1 - Notes du mont Royal

Notes du mont Royal
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ES
|1ET
S TOI R E
L'ACADEMIE ROYALE
INSCRIPTIONS
BELLES LETTRES,
AVEC
Adêmcàres de Littérature tirez ^s
Eegiflres de cette Académie,
depuis l'année M. Dccxxxvili. jufques &compris
l'année M. DCCXL.
TOME
QUATORZIEME
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/,> fe:."" -'-> ** \
A
PARIS,
DE L'IMPRIMERIE ROYALE.
M. DGCXLIIL

. VT^"- -r^ , rv IUHHB
X N^^\«sw* \\"
; %.^A NNx^ \5°\^^«$> 1
TA B L E
POUR
L' H I S.-TO I R E.
HISTOIRE
De l'Académie Royale des Infcriptions & Belles Lettres,
depuis l'année 173 8.jufques c\ compris
l'année 1740. Page J
t> Hangemens arriye^dans la Lifte des Académiciens,
depuis tannée *7$8. jufques à" çopmris tannée iyfv*
^^^^^^^^••"•^
H i S TOTRE
A
Des Ouvrages ,de J'Académie depuis l'année Jt7$f.
jufques & compris l'année 1740..
Sur les anciennes Dhinïtis de l'M'gypte,
3
£*g e f7
Sur la durée des Générations dans les Familles royales.
Ohfervations générales fur les Statues des Anciens,
particul'téretnemdesGrecs Mdes.Ramams. 21
Tome XIV. * i]

TABLE.
Traduction du Dialogue de PLATON intitulé CRITON,
avec des Remarques. 3 8
Extrait du Traité de Plutarque : Comment on peut
tirer de l'utilité de {es ennemis; avec des Remarques
critiques fur le texte de ce Traité. 7 1
Remarques fur la vie d'Agis ir de Cléomcne, par Plutarque*
. 8 1
Eclaircijfement chronologique fur le jour auquel Pompée
fortit de Brundufe & de l'Italie, lors de la Guerre
civile. 04.
Addition à l'Hijloire des anciens Camps connus en
France fous le nom de CAMPS DE CéSAR. 98
Antiquités découvertes à Nîmes en 173p. 104.
Suite des Obfervations fur le Recueil ou Catalogue
, général des Médailles Impériales, publié par le Comte
Me77abarbe. 116
Obfervations fur les Contre-marques des Médailles antiques,
avec quelques conjectures Jur leur ufage. 13 z
'Sur une Pierre gravée antique du Cabinet de M. le Pré-
Jîdent BON. 145
Sur les Colonnes itinéraires de la France, où les dijlances
font marquées par le mot LE UG/E. 148
Sur la comparaifon des Me fur es des It'méraires Romains
. avec celles qui ont été prifes géométriquement par
M. rs Caftai dans une partie de la France. 160

*
TABLE.
Sur la Table itinéraire publiée par Velfer fous le nom
de TABLE DE PEUTINGER. 174
Que les Septante n'ont pu faire leur Traduâion telle
qu'elle efl, que fur un-Texte Hébreu pondue. 179
JDe l'autorité que les Sobriquets ou Surnoms burlefques
peuvent avoir dans l'Hijloire. 181
Examen Sun Pajfage de Pline, lib. X. epift. 50. 193
Obfervations fur le Texte de Paufanias.
19^
Sur un Pajfage de M. de Thou. 208
Réfutation d'une opinion fuuruliére fur la naijfànce du Roy
Louis VIL 211
Remarque critique fur une nouvelle explicatum des mots
AUSTRIA ir NEUSTRIA. 215
Notice des Po'cfies deFroiffart. 219
Obfervations fur quelques endroits des Annales typographiques
de M. Mail taire. 2 27
Obfervations fur quelques circonfiances de ! Hijloire de
l'Imprimerie, & particulièrement fur une Bible découverte
depuis peu, oit ni le tems ni le lieu de l'mtprefpon
ne font marquer. 238
Notice du premier Livre imprimé portant une date certaine.
2 54
Sur le Cours de la Rivière de Biévre ou des Gobelins.
2*7
• •si

TABLE.
Devifes, la/créions ér Médailles faites par l'Aca
demie.
2.
ELOGES
Des Académiciens morts depuis M. DCCXXXVIII.
jufqu'en M. BCCXL..
Eloge de M. tAbbé Anfèbne.
Eloge de M. le Maréchal dEftrées.
Eloge de M. de la Barre.
p age 2 g r
2p4
ÎOg

TABLE
POUR
LES MEMOI R ES.
i - - - - - -*-- - - - - - - - , .._
TOME
QUATORZIEME.
Tk MÉMOIRE fur les Seâes Philcfophiques. Par M.
/VJL l'Abbé SOUCHAY. Page i
Explication de la Fable d'Orion, dans laquelle on la
rappelle à VHiftoire Sainte, eY" où l'on prouve que ce
qu'en difoient les Grecs, ils ne tavoient tiré que d'Auteurs
Phéniciens. Par M. l'Abbé FouRMONT. 16
Hiftoire de Médée. Par M. l'Abbé B ANIER. 41
Recherches fur la vie èrfur les ouvrages de Charon de
Lampfaque. Par M. l'Abbé S JE VIN. 56
Recherches fur Timon le Mifantrope. Par M. l'Abbé
DTJ RESNEL. 74
Recherches fur la vie eYfur les ouvrages dEfchine tOrateur.
Par M. l'Abbé VàTRY. 84
Vte d'E'paminvndas. Par M. l'Abbé GÉDOYN. I I 3
Recherches fur la vie d Archméde, pour jèrvirà

TABLE. .
leurs migrations. Par M. i'Abbé GEINOZ. 154
Extraits de Photius, traduits & accompagnez de Notes.
Par M. I'Abbé GéDOYN. *79
Suite des Extraits de Photius, traduits & accompagne^
de Notes. Par M. I'Abbé GéDOYN. 235
Hifioire des Perfes écrite par Ctéfias, fuivant l'Extrait
que Photius nous en a laijfè. Par M. I'Abbé GÉDOYNT
247
Hifioire dHéraclée par Memnon, fuivant l'Extrait que
Photius nous en a laijfi. Par M. I'Abbé G éDOYN.
2 79
Hifioire du Calendrier Egyptien. Par M. DE LA
NAUZE. 334
Recherches chronologiques fur les Années de Périandre.
Par M. DE LA NAUZE. 363
Première Dijfertation fur Pythagore, oh ton fixe le tems
auquel ce Philofophe a vécu. Par M. DE LA NAUZE.
375
Obfervat'wns fur la Généalogie de Pytliagore, ir fur
tufage chronologique que ton en a tiré pour déterminer
l'époque de laprife de Troye. Par M. FRéRET. 40 I
Seconde Dijfertation fur Pythagore, ou l'on prouve la
réalité d'un Difcours attribué à ce Philofophe. Par
M. DE LA NAUZE. 448
Recherches fur le tems auquel le Philofophe Pythagore,
Fondateur de laSeâe Italique, peut avoir vécu. Par
M, FRéRET. 472
HISTOIRE

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DE" LITTERATURE. r 79
EXTRAITS DE PHOTIUS,
Traduits & accompagnez de Notes,
Par M. l'Abbé G É p o Y N.
AVANT-PRO PQS.
L y a peu de livres qui foientplus remplis d'érudition que 7. Février
I la Bibliothèque de Photius-, mais il y en a peu aufli qui '73 8 «
lbient plus négligez. Pour l'une & pour l'autre rai/bn, je me
fuis amufé à en traduire quelques endroits; & pour les rendre
plus dignes de vous, Memeurs, je les ai accompagnez de T&-
marques. Si vous approuvez mon travail, je le continuerai, 8c
s'il ne vous agrée pas, je tournerai mes penfées d'un autre côté.
Mais je crois qu'une traduction de Photius, oùies remarques
ne lêroient épargnées ni fur le texte, qui e/t fouvent altéré, ni
fur le fond des choies, /êroit fort utile, & fort propre à con-»
lerver parmi nous le goût de la bonne Antiquité, fans lequel
il n'eft pas poiTîbJe de faire un progrès cpruidérable dans k^
Lettres humaines. Au re/le, per/ônne de vous n'ignore que
ce fameux Patriarche de Conftantinople fut le plus /çavant 1
homme dé"Pbn tems ; il lifoit tout, & il fai/bit des extraits de
tout ce qu'il lifoit. Ce font ces extraits, adreffez à fon frère
Tarai/ê, qui compo/ênt le recueil que nous avons fousle titre
de Bibliothèque de Photius, Mue

s
^
$So
M E M O I R E S
h donner traduit en notre .Langue, mais IDttrepsiie domtt*
deroh nu homme & pins jeune & nh$ capable, que je neiôk*
De toutes les qualités nèeedàtres à un pareil detlau, je semé
leurs qu'un grand xéle & beaucoup au bonne volonté* Cepen*
dant, quelque loir le fort de cet ouvrage, c'et'i-à-dire, ibîtque
fave le têtus de l'achever, on non, jen tirerai du moins pa>
ïounelkonem tua avantage, en ce qtse je (ènn dans peu en état
de remplir le vukiede nos ailèmblées, quand par kuatcd vont
v en Issitterex.
RéCITS I>E CONCI*.
J'ai In , dit Phottus, l'ouvrage de Connu, Cefl tm petit
livre dédié au Roy Archélaiis Philopator *, et qui contient
one cinqt.cantaine d aventures ou dltiûoires tîklescks ttneient
Auteurs» En voici un extra!t.
Dans la première il cil parle de Mldas *> tk des Btigàeruq
peuple nombreux qui habitou aux. environs du mont lkv>
mius c , Connu raconte comment Midas ayant trouvé on
tréfôr, le vit tout-à-cotrp pofiedènr de très-grandes rtcàefe è t
* Ce Corsoa vlvc-lt cloï^c du twis sle
cet A^isélsés. eje-i tés le dernier Boy
Ee.beebedelkm^^
tsiUe sfs seine à k rîkvieslesMâépTaev
4 Oft leur que Attsks irkek&
si* Cappot,:« > Oc qui > j«r b laveur
de Mire-Ar.tcîUse, edkor « ne Phis»nj - : «t èàkseso ! dsksomirssdss» d\u> Aln.vàA^fera as»
dkis C«e>si qb aveh èok de la bv j pelle Bdg&r, A ^
ttran Cesa»« eps» availr écrè de f Irak*, j •* Ytàlà b faklrr sS* Aèlebl earrrkpib:
ô\" rpsi le noy v* sue pat Scrvk» l'ur le | tùitoskpi*rtiei4t sSt ttaa vvailk»à)tek>
Septième livre deTEseicle. Qvrè

DE LITTERATURE. 181
comment enfùite ii alla prendre des leçons d'Orphée fur le
mont Piérie*, & par quels artifices il le fit Roy des* Brigiens.
Ce fut fous lôn règne que l'on vit dans le pays un "Silène b ;
cet animal fut amené à Midas, & le dépouillant de fâ propre
nature, tut vu fous une forme prefque humaine c . Tous les
mets que l'on fèrvoit à Midas fe changeoient en or d , c'efl
pourquoi il perfuada à les lu jets de quitter leur pays *, de
palier dans l'Hellefpont, & d'aller s'établir au-deflbus de la
Myfie f , où, par le changement de quelques lettres, ils furent
* Ovide n'a pas oublié cette circonftance
remarquable; il dit que Midas
fut initié aux Orgies ou jnyfteres de
Bacchus par Orphée 6V. par Eumoipe
l'Athénien :
Ad Jbgan traxtrt Midam, eut
Tnracius Orpheus
Orgia trad'idtrat ann Cecropio
Eumolpo. Metam. I. x I.
Le mont Piérie étoit alors en Thrace,
mais depuis ii a fait partie de la Macédoine.
fc Je traduis an Silène, parce qu'il ne
paroît pas que Conon ait entendu le
père nourricier 6V le compgnon de
Bacchus, mais en général un Silène.
« tif Sfân -d £«for tg«Mu«r«r tir
iJiew ùç or alSpd^nv oéef. Je rapporte
les propres termes de l'Auteur, pour
faire voir que je les ai rendus exactement,
& quepar'conièquent ii n'entendoit
lui-même par ce Silène, qu'un
animal qui reflèmbloit à l'homme, 6V
que l'on avoit apprivoife avant que de
1 amener à Midas. C'eft pourquoi je
me perfuade que ces Silènes, ces Faunes
, ces Satyres, ces Sylvains dont
les Poètes nous font des peintures fi
riantes, 6V qui donnent tant d'ame à
leurs poêïies, n'étoient au rond que
de gros finges, des animaux de l'efoece
de ceux qui fe trouvent dans I'ifle de
Bornée, félon quelques Voyageurs,
& qui ont fi fort la figure d'homme,
qu'on s'y méprendroit. Paufànias raconte
auffi ce trait de i'hiitoire de Mi-
•das, mais tout autrement que Conon.
Cependant ce qu'il ajoute de
I'ifle Satyride, eft fort propre à confirmer
ma penfëe. Ceit dans fon
Voyage de 1 Attique, page 16. de fa
traduction Françoife.
4 L'Auteuroriginal fait ici un étrange
mélange de la Fable avec l'Hiftoire. II
devoir bien plutôt nous apprendre fur
quel fondement on diibit que tout ce
que Midas touchoit fe changeoit en or.
* On ne comprend pas comment
Midas en changeant de pays, devoit
ceffer de porter la peine de fon infàtiable
foi t des richeflës. La Fable dit
je c'étoit en le lavant dans le fleuve
Îactole, fuivant l'ordre de Bacchus;
mais i'Hiltorien, qui n'a pas recours à
la Fable, auroit du nous dire par quel
moyen Midas fut enfin délivré du funelte
préfent que lui avoit fait ce Dieu.,
{
Ce partage des Brigiens peuples de
Thrace dans cette partie de rAfie, qui
de leur nom a été appellée Phrygie, eft
confirmé par tous les anciens Géographes.
Strabon dit qu'ils y portèrent,
non feulement leurs Dieux, leur culte,
leurs cérémonies, mais encore leur
goût pour la Mufique; car les plus
anciens Muficiens & les plus célèbres,
étoient de Thrace, témoins Orphée,.
Mufée & Thamyris. De-Ià vient que
Z iij

i8z
M E M O I R E S
appeliez Phrygiens au lieu de Brigiens. Ce Prince avoit toû-»
jours un grand nombre d'efpions, qui l'avertifloient de tout
ce qui lé tramoit dans fon royaume. Ses fujets ne difoient rien,
ne faifoient rien dont il ne tut aufli tôt informé. Par-là il le mit
à couvert de leurs embûches, & il régna long-tems. Quand
il fut devenu vieux, comme il lémbloit avoir toujours tout
entendu de Tes propres oreilles, on en prit occafion de dire qu'il
avoit les oreilles plus longues qu'un autre, & la renommée
eut bien-tôt changé ces longues oreilles en oreilles cTâne*»
Ainfi, ce qui s'étoit dit d'abord par manière de plaifanterie,
fut regardé dans la fuite comme ferieux & comme vrai.
La iêconde eft l'hiftoire de Byblis. Byblis fillede Milétus \
avoit un frère nommé Caunus c ; ils demeuroient enlèmble à
Milet ville d'Afie, que dans la fuite ces Ioniens ibrtis d'Athènes
tous la conduite de Nélée d , vinrent occuper. Le pays
les noms des anciens inurumeos rie
M inique (ont pour la plupart des noms
barbares, comme Nablum, Sambuca,
Barbiton, Magada & autres. Pour
revenir à Midas, il bâtit la ville d'Ancyre,
& s'établit dans cette contrée-là
même, dont une partie fut occupée
dans la fuite des tems par ces Gaulois
ou Galates qui avoient manqué leur
entreprife fur le temple de Delphes.
V HeUefpemt étoit une contrée de la
Myûe daru l'Afte mineure.
* Voilà comment une infinité de
choies, en panant de bouche en bouche,
acquièrent un air de merveilleux,
quoique l origine en foit très-iîmple de
très-naturelîe.
Dans les (Œuvres mêlées de M.
Spon, nous avons une Médaille de
Midas, où il eft repréfenté la tête couverte
de ce bonnet a la Phrygienne que
l'on appeUoit Cydaris, avec ces mots,
UiJkç p>

