br />
mécaniques, on utilise le paramètre du niveau<br />
d’exposition au bruit qui est défini comme le carré de la<br />
pression acoustique intégrée en fonction du temps. Ce<br />
paramètre est généralement (quoique parfois incorrectement)<br />
considéré comme étant révélateur de l’énergie<br />
acoustique totale du bruit. Pour mesurer des bruits<br />
passagers d’une durée de quelques à plusieurs secondes,<br />
on utilise une méthode populaire qui consiste à diviser la<br />
durée du bruit en unités de courte durée, mesurer le<br />
paramètre pendant chaque unité et signaler la valeur<br />
maximale obtenue. À cet effet, le temps est souvent<br />
divisé en unités de 1/2 ou une seconde. Pour le bruit<br />
d’aéronef, deux paramètres sont d’habitude utilisés: le<br />
niveau d’exposition au bruit et le niveau acoustique<br />
équivalent moyen maximal pour une unité de<br />
1/2 seconde, puisqu’ils permettent tous deux d’établir<br />
une corrélation avec la réaction. La mesure de ces<br />
paramètres exige des instruments sophistiqués.<br />
Une caractérisation acceptable d’un stimulus sonore exige<br />
souvent un spectrogramme pour indiquer comment<br />
l’intensité d’un paramètre de bruit varie selon la<br />
fréquence (hauteur). Un concept étroitement lié est la<br />
pondération de la fréquence qui distingue le son. Bien<br />
qu’elle soit facilement mesurée par les microphones et<br />
les instruments électroniques, elle n’est pas perçue par<br />
les sujets qui font l’objet de l’étude. Elle est obtenue au<br />
moyen d’une atténuation variant avec la fréquence qui<br />
imite la sensibilité auriculaire et le champ d’audibilité des<br />
sujets qui font l’objet de l’étude, par exemple, au moyen<br />
de la pondération A qui filtre l’énergie acoustique d’après<br />
la sensibilité auriculaire et le champ d’audibilité aux<br />
niveaux ordinaires de bruit chez l’homme. Un<br />
audiogramme décrit la sensibilité auriculaire et le champ<br />
d’audibilité. Des systèmes de pondération développés<br />
pour les humains, comme la pondération A, ne sont<br />
généralement pas appropriés pour d’autres espèces<br />
animales qui ont un audiogramme considérablement<br />
différent. Il serait utile d’obtenir l’audiogramme pour<br />
l’espèce qui fait l’objet de l’étude afin de l’utiliser pour<br />
trouver une fonction appropriée de pondération ou pour<br />
orienter l’interprétation des données relatives à la<br />
réaction au bruit.<br />
Les niveaux sonores varient selon la distance de la<br />
source du bruit en raison de plusieurs facteurs, dont<br />
l’atténuation atmosphérique, le <strong>terra</strong>in, la couverture<br />
végétale, le vent et le temps. Ces facteurs peuvent<br />
s’allier pour produire des changements plus ou moins<br />
importants du niveau sonore selon la distance. Le niveau<br />
sonore reçu peut beaucoup varier, parfois jusqu’à 50 dB,<br />
pour un site donné de réception et une source donnée.<br />
Cela signifie qu’en général, chaque stimulus sonore doit<br />
être mesuré pendant l’observation des réactions. Les<br />
mesures du bruit devraient être enregistrées dans le<br />
même habitat, à la même altitude et de préférence, au<br />
site occupé par l’animal dérangé par les bruits. Il existe<br />
des modèles de bruit qui peuvent aider à définir<br />
l’exposition d’une population au bruit. Le nombre<br />
d’animaux exposés et le genre, le niveau, la durée et le<br />
nombre de répétitions de l’exposition au bruit sont des<br />
paramètres importants.<br />
Le choix des critères d’incidence est une question très<br />
importante. Les critères des incidences du bruit sur les<br />
humains comprennent la gêne, les troubles du sommeil<br />
et le dommage auditif. En ce qui concerne les espèces<br />
domestiquées, les critères peuvent être les conséquences<br />
négatives pour les individus ou les incidences sur la<br />
production et les bénéfices. En ce qui concerne les<br />
espèces menacées, le problème principal est la survie<br />
des espèces. En ce cas, le défi est de déterminer ou<br />
déduire les incidences à long terme sur la population<br />
totale lors d’une étude assez brève.<br />
Les réactions au bruit peuvent être caractérisées en<br />
fonction des effets immédiats, c’est-à-dire les réactions<br />
directes et immédiates de l’animal au bruit. Un effet<br />
immédiat pourrait être une réponse comportementale<br />
(ex.: envol) ou physiologique (ex.: variation de la<br />
fréquence cardiaque). D’habitude, un rapport<br />
dose-réaction entre l’intensité du stimulus et le niveau<br />
de réaction n’est pas obtenu pour toute la gamme susceptible<br />
de présenter un intérêt, puisqu’il est interdit<br />
dans la pratique d’expérimenter des niveaux très élevés<br />
de bruit chez les humains ou les espèces menacées.<br />
(( ( 23
24 )))<br />
Le seuil de réaction peut habituellement être obtenu et<br />
fournira une délimitation de la variation de réaction pour<br />
un niveau de bruit supérieur à la gamme présentant un<br />
intérêt pratique. Ou, au cas où aucune réaction<br />
immédiate n’est obtenue au niveau de bruit habituel de<br />
l’entraînement, un résultat utile sera le niveau de bruit<br />
au-dessous duquel il n’y a eu aucune réaction. La<br />
distance est souvent un substitut utile pour les niveaux<br />
de bruit, mais les mesures de la distance sont propres à<br />
une situation particulière de bruit, alors que les niveaux<br />
de bruit en unités de décibels sont applicables partout.<br />
Il est important d’examiner si un animal réagit au bruit<br />
ou à un autre aspect d’une activité potentiellement<br />
perturbante. L’établissement d’un modèle dose-réaction<br />
devrait également tenir compte de l’accoutumance,<br />
c’est-à-dire l’intensité de la réaction à mesure que<br />
l’animal s’accoutume au bruit. En évaluant la réaction, il<br />
faut également tenir compte des facteurs temporels, par<br />
exemple, la saison ou l’heure. De même, l’activité de<br />
l’animal et l’endroit où il se trouve influeront également<br />
sur la réaction au bruit. Les caractéristiques individuelles,<br />
comme l’âge, le sexe, l’état de reproduction et le<br />
dernier repas, peuvent également influer sur la réaction.<br />
Comme variable importante, il faut considérer si le bruit<br />
est réel ou simulé. Les bruits simulés ne nous aident<br />
pas beaucoup à expliquer les réactions des animaux au<br />
bruit réel en raison de différences dans les aspects visuel<br />
(ex.: bruit simulé d’un aéronef dans un haut-parleur par<br />
rapport au bruit réel d’un aéronef), temporel<br />
(ex.: caractère imprévu de l’apparition) et de contenu<br />
spectral. L’expérience avec des humains a démontré que<br />
le rapport dose-réaction est différent pour chaque type<br />
de bruit. Il est raisonnable de s’attendre à ce que<br />
chaque espèce animale réagisse différemment. Donc, le<br />
modèle dose-réaction peut être différent pour chaque<br />
combinaison d’un type de bruit et d’une espèce animale.<br />
Le dernier niveau d’effet est souvent la diminution de la<br />
population. Le lien entre les effets immédiats et les<br />
effets démographiques peut être établi au moyen d’un<br />
niveau intermédiaire d’effet qui est d’habitude évalué en<br />
termes de taux de mortalité ou de succès de reproduction<br />
comme fonction de l’intensité du stimulus sonore.<br />
À titre d’exemple, pensez qu’un oiseau pourrait s’envoler<br />
de son nid (une réaction immédiate) à cause d’un bruit.<br />
Il est possible que cela pourrait entraîner l’échec de la<br />
couvaison, surtout si cela se produit à plusieurs reprises.<br />
Une surveillance s’impose pour déterminer le succès de<br />
reproduction des oiseaux qui sont dérangés et de ceux<br />
qui ne le sont pas. Il faudrait un modèle démographique<br />
pour déterminer si un certain pourcentage d’échecs de<br />
couvaison a des incidences sur la survie de la population.<br />
Normalement, les résultats d’études d’incidences du bruit<br />
délimitent les réactions avec suffisamment de détails et<br />
de fiabilité pour orienter efficacement l’élaboration de<br />
protocoles de gestion pour l’espèce ou l’activité bruyante.<br />
Par exemple, Delaney et al. (1999) ne signale aucune<br />
réaction immédiate des chouettes tachetées du Mexique<br />
ni aucune incidence importante sur leur succès de<br />
reproduction suite à des survols par hélicoptère qu<strong>and</strong><br />
les hélicoptères étaient à plus de 105 mètres. Grubb et<br />
al. (1998) rapporte des mesures de distance et de<br />
niveau de bruit de grumiers qui n’ont pas suscité de<br />
réactions chez des vautours. Pater et al. (1999) et<br />
Delaney et al. (2000) présentent des données qui<br />
définissent la réaction immédiate (probabilité d’envol,<br />
délai de retour, etc.) des pics à face blanche à divers<br />
types de bruit militaire et les incidences sur leur succès<br />
de reproduction. Ces données révèlent que des niveaux<br />
suffisamment élevés de bruit ont suscité un envol, mais<br />
que les oiseaux sont retournés au nid et qu’une<br />
exposition à un bruit plutôt intense n’a pas causé une<br />
incidence statistiquement significative sur le succès de<br />
reproduction. Ces études fournissent les données<br />
scientifiques nécessaires pour évaluer efficacement et<br />
objectivement les incidences, orienter l’évaluation des<br />
options de gestion et élaborer des procédures<br />
d’atténuation.<br />
Bibliographie<br />
American National St<strong>and</strong>ards <strong>Institute</strong>. (1983). American<br />
National St<strong>and</strong>ard Specification <strong>for</strong> Sound Level Meters.<br />
S1.4-1983.<br />
American National St<strong>and</strong>ards <strong>Institute</strong>. (1986). American<br />
National St<strong>and</strong>ard Method <strong>for</strong> Assessment of High-Energy<br />
Impulsive Sounds with respect to Residential<br />
Communities. ANSI S12.4-1986.
American National St<strong>and</strong>ards <strong>Institute</strong>. (1990). Sound<br />
Level Descriptors <strong>for</strong> Determination of Compatible L<strong>and</strong><br />
Use. ANSI S12.40-1990.<br />
American National St<strong>and</strong>ards <strong>Institute</strong>. (1994). St<strong>and</strong>ard<br />
Acoustical Terminology. ANSI S1.1-1994.<br />
American National St<strong>and</strong>ards <strong>Institute</strong>. (1996).<br />
Quantities <strong>and</strong> Procedures <strong>for</strong> Description <strong>and</strong><br />
Measurement of <strong>Environmental</strong> Sound – Part 4: Noise<br />
Assessment <strong>and</strong> Prediction of Long-Term Community<br />
Response. ANSI S12.9-1996.<br />
Crocker, M. J. (1998). H<strong>and</strong>book of Acoustics. John<br />
Wiley & Sons.<br />
Delaney, D., Grubb, T., Beier, P., Pater, L. et Reiser, M.H.<br />
(1999). Effects of Helicopter Noise on Mexican Spotted<br />
Owls. J. Wildl. Manage. 63: 60-76.<br />
Delaney, D., Pater, L. et al. (2000). Assessment of<br />
Training Noise Impacts on the Red-cockaded Woodpecker:<br />
1999 Results. Rapport technique TR-00-13 du<br />
ERDC/CERL, mai 2000.<br />
Harris, C.M. (1991). H<strong>and</strong>book of Acoustical<br />
Measurements <strong>and</strong> Noise Control. McGraw-Hill.<br />
OTAN Comité sur les défis de la société moderne.<br />
Bibliographie internationale sur le bruit. CD-ROM qu’on<br />
peut obtenir du <strong>Environmental</strong> Noise Program,<br />
USACHPPM, 410-436-3829.<br />
Pater, L.L., Delaney, D., Hayden, T., Lohr, B. et Dooling,<br />
R. (1999). Assessment of Training Noise Impacts on the<br />
Red-cockaded Woodpecker: Preliminary Results. Rapport<br />
technique 99/51 du CERL, juin 1999.<br />
Pierce. (1999). Acoustics: An Introduction to its Physical<br />
Principles <strong>and</strong> Applications. Acoustical Society of America<br />
Press.<br />
Schultz, T.J. (1978). Synthesis of Social Surveys on<br />
Noise Annoyance. J. Acoust. Soc. Am. 64: 377-405.<br />
U.S. <strong>Environmental</strong> Protection Agency. (1974).<br />
In<strong>for</strong>mation on levels of environmental noise requisite to<br />
protect health <strong>and</strong> welfare with an adequate margin of<br />
safety. Rapport no 550/9-74-004. (( ( 25<br />
Grubb, T.G., Pater, L.L. et Delaney, D.K. (1998). Logging<br />
Truck Noise near Nesting Northern Goshawks. Station de<br />
recherches USFS Rocky Mountain, Notes de recherche<br />
RMRS-RN-3, septembre 1998.
Modèle de prévision<br />
et de propagation du bruit du<br />
ministère de la Défense nationale<br />
Neil St<strong>and</strong>en<br />
Urban Aerodynamics Limited<br />
3266, rue Kodiak<br />
Ottawa, Ontario, K1V 7S8<br />
26 )))<br />
Je suis très reconnaissant à Lex Brown, Ann Bowles et<br />
Larry Pater de leur communication à ce sujet parce qu’ils<br />
ont préparé le <strong>terra</strong>in pour mon exposé. Lex et Ann ont<br />
tous les deux exposé brièvement, d’après leur point de<br />
vue et leurs connaissances, la nécessité d’étudier les<br />
incidences du bruit sur les animaux. Ann et Larry ont<br />
tous les deux traité dans les moindres détails de la<br />
nature du bruit et de ce qui le constitue.<br />
Je considère le bruit et ses incidences comme une<br />
équation. Le niveau de bruit et les caractéristiques<br />
physiques du bruit constituent un membre de l’équation.<br />
Les incidences du bruit sur le récepteur, qu’il soit un être<br />
humain ou un animal, constituent le deuxième membre<br />
de l’équation. La plupart d’entre vous êtes experts en<br />
matière de réactions des animaux à divers chocs ou<br />
stimuli. Le membre de l’équation qui m’intéresse, c’est<br />
le bruit. Cet après-midi, j’aimerais vous parler du travail<br />
que nous effectuons pour le ministère de la Défense<br />
nationale (MDN).<br />
Le MDN est m<strong>and</strong>até pour atténuer les incidences du<br />
bruit dans la zone d’entraînement militaire (ZEM) au<br />
Labrador. Pour atténuer les incidences du bruit, il faut<br />
connaître le niveau du bruit produit ainsi que le niveau<br />
de bruit que le récepteur peut tolérer. L’atténuation est<br />
tout simplement la différence entre les deux. Il y deux<br />
façons de déterminer le niveau de bruit qui est produit<br />
dans la ZEM. L’une est de mesurer le niveau de bruit<br />
dans toute la zone d’entraînement qui comprend un très<br />
vaste territoire <strong>for</strong>tement survolé pour ce qui est des<br />
trajectoires de vol, mais pas nécessairement pour ce qui<br />
est du nombre d’aéronefs. Il faudrait une quantité<br />
incroyable de matériel pour entreprendre la mesure du<br />
bruit au-dessus de cette zone et beaucoup de temps<br />
pour analyser les données fournies par l’équipement<br />
d’étude des bruits. J’ai prudemment classé cette<br />
approche comme étant très difficilement applicable. Je<br />
pense qu’il serait peu exagéré de dire que cette<br />
approche serait irréalisable. Par conséquent, la seule<br />
façon pratique de déterminer les niveaux de bruit<br />
produits dans le cadre du programme d’entraînement<br />
aérien, c’est par le calcul et cela exige un modèle de<br />
propagation du bruit. Depuis quelques années, nous<br />
sommes en train de développer un modèle que le MDN<br />
pourrait utiliser pour représenter la propagation du bruit<br />
produit par les aéronefs dans la zone d’entraînement.<br />
J’aimerais expliquer ce que peut accomplir ce modèle et<br />
comment il le fait.
Modèle de propagation du bruit<br />
d’aéronefs volant à basse altitude<br />
dans la zone d’entraînement<br />
militaire au Labrador<br />
Objet<br />
• Pour atténuer les effets du bruit, il faut connaître les<br />
niveaux de bruit produits lors des missions aériennes<br />
partout dans la zone d’entraînement.<br />
• La mesure des niveaux de bruit dans toute la zone<br />
d’entraînement est très peu réaliste.<br />
• Il est possible de calculer les niveaux de bruit à<br />
l’aide de modèles appropriés de propagation du bruit.<br />
• Un modèle de propagation du bruit dans la zone<br />
d’entraînement militaire a été développé d’après les<br />
connaissances actuelles de la physique de la propagation<br />
du son et les facteurs topographiques de la<br />
ZEM.<br />
Concept du modèle<br />
• Expression de l’algorithme du bruit :<br />
Lr = Ls + Ad + Aa + Ac<br />
où<br />
Lr = Niveau de bruit au récepteur<br />
Ls = Niveau de bruit de l’aéronef à la distance de<br />
référence<br />
Ad = Affaiblissement en raison de la distance de<br />
séparation<br />
Aa = Affaiblissement en raison de l’absorption<br />
atmosphérique<br />
Ac = Affaiblissement en raison des facteurs suivants :<br />
• Interférence des rayons<br />
• Effets de barrière du <strong>terra</strong>in<br />
• Effets d’ombre de la réfraction vers le haut<br />
• Le modèle détermine la position de l’aéronef<br />
(à partir des données sur les trajectoires de vol<br />
fournies par le client) par rapport au récepteur<br />
(tout point au sol déterminé par le client).<br />
• Le modèle calcule ensuite les paramètres pertinents<br />
d’affaiblissement d’après l’ordinogramme logique<br />
suivant.<br />
Structure du modèle et données<br />
nécessaires<br />
En général, tout modèle détermine le niveau de bruit à<br />
un point de réception d’après le bruit qui est généré par<br />
la source et l’affaiblissement de ce bruit sur une distance<br />
à mesure qu’il se propage de la source (dans ce cas, un<br />
aéronef) vers le récepteur. L’affaiblissement comprend<br />
l’absorption atmosphérique, l’énergie sonore à mesure<br />
qu’elle se propage sur cette distance et un affaiblissement<br />
supplémentaire qui pourrait être causée par des<br />
phénomènes comme l’interférence entre des ondes<br />
sonores de diverses trajectoires, les effets de barrière du<br />
<strong>terra</strong>in et la réfraction causée par le vent et l’action de la<br />
température atmosphérique.<br />
Notre modèle détermine la position de l’aéronef à partir<br />
des données sur les trajectoires de vol fournies par les<br />
membres de l’équipage en vue d’une évaluation<br />
environnementale après le vol ou à partir des plans de<br />
vol pour la planification d’évitement. La planification<br />
d’évitement est le choix d’une trajectoire de vol qui<br />
diminuera le niveau de bruit à un niveau acceptable au<br />
point de réception. Ces trajectoires de vol seraient<br />
normalement définies à proximité d’un récepteur, un<br />
endroit qui pourrait être important pour une évaluation<br />
des incidences du bruit, par exemple, un nid d’oiseau ou<br />
une concentration d’animaux sauvages. Ensuite le<br />
modèle calcule les paramètres pertinents d’affaiblissement<br />
pour chaque facteur d’affaiblissement indiqué plus<br />
haut, suivant un ordinogramme logique (annexe 1).<br />
L’ordinogramme indique une partie de la complexité du<br />
processus de prise de décision dans le modèle<br />
nécessaire pour déterminer le genre de conditions qui<br />
existent le long du trajet de propagation du son et par<br />
conséquent, le niveau de bruit au point de réception.<br />
Pour que le modèle fonctionne, le client doit fournir<br />
certaines données. Au départ et essentiellement, les<br />
données nécessaires sont le type, la trajectoire de vol, la<br />
vitesse et l’altitude de l’aéronef. Le modèle renferme ou<br />
renfermera des données concernant le bruit pour<br />
(( ( 27
28 )))<br />
plusieurs différents types d’aéronef militaire, en<br />
particulier, le CF-18, le Tornado et le F-16, des aéronefs<br />
utilisés à Goose Bay. Bien sûr, le client doit aussi<br />
préciser le point de réception, par exemple, un habitat<br />
faunique ou un lieu d’habitation, ce qui est important<br />
pour une évaluation des incidences du bruit.<br />
Le client doit également préciser les données atmosphériques<br />
parce que le modèle tient compte de l’effet<br />
de l’atmosphère sur la propagation du son. Les données<br />
atmosphériques nécessaires comprennent le gradient<br />
vertical de vitesse et la direction du vent, le gradient<br />
vertical de température et l’humidité. Les gradients du<br />
vent et de la température sont définis en spécifiant la<br />
vitesse du vent et la température à une certaine altitude<br />
au-dessus du sol (d’habitude 500 pieds) et au niveau du<br />
sol. D’habitude, ces conditions ne sont pas connues à un<br />
point arbitraire de la zone d’entraînement. Par<br />
conséquent, ces paramètres doivent être calculés d’après<br />
les conditions habituelles du temps de l’année ou des<br />
mesures prises à d’autres endroits de la zone<br />
d’entraînement et extrapolées au point de réception.<br />
Évidemment, la précision du calcul par le modèle<br />
dépend de la précision des données relatives à ces<br />
paramètres. Enfin, la description du <strong>terra</strong>in doit être<br />
donnée en termes d’élévation au-dessus du niveau de la<br />
mer à des points de grille couvrant la zone<br />
d’entraînement et du genre de couverture végétale à<br />
chaque point. Le modèle extrait les données relatives au<br />
<strong>terra</strong>in le long de la trajectoire de vol pour une certaine<br />
distance comme un sous-ensemble de données. La base<br />
de données relatives au <strong>terra</strong>in est désignée sous le nom<br />
de fichier de base de données numériques relatives au<br />
relief et est obtenue par imagerie satellite.<br />
Données que doit fournir le client<br />
• Type, trajectoire de vol, vitesse et altitude de<br />
l’aéronef.<br />
• Point de réception.<br />
• Données atmosphériques (vitesse du vent et température<br />
à une altitude de 500 pieds et au niveau du<br />
sol, direction du vent, humidité).<br />
• Description du <strong>terra</strong>in (fichier de base de données<br />
numériques relatives au relief qui donne l’élévation à<br />
des points de grille, la pente du <strong>terra</strong>in).<br />
Exemples des effets des reliefs et de<br />
l’atmosphère sur la propagation<br />
Le cas le plus simple de propagation du bruit est celui où<br />
le <strong>terra</strong>in est plat et où il n’y a aucun gradient de vent<br />
ou de température. Le récepteur se trouve au sol à une<br />
certaine distance latérale de la trajectoire de vol.<br />
Puisqu’il n’y a aucun gradient de vent ou de<br />
température, les ondes sonores se propagent en lignes<br />
droites (figure 1). Il y a une trajectoire directe du rayon<br />
qui se propage en une ligne droite de l’aéronef au<br />
récepteur et une autre trajectoire du rayon qui part de<br />
l’aéronef en même temps et se propage jusqu’à un<br />
endroit au sol, puis est renvoyé au récepteur. Il y a une<br />
légère différence de temps de propagation entre ces<br />
deux rayons parce que le rayon sonore réfléchi a<br />
parcouru une plus longue distance. La combinaison des<br />
deux rayons au point de réception produit un niveau<br />
sonore différent au point de réception que ne le ferait le<br />
seul rayon direct. Cela est attribuable à la légère<br />
différence de temps de propagation au point de<br />
réception plus les effets de la réflexion au sol qui<br />
produisent un déphasage entre le rayon direct et le<br />
rayon réfléchi. La réflexion au sol peut augmenter le son<br />
que perçoit le récepteur ou peut affaiblir le niveau<br />
sonore selon la fréquence du son et les propriétés<br />
acoustiques du sol. Les propriétés de la surface du sol<br />
déterminent la quantité d’énergie sonore qui est<br />
absorbée par le sol et la façon dont la phase se modifie<br />
dans le rayon réfléchi. En général, un son de basse<br />
fréquence a tendance à être plus intense au point<br />
récepteur et un son de haute fréquence diminue<br />
d’intensité au point récepteur. En raison de la réflexion,<br />
le spectre de bruit au point récepteur est différent du<br />
spectre de bruit à l’aéronef. De plus, bien sûr, il y a une<br />
diminution du niveau général d’énergie à toutes les<br />
fréquences à cause de l’énergie sonore qui se disperse<br />
au cours de la trajectoire et à cause de l’absorption<br />
atmosphérique qui se produit au cours de cette<br />
trajectoire.
