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18<br />
Les formes hybrides<br />
Variantes des effigies zoomorphes simples, les hybrides associent l’apparence ou<br />
les caractéristiques morphologiques de plusieurs animaux différents, y ajoutant<br />
parfois des attributs humains (la position debout, des bras, une poitrine féminine,<br />
etc.) Elles peuvent révéler en une seule entité syncrétique deux divinités, comme<br />
Sobek-Rê, divinité solaire à corps de crocodile et tête de faucon, ou conjuguer<br />
les aspects significatifs de plusieurs animaux redoutables pour renforcer leur<br />
capacité de protection, comme la déesse Thouéris, protectrice de l’enfance et<br />
des femmes enceintes, associant à un corps d’hippopotame des pattes de lion<br />
et une queue de crocodile.<br />
Conceptions osiriennes et solaires<br />
Les croyances égyptiennes sont fondées, notamment, sur deux grands<br />
systèmes principaux, liés à deux divinités essentielles : Osiris, dieu des morts<br />
et du monde souterrain, et Rê, dieu solaire aux multiples formes. Principes<br />
divins régissant la vie terrestre, la vie céleste et celle de l’au-delà, leurs natures<br />
opposées mais complémentaires se rejoignent souvent, en particulier dans le<br />
cadre funéraire de la renaissance et de la régénération. Le véritable bestiaire qui<br />
les entoure – incarnations, protecteurs ou adversaires – indique, à divers titres,<br />
la complexité de leurs univers croisés et permet de les rendre plus accessibles<br />
à l’entendement des fidèles.<br />
Dans cette section de l’exposition, un jeu interactif invite les visiteurs à<br />
tester leurs connaissances. Il s’agit d’associer trois images pour un même<br />
animal donné : une photographie de l’animal réel, une œuvre de l’exposition le<br />
représentant et enfin la divinité correspondante. Si l’association est correcte,<br />
une courte séquence animée apparait à l’écran : un jeune scribe explique<br />
de manière ludique le lien entre les caractéristiques comportementales de<br />
l’animal et sa symbolique religieuse.<br />
Section 8<br />
VÉNÉRÉS, SACRIFIÉS, MOMIFIÉS<br />
Les cultes aux animaux sacrés et les momies offertes aux dieux<br />
15<br />
Quelques animaux uniques, taureaux, béliers ou crocodiles, sont considérés leur vie<br />
durant comme l’incarnation terrestre de la divinité à laquelle ils sont associés. À leur<br />
mort, ils bénéficient d’une momification et d’une sépulture dignes de princes et les<br />
prêtres partent à la recherche de la nouvelle incarnation du dieu. C’est par exemple<br />
le cas des taureaux sacrés incarnant Apis, Boukhis ou Mnévis, ou encore des béliers<br />
d’Éléphantine, représentations vivantes de Khnoum.<br />
Parallèlement, à partir de la Basse Époque (664-332 avant J.-C.), les cultes animaux<br />
se développent abondamment et les représentants de certaines espèces sont, par<br />
milliers, élevés, mis à mort et momifiés aux abords des temples pour être offerts<br />
en ex-voto 10 aux divinités dont ils sont l’émanation. Enterrés dans des nécropoles<br />
spécifiques, ibis, faucons, chats, chiens, poissons, crocodiles, serpents, musaraignes<br />
ou ichneumons, parmi d’autres, participent d’une pratique de dévotion personnelle<br />
par laquelle ils deviennent le truchement entre une divinité et ses fidèles.<br />
À proximité des momies animales exposées, un écran tactile propose de<br />
manipuler virtuellement certaines d’entre elles pour dévoiler ce qu’elles<br />
renferment. Une animation 3D, conçue à partir d’images réalisées au<br />
scanner médical, permet de « déshabiller » progressivement les momies de<br />
leur cartonnage, bandelettes et tissus biologiques, pour laisser apparaître le<br />
squelette d’un chat, d’un ibis ou encore d’un poisson.<br />
10<br />
Ex-voto <br />
: objet symbolique déposé dans un lieu sacré, à la suite d’un vœu ou en remerciement<br />
d’une grâce obtenue.