BK LITTERATURE. %$%
éùtî fûtw i« habite psr les Carions . qui é\\m dans la «ns{~
pgne* «'avedetrt point cnccffe iinag.né de vivre en lociété
dbns des villes* Ceeims devint t%ses-dy|.èr*ent amoore*
ex
far*» & tmt tout en œuvre pour l'engager h it vsmks à fes
* %V* nirds tous fee&ns ayant été Inutiles, deiërocré, il
ek la \dlle pi de là mailbsi paternelle, elle alla chemiser les
*X>is èk la kdikude* ou après avoir iontï-tems erré* enfin foc-
«otttoant àft douleur, «. n'dpêram plus rien de fou malheu-
«euxamour,«Se attadt»fi cemtumI un noyer, ék s ypendit
En cet état elle verra un totrent de larmes, d où le forma
One fontalneque les gens du pays appelle rem la ivre/nier Jg
Mfl

184 M E M O I R E S
Voici la troifiéme. L'Ille Schérie • fituée lùr la mer Ion
nienne, non loin de.i'Epire & des monts Cérauniens, fut
d'abord habitée par les Phéaciens peuples originaires du pays,
qui prirent leur nom de Phéax un de leurs Rois, & le gardèrent
jufqu'à ce qu'une colonie de Corinthiens vint le transplanter
dans cette Ifle, qui pour lors changea fon nom en
celui de Corcyre, & fortifiée de nouveaux habitans, tint
l'empire de cette mer. Phéax Roy de l'ifle étant mort, & fes
deux fils, Alcinoiis & Locrus, le difputant le royaume 11 , par
un accord il fut réglé qu'Alcinoiis demeureroit Souverain de
l'ifle, que Locrus aurait les effets mobiliers de la fucceflion,
& qu'avec une partie des Infuiaires il irait s'établir ailleurs.
Suivant cet accord, Locrus fît voile en Italie, où Latinus
JRoy du pays, non feulement le reçut bien, mais en fît ion
cendre, par le mariage de Laurina là fille avec lui c . Ç'eft
pourquoi les Phéaciens fe fbntsdepuis regardez comme liez
de coitfànguinité avec ces Locres d'Italie d . Vers ce même
fruits que produifoit ce terroir, cau-
'Strei. L tf. foient des maladies. On dit que Stratonique,
célèbre Muficien, étonné de
la pâleur des habitans, leur appliqua
un partage d'Homère, où il compare
les nommes aux feuilles des arbres. Les
Cauniens, qui comprirent là penlèe,
trouvèrent tort mauvais qu'il décriât
leur ville comme mal-fainS : Moi, dîtil
, je n'ai garde de penfer ainfî d'une
ville où je vois des morts marcher dans
les rués. II y a voit en Crète une ville
de même nom, & qui étoit comme la
matrice de celle de Carie.
•Cette Ifle fut d'abord appenéeDrépane.
Cérès, qui la favori/bit, craignant
que les fleuves qui vont tomber
tout auprès dans la mer, ne frfient à la
longue un continent de cette Ifle, pria
Neptune de détourner leur cours,
ce qu'il fit, 5c dc-là l'ifle eut le nom
de Scliéria jufqu'au tems de Phéax,
qu'elle prit le nom de Phéacie. Ce
Phéax, un de fes Rois, étoit fils de
Neptune 5c de Corcyra, ou Cercyra,
fille du fleuve Afope. Enfin une colonie
de Coryntliiens s'y étant établie,
die changea encore de nom, & prit ce*
lui de Corcyre. Aujourd'hui c'eît Corfbu,
& elle appartient aux Vénitiens.
b Conon 5c l'ancien Auteur dont il
donne l'extrait, font Alcinoiis fils de
Phéax, mais, fuivant les autres, il
étoit filsde Naufuhoùs. Quoi qu'il en
foie, c'efl le même Alcinoiis dont il
eft parlé dans Homère, 5c qui fit une
fi bonne réception à Ulyrte. II étoit fi
voluptueux, 5c faifbft une chère fi délicate,
que la table d''Alcinoiis avoit
pafie en proverbe.
c Selon Virgile 5c la tradition qu'il a
fui vie, Latinus avoit une fille unique
nommée Lavinia, qu'E'née épouià.
Voici une autre tradition toute différente
; la fillede Latinus étoit Laurina,
5t Locrus fut fon gendre.
d Ces Locres étoient appeliez E'plzéphyriens,
à caufe qu'ils habitoient
tems

DE LITTERATURE, jg|
tems l! arriva qu'Hercule, qui emmenou tJ'Ery due le exodknsixeuisdeGéfy-ôu»
aborda en halle, 6k alh it>ger cher.
Loenrs, qui: le reçut comme un tel lune le méritolt. Or le
kreard voulut que L-slimes allant ebv te ii\h, vu tes hmufs,
qui lui partirent dune rare beauté, Ânlh--tôt il les voulut
avoir; ék. «a- I p-'u^ c«a auiotsié » o«c (Feutres
cemia mut «httçtsmwaatrt 4c Os&tss > | «pi! sH^us dam la hdb Difeatkm
t.Vxm«sae,ték-pv>u^^
| q«'U s hb-- rwar «vuwvev qtéE'née,
aêphvnsfis ta tra«t»lmxVs«t «s» ïntk, 1 hb» lob â\ ae b kf>, nue,
U Hereufe de. Use psr Heroste, veto l
m qu'il aVR pas pntMIe d^acosroVr - Ctstie vek, 3ptsdF ; s LptP, eutùiee
avec FBkv&k ek; kitpik. Âisvû, mat ! Locrl, Ot,ui)ouf4'Euivliuikç, 4; ras
os que «lit le Poèse aa tùp 4e biicss s doesve {'idée de o x çr/die s été, que
6c d'Ilsëe, i(î nx x peue fùciptltteti, j pr 1rs rsom ciu^ltetooisive de Pi&skf'
««(S-Née tp.se Hcdltave de OkEsis,
/v^.OaaotiqtseÇïlfaçedpfe.lsOtsé
JL'atîâdireftdmt! Ut attsa lèesttpfe 4cas | boulséUeuse, aèis hàtîede tèambrn
Afm< T$m JCIK
« À a

it$
M E M O I R E S
La quatrième contient quelques particularités de la vflfe
d'Olynthe* & de Strymon Roy desThraces,.dontie nom
paûa à un fleuve qui s'appelloit auparavant l'Ionée.' Ce Stryrnon
eut trois fils, Brangas, Rhéfus 6c 01yntfius b . Rhé/up
alla au fecours de Priam durant le liège deTraye, & fut tué
de la main de Dioméde. Olynthus, dans une chaiTe, attaqua
de gayeté de cœur un lion, & fut tué par cet animal* Brangas»
aptes avoir donné des larmes à la trifle aventure de ion frère,
lui éleva un tombeau dans le lieu où il avoit péri. Pour lui, il
pana dans la Sithcoiie c , où il bâtit une ville qui a été florifiànte,
& lui fit porter le nom de Ion malheureux frère.
La cinquième eft un petit conte de deux joueurs de cythare,
dont l'un étoit de Locres *, ç'étoit Eunorntis, l'autre
de Rhéghun, e , c'étoit Ariflon, txs territoires de ces deux
villes, dit Conon, font féparez par le fleuve Aies ; mais ce
qu'il y a de particulier, c'eft que du cpté de Locres les cigales
chantent, & que du côté de Rhégium elles (ont muettes f ,
La cythare étoit deflors montée de fept cwdes. Or nos deux
• Olynthe ville de Thrace, poifedée
anciennement par des G recs originaires
«JeCbalcide ville d'£ubée ck colonie
d'Athènes, a été encore plus célèbre
par les harangues de Démof thene, que
Sr fà propre puiffence. Elle ne fub
te plus aujourdliui. Eftieone de Ryjtance
dit qu'elle avoit été bâtie par
Olynthus-Conon nous appreodqu'eik
tut bâtie en fou honneur, non par
Olynthus même, mais par fon frère.
11 D'autres Auteurs font Olynthus
fils d'Hercule ; rien n'efl plus incertain
Ste l'Hiftoire Grecque dans ces tems
oignez qui ont précédé la guerre de
Troye.
« C'étoit cette partie de la Thrace qui
tpignoitla Macédoine. Lies nages de
Simonie, Sithoniœ nives, avoient pan"
en proverbe. Orphée oui habitoit ce
pays, favoit renducélèbre.
. *• Yifcj comme ilaé>é du td^aeûw,
bâtie par Locrusdans la Çalabre ultérieure
, à dut milles de Rhégium pu
Rhégio.
0 Le nom de cet autre Mtrfirien eft
omis dans le texte de Photius, par une
faute de copifle ; mais Strabon qui raconte
aufll cette hiftoire d'après lunée
& dans les mêmes termes que Timée,
dit que c'étoit Ariflon.
f Ce faiteftattefté comme une vérité
par de très-grands Auteurs, tek que
strabon, Diodore de Sicile, Pline ck
Paufânias; Diodore en rend une raifort
peu digne de lui : c'eft, dh-il, qu'Hercule
pàuantpar ce pays, & fe trouvant
fatigué, il fe coucha fous un arbre ck.
voulut dormir. Les cigales l'en ayant
empêché par leur chant, il les maudit,
& pria Jupiter de les exterminer à jamais
, ce que le Dieu lui accorda.
Auflt, dit rHiftorien, depuis ce temir
là c#.B* oncodju aucune Qffk dgoj

DE LITTERATURE, ,g*
Molîrfem étant venus à Delphes pour difputer le pris- de
leur art et kruant à qui sokux mieux, une des cordes de k
eytJvam dlsuimmns vhvtk cutter. Tout atdhoot on vit voler
oltodgafcqtnsAbl>uttit.fnr bcynlvare, A qui %>plèa h bien
su dé&tt du la corde par ion chant, qnTtmomus remporta
ia victoire *~
La imctoe parle de Mopfus, Il étoit fils d'Apollon A de
MaoteA Après In mort de là mère, par manière de iuceef-
IÎDB> il lut honoré du keerdoce d v Apollon à Clouss et y
rendit les oracles* Dans ce même terna Calchas revenant de
TroyeL après avoir été porté en divers liens par la tennsête»
aborda etdin àCoiophon % Là» ces sieux Devins eurent dé
grands dAnékrt enfèmhle* cJbaui deux croyant en ièttvoir
plus qno.f antre, .Antphlmaqtte Roy des Lycieus t Içut k quoi
a en tenir. Ce Prince méditent une expéditlost » & Calelias la
ponlTott à ientrépreudroj lui pnonnrtiant la vléloire, Mopiûs
au contraire le» dklkadok* iatlnrant qtu! leroh vaincu*
Àmphinraque hasarda tnie bataille» & En en effet vaincu ï
par-là 1! connut qa& Mopltts ekok meilleur prophète f , 6c,
sppestî que tiorma» *&>•*« t. s»
iX%vda-Ha^»tnt(t|UVS^Uun*ùu«^at \ rbeus ksmt eu M>.t\ sîk Je ccasfuîissr.
* Sœafsoa» au môssa oxleét , Ai
que an LuevsaoSoSt tvpkkutsknuV
ton suite ce* Bunornsn en nokne»
aras une 0|vk tur 0 if se,
* JrVsalbis*.» une ks¥of*tifB-dr&.
eksVc, p< fo\ Fan, nsvvphss Msu% As de Bsacnu*
Aie «ksIuAsas» a voit jnfFe aCnres
fkoskts par Tinvfasxise As de Btbso
sfûee, à la ente de Ttk&es.
* £ etAmne vlel1nnUùbu,rAfu
sosnentev t/Oracfe dbvpulkm faveis
* C'ésist eenss-v un* vils Uloetg
ha&ùéç auckafieneam nue tes Canct*s>
caiukc py tes Cretois, qui *ecuM bristees sVaqsacAesî*
k* & t|

J88
M E M O I R E S
depuis il lui témoigna plus d'eftime. Calchas en eut un tel
dépit, que bien-tôt après il mourut de chagrin a .
Septième re'cit. Philammon, filsde cette Philonis b qui naquit
de Bolphorus & de Cléobée dans un bourg de l'Attique c ,
charmoit tout le inonde par là beauté. Une Nymphe prit de
l'amour pour lui d ; il n'y fut pas inlênfibie, la Nymphe devint
groflè : pour cacher fa honte, elle quitta le Péloponnelê , &
alla accoucher fur le bord d'un rivage étranger. Là, elle mit
au monde Thamyris, qui, devenu grand, fut un fi excellent
Muficien, & jouoit fibien de la lyre, que les Scythes l'élurent
pour Roy e . Il eut l'audace de défier les Mufes, qui acceptèrent
le défi. La condition fut que s'il avoit l'avantage, il
époulêroit celle des Mufes qu'il voudroit, & que fi les Mules
étoient victorieulès, elles le traiteroient à leur volonté. Thamyris
vaincu, fut privé de la vûë f .
Huitième récit. Prothée étoit un célèbre Devin en Egypte S.
» Conon eft le feul qui fafle mention
de l'avantage remporté par Mopfus
fur Calchas, au fujet d'Amphimaque.
Phérécyde en rapporte pluiieurs autres,
mais nullement celui-là. Aurefte,
il n eft pas bien fur que Calchas foit
mort à Coiophon. Sophocle le fait
mourir à Mallunte en Cilicie, & il
n'en: pas le feul. Rien de plus incertain
, dit Strabon, que tous ces traits
de l'ancienne Hiftoire Grecque.
f Conon nous apprend qui étoit la
rnere de Philammon, & Pauiànias
nous avoit appris qui étoit fon père;
c'étoit Chrylothémis , célèbre pour
avoir remporté le prix à la première
célébration des Jeux Pythiques.
* Thamyris fils de Philammon, étoit
donc originairement Athénien.
* Selon Paufanias, c'étoit Argiope,
qui habitoit le mont Parnaflè. Cette
Nymphe, dît-il, fè Tentant groflè, &
voyant que Philammon ne vouloir pas
1 epoufer, fe retira à Odryfe, où elle accoucha;
c'elt pourquoi Thamyris paflè
pour avoir été Qdryûen ouThrace.
« Thamyris remporta le prix des Jeux
Pythiques à leur troifléme célébration,
comme Chryibthémis &. Philammon
fôn père & fon ayeul Tavoient remporte
à la première & à la féconde.
Mais qu'il ait été Roy des Scythes,
c'elt une circonflance qui n'eft rapportée
ni par Strabon, ni par Pauiànias.
Le mot de Scythes efl bien vague ; les
Auteurs qui avancent ce fait, auraient
dû nous dire fur quels Scythes ii avoit
régné.
f
Paufanias croit, avec plus de ration
, que Thamyris devint aveugle par
maladie, comme Homère, & il ajoute
que c'eft avec cette différence, qu'Homère
devenu aveugle eut le courage
d'achever ce qu'H avoit commencé, âc
que Thamyris depuis fon accident ne
fit plus de vers.
s Autant d'Hiftorierw, autant d'opinions
différentes fur les Antiquités
Grecques. Selon Conon & l'Auteur
original qu'il a fuiv't, Prothée étoit un
Devin. Selon Hérodote, 1.2. c'étoit
un Roy d'Egypte. Les cUcoaftanccs

DE' LITTERATURE %
Sa fllfc Thconoë trouva Gmohus A forsgré* C'ctoU UïI beau
jeune homme c|uî condntlon le vaitteau de Mcncbs ; il fut
lourd à la pslTton de Thé-orme. Ménébs & Hélène, ouï, ers
txtyeuamdeTroye, avoient été jettea Inr les eûtes d'E'qvpte,
fengeoknt à remeure à b voile, lorsque Canobus; fin plequé
d'une vïpéreà la jambe, où la gangrène le om, & il eu mouron
Mendias lui éleva un tombeau dans le lieu même, où
depuis ou a bats la ville de Oanope *, & lu dernière des bouches
du Nil porte au!!! le nom de ce pilote de Ménébs b
Abus-ifon mlr. Selon notre Auteur, Setxbratnù fut Iule de
Hiroo, de non là femme, comme fout dit fus autres c » Pour
âbb-règer b narration, je remarquerai .feulement qu'il attribue
à Seonramis tout ce que les autres ont attribué à ÀtoOè l'Afiyrieorte^,
luit qu'il n'ait vu qu'une leuie pedonne loto ces
de ce Are bat toutes dllFesentex dans 1 éAbceonué sex .;u-=e< HAtsebn.% ûss
Ibnslkslsns isuxe; lequel croire des \ citer s E càvxKs é sb il Iba-o; ù»vk,
deux I Four «vb, je su bekane nsc a I
(î
« Sî^C gs-sssîde ville,
ds- Oijmbyié «Si iie pcscxxlls, Eiic Esï
k fss-vbgîs ibsdes d'Àls'ïSîxbie, Ou
«paipee sense le cs.c-sessb.ee de ee Mage
ersst epse Bodsts-, ville d'Egypte preb
pus séèsoa essspsses: slxs tsusse sies Rviés
qse sxsss-iée, èxaij ttssse.bmv- Canslpss,
sbe-s bnsass sieSfs-sesdès. Aïeà le tbadft
; - I.AAssseus- vent dise k bascisv da 1 avesstè*« slée»snvtte dé k sMsg^ft sssé,
si le pksxcet ssiesussiè
| Osti-es. tlk sf Myskpa dptnsia .âpstlè,
- V.XJSXSÎSeeusts-ve;Ba s--..-«««a-w\t, >.»,.««»««»»«,../. 5 eassesnfrettsssp I s !« ... dssssssssv , , sssstsee Ce ts JUXXt y»*
y ^>y ^ ^ y ^ Jv. Xt^v^"V" ^\\ "M ^X*
|O0s£un*nebcwnejue t!eutïS!!-ébfi,iS'fa-!u>--stes-sssj,--î-5;sïssï^„ oe e^v nauaxp s --0 K< -S "«->>