Figure 1 : Terrain plat et aucun effet de l’atmosphère<br />
Figure 3 : Colline qui brise la ligne de vision entre l’aéronef<br />
et le récepteur; effet de barrière<br />
La deuxième situation de propagation comporte une<br />
colline peu élevée située entre le récepteur et l’aéronef<br />
et aucun effet de l’atmosphère. La colline est assez peu<br />
élevée que le rayon direct passe au-dessus du sommet<br />
de la colline et atteint le récepteur (figure 2). Toutefois,<br />
le rayon réfléchi est maintenant bloqué par la colline et<br />
n’atteint pas le récepteur et par conséquent, le récepteur<br />
perçoit seulement le niveau sonore du rayon direct.<br />
Dans ce cas, puisqu’il n’y a pas de réflexion pour influer<br />
sur le spectre de bruit, le son est différent au point de<br />
réception qu’il ne l’aurait été en l’absence de la colline.<br />
Figure 2 : Colline peu élevée entre l’aéronef et le récepteur;<br />
aucun effet de l’atmosphère<br />
Si la colline est plus élevée, mais plus basse que<br />
l’aéronef, la ligne de vision entre l’aéronef et le récepteur<br />
est maintenant brisée en raison de la colline (figure 3).<br />
Le rayon direct qui se propage de l’aéronef au point de<br />
réception est affaibli presque de la même façon que la<br />
bruit de la circulation routière est affaibli par un ouvrage<br />
antibruit le long de la gr<strong>and</strong>e route.<br />
Remarquez que le récepteur est toujours à la même distance<br />
latérale de la trajectoire de l’aéronef et que<br />
l’aéronef est à la même altitude que dans les cas précédents.<br />
Le rayon direct et le rayon réfléchi sont maintenant<br />
bloqués par la colline. Le récepteur perçoit maintenant<br />
un niveau sonore encore plus faible à cause de<br />
l’effet d’affaiblissement de la barrière.<br />
L’affaiblissement produit par l’effet de barrière dépend de<br />
la hauteur de la colline. Si la colline est plus élevée que<br />
l’aéronef de sorte que l’aéronef survole une vallée, la<br />
distance de propagation du bruit de l’aéronef au sommet<br />
de la colline, puis au point de réception est beaucoup<br />
plus gr<strong>and</strong>e (figure 4). Plus la trajectoire est longue et<br />
plus l’onde sonore doit se réfracter pour parvenir au<br />
récepteur alors qu’il passe au-dessus de la barrière, plus<br />
le niveau sonore est faible au point de réception. Bien<br />
que le récepteur soit à la même distance de l’aéronef<br />
pour chacune de ces figures, le spectre et le niveau<br />
sonores au point de réception dépendent considérablement<br />
de la topographie entre celui-ci et l’aéronef.<br />
Figure 4 : Altitude de l’aéronef inférieure à l’élévation<br />
de la colline; augmentation de l’effet de barrière<br />
(( ( 29<br />
Les niveaux de bruit au point de réception ont été<br />
calculés par le modèle pour les quatre exemples donnés.<br />
Rappelez-vous que dans ces cas, il n’y a aucun gradient<br />
de vent ou de température. Les résultats du calcul sont<br />
indiqués à la figure 5 en fonction du niveau global de
uit, représenté par le niveau d’exposition au bruit (NEB)<br />
et le niveau acoustique équivalent (NAÉ). Ce sont deux<br />
paramètres de bruit que le modèle peut fournir. Les<br />
données dans le modèle sont exprimées en fonction de<br />
la fréquence du bruit de l’aéronef. Par conséquent, le<br />
modèle peut également fournir plusieurs autres<br />
paramètres du bruit impliquant des composantes<br />
spectrales. Ainsi, s’il est établi que des données<br />
spectrales au sujet du bruit sont nécessaires pour évaluer<br />
les incidences sur la faune, le programme peut alors les<br />
fournir.<br />
La figure 5 indique que le NEB est environ 105 dB qu<strong>and</strong><br />
le <strong>terra</strong>in est plat. Le NAÉ est environ 94 dB. Dans le<br />
deuxième cas (figure 2), une colline se trouve à 200<br />
pieds plus bas que l’aéronef. Le bruit est un peu affaibli<br />
parce que le rayon réfléchi est bloqué par la colline.<br />
L’affaiblissement par rapport au <strong>terra</strong>in plat n’est pas très<br />
gr<strong>and</strong>, seulement 2 ou 3 dB. Dans le troisième cas<br />
(figure 3), une colline qui se trouve à 80 pieds plus bas<br />
que l’aéronef bloque la ligne de vision entre l’aéronef et<br />
le point de réception. Le niveau de bruit derrière la<br />
30 ))) colline est considérablement diminué par rapport au<br />
premier cas. Le NEB se situe maintenant à environ 91<br />
dB par comparaison avec 105 dB. Qu<strong>and</strong> l’élévation de<br />
la colline est 100 pieds plus haut que l’altitude de<br />
l’aéronef (l’aéronef survole une vallée comme dans la<br />
figure 4), il y a un affaiblissement acoustique important.<br />
Le NEB se situe maintenant à 81 dB par comparaison<br />
avec 105 dB.<br />
L’effet des gradients du vent et des gradients de température<br />
peut maintenant être examiné. Le vent et la<br />
température peuvent avoir une incidence sur la trajectoire<br />
de l’onde sonore par réfraction.<br />
Il est probablement plus facile de se représenter les<br />
effets du vent. Si le vent souffle dans la direction du<br />
récepteur qu<strong>and</strong> les ondes sonores se propagent de<br />
l’aéronef vers le récepteur, le vent augmente la vitesse<br />
du son. Parce que la vitesse du vent est plus gr<strong>and</strong>e en<br />
altitude qu’au niveau du sol, les rayons sonores à haute<br />
altitude se propagent plus vite que les ondes sonores au<br />
niveau du sol. Les rayons sont donc réfractés vers le<br />
bas. En conséquence, si une colline se trouve entre<br />
l’aéronef et le récepteur et que le vent souffle dans la<br />
direction du récepteur, les rayons sonores peuvent<br />
s’infléchir au-dessus de la colline sans être bloqués par<br />
celle-ci. Puisque la trajectoire directe n’est plus bloquée<br />
par la colline, celle-ci ne constitue pas une barrière<br />
atténuante supplémentaire (figure 6).<br />
Figure 6 : Trajectoire du bruit au-dessus d’une colline avec<br />
des gradients du vent ou de température<br />
réfractant vers le bas<br />
Figure 5 : Modèle de propagation du bruit<br />
Si le vent souffle dans la direction opposée, du point de<br />
réception vers l’aéronef, l’effet contraire se produit. Au<br />
lieu d’être réfractés vers le bas par le vent, les rayons<br />
sont réfractés vers le haut (figure 7). Les rayons qui se<br />
propagent vers le bas à partir de l’aéronef s’aplatissent<br />
presque parallèles au sol. Ces rayons sont réfléchis vers<br />
le haut là où ils frappent le sol. Toutefois, il y a au point<br />
de réflexion un rayon qui est parallèle (tangent) au sol<br />
que l’on appelle le rayon tangent. Tous les rayons qui se<br />
propagent à partir de l’aéronef sous ce rayon tangent ont<br />
un point de réflexion au sol. Tous les rayons qui se<br />
propagent à partir de l’aéronef au-dessus de ce rayon<br />
tangent ne se rendent pas au sol. Si un récepteur se<br />
trouve plus près de l’aéronef que le point d’intersection
au sol du rayon tangent, le bruit perçu sera une<br />
combinaison des rayons direct et réfléchi comme dans le<br />
cas de la réfraction vers le bas. Toutefois, si un<br />
récepteur se trouve plus loin de l’aéronef que le point<br />
d’intersection du rayon tangent au sol et sous le rayon<br />
tangent, le niveau de bruit sera beaucoup diminué<br />
principalement en raison du phénomène de diffusion<br />
acoustique. On dit alors que le récepteur se trouve dans<br />
la zone d’ombre. L’affaiblissement acoustique dans la<br />
zone d’ombre dépend de l’endroit où se trouve le<br />
récepteur dans cette zone. Près du point de contact du<br />
rayon tangent, l’affaiblissement est assez faible.<br />
L’affaiblissement augmente très rapidement à mesure<br />
que la distance dans la zone d’ombre augmente.<br />
de barrière du bruit de la colline comme si son élévation<br />
était diminuée de 120 pieds. Les effets du vent peuvent<br />
avoir une incidence très <strong>for</strong>te et très puissante sur les<br />
niveaux de bruit que perçoit le récepteur. En fait, ils<br />
peuvent être équivalents à un changement considérable<br />
de relief.<br />
Figure 8 : Niveaux de bruit perçus derrière une colline<br />
qu<strong>and</strong> il y a une réfraction vers le bas et<br />
qu<strong>and</strong> il n’y a pas de réfraction<br />
Figure 7 : Propagation vers le haut et zone d’ombre<br />
Le modèle a été utilisé pour calculer les mêmes indices<br />
d’exposition aux bruits (NEB et NAÉ), mais en ajoutant<br />
les effets du vent. La figure 8 compare les niveaux de<br />
bruit perçus derrière une colline qu<strong>and</strong> il y a une réfraction<br />
vers le bas et qu<strong>and</strong> il n’y a pas de réfraction. Elle<br />
compare les niveaux de bruit qu<strong>and</strong> il n’y a pas d’effet<br />
du vent ou de température, d’abord qu<strong>and</strong> la colline se<br />
trouve à 80 pieds plus bas que l’aéronef (figure 3), puis<br />
qu<strong>and</strong> la colline se trouve à 200 pieds plus bas que<br />
l’aéronef (figure 2). Pour ces cas, la figure 5 indique un<br />
NEB de 92 dB et un NAÉ de 80 dB au point de réception<br />
au-delà de la colline la plus élevée (80 pieds plus bas<br />
que l’aéronef) et un NEB de 103 dB et un NAÉ de 91 dB<br />
au-delà de la colline la moins élevée (200 pieds plus bas<br />
que l’aéronef). Avec une réfraction vers le bas causée<br />
par le vent soufflant de l’aéronef vers le récepteur, la<br />
figure 8 indique que le NEB est environ 103 dB et que<br />
le NAÉ est environ 91 dB au point de réception. Qu<strong>and</strong><br />
le vent souffle au-dessus d’une colline qui se trouve à 80<br />
pieds plus bas que l’aéronef, le niveau de bruit au point<br />
de réception de l’autre côté de la colline est le même<br />
que si la colline se trouvait à 200 pieds plus bas que<br />
l’aéronef et qu’il ne ventait pas. Le vent affaiblit l’effet<br />
La figure 9 indique les résultats des calculs du modèle<br />
qu<strong>and</strong> il y a réfraction vers le haut. La comparaison est<br />
faite avec un cas où il n’y a pas d’effets du vent ou de la<br />
température. La comparaison concerne un <strong>terra</strong>in plat<br />
(figure 1) où le NEB est 105 dB et le NAÉ est 93 db (figure<br />
5). Si le récepteur se trouve devant la zone d’ombre,<br />
les deux indices d’exposition aux bruits diminuent d’environ<br />
1 à 2 dB, une très faible diminution attribuable à la<br />
déviation des rayons au point de réflexion au sol. Juste<br />
en aval de la zone d’ombre, ces indices diminuent d’environ<br />
2 à 3 dB. À mesure que la distance dans l’ombre<br />
augmente, la diminution du niveau de bruit devient<br />
beaucoup plus importante.<br />
Figure 9 : Effet de la réfraction vers le haut qu<strong>and</strong><br />
le <strong>terra</strong>in est plat<br />
(( ( 31
Actuellement, ces calculs du modèle fournissent<br />
seulement des valeurs numériques et des résultats<br />
numériques. Des ef<strong>for</strong>ts sont faits pour convertir ces<br />
données numériques en une représentation visuelle du<br />
champ sonore autour de la trajectoire de vol d’un<br />
aéronef. Ce genre de représentation visuelle montrerait<br />
le <strong>terra</strong>in en coupes transversales séquentielles autour de<br />
la trajectoire de vol de l’aéronef, représentant graphiquement<br />
le niveau de bruit comme une superposition au<br />
<strong>terra</strong>in. Plusieurs façons sont actuellement examinées<br />
pour atteindre ce but. L’indice d’exposition aux bruits qui<br />
serait affiché lors de cette représentation visuelle pourrait<br />
être n’importe lequel des indices que le modèle peut<br />
fournir, y compris le NEB, le NAÉ, le niveau de crête<br />
instantané du bruit ou une valeur indice semblable pour<br />
n’importe quelle fréquence du spectre de bruit. La figure<br />
10 présente une représentation visuelle à une coupe<br />
transversale.<br />
Nous sommes en train de programmer une version<br />
opérationnelle du modèle qui fonctionne comme<br />
prototype depuis un certain temps. Nous avons comparé<br />
l’extrant du programme avec les données constatées<br />
dans la zone de Goose Bay. Ces résultats ont été<br />
présentés lors de plusieurs conférences précédentes :<br />
InterNoise 98, ICBEN 98 et la réunion ASA/EAA/DEGA à<br />
Berlin en mars 1999. La comparaison entre le bruit<br />
calculé par le programme et le bruit mesuré par les<br />
sonomètres est satisfaisante pour le modèle à sa phase<br />
actuelle de développement. Il est maintenant important<br />
de développer une technique de présentation rapide qui<br />
fournit une quantité maximale de données de façon très<br />
perceptible..<br />
32 )))<br />
Figure 10 : Représentation visuelle du bruit à divers points de<br />
réception autour de la trajectoire de vol
Annexe 1<br />
Étapes du calcul concernant les rayons sonores<br />
(( ( 33
PARTIE 3 - RAPACES<br />
Réactions des faucons pèlerins<br />
aux vols d’entrainement militaire<br />
Stephen M. Murphy<br />
ABR, Inc. – <strong>Environmental</strong> Research & Services<br />
C.P. 80410, Fairbanks, AK, 99708-0410, É.-U.<br />
Robert J. Ritchie<br />
ABR, Inc.<br />
Angela G. Palmer<br />
Oregon Cooperative Fish <strong>and</strong> Wildlife Research Unit<br />
Oregon State University (OSU), Corvallis, OR, 97331-3803, É.-U./ABR, Inc.<br />
Dana L. Nordmeyer<br />
OSU<br />
34 )))<br />
Daniel D. Roby<br />
OSU<br />
Michael D. Smith<br />
ABR, Inc.<br />
Pendant trois ans (1995-1997), nous avons fait une<br />
étude des incidences des vols d’entraînement militaire à<br />
basse altitude sur le comportement, la présence au nid,<br />
le temps consacré à l’activité, le taux d’approvisionnement<br />
et la productivité des faucons pèlerins (Falco<br />
peregrinus anatum) au stade de la nidification dans la<br />
région de l’est et du centre de l’Alaska. Chaque<br />
année, à 12 nids, nous avons surveillé les réactions<br />
comportementales instantanées à la perturbation; la<br />
présence au nid, le temps consacré à l’activité et le taux<br />
d’approvisionnement à 10 ou 11 nids et la productivité<br />
de 58 à 102 nids. Les niveaux de bruit et la fréquence<br />
des survols ont été enregistrés à l’aide de sonomètres<br />
intégrateurs, des instruments tous temps, compacts et<br />
programmables qui enregistrent une série de paramètres<br />
générés par des sources de bruit perturbateur. Chaque<br />
année, nous avons placé des sonomètres intégrateurs<br />
dans 33 à 39 nids et enregistré un total de 2212 survols<br />
pendant environ 135000 h de surveillance sur les 3 ans.<br />
Chaque année, pendant les stades de nidification et de<br />
soins à la couvée, il y a eu entre 0 et 392 vols<br />
au-dessus de chaque nid.<br />
Réactions comportementales – Les faucons pèlerins<br />
adultes ont montré peu ou point de réactions manifestes<br />
à la plupart (78%) des survols militaires (n = 191) à une<br />
distance oblique de = 1000 m de l’aire. Seulement 5,5%<br />
des réactions aux aéronefs ont été classées comme<br />
intenses (c.-à-d. position debout, se tapir, mouvement<br />
d’envol ou envol). Par rapport à d’autres perturbations,<br />
les réactions au bruit d’aéronef militaire et d’autres<br />
machines ont été beaucoup moins intenses que les<br />
réactions aux autres rapaces et aux mammifères, y<br />
compris l’être humain.
Soins aux oisillons – En ce qui concerne la présence au<br />
nid et le temps consacré à l’activité par les faucons<br />
pèlerins, il y a eu des différences marquées entre les<br />
nids témoins (c.-à-d. des nids qui ont fait l’objet de<br />
moins de sept survols chaque saison) et les nids survolés<br />
pendant la période de surveillance. Les différences<br />
dépendaient de l’étape de la nidification et du sexe.<br />
Pendant l’étape d’incubation ou de couvaison, les mâles<br />
des nids survolés se sont moins occupés de la couvée<br />
que ne l’ont fait les mâles des nids témoins. Par rapport<br />
aux femelles des nids témoins, les femelles des nids<br />
survolés ont paru compenser pour le manque d’attention<br />
des mâles en s’occupant davantage de la couvée<br />
pendant les périodes de survol. Pendant la couvaison,<br />
les femelles étaient moins susceptibles de s’éloigner du<br />
nid aux sites survolés qu’aux sites témoins. Toutefois, à<br />
la fin du stade de nidification, les femelles se perchaient<br />
moins dans l’aire du nid lors des survols que les femelles<br />
aux nids témoins. Bien que la présence au nid et le<br />
temps consacré à l’activité étaient différents aux nids<br />
survolés et aux nids témoins, les périodes avec et sans<br />
survols aux mêmes nids n’étaient pas différentes. Pour<br />
tous les nids réunis, nous n’avons pas observé de<br />
rapports entre la présence au nid et 1) le nombre de<br />
survols pendant une période donnée, 2) le nombre de<br />
survols produisant un bruit qui dépasse le seuil ou 3) le<br />
niveau moyen d’exposition au bruit des survols. De plus,<br />
les survols n’ont eu aucune incidence sur les taux<br />
d’approvisionnement des oisillons.<br />
Productivité – Nous avons utilisé le nombre de survols,<br />
la durée du bruit et plusieurs mesures acoustiques<br />
pondérées A pour vérifier si l’exposition au bruit avait<br />
une incidence sur le succès de couvaison ou la<br />
productivité. Nous avons également utilisé les données<br />
obtenues par les sonomètres intégrateurs pour classer<br />
chaque région de la zone d’étude comme faiblement,<br />
modérément ou <strong>for</strong>tement exposée. Les nids où la<br />
couvaison n’avait pas réussi étaient généralement<br />
exposés à une plus gr<strong>and</strong>e perturbation due au bruit des<br />
aéronefs que ne l’étaient les nids où la couvaison avait<br />
réussi, bien que quelques-unes seulement des<br />
comparaisons statistiques des niveaux d’exposition des<br />
deux groupes de nids aient été significatives. Qu<strong>and</strong> les<br />
nids de la zone d’étude ont été classés par catégories de<br />
perturbation, la tendance des nids dans les secteurs de<br />
haute perturbation à avoir un plus haut taux d’échec de<br />
la couvaison était non significative. Cette tendance était<br />
plus prononcée dans les sites éloignés des rivières<br />
(c.-à-d. des sites loin des principaux systèmes<br />
hydrographiques). Les modèles évaluant les incidences<br />
du bruit sur la productivité n’ont pas donné de résultats<br />
significatifs bien que les nids éloignés des rivières aient<br />
produit un peu moins d’oisillons que les nids sur la<br />
rivière Tanana (un système hydrographique important).<br />
Parce que la population dans les secteurs éloignés des<br />
rivières augmente alors que la population sur la rivière<br />
Tanana est permanente et stable, ces résultats laissent<br />
supposer que des couples qui cherchent de nouveaux<br />
territoires de nidification sont plus vulnérables à la<br />
perturbation. Les sites éloignés des rivières peuvent<br />
également être moins propices à la nidification<br />
(ex.: plus de tempêtes et moins de nourriture) et les<br />
effets de la perturbation peuvent être plus prononcés<br />
pour les couples qui sont exposés à des conditions<br />
ambiantes plus rigoureuses. Tout de même, la<br />
productivité de la population des secteurs éloignés des<br />
rivières égalait ou dépassait celle d’autres zones<br />
contrôlées de l’Alaska qui ne sont pas exposées au bruit<br />
des avions à réaction.<br />
(( ( 35
Résumé de la recherche<br />
sur le balbuzard relativement au programme<br />
d’entraînement à basse altitude<br />
au Labrador et au Québec<br />
Perry G. Trimper<br />
Jacques Whit<strong>for</strong>d Environment Limited<br />
C.P. 274, succursale C<br />
Happy Valley-Goose Bay, Labrador, AOP 1C0<br />
Peter Thomas<br />
Environnement Canada<br />
6, rue Bruce, parc industriel Donovans<br />
Mount Pearl, Terre-Neuve, A1N 4T3<br />
36 )))<br />
Pendant les dix dernières années (1991-1998), le ministère<br />
de la Défense nationale (MDN) a mis en oeuvre un<br />
programme de surveillance à gr<strong>and</strong>e échelle des populations<br />
de rapaces dans la zone d’entraînement militaire<br />
(ZEM) du Labrador et du Nord-Est du Québec. L’objet de<br />
ce programme était d’examiner l’activité de nidification<br />
du faucon gerfaut, du faucon pèlerin, de l’aigle royal, de<br />
la pygargue à tête blanche et du balbuzard à l’appui du<br />
Programme d’atténuation des incidences environnementales<br />
(MDN, 1994). Les nids actifs de ces espèces ont<br />
été évités par les vols à basse altitude (VBA) au moyen<br />
de la désignation de zones d’exclusion. Le balbuzard est<br />
le plus commun de ces rapaces, bien que la ZEM ne<br />
représente que la partie nord-est du territoire de cette<br />
espèce (Godfrey, 1986). La ZEM redéfinie en 1996 est<br />
constituée de secteurs boisés qui se trouvent loin des<br />
falaises près de la côte du Labrador où niche ce rapace.<br />
Le nombre de nids de balbuzard a tellement augmenté<br />
que le nombre de zones d’exclusion a commencé à nuire<br />
à l’efficacité du programme d’entraînement. Par exemple,<br />
208 sites de nids actifs de balbuzard ont été repérés en<br />
1996 dans la zone d’étude de 150000 km2 (JWEL, 1998).<br />
Le Programme d’atténuation des incidences environnementales<br />
qu’a établi le MDN vise à réduire les<br />
incidences des VBA effectués à partir de la Base de<br />
Goose Bay. Des chercheurs ont signalé qu’une activité<br />
humaine sporadique avait eu des incidences sérieuses sur<br />
le balbuzard pendant des périodes critiques au début de<br />
la nidification (Swensen, 1979; Vana-Miller, 1987). Cette<br />
espèce niche d’habitude au faîte des conifères qui<br />
dominent dans la zone d’étude et manifeste un<br />
comportement agressif envers les intrus (Trimper et al.,<br />
1998a). Au début des années 90, la stratégie du MDN<br />
pour éviter les balbuzards au stade de la nidification a<br />
consisté à imposer aux VBA une zone d’exclusion d’un<br />
rayon de 2,5 NM autour des nids actifs. Le choix d’un<br />
rayon de 2,5 NM a été arbitrairement proposé par le<br />
MDN et dépassait la zone tampon maximale de 1500 m<br />
recomm<strong>and</strong>ée pour cette espèce (Richardson et Miller,<br />
1997). À mesure que le programme de surveillance s’est<br />
développé, diverses techniques ont été utilisées pour<br />
déterminer les incidences (le cas échéant) des VBA sur le<br />
comportement ou le succès de reproduction du balbuzard<br />
dans la ZEM. Il est à noter que pendant cette décennie<br />
de recherche, le principe directeur était de limiter les<br />
dangers possibles pour les balbuzards. D’une étude à<br />
l’autre, les chercheurs ont réduit progressivement le<br />
niveau de protection de cette espèce. Au cours de la<br />
présente communication, nous présenterons les résultats<br />
de ces études et ferons le point sur le programme actuel<br />
de surveillance à long terme.
