Enjeux concurrentiels de la VoD et organisation des ... - Cerna
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<strong>Enjeux</strong> <strong>concurrentiels</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>VoD</strong><br />
CONTANGO2<br />
S’agissant <strong>de</strong>s œuvres audiovisuelles, <strong>la</strong> non propriété <strong>de</strong>s droits par les diffuseurs, ni même par<br />
les producteurs (versements <strong>de</strong> droits <strong>de</strong> diffusion complémentaires aux auteurs <strong>et</strong> interprètes),<br />
complique <strong>la</strong> mise en œuvre <strong>de</strong> leur catchup. Les coûts <strong>de</strong> transaction sont, en outre, amplifiés<br />
par l’intervention <strong>de</strong>s multiples sociétés <strong>de</strong> gestion collective, lesquelles p<strong>la</strong>i<strong>de</strong>nt, à bon droit,<br />
pour <strong>la</strong> maximisation du r<strong>et</strong>our <strong>de</strong> leurs mandants. La multiplication <strong>de</strong>s versions introduit, dès<br />
lors, un accroissement factoriel <strong>de</strong>s coûts <strong>de</strong> transaction <strong>de</strong> l’exploitation légale, ce qui, bien<br />
entendu, fait le lit du piratage.<br />
5.3 Transformations structurelles<br />
Par ailleurs, trois facteurs structurels affectent ce jeu concurrentiel :<br />
- <strong>la</strong> baisse tendancielle <strong>de</strong> l’audience du cinéma liée au déploiement historique <strong>de</strong> médias<br />
postérieurs que sont <strong>la</strong> télévision <strong>et</strong> Intern<strong>et</strong> : malgré <strong>de</strong>s investissements considérables<br />
dans les salles <strong>de</strong> cinéma (lesquels accroissent les coûts <strong>de</strong> mise en marché <strong>de</strong>s films <strong>et</strong><br />
leur intensité capitalistique), le public en salle est passé <strong>de</strong> 400 millions <strong>de</strong> spectateurs<br />
annuels en moyenne dans les années 1960, à un peu moins <strong>de</strong> 200 millions aujourd’hui.<br />
C<strong>et</strong>te baisse a un impact <strong>de</strong> long terme sur <strong>la</strong> « culture » cinématographique <strong>et</strong><br />
l’appétence <strong>de</strong>s générations nouvelles pour ce média historique.<br />
- <strong>la</strong> montée en puissance <strong>de</strong>s séries télévisées américaines, <strong>de</strong>s jeux vidéo <strong>et</strong> <strong>de</strong>s<br />
p<strong>la</strong>teformes d’échanges sur Intern<strong>et</strong>, générateurs d’une nouvelle culture audiovisuelle<br />
mondialisée,<br />
- le déploiement d’Intern<strong>et</strong>, assorti en France d’un taux <strong>de</strong> piratage record. Ce<br />
déploiement a fait apparaître l’opérateur historique <strong>de</strong> télécommunications comme un<br />
nouvel acteur du jeu concurrentiel, provoquant parallèlement <strong>la</strong> fusion <strong>de</strong>s câbloopérateurs<br />
<strong>et</strong> celle <strong>de</strong>s opérateurs <strong>de</strong> télévision payante. Ces <strong>de</strong>rniers peuvent désormais<br />
bénéficier <strong>de</strong>s eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong> <strong>la</strong> vente groupée sur une p<strong>la</strong>teforme unique <strong>et</strong> contrer le risque<br />
<strong>de</strong> désintermédiation <strong>de</strong>s nouveaux opérateurs. Le piratage subventionne, en outre, le<br />
déploiement <strong>de</strong>s déco<strong>de</strong>urs par le biais <strong>de</strong>s offres triples (téléphonie, Intern<strong>et</strong>,<br />
télévision), ce qui, à terme, <strong>de</strong>vrait abaisser les coûts <strong>de</strong> distribution <strong>de</strong> <strong>la</strong> télévision<br />
payante.<br />
Ces facteurs ne sont évi<strong>de</strong>mment pas les seuls, mais ils reflètent une concurrence<br />
intermédiatique très déstabilisante pour l’ensemble du dispositif. C<strong>et</strong>te déstabilisation crée,<br />
notamment dans le cinéma, une baisse <strong>de</strong> rentabilité globale, <strong>la</strong>quelle, s’ajoutant à l’inefficacité<br />
<strong>de</strong> l’exploitation, engendre une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> croissante <strong>de</strong> subventions. Celles-ci sont alors<br />
capturées par les acteurs puissants du secteur.<br />
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