,00 M E M O I R E S
deux norri», fok que i'hiftoire de Semiramii ne Hil rut pad
autrement connue. Quoi qu'il en kbit. Gonon prétend que
cette Reine eut fecretement & fiua le fçavoir, un commerce
inccftueux avec fon fils, mais que la faute étant faite, Senti*
rarais vécut rntbliquement avec Jofi fils, comme avec urt
mari. Et de-là vient, dit-il, que ce qui pane pour un crime
horrible parmi les autres nations, a été reçu comme permis
& comme honnête chez les Médes & chez les Perles, de
s'unir avec fi propre mère*.
Dixième récit. Sithon Roy de la Cherfonefë deThrace b ,
fils de Neptune & d'Ofia, eut de la Nymphe Mendéïs une
fille nommée Pairéne. Cette fine ne fut pas plutôt nubile»
que ce fut parmi les Princes voifins à qui l'auroit en mariage*
Sithon déclara que pour avoir la PrincetTe, il falloir fe battre
contre lui, & demeurer vainqueur 0 , qu'à celui-là leul il don-,
neroit & là fille & fon royaume. Audi-tôt fe préfentent
Mcrops & Périphete, l'un Roy d'Anthémufie, l'autre de la
Mygdonie d : tous deux furent tuez par Sithon. Aptes quoi,
• Nous ne voyons point que cet
trfàgt abominable ait eu lieu à I égard
des Perles en généra!, mais tout au
plus à l'égard de leurs Mages. Je dis
tout au plus, car nul ancien Auteur
Grec n'en ayant parlé, on peut fort
bien le révoquer en doute.
b le texte de Photius porte toujours
Oëton au lieu de Sithon, c'eft une
faute de oopifte qu'il eft aie de corriger,
à laide d'Eftienne deByzance,
qui, d'après Hégéfippe dans ws Palléruaques,
dit que la ville de PaUéne fut
atnh appdJée, du nom de la fille de
Sithon, qui fut femme deClytus. On
voit que c'eft lt même dont parle Gonon.
Cette correction eft fi fitre, que
I'e n'ai pas héfité à la faire paner dans
etexte, II y a apparence que ce Sithon
a voit aufil donne (on nom à llSithonie
contrée de laThract, & enfuite
de la Macédoine.
* QEnomaus n'a donc pas été I* foui |
Prince cruel Si îrrfênte qui ah propose*
le mariage de (à fille pour prrx de la
vifloire qn'on remporterait fur lui,
mais à condition que ceux qui feraient
vaincus, perdrotent aufir-tôt h vie;'
ni Hippodanrie la feule Princefle qui
ait été recherchée de fis amans au périf
de leur vie. La différence qu'il y g.
entre (ffnomaus A Sithon, c eft qne
cenri-ci s'expofoh plus que l'autre, A
qu'il fo contenta d une foule victoire,
au lieu qu'ûînomaiis immola plus de*
vingt Princes à fitcruauté.
* L'Amhémufie A là Mygdonfc
étoient anciennement des provinces de
laThrace, comme nous l'apprenons
d'Eftienne de Byzance, A encore,
mieux deTrwcydtde, qui, aufteond
livre de fon Hiftoùe, dit que ces contrées
faifoient de fon tems partie de la
haute Macédoine, comme conquifog
par les ancêtres de Perdait*.

JDI LITTERATURE îf, t
»wd«{ jp$u* fe «oaunaife, il dit que les gmenéms po«-
roient fe bjtre entre eux, Stafpirer toujours eu .même mm
Drp* ce Cjytus «tant entres en liée, Dr vas périt, m»ù »
nnf. fonde de la PdncHfe Le Eoy I uynm fepris, fat û trxxfpogiêM&Mre,
Çi ii ,mut qs. m

:ipa M E M O I R E S '
pr piaifànterie, qu'il n'avoit point encore trouvé de meilleur
mets que celui qui étoit aflkifônné de malédictions.
•: Douzième récit. Tros fils d'Ereéthée* & petit-fils de Dar-
^danus, rcgnadans cette contrée qui eft proche du mont Ida.
ill eut de Callirhoë fille du Scamandre, trois fiîs.'llus, qui
-dorina lôn nom à Ilion, Aflkracus, & Ganiméde, lequel Jupiter
enleva 1 ». Aflkracus régna, conjointement avec fon père,
à Dardanie, la capitale desTroyens. Ilus bâtit Ilion, il vainquit
Bysès Roy des Brébyces dans un combat c , & ne longea
plus qu'à aggrandir la ville qu'il avoit bâtie.'
Treizième réciu Ethilla étoit fille de Laomédon d , & fœuf
de Priam. Protéfilas l'emmenoit captive fur les vaifleaux avec
pluûeurs autres Troyennes e , lorfque tout-à-coup accueilli
' • Vpiçi une faute des plus lourdes,
foit quelle vienne de Photius Iiriïnême,
ou de celui qui a copié ion
manufcrit. Tros étoit fils, non d'Ereclhée,
mais d'Ericlhoniusck d'Altyoclie
filledu Simoïs, félon Apoilodôre,
i.j. II y a donc eu deux EricVhonius,
l'un Roy d'Athènes, qui étoit fils de
Vulcain, l'autre dont il s'agit ici, fils
de Dardanus de d'Eledre.
b La plupart des fables ont leur fotvdemEnt
dans l'Hiftoire. Auffi plus
d'un Auteur Grec explique celle de
Ganfinécle enlevé par Jupiter, en diiant
que la guerre s étant allumée entré
Tantale Roy de Lydie, & Tros Roy
de la Troade, Ganiméde fils de ce
dernier fut fait prifonnier, & mourut
peu de jours après, ce qui rendit la
guerre filongue entre ces deux Princes,
que Pélops y fuccomba, quitta l'Afie,
ce alla s'établir dans cette partie de la
Grèce qui de fon nom a été appellée
le Pélqponncfe. Voyez, Aférjriac, p.
JJ4- du fécond volume de fes Commentaires
fur les E'pltres d'Ovide.
c
Apoilodôre, l. j . raconte qu'IIus
s'étatu établi en Phrygie, il remporta
le prix d'un combat a la Lutte; prix
propofè par un Roy du pays,
verain de Phylacé ville de la Theflâlie;
de voifine des E'tats d'Achille. II avoit
époule Laodamie fille d'Acafle, devenue
célèbre par l'exemple qu'elle
donna de l'amour conjugal le plus tendre
, le plus fincére & le plus palfionné
qu'il y eut jamais. Protéfilas arma cinquante
vaifleaux, & alla joindre U
flotte des Grecs en Aulide. Il fut le
premier qui, en abordant à Troye,
fauta fur le rivage, & le premier qui
fut tué de la main d'un Troyen. C eft
ce que raconte Homère dans le fécond
livre de l'Iliade. ; Ce témoignage dut
plus ancien de tous les Poètes, eft
confirmé par Strabon, qui dit que de
fon teins on voyoit encore le tombeau
de Protéfilas, de même que celui d'Achille
& celui d'Ajax, près de Sigée.
Malgré des témoignages fi formé»,
d'une

t>*es*.
DE LITTËR 4T0FE ro*
rade dure Menée 6k baone*, Là sciant écarté du rivage
avec les llény» pour aller chercher de l'eau bien avant dans les
ferrée » Etfilfk profila de i occafion, Se adref tàm la parole à
fès compagnes i SI ion nous mené en Grèce, leur dit-elfe,
toutcsoquu rions avorta lèuffèn ùtkpt'id iont des rôles L en
compsraHbrî ées malbertrs qui nous attendent» Croyez mol,
brûlons h flotte des Grecs* Ces rntferables captives la crurent
! \ Se mirent le feu aux vanfèsu.v. de Protcilbs, qui rnr-ià
fut réunit à k nèeefFrtêck; le hx.nr avec elles dans ce pays, 6k.
il y blilt Sdcmé» où cor Grecs ck eeslioyenties ne tirent
plus quun peuple*
QmfBfJém!fmt* Endymlon filsd'Àcthllus qui eut Jupiter
pour père, 6k de Frotogenîe fille de Deu cal Ion , eut deux
enkrrsq Etolns ck EurypyleC Ekoius comrainî de quitter le
Moponnefe% pafB oWle F F qui ell vû4-v*. 6k avec k
fniyls par ont tfausm E'alvatss * \ co q«c fan tri Eùixlh
Cène» ntno nq>

ip4
M E M O I R E S '
iècours de (es compagnons de fortune, en ayant chaflé les
Curetés, il changea le nom de cette contrée en celui d'Etolie
*. Eléus fils d'£urypyle b & de Neptune, régna après la
fhort de fon ayeul maternel, & donna ion nom à là \ille
d'Elis, qu Endymion avoit bâtie.
Quinzième récit. Dans le quinzième, Conoh parie des Phénéates
c , de Cérès & de Proferpine, qui, à i'inlçû de la mère,
fut enlevée par Pluton, & conduite ibus terre dans les lieux
où ce Dieu tient fon Empire. II raconte comment les Phénéates
montrèrent à Cérès une ouverture par où l'on peut
delcendredans ces lieux foûterrains. d , les marques de reconnoiilànce
& de bonté qu'ils reçurent de laDéene, & entre
autres la promené qu'elle leur fit, de ne pas permettre qu'il
périt jamais plus de cent Phénéates dans un combat e .
Seizième récit. Promachus & Leucocornas f étoient de
qu'È'tblus fut obligé de quitter le Péloponnefè,
parce qu'il étoit pourfuivi
$fi*t-1.1. en jufiacepar les enfans d'Apis, comme
le meurtrier de leur père, qu'il avoit
tué par mégarde en difputant le prix
de la Courte de.chevaux aux jeux funèbres
que l'on célébrait fur le tombeau
d'Azan.
* Les Curetés châtiez de leur pays
par E'tolus, s'emparèrent de l'Acarnanie.
Pour les Kléens, Strabon Se
Paufanias difent qu'ils étoient originaires
de Calydon 6c de quelques autres
villes de cette contrée; ainli E'tolus,
en châtiant les Curetés, ne fitque s'établir
dans le lieu de fon origine. Mais
au bout de dix générations,les defeendans
d'E'tolus rentrèrent en E'Iide, et
s'en virent les maîtres.
b Selon Paufanias, c'efl Eurycyde
qu'il faut lire.
* Phénéon étoit une ville d'Arcadie
bâtie dans une plaine. Pauianias en
donne la defeription dans fon Voyage
d'Arcadie.
* Cet endroit de Conon, comme le
•efte de Sba récit, iacft un peu fuipect.
La raifon en elt que Paufanias, qui
eft un auteur exact, 6c qui avoit vifué
ce pays avec la curiofite d'un Voyageur,
6c d'un Voyageur éclairé, ne
marque ni cette particularité, ni la
fiùvante.
« Ceht a tout l'air d'un conte. Auffi
Paufanias n'en dit pas un mot, fui qui
fait un fi grand détail dé tout ce qu'if
y avoit de curieux chez les Phénéates.
Car il nous apprend que ces peuples
avoient chez eux un temple de Cérès
Ekufienne, où la Déefiè étoit honorée
comme à Ëleufis; un autre temple de
Cérès Thefinia, une nuage de Cérès
Cidarie, confêrvée avec foin ; que la
Déeffe cherchant fa frlie, étoit venue
à Phénéon, 6c que pour récompenfër
ceux qui lui avoient fait un bon accueil,
elle leur donna toutes fortes de
grains, hormis des fèves. C'eft tout ce
qu'il en dit. Le refte étoit donc tout
au plus une tradition populaire, qu'il
n'a pas trouvé aflfez bien fondée pour
croire en devoir parler.
r La plupart des nomsGrecs, comme
eksrxOTuriebreux, fsgrùliem quelque

itpr
DE
LITTERATURE.
*5>5
Quelle ville de fille de Crète. Promachus simoit p;uTu.mnë«
rasent le Pesos Leuaxotnas, & neu éloil point aime. Ce toit
fous les Jours nouvelles épreuves plus pénibles ék plus péril*
issu lès les unes que les antres. Pronnchns o en refniok aucune,
Eus est être plus avance. Luit» neieaehaïUpitisc|uefàio:, ék
ts ayant plus rien à màsager, il s'avila d'un ftr&kgerne. Il
avoir un calque digne d'envié., ék célèbre à caule de ceux qui
iWolenf porté. !i pend ce calque, 6k k met fur k tùe d'un
autre beau garçon, en préièttee de Leaeoeomas a „ qui en loi
Il piequë, ejull le pallà Ion ëpee au travers du. corps.
Dœ~j^$èêM eeèk. Dkék okSylëeëtoicnt dci.ee frères, tous
deux bis de Neptune, ék ils bahkoiem en Theîiàlk auprès
du mont Félkuix Dksék, cotios.se le porte ton nom, droit un
homme jkdkDt Syiëe au contraire *• ùoh h mid~faiiànt, il
tnekhaut, qtffderasieerut devoir en délivrer le monde. Dans
la fuite Hercule paissant par la Ilreilàlle, alla loger cime Dicèk,
ou ayant, vu h liile de Syiée, qui étolt élevée cher. Ion oncle,
Il eu devint ausmu-eust, ék l'épaula L Quelque tems après II
fut oblige de faire un voyage. In jeune krume Joullfit fi
Impatiemment falslênceeleIon mari, qu'elle mourut, de dé~
pkifir* Comme on iaiJolt les oMù|oes, arrive llercule, qui
ténsomdefon nsallteur, en fut h touché, qnon eut bko de
l.t peine à ! empêcher de le jetter dans le même bûcher*
Après fbn départ » les volflns entourèrent de murs le lieu ek
là lèpnitnre, enlnlte on y Mut tut temple à llercule, ék et
çeote, fsoes g» svosss *0 vsn psvavo
Jhir» teuèke, le JSSK» ëc Frs-scsrku
sonores; n» ksve hocum.