Établissement d’une zone<br />
d’exclusion en raison des nids et<br />
surveillance du succès de<br />
reproduction, 1991-1996<br />
Chaque année, de la fin mai au début juillet, la Jacques<br />
Whit<strong>for</strong>d Environment Limited (JWEL) a effectué pour le<br />
Bureau de Goose Bay (BGB) du MDN des relevés aériens<br />
en vue de repérer dans la ZEM des nids actifs et occupés<br />
de balbuzard (Van Daele et Van Daele, 1982). Comme il<br />
est signalé plus haut, ces sites ont été interdits aux VBA<br />
par l’établissement de zones d’exclusion d’un rayon de<br />
2,5 NM. Suite aux relevés aériens, à une meilleure<br />
connaissance de la zone d’étude et de la fréquentation<br />
de l’habitat, le nombre de sites de nidification repérés et<br />
disponibles (c.-à-d. en bonne condition) a augmenté de<br />
façon spectaculaire chaque année.<br />
À partir de 1994, plusieurs nids ont été survolés entre la<br />
mi-août et la fin août pour déterminer le succès de<br />
reproduction et la productivité. Des sites témoins ont<br />
également été survolés pendant cette période<br />
(1994-1996), mais aucune différence importante n’a été<br />
constatée.<br />
Suppression à titre d’essai des<br />
zones d’exclusion en raison des<br />
nids, 1994<br />
En raison de l’augmentation du nombre des zones<br />
interdites aux VBA en 1994, les zones d’exclusion autour<br />
de cinq nids ont été supprimées, mais surveillées<br />
attentivement (c.-à-d. tous les quinze jours) par rapport<br />
à cinq nids dans une zone d’exclusion. Cette première<br />
suppression à titre d’essai de zones d’exclusion n’a<br />
entraîné aucune différence importante quant au succès<br />
de couvaison ou à l’efficacité de la reproduction et<br />
d’autres études ont donc été effectuées en 1995.<br />
Étude de réactions individuelles,<br />
1995-1996<br />
En 1995, nous avons examiné l’exigence d’exclusion de<br />
2,5 NM en raison des nids de balbuzard en exposant cinq<br />
nids actifs à des survols contrôlés de CF-18 volant à des<br />
vitesses de 400-440 noeuds à des distances latérales<br />
variant de 2,5 NM à 0 NM. Les niveaux maximums de<br />
bruit durant ces survols variaient de 52 à 101 dB en<br />
raison de différences de conditions (profil du <strong>terra</strong>in, vent<br />
et autres influences indirectes) d’un nid à l’autre.<br />
Pendant plus de 240 heures d’observation directe à partir<br />
de cachettes, les réactions des oiseaux aux survols ont<br />
été observées quant à la fréquentation du nid,<br />
l’exposition des oisillons ou des oeufs, l’alimentation et la<br />
protection des oisillons (Chubbs et Trimper, 1998). Les<br />
mêmes points ont été observés à deux nids témoins.<br />
Pendant 139 survols, le comportement fut le même aux<br />
sites exposés et aux sites témoins et aucune différence<br />
marquée n’a été observée à cause de la distance de<br />
l’aéronef, du niveau de bruit ou du moment de la<br />
nidification. À l’exception des oisillons qui se tapissaient<br />
au fond du nid, aucune réaction d’agitation ou d’effet de<br />
surprise n’a été observée malgré l’augmentation rapide<br />
de l’intensité du bruit (26 décibels par seconde) et toute<br />
tentative pour réduire au minimum l’accoutumance<br />
possible. L’agitation, l’ab<strong>and</strong>on temporaire du nid et<br />
d’autres réactions extrêmes chez le balbuzard qui<br />
auraient pu influer sur le succès de couvaison ont seulement<br />
été observées qu<strong>and</strong> un aéronef plus lent à voilure<br />
fixe est passé, qu<strong>and</strong> d’autres balbuzards ou rapaces sont<br />
entrés dans le territoire et qu<strong>and</strong> des observateurs sont<br />
entrés ou sortis des cachettes (Trimper et al., 1998).<br />
Puisque nous n’avons pas pu établir de corrélation entre<br />
la distance des survols contrôlés et le niveau de bruit<br />
associé et le comportement des balbuzards au stade de<br />
la nidification, nous avons cherché à déterminer si des<br />
survols non contrôlés répétés provoqueraient une<br />
réaction importante. En 1996, nous avons répété<br />
l’expérience à la même zone d’étude et aux mêmes sites<br />
expérimentaux en augmentant le stimulus sonore. Les<br />
niveaux maximums de bruit (N1) ont été enregistrés<br />
automatiquement sur des consignateurs de données<br />
d’ordinateur de poche raccordés à un sonomètre Bruel &<br />
Kjaer modèle 2231 ou 2236. Avant chaque mesure sur le<br />
<strong>terra</strong>in, les sonomètres ont été réglés selon les niveaux de<br />
bruit prévus. L’objet était de déterminer si la perturbation<br />
(N1) causée par des survols répétés provoquait des<br />
changements de comportement liés à la fréquentation du<br />
nid et nuisait ainsi à la per<strong>for</strong>mance de reproduction des<br />
balbuzards. Si c’était le cas, le changement de<br />
comportement pourrait finir par entraîner une diminution<br />
de la productivité et du nombre de balbuzards.<br />
(( ( 37
38 )))<br />
D’après les données enregistrées sur les trajectoires de<br />
vol, il y a eu 170 événements de vols à basse altitude<br />
(comprenant parfois 2 aéronefs ou plus) au-dessus de la<br />
rivière Naskaupi pendant les mois de juin et juillet 1996.<br />
Le niveau du bruit de fond et le niveau maximal de bruit<br />
lié aux survols étaient comparables aux valeurs de 1995<br />
(environ 88 dBA) à chaque nid. Les niveaux d’un<br />
événement isolé, représentant l’énergie acoustique totale<br />
de l’événement, se situaient entre 90 et 121 dBA<br />
(généralement 97 dBA, n=61). Cependant, les valeurs<br />
de niveau acoustique équivalent (Néq) ont augmenté<br />
(
1997, p=0,08 en 1998) fut plus gr<strong>and</strong> dans les nids sur<br />
les pylônes que dans les nids dans les arbres. Ces<br />
dernières années, les ef<strong>for</strong>ts ont surtout porté sur la<br />
compréhension de l’importance des particularités de<br />
l’habitat, comme les écorégions, sur le succès de<br />
reproduction. Nous avons décelé un rapport entre le<br />
nombre de nids actifs et occupés et les valeurs de<br />
productivité par écorégion en 1997 (R2=0,82), mais cela<br />
ne fut pas évident lors des excellentes conditions<br />
atmosphériques en 1998.<br />
Programme de surveillance à long<br />
terme, depuis 1999<br />
Puisque aucune incidence mesurable des VBA sur le<br />
succès de reproduction des balbuzards n’avait été<br />
décelée au cours des études antérieures, le maintien des<br />
zones d’exclusion n’était plus recomm<strong>and</strong>é et un<br />
programme de surveillance à long terme a été adopté en<br />
1999. En décembre 1998, la JWEL, en consultation avec<br />
le MDN, les organismes provinciaux de réglementation et<br />
les scientifiques de l’Institut pour la surveillance et la<br />
recherche environnementales, a décidé qu’un programme<br />
de ce genre serait un moyen efficace d’évaluer les<br />
tendances. Plusieurs points ont été déterminés comme<br />
la taille de l’échantillon, des habitats semblables tels que<br />
définis par les écorégions, la sélection aléatoire des nids<br />
et la suppression des zones d’exclusion. Trois paramètres<br />
(activité du nid, succès de couvaison et productivité) ont<br />
été vérifiés à l’aide de l’hypothèse nulle (aucune<br />
différence entre la ZEM et la zone témoin). Dans une<br />
zone d’étude réduite, 60 nids actifs (30 dans la ZEM et<br />
30 dans une zone témoin limitrophe à l’est) des 221 nids<br />
actifs au printemps ont été revisités en vue de comparer<br />
l’efficacité de la reproduction. En 1999, une moyenne de<br />
1,77 oisillon par nid actif de la ZEM ont pris leur envol<br />
par rapport à 1,57 dans la zone témoin à l’est. Au<br />
moment de la rédaction de la présente communication,<br />
les résultats pour l’année 2000 venaient de paraître et<br />
révélaient une tendance semblable (plus gr<strong>and</strong>e<br />
productivité dans la ZEM) bien que la productivité dans<br />
l’ensemble ait diminué d’environ 40%.<br />
Résumé<br />
D’autres études du comportement des balbuzards au<br />
stade de la nidification (Toner et Bancroft, 1986;<br />
Swenson, 1979; Vana-Miller, 1987) rapportent des cas où<br />
des adultes effarouchés se sont envolés à plusieurs<br />
reprises de leur nid (en raison de divers stimuli) en<br />
exposant leurs oeufs ou leurs oisillons à une chaleur ou<br />
à un froid extrême, aux prédateurs ou à un envol<br />
prématuré, des facteurs qui pourraient entraîner une<br />
diminution de la survie des oisillons et de la production.<br />
Les facteurs influant sur la perception du bruit pourraient<br />
être les mêmes chez les balbuzards que chez les<br />
humains et comprendre la composition spectrale (la<br />
gamme des fréquences acoustiques) et la modulation<br />
d’amplitude (intensité) dans la variation du bruit en<br />
fonction du temps. Les réactions des balbuzards peuvent<br />
dépendre des interactions entre la perception physique<br />
de l’énergie sonore dans l’oreille et l’interprétation<br />
mentale du son. En plus du bruit relatif à chaque survol,<br />
nous avons été en mesure d’étudier le stimulus visuel de<br />
l’aéronef, une lacune souvent relevée dans la recherche<br />
sur les effets du bruit simulé (Weisenberger et al., 1996).<br />
Ces études ont été conçues pour déterminer s’il existe<br />
un seuil où les VBA ont des incidences mesurables sur<br />
les balbuzards, qui entraînent une diminution du succès<br />
de reproduction. Des études de comportement ont été<br />
effectuées en même temps que la surveillance continue<br />
de la population de balbuzards (100-250 nids chaque<br />
année) à l’intérieur de la ZEM et dans des zones<br />
limitrophes. Depuis 1993, année où les analyses ont<br />
commencé, aucun rapport n’a été établi entre le succès<br />
de couvaison ou l’efficacité de reproduction et les VBA.<br />
Les balbuzards de la rivière Naskaupi et d’ailleurs dans la<br />
ZEM ont sans aucun doute été exposés aux survols au<br />
cours des années précédentes et s’y sont peut-être<br />
accoutumés. Néanmoins, les réactions aux survols<br />
contrôlés et non contrôlés sur la rivière Naskaupi<br />
révèlent que les balbuzards peuvent poursuivre leur<br />
activité de nidification sans être trop dérangés par le<br />
programme actuel des VBA. Les réactions extrêmes<br />
observées pendant de rares survols par des aéronefs à<br />
voilure fixe laissent supposer que des aspects visuels<br />
(c.-à-d. vitesse et non bruit ou durée du bruit) peuvent<br />
constituer un stimulus plus <strong>for</strong>t. D’autres facteurs comme<br />
(( ( 39
40 )))<br />
le temps (Spitzer, 1977; Van Daele et Van Daele, 1982;<br />
Wetmore et Gillespie, 1976) et les disponibilités alimentaires<br />
(Chubbs et Trimper, 1999; Van Daele et Van Daele,<br />
1982; Hagan, 1986) semblent influer davantage sur la<br />
productivité des balbuzards et pourraient masquer les<br />
incidences subtiles des vols à basse altitude, s’il y en a.<br />
La surveillance des balbuzards effectuée chaque année<br />
par le MDN a permis d’en apprendre davantage sur les<br />
rapaces et d’autres animaux de la Péninsule d’Ungava.<br />
En 1999, la productivité des balbuzards dans la ZEM et<br />
dans les zones témoins à l’est a atteint le plus haut<br />
niveau connu depuis le début de la recherche il y a une<br />
décennie. La productivité la plus élevée dans la ZEM en<br />
1999 et encore en 2000 par rapport à la zone témoin<br />
mérite d’être soulignée étant donné que les balbuzards<br />
sont maintenant moins protégés contre les VBA.<br />
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PARTIE 4 - SAUVAGINE ET AUTRES OISEAUX<br />
Les incidences des missions<br />
aériennes sur la reproduction<br />
des passereaux<br />
Don Hunsaker II, Ph.D.<br />
Chargé de recherche<br />
Institut de recherche Hubbs Sea World<br />
2595, rue Ingraham<br />
San Diego, CA 92109, É.-U.<br />
La présente communication est la compilation des<br />
résultats de plusieurs études évaluant les incidences du<br />
bruit d’aéronef sur le succès de reproduction des<br />
passereaux. Les projets en cours comportent l’étude à<br />
long terme des incidences de divers niveaux de bruit sur<br />
le succès de reproduction et la qualité de l’habitat de<br />
deux populations d’espèces répertoriées par le gouvernement<br />
américain, le gobe-mouches de la côte de la<br />
Cali<strong>for</strong>nie (gobe-mouches, CAGN), Polioptila cali<strong>for</strong>nica<br />
cali<strong>for</strong>nica, et le viréo de Bell (viréo, LBVI), Vireo pusillus<br />
belli. Les zones d’étude sont deux bases militaires dans<br />
le sud de la Cali<strong>for</strong>nie. L’étude concernant le gobemouches<br />
est effectuée à la Marine Corps Air Station de<br />
Miramar et celle concernant le viréo à la Marine Corps<br />
Base <strong>and</strong> Air Station Camp de Pendleton. Des données<br />
pertinentes proviennent d’autres études effectuées dans<br />
le comté de San Diego, dont l’une sur la trajectoire de<br />
vol à Lindberg Field, le principal aéroport march<strong>and</strong> de<br />
San Diego.<br />
Notre travail a été effectué au niveau de la population<br />
en supposant que les incidences au niveau de l’individu,<br />
comme l’accoutumance, les réactions aux bruits <strong>for</strong>ts<br />
instantanés et d’autres adaptations existaient chez les<br />
populations qui avaient fait l’objet de l’étude. Nous<br />
avons pensé que la principale réaction aux stimuli<br />
environnementaux, la capacité de reproduire<br />
efficacement et de stabiliser le niveau de la population,<br />
constituaient le meilleur critère pour évaluer les effets<br />
néfastes du bruit. Les effets secondaires de stress et de<br />
comportements connexes sont importuns de nature et<br />
difficiles à évaluer. Nous étudions le succès de reproduction<br />
des oiseaux nicheurs exposés à tous les niveaux de<br />
bruit, du bruit intense à l’absence de bruit. Les données<br />
recueillies dans les endroits tranquilles où se trouvent<br />
des oiseaux nicheurs pourraient être utilisées comme<br />
données de référence pour quantifier les incidences.<br />
Pour isoler et déterminer toutes les incidences de<br />
l’exposition au bruit sur la reproduction, nous avons<br />
évalué plusieurs autres variables, dont la qualité de<br />
l’habitat, le climat, la topographie, la prédation,<br />
d’autres perturbations causées par l’homme et des<br />
caractéristiques biotiques et physiques connexes. De<br />
plus, de nombreux enregistrements et analyses de cris<br />
d’oiseaux, de bruits d’hélicoptère et d’aéronef à voilure<br />
fixe ont été effectués pour déterminer les possibilités de<br />
masquer les signaux sonores des oiseaux.<br />
Les types d’aéronef utilisés aux stations comprennent les<br />
aéronefs à voilure fixe Hornet F-18, Viking SA 3B et<br />
divers hélicoptères dont le Huey UH-1, le Sea Knight<br />
CH-46E, le Super Stallion CH-53E, le Cobra AH-1 et le<br />
Apache AH-64. À différents moments, d’autres types<br />
d’aéronef ont contribué à augmenter les niveaux de bruit<br />
dans les zones d’étude. La zone d’étude du LBVI est<br />
située le long de la rivière Santa Margarita. Il s’agit<br />
d’une b<strong>and</strong>e riveraine peuplée de saules qui sert<br />
d’habitat principal aux viréos. La zone d’étude s’étend<br />
sur 13 kilomètres le long de l’aval de la plaine inondable<br />
(( ( 41
et comprend un habitat riverain juste à côté de la piste<br />
et des habitats dans des endroits plus tranquilles. Ces<br />
viréos ont fait l’objet de nombreuses études au cours des<br />
dernières années et la zone d’étude reçoit en moyenne<br />
500 couples par année. Les viréos sont des oiseaux<br />
migrateurs et la saison de reproduction commence<br />
habituellement en avril et se prolonge jusqu’en septembre<br />
lorsque les oiseaux partent pour les régions sud de<br />
leur habitat géographique.<br />
La zone d’étude du CAGN est située dans l’habitat côtier<br />
plus sec d’armoises tridentées à 6 milles de la côte de<br />
l’océan Pacifique et à 20 milles au nord de la frontière<br />
du Mexique. Ces oiseaux restent dans la région toute<br />
l’année et font leur nid dans des armoises tridentées et<br />
de façon beaucoup plus limitée dans des chaparraux qui<br />
se trouvent dans les broussailles d’armoises tridentées.<br />
Ces oiseaux et d’autres populations de CAGN ont été<br />
observés pendant les six dernières années pour notre<br />
étude et d’autres études (Awbrey et Hunsaker, 2000;<br />
Hunsaker et Awbrey, 1996; Hunsaker, Awbrey et O’Leary,<br />
1999). En moyenne, il y a environ 55 couples de CAGN<br />
par année. Comme on pourrait s’y attendre qu<strong>and</strong> il<br />
42 ))) s’agit d’une petite espèce à stratégie r, il y a une variation<br />
importante du nombre d’individus selon le climat.<br />
Des études antérieures concernant les incidences du bruit<br />
d’aéronef sur les passereaux ont révélé de faibles<br />
tendances à un taux réduit de reproduction, mais aucune<br />
n’était statistiquement significative. Au sujet de ce genre<br />
d’étude sur le <strong>terra</strong>in, on a fait la critique qu’il manquait<br />
d’efficacité statistique pour percevoir les incidences<br />
subtiles du bruit. Dans les études actuelles, grâce à une<br />
planification statistique rigoureuse, nous avons été en<br />
mesure de percevoir et de quantifier des incidences lors<br />
d’analyses préliminaires.<br />
Méthodes<br />
Succès de reproduction<br />
Au cours des projets actuels, au moins 1 200 nids de<br />
LBVI et entre 300 et 400 nids de CAGN seront observés<br />
sur une période de cinq ans. Chaque année, du 15 avril<br />
au 31 juillet, 216 couples de viréos seront observés.<br />
Quant aux gobe-mouches de la Cali<strong>for</strong>nie, tous les<br />
couples de la zone d’étude seront observés du 15 février<br />
au 31 juillet ou jusqu’à la fin de la nidification. Le nombre<br />
de couples observés varie de 40 à 80 par année,<br />
selon le climat et d’autres facteurs. La chronologie de<br />
reproduction et de nidification, le succès de reproduction,<br />
le comportement de reproduction et le nombre et<br />
l’emplacement des nids où les oeufs sont éclos ou non<br />
constituent les données recueillies sur le <strong>terra</strong>in. En ce<br />
qui concerne l’analyse statistique, les résultats de la<br />
reproduction comprennent le nombre de tentatives de<br />
nidification par couple, l’éclosion ou la non-éclosion des<br />
oeufs, la raison des échecs et le nombre d’oisillons prêts<br />
à l’envol.<br />
Mesure du bruit<br />
Les données relatives au bruit sont recueillies au moyen<br />
d’une batterie d’analyseurs de bruit dans un système de<br />
quadrillage pour l’étude des LBVI et près des nids pour<br />
l’étude des CAGN. Le système de quadrillage a été<br />
développé pour observer un gr<strong>and</strong> nombre de couples<br />
dans une petite zone d’étude t<strong>and</strong>is que le système près<br />
des nids a été développé pour étudier moins de couples<br />
dans une zone d’étude plus gr<strong>and</strong>e. Ces différences<br />
nous permettront de comparer les deux méthodes lors<br />
de la construction des cartes de bruit et de l’analyse<br />
ultérieure des covariables. Nos modèles de niveau<br />
sonore et d’exposition sont également comparés à ceux<br />
du programme st<strong>and</strong>ard de surveillance du bruit aux<br />
aéroports, le NOISEMAP (Mohlman, 1983; Aviation<br />
militaire américaine, 1992).<br />
Pour ces projets, nous utilisons l’analyseur de bruit urbain<br />
Larson Davis modèle 720, un appareil de mesure du<br />
niveau d'intensité acoustique à piles qui se compose d’un<br />
sonomètre, d’un numériseur, d’un microprocesseur pour<br />
l’analyse et d’une mémoire pour stocker les données.<br />
Ces analyseurs de bruit satisfont aux spécifications<br />
S1.4-1983 type 2 du American National St<strong>and</strong>ards<br />
<strong>Institute</strong> (ANSI) concernant la mesure du bruit (Acoustical<br />
Society of America, 1983, 1994). Pour réduire la<br />
sensibilité du système aux fréquences basses, le niveau<br />
acoustique pondéré A a été appliqué à toutes les<br />
mesures de niveau de pression acoustique, sauf aux<br />
niveaux de crête non pondérés de pression acoustique.<br />
Les analyseurs de bruit résument toutes les données<br />
relatives au bruit recueillies pendant chaque période de<br />
sept jours. Divers paramètres ont été choisis pour la<br />
mesure, dont le niveau équivalent moyen de pression<br />
acoustique (NéqM), pour chaque heure, pour chaque jour<br />
et pour toute la période de surveillance, le niveau<br />
d’exposition au bruit, les niveaux maximums et
minimums de pression acoustique en réponse rapide<br />
(NmaxM, NminM) et les niveaux de crête de pression<br />
acoustique instantanés maximums et minimums<br />
pondérés A et non pondérés. De plus, le nombre de<br />
survols par semaine, le pourcentage de temps où les<br />
niveaux sonores sont supérieurs à 60, 80 et 100 dB<br />
(NéqM), le nombre de survols où les niveaux sonores<br />
sont supérieurs à 80 et 90 dB (NmaxM) et les valeurs<br />
pondérées A pour N5, N10, N50, N90 et N95 sont<br />
recueillies à chaque emplacement.<br />
Pour cueillir des données relatives à chaque survol, des<br />
seuils de niveau de bruit des systèmes LD 720 sont fixés<br />
au début de chaque période de surveillance. Deux types<br />
de seuil sont fixés : un niveau RMS pour chaque nouvel<br />
échantillon recueilli par l’instrument et un niveau NmaxM<br />
qui déclenche le début de chaque excédence (désignée<br />
sous le nom de seuil d’excédence).<br />
Masquage des cris<br />
Le bruit d’aéronef ou tout autre bruit anthropique peut<br />
masquer le cri d’un oiseau. Si le bruit masquait les<br />
signaux essentiels de communication, les activités<br />
normales de reproduction et d’évitement des prédateurs<br />
seraient perturbées chez l’oiseau. Qu<strong>and</strong> le bruit est<br />
constant, les oiseaux pourraient être exclus d’une région<br />
parce que les signaux qu’ils envoient pourraient être<br />
masqués, ce qui entraverait la communication et aurait<br />
par conséquent une incidence sur la reproduction.<br />
Nos études antérieures étaient centrées sur la façon dont<br />
le masquage des cris influait sur la capacité de l’oiseau à<br />
communiquer ou à percevoir des cris dans des secteurs de<br />
survols (Awbrey, Hunsaker et Church, 1995; Awbrey,<br />
1993). Sur le <strong>terra</strong>in, nous avons fait des enregistrements<br />
numériques du bruit de divers aéronefs dans des conditions<br />
contrôlées et des cris d’oiseaux enregistrés ont été<br />
repassés à diverses distances pour étudier l’atténuation.<br />
Trois répétitions du cri ont été enregistrées à l’aide d’un<br />
microphone à 2 m au-dessus du sol à des intervalles de<br />
5 m jusqu’à une distance de 60 mètres. Ces<br />
enregistrements ont été utilisés lors de l’analyse des<br />
caractéristiques du spectre acoustique et des niveaux de<br />
pression acoustique. Les caractéristiques du spectre<br />
acoustique de 1/3 de la b<strong>and</strong>e d’octave de ces cris et des<br />
aéronefs ont été reportées sur un graphique et superposées<br />
au spectre acoustique des oiseaux. De cette façon,<br />
nous pouvions déterminer les risques de masquage à<br />
n’importe quel niveau de pression acoustique produit par<br />
un aéronef dans diverses conditions de vol.<br />
Lors des études actuelles, nous essayons de recueillir des<br />
données supplémentaires sur les façons dont le masquage<br />
des cris pourrait influer sur la reproduction. Les données<br />
de surveillance en temps réel sont utilisées pour vérifier<br />
au sol les données recueillies par les analyseurs de bruit.<br />
Ces données sont comparées aux données relatives à la<br />
productivité de l’oiseau au moyen de modèles statistiques.<br />
Qualité de l’habitat<br />
Pour déterminer la qualité de l’habitat partout dans la<br />
zone d’étude, des indicateurs ont été développés pour la<br />
structure et la composition de l’habitat aux sites mêmes<br />
de nidification et à certains sites dans tout l’habitat. Ces<br />
indicateurs sont utilisés pour quantifier les incidences de<br />
la variation de l’habitat sur le succès de couvaison et la<br />
sélection des ressources pour la construction du nid. Des<br />
échantillons aléatoires stratifiés ont été prélevés dans<br />
l’habitat de nidification disponible de la zone d’étude,<br />
autour de l’analyseur de bruit. Les caractéristiques de la<br />
végétation choisie pour les nids où il y a eu succès ou<br />
échec de reproduction nous permettent de déterminer la<br />
qualité de l’habitat et de calculer les probabilités<br />
d’éclosion des oeufs dans différents types de végétation.<br />
Des modèles de sélection des ressources et d’utilisation<br />
spatiale de l’habitat ont été développés par Manly,<br />
McDonald et Thomas (1993) et pour d’autres espèces de<br />
passereaux (Rotenberry et Wiens, 1998), l’aigle royal<br />
(Marzluff et al., 1997) et l’élan (Johnson et al., 2000).<br />
Erickson, McDonald et Skinner (1998) ont étudié le<br />
système d’in<strong>for</strong>mation géographique (SIG) comme outil<br />
pour déterminer la sélection de l’habitat, une technique<br />
qui a été utilisée efficacement lors de notre étude. Les<br />
études susmentionnées et d’autres ont servi de base<br />
conceptuelle aux modèles développés pour notre étude.<br />
Statistiques<br />
L’analyse statistique comprend deux éléments de base.<br />
Le premier élément est la construction d’une carte de<br />
bruit d’après les données. La carte sert à évaluer<br />
l’importance et l’ampleur des incidences du bruit dans la<br />
zone d’étude et la covariable de bruit. Le deuxième<br />
élément comprend la caractérisation de l’ampleur des<br />
incidences du bruit sur le succès de reproduction des<br />
passereaux.<br />
(( ( 43
44 )))<br />
L’exposition au bruit des aéronefs n’est pas pareille à<br />
tous les sites de nidification et en raison de la variation<br />
de la qualité de l’habitat, on ne s’attend pas à ce que<br />
tous les sites soient productifs au même degré. Parce<br />
que les processus de sélection des sites de nidification et<br />
d’exposition au bruit peuvent être influencés spatialement,<br />
des moyennes arithmétiques des incidences du<br />
bruit sur tous les nids ne sont pas indiquées pour évaluer<br />
les effets cumulatifs. L’évaluation des incidences du bruit<br />
d’aéronef sur la productivité doit tenir compte de la<br />
variation spatiale en ce qui concerne l’exposition au bruit<br />
et la qualité de l’habitat. Par exemple, au niveau de la<br />
population, l’incidence sur le taux de reproduction en<br />
raison d’une dose particulière de bruit dans un habitat<br />
improductif est plus faible que dans un habitat de qualité<br />
supérieure dans les mêmes conditions. Il faut une<br />
méthode quantitative pour déterminer les incidences<br />
dans un secteur particulier de nidification pour pouvoir<br />
évaluer les incidences possibles attribuables à des modifications<br />
des activités aux aéroports et aux installations<br />
militaires. Nous proposons une méthode spatialement<br />
explicite pour quantifier les effets cumulatifs du bruit<br />
d’aéronef sur le taux de reproduction des passereaux, où<br />
se trouvent incorporés la variation spatiale du bruit de<br />
l’aéronef, la sélection du site de nidification, la qualité de<br />
l’habitat et d’autres facteurs éventuels.<br />
La méthode comprend 1) l’évaluation du champ sonore<br />
dans tout le site, 2) l’évaluation de la relation dose-effet<br />
(ou effets discrets) entre le taux de reproduction et les<br />
paramètres d’exposition au bruit, 3) la correction de la<br />
relation dose-effet en ce qui concerne la qualité de<br />
l’habitat et d’autres covariables mesurables (c.-à-d.<br />
prédation, facteurs de perturbation, autres sources de<br />
bruit), 4) l’évaluation des incidences du bruit dans tout le<br />
site et 5) l’application des incidences du bruit à la zone<br />
d’étude. La variation moyenne du taux de reproduction<br />
ou l’intégrale des incidences spatialement explicites du<br />
bruit représente l’effet cumulatif ou net au niveau de la<br />
population dans la zone d’étude.<br />
Pour quantifier les incidences du bruit sur la reproduction,<br />
nous définissons l’expression «potentiel d’envol» (FP)<br />
comme étant le nombre d’oisillons prêts à l’envol qui<br />
devraient être produits par aire unitaire à tout site de la<br />
zone d’étude. Le potentiel d’envol peut être exprimé<br />
comme étant le produit de la probabilité de succès de<br />
couvaison, de la densité des nids par aire unitaire et le<br />
nombre moyen d’oisillons prêts à l’envol pour chaque<br />
nid où x et y représentent l’emplacement localisé,<br />
P représente la probabilité de succès de couvaison, D<br />
représente la densité des nids et N représente le nombre<br />
d’oisillons prêts à l’envol pour chaque nid. La probabilité<br />
de succès, la densité des nids et le nombre moyen<br />
d’oisillons prêts à l’envol pour chaque nid sont modélisés<br />
comme fonctions de l’exposition au bruit, de la qualité<br />
de l’habitat, du taux de prédation, de la topographie et<br />
d’autres facteurs de perturbation, ce qui permet au FP de<br />
varier spatialement comme fonction de ces facteurs. Le<br />
FP n’est pas modélisé directement comme une fonction<br />
de la qualité de l’habitat et de l’exposition au bruit parce<br />
qu’il est une fonction d’observation et de modélisation de<br />
secteurs plus gr<strong>and</strong>s. Il n’est pas directement observable<br />
aux échelles spatiales ponctuelles plus petites où l’habitat<br />
et l’exposition au bruit varient.<br />
FP(x,y) = P(x,y) x D(x,y) x N(x,y),<br />
Pour évaluer les effets cumulatifs du bruit au niveau de<br />
la population, le FP est appliqué aux combinaisons de la<br />
qualité de l’habitat, de l’exposition au bruit et d’autres<br />
facteurs importants qui se trouvent au site. La<br />
production réelle d’oisillons prêts à l’envol dans n’importe<br />
quel secteur peut être validée par l’observation directe<br />
du succès de reproduction en vue de comparer les<br />
données à celles du modèle. Des évaluations<br />
préliminaires laissent supposer que la probabilité de<br />
succès peut être faiblement liée à l’exposition au bruit et<br />
à la qualité de l’habitat et que la densité des nids peut<br />
être liée à la qualité de l’habitat t<strong>and</strong>is que le nombre<br />
moyen d’oisillons prêts à l’envol pour chaque nid semble<br />
n’avoir aucun rapport avec l’exposition au bruit et la<br />
qualité de l’habitat (Hunsaker, 1999a, 1999b).<br />
Nous prévoyons donc que le FP sera avant tout modélisé<br />
comme une fonction d’exposition au bruit, de qualité de<br />
l’habitat et de climat saisonnier et que des perturbations<br />
causées par l’homme constitueront un facteur dans<br />
certaines régions spécifiques.<br />
Modèles statistiques<br />
Pour évaluer le FP, un modèle est développé pour chaque<br />
élément du modèle FP, la probabilité de succès (P), la<br />
densité des nids (D) et le nombre moyen d’oisillons prêts<br />
à l’envol pour chaque nid (N). Pour chaque élément, on<br />
recherche s’il y a des rapports avec l’exposition au bruit<br />
d’aéronef, la qualité de l’habitat, des facteurs de perturbation,<br />
le climat, la prédation et d’autres sources de bruit.
