Suivi <strong>de</strong>s restaurations Afin <strong>de</strong> recueillir <strong>de</strong>s retours d’expéri<strong>en</strong>ces <strong>de</strong> ces restaurations et <strong>de</strong> juger <strong>de</strong> leurs efficacités et leurs limites, il est indisp<strong>en</strong>sable que les réouvertures <strong>de</strong> cours d’eau soi<strong>en</strong>t suivies. En fonction <strong>de</strong>s moy<strong>en</strong>s mis à disposition et <strong>de</strong>s <strong>en</strong>jeux, il pourra être mis <strong>en</strong> place un suivi : Minimum : suivi photographique. Intermédiaire : suivi hydromorphologique et biologique. Complet : suivi hydromorphologique, biologique, chimique et sociologique. Suivi photographique : Les clichés seront pris avant, p<strong>en</strong>dant et après travaux. P<strong>en</strong>dant la phase post-restauration <strong>de</strong>s photographies seront prises <strong>de</strong>ux fois par an p<strong>en</strong>dant 5 ans, <strong>de</strong> préfér<strong>en</strong>ce <strong>en</strong> pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> pluie et d’étiage. Les images <strong>de</strong>vront retranscrire les évolutions <strong>de</strong> tracé, <strong>de</strong> végétation rivulaire, <strong>de</strong> gabarit du lit, <strong>de</strong> granulométrie, <strong>de</strong> faciès d’écoulem<strong>en</strong>t et év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> faune et flore prés<strong>en</strong>te. Suivi hydromorphologique : La restauration prés<strong>en</strong>tée ici se base sur un sous-dim<strong>en</strong>sionnem<strong>en</strong>t du cours d’eau afin <strong>de</strong> lui permettre <strong>de</strong> retrouver son gabarit d’origine, conforme à sa puissance spécifique. L’hydromorphologie du cours d’eau est donc am<strong>en</strong>ée à fortem<strong>en</strong>t évoluer et il serait intéressant d’avoir un retour d’expéri<strong>en</strong>ce quantifié sur ces changem<strong>en</strong>ts. Le suivi se fera avant travaux et 1 an, 3 ans, 5 ans après restauration. Le protocole est le suivant* : - 3 stations à l’amont et 3 à l’aval - Paramètres hydromorphologiques mesurés : Hauteur et largeur pleins bords, hauteur et largeur mouillées, sinuosité, granulométrie, p<strong>en</strong>te, température, pH, conductivité - Temps <strong>de</strong> réalisation : <strong>en</strong>tre une <strong>de</strong>mi-heure et une heure par station à <strong>de</strong>ux personnes Suivi biologique : A réaliser avant travaux et 1 an, 3 ans, 5 ans après restauration : - IBGN <strong>en</strong> amont et <strong>en</strong> aval : cet indice n’est pas adapté aux cours d’eau <strong>en</strong> tête <strong>de</strong> <strong>bassin</strong> et la note qui <strong>en</strong> résulte ne <strong>de</strong>vra pas être prise <strong>en</strong> compte pour qualifier l’état du milieu. Cet indice sert uniquem<strong>en</strong>t ici à mettre <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce les évolutions <strong>de</strong> structure et d’abondance <strong>de</strong>s populations <strong>de</strong> macroinvertébrés avant et après restauration. Pêche électrique <strong>en</strong> amont et <strong>en</strong> aval <strong>de</strong> la section à restaurer afin <strong>de</strong> comparer les situations avant et après restauration. Remarque : tous les cours d’eau <strong>en</strong> tête <strong>de</strong> <strong>bassin</strong> n’abrit<strong>en</strong>t pas systématiquem<strong>en</strong>t d’espèces piscicoles. Les bryophytes sont <strong>de</strong>s végétaux particulièrem<strong>en</strong>t adaptés aux cours d’eau <strong>en</strong> tête <strong>de</strong> <strong>bassin</strong>. En effet, elles affectionn<strong>en</strong>t les milieux ombragés et surtout sont résistantes aux ruptures d’écoulem<strong>en</strong>t retrouvées <strong>en</strong> tête <strong>de</strong> <strong>bassin</strong>. Grâce à leur forte capacité d’absorption <strong>de</strong>s métaux, les bryophytes constitu<strong>en</strong>t un bon bio-indicateur. Il serait alors intéressant <strong>de</strong> développer cet indice <strong>en</strong> tête <strong>de</strong> <strong>bassin</strong>. Suivi chimique : Avant travaux et 1 an, 3 ans, 5 ans après restauration. Les mesures sont réalisées <strong>en</strong> amont et <strong>en</strong> aval <strong>de</strong> la section à restaurer : - Nitrate - Phosphate - Produits phytosanitaires La fréqu<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s mesures est fonction <strong>de</strong>s moy<strong>en</strong>s mis à disposition. Selon un rapport qualité-prix raisonnable, il pourrait être <strong>en</strong>visagé <strong>de</strong> faire 4 mesures par an à différ<strong>en</strong>tes pério<strong>de</strong>s : étiage, pleines eaux, traitem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s cultures, fin <strong>de</strong>s cultures. Suivi sociologique : L’<strong>en</strong>terrem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s cours d’eau résulte <strong>en</strong>tre autre <strong>de</strong> la « gène » qu’ils occasionn<strong>en</strong>t. Suite à une restauration, il serait intéressant <strong>de</strong> m<strong>en</strong>er une analyse sociologique afin <strong>de</strong> voir comm<strong>en</strong>t est perçue la remise à ciel ouvert par la population. Toutes les classes socioprofessionnelles seront interrogées : riverains, élus, agriculteurs, associations… Ceci permettrait égalem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> cibler plus finem<strong>en</strong>t, selon <strong>de</strong>s critères précis (niveau d’étu<strong>de</strong>s, contexte familial, perception du paysage…), les publics les plus rétic<strong>en</strong>ts aux restaurations et d’anticiper les argum<strong>en</strong>ts qu’il faudra avancer pour faire évoluer les m<strong>en</strong>talités. * Pour voir le protocole complet : Mathieu A., 2010 : Quels pré-requis pour la restauration <strong>de</strong>s cours d’eau <strong>en</strong>terrés <strong>en</strong> tête <strong>de</strong> <strong>bassin</strong> Rapport <strong>de</strong> stage ONEMA/Université <strong>de</strong> R<strong>en</strong>nes 1, 33 p. 28
Ce docum<strong>en</strong>t a été mis <strong>en</strong> œuvre par : Part<strong>en</strong>aires associés : Relecteurs : Véronique NICOLAS (ONEMA, Délégation Générale), David MONNIER et Mikaël LE BIHAN (ONEMA, Délégation interrégionale), Alain BISELX (ONEMA, Service départem<strong>en</strong>tal <strong>de</strong>s Vosges), Jean-Loup MAHIEU (Ag<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> l’Eau <strong>Rhin</strong> <strong>Meuse</strong>), Daniel SCHNITZLER (DREAL Alsace), Flor<strong>en</strong>t COLIN (DREAL Champagne-Ard<strong>en</strong>ne), Julie KUBIAK (DREAL Lorraine), Dominique GERZAGUET (DDT Meurthe-et-Moselle). 29