,p6 M E M O I R E S
temple lèrt encore de monument à cette vertueufè Princene.
Dix-huitième récit. Les Locriens, fondez fur ce qu'Ajax
étoit de leur nation», obfervent encore cette coutume) que
toutes les fois qu'ils combattent, ils laiffent dans leur ordre
de bataille une place vuide, tout comme fi Ajax la devoit
remplir. Or dans le combat qu'ils euient à ibûtenir contre
les Crotoniates, Autoléon qui commandoit ceux-ci b , voulut
attaquer les Locriens par l'endroit qui lui paroiffoit dégarni,
& où il ne voyeit point de Chef; il fè promettoit bien de
les envelopper de ce côté-là, mais bleffé à la cuiflè par un
ipeétre, il lut obligé de fè retirer du combat. Il tomba enfûite
dans une langueur mortelle, dont il ne fèroit pas revenu, fi^
par le confeil de l'Oracle, il n'étoit allé jufque dans l'Ifle
Achillée c , qui eft fur le Pont-Euxin au-delà du Danube,
& près de la Taurique. Là, il vit plufieurs Héros de l'ancien
tems d , & entre autres Ajax ; il appaifa les mânes, & lût auffitôt
guéri. Quand il fut fur fon départ, Hélène lui ordonna
d'avertir Stéfichore e que fi {es yeux & la lumière du jour lui
* Ceci doit s'entendre cTAjax fils
cTOïlée, qui regnoit fur les Locriens
d'Opunte, dits par cette raiibn Opuntiens.
Paufanias raconte h même choie,
mais ion texte eft fi corrompu en
cet endroit, qu'il n'y aurait pas moyen
de l'entendre fans ce récit de Conon,
qui m'a été d'un grand fecours dans
la traduction que j'ai donnée de cet
Auteur.
1 Selon Paufanias, c'étoh Léonyme
qui commandoit les Crotoniates, &
non pas Autoléon.
• On I'appelloit aufll l'Ifle Leucé, à
cauiè de là quantité d'animaux blancs
qu'elle nourriffoit. Je ne comprends
pas fur quel fondement les Anciens
ont débite tant de tables toucliant cette
Me. Amvuks-Maïrs:iafi s auteur plus
grave ) tiJi que de fou ïenu. elle etoît
ekien* &(. 3 peu peu fà>). CM nourascsi.
3ksït«H~»\ quand par hasard, ' quelques -A
guj^^arsyVnuîdens éx sasuûiî pied
à terre, après avoir vu le temple, les
offrandes oc autres antiquités qui font
confacrées à Achille, ils remontent le
foir fur leur vaifleau, de fe gardent
bien de pauer la nuit dans cette lue.
* Paufanias eft plus circonfpeer dans
fbn réch. Voici comme il s'exprime s
Les Crotoniates difent qu'à fon retout
il ajfûra avoir vu dans cette JJIe
Achille «y les deux Ajax, Pa troc le
«y Antiloque, tV qu'Hélène étoit
mariée à Achille, tYc. Quand on lit
de pareils contes dans Paufanias, on eft
tenté de le regarder comme un homme
qui croyoit de léger & fur de (impies
oui dire; mais quand on vient à retrouver
ces mêmes chofes dans des
Auteurs plus anciens que lui, alors on
ne peut s'empêcher tradmirer, ôt fit
grande érudition, & fon exactitude.
e Célèbre Poëte lyrique, qui vivoit
vers la XL11.« Olympiade, ex dont
Quintilicn fait un grand éloge après

DE LITTERATURE, 'u }7
èiolent eueore chers , il eût à chanter la palinodie, ék £ retràfer
ce qu'il avoli dit d'elle dans lès verra Stélkhore profita
de l'avis, ék recouvra la vue,
J}$x~mtê ! té!îe feuePlàniathé fillede Cirotopus, eut commerce
avec Apollon, ék devint grollè. Comme elle craignolt
la aalére de Ion père, elle accoucha fccretement, ék prit le
stli dkupofèr fan enfant, après lui avoir donné 1e nom de
Eirtus, List berger k trouva , ék en prit foin comme du heu
propre ; mats il arriva par malheur que les chiens de fort
troupeau mirent cet eaifant en pièces. La mère fut inconibkbk;
pour comblede malheurs, iâ faute vint à la connoli*
lêmce eu Roy fbn père, qui ne doutant point que là fille ne
le fit faille débaucher, ék que ce qu'elle diieh d'Apollon,
ne fût un conte, k condamna à mort, Apollon irrité d'en
tmitetuetvt ii cruel fivlt à une Ihinceile qu'il aimolt, le vengea
Jur ksÂrfens, en les affligeant de la pelle ; ék le même Dieu
cordhlté fur les moyens de feirc eeilèr un h grand mal, ré~
mandsf par un Oracle, qui! fallait premièrement app&iler Rf&>
mathe ék Llnus, Anlfit-toi les Argiens leur rendirent tontes
feras d'honneurs, entonnant fut-tout à leurs ièrrunes & à
leurs filles, dklkr pleurer fous les purs fur 1e tombeau de
Lintrs t ék comme elles ètoknt encore plus lênflblcs à leur
propre Infortune, qui celle de ces malheureuiés vléf imes,
elles mêlaient à leurs regrets les prières les plus ardentes.
Enfin, leurs lamentations: èioJent accompagnées d'un air i$
touchant ék fi convenable, que depuis ce tems-là les Poètes
n ont guères compoll du chants lugubres, fins y faire entrer
k Bom de Llnus, par manière de refrain* Les Argiens theni
encore plus, Ils donnèrent le nom d'Arncns à un de leurs
mois, ils inl'fhttetent nu iacrtfke ék un jour de fête ions le
nom tfAsmlde, en JBetnoIre de Llnus qui avolt été nourri
pamndesagtseamn ék ce jonrMà Ils tuolent tous leschlensqu'ils
Hosao, çaé osoRèVife ce Pacte «a
p«t à tTR «néta
«tSkùe, es «n M éfesa b suas

11
t$ MOIRES
pouvokni trouver» Ni pour tout cela leurs maux ne celle;
Il ialkn que Crotopin » en conkqnence d'un fecnuo! Oracle,
setilU d'Argus, & qu'il allai lu trardplamor dans le pap cbs
Mégvrcens, où II bàtk une ville qu'il nomma TripamffmK
ymmeme «»/. Thoocle b de Ckakk « avolt été iàlt |>td~
fermier de guerre par les Eiiâltes» peuples de Thésée qui font
lace à Palkùre» Ct-Thttocie dupl-cha lècrctentent auxOulcldiuro
à pour ko avertir que s Ils vouloieut entrer dans le pâtes
». » » c
ta. i-icîî :-:Cit eft cil ekk pscie »k ee nroosUooCK.
dreatsilktass. \ e, IkilipiU 1 k
regardent conte se uste sfes clek de k
Gsssec.
:} -l>k avotCitt eiè. ssk»li e ouste ex en
mot ^sPcse» ukWsu ^djiïte^ »t csuk
Au !«àu»4r cal vsss tf-fsis aeedeet KSUSK
etsx- C«Ppussupid AktîCiss. tea fsejv
rsders. à k krvlr stiststscc tsùo tikuku»
Les Clutlcsdiesn essvrtvnsetst ^ulkess
«steusee» Cst t'nSîcde, iôltebss. te aSk
de rieslk. Cesoix Pu sex

Vs.A.
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D £' LIT T £ R Â T U R E, # § ^
e%aBI6fe, lis le tronverolem Lus défeniê. Eux» profitant
deiWfaq par une irruption lùhite, jettent fétum vante parmi
|es Bi laites, 6c les mènent battant jusque dans leur ville, dont
«rîfuHe Ils le rendirent malttes, par le moyen de Bueolus 6c
de Dolus «inls uvoknt lait priformlers, Mais ne pavant nue
41ngrAtthMd*kiësYteeckB«c£>ius, ék violant fatoy qu'ils lui
«voient donnée , Us le tirent mourir* L'Ire du Ciel iè lit suffitôt
fèoiir. à eux* 6Y Ils réprouvèrent d nue manière terrible*,
notuteors eomme u un oeros*
Mï^t-mhfâ rérlfe Dmlanus 6k Jaf son, tous deux fils eîe
Jupiter 6c. d'Ekélre fille d.Aîfas, ftablkdem i'ifle de SamoiluuceA
Jaiîon ayant voulu fouiller k phantome deCYrès,
lut tneiftineonp de foudre fe Dsuxkn us épousante de ce qui
.vouent éfsrrivejf à Ion &sre\ fe mh fur un radeau, car II n'y
svolt point encore de Vaiâevux

•*:•:•»»•
x
XX \> V>
fila du ffeuve Seamandre ek d'une Nymphes Les h&bkapf
port oient Se nom de ieucnens, Se. la région celui deTatcrk.
Teucer, après quelques entretiens qu'il eut avec Dardâmes*,
lui donna la moitié de Son royaume* Le nouveau Souverain
bâtit une ville b dans le lien même où il avoit abordé 1er ion
radeau, EnfuiteTeucer étant mort, Dardant» réunit toute ia
contrée fous là domination»
Vvtgt-JetixtéM m r* Un bel eniànl de Crète avoit reçu pour
roifc
grand loin, Jufqu a ce que le dragon parvenu a une certaine
grofièur, commença à faire peur aux voifins * qui enfin obligèrent
l'enfant à porter ion dragon dans la prochaine forêt*
&. à l'y latûer, ce qu'il fit en pleurant beaucoup. Quelques s
années après, le jeune entant devenu grand étant allé à h
le jette fur les voleurs, s entortille autour d'eux, leur lait
ntiîle bietlures mortelles* ot devient k libérateur de celui qui
lui avoit fait du bien*.
Vmgt-troîfieme rmt, CoryîheA encore plus beau mse (ou
père „ ctolt filsde Paris 6c d'vlfinone ; car Alexandre ou Paris %
» Canon a vos.au dire de h Nymptie t snoigfsage de PRca* év* B< ete* ryo
jkièe » doaî le atnv> « pus-êuv est-.sppé I Elîès dis que ce ûk «.oit ornsè a Posa
a« copule pliuet qu'à PÂuie.or, Celte 1 ville d'Âclsase. Désmxôa Pavait rap
filiatlots eti râhuleu'e » tes Grec» possède même, ék ucussuntt l'en tant
Cfoyotentessa'ïbHrieussHéfos, eeles téeeœ. &« eefis, 11 y a pleo d\

DE LITTERATURE. & Qt
awt que à enlever Hélène, avoit épouié CjEnorre s . Ce jeune
hotrn'ue bu envoyé à Hélène par lu mère f dont le irut étok
ek donner de la jalouire â Par h, ék de perdre Hélène. Corythe
/acquitta ù bien delà eoturntthon, quVo peu de rems II lut
ailèr,iarmMuy avec Hélène,, pour que Paris, qui entra brukpremeut
dans la chambre* lu trouvât aiïu auprès belle; Il en prit
de I ombrage, & dam le irardport de la colère, Il ma Ion Ris.
ClLnorre outrée de fmfidélitè de ton mari, peut-être encore
plus que é\i meurtre de Corythe, vomit mille imprécations
contre Paris ; Ht comme elle Joignoit à la eonnohiànce de
I avenir, celle des plantes et de la Pharmacie*», elle lui prédit
que Mdle ttn |onr par les Grecs, Il armait inutilement recours
à elle, après quoi elle iè retira cites les prens» Ecvéncousnt
fnftjfia la prècilclton; Paris, âms k guerre des Grecs courre
tesTtovens, bielle dannexeulêmetitpar Phtbcléte, tàelroit de
gagner le mont Ida, en même* tests qu'on- courrier dépêché
à CEEnone ,,aikm k luppller d'employer ion art en Paveur do
ion mari, Le courrier lut reçu avec mépris, on lui dit que
Paris pouvoir s âdrelier à Hélène. Cependant à peine fut CI
reparti, quCrE.rtotte touchée «le eornpaihou, alla cueillir les
imiples les plus f|>cdilqrres^ monta fur ion char, êe vola au
lêcoursdeGn marii mais IIo étoit plus rems, Paris étou mort*
\Jtt fécond courrier qui en apportoit la nouvelle à CIEnooe *
afoùts des teptoclies à 1 etriertume du meClâge. tJtnone prît
^sl|^oya,

Olllfn
%ost M E M O I R E S
.une pierre, de fui en ealîà la tête* Eniuite arrivée on etolt le
.corps de Ion mari,, elk lembraflà, farrok de lès larmes,
implora leur eofsmun malheur, & le dérobant tont-à-conp,
alla s eteangbr avec là ceinture,
£û%î -quatrième réàh ÂThefpie ville de la Bœoiie, peu
diftaoie du mont Jhiélkon, naquit un enfent qui eut oorn
Narcivïe*» de qui fut un prodige de beauté, tuais qui méprlfà
fouverainement i amour, bk tous ceux qui etoieni fofrbieâ
à cette paillon» Âulfî beieipéra-t-il les adorateurs K M nf
%ï>i que le ièo! Ânûiitas qui s o pin ultra à lui rendre des aTo
dullcs, des icnin,, julquà ce que Nardiîè joigitamla eruanté
au mépris, s'avlla délai envoyer une énée. Atultuasentendit
ce que cela vouiok dire ; après avoir invoqué l'Amour, ék
Ibvoir conjuré d'être Ion vengeur, Il prend oetteklpée» bk
va s'en percer le coeur lous les; ienêtres du cruel Narclilè,
L'Amour exauça-- fesvoeux» Narcilïè on jour le contemplent
dans l'eau dune claire fontaine, crut voir les charmes dans
sus autre, bk fut tdkment épris de celte Intage, que pour In
première lois bk pour k dernière, ou vit en lui-un .homme
alfes Irvknfé pour brûler d'une flamme dont ifètolt l'objet **
* Ce aoat vies; du saxGive ïW*, • ptsit- brr épm 4s iaOs4bae. cc-mrse
•fnwccîftxg f Je jh'm>-, Llsjilolfe. C; I ors ÎVO 4*u« «eus, b»rp*il st.- Ipeàe
•IrtasxlyèeJleapsmevrtsye, «n aserta pasdîllàigaef lk*sit#edWt£!eeb^t
AlïiCVadt. i»e tahukus s été natté pa I Àtdljys-odtiaa&tirretsîdiritîsmoisa
Ovide, ss--vuV, Mat* CofiOfiîîînùte quelles ) usé lui reUçuiblckpaîlàùvsssssî, e etxsî
.pafîKDlafîîm val se GJS a; daa$ l'un - asea-aait de vù'age, ssOïse ehe-vdste,
si «art I tvutîe.
j fysvs-st «ib-aa îla Osatsskàem fss
*-Cefi ce que dis Ovide avec &$ opaiïsefsvsiç & ekirolestevfettAfe,
grâces ordtaalrn ;
. I • Panadedsvkst savms-euv 4e ta tests*,
SM- ,»...,, , » -I «-*« il est le ttsallîoï- de. b peedre,
_ s«-, / - I v\»î estera e attlsïtsa, fevte a tare. e«
J.Vlts*ï , s i {. • I ." ' ^ ï l ï*
^ , t., . , ,, ^ I IsarsUe, il veatst ntr -te- bead a use
Ue4 Jeu if! terjej-O r.os
•it%W>ilWi>smrr •-.,,. ^ ï WsWox%^N
-^ | * ïixtiplev, îv.ï-.attje, aas i*vut tju t eat> .a ac e*i>>e nui t.\w*«>Ae îttes tg sn
,t pwlfa. ,. . .. s I ^^jygîf, >.i.'.l-.l V*S vt jgsOsrs- i,..>V.Viv mOI V..SVÏ. v\n-t>a, vl s-s
vm^iidp:s^îiwae.e, -dit AadàaOs, es î*- vaysai a oseyau vexr ta kwit,
^u'ua ixatiaièlùk allAptVe de les»*» dtvdtkietxmr lui use n.ss4>n*ins.