Par exemple, on recherche s’il y a des rapports entre P et<br />
l’exposition au bruit, la qualité de l’habitat, la prédation et<br />
des facteurs de perturbation au moyen d’une analyse de<br />
régression logistique (Hosmer et Lemeshow, 1989). Les<br />
facteurs qui s’avèrent d’importants prédicteurs sont inclus<br />
dans des modèles de régression logistique en ce qui concerne<br />
la probabilité de succès. En général, les prédicteurs<br />
éventuels varient spatialement; on s’attend donc à ce que<br />
P varie aussi spatialement. Une analyse préliminaire<br />
laisse supposer que P pourrait avoir un rapport avec<br />
certains paramètres d’exposition au bruit. Le modèle<br />
logistique établissant un rapport entre la probabilité de<br />
succès de couvaison et l’exposition au bruit est <strong>for</strong>mulé<br />
comme suit :<br />
P (x,y) =<br />
La figure 1 représente un exemple hypothétique du<br />
modèle logistique pour la probabilité de succès de<br />
couvaison. La probabilité de succès diminue avec<br />
l’augmentation du bruit.<br />
Figure 1 : Modèle hypothétique du succès de couvaison<br />
Les prédictions modélisées du FP peuvent être appliquées<br />
dans tout le site en développant des couches SIG des<br />
prédicteurs importants. Des couches SIG de paramètres<br />
de bruit ont été développées à l’aide de la méthode de<br />
géostatistique, le krigeage (Krige, 1951). En plus des<br />
niveaux de bruit estimés, l’incertitude quant aux niveaux<br />
de bruit représentés sur la carte est quantifiée par des<br />
limites estimées de confiance pour des niveaux de bruit<br />
prévus à chaque emplacement dans la zone d’étude.<br />
Les modèles de niveau sonore et d’exposition sont<br />
comparés à ceux du programme st<strong>and</strong>ard de surveillance<br />
du bruit aux aéroports, le NOISEMAP, avec la base de<br />
données NOISEFILE et le logiciel BASEOPS fréquemment<br />
utilisés par l’industrie. Nous proposons également un<br />
hybride des modèles déterministes NOISEMAP de<br />
propagation du bruit et des modèles empiriques<br />
développés au moyen du krigeage. Ce genre de modèle<br />
ressemble au modèle universel de krigeage mentionné<br />
dans les ouvrages de géostatistique (Cressie, 1991).<br />
Dans ce cas, le modèle universel de krigeage représente<br />
un hybride des modélisations empirique et déterministe<br />
où le modèle théorique de propagation du bruit est<br />
ajusté sur place à l’aide du krigeage. Cette approche<br />
permet de segmenter la variation spatiale des niveaux<br />
sonores pour pouvoir l’expliquer par des modèles<br />
théoriques de propagation du son et déterminer ce qui<br />
est dû à la variation spatiale des niveaux de bruit à<br />
l’échelle locale. Kern (1995) a examiné l’application de<br />
modèles à gr<strong>and</strong>e échelle pour la simulation de diverses<br />
fonctions, une étude que nous avons consultée pour nos<br />
concepts de modélisation.<br />
e<br />
ß0 + ß1 x noise (x.y)<br />
1+e ß0 + ß1 x noise (x.y) Effet sur la reproduction<br />
L’effet sur la reproduction (RI) attribuable au bruit est la<br />
différence entre le potentiel d’envol en l’absence de bruit<br />
d’aéronef (FP0) et le potentiel d’envol en présence de bruit<br />
d’aéronef (FP1). Les indices 0 et 1 sont utilisés ici par<br />
(( (<br />
analogie avec des hypothèses nulles et alternatives. Nous 45<br />
considérons FP0 comme le taux de production d’oisillons<br />
prêts à l’envol par aire unitaire qui serait possible au site<br />
en l’absence de bruit d’aéronef ou à un niveau particulier<br />
de bruit, t<strong>and</strong>is que FP1 représente le potentiel d’envol à<br />
un emplacement comportant un autre niveau de bruit<br />
important. L’effet sur la reproduction peut être prédit à<br />
l’aide du modèle et se manifeste par la réduction du<br />
nombre d’oisillons prêts à l’envol par aire unitaire<br />
(RI01 = FP0 - FP1). Les incidences des modifications des<br />
missions aériennes peuvent être évaluées en calculant le<br />
RI par rapport au FP d’avant et d’après les modifications<br />
des missions. Puisque le RI est fondé sur un modèle, il<br />
peut également être prédit pour divers scénarios, y compris<br />
des changements du nombre de missions, la localisation<br />
des trajectoires de vol et le moment des missions.<br />
Aire équivalente touchée (AÉT)<br />
L’effet sur la reproduction tel que défini ci-dessus est<br />
évalué d’après le nombre d’oisillons prêts à l’envol par<br />
aire unitaire. Il pourrait également être important de<br />
quantifier l’effet en fonction de l’aire plutôt que du<br />
nombre d’oisillons prêts à l’envol. Nous définissons l’aire<br />
équivalente touchée (AÉT) comme étant l’aire d’un
46 )))<br />
habitat analogue requis pour produire par année le<br />
même nombre d’oisillons prêts à l’envol s’il n’y avait pas<br />
eu d’agression sonore. L’AÉT est le produit de la<br />
réduction relative du potentiel d’envol (RI/FP0) et de<br />
l’aire totale de l’habitat. Il est à noter que dans ce<br />
contexte, le FP0 représente le potentiel d’envol dans l’aire<br />
d’étude qui n’a pas été touchée par des niveaux de bruit<br />
intense. Par exemple, si on envisageait d’utiliser un<br />
secteur comme site d’atténuation ou pour des missions<br />
aériennes ultérieures, le FP0 serait le potentiel d’envol<br />
pour ce secteur particulier. Il peut être calculé en évaluant<br />
le modèle FP sur le secteur déterminé pourvu que<br />
l’habitat et d’autres facteurs ressemblent raisonnablement<br />
à ceux de la zone d’étude. L’évaluation de l’AÉT peut<br />
servir pour des décisions de nature opérationnelle et<br />
d’utilisation du territoire ainsi que pour déterminer la<br />
superficie nécessaire pour atténuer les effets.<br />
Variabilité d’échantillonnage du<br />
potentiel d’envol<br />
En plus d’évaluer le potentiel d’envol, l’effet sur la reproduction<br />
et l’aire équivalente touchée en ce qui concerne<br />
le site, il faut également évaluer la variabilité d’échantillonnage<br />
de ceux-ci pour pouvoir développer des intervalles<br />
de confiance et vérifier les hypothèses. Parce que<br />
les modèles pour le FP, le RI et l’AÉT sont composés de<br />
modèles distincts, l’évaluation de leur distribution<br />
d’échantillonnage ne peut pas être faite par des opérations<br />
mathématiques. Dans les cas où la distribution<br />
d’échantillonnage d’une statistique n’est pas disponible,<br />
des méthodes dévoreuses de calculs, comme la méthode<br />
de simulation de Monte Carlo (Diggle et Gratton, 1984),<br />
peuvent être utilisées pour développer des intervalles de<br />
confiance et vérifier les hypothèses.<br />
Effet sur la reproduction<br />
L’effet sur la reproduction (RI) attribuable au bruit est la<br />
différence entre le potentiel d’envol en l’absence de bruit<br />
d’aéronef (FP0) et le potentiel d’envol en présence de<br />
bruit d’aéronef (FP1). Les indices 0 et 1 sont utilisés ici<br />
par analogie avec des hypothèses nulles et alternatives.<br />
Nous considérons FP0 comme le taux de production<br />
d’oisillons prêts à l’envol par aire unitaire qui serait<br />
possible au site en l’absence de bruit d’aéronef ou à un<br />
niveau particulier de bruit, t<strong>and</strong>is que FP1 représente le<br />
potentiel d’envol à un emplacement comportant un autre<br />
niveau de bruit important. L’effet sur la reproduction<br />
peut être prédit à l’aide du modèle et se manifeste par<br />
la réduction du nombre d’oisillons prêts à l’envol par aire<br />
unitaire (RI01 = FP0 - FP1). Les incidences des<br />
modifications des missions aériennes peuvent être<br />
évaluées en calculant le RI par rapport au FP d’avant et<br />
d’après les modifications des missions. Puisque le RI est<br />
fondé sur un modèle, il peut également être prédit pour<br />
divers scénarios, y compris des changements du nombre<br />
de missions, la localisation des trajectoires de vol et le<br />
moment des missions.<br />
Résultats<br />
Des études antérieures ont démontré que le bruit avait<br />
une faible incidence sur le succès de reproduction. Les<br />
figures 2 et 3 représentent une analyse du coefficient de<br />
corrélation de la régression des incidences des niveaux<br />
d’exposition au bruit sur le succès de reproduction des<br />
gobe-mouches, c.-à-d., la production d’oeufs et d’oisillons<br />
prêts à l’envol. Les figures indiquent qu’il n’y a pas de<br />
corrélation statistiquement significative entre les niveaux<br />
de bruit et l’ef<strong>for</strong>t ou le succès de reproduction. Ces<br />
données correspondent aux résultats d’une analyse<br />
documentaire faite par Larkin, Pater et Tazik (1996) qui<br />
indique que les incidences du bruit des vols militaires sur<br />
la faune sont difficiles à évaluer au niveau de la<br />
population. Leurs conclusions que les incidences sont<br />
subtiles correspondent aux données représentées sur les<br />
graphiques de nos études. Les tendances exprimées<br />
dans ces graphiques constituent le fondement de nos<br />
études actuelles.<br />
Figure 2 : Rapport entre le niveau sonore moyen<br />
et le nombre d’oeufs pondus
Figure 3 : Rapport entre le niveau sonore moyen<br />
et le nombre d’oisillons prêts à l’envol<br />
Les données qui suivent ont été recueillies pendant les<br />
études en cours et représentent les caractéristiques<br />
cycliques des niveaux sonores au cours d’une semaine<br />
(figure 4). Les vols la nuit sont rares et les vols commencent<br />
tôt au milieu de la matinée (entre 7 h et 8 h),<br />
plutôt qu’au lever du jour. Cela accorde un temps précieux<br />
en début de matinée et le soir pour l’alimentation<br />
et les liens du couple. Le masquage des cris est rare à<br />
ces moments-là. Lors des enregistrements effectués<br />
entre le 21 septembre et le 2 octobre 1998, le Néq était<br />
de 81,0 dB. Le niveau acoustique équivalent était de<br />
140,8 dB avec un sommet de 136,3 dB. Le sonomètre<br />
était réglé à un seuil de 70 dB.<br />
Figure 5 : Pourcentage du temps où les niveaux<br />
étaient supérieurs<br />
Les figures 6 et 7 donnent des exemples de masquage<br />
de cris pendant un survol par hélicoptère. La figure<br />
6 représente le pire des scénarios où le cri est<br />
complètement masqué et la figure 7 représente un<br />
scénario où le cri est partiellement masqué.<br />
(( ( 47<br />
Figure 6 : Masquage complet du cri<br />
Figure 4 : Variation du niveau sonore au cours d’une semaine<br />
La figure 5 représente le temps où le niveau de pression<br />
acoustique pondéré A était égal ou supérieur à chaque<br />
niveau. Ce sont les données du graphique de la figure 4.<br />
La figure indique que le niveau était supérieur à 70 dB 2,3<br />
% du temps et supérieur à 89 dB 1,1 % du temps.<br />
Figure 7 : Masquage partiel du cri
48 )))<br />
L’analyse statistique des données de ces études est en<br />
cours et les résultats sont préliminaires. Un premier<br />
modèle d’analyse de régression logistique a été adapté<br />
aux données de productivité recueillies pendant une<br />
saison de reproduction et la probabilité de succès de<br />
couvaison s’est avérée faiblement liée à l’exposition au<br />
bruit en ce qui concerne certains paramètres de bruit. La<br />
modélisation continue comprendra l’évaluation de la<br />
cohérence du modèle d’une année à l’autre. Les<br />
incidences de la qualité de l’habitat sur la productivité<br />
du nid n’ont pas encore été évaluées, bien qu’il soit<br />
prévu que la productivité pourrait être liée au bruit et à<br />
l’habitat. Nous évaluons actuellement l’habitat, les<br />
incidences d’autres covariables et la variation d’une<br />
année à l’autre dans le modèle de productivité.<br />
Examen de la question<br />
La recherche a révélé que des niveaux élevés de bruit et<br />
de vibration peuvent vraiment nuire aux humains et aux<br />
animaux. De loin, la plupart des cas étudiés se trouvent<br />
dans des milieux non naturels et impliquent la recherche<br />
de pertes d’audition dues à des niveaux de bruit intense<br />
chroniques ou instantanés obtenus dans des milieux<br />
industriels ou d’autres milieux bruyants (Kryter, 1994).<br />
Bowles, Tabachnick et Fidel (1993) ont étudié les<br />
incidences des vols d’aéronef sur la faune et ont conclu<br />
que les réactions variaient selon plusieurs facteurs dans<br />
la topographie, les niveaux d’exposition et les espèces.<br />
L’adaptation évolutive d’une espèce au milieu qu’elle<br />
occupe a pour résultat divers réactions au bruit. Les<br />
milieux naturels comportent des sources de bruit intense<br />
comme le tonnerre, les chutes d’eau et l’action des<br />
vagues de la mer; on peut donc supposer qu’il y a une<br />
certaine adaptation évolutive de l’appareil auditif des<br />
oiseaux pour qu’ils puissent fonctionner à ces niveaux de<br />
bruit et les tolérer. Les milieux naturels produisent<br />
rarement des niveaux de bruit assez élevés pour<br />
provoquer la perte d’audition physique ou physiologique<br />
ou des effets connexes chez les animaux. On s’attendrait<br />
à ce que des oiseaux qui ont pris leur envol dans une<br />
trajectoire de vol d’aéronef réagissent différemment à<br />
des bruits intenses que des oiseaux novices qui n’ont<br />
jamais été exposés à ces stimuli.<br />
On suppose généralement que le bruit généré par des<br />
perturbations causées par l’homme, par exemple, par un<br />
aéronef, la circulation et des machines, nuit aux<br />
animaux, spécialement ceux qui comptent sur le son<br />
pour l’accouplement et la cohésion sociale. En général,<br />
les animaux réagissent aux bruit d’environnement de<br />
nombreuses façons, en réagissant peu ou pas du tout, en<br />
ab<strong>and</strong>onnant le secteur, en criant plus <strong>for</strong>t ou souvent en<br />
modifiant leur profil d’activité. Si un cri est complètement<br />
masqué, l’oiseau vit pendant un moment dans un<br />
milieu qui est dépourvu de tout signal d’autres oiseaux<br />
ou prédateurs. Plus la durée du masquage est longue,<br />
plus gr<strong>and</strong>s sont les risques éventuels d’incidences sur la<br />
survie ou la reproduction de l’individu.<br />
Le principal objectif des études en cours est de quantifier<br />
l’effet cumulatif, s’il en existe un, de l’exposition au bruit<br />
d’aéronef sur le succès de reproduction des passereaux.<br />
Les résultats aideront l’aviation militaire et l’aviation<br />
march<strong>and</strong>e à développer des stratégies pour protéger les<br />
espèces menacées et à déterminer les pertes et les<br />
recettes liées à leurs activités. La loi précise que le<br />
Service de la pêche et de la faune des États-Unis doit<br />
accorder le bénéfice du doute aux espèces qu<strong>and</strong> il<br />
détermine s’il y a eu des incidences. On tient<br />
habituellement compte du pire des scénarios qu<strong>and</strong> on<br />
examine les incidences possibles du bruit ou d’autres<br />
activités sur une espèce menacée. La quantification des<br />
incidences du bruit sur une population permet de<br />
déterminer objectivement plutôt que subjectivement des<br />
méthodes d’exécution et une atténuation possible.<br />
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oiseaux aquatiques à l’île Piney,<br />
Caroline du Nord<br />
W. James Fleming<br />
Service géologique des États-Unis, Reston, VA<br />
James A. Dubovsky<br />
Service de la pêche et de la faune des É.-U., Laurel, MD<br />
50 )))<br />
Jaime A. Collazo<br />
Service géologique des États-Unis, Groupe coopératif de recherche sur la pêche et la faune,<br />
North Carolina State University, Raleigh, NC<br />
Edmund R. Temple, Jr.<br />
Canards illimités<br />
John T. Conomy<br />
North Carolina State University<br />
Nous avons eu recours à des observations sur le <strong>terra</strong>in,<br />
à des études sur le <strong>terra</strong>in menées dans des conditions<br />
contrôlées et à des études expérimentales pour évaluer<br />
les incidences possibles des activités aériennes sur les<br />
oiseaux aquatiques du littoral de la Caroline du Nord.<br />
Les études ont principalement porté sur les eaux et les<br />
marais autour de l’île Piney, NC. L’île Piney est le site<br />
du centre d’entraînement à la guerre électronique du<br />
centre du littoral de l’Atlantique dirigé par la Marine<br />
Corps Air Station à Cherry Point, NC. Pendant l’année,<br />
l’île était utilisée comme polygone de tir à blanc pour<br />
les missions d’entraînement militaire qui produisaient<br />
fréquemment des bruits qui dépassaient 80 dBA. Les<br />
niveaux de bruit à l’île Piney, enregistrés sur des périodes<br />
de 24 heures ont atteint une moyenne de plus de<br />
60 dBA pendant la durée de nos études de 1990 à 1992.<br />
Pendant les hivers 1990-1991 et 1991-1992, 22 espèces<br />
d’oiseaux aquatiques ont été observées dans la zone<br />
d’étude à l’île Piney et près de la réserve faunique à l’île<br />
Cedar. Nous nous sommes servi des données recueillies<br />
sur les oiseaux aquatiques au milieu de l’hiver entre<br />
1961 et 1991 et avons accepté l’hypothèse nulle que les<br />
tendances démographiques et la diversité des espèces<br />
dans les milieux de <strong>for</strong>t niveau de bruit n’étaient pas<br />
nettement différentes de celles de l’ensemble du littoral<br />
de la Caroline du Nord. Le temps consacré à l’activité<br />
par les oiseaux aquatiques à l’île Piney et à l’île Cedar a<br />
démontré que les oiseaux aquatiques avaient des<br />
réactions minimes à des bruits isolés et qu’il n’y avait<br />
pas d’interruptions perceptibles des activités typiques par<br />
rapport aux données publiées. Ces observations laissent<br />
supposer que les oiseaux s’habituent rapidement aux
uits, ce que nous avons confirmé chez des canards<br />
noirs gardés dans des enclos près du centre d’activités<br />
aériennes à l’île Piney et lors d’études expérimentales<br />
conçues pour examiner le temps consacré à l’activité et<br />
la fréquence cardiaque chez les oiseaux aquatiques<br />
exposés à un bruit simulé d’aéronef. Les données<br />
relatives au temps consacré à l’activité et les données<br />
relatives à la fréquence cardiaque semblent indiquer un<br />
effet minimal des activités aériennes et des bruits<br />
connexes sur le bilan énergétique des oiseaux aquatiques<br />
qui passent l’hiver à l’île Piney. L’incidence possible des<br />
activités aériennes sur le bilan énergétique a également<br />
été étudiée chez les canards noirs gardés en captivité<br />
dans des enclos à l’île Piney. Ces oiseaux, qui recevaient<br />
de la nourriture à volonté, avaient à peu près la même<br />
masse corporelle pendant l’automne et l’hiver que les<br />
oiseaux gardés à des sites témoins où il y avait peu de<br />
bruit; nous avons supposé qu’une réduction relative de la<br />
masse corporelle serait observée chez les canards noirs<br />
en captivité si les activités aériennes entraînaient des<br />
dépenses énergétiques plus gr<strong>and</strong>es. Quelques canards<br />
noirs et canards chipeaux ont fait leur nid sur les îles<br />
Piney et Cedar. Il fut extrêmement difficile de trouver<br />
les nids naturels; nous avons donc étudié la reproduction<br />
chez les oiseaux aquatiques gardés dans des enclos à<br />
l’île Piney et à un site témoin où il y avait peu de bruit.<br />
La chronologie de l’accouplement et de la nidification, le<br />
nombre d’oeufs, le succès d’éclosion des oeufs étaient<br />
semblables chez les canards noirs gardés dans ces deux<br />
genres de zones côtières. Nous avons remarqué chez les<br />
canes noires une légère tendance à pondre hors du nid<br />
ou à retirer les oeufs du nid plus fréquemment à l’île<br />
Piney qu’au site témoin. Fait révélateur, le taux de<br />
croissance et de survie des oisillons était très faible à<br />
l’île Piney alors que les canetons dans les milieux où il<br />
y avait peu de bruit se développaient comme prévu et le<br />
taux de survie était bon. Une expérience pour étudier<br />
une relation de cause à effet entre un bruit simulé<br />
d’aéronef et la croissance des canetons a démontré<br />
encore une fois que la croissance des canetons peut être<br />
réduite dans des milieux où il y a beaucoup de bruit,<br />
mais le taux de réduction constaté lors de ces études,<br />
bien que statistiquement significatif, était minime par<br />
rapport à celui qui a été observé chez les oiseaux élevés<br />
à l’île Piney.<br />
(( ( 51
Réactions des oies<br />
au bruit des aéronefs<br />
David H. Ward<br />
Centre des sciences biologiques de l’Alaska<br />
Service géologique des États-Unis<br />
1011, chemin Tudor Est<br />
Anchorage, Alaska, 99503, É.-U.<br />
Robert A. Stehn<br />
Service de la pêche et de la faune des É.-U.<br />
Oiseaux migrateurs<br />
1011, chemin Tudor Est<br />
Anchorage, Alaska, 99503, É.-U.<br />
Dirk V. Derksen<br />
Centre des sciences biologiques de l’Alaska<br />
Service géologique des États-Unis<br />
1011, chemin Tudor Est<br />
52 ))) Anchorage, Alaska, 99503, É.-U.<br />
Les aéronefs volant à base altitude peuvent influer sur le<br />
comportement, la physiologie et la répartition de la<br />
faune (Manci et al., 1988) et avoir avec le temps une<br />
incidence sur une population en réduisant le taux de<br />
survie et la per<strong>for</strong>mance de reproduction. Par<br />
conséquent, il est important de déterminer les aspects<br />
particuliers des survols qui ont une incidence sur les<br />
animaux pour que des stratégies de gestion puissent être<br />
élaborées en vue de réduire au minimum les effets<br />
néfastes.<br />
Les oiseaux aquatiques sont particulièrement vulnérables<br />
aux vols à basse altitude (Manci et al., 1988) et<br />
réagissent à tous les stades de leur cycle annuel, y<br />
compris la nidification (Gollop et al., 1974a; Laing, 1991),<br />
la mue (Derksen et al., 1979; Mosbech et Glahder,<br />
1991), la migration (Jones et Jones, 1966; Bélanger et<br />
Bédard, 1989) et l’hivernage (Owens, 1977; Kramer et<br />
al., 1979; Henry, 1980). Les réactions des oiseaux<br />
aquatiques peuvent varier considérablement chez une<br />
même espèce et d’une espèce à l’autre (Fleming et al.,<br />
1996). Par exemple, les réactions peuvent changer selon<br />
l’âge, le sexe et l’état physique de l’individu, le genre et<br />
la qualité de l’habitat et s’ils ont déjà été exposés au<br />
bruit des aéronefs (Dahlgren et Korshgen, 1992).<br />
Cependant, les facteurs les plus importants qui influent<br />
sur les réactions sont le genre d’aéronef (Davis et<br />
Wiseley, 1974; Jensen, 1990), le bruit (Mosbech et<br />
Glahder, 1991; Temple, 1993) et la proximité des<br />
oiseaux, mesurée en altitude et en distance latérale<br />
(Derksen et al., 1979; Bélanger et Bédard, 1989; Ward et<br />
al., 1994). Les responsables de la gestion de la faune<br />
peuvent atténuer les incidences sur une population en<br />
contrôlant ou en modifiant ces facteurs.<br />
Lors d’une étude expérimentale réalisée à la lagune<br />
Izembek au Sud-Ouest de l’Alaska de 1985 à 1988 (Ward<br />
et Stehn, 1989), nous avons fait effectuer lors des haltes<br />
migratoires de l’automne des survols préorganisés avec<br />
contrôle du genre d’aéronef, du bruit, de l’altitude et de<br />
la distance latérale des volées (qu’on appelle ci-après<br />
distance latérale) pour mesurer les réactions de la<br />
bernache noire (Branta bernicla nigricans) et de la<br />
bernache du Canada (B. canadensis taverneri) aux
aéronefs à voilure fixe et à voilure tournante. Ces<br />
données ont servi à développer des modèles de<br />
prévision du rapport entre le genre d’aéronef, le bruit,<br />
l’altitude et la distance latérale et les réactions des oies<br />
(Ward et al., 1989). Nous avons également développé<br />
un modèle de simulation en incorporant l’apport énergétique<br />
et les coûts énergétiques quotidiens pour évaluer<br />
les incidences à long terme de survols répétés sur la<br />
capacité de la bernache noire d’accumuler une réserve<br />
énergétique suffisante pour la migration de l’automne et<br />
la survie pendant l’hiver (Ward et Stehn, 1989).<br />
aéronef à voilure tournante). C’est l’hélicoptère Bell 205<br />
qui produisait le plus de bruit et qui dérangeait le plus<br />
les oies. En général, l’aéronef à voilure tournante<br />
produisait plus d’énergie sonore supérieure à la gamme<br />
des fréquences basses à moyennes (80 à 1,6 kHz) que<br />
l’aéronef à voilure fixe. La corrélation entre l’intensité du<br />
bruit de l’aéronef et la durée de la réaction était<br />
<strong>for</strong>tement positive, mais la corrélation entre les données<br />
relatives au bruit et l’altitude et la distance latérale de<br />
l’aéronef était très gr<strong>and</strong>e et laissait supposer que le<br />
bruit seul causait la perturbation.<br />
La lagune Izembek est une étendue d’eau peu profonde<br />
située à l’extrémité de la Péninsule de l’Alaska, 55o15’N<br />
et 163o00’O (Ward et al., 1997). Il s’agit d’une terre<br />
humide reconnue sur le plan international en raison de<br />
son importance pour les oiseaux aquatiques (Smart,<br />
1987). Chaque automne, cette lagune accueille plus de<br />
400000 oiseaux aquatiques, dont presque toute la<br />
population de bernaches noires et la plupart des<br />
bernaches du Canada de la voie migratoire du Pacifique<br />
(Bellrose, 1980; Ward et Stehn, 1989). Les oies migrent<br />
à la lagune pour profiter des gr<strong>and</strong>es étendues d’herbe à<br />
bernaches (Zostera marina) et se faire une réserve de<br />
graisse qui leur donnera l’énergie nécessaire pour leur<br />
longue migration transocéanique vers les aires<br />
d’hivernage à Washington, en Oregon, en Cali<strong>for</strong>nie et<br />
au Mexique (Ward et Stehn, 1989).<br />
Nous avons obtenu un échantillon important de survols<br />
et observé le comportement d’oies pendant des vols à<br />
différentes altitudes et distances latérales de divers<br />
aéronefs; nous avons observé plus de 1500 volées de<br />
bernaches noires pendant 356 survols et plus de 500<br />
volées de bernaches du Canada pendant 209 survols. En<br />
tout, 75% des volées de bernaches noires et 9% des<br />
volées de bernaches du Canada se sont envolées en<br />
réaction aux survols. Les réactions ont été plus gr<strong>and</strong>es<br />
au bruit des aéronefs à voilure tournante qu’au bruit des<br />
aéronefs à voilure fixe. Les oies ont réagi d’une façon<br />
similaire aux deux genres d’aéronef seulement qu<strong>and</strong><br />
ceux-ci se trouvaient à basse altitude (=152 m) ou à une<br />
faible distance latérale (>2 km).<br />
Les réactions des oies étaient plus gr<strong>and</strong>es qu<strong>and</strong> le bruit<br />
était plus intense (exposition à un niveau sonore >76<br />
dBA pour un aéronef à voilure fixe et >80 dBA pour un<br />
La distance latérale entre l’aéronef et la volée constituait<br />
le paramètre le plus important pour prédire la réaction<br />
des bernaches noires et des bernaches du Canada aux<br />
survols. La réaction des oies diminuait constamment<br />
qu<strong>and</strong> la distance latérale augmentait indépendamment<br />
du genre d’aéronef ou du bruit. L’altitude constituait le<br />
prédicteur le moins fiable en raison des effets<br />
d’interaction du genre d’aéronef et du bruit. Bien qu’il y<br />
eût en général un rapport inverse entre l’altitude et la<br />
réaction, les réactions les plus gr<strong>and</strong>es se sont<br />
manifestées qu<strong>and</strong> l’aéronef volait à une altitude de 300<br />
à 800 m. Ce profil de réaction était plus évident qu<strong>and</strong><br />
il s’agissait d’un aéronef à voilure tournante et très<br />
bruyant.<br />
La réaction plus <strong>for</strong>te des oies aux aéronefs volant à une<br />
altitude intermédiaire peut être due aux vents typiques<br />
de la lagune de Izembek. Le vent peut causer une<br />
réfraction ascendante du bruit de l’aéronef, ce qui<br />
entraîne des zones d’ombre qui réduisent la transmission<br />
du bruit des aéronefs volant à basse altitude (Harrison et<br />
al., 1980). Si la volée est au vent par rapport à<br />
l’aéronef, le son peut être dévié vers le haut et la volée<br />
se trouve essentiellement dans une zone d’ombre et<br />
exposée à moins de bruit. Le contraire est vrai si la<br />
volée est sous le vent par rapport à l’aéronef, c.-à-d. que<br />
le bruit est dévié vers le bas. Qu<strong>and</strong> l’aéronef prend de<br />
l’altitude, l’effet de la zone d’ombre diminue et le bruit<br />
perçu peut s’accentuer même si la distance entre<br />
l’aéronef et la volée augmente.<br />
La mesure du bruit de l’hélicoptère Bell 205 à diverses<br />
combinaisons d’altitude et de distance latérale a confirmé<br />
que les niveaux de bruit étaient plus élevés à des<br />
distances plus gr<strong>and</strong>es du microphone. L’énergie sonore<br />
(( ( 53
54 )))<br />
de l’hélicoptère Bell 205 diminuait à mesure qu’il prenait<br />
de l’altitude (tout comme les réactions des volées), mais<br />
à partir d’environ 1 km, l’énergie sonore commençait à<br />
augmenter avec l’altitude (la réaction de la volée augmentait<br />
également). Cette corrélation entre la réaction<br />
et le niveau de bruit accrus à une plus gr<strong>and</strong>e distance<br />
entre la volée et l’aéronef a donné la meilleure preuve<br />
que le bruit était un facteur clé de la réaction des oies.<br />
Pour évaluer les incidences possibles de perturbations<br />
répétées dues au bruit des aéronefs chez des individus,<br />
nous avons eu recours à un modèle de simulation où<br />
étaient incorporées nos observations sur le <strong>terra</strong>in<br />
concernant la durée des réactions et des données, tirées<br />
d’ouvrages publiés, sur l’énergie nécessaire aux réactions,<br />
des profils de comportements non perturbés sur une<br />
période de 24 heures et des besoins nutritionnels (Ward<br />
et al., 1989). Le modèle était basé sur la masse corporelle<br />
et la composition corporelle de bernaches noires<br />
prises à la lagune Izembek et aux aires d’hivernage de<br />
San Quintin Bay, au Mexique. Le modèle simulait le flux<br />
énergétique chez chaque individu de l’ingestion des<br />
aliments à la dépense énergétique. Qu<strong>and</strong> la somme de<br />
l’énergie utilisée dépasse le gain énergétique, la capacité<br />
de l’oiseau à engraisser en vue de la migration diminue.<br />
Le modèle comprenait 3 sous-modèles: l’un concernait<br />
les herbes et l’apport énergétique, un autre calculait les<br />
coûts énergétiques quotidiens et le dernier convertissait<br />
l’énergie gagnée ou perdue chaque jour en grammes de<br />
masse corporelle.<br />
Le modèle énergétique produit pour les bernaches noires<br />
en halte migratoire à l’automne à la lagune Izembek<br />
prédisait qu’une bernache noire adulte non perturbée<br />
prendrait environ 310 g au cours d’une halte de 54 jours<br />
du début septembre au début novembre. Dix survols<br />
d’hélicoptère par jour pendant la halte réduiraient la<br />
masse corporelle à 96% de la masse prévue à la fin de<br />
la halte; 45 survols par jour entraîneraient une perte<br />
importante de la masse corporelle. La perte de masse<br />
corporelle pourrait être réduite de 25% si les survols<br />
avaient lieu la nuit et réduite de 15% s’ils avaient lieu le<br />
jour et la nuit. Les prédictions de masse corporelle<br />
étaient plus sensibles aux changements du taux<br />
d’assimilation, de la consommation total d’herbe et de<br />
la valeur calorique de l’herbe à bernaches. Une<br />
augmentation de 10% de l’efficacité d’assimilation a<br />
entraîné une augmentation de 44% de l’augmentation de<br />
la masse corporelle et une multiplication par 2,5 du<br />
nombre de perturbations quotidiennes que les oiseaux<br />
pouvaient supporter alors qu’une augmentation de 10%<br />
de la consommation d’herbe a entraîné une<br />
augmentation de 34% del’augmentation de la masse<br />
corporelle et une multiplication par 2 du nombre de<br />
perturbations tolérées. Des modèles de simulation de ce<br />
genre fournissent un outil important pour comprendre<br />
comment les survols d’aéronef ont une incidence sur une<br />
espèce et prédire l’importance des effets de perturbation<br />
sur les paramètres qui influent sur la <strong>for</strong>me physique de<br />
chaque oiseau.<br />
Les données relatives aux réactions peuvent servir à<br />
développer des modèles de prévision de la probabilité<br />
des réactions à différents aéronefs volant à diverses<br />
altitudes et distances latérales. Ces modèles peuvent<br />
être combinés à des données localisées qui définissent la<br />
répartition et l’abondance d’oiseaux pour déterminer des<br />
zones tampons ou couloirs qui réduiront les incidences<br />
au minimum (Miller, 1994; Miller et al., 1994).<br />
Ouvrages cités<br />
Bélanger, L. et Bédard, J. (1989). Responses of staging<br />
greater snow geese to human disturbance. Journal of<br />
Wildlife Management 53: 713-719.<br />
Bellrose, F.C. (1980). Ducks, geese, <strong>and</strong> swans of North<br />
America. Stackpole Books, Harrisburg, Pennsylvania,<br />
É.-U.<br />
Dahlgren, R.B. et Korshgen, C.E. (1992). Human disturbances<br />
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Fish <strong>and</strong> Wildlife Service Biological Report 188.<br />
Davis, R.A. et Wiseley, A.N. (1974). Normal behavior of<br />
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1-85.<br />
Derksen, D.V., Weller, M.W. et Eldridge, W.D. (1979).<br />
Distributional ecology of geese molting near Teshekpuk<br />
Lake, National Petroleum Reserve-Alaska. R. 189-207.
