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14<br />
parcours de l’exposition<br />
Section 1<br />
UN PEU DE ZOOLOGIE…<br />
La faune de l’Égypte ancienne<br />
Nul besoin d’être égyptologue pour apprécier combien la figure animale<br />
s’épanouit dans l’art égyptien, selon des formes et dans des contextes<br />
multiples. Cette profusion de représentations et le spectacle du culte rendu aux<br />
animaux sacrés ont conduit philosophes et historiens classiques à considérer les<br />
Égyptiens comme de vulgaires et simplistes zoolâtres.<br />
8<br />
Parmi d’autres, Clément d’Alexandrie (vers 150-215 après J.-C.) tourne en<br />
dérision ces pratiques avec condescendance : « Les temples égyptiens […] sont<br />
magnifiquement construits ; les cours sont environnées de colonnes […] ; les<br />
naos 2 resplendissent de l’éclat de l’or, de l’argent, de l’électrum et des pierres<br />
précieuses de l’Inde et de l’Éthiopie ; les sanctuaires sont ombragés par des<br />
voiles tissés d’or ; mais si vous avancez dans le fond du temple, et que vous<br />
cherchiez la statue du dieu auquel il est consacré […], que voyez-vous alors <br />
Un chat, un crocodile, un serpent indigène ou quelque animal de ce genre ! Le<br />
Dieu des Égyptiens paraît… C’est une bête sauvage, se vautrant sur un tapis de<br />
pourpre ! » (Le Pédagogue, livre 3, chapitre 2).<br />
Cette réputation de zoolâtrie s’est ancrée dans la pensée occidentale jusqu’à<br />
l’époque moderne, avant que l’égyptologie scientifique du 19 e siècle n’éclaircisse<br />
la complexité du sentiment religieux des Égyptiens et n’interprète avec plus<br />
de justesse leur rapport au monde animal. Les Égyptiens n’adoraient pas des<br />
fauves : ils choisissaient soigneusement des formes animales pour en faire une<br />
manifestation de l’essence divine accessible aux humains. Leur représentation<br />
tient un discours religieux, symbolique ou politique, fondé sur l’observation<br />
minutieuse, inlassable, de la nature.<br />
Dans la lignée des savants qui accompagnèrent l’expédition militaire de<br />
Bonaparte en Égypte (1798-1801), les naturalistes ont participé à la réhabilitation<br />
de la civilisation égyptienne. Les représentations animales ne sont pas fortuites :<br />
elles sont étudiées, délibérées. Pour le comprendre, il faut s’appuyer sur la<br />
zoologie et l’éthologie 3 , afin d’identifier les différentes espèces, mais aussi de<br />
saisir les raisons qui en ont fait des modèles et, en fin de compte, les signes d’un<br />
véritable langage.<br />
Cette section de l’exposition passe en revue les principales espèces animales<br />
de l’Égypte ancienne, à travers des statues, figurines, reliefs et autres objets<br />
archéologiques, mais aussi des aquarelles, un volume de planches zoologiques<br />
ainsi que douze spécimens naturalisés, parmi lesquels un singe, une hyène,<br />
un hérisson ou encore un vautour. De courts extraits de films documentaires<br />
animaliers présentent certains de ces animaux dans leur contexte naturel.<br />
2<br />
Naos <br />
: sanctuaire des temples égyptiens, le naos désigne aussi la petite chapelle de pierre ou de<br />
bois qui y est placée afin de recevoir la statue de la divinité.<br />
3<br />
Éthologie : étude du comportement animal.