^S»^-" -
D £ 11T T E R A T U .fi ri no )
Enfin, defêCjxâtl de ne pouvoir jouir de ce qu'il sursoit, |£
etnyant porter la juilo peine des rigueurs: qu H avolt exercées
eontsse Àunntas, il Ce tua foi-osésne, Ce lut en ce tems-fà
qste fur km Oracle qui ordonna qo on révérât l'Amour à l'avenir
oies ut s on B Ivoft fait par le patte, outre fe corn mur* coite
s s 3 v*
que les autres loi rendirent > les TIvelpienss eu particulier Inllltuèrent
clés facriitces est (on honneur*. Ces peuples fom
pstrltutder. que les pinnifers Nareiltès que I on a vus 1 font
îôrtir de la terre qui avolt été trempée du kng de NdrcRfc,
f^hm^-à^mém rêrfo Méats Roy de Crète, tsds de Jupiter
Se d'Europe, eqtnpatnve flotte « pour aller en perfonne retkv
SB-ander DédaleB> qui s'étoit&ové en Siesule, ou, comme
nous dlfons auîourrl'ltur, essStdfc ofosa expédition tut tint!»
uenrenlê. Les iilies de Cocalos Roy de cette itie, lut orecièrent
des etBkncheseè II périt 1 Les Cretois, pour venger fo
ttreurtre de leur Roy, déttferdrertt k guerre, aux Siciliens; mais
vaincus et corttrstnu ne sets retourner en Crète, dssratit la
navigation Ms furent ferprls tfom tempête qui les jeu a for les
côtes des lapyges ^ où Ifs s'établiferit ; & pereLsnt le nom de
* Passasses es selfs tsee les 1 $erf~ j pkoct d foeHr téca «osoir cc-user
pàan, de aaats atsOsaaoé, avusesst |

tveo
Z04. ' M E M O I R E S
Cretois* furent confondus avec ces bpyges» Dans la noie* fa
plupart deux châtiez eu pays pour leur révolte» eonfoitéreut
i'O racle fur le pan! qulls dévoient prendre* Il leur fut répondu
pulls eulleut & Je fixerdans fendroit où I on f eur prélèoieroît
de la terre ck de i eau » ce qui les detemti.ua. à demeurer citée
les Booléens*. En effet, étant entrer, dans leur pays» Ils virent
des enfans qui » par manière de jeu, pétrifiaient de la Boue
er* forme de pain * Se. qui vinrent leur en offrir» Ces Cretois
croyant f Oracle accompli » demandèrent an Roy de Macédoine
la pernaiffton de s'établir là, ce qui leur fut accordé*
Ainfi, .près avoir changé de nom pour la trotfième fbE» &
devinrent enfin «ne portion des Macédoniens»
Vttigt-fak'me ndt. Ce plvantome d'Apollon,* comtu Ions
le nom de Camus*, qui ëtoh toujours à h frite des Dorions*
& qui leur Jêrvolt même de Devin» fut tué par Blppotas^
«sans cotres fSresvt oSulkssrs ants
apvs, p. «ar venger la «sort Ces seor
JKe*y, «:«

I>E LITTERATURE» JOJ
de k esee dlHeretde, vers le teins que les Hèmeikks mêditatent
de mttier dam le Moponrteië* AUÛ'î - tôt les Dorsene
lurent .Ctvppeïtde la pelle» Avant consulté fOracle, ïk eurent
poee rèponlè qu'il lâiiolt châtier Hlppotas de leur camp , ils
le ehtdlërent» de le retour des Rkraeiides
pMdes qui regnoient à Coryntlie h, les en chaflà eux & jeurs
allies, les ïomem» & peupla la ville de nouveaux habitants.
Enflé de ce fuceès» il ne ièpmpoioît rie moins que la ronquête
de l'Astique» foriqts'un Oracle lui prédit qu'il remportèrent
la vtèloire, s'il pouvolt épargner la perfonne eu Roy
des Athéniens» Ceux-ci avertir de l'Oracle, perluadent à
Codrus * lenrRoy» qui étondéja lèptuagenaire, de ië dévouer
pour k fàfut 4e fe,s Jujets, Â .flnilam ce bon Roy quitte ks
habits, fë dégniiè eu oucueron» va chercher querelle avec un
Dorien, ck Je fait tuer» Lesllorlens, en apprenant ce malrteur»
lèntlrent qtui n'y avoir plus rien à eihérer pour eux»
êe 4mnt la paix avec les Athéniens,
Vmp»jy.mém mît* Oanslevlngt-fepttéme» Connu parle
4e Deucahon ^ qtd regnolt. clans la Phthtotlde s ( du déluge
qui de loti terns inonda la Grèce X, êk de Ion fais Heifen £»
* Du met Grec dxéVs» tpù tq^llte I inétkée qui îXUSïS c« Tteolk. Cekk
erre, vsgust vugshm^.
* Csa StlV|aete au dcteoshm de
Sdyptie, doter Dmdas et Hpssth
Ces, Ce tin tous levé- ttteucs 4k Fssa*
f&nhs f eV> a< tpe ks.l>uyinniteas Is
gumo sus txàiaéàrra Stes la co»~
0 éuxt eostetaparaî» 4e MoRc
* Cook la partie méddkxaak 4s la
TtexBlsx
f Ce delagc

io6 M É M O I U S
ue d'autres ont cru fils de Jupiter, & qui après k mort de
Î)eucalion, lui fuccéda. Hellen, dit Conon , eut trois fils ".
Il régla lui-même qu'Eolus fon aîné feroit fon fucceflèur, &
qu'il gouverneroit après lui le royaume qu'il s'étoit fait entre!
fc fleuve Afope & i'Enipée b . Les habitans du pays furent
dans la fuite appeliez Eoiiens, du nom de ce Prince. Dorus
ion fécond fils, par ordre de fon père, fe fit Chef d'une colonie
; & cherchant à s'établir ailleurs, il alfa Bâtir au pied du
mont Parnaflê les vihes deBoëon, deCytinion & d'Erinée c i
Ceft.dc Kii que font venus les Doriens. Le troifiéme tourna
fes vues du côté d'Athènes, fut le fondateurde ce que nous
appelions la Tétrapole de l'Attique d , époufa Créufê fille
d'Ereéïhée, & eh eut deux fils,Achéus & Ion. Achéus obligé
de quitter le pays pour un meurtre qu'il avoit commis involontairement,
pafîà dans ie Péloponhefe, où il fondala Tétrapole
d'Achaïe, & donna fon nom aux habitans. Ion, après
la mort d'Ereélhée fon ayeul maternel, fat déclaré Roy d'Athènes
e , pour fa vertu & fês autres grandes qualités. Alors ies
Athéniens devinrent Ioniens f , & toute l'Attique prit le nom
d'Ionie.
Vingt-huitième récit. Tennès t & Hémithee avoient pour
* Ces trois filsétoient E'olus, Dorus
& Xuthus. Corton, pour plus de
clarté, devoir tes nommer.
k L'Afope étoit un fleuve de la
Bœorie, & rEnipée un fleuve de f*
Theflâlie. Airffi Hetten avo'rt beaucoup
aggrandi fis Etats.
c Le texte de Photius porte Ctbtim ;
c'eft une flttrte de coprlte, II faut lire
Gytinkn, conformément à Strafeon &
à Pitne. Strabon ajoute à ces trois
Vîttes celle de PSntfe, de dit que c'eft
ce qtrl formoît la Tétrapole Dorique,
ou des Doriens.
* Elle étoit compoféé de ces quatre
villes, (ffnoë, Marathon, Probatmche
&Tffcotyte.
« Cbnotf èft leftùi Atrcèur qui rafle
Ion Roy d'Athènes. Ce Prince ne-Ie
fut jamais. II époufa Hélice fille du
Roy de Sélrnunté, & fuccéda à fort
beau-père. Il étoit en fi grande réputation
de fàgefiè & de valeur, que ies
Athéniens lui donnèrent le commandement
de leur armée dans le démêlé
3n'ils eurent avec lesEIeufiniens, mais
mourut peu de tems après, au rapport
de Paufanias, qui avoit vu fon
tombeau à Potamos bourgade de l'Attique.
r Ils ne prirent le nom d'Ioniens que
piufreurs années après, fuivant Paufanias
, dont Huftoire eft bien plus circonftanciée.
s Paufanias, qui raconte aufli cène
aventure, dh Ténis, &., ce fèmble,
avec plus de faifon, puifque l'on dit
Ténédos, Si. non pas leri/iedot.

DE LITTERATURE, SOT
pereCyesuis Roy 4e l&Troade*. Ce Frloce ayant perdu iè
première fentnreC eit èpotda une féconde c » qui prit ppe
violente pallkui gx>ur ion beau-Fis, èV, qui ne pouvant s'en
hure aimer» par vengeance lui Imputa fon propre crime.
CVCMP. troperddule, fait et dernier Ion .fi b dans tus coffre;
ék parce que Betnkltée pleuroit lent malheureux frère» on lui
fait utt orbite 4e les tsaiiter, & elle fuhit h mente pente. Le
coffre gette dans h nier, ell porté par les flots dans nue Fie
volfore» ce reçu par le$.bsfeffans, qui, à l'ouverture du coffre»
lùrprls. eoqnnte on le peut peatlèr s d'y trouver ces deux per~
loonos pleittes de vie » les gardent connue en voyées < ' • * >
rw-w** •««»* nfei ' Cv ,uw

lit»
ao8
M E M O I R E S
Ils allèrent à fa guerre deTroye avec les Âchéens, Ions k
conduite de Prothoils , 6k. deflors on les appellent Magnètes»
Le même Frot bous les ramena à Delphes, parce qu'ils avoieni
£ah vœu de conkcrer à Apollon la dfarne du butin qu'ils
châtiez , ils pafièrent en A fie, 6k y furent d'nn grand tecours
à ces Ioniens 6k ces Ekdiens * qui venolent d'établir fa des
colonies, &qui fe trouvaient dans une eonfonélure faefteuiê,
Ils combattirent avec eux contre leurs ennemis; après quoi
continuant leur chemin, ils arrivèrent dans le lien où ils iont
à prêtent, & y bâtirent une ville que, du nom de leur ancienne
patrie, ils nommèrent Magnélku
Trentième râti. Pithéte d'ApoHonie h ètoft le berger du
troupeau confacré an Soleil c , Mais 11 gardolt h mal Ces brebis,
que les loups en mangèrent !o faan te* Ses citoyens, pour punir
la négligence, lui crevèrent les yeux* Le Dieu fut ii Irrité de
leur barbarie, que la terre à imitant leur refnfa fês fkûtr*
Julqu'à ce qu'ils eullènt appalié Fitbène, non feulement par
des carellès, mais en lui donnant, deux ttvatfbm de campagne
dans les lauxhonrgs, 6k une dans fa ville à Ion ehoix; pour
lors fa (klrilité eetlâ. Ce Pùhéne ètoit dune nalflance iUuftre»
comme tous ceux qui lui ont fùeecdé dans le mettre emploi*
Apollon Je, au relie, ell une ville Grecque ^ dans Ililyrie*
Elle eft fkuèe fur te bord de fa mer*, le lleuve Aoifa |>ailb à
travers f, 6k va iê jette* dans la tuer Ionienne*
* Ces Grecs huilées, on E'OIISBS f prie kâ Cassen, psaxavAtoxraoving.
alosîgir.e, {rajîfhkwex e« Aiie, caseut 1 la pAmo»,
tuf kî ferastes LUftars, ACadensA i * Les. Àpklenà&es ouvoluat gee
fcsLydkao Les Mageoss Se îoknî~ I ie«r vJlkavoa飫irâUe.parÂ|Sfâk\v5,
ireea a»x Grecs, A Saer tisrmr dûs I eoajrseon te ve>à' pa «»* tAokpvàas
ipseS tmaxe*. rkuSàmas Aï que de j ta^jortée dam ks iiSiarpex. de. PauvVfe«
ïe«ss, s y 3VOÎÏ encore à E'pSkSë h | ebs. C'ett psas e«k q« 1k asxkssi vas
gxaee Ma^jétisk, C'èïesii Une ebee | nxs»pcss.u:orfCanèaah

LITTERATURE, a on es
TttnU'ttnkine mi/, Tcn'e Roy de eesl ht aces «M seteiident
vers Daulls èk les autres irontiéres de k rhoddt, après
«voir eponlc F rogné Mie de Fandion Roy d'A thunes X dev int
û éperdocbtient amoureux de Phiiosikle Iceur de là fèntme,
c|ne k trouvant InSeMble II k viola. èk eus en fuite la cruauté
de Jnl amteher la langue, pour l'empêcher de publier Ion crime
èk £ propre honte, Philoruéle en cet état, ne Icui faire autre
choie que ek tracer quelques caractères Jùr un voile quelle
hrodolî | par ces cerackkes elle donna à eonnoitre à k ièeur
le trattenient que Ion nrari lui avoit tait. Frogné outrée de
dépit èk de colore, prend Ion fUs, k coupe en morceaux K le
kit à table à Ion propre père, ék lui apprenti elle - mente de
quel horrible mets il s'étok rallàlié, Técée furieus , tire Ion
cpée, ponrlnk ks deux feuni, èk les auroit. immolées toutes
deuxva là vengeance, h, comme ledit la fable, elles rtavoient
été changées dans k moment, Frogne- en rolTtgnoI, ek Fbk
iotnèfe en hirondelle A FoorToxk, la Fable ajoute qu'il fut
change* enhuppe-*hTous ks trois. Mus k tonne tfoiièaux,
cetnkrvent toujours fer ancienne haine, ek de-là vient que
k huppe |xxtriuit|>ar-te=ntva outrance èk les hirondelles èk les
roh%nok«
• v se
disiraùtSv ï,e nses dclkVstka »vne t mmtpfedu,ai-e^aîi!W(»en Latin
i,o«-, t, dl ««efeuïa U« oipets, eau 1 agac^er î-rasmo &o JY$. dedio cawsw»'av Pxa'oàas
i ssp

aïo
MEMOIRES
Trente-deuxième récit. Europe fille de Phénix* diiparut
tout-à-coup. Phénix en peine de là fille, envoya les filschercher
leur iœur. Cadmus étoit de ce nombre; il s'embarqua
en Egypte, & alla exécuter les ordres de ion père. Protée,
qui avoit tout à craindre de la tyrannie de Bufiris b , iê fit ion
compagnon de voyage. Après avoir long-tems erré, longtems
inutilement cherché, ils s'arrêtèrent à Palléne. Clytus,
Prince juile & prudent, étoit pour lors Roy des Sithoniens
peuples de Tlirace. Protée lui fit des préiêns, comme il iê
pratique entre nouveaux hôtes, & gagna fi bien fionamitié,
qu'il parvint à époufer là filleChryfonoë. Clytus fécondé de
Protée, fit la guerre aux Bifaltes, & les chaûa de leur pays,
qu'il donna en fouveraineté à fon gendre. Protée eut de iâ
femme plufieurs enfans, mais fort différais de. leur père. Ils
étoient injuries & cruels. Hercule, ennemi implacable des
médians, extermina ceux-ci. Leur père creuià lui-même la
fépulture de fes enfans, & enfuite purifia Hercule, que ce
meurtre avoit rendu impur.
Trente-troifiéme récit. Démoclus de Delphes avoit un fils
nommé Smicrus*, qui étoit un fort bel enfant* Lepefe s'embarqua
pour aller à Milet, comme il lui éwit prefcrit par
l'Oracle d , & mena avec lui ion fils âgé de treize ans. Mais
• Les fentimens font partagez fur la
filiation d'Europe; les uns la font fille
de Phénix, après Homère, les autres
lui donnent Agénor pour père, après
ApoIIodore. A l'égard de Phénix,
tous conviennent qu'il étoit Roy de
Phénicie, mais les uns ledifèntfilsd'Agénor,
les autres deBélus, quelquesuns
même de Neptune & de Libye.
b Hérodote parle d'un Protée qui
étoit Roy d'Egypte, peut-être fut-il
détrôné & chafie par Bufiris. Diodore
de Sicile prétend qu'il y a eu en Egypte
une longue fuite de Rois appeliez
Bufiris, & qui defcendoient tous de
Menés. Strabon, au contraire, nie
qu'aucun Roy d'Egypte te Coït jamais
appelle Bufiris, Se. en effet on n'en
trouve aucun de ce nom dans les Dynafiies
des Egyptiens.
c Le Grammairien Ladance l'appelle
Shnérus, dans Ces Notes fur la Thébaïde
de Stace, & s'autorife de Varron.
' L'Interprète Latin a rendu xatà
X/wouor par ad confulendum Oraculum.
C'eft une faute groffiére que
Thomas Gafie n'a pas corrigée dans la
nouvelle édition des Extraits de Conon.
Démoclus n'aHoit point à Milet
pour confulter l'Oracle, puifqu'il n'y
en avoit point encore, & que fbn petitfils
en fut le fondateur. Ram' Xfiojùt
fignifie ex prefcripto Oraculi, par le
confcil ou Je commandement de l'Oracle,
c'efl-à-dire, de l'Oracle de Delphes.