Fleming, W.J., Dubovsky, J.A. et Collazo, J.A. (1996). An<br />
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Wildlife Service Final Report to U.S. Marine Corps, Cherry<br />
Point, North Carolina.<br />
Gollop, M.A., Black, J.E., Felske, B.E. et Davis, R.A.<br />
(1974). Disturbance studies of breeding black brant,<br />
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Nunaluk Spit <strong>and</strong> Phillips Bay, Yukon Territory, July, 1972.<br />
In Gunn, W.W.H. et Livingston, J.A., éd. Disturbance to<br />
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153-203.<br />
Harrison, R.T., Clark, R.N. et Stanley, G.H. (1980).<br />
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University, Arcata, Cali<strong>for</strong>nia, É.-U.<br />
Jensen, K.C. (1990). Responses of molting Pacific black<br />
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Teshekpuk Lake Special Area, Alaska. Thèse, Texas A&M<br />
University, College Station, Texas, É.-U.<br />
Jones, R.D. Jr. et Jones, D.M. (1966). The process of<br />
family disintegration in black brant. Wildfowl 17: 55-78.<br />
Kramer, G.W., Rauen, L.R. et Harris, S.W. (1979).<br />
Populations, hunting mortality <strong>and</strong> habitat use of black<br />
brant at San Quintin Bay, Baja Cali<strong>for</strong>nia, Mexico. In<br />
Jarvis, R.L. et Bartonek, J.C., éd. Management <strong>and</strong><br />
biology of Pacific Flyway geese: a symposium. Oregon<br />
State University Book Stores, Inc., Corvallis, Oregon,<br />
É.-U. 242-254.<br />
Laing, K.K. (1991). Habitat <strong>and</strong> food selection, behavior,<br />
<strong>and</strong> body composition of nesting emperor geese. Thèse,<br />
University of Cali<strong>for</strong>nia, Davis, Cali<strong>for</strong>nia, É.-U.<br />
Manci, K.M., Gladwin, D.N., Villella, R. et Cavendish, M.G.<br />
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domestic animals <strong>and</strong> wildlife: a literature synthesis. U.S.<br />
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Miller, M.W. (1994). Route selection to minimize<br />
helicopter disturbance of molting Pacific black brant: a<br />
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Miller, M.W., Jensen, K.C., Grant, W.E. et Weller, M.W.<br />
(1994). A simulation model of helicopter disturbance of<br />
molting Pacific black brant. Ecological Modeling 73: 293-<br />
309.<br />
Mosbech, A. et Glahder, C. (1991). Assessment of the<br />
impact of helicopter disturbance on moulting pink-footed<br />
geese Anser brachyrhynchus <strong>and</strong> barnacle geese Branta<br />
leucopsis in Jamieson L<strong>and</strong>, Greenl<strong>and</strong>. Ardea 79: 233-<br />
238.<br />
Owens, N.W. (1977). Responses of wintering brent<br />
geese to human disturbance. Wildlife 28: 5-14.<br />
Schweinsburg, E. et Wright, T.D., éd. Studies of snow<br />
geese <strong>and</strong> other waterfowl in the Northwest Territories,<br />
Yukon Territory <strong>and</strong> Alaska, 1973. Arctic Gas Biological<br />
Report Series 27.<br />
Smart, M. (1987). International conventions. Wader<br />
Study Group Bulletin. 49, Suppl. 7: 114-117.<br />
Ward., D.H., Markon, C.J. et Douglas, D.A. (1997).<br />
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Lagoon, Alaska. Aquatic Botany 58: 229-240.<br />
Ward, D.H. et Stehn, R.A. (1989). Response of brant <strong>and</strong><br />
other geese to aircraft disturbances at Izembek Lagoon,<br />
Alaska. U.S. Fish <strong>and</strong> Wildlife Service Final Report 14-12-<br />
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Ward, D.H., Stehn, R.A. et Derksen, D.V. (1994).<br />
Response of staging brant to disturbance at the Izembek<br />
Lagoon, Alaska. Wildlife Society Bulletin 22: 220-228.<br />
(( ( 55
Réactions des oiseaux<br />
marins aux stimuli acoustiques et<br />
visuels simulés d’un aéronef<br />
Professeur Lex Brown<br />
Faculté de planification environnementale<br />
Université Griffith, Brisbane 4111<br />
Australie<br />
56 )))<br />
La présente communication décrit une expérience<br />
réalisée sur le <strong>terra</strong>in en vue d’évaluer les réactions des<br />
oiseaux marins à des survols par des hélicoptères et<br />
l’importance d’un stimulus visuel par rapport à un<br />
stimulus acoustique. Une espèce d’oiseaux marins<br />
nichant sur la Gr<strong>and</strong>e Barrière en Australie a fait l’objet<br />
de cette expérience, mais ce ne sont pas tant les<br />
résultats concernant cette espèce particulière qui sont<br />
importants dans le contexte canadien, mais plutôt la<br />
façon d’aborder la technique expérimentale et<br />
l’importance de bien évaluer le stimulus et la réaction.<br />
La conclusion que le stimulus visuel semble être<br />
beaucoup plus important que le stimulus acoustique, si<br />
l’expérience peut être effectuée chez d’autres espèces,<br />
permet de faire des expériences où les survols par des<br />
aéronefs sont simulés et d’éviter quelques-uns des<br />
dilemmes éthiques liés aux expériences effectuées chez<br />
des animaux sauvages.<br />
L’auteur, A. L. Brown, a présenté en 1990 les réactions<br />
de la sterne huppée (Sterna bergii) aux stimuli<br />
acoustiques simulant des survols par un aéronef à voilure<br />
fixe (un avion à flotteurs Beaver DHC-2). Pour les<br />
expériences, des colonies d’oiseaux marins sur la Gr<strong>and</strong>e<br />
Barrière ont été exposées au bruit d’un aéronef<br />
enregistré avec des niveaux de crête de 65 dB(A) à<br />
95 dB(A). Les réactions de ces oiseaux marins ont été<br />
enregistrées sur magnétoscope et analysées par la suite<br />
pour évaluer les réactions comportementales de chaque<br />
oiseau de la colonie. Les résultats de l’essai ont révélé<br />
que les réactions maximales d’envol ou de fuite étaient<br />
limitées à des niveaux de bruit dépassant 85 dB(A).<br />
Un comportement d’exploration a été observé chez<br />
presque tous les oiseaux à tous les niveaux de bruit. Un<br />
niveau intermédiaire de réactions, un comportement<br />
d’alerte, a démontré un <strong>for</strong>t rapport positif à l’augmentation<br />
du niveau de bruit. L’expérience a été poursuivie en<br />
étudiant les réactions des oiseaux marins aux hélicoptères<br />
et leurs réactions aux stimuli visuels simulant<br />
l’approche d’un aéronef volant à basse altitude. Il fallait<br />
déterminer l’importance de l’élément visuel dans cette<br />
recherche qui est fondée sur le bruit simulé d’un aéronef<br />
pour évaluer les incidences des vols sur la faune.<br />
L’étude<br />
L’étude a été réalisée à la caye Eagle dans le passage<br />
Cairns-Cormorant du parc marin de la Gr<strong>and</strong>e Barrière.<br />
Les colonies sur cette caye n’avaient jamais été exposées<br />
à des survols par des aéronefs ou à d’autres <strong>for</strong>mes de<br />
perturbation causée par l’homme. La sterne huppée<br />
faisait l’objet de l’étude. Il s’agit d’un oiseau nicheur<br />
vivant en colonie que l’on trouve principalement dans<br />
des habitats découverts d’herbe et de végétation<br />
herbacée et qui se reproduit en gr<strong>and</strong> nombre, jusqu’à<br />
plusieurs milliers pendant les mois d’été. La femelle<br />
pond ses oeufs dans un trou creusé dans le sol<br />
(Langham et Hulsman, 1985). Parce que cette espèce<br />
niche dans des endroits découverts, il fut assez facile<br />
d’enregistrer sur magnétoscope le comportement de<br />
chaque oiseau de la colonie en vue de l’étudier.
L’observation a porté sur environ 20 à 35 oiseaux à la<br />
fois à la périphérie de la colonie. Au début de<br />
l’observation, l’incubation en était au dernier stade. Les<br />
stimuli furent contrôlés et le comportement des oiseaux<br />
a été filmé à partir d’une cachette construite à une<br />
distance de 15 à 20 mètres de la colonie.<br />
Les stimuli acoustiques étaient des enregistrements du<br />
bruit d’un hélicoptère Kiowa, effectués à diverses<br />
distances à partir d’un point d’atterrissage. L’aéronef<br />
descendait jusqu’au point d’atterrissage, s’arrêtait un court<br />
instant au sol, le moteur et le rotor tournant au ralenti,<br />
puis décollait. Cette opération simulait une activité<br />
touristique où l’on transporte des passagers à divers<br />
endroits de la Gr<strong>and</strong>e Barrière. Le Kiowa est l’équivalent<br />
militaire de l’hélicoptère Jetranger Bell, généralement<br />
utilisé pour l’activité touristique sur la Gr<strong>and</strong>e Barrière.<br />
Les enregistrements représentaient six variantes<br />
d’atterrissage où le niveau de crête du bruit se situait<br />
entre 70 dB(A) à 95 dB(A) en 5 unités d’enregistrement<br />
dB(A). Sur le <strong>terra</strong>in, ces enregistrements ont été<br />
amplifiés et repassés dans une colonne acoustique. Il<br />
n’y avait pas d’oiseaux entre le haut-parleur et la partie<br />
de la colonie sous observation. Un microphone situé<br />
dans la colonne acoustique contrôlait le niveau de bruit<br />
de chaque atterrissage pour assurer que le bon niveau<br />
de bruit était transmis. Ces bruits d’aéronef étaient<br />
superposés à un fond sonore de cris d’oiseaux de la<br />
colonie et du bruit des vagues sur le bord de la caye.<br />
Les enregistrements du bruit d’atterrissage duraient de<br />
80 à 90 secondes. Une colonie était exposée à cinq<br />
reproductions de chacune des six variantes d’atterrissage<br />
d’hélicoptère et à un stimulus témoin (non sonore) sur<br />
une période de quatre jours. À chaque reproduction, les<br />
variantes étaient produites en ordre aléatoire. Les<br />
reproductions avaient lieu à intervalles d’au moins quatre<br />
heures et de 24 heures pour la plupart. Les variantes<br />
étaient produites à intervalles d’au moins 10 minutes.<br />
La simulation du stimulus visuel d’un survol par un<br />
aéronef ne fut pas aussi complexe que celle des stimuli<br />
acoustiques. Elle fut réalisée en tirant un voyant sur un<br />
fil vers la colonie et au-dessus. Le fil était fixé à un<br />
poteau d’une hauteur de 12 m qui avait été dressé au<br />
bord de la colonie et à un point au sol à environ 60 m<br />
de la colonie, dissimulé derrière des buissons. Le voyant<br />
était tiré rapidement au sommet du poteau en enroulant<br />
le fil sur un enrouleur. Les oiseaux de la colonie<br />
apercevaient le voyant qu<strong>and</strong> il apparaissait au-dessus<br />
des buissons à quelque 40 ou 50 m de la colonie et à<br />
un angle d’environ 50 au-dessus de la ligne d’horizon.<br />
Quatre voyants de différentes grosseurs ayant la <strong>for</strong>me<br />
de l’aile et du fuselage d’un aéronef à voilure fixe ont<br />
été utilisés. Les ailes avaient une envergure de 280 mm<br />
(voyant A), de 409 mm (voyant B), de 602 mm (voyant<br />
C) et de 948 mm (voyant D). Au moment où les<br />
oiseaux de la colonie pouvaient les apercevoir, ces<br />
voyants se trouvaient à un angle sous-tendu de 0,40 à<br />
1,40 pour les oiseaux.<br />
Une colonie a été exposée à neuf reproductions de<br />
chacun des quatre voyants et à un stimulus témoin (en<br />
tirant le fil sans voyant). À chaque reproduction, les<br />
variantes étaient produites en ordre aléatoire. Les<br />
reproductions avaient lieu à intervalles d’au moins deux<br />
heures. Les variantes étaient produites à intervalles d’au<br />
moins 10 minutes. L’expérience a été effectuée sur une<br />
période de sept jours. Tous les voyants étaient tirés à la<br />
même vitesse.<br />
Observations<br />
Le comportement des oiseaux pendant l’exposition aux<br />
stimuli a été enregistré sur magnétoscope et a été noté<br />
par la suite en laboratoire. Le film a été repassé<br />
plusieurs fois et à chaque reprise, on observait le<br />
comportement d’un oiseau et on notait sa réaction la<br />
plus <strong>for</strong>te. Voici un résumé du classement des réactions<br />
(Brown, 1990):<br />
• Comportement d’exploration: tourner ou incliner la<br />
tête, avoir l’air de chercher la source de perturbation;<br />
• Comportement d’alerte: allonger le cou, se tenir droit,<br />
être tendu, changer de direction ou sautiller sur<br />
place;<br />
• Comportement de surprise ou d’évitement: essayer<br />
de s’envoler ou de fuir, battre des ailes, peut-être<br />
ab<strong>and</strong>onner momentanément les oeufs ou les<br />
oisillons;<br />
• Comportement de fuite: s’envoler, ab<strong>and</strong>onner le nid<br />
plus longtemps.<br />
(( ( 57
Il est à noter que ces comportements pourraient résulter<br />
non seulement des stimuli simulés, mais également des<br />
interactions avec les autres oiseaux de la colonie et de la<br />
présence de prédateurs. Les comportements qui pouvaient<br />
être attribués nettement à ces interactions n’ont<br />
pas été considérés et seulement les comportements qui<br />
ne pouvaient pas être attribués à ces causes ont été<br />
retenus pour l’analyse. Si une réaction qui pouvait être<br />
attribuée à l’interaction avait été observée avant une<br />
autre qui ne pouvait pas être attribuée à l’interaction ou<br />
aux prédateurs, la dernière a été exclue de l’analyse par<br />
prudence.<br />
Les résultats des cinq reproductions d’un atterrissage<br />
d’hélicoptère se trouvent à la figure 1. La figure indique<br />
le pourcentage moyen d’oiseaux qui ont manifesté une<br />
réaction comportementale particulière (ou plus <strong>for</strong>te). Il<br />
est clair que la réaction de l’oiseau dépend du niveau de<br />
bruit de l’hélicoptère au moment de l’atterrissage. Plus<br />
des trois quarts des oiseaux de la colonie ont manifesté<br />
un comportement d’exploration (ou plus) pour tous les<br />
niveaux de bruit d’hélicoptère au moment de l’atterrissage.<br />
Les comportements de fuite et de surprise (ou<br />
58 ))) plus) ont également été observés à tous les niveaux de<br />
bruit pour 16% à 36% des oiseaux de la colonie. Ces<br />
pourcentages augmentaient légèrement avec l’augmentation<br />
des niveaux de bruit. Le pourcentage d’oiseaux qui<br />
manifestaient un comportement d’alerte (ou plus)<br />
augmentait en flèche qu<strong>and</strong> on augmentait le niveau de<br />
bruit au maximum. Il y a eu de petites réactions<br />
comportementales inexpliquées au stimulus témoin, mais<br />
la réaction était toujours plus <strong>for</strong>te au stimulus de bruit<br />
qu’au stimulus témoin. Ces résultats appuient ceux de<br />
l’expérience antérieure avec un aéronef à voilure fixe<br />
c.-à-d. qu’il existe une réaction comportementale observable<br />
à tous les niveaux de bruit d’aéronef qui peuvent<br />
être entendus par-dessus les bruits de fond de la caye.<br />
Les résultats des neuf reproductions de l’expérience<br />
visuelle se trouvent à la figure 2. La figure indique le<br />
pourcentage moyen des oiseaux observés qui ont<br />
manifesté des réactions comportementales particulières à<br />
chaque voyant. (Le voyant A était le plus petit et le voyant<br />
D était le plus gros.) Il n’y a eu aucune réaction<br />
mesurable au stimulus témoin. Le voyant le plus gros<br />
(envergure de près d’un mètre) fut le seul stimulus à<br />
entraîner des réactions comportementales d’ordre<br />
supérieur dans la colonie. Par rapport aux stimuli de<br />
bruit, le comportement d’exploration (ou plus) a été<br />
observé chez beaucoup moins d’oiseaux.<br />
Examen de la question<br />
Les résultats de la simulation du bruit d’atterrissage d’un<br />
hélicoptère correspondent en général à ceux de<br />
l’expérience avec l’avion à flotteurs à voilure fixe Beaver<br />
DHC-2. Dans les deux cas, la sterne huppée a eu une<br />
réaction comportementale observable à tous les niveaux<br />
de bruit d’aéronef perceptibles par-dessus les bruits de<br />
fond. Dans le cas de la simulation du bruit d’un<br />
hélicoptère au moment de l’atterrissage, des réactions de<br />
fuite ou de surprise ont seulement été manifestées par<br />
un faible pourcentage des oiseaux de la colonie alors que<br />
dans le cas du bruit d’un aéronef à voilure fixe, ces<br />
comportements étaient limités aux niveaux supérieurs<br />
de bruit de 90 et de 95 dB(A). Il n’y a pas eu de seuil<br />
semblable en ce qui concerne le bruit simulé d’un<br />
hélicoptère. Dans l’ensemble, le bruit d’un hélicoptère au<br />
moment de l’atterrissage a généré des comportements<br />
plus prononcés de fuite ou de surprise que ne l’a fait le<br />
bruit provenant de l’aéronef à voilure fixe. Dans les deux<br />
cas, ce fut pour le comportement d’alerte (ou plus) que<br />
le rapport fut le plus frappant entre le niveau de bruit et<br />
le pourcentage d’oiseaux manifestant une réaction<br />
particulière bien que dans le cas de la simulation du bruit
d’hélicoptère, le gradient du rapport ne fût pas aussi <strong>for</strong>t<br />
que dans le cas de l’aéronef à voilure fixe.<br />
Bien que les oiseaux fussent exposés au même niveau<br />
maximal de bruit lors des deux expériences, la différence<br />
de comportement au même niveau maximal de bruit est<br />
remarquable. Il est peut-être possible d’attribuer la<br />
réaction un peu plus prononcée à des éléments<br />
différents de fréquence et de temps dans les sources de<br />
bruit. En particulier, il se peut que la variabilité des<br />
niveaux de bruit produits par un hélicoptère qu<strong>and</strong> il fait<br />
du surplace, atterrit, décolle ou qu<strong>and</strong> son moteur tourne<br />
au ralenti suscite une réaction plus prononcée chez les<br />
oiseaux que le bruit plutôt prévisible d’un aéronef à<br />
voilure fixe. Ces résultats semblent indiquer qu’une<br />
approche prudente devrait être adoptée en ce qui<br />
concerne le contrôle des mouvements d’un hélicoptère<br />
qui se déplace près des animaux.<br />
Les résultats des expériences avec le stimulus visuel<br />
semblent indiquer, au moins dans les limites des<br />
simulations effectuées, que l’élément acoustique des<br />
survols par des aéronefs près des colonies d’oiseaux<br />
marins pourrait générer des réactions comportementales<br />
plus prononcées que ne le font les éléments visuels. Il<br />
est évident qu’il y a une réaction aux stimuli visuels,<br />
mais son importance est beaucoup moindre que la<br />
réaction aux stimuli acoustiques. Ce résultat signifie que<br />
la simulation de survols par des aéronefs en repassant<br />
un enregistrement du bruit des mouvements d’un<br />
aéronef garde sa valeur malgré l’absence d’un élément<br />
visuel du stimulus. Cette conclusion a une importance<br />
considérable. Cela veut dire que, pour déterminer les<br />
limites d’utilisation des aéronefs près des animaux, il est<br />
possible de concevoir des expériences où une petite<br />
partie seulement de la colonie serait exposée à la<br />
perturbation au moyen d’une simulation du bruit plutôt<br />
que d’exposer toute la colonie en ayant recours à de<br />
vrais survols par des aéronefs. Bien sûr, il faut toujours<br />
valider au moyen d’aéronefs les conclusions obtenues au<br />
moyen de la simulation.<br />
Bibliographie<br />
Brown, A.L. (1990). Measuring the effect of aircraft<br />
noise on sea birds. <strong>Environmental</strong> International, 16,<br />
587-592.<br />
Davies, S.J.J.F. (1962). The Response of the Magpie<br />
Goose to Aerial Predators. Emu, 62, 51-55.<br />
Langham, N.P. et Hulsman, K. (1985). The breeding<br />
biology of the Crested Tern, Sterna bergii. Emu, 86,<br />
23-39.<br />
(( ( 59
PARTIE 5 - MAMMIFÈRES<br />
Incidences des vols à basse altitude sur<br />
l’activité et les migrations des caribous<br />
et leur fréquentation de l’habitat et<br />
du territoire<br />
Julie A. K. Maier<br />
Institut de biologie arctique<br />
Université de l’Alaska<br />
Fairbanks, AK, É.-U. 99775<br />
60 )))<br />
Robert G. White<br />
Institut de biologie arctique<br />
Université de l’Alaska<br />
Fairbanks, AK, É.-U. 99775<br />
Stephen M. Murphy<br />
ABR, Inc., C.P. 80410<br />
Fairbanks, AK, É.-U. 99708<br />
Michael D. Smith<br />
ABR, Inc., C.P. 80410<br />
Fairbanks, AK, É.-U. 99708<br />
À mesure que des populations humaines envahissent des<br />
habitats fauniques traditionnels, il devient très important<br />
d’évaluer les incidences des activités de l’homme sur les<br />
populations d’espèces fauniques. En Alaska, en raison<br />
des gr<strong>and</strong>es étendues non habitées, il est tentant d’y<br />
augmenter le rayon et l’intensité des vols d’entraînement<br />
militaire. Pour répondre aux préoccupations concernant<br />
l’augmentation des vols d’entraînement militaire,<br />
l’Aviation militaire américaine (USAF) a amorcé de<br />
nombreux projets de recherche afin de mieux<br />
comprendre les incidences des vols d’entraînement<br />
militaire sur la faune.<br />
À cause de différences naturelles d’activité et de<br />
migrations d’une saison à l’autre, nous avons examiné les<br />
réactions des caribous (Rangifer tar<strong>and</strong>us) aux vols à<br />
basse altitude selon les saisons pour déterminer les<br />
moments de l’année où les caribous sont vulnérables.<br />
La recherche a été effectuée à la fin de l’hiver,<br />
immédiatement après la mise bas et pendant la période<br />
des insectes en raison de l’importance de chacune de<br />
ces périodes dans le cycle annuel du caribou. La<br />
recherche avait pour objet de quantifier les réactions<br />
prolongées des caribous au bruit des avions subsoniques<br />
volant à une altitude de
Nos objectifs spécifiques étaient 1)de mesurer le bruit<br />
des vols à basse altitude auquel étaient exposés les<br />
caribous, 2)de déterminer les cycles d’activité et les<br />
migrations des caribous exposés aux vols à basse<br />
altitude, 3) d’évaluer les réactions des caribous aux<br />
survols en fonction de l’exposition au bruit et 4) de<br />
déterminer dans quelle mesure les caribous exposés aux<br />
vols à basse altitude fréquentent l’habitat et le territoire.<br />
Nous avons capturé des caribous et les avons munis d’un<br />
collier émetteur et d’un dosimètre de bruit avant le<br />
début de chaque période d’échantillonnage. Un groupe<br />
de 5 caribous, le groupe étudié, était exposé aux vols à<br />
basse altitude. Nous avons capturé 5 autres animaux, le<br />
groupe témoin, à 16 km ou plus du groupe étudié. Les<br />
animaux du groupe témoin n’étaient pas exposés aux<br />
vols à basse altitude. Tous les animaux capturés ont été<br />
munis d’un collier Wildlink équipé d’un émetteur radio<br />
VHF et d’un actographe. Nous avons également équipé<br />
d’un dosimètre de bruit les 5 animaux du groupe étudié.<br />
