Télécharger le n°236 (Novembre 2012) - Saint-Priest

16 Saint-Priest
Dossier
Lieu de ressources accessible
à tous, le Bureau information
jeunesse accueille aujourd’hui,
grâce à un nouvel espace, diverses
formes d’événements pour les
jeunes : expos, forum, cafés
citoyens, miniconcerts, ou encore
café slam, comme ici lors du
festival Nourritures urbaines en mai
dernier, concourant à l’animation
du lieu.
« Pour un jeune, faire le
choix d’intégrer le CMJ,
c’est reconnaître qu’il
est bien dans sa peau et
dans sa ville. »
••• avec les autres structures de la ville. Le café slam
en est un bon exemple.
La Ville va signer ce mois la Charte Soléo pour la
jeunesse. Qu’est-ce que cela implique
Elle permet de réaffirmer notre politique en direction
des jeunes. Elle nous inscrit sur le territoire national
avec la Pépinière 15-25. C’est une sorte de label, une
reconnaissance de l’action que nous menons pour les
jeunes. Ça nous apporte surtout un réseau, on ne travaille
pas en vase clos.
L’éducation à la citoyenneté fait aussi partie de
vos objectifs. Quel bilan dressez-vous du conseil
municipal des jeunes
La plus belle évolution est de voir les jeunes élus s’installer
en salle du conseil municipal sans faire valoir
qu’ils viennent de tel ou tel collège, ce qui était loin
d’être le cas au début, l’appartenance à un quartier
était très marquée. C’est là un beau défi que l’on
a relevé en terme de vivre ensemble. Le CMJ est un
engagement de deux ans, ce qui est très important
pour des jeunes de 14 ans. On constate que tous s’y
tiennent. Ils ont l’envie d’apprendre, de découvrir la
façon de prendre des décisions, d’accepter les idées
des autres, de défendre leurs projets. Pour un jeune,
faire le choix d’intégrer le CMJ, c’est reconnaître qu’il
est bien dans sa peau et dans sa ville.
Quelles perspectives
Reconnaître le jeune comme citoyen à part entière de
cette ville. Non pas développer la citoyenneté, mais la
reconnaître, pour qu’il se sente solide avant d’entrer
dans sa vie d’adulte. C’est notre devoir de reconnaître
tous les habitants de la ville. Il y a beaucoup de diversité.
Quand on devient majeur, on a des devoirs mais
aussi des droits. Notre rôle est de favoriser ce passage.
Parole d’expert
« Le jeune réalise et se réalise »
Ridha Ferjani, psychologue-clinicien, explique en quoi accompagner un jeune à réaliser
un projet l’aide à se construire et contribue à avoir une plus grande confiance en soi.
On voit que le vécu de certains jeunes, et particulièrement de ceux issus des quartiers défavorisés, est lié à
des sentiments d’exclusion sociale, d’échecs répétés (scolaire et social), de difficultés d’ancrage identitaire.
On comprend alors qu’il est important de valoriser ces jeunes à travers l’accompagnement des projets. D'autant
plus que cela contribue à prévenir l’émergence de conduites à risque et le recours au repli communautaire.
Cette valorisation a en effet un double intérêt.
Sur le plan individuel et narcissique, elle permet au jeune de restaurer et / ou confirmer l’estime de soi et la
confiance en soi, de découvrir ou de redécouvrir ce dont on est capable.
Sur le plan collectif et social, cette valorisation développe le sentiment d’une participation citoyenne et d’une
production socialisée, utile et partagée.
Enfin, on peut dire qu’à travers la réalisation de projets, le jeune, d’une certaine façon « se réalise »
et « réalise » : il est capable d’être (de s’inscrire dans une action collective), et de faire (de produire).