DJÊ LITTERATURE, *r t
peu après s'en trouvant ensbarraflé, de ayant bâte darri ver »
jl débarqua iorUds datas tme ide, & eut l'imprudence de IV
la'dfo* Un pitre fils d'E'mharfus, trouva cet enfant qui fè
défôknî» ék le Biens suffi-tôt à ion peve, qui touché du (à
peine autant que de fa rsaiiktnce ék de fa figure, ie .reçut ds.ee
lui avec beaucoup de borné *, Quelques a urnes aptes, Smlcrus
alla suffi àMilet»ou, setatit iâù coriandre, Il épotilà h fi lie
d'un Mdéf'kn des pins difilnguer. Sa femme devenue greffe,
eut un fbttgefort extraordinaire; Il lui kmhb voir le lôleil
entrer dans Ion corps par h bouche, &. Umir par le bas du
ventre» Les Devina comCulter kw ce longe , te teganièrent
connue un heureuv prckge» Cette feaune en effet accoucha
d'un fils quelle nomma Brarschus, à eau le dtj fon;.;e quelle
avait nu k ék cet enfant fut un prodige de beauté. Dans fà
première jenneffè si garda le troupeaux de (ou père, Apollon
le vit» 6k kn il épris de lèsebamies, qu'il paisôù les fours avec
lus datas cette prairie» où depuis* en mémoire u'ecef événenient
» on érigea an Dieu un autel ions le nom d'Apollon-
Fbdlns» Bmnehus j&fpîré pat Apollon, eut le don de pr$>
phéfle, 6k tendit fes oracles à DUi/nte* Telle efl l'origine
de i'Ôtxsde de Brtuadaides « » le plus renommé qu'il y ait
*• Àpsés ess reoas, Cetum eutrsiîC* ] ks Cumïïftwakes «1< kkï.ûke fôr
wr, 3uav Tccft q>« eomioa n*vgfivw% I ÂrxAA-fc, iioosvtsuw^^
dVa CvOsftS A dg ik deux oqtm I èov q^oUpoo. kbiui*>
Cooue, mkfî er»dooasess iusssunu* | UiSucer/éeeivturA Mmœè}firs<
Ou dHilu*u«cîo| Prêtées de ce ««>«i I
due. f*d$uk|ocè, maU»*pe rapports I
° CetOuuéeoleufJUU V temretix.
Ce«xjneepoa', ce ,eiv Soubk» cou- I nui à.uu u« pou vesile durs lej Ae>îtvesir
à auras dVua< Si sasus ss f k>a* I qd^eGoxqr^jO^doiik' •• ! '^•• :! -
D d if

SSsVss
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M E M O Ï S E S
dans tonte h Grèce, i\ vous en exceptez celui de Delphes,
Trente-quatrième râit* Après h mort c!e Paris % Il $'élev/&
«ne grande difpute entre fo frères Hèlénus èk Délpholbus;, ad
!ujetd'Hélène, r|ne dtacun d'eux voubïtéponter. Délphotes,
quoique le cadet, l'emporta l \ f$ h faveur & la faéstcm des
Grands. Hélènus outre de dèph abandonna Troye, ek fè
retint au mont Ida. Pendant qu'il y vîvoit tranquille f C-édum
persuade aux Grecs de lui d relier une embnléade, 6t de le
faire pritourner de guerre, à quoi Ils rcullirenî» HèCénnalutk
irndè, prie, careilc, pouhèanfh. par Ion relient Imettt, revdfe
aux Gnxs le fèeret de l'Etat ; que le dettin de Troye étolt sfe
ne pouvoir être pnfèqne par le moyen d'un cheval de bob,,
ék qu'il faiknt de plus enlever nue flatnë tombée du Ciel,
nornmèe le Palladium A qui de toutes les Iktnès cordervées
clans la citadelle, droit, la plus petite. Aut'lotôt les Grecs donnent
drame à .Diomcde & à Ulytié d'aller enlever la Cbtnc
fatale, Ils panent, ck à la laveur de la nuit ib arrivent ptiqu au
epauïes a usyne, qw, a force ne te nanner, s eteve stepi ;
pins, comptant bien que Dbmdde à Ion tout kû aidera a
monter. Mais celui-ci nefr. pas plutôt an hant du rempart,
dVn msuver Votigini- ailleurs on dans
csx Extrais k> Co«oft que .KHosias
soas a oxdésvé.
* Lus pasêessiastséx a.»c es ntôt cossîkns,
tocs s«iïi sappon&s ps Suidas,
pas Apoilolke ék par iâuliadur, qui
EppsrcïosTîCRt ks a volera prîtes de
Connu.
*• Piafîe»« autres Auteurs oppooetn
çttsîpsès la mon de Pas;,s, EKàpHobus
épopià Hétèfse, d. epses. cil pou esta
qu 1\ fut traité d\us axankac ù tn&koe
parMènéks après l* pstià deTioyc,
esnnmo le rsexee Vibyk dors le lu
xlcsua

DR LITTERATURE. ai*
4à iJiylle, il va droit à la citadelle, ef! allés
heureux pour trouver la 1hinc f I emporte, vient rejoindre
feu compagnon, 6k s*er* retourne avec lui» Uhfiè marchoit
ckrriéa, 6k fàifoh queftions lur queutons, Dioméde qui confcoiflok
& raies, difbrnnle, dit qu'il a enlevé une !btuè\
mais que ce n eâ point la véritable* Maiheutvmlëment Ulyfïè
parvient à y toucher, ec reconnofi à fa petiieife que eVit le
Jhdladtnnn I4equé cl avoir eu II peu de part à un exploit II
sppe
4e la Ineor duoe ëpèe nue, car il iailoit clair de lune, ih
retourne, prend avili les armes, reproche à U iyfië là uJhifon,
fa lâcheté, 6k lui tentent Ikpée dans les reins, l'oblige de marcher
devant lui jtdqnan earnp. De» là ce proverbe II connu
des Grecs, fa /en (k Dmnétk, qui Je dit à propos de ceux que
I on force de faire quelque choie malgré eux,
TjrMti^iWûUïémë rûit. Deux bergers ayant mené- pa'itre
leurs troupeaux fur le mont Lytiùs près d'£|dnde, ils appem
curent un eflàlnu demotrcltcs à toici qui iortoit d'une caverne
fort profonde, ék ou 11 n*y avoli pas moyen d'entrer, Âoûsték
l'un deux imagine de le mettre dans un grand mannequin
, cf y attacher une corde, ek de le faire defeendre dans la
caverne par ion catiBrsde* Quand il fut au bas, Il trouva 6k
le miel qu'il cherehott, 6k beaucoup d'or qu'il ne cherchons
pas ; il en remplit jufqu'à trois fols fho mannequin, que l'autre
tlroiî à memre» Ce trél'or épullv, il cria à ion camarade qu'il
âliolt fe mmettre dans le mannequin, 6k qu'il eut à hien tenir
la cordât; mais un moment après il lui vint s i'efprht que
l'autre berger, po-nr jouir tout fèol de leur bonne fortune,
pourvoit bien lui jouer un mauvais tour. Dans cette peniee»
II charge le panier de groflês pierres ; l'autre, après avoir tiré
jolqu en haut, croyant qtse ion camarade etf dedans, lilche
la corde, 6k iuitië retomber le panier au fond du précipicet
«près quoi il enfouit tranquillement Ion trélor, fait courir le
Emit que le berger a quitté le pays, 6k invente des rations qui
le idnt erolre. Fendant ee tems-Iù, fou pauvre compagnon,
I) d ilj

*ï4 & E M O ï Rt S
éîûh fort as peine » nulle eipcran.ce de pouvoir forfir de f .t
caverne; Il ailoit périr de kim, torique seomt endormi » Il
end voir en longe Apollon, qui lui dibit de prendre une
pierre aiguë, de s eu déchiqueter le corps, èk de dejnenrer
ton; étendu Ans remuer, ce qu'il i\L Des vautours attirez par
fodeur du iàng, fondent iur lui comme fur une proye » èk
font tant de leur bec ck de leurs ongles qu'ils i'étevem en l'air,
& le ponent dans un prochain vailon. Ce berger sirrft lâuvë
e-nome par miracle, va nuffofot porter là plainte devant le
juge ; il accule for; compagnon , non feulement de lavoir
vole, mut devoir voulu lui hier h vk-. On cherche le nvak
lu selon-, on koreneL Atteint Se convaincu, Il Joint k peine
qu il nniritoït; on l'oblige à découvrir le tien ou i\ âvottmebé
fou tréfon On en conkere la moitié à Apollon êk à Diane,
l'autre moitié' on la donne an hou berger, qui par-là devenu
ri;x;é à Apbba, ék b cank- M*r«f
po,;!'q;:;j; s ùàaéîffôjxaé, Fsaùaîss I , si ;;:,{• hdkftédkism, I Eaéo'îb A Mysàîsc
BOX il ï rmis «Id-k, f ^Ceï!.>»{kiwxjîMr^edeasCàkfk
sSxU^v / * ta !(!^w wtw . I *« ^-1 «« mBtbmf. tf y a èa»;;, oa
*W, x> ->- /...s,,,-»,,,,» " | svasx^r« cvsdiïuôï Mfti Unsoss, su
i ma* «sas. k smo. M clos sausr use

D E h IT T E E À T U R E. a r 5
aventurkes, qui iy établirent ; ek de-là cette confraternité
qu'il y n toujours eu depuis entre les Lacédéntouieso èk les
Méiîens*. Les atnres continuant leur route » allèrent, deict-ndre
à Gorlyne b ; ils y entrèrent km aucune oppomion, 6k
ils habitèrent cette ville conjointement avec tes Erétok-,
~Tr£mé~Jp$îtR£ mit< Dans le trente- (eptk'tne< Concn nous
apprend que la ville de Thaïe*-' a pris ihn nom de Thdus jfcre
de Ckdrnus à t qui hd donna une partie de les troupes, & le
klllé dans cette llle* Four lui * qui s'ctott déjà kit une grande
réputation en Phénkte* Il avolt paiïé ers Europe par ordre de
fan père. Les Phéniciens étoknt alors En puitkns ;, non ien~
iement ils pol'iédoknt une bonne partie Je l'Ane, m.m ils
uvoieni établi le Itège de leur Empire à 1 heb..< rai IL;) pto.
Ce Et de-là que partir Cadrons, non pour Jicr chercher k
lôeur, comtne le duleni les Grèce ; car qu En* ope eût me en~
levée par Jupiter mètatnorpholc est taureau , c'ell une pure
fable de leur. Invention* Lu vérité etl que Cadtnus, Eus le
prétexte de chercher là fot-ttr, palià en Europe pour tâcher
de s'y établir» èk k kble que débitent les Grées n'a point
d autre fondement* Catlmus donc» en côtoyant IXurotxn débar Ai Perdue PofstésC- Thi-sce» Ck. o;ee Uk a*oa a;;c Ok
nssau < au lieude fûséL î\ usa tin; I de roème«--sx , oà, ii lo» es oa>à
M'*G*f\ Ser-esïdmxaî, |e k .Setee- I ùeeor

s. tel M E M O I R E ST
de tout lu pays* II périt on grand nombre de Bœoiîem; ceint
qui échappéren t 'é tant retirer chez eux, Cadmus lit entrer ks
troupes «iansTh eues, estfuite il épouk Harmonie, qui ëtok
fille de Mars 6k de Venus *, ék il ne trouva plus dohftaek à là
domination. Les Bomdens avouent été tellement étonner de
voir des hommes armer d'un calque èk d\m boucher, fitrllr
toueâ-eoup d'une emlmtcade 6k les ponrinivre, qtf ib dentetrrérestt
petléadezque Cadmus èk. les compagnons ëioissztt sortis
de terre tout arme/, Ckdl pourquoi ils leur duonéVertt lu
nom de d/uvou, comme qui dîroù/îwg ce mov*, &pmnm$
S fem tk h tetn même* Voila, ajoute Conon» ce qu'il y s
de vrai touchant Cadntns 6k ton ctahliliètnent àThébes en
Bœotie, tout le relie d! un conte fait à plaifir.
Trmte-faiitime mit. Un homme de Miiet croyant ta patrie
menacée des derniers malheurs ions Harprtgus ^ Lieutenant
de Çyrus, prit tout ce qu'il avoit d'or citez lot, 6k s'embtrqna
:fhr un vsitieau qui alloue à Tanromemum * en Sicile, Là il
dépolit fan or entre les mains d'un hanqulet* de & amb» 6k
c'en retourna eu ton pays, Quelque tenss après Cynas ièty-ndit
neutre de Miiet, mais il ne lit aux hahltaus aucun des mauvais
traitemens qu'ils avoient appréhendez» Le Mliéhen raClorë
par h bonté du Prince, patlè h mzï une feuonde Ibis * ék va
redemander (on or au banquier» Celui-ci e\>r.meno!t Bavoir
reçu de lui une telle fômme en or, mais il iputenoit qu'il fa
lui avoît rendue, L,e Miléllen, après s être rkcivanilfl fbrt Inutilement,
prend enfin le parti daiqaeilerleliaatnpksr ejaLtrlîkst,
» 3e vo«dfola epe Cotipn &ùt sufa /Suifs YimerpPitg Vastes s-s-lt resssl»
rrgsat cci cusbou sb h obk de Cad, I ce, mou pr mix~d, /M Mopugu
issus, cocasse ! -vv sttegeak;, esc il susi I Cyrifeie; cepssehnt A .fut kstHib»
bnitsb ijog cko dt usse, qui iigiiiSe œe«i tsossspè, po-svevvl s'y a jamais
febsumt quo Casbaus ûxe alibi h ead'Has^y&tihdsLyfcsï tf&ikst
ctémcftce^avec h •fcffïî|ré, ibux qua- ! clone êtes /M ^isrps^s C/ri %ooo
lises ststoWsesi «ôccibèca pour bim \ ék. ssoispax jt»4t\
gouverner aa E'îSï. 1
I * lûttrctntstmtt ois famm&nmt
*> Le fpssc pisqe s.V À/sWjjse iss £M, vcoit »«e vs.it

Î>Ë î ITT F 11 ÀTtJR F *•*

ai8
M E M O I R E S
que les deux Rois termineroient ce diffèrent! par on combat
jingulier.Thymortes», qui regnoitpour lors à Athènes, craignant
t'ifluc do combat, déclara qu'il cederoit te royaume à
quiconque voudrort tebattre contre Xanthus Roy des Bccotteos,
Mtbothus, animé b fzr lefpcnmce d'un tel prix,
accepte te pn>pobûom Le cartel ligné, les deux Princes en
vknacnt aux mains. Dès le coruntencement du combat, Mé*
lautlnn eut une villon-; il vît, ou crut voir un }ome homme
qui le tenoit derrière Xanthus, comme pour le féconderi
sullbiot il s'écrie que te Boy oil fmvi d'un lecoml, contre h
foy du traité, de que pour lui 1! ne fe battra pas lenl contre
deux» Le Roy de Bœotie, qui ne nterkok pas ce reprotrhe,
tourna la tête, pour voir II en effet quelqu'un le telvoit» Au
même; ioibnt: M élan chus te perce d'un coup de texsœ*kot
I étend mort à tespieds ; par-là 11 acouiett te royaume d'Àtherses,
8c les Athéniens demeurent en ooflcillon 4XJ£noc\ C'eil
mûi que le droit de reenev peulà de la tnailon dlDcéLho
aux Nèléùies, du nombre delquels fut Cudrus, Dans te fuite
tes Athéniens avertis par fOracle, bâtirent un tentpte à Escclms*Mèlenthide*,
où ils faifbient des iaerllices au Dtett tous
Celle-ci, comme voifine do mont
Cythéron, pouvoit être un fujet de
querelle entre les Athéniens « les
Bceotiens ; c'eft apparemment d'elle
que Conon prétend parler.
» Tnyrnœtès étoit filsd'Oxymhus, &
fut le dernier des deicendansdeThéfée
qui régna à Athènes, dit Paufànias
dans fon Voyage de Corinthe.
fc Aléfanthus étoit filsd'Andropompe,
& fut père de Codrus dernier Roy
d'Athènes.
« On regarderait aujourd'hui avec
indignation, un, homme qui, en le
battant en duel, tuerait lbn ennemi
dans la circonflance oiï Mélàfithus tua
Xanthus. II faut avouer qu'à certains
égards les Anciens n'étoient pas délicats
fur le point d'honneur. Ils a voient
pour maxime que dans. les combats -
finguliers, comme dans les autres, on
peut également employer la fraude &
la valeur, dolus an virtus, qtiis in hofte
rtquirat. Homère & Virgile nous en
fourniflènt plus d'une preuve.
* L'Auteur parle jufle, en difàntd*
la maifm