C’était la première fois que ce prototype de dosimètre<br />
servait à évaluer l’exposition au bruit d’animaux en<br />
liberté dans leur habitat naturel.<br />
À l’aide de l’analyse simple de la variance, nous avons<br />
analysé les incidences des vols à basse altitude sur le<br />
nombre de périodes, la durée des périodes, le temps<br />
consacré chaque jour au repos et à l’activité et la<br />
distance parcourue chaque jour par les animaux du<br />
groupe témoin par rapport à ceux du groupe étudié.<br />
Nous avons ensuite eu recours à l’analyse de régression<br />
multiple séquentielle pour déterminer si des aspects<br />
particuliers du bruit influaient sur les variables<br />
susmentionnées de l’activité et sur les déplacements<br />
quotidiens des caribous. Comme variables<br />
indépendantes, nous avons pris en considération 1) le<br />
nombre de survols où l’aéronef se trouvait à =1 km et<br />
dont le bruit était =85 dBA, 2) l’aéronef qui faisait le plus<br />
de bruit chaque jour et 3) la moyenne temporelle<br />
d’exposition au bruit pour le jour d’étude. Nous avons<br />
ensuite chargé les données de localisation des caribous<br />
dans le Système d’in<strong>for</strong>mation géographique ARC/INFO<br />
pour déterminer les incidences des survols sur la<br />
fréquentation de l’habitat et du territoire par les caribous.<br />
Les couches de localisation ont été superposées sur des<br />
grilles d’orientation, de pente, d’élévation et d’aspect<br />
accidenté et des images du satellite L<strong>and</strong>sat-TM ont été<br />
développées par le Bureau of L<strong>and</strong> Management et<br />
Ducks Unlimited, Inc. Nous avons eu recours à l’analyse<br />
de régression logistique pour faire la différence entre les<br />
caribous du groupe témoin et ceux du groupe étudié.<br />
Les caribous exposés aux survols à la fin de l’hiver ont<br />
interrompu leur période de repos et se sont accordé par<br />
la suite un plus gr<strong>and</strong> nombre de périodes de repos que<br />
les caribous non exposés aux survols (P = 0,05). Ce<br />
changement dans l’activité était lié de manière<br />
significative au nombre de survols par jour. Les caribous<br />
exposés aux survols immédiatement après la mise bas<br />
étaient plus actifs (P = 0,03), se déplaçaient plus loin<br />
(P = 0,01) et évitaient les <strong>for</strong>êts mixtes denses par<br />
comparaison avec les caribous non exposés aux survols.<br />
Les caribous exposés aux survols pendant la période des<br />
insectes réagissaient en devenant plus actifs (P = 0,01)<br />
et se déplaçaient à des endroits plus élevés, plus<br />
accidentés et rocheux.<br />
Les réactions des caribous aux vols à basse altitude<br />
étaient modérées à la fin de l’hiver, moyennes pendant<br />
la période des insectes et plus <strong>for</strong>tes immédiatement<br />
après la mise bas. Nous concluons que les femelles qui<br />
ont des petits manifestent le plus de réactions au bruit<br />
des aéronefs et que les vols à basse altitude perturbent<br />
les caribous qui ont des jeunes. Les vols d’entraînement<br />
à basse altitude devraient éviter les caribous pendant la<br />
période de mise bas et immédiatement après. De plus,<br />
les vols d’entraînement militaire devraient être limités<br />
pendant les moments de fraîcheur du jour au cours de la<br />
période des insectes, puisque c’est à ce moment que les<br />
caribous vont brouter.<br />
(( ( 61
Migration et fidélité<br />
au site des caribous des bois<br />
du troupeau des monts<br />
Red Wine relativement aux<br />
vols d’entraînement à basse<br />
altitude au Labrador<br />
Thomas S. Jung<br />
Institut pour la surveillance et la recherche environnementales<br />
Goose Bay, Labrador, A0P 1E0<br />
62 )))<br />
Colin C. Jones<br />
Institut pour la surveillance et la recherche environnementales<br />
Goose Bay, Labrador, A0P 1E0<br />
Plus de 5000 sorties d’entraînement à basse altitude ont<br />
lieu chaque année dans la zone d’entraînement militaire<br />
(ZEM) du Labrador et les incidences de ces vols sur les<br />
caribous des bois sédentaires (Rangifer tar<strong>and</strong>us) sont en<br />
général inconnues. En 1996, la ZEM a été redéfinie et en<br />
conséquence, tout le territoire du troupeau de caribous<br />
des monts Red Wine (TCMRW) a été exposé à des vols<br />
subsoniques à basse altitude. Avant 1996, environ 45%<br />
du TCMRW était exposé aux vols à basse altitude. Nous<br />
avons étudié les incidences de l’exposition de tout le<br />
territoire du TCMRW aux vols à basse altitude sur la<br />
migration et la fidélité au site des caribous des bois du<br />
TCMRW.<br />
De 1993 à 1998, des données de localisation concernant<br />
25 caribous des bois ont été recueillies au moyen de<br />
surveillance télémétrique par satellite. L’importance du<br />
domaine vital, le taux de migration, la distance<br />
parcourue, la tortuosité des sentiers et la fidélité au site<br />
ont été évaluées pour chaque animal pendant chacune<br />
des 4 saisons biologiques. La conception analytique a<br />
suivi une approche factorielle avec 2 principaux effets du<br />
traitement: saison (printemps, début de l’été, fin de<br />
l’été, automne) et configuration [avant (1993-1995) et<br />
après la nouvelle configuration de la ZEM de (1996-<br />
1998)]. Des analyses de variance à deux facteurs et des<br />
tests t à deux échantillons ont été utilisés en vue de<br />
déterminer si la saison, la nouvelle configuration et leur<br />
interaction avaient une incidence sur la migration et la<br />
fidélité au site des caribous des bois munis d’un collier<br />
de repérage à distance (n = 25) et d’un sous-échantillon<br />
de caribous (n = 7) pour lesquels des données étaient<br />
disponibles pour les périodes d’avant et d’après la<br />
nouvelle configuration.<br />
Le moment de l’année, la saison, avait une incidence<br />
importante sur la migration des caribous des bois<br />
(importance du domaine vital, taux de migration,<br />
distance parcourue; P
l’été, ce qui est typique chez les caribous des bois. La<br />
fidélité au site était plus gr<strong>and</strong>e au début de l’été, à la<br />
fin de l’été et au printemps que pendant les autres<br />
périodes du cycle annuel. La nouvelle configuration de<br />
la ZEM et donc une plus gr<strong>and</strong>e exposition des caribous<br />
des bois aux vols à basse altitude n’a eu aucune<br />
incidence sur l’importance du domaine vital, le taux de<br />
migration, la distance parcourue, la tortuosité des<br />
sentiers ou la fidélité au site (P
Gestion du bruit des aéronefs<br />
volant à basse altitude<br />
Lieutenant-colonel Maurice A. Pigeon (à la retraite)<br />
Quartier général de la Défense nationale<br />
Édifice Général Pearkes<br />
Ottawa, Ontario, K1A 0K2<br />
Jusqu’ici, les exposés ont donné un aperçu scientifique<br />
intéressant des incidences du bruit sur la faune. La<br />
présente communication aborde quelques problèmes de<br />
gestion de l’environnement devant lesquels se trouve le<br />
ministère de la Défense nationale (MDN) qu<strong>and</strong> il s’agit<br />
de prendre des mesures à l’égard du bruit lié à un<br />
entraînement aérien dynamique au-dessus d’une vaste<br />
région sauvage.<br />
Je travaille au sein d’une organisation qui s’appelle<br />
Bureau de Goose Bay et qui relève du Chef de<br />
l'état-major des <strong>for</strong>ces aériennes au Quartier général de<br />
la Défense nationale à Ottawa. Notre tâche exclusive est<br />
d’offrir des services particuliers de soutien à la gestion<br />
du programme d’entraînement des <strong>for</strong>ces militaires<br />
étrangères ici à Goose Bay. Je suis chargé du dossier de<br />
l’environnement et de celui des relations extérieures.<br />
Notre équipe travaille en étroite collaboration avec les<br />
Forces canadiennes et les <strong>for</strong>ces alliées à l’Escadre 5 de<br />
Goose Bay pour mettre en oeuvre un programme<br />
d’atténuation assez unique et complet qui vise à réduire<br />
au minimum les effets néfastes possibles du bruit des<br />
aéronefs volant à basse altitude.<br />
64 ))) PARTIE 6 - SUJETS PARTICULIERS<br />
Voici l’énoncé de notre mission: Maintenir et augmenter<br />
de façon respectueuse pour l’environnement la viabilité<br />
du programme d’entraînement des <strong>for</strong>ces alliées à Goose<br />
Bay et les avantages socio-économiques qui en résultent.<br />
au-dessus de tous les obstacles dans une zone<br />
d’entraînement militaire (ZEM) désignée. La ZEM couvre<br />
une superficie de 130000 kilomètres carrés (à peu près<br />
la superficie de l’Angleterre) et s’étend sur deux<br />
provinces de l’Est du Canada. Soixante-dix «cibles<br />
photographiques» sont disséminées un peu partout dans<br />
la ZEM; il s’agit de cibles factices qui simulent des<br />
installations ennemies. Les pilotes naviguent entre<br />
certaines cibles en utilisant l’effet de masque du <strong>terra</strong>in<br />
pour éviter la détection radar, effectuent des attaques<br />
simulées et utilisent des appareils photos de bord pour<br />
vérifier la précision de leur tir. Aucune arme réelle n’est<br />
utilisée et aucune charge externe n’est larguée nulle<br />
part, sauf dans un seul polygone de tir à blanc ayant un<br />
rayon de 4 milles marins. Une moyenne de 6000 sorties<br />
sont exécutées chaque année pendant une période<br />
d’entraînement de 30 semaines entre avril et octobre par<br />
Description de projet<br />
Le programme d’entraînement aérien à basse altitude<br />
comporte des vols à moins de 1000 pieds d’altitude et<br />
les pilotes peuvent descendre jusqu’à 100 pieds
des équipages de quatre nations alliées et quelquefois<br />
par d’autres <strong>for</strong>ces aériennes. La figure 1 montre en gras<br />
la ZEM et ses environs.<br />
Il n’y a qu’une seule communauté (Churchill Falls,<br />
800 habitants) dans la zone d’entraînement et une zone<br />
d’exclusion ayant un rayon de 10 milles marins la<br />
protège contre le bruit. Environ une douzaine de<br />
petites communautés autochtones se trouvent à quelque<br />
quarante milles ou plus du périmètre de la zone<br />
d’entraînement; les membres de ces communautés<br />
pratiquent des activités traditionnelles de chasse et de<br />
cueillette dans la zone d’entraînement à divers moments<br />
de l’année. La zone d’entraînement renferme diverses<br />
espèces menacées, naturellement rares et commercialement<br />
ou culturellement importantes jugées vulnérables au<br />
bruit. Il y a le troupeau de caribous le plus important du<br />
monde, plusieurs autres troupeaux de caribous des bois<br />
(menacés), le faucon pèlerin, le pygargue à tête blanche<br />
et l’aigle royal (naturellement rares), le balbuzard, le<br />
canard arlequin (menacé), l’orignal (vulnérable à la fin de<br />
l’hiver) et le faucon gerfaut (naturellement rare).<br />
Examen des effets environnementaux<br />
En raison de préoccupations publiques concernant les<br />
incidences possibles sur la faune et les humains, le<br />
projet a été soumis en 1985 à un examen public dans le<br />
cadre du processus fédéral d’évaluation et d’examen en<br />
matière d’environnement. En 1995, après un examen<br />
approfondi, une commission indépendante d’évaluation<br />
environnementale a publié un rapport et fait des recomm<strong>and</strong>ations<br />
au gouvernement du Canada. Suite à un<br />
examen de l’Énoncé des incidences environnementales<br />
(EIE) du MDN et à plusieurs présentations faites par des<br />
experts, des parties intéressées et le gr<strong>and</strong> public, la<br />
commission à conclu qu’il n’y avait pas gr<strong>and</strong>-chose qui<br />
confirmait que le projet avait des effets environnementaux,<br />
sociaux ou sanitaires négatifs importants. Par<br />
conséquent, elle a recomm<strong>and</strong>é de poursuivre le projet,<br />
sous réserve de conditions précises. Dans une de ses 58<br />
recomm<strong>and</strong>ations, la commission souligne la nécessité<br />
d’établir et de financer un Institut dont le conseil<br />
d’administration serait constitué de représentants du<br />
gouvernement fédéral, des gouvernements provinciaux et<br />
des administrations régionales où les groupes<br />
autochtones et les autres parties concernées seraient des<br />
partenaires de plein droit. Un comité d’examen<br />
scientifique conseillerait l’Institut en matière de<br />
recherche. Le m<strong>and</strong>at de l’Institut comprend la surveillance<br />
et la recherche sur les effets en vue de vérifier de<br />
manière indépendante les incidences du projet.<br />
La commission a accepté la proposition du MDN dans l’EIE<br />
de redéfinir la zone d’entraînement de sorte à exclure en<br />
permanence certaines zones jugées plus vulnérables en<br />
raison de la présence d’espèces importantes et de<br />
l’activité humaine. La nouvelle configuration nous a<br />
permis d’éliminer une partie assez gr<strong>and</strong>e de la ZEM et de<br />
simplifier ainsi le défi de la gestion de l’environnement.<br />
Dans la figure 1, la ligne la plus faible représente la<br />
configuration antérieure de la ZEM comme deux zones<br />
séparées qui s’étendaient au-delà des limites actuelles au<br />
nord et au sud et qui étaient reliées par des couloirs. La<br />
partie éliminée au nord était occupée en gr<strong>and</strong>e partie par<br />
les caribous de la rivière George et plus à l’est par<br />
diverses populations vulnérables de rapaces. Au sud, la<br />
partie éliminée a supprimé les vols au-dessus de zones<br />
importantes pour les communautés locales.<br />
Le bruit<br />
Manifestement, la principale préoccupation qui découle<br />
de notre activité, c’est le bruit. Pour cette raison, il est<br />
important au début de comprendre le bruit produit dans<br />
le contexte du projet, y compris la fréquence, la répartition,<br />
les niveaux et la durée. La figure 2 représente le<br />
bruit d’un survol typique enregistré sur le <strong>terra</strong>in. À la<br />
vingtième seconde du compteur, on constate une<br />
augmentation rapide du niveau de bruit jusqu’à un<br />
maximum de 107 dBA, puis une diminution un peu plus<br />
lente du niveau de bruit. Un bruit isolé de plus de<br />
70 dBA dure d’habitude treize secondes. La mise en<br />
position de l’aéronef dans son circuit pour la trajectoire<br />
de rapprochement pourrait expliquer le sommet<br />
précurseur moins important à la dixième seconde.<br />
(( ( 65
La figure 3 des mesures de vérification sur le <strong>terra</strong>in<br />
représente les niveaux de bruit à diverses distances de<br />
l’aéronef. Les mesures sont superposées sur un modèle<br />
de bruit simplifié avec des valeurs prédites qui ne tiennent<br />
pas compte de variables telles que le vent, le <strong>terra</strong>in ou<br />
les conditions atmosphériques. Ce graphique appuie des<br />
déclarations faites par d’autres conférenciers qu’un écart<br />
latéral de 1 000 mètres offre une zone tampon suffisante<br />
pour empêcher le bruit de dépasser 90 dBA, niveau sous<br />
lequel il est peu probable qu’il y ait des incidences.<br />
Comme vous le constaterez bientôt, les critères de<br />
protection imposés dans le cadre de notre projet<br />
dépassent de beaucoup la portée de cette zone tampon.<br />
66 )))<br />
Enfin, la figure 4 représente le niveau de bruit au-dessus<br />
de la ZEM, l’intensité et la répartition des trajectoires de<br />
vol pendant la période d’entraînement de 1998. Sur une<br />
période d’une moyenne de 200 jours et selon la légende<br />
indiquée, il y a moins d’un survol par jour sur plus de<br />
98% de la ZEM. Seules les zones indiquées en brun et<br />
en noir (coïncidant avec des vallées fluviales qui sont<br />
préférées pour l’effet de masque du <strong>terra</strong>in) font l’objet<br />
d’un plus gr<strong>and</strong> nombre de survols, mais pas plus que<br />
quatre par jour.<br />
Programme d’attenuation<br />
Les décisions du gouvernement prises suite aux<br />
recomm<strong>and</strong>ations de la commission précisent les<br />
responsabilités et les tâches du MDN et de l’Institut.<br />
Toutes les tâches assignées au MDN ont été<br />
opérationalisées dans les consignes d’atténuation qui<br />
donnent au MDN la responsabilité de coordination et<br />
établissent les procédures relatives aux tâches assignées<br />
par le gouvernement et celles qui proviennent de notre<br />
Programme d’atténuation des incidences environnementales<br />
qui existe depuis 1990 et est révisé chaque année.<br />
Les <strong>for</strong>ces aériennes qui s’entraînent à Goose Bay<br />
partagent les frais du programme. Étant l’autorité<br />
responsable en vertu de la Loi sur l’environnement, le<br />
MDN est seul responsable de l’établissement et de la<br />
gestion d’un programme d’atténuation approprié à son<br />
activité. Ce programme est présenté à l’Institut, aux<br />
gestionnaires des ressources fauniques et aux groupes<br />
autochtones dans le cadre de notre processus de<br />
consultation. De cette façon, nous pouvons également<br />
examiner comment nous pourrions collaborer à diverses<br />
études sur le <strong>terra</strong>in ou à des activités de surveillance<br />
pour tirer meilleur parti des ressources ou assurer un<br />
soutien mutuel en vue de réaliser des objectifs<br />
complémentaires.<br />
M. Neil St<strong>and</strong>en, spécialiste du bruit au MDN, a présenté<br />
plus tôt le concept de modélisation du bruit que nous<br />
sommes toujours en train de développer comme une<br />
approche future d’atténuation. Jusqu’ici toutefois, nous
avons essayé d’améliorer un programme élargi basé sur<br />
la surveillance et l’évitement de la faune. Le mérite de<br />
ce développement revient à major Gary Humphries qui a<br />
participé au projet au cours des dix dernières années.<br />
La séparation dans l’espace et dans le temps de l’activité<br />
arienne des zones vulnérables a été adoptée comme la<br />
méthode d’atténuation la plus pratique jusqu’à ce qu’une<br />
recherche sur les effets puisse être réalisée. Elle est<br />
basée sur le scénario le plus défavorable et appuie la<br />
déclaration de Larry Pater qu’un manque de<br />
connaissances définitives des effets exige une approche<br />
prudente. Le programme est conçu pour assurer la<br />
protection du niveau de la population de diverses<br />
espèces et est basé sur une grille de critères de<br />
restriction qui tiennent compte de la vulnérabilité<br />
saisonnière de chaque espèce. Des priorités et des<br />
normes sont appliquées d’après le genre d’activité, la<br />
sécurité, l’importance scientifique ou culturelle et la<br />
vulnérabilité perçue au bruit d’aéronef. Les tableaux sont<br />
révisés chaque année après consultation des<br />
gestionnaires de la faune et d’autres fonctionnaires<br />
provinciaux et suite aux recomm<strong>and</strong>ations de l’Institut.<br />
L’atténuation des impacts sur la faune dépend d’une<br />
série d’activités de surveillance quasi en temps réel pour<br />
recueillir des données de localisation et de densité de la<br />
population. Elle est fondée sur une combinaison de<br />
données historiques ou de données obtenues au moyen<br />
de colliers de repérage à distance, de relevés aériens,<br />
d’études sur le <strong>terra</strong>in comme le représente la figure 5.<br />
Qu<strong>and</strong> des endroits problèmes sont repérés, le survol de<br />
certains secteurs est interdit et des directives<br />
opérationnelles sont délivrées à chaque centre étranger<br />
des opérations. À partir de celles-ci, les équipages<br />
d’aéronef tracent les secteurs interdits sur leur carte en<br />
vue de les éviter lors de leur mission. Le rayon<br />
d’évitement peut varier, mais est souvent établi à<br />
2,5 milles marins (67 km2). Le MDN peut accepter une<br />
fermeture de zone d’une superficie maximale de<br />
40 000 km2 avant de prendre des mesures pour annuler<br />
des fermetures en vue d’assurer pour le programme<br />
d’entraînement au moins 90 000 km2 d’espace aérien<br />
exempt de toute restriction.<br />
Vérification de con<strong>for</strong>mité<br />
Comme étape finale du programme d’atténuation, un<br />
Programme de vérification de con<strong>for</strong>mité des trajectoires<br />
de vol est conçu pour s’assurer que l’activité aérienne est<br />
effectuée con<strong>for</strong>mément aux consignes de vol en vigueur<br />
et que les aéronefs militaires évitent les secteurs<br />
vulnérables interdits. Ce programme est particulièrement<br />
important pour l’Institut, puisqu’il doit en effectuer une<br />
vérification annuelle. L’Institut peut également se servir<br />
de l’ensemble de données pour réaliser ses activités de<br />
recherche sur les effets.<br />
Les données sur les trajectoires de vol sont transmises<br />
par les membres d’équipage après chaque mission, sont<br />
introduites dans un fichier numérique à la Base et<br />
téléchargées tous les jours au BGB à Ottawa. Chaque<br />
trajectoire de vol est reconstituée et superposée sur la<br />
carte de restriction dans un système d’in<strong>for</strong>mation<br />
géographique centralisé en vue d’une analyse d’une<br />
façon un peu plus détaillée que celle qui est représentée<br />
à la figure 6. Les résultats de ce processus révèlent un<br />
haut niveau d’observation des restrictions de la part des<br />
membres d’équipage.<br />
(( ( 67
que le MDN continue à aborder. Nous nous ef<strong>for</strong>çons<br />
d’améliorer nos mesures d’atténuation et croyons que le<br />
cadre du projet qui existe dans la ZEM de Goose Bay se<br />
prête à un programme écologiquement viable.<br />
Manifestement, le succès repose en gr<strong>and</strong>e partie sur le<br />
professionnalisme et la coopération de toutes les parties<br />
et sur l’accès à des ressources et à des compétences<br />
adéquates.<br />
Notre bureau est en train de réviser son système de<br />
gestion de l’environnement en vue d’une certification<br />
ISO 14001 au cours de la prochaine année. Cette<br />
démarche s’inscrit dans le cadre d’un engagement à<br />
l’amélioration continue dans tous les aspects de notre<br />
per<strong>for</strong>mance environnementale.<br />
Le bruit d’environnement est une question de politique<br />
gouvernementale et de santé de plus en plus importante<br />
68 ))) Remarques pour conclure<br />
Si vous voulez de plus amples renseignements sur notre<br />
programme d’entraînement et notre programme<br />
d’atténuation, je vous invite à visiter notre site Web à<br />
www.goosebay.org.
