Culture - Saint-Nazaire
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L O I S I R S<br />
<strong>Culture</strong><br />
Nouveau spectacle du théâtre Icare<br />
L’amour à mort selon Duras<br />
Après une saison 2006/2007 riche avec « Little Boy » et « Gheel,<br />
terre promise », le théâtre Icare s’attaque en ce début d’année à un<br />
texte de Marguerite Duras intitulé « La maladie de la mort ». Un tout<br />
autre registre.<br />
Christophe Rouxel adore les défis,<br />
aime prendre des risques, aller là où on ne<br />
l’attend pas. C’est dans l’un des bureaux du<br />
théâtre Icare que nous rencontrons le metteur<br />
en scène. Accrochées à un mur, quatre ou cinq<br />
affiches de son futur spectacle, « La Maladie<br />
de la mort » d’après Marguerite Duras ; un texte<br />
qu’elle a écrit en 1982. Christophe Rouxel<br />
hésite, s’interroge, nous interroge sur la bonne<br />
affiche à retenir, celle qui « vendra » au mieux<br />
sa future mise en scène. Christophe Rouxel<br />
se nourrit des conseils qui fusent, des arguments<br />
donnés ici ou là... Au final, l’affiche retenue<br />
donne à réfléchir, laisse perplexe. « La<br />
maladie de la mort » de Marguerite Duras méritait<br />
sûrement un tel mystère...<br />
« J’ai découvert ce texte pour la première fois<br />
en 1998 ; je voulais en faire un film à l’époque »<br />
se souvient-il, « près de dix ans plus tard, j’ai<br />
ressorti ce texte tout simplement. » Pourquoi<br />
ce coup de foudre pour cette œuvre Pourquoi<br />
ce texte-ci et pas un autre « La rencontre<br />
avec un texte, c’est quelque chose de<br />
tellement intime » lâche Christophe Rouxel<br />
sans en dire davantage, pudeur oblige.<br />
La femme et le narrateur<br />
Comme toujours lorsqu’il s’agit<br />
d’amour chez Duras, trois personnages<br />
hantent son texte : l’homme<br />
qui cherche à aimer et paye une<br />
femme pour plusieurs nuits ; la<br />
jeune femme qui s’ouvre à lui, pour<br />
de l’argent mais aussi par plaisir et<br />
qui veut identifier cette maladie dont<br />
il est atteint. Puis un jour, elle ne<br />
revient pas et ne reviendra jamais ;<br />
et une troisième personne qui<br />
énonce le texte, qui raconte, en<br />
s’appropriant parfois la situation par<br />
l’emploi du « je » et qui regarde.<br />
« C’est un texte sur l’amour, un texte qu’il faut<br />
décortiquer. Son contenu pose la question :<br />
qu’est-ce que c’est d’essayer d’aimer »<br />
poursuit Christophe Rouxel qui interprétera<br />
cette voix anonyme qui tourne autour de la<br />
scène et de cette femme. Si ce narrateur,<br />
qu’il incarnera, gardera une distance avec la<br />
comédienne, le spectateur, lui, sera tout<br />
proche de la scène, tel un voyeur scrutant<br />
l’intérieur d’une chambre dans l’entrebâillement<br />
de volets. Une mise en scène intimiste<br />
qui sera jouée au théâtre Icare devant pas<br />
plus de 45 personnes à chaque fois ■<br />
« La maladie de la mort » de Marguerite<br />
Duras. Mise en scène de Christophe Rouxel.<br />
Les 1 er , 2, 5, 6, 7, 8, 9, 12, 13 et 14 février à<br />
20 h 30 au théâtre Icare. Renseignements<br />
au 02 40 01 90 21.<br />
N° 207 <strong>Saint</strong>-<strong>Nazaire</strong> magazine Janvier 2008 27