«,\-.\^
Ti HF»
les ttrtst lk IL Fterltkueot aeill à Jupiter À pu us rlus*» en pk«
îSKrlmdekk|ksrdpnâeure ! un de.
i autre» si le déremiine en laveur du dernier. Mais comme ï!
tte vpujojt pas lèdroollkr avec ion &em s H ik iLnbiam de
M AsmiusS. Les Atlkbfc.se cmsofctst
qee Ak&fc tedae qsè ansk asm
«braire ^ekhas efcaou fess «kkÀSat»
A pas sesxsmfcsEésm Es lut hâsEmt
«si mnpfc, kAEs étr qts*ti erast §p
psrt.i s MAankst asac nue psast A
ehrvfe ««ssas .Sût les stïp.s,fcs» A eps
pour cens os* fc feuxsaeu Bseebo»
pwsu iusvw ce tesîîîmetiî*
* Japoss Juppé, ose
AfApp-A mtpê ras E Éudmh tkc | p«» A ^t» pat mec sAs'p As EVtùs->
mm tAokssss BMAîS-sirSAu'Ao a« 1 jxfcmésofcsstsspplfcsOàpMâts. Mais
Kcw tk Bar rkcoAEsAeAtA. Mats g * é«k m. psuû pas btekccstaùe Oss
rAsts ttouvy ps fc tsustasftts opt Astr f pas* sstslWt- avec plus tctpst me msd ieafckssfc | gacCôéssfc èsaù E*vkc.cpivc>pSî
gssap tkSaàfcs un peu SèSpiL . I tXvsspsaî-ksU sbsJ-spïs, A ucJsutk*
* A«j8««'-«858vmas> «ol»«8 haï t ï.^^*, t-,, M , -M- M
rnuïAà/ApW &rrm f w. Le (ff » »^ « Â * ^ ^ ««g^
s » . * . * ., K , s e* ! rtsfK*çxîOïCsa Usssuc a&ts no-L jne-so
^ Ccu« bttkksa » ue ptfssA eeneiAk
e ésé ayhàfc par ssassk MjabA^aeî»
svuts Enusas aseUatA» ssss r v< A
*• ib êssscsî kuE l^fittta» teluu E
k< ï>SîHISS«SC «Bystsuï i n\A Apsl-s.
eusse kxs tsàEAoc
..«SSUfS
L'iaîcfpfétc Laùa dû s
sppiAAYiss, iftfi £ïiR tiik&ià*\ prit
«as ccfïaàs A&^aâaVs. gCpiS' /Apér
Awss«%av ti sbt èbmp^ass sssntPLA
fih, t\st%y ta pys A si|lbkP psx
essemy b nssEskA < sous Jups. tt ac
puuvcà p» èrsc esurlltup si W rassasia
éA l pÀvs> P&msix. ait Ausc tu ua
»om pypxc.,

eimèr FHGBRîX» de confentit en méme-ieaas qui! enlcvlt fis
fuie» La Prineelîe avoit coutume d'aller dam nue IfiedeJerte*
pour y ikrifter à Vètno, Pbeeuix prend cette eceafjott, ri
enlevé la Frinceilè, de la fait monter lier (on viitlèan qne for*
iiormnoit la Baleine, fbù parce que la proue reprébntott teve
* aleine. ou par quektu antre raifon. Cependant Ânelmméde,
étui iè croit entre les mains d'un ravlllèur» s'abandonne amr
m~
à rencontre le vsHièau de Plteenlx, ek il le joint. Il at^nd
des cris, Il voit nue pane peribnne en pleurs qui Iappelle à
fou lêeours ; frappé de la liante, lenfrble à la pane autant par
qu'il s'en rend maître; ceux qui le montaient felaîllènt tuer,
fans rendreprefiju aucun combat, tant îLdtolentlalbadepouvante,
Perlée délivre donc Andromède, la fait palier 1er loti
bord & t'emmène â Argos, où ils rognèrent ek veenrent enforsible.
Voilà lùr quoi les Grecs ont bâti k fable de eernottlire
^eifroyable qui alfoh dévorer Andromède, ek.deces liotnrstes
transforsnee en pierres à iaipeél de la tête de Mèdefè l'une
des Gorgones,
Quarte- umèm relit* Ântandros* fut aneknnement faablièepardesPéklges,
qui, iêion quelques .Atttenrs, la nommèrent
ainfi, par la ration qtfÀlèartlus qu'ils avofcnf fart
pvltonnier de guerre, leur donna cette ville pour fa mnçon,
de lotie qu'Avoombu kit dit pour «Ai e'A a^$\qtrl lignifie
pour k muéûf d'un homme. Get.Alea.nlus éto.itfilsdKnèe, de
après la priiè deTroye il l'ut Boy d'Ida, Mais cl autres content
ce point d'antiquité d'une antre manière. Selon eux, Aides
iris d'Apollon èk de Créole lut père d'Andréa, qui lit Ion
lèjour dans une des Cyciades, y bâtit une ville, èk de loti
nomîappelk Àodros. Quelque tenus après voyant lès lujets
* Ckue ville étnn dassIaTrcsée, I Ck^wçmfté^tfg
fcs fe ^K»n 14c C*s1 psaïqjssè Va- }• A$t£*K&$« ip* P$ûg§i& inoiimw
gikaèa,, AostutèLy'v f f- ^»-utiksr /««,' "

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j t ^ ^ - i i v - i i c i . - , i i - J > ; - H — - — ' v u ; • i . i i i i i i »
aas
ME'MOIRES
Otiwmfc *&&>.& n& nxh, Ikion de 5ldk* ayant fait cfolkki
d'uluroer la baxème nui l tance, eandkxn tort k peuple dllb»
S1> or.** prcooh ta détente yonnc ceux qui vonlolent. l'oppritner
, ex |xu' k * nunk tes stubles ci populaires II s en ht aurkr
«« point, qurcvjxri demande ue> gardée pour la Jùretèdkr. k
per forme, mua bcmjneherem Je lui en accorder* Sur quoi le
Pokohoilchore^k qui eten d'Bimera. inèmême, pour avertir
fus cx>nc]k.oem des ouux uu'lb le prèparolchk leur f« cet
;uxkx;uc< lie chc'x al -\ leur dllonaL palliant dans une fmucieq
s'eppnv Pa d'une fùnuùie pour s y Jekkèrer, Une biche qui
\i>u à roder d-oe le uxene k-nen iouia l'herhenk la poùrie, èk
tomola. l'em ne la font une, l.e cheval voulok, à quelque prix
u qu'il j'Ostxra nn mur* ehams k bouche, ek
le iallnra suomeù Le cheval y *ouks te eixkleor.
epsU lui avoir mis nn souts, mosueddîism potstl'kk la hlcha
e% la toc: mab enhiue le rht.val ternit eus II a-voit un maure*
Jecrahk bien„ IlbnetxVas, qu'il ne vont en arrive amant, êk
que de llinea k, rennelb dus que veau été», sures être venua
à bout de vos ennemi* par le kenurs JeGtkn, voue nu
dvmeerkea pour mnloors fes clclavtr*. car toute autorité elt
Infiniment agreabie à ceint egn h reçoit s suais coinl euh lu
une loladonnile, ne la reprend pao comme II vtxadroif*
Qiidrsitgc-tnxfîeittt
\o
ruïi. Le mont Ltn.t vomit un Irattr tnte
Oekik-cOico: ixfic < % | .oit* i^tt'ti kuxoix.c 1
: arivi.c. li •• "
puiflançe, & le fit Tyran de Syracufe
en la féconde année de la LXXll. e
Olympiade.
b H et a déjà été parlé dans mes
notes précédentes.
Horaceràpporte-cet apologue dans
ftn Epure à Fufcus Ariftius, fans en
faire honneur au Poète Grec. Conon
nous apprend que Stéfichore en étoit
Finventeur, mais je crois que la copie
• e
Cervus equum vusnâ metior cornmunibus
herbis
P.eUebat, donec miner in tmtamine
lorigo
Implnravit opes hominis, frœnumque
recepit,
Stdpoflquam vi&or violent difcejjit
ab hofle,
Non equitem dorjb, non freenum
acpulit ore.

pm%k^^ quotité de &Bme$ * qui fè répsïxtef m. fol^
C0M«BIï tormitdefetï, gagna Carane, èx yesufà un em-
|>iimmtgèiêrsl* Cafane* efl une dite de Sicile, maïs ville
Csreeqtre» Ptvsrs «rie caten^té ir prxdîànte, ce fut à qui fe ilut~
tXxoli. LmnnaeeapCsFtokîît cequ'ils«voient doc, tes antres
ceqoSIsuvoxentd'argent, d'autres une partiedes ciiolès dont
lis ermyoieut ne pouvoir k patlèr dans leur fuite. « milieu
dekddbittbopuMiqtte^ ckox jeunes hommes,, Ânaplas è\
Ans^uermos^ ^occupèrent dura loin plus généreux t ils ne
fèmgèreet qu'à fàuver fana pères enfler de vidffeflè, èk qui
nepouverkut tefimirmlr t Ile les chargèrent fur leurs épaules,
ek. tes emportémrt à fmvers tes licornes, qui, comme un
tourbillon, enveJoppoienttessutsesôk icsiuMbquoient, tandis
que senîrVsuvmut* et kfpenâmt leur activité autour de ces
preux enteos, elles leur tetffoienlle chemin libre, iàns leur
fèire aucun mal, en ibrte que telien par oh ils patïôient, ètolt
comme nue ille au itallieo ek ce débordement de feu. Âamies
Siciliens appcllcntbfe encore aujoum'hur ce lieu h mettes
fmtx mfiîm* ètelisntentpar tt»q«é de les y repréfèmer eu
marbre, dans Ftrttlïude propre a oordêrver teiôuvenir ele leur
piété envers leurs pères*
f^usn^sirefî^rlte ntbk* Iteodsrnas ék Flritrcs, lotrs deux
du ring rxrxrJ, te dtfpstiotertt la moveraineté de Mîlet Le
peuple, après avoir long^tema fenfièrt de leurs dlviilons,
rclblntdefunir fe querelle, ék peur cela il fit on décret, qui
portent que celui des dette qui reardrokrlepfus grands tetxùexs
aux Mlléfiens, iêrort letrr Boy. Cks peuples avolent alors
deux etmetms Jirr les fat* les Caryflietrs

»24. . ME M O I R E S
Plutrès chargé de faire h guerre aux Mfilerss, car le fort et
a volt knh décidé, psrm pour cette expédition, qui n'eut
aurisn (ùccés. Léodanvo au contraire le hgmb parue grencb
exploita contre 1er Carylllena; il alïlégea leur ville, il R prît
d'allant, in tous les habitana priboulera de guerre, ck reo
tourna vainqueur àMllet, on II lut proclamé Roy, comrne
on en étoit convenu. Il avoh une jeune captive qui tmerrilîcbt
un entant ne Ion Lan Pour accomplir tut Oracle, il envoya
la mère & Tentant à Bsvmdndes, avec piufteurs autres ofFrsrtdes
qnl ctolent h dixme du butin qu'il xvolt rapporté. Ce toit
alors Branche a ont prélldoh & au temple ck, à l'Oracle
n Aoollon; il eut grand loin de la mère, & adopta le h!, qui
eu neu de tems lit des progrès h ctonnans, qu'il eau roi e de
fudonratlon à tout le monde ; cet entant tenolt du prodige,
tant Ion efprù 6k la prudence étoient an-ulellua de Ion âge,
Quand II fut parvenu à Tadolellence, Bras tenus en lit l'interprète
de lès oracles, 6k le nomrna iaktayee^ ou Ion £mxg$~
e'/h>. Dans la fuite il lui feceéda, 6k lut le pretrûor de ceux
que les Mlklhens ont honore-, loua le nom d'£sxnm:uaebr,
Cgbvnrnore o'Dy;déx;r rcbV, Orphée ** lits d'CJCagrus 6k de
Calllcme une des Mule, fut ROY ne Macédoineot desCJdryik-ns
c . Il excella dans la Mnhuue, ruais partieolléretnent
s jouer de la cythare; 6k comme JesThiuces èk les Macédoniens
étoient naturellement jchhonner, pour la Mnhqneub H
B& pou volt manquer de plaire a ces peuples, par tait talent qui
Ha toit h fort leur goût. Ou a cru qtfiucontksfabloéfe la mort de
son annotox JW
ne
du nombre n-kl.!, ^
des Cyciades. La ville de
Mélos avoit été fondéepar les Phéniciens
, c'eft pourquoi elle s'appelloit
aulTi Byblis.
9*1*3 J- • Conon a dit lui-même qui étoit ce
Branchus, & pourquoi il étoit ainfi
nommé.
• fc Les uns l'ont fait filsd'QEagrus Roy
de Thrace, les autres d'un fleuve à qui
cet OXagras avoir dmné k>« »oey> kt
s«ovs enrm é'Apotfos.
c Les Odryfiens étoient des peuples
de la Thrace.
d Strabon, /. IO. remarque que les
premiers Muficiens célèbres dont 'A
foit parlé, étoientThraces, Orphée,
Mulee,Thamyris, Eumolpe. Il ajoute
que les Phrygiens avoient le même
goût que lesTnraces pour la Mufique,
comme étant eux-mêmes Thraces
d'origine.
là femme

if
I
D E LIT T E R A T U RE a a 5
fa. femmeEurydice, il étok deict-rsdu vil aux Enfers, & que
Fiulon& Proferpine charmes, de la douceur de Es accords»
foisvoient rendu l'objet de la lendrdle, maisqu'il n'avoir pas
Joui long-lenis de cette faveur, parce que la joyedosst il droit
trinfporïèE lui avoit fart oublier la condition que le Dieu lui
avost fsonofée* On dit aulL oui! tiroir de la Ivre dts Ions II
roélodieux » h touchants, que les Le tes féroces, les oslèssnv»
les arbres & les pierres même* y et ruent Icuhhles, A le rsn~
renient autour de lui» II loi me par les ientnves deThmee &
V
• x x
du Macédoine » Irritées de ce qu'il rtavolt pas voulu les ad-
Bieilre à la célébration des Orgies on nn Hères de.Bacdtus,
pem-être ael'B pottrd. autres raiforts ; carquelq-u-eum ont dit
que devenu malheureux êL chagrin depuis la perte de ù chère
Eurydice» Il avait |>rls en haine* total es les antres lestantes.
Quoi qu'il en fuit, voies comment il périt. C'cîoit k coutume
à LthèthraK que les hommes, tant I hraces que Msieodonîens»
rx>ur célébrer les Orgies, sLiiesuhiatkui à certains
jours dans une grande malibn ddfmée à cette pseufe cérémonie»
Ils y versoietst armes*, rrsals avant qtse d'entrer. Ils
quûunent leurs armes Pi les lasilblesn à la poste. Les résumes
arvokot rernarqné cela; rélixkês Bs. vont en forte jet ter le tnenthres ûm$
lames. Leur eritne étant demeuré hnptsm, le Ciel» pour en
tirer vengeance» frappa de la pelle tout le pays» Les hahltans
eurent ânCt-tbt recours si l'Oracle» dont k reposée fui que
pour faire relier leurs maux, il kllolt trouver la trie. d'Orphée,
èk. lui donner la lèpidtore, A force de chercher» tut
* Csssxss» s-vas. Ii»a vmouiîc pis--là f L> sww muMpm »sa*w. J&t&s&l r*s
«^'Oïiska dàovmsse,pkl clairs j k ^ ^ ^ ^ vfe g.^

a**
M É M O I R E S
pécheur enfin la trouva vers i'embouchûre du fleuve Mêles,
Cette tête • féparéede fon corps depuis long tems, chantoh
encore; & bien loin d'avoir rien de hideux ou de difforme,
comme ii arrive aux autres hommes après leur mort, elle étoit
laine & belle, confêrvant les couleurs & tes grâces naturelles,
car ni le tems ni les flots de la mer n'y avoient fait aucune
altération. Us l'enterrèrent dans une grande enceinte qu'ils
curent foin de hkrs fermer, ék qui pour k« n'eut dautre
nom que celui de Momsmem héroïque. Dans b fuite on y
bâtit un temple, où Orphée eut des ùcrifiees ex tous les horstieurs
divins, imb 1 emrëc . Après la prifè de la ville, Enée fils
d'Anchife ck de Vénus, pour éviter de tomber entre les mains
* La fable d'Orphée, avee des circonftancesfi
peu vraifèmblables, a été
écrite en vmparVirgile, au quatrième
Livre de fis Géorgicjues, de Beaucoup
plus au long par Ovide, dans le dt-
Stiéme de « onzième livres de fes
Jvlétamorphofes. Paufànias dans fon
Voyage de la Bceotie, s'eft auffi beaucoup
étendu fur te chapitre d'Orphée.
Comme il tâche de démêler ce qu'il
y avoir d'hiltorique dans cette
Eut Me, je rapporteraiici une partie de
ce qu'il en dit.
« Entre les febte*que les Grecs dé»
» bitent comme des vérités, dit cet
» Auteur, on peut mettre celle-ci,
» qu'Orphée était fis de Calliope,
» j entends la Mufe Calliope, dt non
» une fille de Piérus; que par la dous»
cenr de fôn chant il atttrott fes bêtes
a» fàuvages après lui ; que même il deP
M rendit vif aux Enfers, de qu'ayant
3» charmé Pluton de les autres Divi-
3» nités de ces fienx foûterrains, if en
1 retira fâ femme. Oc font autant de
grand Poète, fort fupérieur à tous «
ceux qui avoient été avant lui, qui «
te rendk «fpectable en enfeignant «
aux hommes les cérémonies de la «t
Religion, & en leurperfuadani qu'il