Survols et<br />
parcs nationaux<br />
Steven Opperman<br />
Service des parcs nationaux<br />
3015 S. Linley Court<br />
Denver, Colorado 80236, É.-U.<br />
Vue d’ensemble<br />
La Loi exige que le Service des parcs nationaux conserve<br />
intactes les richesses naturelles et culturelles des<br />
États-Unis, tout en laissant les visiteurs en profiter<br />
pleinement, et les bruits naturels font partie des<br />
ressources et des valeurs des parcs qui doivent être<br />
protégées. Cependant, les bruits de la nature disparaissent<br />
à un rythme alarmant, noyés par le bruit mécanique<br />
de sources diverses, dont l’une est l’aéronef. L’occasion<br />
de découvrir les bruits de la nature et des valeurs, telles<br />
que la sérénité, la tranquillité et la solitude, peut être<br />
une partie très importante de l’expérience du visiteur<br />
dans plusieurs parcs, un fait confirmé par de récents<br />
sondages au niveau national auprès de personnes qui<br />
fréquentent les parcs. L’écart gr<strong>and</strong>issant entre les<br />
attentes des visiteurs et les bruits ambiants des parcs<br />
préoccupe de plus en plus le Service des parcs<br />
nationaux. Comme le dit Chip Dennerlein, directeur de<br />
la région de l’Alaska pour la National Parks Conservation<br />
Association, l’apparence de plusieurs parcs est la même<br />
qu’il y a 200 ans, mais on entend dans très peu de parcs<br />
les bruits qu’on y entendait il y a 20 ans.<br />
Le Service des parcs nationaux participe actuellement à<br />
un projet important en vue de caractériser, documenter<br />
et protéger les paysages sonores des parcs, c’est-à-dire<br />
tous les bruits qui s’y produisent naturellement.<br />
Plusieurs parcs commencent à développer leur propre<br />
plan de gestion du paysage sonore à l’exemple de<br />
Biscayne, un parc national du sud de la Floride dont la<br />
plus gr<strong>and</strong>e partie est recouverte d’eau. Ce plan<br />
abordera tous les problèmes de bruit du parc, y compris<br />
les activités du parc, les activités des visiteurs, etc.<br />
D’autres parcs, dont le Gr<strong>and</strong> Canyon, le Zion et le<br />
Glacier, ont inscrit les survols à leur plan de gestion du<br />
paysage sonore.<br />
L’engagement du Service des parcs nationaux à la<br />
conservation du paysage sonore des parcs se manifeste<br />
par la décision toute récente de l’organisme d’établir un<br />
bureau de gestion du paysage sonore. Ce nouveau<br />
bureau sera situé à Fort Colins, Colorado, parce que la<br />
plupart des problèmes de paysage sonore sont survenus<br />
dans les régions intermédiaires des montagnes et du<br />
Pacifique de l’Ouest des États-Unis.<br />
Tourisme par avion<br />
Les vols pour touristes au-dessus des parcs est une question<br />
d’actualité depuis plus d’une douzaine d’années avec<br />
l’adoption en 1987 de la Loi de droit public 100-91, la<br />
National Parks Overflights Act. Cette loi, parrainée par le<br />
sénateur John McCain de l’Arizona suite à une collision<br />
aérienne entre deux avions d’excursion au-dessus du<br />
Gr<strong>and</strong> Canyon, a obligé le Service des parcs nationaux et<br />
la Federal Aviation Administration (FAA) à travailler<br />
ensemble au rétablissement du silence naturel au Gr<strong>and</strong><br />
Canyon. Elle obligeait également chaque organisme à<br />
soumettre un rapport au Congrès sur les incidences des<br />
survols dans le réseau des parcs nationaux. De 1987 à<br />
1996, le nombre de vols pour touristes au-dessus du<br />
Gr<strong>and</strong> Canyon est passé de 40000 à 125000 et le Service<br />
des parcs nationaux et la FAA ont estimé que nous<br />
avions perdu du <strong>terra</strong>in en ce qui concerne l’objectif du<br />
rétablissement du silence naturel. Dans le but de renverser<br />
la tendance et de progresser en ce qui concerne<br />
le m<strong>and</strong>at législatif, la FAA et le Service des parcs<br />
nationaux viennent de publier un règlement qui impose<br />
de nouvelles restrictions sur les vols pour touristes au<br />
(( ( 69
70 )))<br />
Gr<strong>and</strong> Canyon, des zones interdites plus gr<strong>and</strong>es<br />
au-dessus des sites culturels des autochtones et un<br />
plafond pour ce qui est du nombre de vols. Un élément<br />
clé du nouveau règlement est qu’il encourage les<br />
exploitants par des mesures incitatives (ex.: des<br />
itinéraires plus favorables) à se servir d’appareils plus<br />
silencieux.<br />
Bien que plusieurs projets de loi sur l’administration du<br />
tourisme par avion au-dessus des parcs aient été<br />
présentés au Congrès depuis 1987, particulièrement<br />
depuis 1994, aucune nouvelle loi à l’échelle du réseau<br />
n’a été promulguée depuis lors. Le 106e Congrès a<br />
adopté la National Parks Air Tour Management Act of<br />
2000 comme le VIIIe titre de la Reauthorization Act de la<br />
FAA (Loi de droit public 106-181), présentée par le<br />
sénateur John McCain de l’Arizona, président du comité<br />
sénatorial permanent du commerce, et le représentant<br />
John Duncan du Tennessee, président du sous-comité de<br />
la Chambre sur l’aviation, et signée par le président en<br />
avril. La nouvelle loi exige que la FAA et le Service des<br />
parcs développent un plan de gestion du tourisme par<br />
avion (PGTA) aux parcs où l’on offre des vols pour<br />
touristes. Les parcs qui offrent déjà ce service bénéficient<br />
d’une clause de droits acquis, mais ne peuvent l<br />
’étendre ou le modifier sans l’approbation du Service des<br />
parcs et de la FAA. Les nouveaux exploitants peuvent<br />
seulement commencer des activités dans un parc après<br />
avoir développé et mis en oeuvre un PGTA qui interdira<br />
peut-être tout vol pour touristes au-dessus de ce parc.<br />
Du côté administratif, en décembre 1993, le Secrétaire<br />
aux transports Federico Pena et le Secrétaire du<br />
département de l’Intérieur Bruce Babbitt ont constitué un<br />
groupe de travail interorganismes pour étudier les<br />
problèmes communs relatifs aux vols pour touristes. La<br />
priorité majeure du groupe fut de traiter les sources de<br />
difficultés les plus importantes qui étaient d’actualité<br />
comme le Gr<strong>and</strong> Canyon et les deux parcs nationaux<br />
d’Hawaii, celui de Haleakala et celui des volcans<br />
d’Hawaii.<br />
Puis, le Jour de la terre en 1996, le président Clinton<br />
publiait un décret ordonnant à tous les organismes<br />
fédéraux de participer à l’ef<strong>for</strong>t de conservation ou de<br />
rétablissement du silence naturel dans le réseau des<br />
parcs nationaux. Le décret fixait un calendrier pour la<br />
publication des règlements concernant le tourisme par<br />
avion au-dessus des parcs nationaux Gr<strong>and</strong> Canyon et<br />
Rocky Mountain et rendait obligatoire l’élaboration d’un<br />
règlement national pour les exploitants du tourisme par<br />
avion au-dessus des parcs de tout le réseau ainsi qu’un<br />
programme d’éducation du public.<br />
Pendant le printemps 1997, pour mettre en oeuvre le<br />
décret du président, la FAA et le Service des parcs ont<br />
constitué un organisme consultatif, The National Parks<br />
Overflights Working Group (NPOWG), pour rédiger un<br />
projet de règlement national pour le tourisme par avion.<br />
Les neuf membres du NPOWG, tous du secteur privé<br />
(quatre choisis par la FAA, quatre choisis par le Service<br />
des parcs et un représentant des intérêts des<br />
autochtones), ont étonné pratiquement tout le monde en<br />
arrivant à un consensus sur une procédure en vue de<br />
réglementer les vols pour touristes au-dessus des parcs.<br />
Le NPOWG a recomm<strong>and</strong>é qu’un plan de gestion du<br />
tourisme par avion (PGTA) soit élaboré pour chaque parc<br />
où l’on offre des vols pour touristes; la FAA et le Service<br />
des parcs dirigeraient conjointement un processus de<br />
planification qui assurerait la participation du public à<br />
l’élaboration du PGTA qui pourrait interdire, autoriser ou<br />
autoriser sous condition le tourisme par avion. Le<br />
NPOWG a également conseillé vivement au Congrès de<br />
clarifier l’autorité de la FAA et du Service des parcs en ce<br />
qui concerne la mise en oeuvre des recomm<strong>and</strong>ations du<br />
groupe.<br />
Les façons législatives et administratives d’aborder la<br />
réglementation du tourisme par avion au-dessus des<br />
parcs nationaux concordent parce que les projets de loi<br />
de McCain et de Duncan étaient basés sur les<br />
recomm<strong>and</strong>ations du National Parks Overflights Working<br />
Group, tout comme le projet de règlement national. La<br />
FAA et le Service des parcs sont en train de mettre au<br />
point un avis de projet de réglementation (NPRN) en vue<br />
de l’application de la nouvelle loi. Le NPRN sera publié<br />
dans le Federal Register et la période de réception des<br />
commentaires durera 60 jours. À la fin de cette période,<br />
les organismes examineront et analyseront tous les<br />
commentaires et apporteront les changements nécessaires<br />
au texte avant de publier la version finale. Les<br />
deux organismes sont également en train de développer<br />
conjointement un processus pour élaborer un plan de<br />
gestion du tourisme par avion pour chaque parc et
travaillent ensemble pour déterminer à quels parcs on<br />
devrait accorder la priorité en ce qui concerne<br />
l’élaboration d’un PGTA. L’application de la nouvelle loi<br />
sera un processus complexe et, dans plusieurs parcs, un<br />
processus controversé qui exigera l’avis du public. Bien<br />
que les deux organismes travaillent en coopération, la<br />
tâche sera compliquée par le fait que le Service des<br />
parcs et la FAA ont des missions et des cultures<br />
organisationnelles très différentes.<br />
Vols militaires à basse altitude<br />
Bien qu’on ait beaucoup moins parlé de la question des<br />
vols militaires à basse altitude au-dessus des parcs<br />
nationaux que de celle du tourisme par avion, ce sont<br />
les vols militaires à basse altitude qui risquent d’avoir<br />
des incidences sur un plus gr<strong>and</strong> nombre de parcs. Les<br />
sondages de la National Parks Conservation Association<br />
auprès des directeurs de parc ont constamment révélé<br />
que les vols militaires à basse altitude étaient un sujet<br />
de gr<strong>and</strong>e inquiétude. De fait, lors du dernier sondage,<br />
près de la moitié des quelque 378 directeurs de parc du<br />
pays ont signalé des problèmes réels ou potentiels<br />
concernant les vols militaires à basse altitude. Les<br />
possibilités que les vols militaires à basse altitude aient<br />
une incidence sur tant de parcs du réseau est l’une des<br />
principales raisons pour lesquelles le Service des parcs<br />
participe régulièrement aux réunions régionales<br />
concernant les champs de tir et l’espace aérien de la<br />
<strong>for</strong>ce aérienne.<br />
Surtout à cause de sa participation à ces réunions, le<br />
Service des parcs a établi et entretenu de très bonnes<br />
relations de travail avec l’aviation et est en train d’établir<br />
des relations semblables avec la marine. Dans le cas du<br />
parc national Joshua Tree, dans la région désertique du<br />
sud de la Cali<strong>for</strong>nie, près de Palm Springs, le Service des<br />
parcs a travaillé avec la marine et l’aviation pour<br />
déplacer la route d’entraînement de la marine. Le parc<br />
en a tiré avantage parce que la route a été déplacée à<br />
une zone où la ressource est moins vulnérable<br />
(ex.: tortue du désert) et qui est moins fréquentée par<br />
les visiteurs et la marine y a gagné parce qu’elle est en<br />
mesure de faire de l’entraînement à basse altitude<br />
au-dessus de certaines parties de la nouvelle route.<br />
L’aviation et la marine ont collaboré avec le Service des<br />
parcs en diminuant les incidences des vols au-dessus des<br />
parcs nationaux de Sequoia-Kings Canyon. De fait, le<br />
général comm<strong>and</strong>ant des opérations à la base aérienne<br />
Edwards exige maintenant que tout pilote qui prévoit<br />
survoler le parc doit en obtenir l’autorisation à l’avance.<br />
Il a recomm<strong>and</strong>é au comm<strong>and</strong>ement des <strong>for</strong>ces<br />
aériennes de ne pas autoriser des vols au-dessus du parc<br />
qui auraient lieu à moins de 18000 pieds au-dessus du<br />
sol. Le Pentagone a accepté cette recomm<strong>and</strong>ation.<br />
Le fait que le Service des parcs est le seul organisme<br />
étranger au ministère de la Défense à avoir organisé des<br />
réunions régionales, d’abord à Palm Springs en juillet<br />
1997, puis à Santa Fe en mars 1998, montre bien les<br />
bonnes relations de travail entre le Service des parcs et<br />
l’aviation. De plus, l’officier directeur des champs de tir<br />
et de l’espace aérien de l’aviation active donne des<br />
messages sur la b<strong>and</strong>e vidéo qui fait partie de la<br />
campagne de sensibilisation au silence naturel du<br />
Service des parcs.<br />
Dans le but d’élargir la base de connaissances des deux<br />
organismes et pour encourager l’identification et la<br />
résolution des problèmes au plus bas niveau possible,<br />
l’aviation et le Service des parcs sont en train de rédiger<br />
un guide sur la communication. Ils prévoient rédiger un<br />
guide pour chacune des six régions aériennes. Chaque<br />
guide fournira les points de contact et les numéros de<br />
téléphone pour chaque base ou installation et chaque<br />
parc de la région. Il renfermera également divers<br />
renseignements au sujet de chaque organisme, dont la<br />
structure organisationnelle hiérarchique; l’emplacement<br />
des parcs et des bases; les cartes de survol; les missions;<br />
les ressources; les types d’aéronefs militaires utilisés; les<br />
ressources des parcs qu’il faut protéger; les attentes des<br />
visiteurs; les réussites et un guide des termes et<br />
symboles propres à chaque organisme.<br />
Usage des aéronefs par le service<br />
des parcs er d’autres organismes<br />
Le Service national des parcs possède ou loue des<br />
aéronefs pour effectuer dans plusieurs parcs certaines<br />
missions, dont la gestion des ressources, l’entretien, la<br />
recherche et le sauvetage. Ainsi, l’usage d’aéronefs par<br />
le Service des parcs peut avoir un effet néfaste sur le<br />
paysage sonore du parc. De plus, des aéronefs d’autres<br />
organismes de gestion des terres comme le U.S. Forest<br />
Service peuvent survoler les parcs (ex.: lutter contre les<br />
(( ( 71
72 )))<br />
incendies de <strong>for</strong>êt) et des aéronefs d’autres organismes<br />
d’application de la loi comme la Drug En<strong>for</strong>cement<br />
Administration, le Federal Bureau of Investigation et le<br />
U.S. Customs Service peuvent passer dans l’espace aérien<br />
au-dessus d’un parc. La direction du Service des parcs<br />
reconnaît qu’elle doit gérer l’usage de ses aéronefs et de<br />
ceux des autres organismes et doit prévoir des fonds<br />
pour acheter ou louer des aéronefs qui sont plus<br />
silencieux. Un exemple de l’engagement du Service des<br />
parcs à ce sujet est le nouvel hélicoptère silencieux que<br />
loue le parc national Gr<strong>and</strong> Canyon à un coût beaucoup<br />
plus élevé que celui du contrat de location qu’il vient de<br />
résilier.<br />
Aviation générale<br />
Des aéronefs de l’aviation générale effectuent des vols<br />
au-dessus ou près de plusieurs parcs. Bien que ces vols<br />
puissent avoir des effets néfastes sur les parcs, dans la<br />
plupart des cas, les vols de l’aviation générale sont<br />
occasionnels plutôt que de routine et seulement<br />
quelques directeurs de parc les considèrent comme un<br />
problème important. Le Service des parcs a établi et<br />
entretient des relations de travail avec la Aircraft Owners<br />
<strong>and</strong> Pilots Association, la plus gr<strong>and</strong>e organisation de<br />
l’aviation générale aux États-Unis. Le Service des parcs<br />
essaie également de maintenir des liens de<br />
communication avec les organisations de pilotes des<br />
divers états et monte un st<strong>and</strong> chaque année au salon<br />
de l’aéronautique de Oshkosh, le plus important salon de<br />
l’aéronautique aux États-Unis.<br />
Aéroports dans ou près des parcs<br />
Les aéroports de l’aviation march<strong>and</strong>e ou générale dans<br />
certains parcs nationaux ou dans les environs peuvent<br />
avoir des incidences importantes sur le paysage sonore<br />
des parcs. Par conséquent, le Service national des<br />
parcs essaie de participer davantage au processus de<br />
planification de la FAA en ce qui concerne<br />
l’établissement ou la modernisation d’aéroports dans<br />
les parcs ou dans les environs.<br />
Des aéroports de l’aviation march<strong>and</strong>e ou générale<br />
existent déjà ou sont à l’état de projet dans plusieurs<br />
parcs du réseau des parcs nationaux. Le problème<br />
majeur est peut-être la base aérienne de Homestead, au<br />
sud de la Floride, qui a été dévastée par l’ouragan Hugo<br />
et qui est sur le point d’être transférée au comté de<br />
Dade comme solution possible lorsque l’aéroport<br />
international de Miami ne suffit pas à la tâche. Une<br />
autre question actuelle très complexe est la proposition<br />
de la FAA de prolonger les pistes à l’aéroport march<strong>and</strong><br />
qui se trouve dans le parc national Gr<strong>and</strong> Teton. Il y a<br />
également un aéroport march<strong>and</strong> juste à l’extérieur de la<br />
zone récréative nationale de Glen Canyon au sud de<br />
l’Utah. La ville de Hulett, Wyoming, près du monument<br />
national Devils Tower, a proposé la construction d’un<br />
aéroport march<strong>and</strong>; à un moment donné, il était prévu<br />
que des aéronefs décolleraient directement en direction<br />
du monument. La FAA propose aussi de prolonger les<br />
pistes à l’aéroport très fréquenté de Kahului de Maui,<br />
Hawaii, pour accueillir des aéronefs plus gros, ce qui<br />
augmenterait la possibilité d’invasion d’espèces<br />
exotiques, dont le serpent d’arbre du Guam, dans le parc<br />
national de Halaeaka. Récemment, l’établissement d’un<br />
aéroport de l’aviation march<strong>and</strong>e constitue une menace<br />
pour le parc national et la réserve naturelle de Mojave<br />
dans l’est de la Cali<strong>for</strong>nie. Des représentants officiels de<br />
l’aviation du comté de Clark, Nevada, étudient la<br />
possibilité de construire près du parc un nouvel aéroport<br />
pour décongestionner l’aéroport McCarren à Las Vegas.<br />
Dans plusieurs cas, le Service des parcs n’a pas eu<br />
l’occasion de participer utilement au processus de la FAA<br />
d’établissement ou de modernisation des aéroports de<br />
l’aviation march<strong>and</strong>e ou générale à proximité de parcs du<br />
réseau national. Il y a eu quelques exceptions, comme<br />
le parc Gr<strong>and</strong> Teton, qui a fait l’objet de discussions entre<br />
la FAA, le Service des parcs et la commission de<br />
l’aéroport ainsi qu’avec le bureau national des deux<br />
organismes parce que l’aéroport se trouve dans les<br />
limites du parc et que les employés essaient<br />
continuellement d’exprimer et de protéger les intérêts du<br />
parc. Plusieurs signes indiquent que la FAA est de plus<br />
en plus sensibilisée aux préoccupations du Service des<br />
parcs; les rapports établis par la FAA avec les<br />
coordonnateurs de survols dans les parcs dans les<br />
régions intermédiaires des montagnes et du Pacifique de<br />
l’Ouest des États-Unis en sont un exemple.
Programme d’éducation<br />
Le Service national des parcs vient de préparer une<br />
trousse éducative multimédia intitulée «La nature du<br />
bruit». Cette trousse est conçue pour éduquer les<br />
employés de parc, les visiteurs, le gr<strong>and</strong> public, les<br />
écoliers, les exploitants d’aéroport, etc. sur l’importance<br />
de conserver le paysage sonore des parcs. La direction<br />
du parc peut se servir du programme tel quel ou<br />
l’adapter pour répondre à ses besoins.<br />
Conclusion<br />
La Loi de droit public 106-181, VIIIe titre, National Parks<br />
Air Tour Management Act of 2000, traite un seul<br />
aspect – le tourisme par avion – des survols des parcs<br />
qui, à son tour, constitue un seul aspect de la gestion du<br />
paysage sonore, mais a sensibilisé le public aux ef<strong>for</strong>ts<br />
du Service des parcs pour conserver les bruits de la<br />
nature dans certains parcs du réseau national. Elle a<br />
également servi de catalyseur des ef<strong>for</strong>ts du Service des<br />
parcs pour aborder d’autres préoccupations importantes<br />
concernant le bruit mécanique provenant, par exemple,<br />
de motoneiges, d’embarcations de sports nautiques, de<br />
trains, d’autocars et de véhicules d’entretien exploités par<br />
le Service des parcs ou par des concessionnaires, etc. Le<br />
Service des parcs est en train d’élaborer des politiques<br />
de gestion, des consignes à l’intention des directeurs et<br />
d’autres lignes directrices qui compléteront le cadre<br />
réglementaire des ef<strong>for</strong>ts pour aborder les questions de<br />
gestion du paysage sonore des parcs. L’essentiel est que<br />
les visiteurs sont en droit d’attendre la tranquillité, la<br />
sérénité, la paix et la solitude dans certaines zones du<br />
parc et le Service national des parcs est résolu à<br />
continuer d’offrir cette occasion. Bien que d’autres<br />
études soient nécessaires, les études réalisées<br />
démontrent que les bruits mécaniques peuvent avoir des<br />
incidences sur certaines espèces d’animaux vivant dans<br />
les parcs nationaux.<br />
(( ( 73
Liste<br />
des délégués<br />
Prof. Lex Brown<br />
Faculté de planification environnementale<br />
Université Griffith<br />
Salle 0.21 E1 (Environment 1<br />
Building) Nathan Campus<br />
Brisbane, Queensl<strong>and</strong> 4111<br />
Australie<br />
Courriel: Lex_Brown@hotmail.com<br />
Téléphone: 61 (07) 3875-7645<br />
Télécopieur: 61 (07) 3875-6684<br />
Australie<br />
Canada<br />
74 )))<br />
David Alex<strong>and</strong>er<br />
Public Works <strong>and</strong> Government<br />
Services Canada<br />
Municipal Grants <strong>and</strong> L<strong>and</strong><br />
In<strong>for</strong>mation<br />
PO Box 2247, 1713 Bed<strong>for</strong>d Row<br />
HaliTélécopieur, NS<br />
B3J 3C9<br />
Courriel:<br />
david.alex<strong>and</strong>er@pwgsc.gc.ca<br />
Téléphone: 902-496-5252<br />
Télécopieur: 902-496-5276<br />
Wally Anderson, M.H.A.<br />
Torngat Mountains District<br />
3rd Floor, East Block, Confederation<br />
Building<br />
PO Box 8700<br />
St. John’s, NF<br />
A1B 4J6<br />
Courriel: w<strong>and</strong>erson@mail.gov.nf.ca<br />
Téléphone: 709-729-0990/0989<br />
Télécopieur: 709-729-5774<br />
Daniel Ashini<br />
Innu Nation<br />
PO Box 409<br />
Sheshatshiu, Labrador<br />
A0P 1M0<br />
dashini@innu.ca<br />
Téléphone: 709-497-8875<br />
Télécopieur: 709-497-8396<br />
Jackie Ashini<br />
General Delivery<br />
Sheshatshiu, Labrador<br />
A0P 1M0<br />
Stanley Baikie<br />
Bureau de la ville de Churchill Falls<br />
PO Box 87<br />
Churchill Falls, Labrador<br />
A0R 1A0<br />
Courriel: sbaikie@cancom.net<br />
Téléphone: 709-925-3402<br />
Télécopieur: 709-925-3384<br />
Maureen Baker<br />
Directrice administrative<br />
Institut pour la surveillance et la<br />
recherche environnementales<br />
PO Box 1859, Stn. “B”<br />
Happy Valley-Goose Bay, Labrador<br />
A0P 1E0<br />
Courriel: mbaker@cablelab.net<br />
Téléphone: 709-896-3266<br />
Télécopieur: 709-896-3076<br />
Guy Bellefleur<br />
Mamit Innuat<br />
700, Boul Laure, Bureau 208<br />
Sept-Îles, QC<br />
G4R 1Y1<br />
Courriel: innuqc@quebectel.com<br />
Site Web: www.innu.ca<br />
Gilles Champoux<br />
National Defence Headquarters<br />
Major General Pearkes Building<br />
101 Colonel By Drive<br />
Ottawa, ON<br />
K1A 0K2<br />
Courriel:<br />
gj.champoux@debbs.ndhq.dnd.ca<br />
Téléphone: 613-995-7008<br />
Télécopieur: 613-995-1031<br />
Tony Chubbs<br />
Mitigation Officer<br />
Goose Bay Office (5 Wing Goose Bay)<br />
PO Box 7002, Stn. ”A”<br />
Happy Valley-Goose Bay, Labrador<br />
A0P 1S0<br />
Courriel: techubbs@cablelab.net<br />
Téléphone: 709-896-6900 ext. 7811<br />
Télécopieur: 709-896-1909<br />
Gus Dicker<br />
PO Box 16<br />
Nain, Labrador<br />
A0P 1L0<br />
Téléphone: 709-922-2942<br />
Télécopieur: 709-922-2931
Rachel Dubois<br />
Ministère Des Affaires Indiennes<br />
10 Wellington, 8é étage<br />
Hull, QC<br />
K1A 0H4<br />
Courriel: duboisr@inac.gc.ca<br />
Téléphone: 819-953-2771<br />
Télécopieur: 819-997-5517<br />
Michael A. D. Ferguson, Ph.D.<br />
Regional Wildlife Biologist<br />
Sustainable Development<br />
Government of Nunavut<br />
Pond Inlet, NU X0A 0S0<br />
Courriel: baffbio@nunanet.com<br />
Téléphone: (867) 899-8876<br />
Télécopieur: (867) 899-8711<br />
Alain Fontaine<br />
Wildlife Biologist<br />
<strong>Institute</strong> <strong>for</strong> <strong>Environmental</strong><br />
<strong>Monitoring</strong> <strong>and</strong> Research<br />
PO Box 1859, Stn. “B”<br />
Happy Valley-Goose Bay, Labrador<br />
A0P 1E0<br />
Courriel: afontaine@cablelab.net<br />
Téléphone: 709-896-3266<br />
Télécopieur: 709-896-3076<br />
Paul Fougère<br />
Department of National Defence<br />
340 Reynolds Drive<br />
Orleans, ON<br />
K1E 1T2<br />
Courriel: p.fougere@dnd.ca<br />
Téléphone: 613-995-8714<br />
Télécopieur: 615-995-1031<br />
Ian Goudie<br />
17 Waterfowl Bridge Road<br />
St. John’s, NF<br />
A1E 1C5<br />
Courriel: igoudie@thezone.net<br />
Téléphone: 709-579-9238<br />
Télécopieur: 709-579-9244<br />
Rex Goudie<br />
Director, Labrador <strong>and</strong> Aboriginal<br />
Affairs<br />
PO Box 3014, Stn. “B”<br />
Happy Valley-Goose Bay, Labrador<br />
A0P 1E0<br />
Courriel: rgoudie@mail.gov.nf.ca<br />
Téléphone: 709-896-1780<br />
Télécopieur: 709-896-0045<br />
Site Web: www.nf.gov.ca<br />
Fred Harrington, Ph.D.<br />
Chair, Psychology Department<br />
Mount Saint Vincent University<br />
HaliTélécopieur, NS<br />
B4M 2J6<br />
Courriel: fred.harrington@msvu.ca<br />
Téléphone: 902-457-6230<br />
Télécopieur: 902-457-6455<br />
Site Web: www.msvu.ca<br />
Kevin Head<br />
Innu Nation<br />
PO Box 13<br />
Davis Inlet, Labrador<br />
A0P 1A0<br />
Courriel: khead@innu.ca<br />
Téléphone: 709-478-8943<br />
Télécopieur: 709-478-8833<br />
Site Web: www.innu.ca<br />
Rexanne Hopkins<br />
Conference Coordinator<br />
PO Box 6487<br />
Manuels, NF<br />
A1W 1L5<br />
Courriel: hopkins@nfld.com<br />
Téléphone: 709-834-7110<br />
Major Gary Humphries<br />
Goose Bay Office<br />
National Defence Headquarters<br />
General Pearkes Building<br />
Ottawa, ON<br />
K1A 0K2<br />
Courriel: ghumphries@goosebay.org<br />
Téléphone: 613-996-1787<br />
Télécopieur: 613-996-7162<br />
Jean Huot, Ph.D.<br />
Directeur<br />
Départment de biologie<br />
Pav. Alex<strong>and</strong>re -Vachon<br />
Université Laval<br />
Ste-Foy, QC G1K 7P4<br />
Courriel: jean.huot@bio.ulaval.ca<br />
Téléphone: 418-656-7954<br />
Télécopieur: 418-656-2043<br />
Bart Jack Sr.<br />
Self-Government Negotiator<br />
Innu Nation<br />
PO Box 119<br />
Sheshatshiu, Labrador<br />
A0P 1M0<br />
Téléphone: 709-497-8398<br />
Télécopieur: 709-497-8396<br />
Site Web: www.innu.ca<br />
Colin Jones<br />
Wildlife Biologist<br />
<strong>Institute</strong> <strong>for</strong> <strong>Environmental</strong><br />
<strong>Monitoring</strong> <strong>and</strong> Research<br />
PO Box 1859, Stn. “B”<br />
Happy Valley-Goose Bay, Labrador<br />
A0P 1E0<br />
Courriel: cjones@cablelab.net<br />
Téléphone: 709-896-3266<br />
Télécopieur: 709-896-3076<br />
(( ( 75
76 )))<br />
Thomas Jung<br />
Wildlife Biologist<br />
<strong>Institute</strong> <strong>for</strong> <strong>Environmental</strong><br />
<strong>Monitoring</strong> <strong>and</strong> Research<br />
PO Box 1859, Stn. “B”<br />
Happy Valley-Goose Bay, Labrador<br />
A0P 1E0<br />
Courriel: tjung@cablelab.net<br />
Téléphone: 709-896-3266<br />
Télécopieur: 709-896-3076<br />
Jean-Baptiste Lalo<br />
Conseil des Innu de Unamen Shipu<br />
La Romaine, Québec GOG 1M0<br />
Courriel: 1mark@globetrotter.net<br />
Téléphone: 418-229-2917<br />
Télécopieur: 418-229-2921<br />
Chef Marcel Lalo<br />
Conceil Des Innu de Pakua Shipi<br />
C.P. Pakua Shipi, QC G0G 2R0<br />
Courriel: elalo@globetrotter.net<br />
Louis LaPierre, Ph.D.<br />
Chair<br />
<strong>Institute</strong> <strong>for</strong> <strong>Environmental</strong><br />
<strong>Monitoring</strong> <strong>and</strong> Research<br />
PO Box 1722<br />
Moncton, NB E1C 9X5<br />
Courriel: lapierl@umoncton.ca<br />
Téléphone: 506-863-2056<br />
Télécopieur: 506-863-2000<br />
Hilda Letemplier<br />
Central Labrador Economic<br />
Development Board<br />
PO Box 390, Stn.”B”<br />
Happy Valley-Goose Bay, Labrador<br />
A0P 1E0<br />
Courriel: northoxy@cancom.net<br />
Téléphone: 709-896-0529<br />
Télécopieur: 709-896-0530<br />
Site Web: www.centrallabrador.nf.ca<br />
Patricia Loder, P.Ag<br />
Industrial Technology Advisor –<br />
Labrador<br />
PO Box 1720, Stn. “B”<br />
Happy Valley-Goose Bay, Labrador<br />
A0P 1E0<br />
Courriel: patricia.loder@nrc.ca<br />
Téléphone: 709-896-6347<br />
Télécopieur: 709-896-9533<br />
Dan MacKenzie<br />
Senior Analyst<br />
Executive Council –<br />
Intergovernmental Affairs Secretariat<br />
PO Box 8700<br />
St. John’s, NF<br />
A1B 4J6<br />
Courriel: danm@mail.gov.nf.ca<br />
Téléphone: 709-729-2980<br />
Télécopieur: 709-729-5038<br />
Site Web: www.gov.nf.ca<br />
András Mák<br />
1111, ave de Bourlamaque<br />
Québec, Québec<br />
G1R 2P4<br />
Courriel: amak@globetrotter.net<br />
Téléphone: 418-522-0828<br />
Télécopieur: 418-522-6316<br />
Site Web: www.innu.ca<br />
Jean-Baptiste Malleck<br />
Conseil des Innu de Pakua Shipi<br />
C.P. 178<br />
Pakua Shipi, QC G0G 2R0<br />
Chef Léo Mark<br />
Conseil des Innu de Unamen Shipu<br />
La Romaine, QC G0G 1M0<br />
E-mail: 1mark@globetrotter.net<br />
Téléphone: 418-229-2917<br />
Télécopieur: 418-229-2921<br />
William Pierre Mark<br />
Conseil des Innu de Unamen Shipu<br />
La Romaine, Québec G0G 1M0<br />
Courriel: 1mark@globetrotter<br />
Téléphone: 418-229-2917<br />
Télécopieur: 418-229-2921<br />
Brigitte Masella<br />
Paul F. Wilkinson <strong>and</strong> Associates<br />
5800, ave. Monkl<strong>and</strong>, 2e étage<br />
Montréal, QC<br />
H4A 1G1<br />
Courriel: masella@wilkinson.ca<br />
Téléphone: 514-482-6887<br />
Télécopieur: 514-482-0036<br />
Col. Paul McCabe<br />
Wing Comm<strong>and</strong>er, 5 Wing Goose<br />
Bay<br />
PO Box 7002, Stn. “A”<br />
Happy Valley-Goose Bay, Labrador<br />
A0P 1S0<br />
Courriel: hq@hvgb.net<br />
Téléphone: 709-896-6900 ext. 7200<br />
Télécopieur: 709-896-6997<br />
Arm<strong>and</strong> McKenzie<br />
Mamit Innuat<br />
700 Boul. Laure, Bureau 208<br />
Sept-Îles, Québec<br />
G4R 1Y1<br />
Courriel: amck@quebectel.com<br />
Téléphone: 418-968-4890<br />
Télécopieur: 418-968-2370<br />
Ben Michel<br />
L<strong>and</strong>s Rights Negotiator<br />
Innu Nation<br />
PO Box 119<br />
Sheshatshiu, Labrador<br />
A0P 1M0<br />
Courriel: bmichel@innu.ca<br />
Téléphone: 709-497-838-98<br />
Télécopieur: 709-497-8396<br />
Site Web: www.innu.ca
Jérôme Mollen<br />
Conseil des Innu d’Ekuanitshit<br />
28 rue Manitou<br />
C.P. 319<br />
Mingan, QC G0G 1V0<br />
Vincent Napish<br />
Conseil des Innu d’Ekuanitshit<br />
28 rue Manitou<br />
C.P. 319<br />
Mingan, QC G0G 1V0<br />
Lieutenant Colonel Koen Nobbe<br />
Wing Comm<strong>and</strong>er – Royal<br />
Netherl<strong>and</strong>s Air Force<br />
PO Box 355, Stn. “A”<br />
Goose Bay, Labrador<br />
A0P 1S0<br />
Courriel: rnlaf@hvgb.net<br />
Téléphone: 709-896-6900 ext. 6400<br />
Télécopieur: 709-896-6403<br />
Judy O’Dell<br />
Deputy Mayor, Town of Happy<br />
Valley-Goose Bay<br />
PO Box 40, Stn. “B”<br />
Happy Valley-Goose Bay, Labrador<br />
A0P 1E0<br />
Courriel: jaodell@yahoo.com<br />
Téléphone: 709-896-3321<br />
Télécopieur: 709-896-9454<br />
Site Web: www.happyvalley-goosebay.com<br />
Stanley Oliver<br />
Executive Assistant to the Minister<br />
Ernest McLean<br />
PO Box 719, Stn. “B”<br />
Happy Valley-Goose Bay, Labrador<br />
A0P 1E0<br />
Courriel: soliver@cablelab.net<br />
Téléphone: 709-896-3099<br />
Télécopieur: 709-896-8461<br />
Keith Oram<br />
Jacques Whit<strong>for</strong>d Environment Ltd.<br />
PO Box 274, Stn. “C”<br />
Happy Valley-Goose Bay, Labrador<br />
A0P 1C0<br />
Courriel:<br />
koram@jacqueswhit<strong>for</strong>d.com<br />
Téléphone: 709-896-5860<br />
Télécopieur: 709-896-5863<br />
Robert Otto<br />
Senior Wildlife Biologist (Labrador)<br />
Inl<strong>and</strong> Fish <strong>and</strong> Wildlife Division<br />
Department of Forest Resources <strong>and</strong><br />
Agrifoods<br />
PO Box 3014, Stn. “B”<br />
Happy Valley-Goose Bay, Labrador<br />
A0P 1E0<br />
Courriel: robotto@cablelab.net<br />
Téléphone: 709-896-5107<br />
Télécopieur: 709-896-0188<br />
Donna Paddon<br />
Assistant to the President<br />
Innu Nation<br />
PO Box 119<br />
Sheshatshiu, Labrador<br />
A0P 1M0<br />
Courriel: dpaddon@innu.ca<br />
Téléphone: 709-497-8398<br />
Télécopieur: 709-497-8396<br />
Site Web: www.innu.ca<br />
Gerry Parker<br />
Canadian Wildlife Service<br />
PO Box 6227, 17 Waterfowl Lane<br />
Sackville, NB<br />
E4L 1G6<br />
Courriel: gerry.parker@ec.gc.ca<br />
Téléphone: 506-364-5045<br />
Télécopieur: 506-364-5062<br />
Tony Parr<br />
GIS Specialist<br />
<strong>Institute</strong> <strong>for</strong> <strong>Environmental</strong><br />
<strong>Monitoring</strong> <strong>and</strong> Research<br />
PO Box 1859, Stn. “B”<br />
Happy Valley-Goose Bay, Labrador<br />
A0P 1E0<br />
Courriel: tparr@cablelab.net<br />
Téléphone: 709-896-3266<br />
Télécopieur: 709-896-3076<br />
Dennis Peck<br />
Economic Development Officer<br />
Town of Happy Valley-Goose Bay<br />
PO Box 40, Stn. “B”<br />
Happy Valley-Goose Bay, Labrador<br />
A0P 1E0<br />
Courriel: development@happyvalleygoosebay.com<br />
Téléphone: 709-896-5427<br />
Télécopieur: 709-896-9454<br />
Site Web: www.happyvalley-goosebay.com<br />
Chef Jean-Charles Piétacho<br />
Conseil des Innu d’Ekuanitshit<br />
28 rue Manitou<br />
C.P. 319<br />
Mingan, QC G0G 1V0<br />
Courriel: jpetahu@ekuanitshit.qc.ca<br />
Philippe Piétacho<br />
Conseil des Innu d’Ekuanitshit<br />
28 rue Manitou<br />
C.P. 319<br />
Mingan, QC G0G 1V0<br />
(( ( 77
78 )))<br />
Peter Penashue<br />
President<br />
Innu Nation<br />
PO Box 119<br />
Sheshatshiu, Labrador<br />
A0P 1M0<br />
Courriel: utshimau@innu.ca<br />
Téléphone: 709-497-8398<br />
Télécopieur: 709-497-8396<br />
Site Web: www.innu.ca<br />
Lieutenant Colonel (Ret’d) Maurice<br />
Pigeon<br />
Goose Bay Office<br />
National Defence Headquarters<br />
General Pearkes Building<br />
Ottawa, ON<br />
K1A 0K2<br />
Courriel: mpigeon@goosebay.org<br />
Téléphone: 613-992-8463<br />
Télécopieur: 613-996-7162<br />
Daniel Poker<br />
Mushuau B<strong>and</strong> Council<br />
PO Box 107<br />
Davis Inlet, Labrador<br />
A0P 1A0<br />
Téléphone: 709-478-8827<br />
Télécopieur: 709-478-8936<br />
Sarah Proceviat<br />
Large Mammal Research Center (Dr.<br />
F.F. Mallory)<br />
Dept. of Biology<br />
Laurentian University<br />
935 Ramsey Lake Road<br />
Sudbury, ON<br />
P3E 2C6<br />
Courriel: sarah.p@sympatico.ca<br />
Téléphone: 705-675-1151 ext. 2290<br />
Télécopieur: 705-675-4859<br />
Cynthia Pye<br />
Program Coordinator<br />
Labrador Métis Nation<br />
PO Box 2164, Stn.”B”<br />
Happy Valley-Goose Bay, Labrador<br />
A0P 1E0<br />
Courriel: labmetis@hvgb.net<br />
Téléphone: 709-896-0592<br />
Télécopieur: 709-896-0594<br />
Chief Paul Rich<br />
Sheshatshiu B<strong>and</strong> Council<br />
PO Box 160<br />
Sheshatshiu, Labrador<br />
A0P 1M0<br />
Courriel: chiefprich@nf.aibn.com<br />
Téléphone: 709-497-8522<br />
Télécopieur: 709-497-8757<br />
Judy Rowell<br />
PO Box 70<br />
Nain, Labrador<br />
A0P 1L0<br />
Courriel: jrowell@nunatsiavut.com<br />
Téléphone: 709-922-2942<br />
Télécopieur: 709-922- 2931<br />
Carter Russell<br />
Manager<br />
Labrador Métis Nation<br />
PO Box 2164, Stn.”B”<br />
Happy Valley-Goose Bay, Labrador<br />
A0P 1E0<br />
Courriel: labmetis@hvgb.net<br />
Téléphone: 709-896-0592<br />
Télécopieur: 709-896-0594<br />
Jim Schaefer, Ph.D.<br />
Trent University<br />
Peterborough, ON<br />
K9J 7B8<br />
Courriel: jschaefer@trentu.ca<br />
Téléphone: 705-748-1378<br />
Télécopieur: 705-748-1378<br />
Brent Sellars<br />
Newfoundl<strong>and</strong> <strong>and</strong> Labrador Hydro<br />
PO Box 12400<br />
St. John’s, NF<br />
A1B 4K7<br />
Courriel: bsellars@nlh.nf.ca<br />
Téléphone: 709-737-1764<br />
Télécopieur: 709-737-7777<br />
Jack Selma<br />
General Delivery<br />
Sheshatshiu, Labrador<br />
A0P 1M0<br />
Téléphone: 709-497-8398<br />
Télécopieur: 709-497-8396<br />
Neil St<strong>and</strong>en<br />
3266 Kodiak Street<br />
Ottawa, ON<br />
K1V 7S8<br />
Courriel: st<strong>and</strong>en.ual@sympatico.ca<br />
Téléphone: 613-521-4251<br />
Télécopieur: 613-523-8408<br />
Jason Stevenson<br />
Large Mammal Research Center (Dr.<br />
F.F. Mallory)<br />
Dept. of Biology<br />
Laurentian University<br />
935 Ramsey Lake Road<br />
Sudbury, ON<br />
P3E 2C6<br />
Téléphone: 705-675-1151 ext. 2290<br />
Télécopieur: 705-675-4859<br />
Robyn Stevenson<br />
Large Mammal Research Center (Dr.<br />
F.F. Mallory)<br />
Dept. of Biology<br />
Laurentian University<br />
935 Ramsey Lake Road<br />
Sudbury, ON<br />
P3E 2C6<br />
Téléphone: 705-675-1151 ext. 2290<br />
Télécopieur: 705-675-4859
Anne Storey, Ph.D.<br />
Department of Psychology<br />
Memorial University of<br />
Newfoundl<strong>and</strong><br />
St. John’s, NF<br />
A1B 3X9<br />
Courriel: astorey@play.psych.mun.ca<br />
Téléphone: 709-737-7665<br />
Télécopieur: 709-737-2430<br />
Site Web: www.mun.ca<br />
Peter Thomas<br />
Environment Canada<br />
6 Bruce Street<br />
Donovans Industrial Park<br />
Mount Pearl, NF A1N 4T3<br />
Courriel: peter.thomas@ec.gc.ca<br />
Téléphone: (709) 772-4297<br />
Télécopieur: (709) 772-5097<br />
Perry Trimper<br />
Jacques Whit<strong>for</strong>d Environment Ltd.<br />
P.O. Box 274, Station "C"<br />
Happy Valley-Goose Bay Labrador,<br />
NF<br />
A0P 1C0<br />
Courriel:<br />
ptrimper@jacqueswhit<strong>for</strong>d.com<br />
Téléphone: 709-896-5860<br />
Télécopieur: 709-896-5863<br />
Lieutenant Colonel Tubi<br />
Wing Comm<strong>and</strong>er – Italian Air Force<br />
PO Box 7002, Stn. “A”<br />
Goose Bay, Labrador<br />
A0P 1S0<br />
Téléphone: 709-896-6900 ext.<br />
7719/7080<br />
Télécopieur: 709-896-1948<br />
Bruce Turner<br />
Head, NF-LAB Wildlife Conservation<br />
Section<br />
Environment Canada, Environment<br />
Conservation Branch<br />
Canadian Wildlife Service<br />
6 Bruce Street<br />
Mount Pearl, NF<br />
A1N 4T3<br />
Courriel: bruce.turner@ec.gc.ca<br />
Téléphone: 709-772-3278<br />
Télécopieur: 709-772-5097<br />
Natasha Voisey<br />
Administrative Assistant<br />
<strong>Institute</strong> <strong>for</strong> <strong>Environmental</strong><br />
<strong>Monitoring</strong> <strong>and</strong> Research<br />
PO Box 1859, Stn. “B”<br />
Happy Valley-Goose Bay, Labrador<br />
A0P 1E0<br />
Courriel: iemr@hvgb.net<br />
Téléphone: 709-896-3266<br />
Télécopieur: 709-896-3076<br />
Ron Webb<br />
PO Box 99<br />
Nain, Labrador<br />
A0P 1L0<br />
Téléphone: 709-922-2942<br />
Télécopieur: 709-922-2931<br />
Jonathan Wiersma<br />
Large Mammal Research Center (Dr.<br />
F.F. Mallory)<br />
Dept. of Biology<br />
Laurentian University<br />
935 Ramsey Lake Road<br />
Sudbury, ON<br />
P3E 2C6<br />
Courriel: jh_wiersma@hotmail.com<br />
Téléphone: 705-675-1151 ext. 2290<br />
Télécopieur: 705-675-4859<br />
Wing Comm<strong>and</strong>er R.D. Wright<br />
Royal Air Force Unit<br />
PO Box 907, Stn. “A”<br />
Goose Bay, Labrador<br />
A0P 1S0<br />
Courriel:<br />
admin.rafu_goosebay@cablelab.net<br />
Téléphone: 709-896-6900 ext. 6800<br />
Télécopieur: 709-896-6806<br />
États-Unis<br />
Ann E. Bowles, Ph.D.<br />
Senior Research Biologist<br />
Hubbs-Sea World Research <strong>Institute</strong><br />
2595 Ingraham Street<br />
San Diego, CA 92019<br />
Courriel: annb1@san.rr.com<br />
Téléphone: 619-226-3870<br />
Télécopieur: 619-226-3944<br />
W. James Fleming, Ph.D.<br />
U.S. Geological Survey<br />
Biological Resources Division<br />
12201 Sunrise Valley, Mailstop 300<br />
Reston, Virginia 21092<br />
Courriel: jim_fleming@usgs.gov<br />
Téléphone: 703-648-4261<br />
Télécopieur: 703-648-4269<br />
Garth Hengen, Ph.D.<br />
Chief Executive Officer<br />
Industrial Hearing Health Associates,<br />
Inc.<br />
19 Midstate Drive, Suite 220<br />
Auburn, MA 01501<br />
Courriel: garthhengen@industrialhearing.com<br />
Téléphone: 508-832-8484<br />
Télécopieur: 508-832-3199<br />
(( ( 79
80 )))<br />
Martha Hengen, B.A.<br />
Controller<br />
Industrial Hearing Health Associates,<br />
Inc.<br />
19 Midstate Drive, Suite 220<br />
Auburn, MA 01501<br />
Courriel: mardyhengen@industrialhearing.com<br />
Téléphone: 508-832-8484<br />
Télécopieur: 508-832-3199<br />
Robert J. Henke<br />
Science Applications International<br />
Corporation (SAIC)<br />
8100 Shaffer parkway; Suite 100<br />
Littleton, Colorado 80127<br />
Courriel: henker@saic.com<br />
Téléphone: 720-981-2414<br />
Télécopieur: 720-981-7488<br />
Barbara Hunsaker<br />
11458 Meadow Creek Road<br />
El Cajon, CA 92020<br />
USA<br />
Courriel: bhunsaker2@juno.com<br />
Téléphone: 619 444-4211<br />
Don Hunsaker, Ph.D.<br />
Hubbs Sea World Research <strong>Institute</strong><br />
2595 Ingraham St.<br />
San Diego, CA 92109<br />
USA<br />
Courriel: dhunsak@hswri.org<br />
Téléphone: 619 444-4211<br />
Télécopieur: (619)-588-7408<br />
Julie Maier, Ph.D.<br />
<strong>Institute</strong> of Arctic Biology<br />
University of Alaska Fairbanks<br />
Fairbanks, AK 99775<br />
Courriel: ftjak@uaf.edu<br />
Téléphone: 907-474-7172<br />
Télécopieur: 907-474-6967<br />
Mark Miller<br />
336 S. Garfield Ave.<br />
Schuylkill Haven, PA 17972<br />
Courriel:<br />
mark_w_miller@hotmail.com<br />
Téléphone: 570-385-3387<br />
Stephen Murphy<br />
ABR Inc. -- <strong>Environmental</strong> Research<br />
<strong>and</strong> Services<br />
PO Box 80410<br />
Fairbanks, AK 99708, USA<br />
Courriel: smurphy@abrinc.com<br />
Téléphone: (907) 455-6778<br />
Télécopieur: (907) 455-6781<br />
Stephen M. Oppermann<br />
3015 S. Linley Court<br />
Denver, Colorado 80236<br />
Téléphone: (303) 922-7409<br />
Télécopieur: (303) 922-5290<br />
Courriel: opie89@hotmail.com<br />
Courriel: steve_oppermann@nps.gov<br />
Larry Pater, Ph.D.<br />
Project Leader <strong>for</strong> Military Noise<br />
Management<br />
US Army Corps of Engineers<br />
Engineer Research <strong>and</strong> Development<br />
Center (ERDC)<br />
Construction Engineering Research<br />
Lab (CERL)<br />
2902 Farber Drive<br />
Champaign, Illinois 61821<br />
Courriel: l-pater@cecer.army.mil<br />
Téléphone: (217) 373-7253 or 1-<br />
800-USACERL ext. 7253<br />
Télécopieur: 217-373-7251<br />
Site Web: www.cecer.army.mil<br />
Jackie Smith<br />
Natural Resources Branch<br />
Naval Air Station<br />
22541 Johnson Road<br />
Patuxent River, MD 20670-1700<br />
Courriel: smithjc@navair.navy.mil<br />
Téléphone: 301-757-0007<br />
Télécopieur: 301-757-1889<br />
David Ward<br />
US Geological Survey<br />
Alaska Biological Sciences Center<br />
1011 E. Tudor Rd.<br />
Anchorage, Alaska 99053<br />
United States of America<br />
Courriel: david_ward@usgs.gov<br />
Téléphone: 907-786-3525<br />
Télécopieur: 907-786-3636<br />
Thomas Wright<br />
1314 Harwood St. SE<br />
Code 20<br />
Washington Navy Yard<br />
Washington, DC 20374<br />
Courriel:<br />
wrightta@efaches.navfac.navy.mil<br />
Téléphone: 202-685-3447<br />
Télécopieur: 202-685-3350
Note<br />
Les présentations suivantes furent faites lors de la conférence, mais aucun résumé ou document n’a été soumis dans le<br />
but d’être publié dans ce compte rendu :<br />
Les effets du bruit provenant des aéronefs sur les animaux : approches et principes généraux<br />
Ann Bowles, Institut de recherche Hubbs Sea World, É.-U.<br />
Effets du bruit sur les animaux : un bilan de recherche<br />
Ann Bowles, Institut de recherche Hubbs Sea World, É.-U.<br />
(( ( 81
82 )))<br />
Photos
Terra Borealis<br />
Terra Borealis publie les résultats des travaux scientifiques menés par ou en collaboration avec l’Institut pour la<br />
surveillance et la recherche environnementales, tels les actes de colloques, les monographies, les essais ou les thèses.<br />
Tous les manuscrits soumis pour publication sont évalués par le comité d’examen scientifique de l’Institut. Les<br />
dem<strong>and</strong>es de renseignements sur les politiques éditoriales doivent être adressées à :<br />
Institut pour la surveillance et la recherche environnementales<br />
Case postale 1859, Succ. B<br />
Happy Valley - Goose Bay<br />
Labrador, Terre-Neuve<br />
A0P 1E0<br />
Téléphone : (709) 896-3266<br />
Télécopieur : (709) 896-3076<br />
Courriel : iemr@hvgb.net
TERRA BOREALIS<br />
Institut pour la<br />
surveillance et la recherche<br />
environnementale<br />
©2001<br />
TERRA BOREALIS