:TTE
»djfes Grecs» k mira d abord au mon* Mu ; mais quelque %sm
Vnsrâ» ks ta* d'Bedlor «tant rtvt-nu* * S: * étant inî» en pnilùli
Ikuîuupavsàùtred'hàniers, Encelut obligé de leur céder
le» fuivatu ttcomtïuWenvrnJ de ù mère, il pit ion chemin
v«n iXDrkotk pdïà llleileipont» & entra Uatu ie golk de
TltemvéX Ce lut-là cnfÀnehik mourut* 5 . E'née iui rendit
k& derniers devoir* î rit lùns écorner les vœux des peuples qui
uocuokntfeldnmetwàiyn œum muant fa route, il arriva à
Bro&tfcA où» par ks loin* & la faveur de-Vénus, Il eut bientôt
gagné ie* mettes do tous les lubltans. Une vache qu'il
âueùt amenée do mont Ida par ordre de in mère, s «.-tant mile
à mugir» il comprit cet avcrtiilêmeni, ck accepta des habitans
du pà"y*i eorpire qu'ils loi ofFrokrat de toute cette Côte; après
qool t! ikriik k vache â Vèam» St haut une ville qui de Ion
nom fut appdlrk£k% u M»* dans U mire, par une altération
ailéaa>ttildérei>ie». on lappik E'utts. Voilà une des manières,
dont les Grecs façonnent les aventurée d'Enée s, car il
fcrvant «n Orâde qui lut rmionuoit rie «établir avec les
compagnons dans le Iko Ou» «près avoir kerinë aux Dieux»
nfost AeôMIks, force qkÂnèasié y
fAmoispn^ikon a); «sa»usa av»a «;è inhumé.
=»» s t » tt~ ou; fsu»-

S^SSS!
zz$
M. E M O î^R E S
ils mangeraient juiqua la fable 3 fur laquelle on atrrcûi fèm
leur repas» Cette dernière tradition eli aujourd'hui »dïe»t emtrjo
rritutément reçue»
Quarante-ft-ptk'me mit, Altlkmene b du fang d rkoTule ek
petit-fils tie lemèuès» ne pouvoit «accorder avec les frères»
Comme il éîok le cadet, il rélblut de quitter le Péksponnefh»
ek il le mit à la tète d une troupe de Doriens ék de. Pèlafgesv
dans le delfèin d'aller chercher fort ut te ailleurs» Les Athéniens
nommèrent dasts le mente ierns M liée ek les antres enfàns do
Cadres, pour Chefs d'une peuplade c ; 6e les Lseèdéoronietrsri
rnécontens des hahi tans dont Plbbnosnus avolt ptmplé Atrrv>
clesC les envoyèrent au Ht chercher qneiqu autre ekabillfèv
ment s fous la conduite de Poils &k de Delphes» Chacune dfe
ces deux colonies fit ce quelle ptu pour engager Âithénterm
à te joindre à elle» Les Doriens lui renmusroient qu'il devoir
aller en Crète avec eux, puilque lui-même èioit Dorîen t ék
les Ioniens de leur côté n oubliaient rien pour lui petlttadeT
de potier en Aile» Mais lui, ndcle a l'Oracle qu'il a voit corn
fuite, H répondit qu'à albiî cherclier Jupiter ék le Soleil, ire
voulant d'antre habitation, d autres ferres que celles qu'ils lut
• X ï ï , - , » * , ' . ! ' . . . \ 0 » » ; « » * » * > ; ; j f » » ï , , e ï • . i \
* C'eO fa r'vàVfioîî ««c Cèbno, ^ GXHî» La «a Otseîe tenooHle rats
t'asic é»-> HLeples » hï « E'qée à\ à Os > pfédléfàîo, ô) YiujUk en fait u» pur
comp.ypvam;
\ iodinsgeo»»e
/*.,- $#f m^ &l,tg 4$ imn eingttk « M .» I s, n iHïik ^ & Cjiàaq rpv Aok >%
n-Vits ta-r-eitt,
| deTéroéssb, ueTeeuVUO, qufèeoft
Quant vss dira Cf.'ijo,, .oyAx-ger 5 tés c:\Àr;fY.ovs-aor, qd JHXîK Mï 4e
>;>}t.'rM i\",fisr
] Ck'ïjdke, nuî^î»i«kd'H)î|»u»» qui
i,„î,r-, /..):»..•» -.^-s, »»rc,,,;»,-» I èt-à{ £ts * »
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fouav toog de eeoepgto
jssftgè» non luotonsot tes rèxerits A
le» ftuiu qu'on ïW svc.ù. gn-parex » § **«* èétu.àir «s enifénan eotaofrr è>ruai»
wmsîèes efosax an! leur ter- I t'Afax
vosoe de taHe < c\ qu y iotn>, s v ècrtâ ee I , »> » , s - j » »
,' ' s»- -i I - j SR nsoutt (M eosjqse rffn«e«^»>e«eîç vie«ts t i » >» >w *« **» »>-« I mèàne regpertf tiuss iâ n»moxtiw»tg

DE LITTERATURE. .
±fy
ïfonneroient. Tout le monde fçait que Crète efl le domaine
fpéekl4e JsîpkevA oc que iUusde lN d! s s lui du > Csl AUhetnenc
partît dosteuvee ktsosspe, dk oust m sortant 4.s ikkr»
pormelè, lit vidies en Crète, eus il 4* iarqoa une panse 4e tort
rnoode, eeli"è-4îre < ceux qui voulurent y uv*.i lens tejonr;
les autres en plus grand nombre, C le pl4p.su IXCrsu, dits
menu a Rhoder* Cette hle a eue asiuesmtnîe-H habitée pur
des peuples originaires du puvs, qui dan h îèste le bs unirent
anCiVotstisî cernées furent * hude cor le Hîes4s>n^ quL
satiresavoir occupe lliled&nnt quelque tem, ion m ch.dlea;
s leur tour par iesCesbensA torique ces, 4entier le rend nom
jîuflre de piufkurs outres Il les 4e L, nier Fyx\ knlns k
DorknsayârttfachuncddeonieàBhotks, A le n

* 5 o M E M O I R E S
Prétreflê de Vefta. Cependant elle ne laîfïa pas d avoir com~
merce avec Mars, qui enfuite lui apprit qui il étoit, lui prédit
qu'elle le feroit père de deux jumeaux, & l'aflûra qu'il feroit
lôn détèrdrur. Uu socosu ha ers effet de tkun tùhn^ Quutkl
elle tut délivrée, ÂsostHsss irrité de la conduite, feukrntadaus
une étroite prboss ; à IVgar.i des deux smiatrs, il est chargea
cehii s le hr hesgess- on qsd il a vois le plus de confiance, m itsl
dusma ordre de le faire mo*;ssr. Le Ixvger eut horreur de
ce cososoaskuutsu ; ne votsLsst donc pas tremper les ma tus
da-ss le bug de ces skmoeessies vldsoses, 6k ne |X>uvaSst ssxvs
asuk les garder, il psit le parti de les mettre dans etse elpeee
de berecius lait d'olser, 6k de les ahasmonner au eour&rtt de
lests dts Tvbre* Ce berceau lut quelque term porté par le
fleuve de edte de dasssre, jufqssït ce quapitt, tetscosttré ks
mois ses don Igmlcr iassvage qui avoit pris ïufflànee au bord
de IVats, il s'y utiharratia ; nuk h vague le. dégagea, 6k k
jeH-.t esdm for nue grève molle, qui trtéme étoit iWureuChxreiu;
sbriuk par une groilè roche qui avancoit l'or le rivage. Une
louve qssi a voit mis bus depuis peu, attirée par les erfs rie ces
milans, veston si eus, tournoit -atstour de leur berceau ; ék
eux, par un isdlioct naUssel, ésessdokmt les braseommepour
presulreqoelfjuechofè, la easeilbient 6k la tetotestt, ce quelle
loufJroit Is iéguliètemenî 6k h volontiers , qn elle lètrsbloit
avoir changé là férocité naturelle en eompalHoau Le berger
fkuf Ikslus * vit cette ungulamè,ék est tus CVspspt comntedkm
prodige; auffs sot II vfstt à ces enfàns, les prit datas lès bras,
les porta cher, lui, 6k est etn Ibirs comnve clés frerss propres»
i.);uss la isssse, le haaard ht qu'il satucoutra le berger qui avofk
expo-lé ces desa.v. jtstBeaua", 6k font de lus toute leur a veut sue»
Quand ils eurent atteint l'âge de quinae ou fêtée ans, Il fesse
apprit Ish- nvcitie qu'il* éaorem dV fastg des Resis d'Âlhe, ék
tsls de Mars, || |^ skdhablit du trattemesti qn'Anxdks avoir
ûh à leur mère 6k à Htmtitor leur ayetsi Ces doua jeunets
hommes jolmtoiettï à la bourse «une uste gmtvtle force de
* is sens

ans- NNN m iiH i &K«i Ufiji. n j r
corpsÔk en gmsd eetoocge. Me refjpiram donc que vengeance,
ils k ntnniflèoi de |soigsards qcflb caches Ion* leurs habits»
Vont droit à Aise» ék prestnent le tests eju Âmulius > qui se
fudéltost de rien» êîùît im$ gardes; ils le jettent lur lui, le
mnllaerent» de courent attlft-tot délivrer leur mère, Tout te
|>euple applaudit 4 «se vengeance h suie, ck à i'islbnt les
décos frisées furent prodarsea fols d'Albe ck d« pays dalen*
tour* Leur réputation attire bien-tôt d;«e> Albe une il grande
ejuantlièdltabùnns, t|«e la ville ne pouvant plus les contenir,
ces frisées lurent obligeai de la quitter, pour es aller Mtir
suie nuire qui fut apptulee Roose *Ôk put cil aujourd'hui la
tnaltrellède Monde. Une partie de ces laits eli auefiée par
on liguler htere" «tue l'on esnteeve encore dans le Scttat de
Morne, dk « /foin Dans fille Ânaphè A «pu etî audéliesÔk
près de 1 .hors ancienne coton ce des Laced estoniens^
i y a on templed^|aoiloo~Eglctès, où les Infutaiees môlertl
une forte de ktnlleninerk à loues laertlices, est voie! la otildn*
Jalon ett revenant de la Cniehlde avec McVJce qoll nvedt
enlevée, itrt t&ttetfuaief violente tempête, que le suuirage
paresiitôlt tsèvitable. Cenxefoi mortttdent la navire Ârgo*
ïdavokm pins efdpéttnee pese dans lecna prières & leura
veevue. Apollon les exauça ; Il s'apparut à eux au milieu des
*C^AaaarenssinrsSp-î^fl#j snal | laoWms«Vra\ lûâadf&t, Suahau
dèu; p* ^VHVs eAseat «uaeas I mau spimr-rd case TIAs aveu èsé
*-....:„ iô«

l}z . M E MQ 1 ft E S
éclairs, & avec fon arc il détourna le malheur dont ils étoient
mesux. x lm i«no, du uuv.i de les .thymes, ùt tout à coup
htm* une hh, où ko Àsponauîo Se jouet USî comme dans un
port ; 0\ pateo que *.o iukùl voqoî et Ht- bk pour U première
îob, tk Lt rumutRKt-.t Ao.yeV u \U \ bâtirent un temple 1
A r i un es ;u
Ikel
5 >iv* Apponautcs, qtùoeore.
aujotiidh.nl les ImuiAu-N d.èm.piu , en célèbrent cette lue.
îoiso U. .00. piétinent Lt ithet u de danger èk de le railler les
uns les autres.
Cinquantième récit. Alexandre Tyran de Phéres d , fut tué
parThébé fa propre femme. Elle étoit fille d'un Jalon e Roy
deTheflàlie, & avoit trois frères utérins, içavoir,Tifiphonus,
Lycophron & Pytholaus, tous trois fils d'Evalcès. Alexandre
ië défiant d'eux, méditoit de les faire mourir ; & comme il
lentoit bien que la femme ne {apporterait pas ailement le
meurtre de ks frères, il vouloit la lacrifier elle-même à là
iureté. Quand il étoit,à jeun, ii fçavoit djffimuler mieux
• Du mot Grec pdu, luceo.
k Du mot àii'hti, qui fignifie^/«idor,
fulgor.
c
Le texte eft un peu altéré en cet
endroit, au lieu de xsù TO}C *M«f'
&>ù>x'ai(, je lis ,0*1» 7a|f cÉMotr, fans
quoi la phrafe ferait défectueufe.
d II y a eu plufieurs villes de ce noni ;
celle dont il s'agit ici étoit dans laTheflàlie.
Phéres fils de Créihéus, parte
pour en avoir été le fondateur. Alexandre
Tyran de Phéres a été fameux
par fa cruautés Paufànias, liv. 6. en
rapporte un trait qui fait horreur, &
Piutarque fait de ce Tyran une peinture
encore plus horrible.
c
Plutarque dit que ce Jafon avoit
àuffi été Tyran de Phéres, mais fort
différent de (on gendre : àuffi Félopidas
fut-il autant ami de l'un qu'ennemi
de l'autre. C'efl en combattant contre
celui-ci, que cet illuftre Thébain fut
tué.
qu'homme

DE IJTTERATURE, â. H
opr-ltownedu monde; mais dès qu'il avoir bu, 6e l! aimoit
Eut le vin, ilddoil tout ce qu'il yen loin : I hèle.' ne pou vaut
donc pas douter de les imentions, atlernbk les trerea, kur
donne a. chacun d'eust on poignard , 6k les exhorte * a prévenir
le l'vran» Four elle, uns perdre tems, elle kit boue
Ion mari julqo a ce queryvrelfe l'eût plonge dans un proiond
Esunoell; on le porte au lit : Ions preiexiede vouloir prendre:
le bain» elle congédie les gsrdk-s 6e les domdlique», erdùue
elle introduit les trtnvs, êk les prclle d'exécuter leur projet s
te voyant eteneekr, kf-totu le cadet, après beaucoup d'attirés
menaces: hé bien, dit-elle, k vais doue f éveiller 6k lui
revekr votre complot* Il ny avoit plus â reculer, te trois
Itères litrenl alnil rentrée dégorger k Tyran, 6k lis IVgosgcrent
dans Ion lit, Tout snlll-totl'hebè envoyé chercher les
Capitaines des Gardes, 6k. employé il bien les prières, les
carelte, tetnertaees, qu'elle kor pet&atk de lui aider â k
ildre Souveraine;, Ils promettent tout, 6k tiennent parole»
Tbébé donne l'odieux titre de Roy à Ion ircre ai'né Tiilpho»
nos, 6k garde pour elk tonte Iautorité,
ô"
Jugmtmt Ji Pimms firCtmm &/& Àpûifûdvv.
Tels l'ont, dit Pbollns, ks cinquante Récits Je Conorj*
Sa dicllon cil pure, éiéganie, 6k. dans k goût Attique ; lit
compoiitlon fleurie 6k agrda&k, à quelques phrafes près, qui
ont je ne Içals quoi 4 entortillé, ek qui s'éloignent de I ordinaire
façon ri écrire*
Tal In dans le oknie volume, continue Pivot te, on petit
livre, du Grettutrairien Apolkdore, ibos le titre de BîM&~
aA/yve< I/Âttteur y rapporte ee que les Grecs, dans ks temp
les plus anciens, ont penfêdes Dieox ckdcsldéroa, avec kq
BOîUS desflenves, des pays, des peuples 6k des villes, De-là
parcourant toujours f Antiquité Grecque, I delëend an tettvs
* Tout e» técp ék CCSSKSî cil esn- | fnvwîvtm. PioOfgur ebtbfv® qre co
Huuè par Hvesospe dW b vk. èk 1 Akenxke et! b puvsk te Tyrâ«ï
Kskspdas, à b kièrvc A qt&kpm I qui ak ékè aiîatiW par la propre
yyx
ïm> £ mte A / r»
»

a*4 M é M O I R E S ;
de ia guerre deTroye ; if raconte les ccHnbats 8c les aventures
des principaux Chefs, même les traverses & les divers acci-.
dens qui, après la prifè deTroye, tinrent errans fur les mers
plufieurs Capitaines Grecs, fur-tout Uiyfie, en fa perlonne
de qui il termine là narration. Cet ouvrage eft, à proprement
parier, un abbrégé de i'Hrftoire fabufeufè de la Grèce, &
peut être fort utile à ceux qui veulent fê la bien mettre dans
la mémoire ; auiîi l'Auteur en recooimande-t-il fa lecture par
ce fixain, qui eft tout à ia fin :
Cet écrit, cher Lecteur, te mettra fous les yeux
Ce que l'antique Fable a'de plus curieux.
Epargne-toi de lire Homère ejrjesfemblables.
Es font moins inftruâifs qu'ils ne font agréables.
Tu trouveras ici, bien mieux que dans leurs Vers,
Tout ce qui ft jamais du bruit dans T Univers *.
* Ces îhf vers ne Pont aujourd'hui
trae dans Photius ; ils ne fe trouvent
plus dans Apollodore, .parce que le
troifiéme & dernier livre de fa Bibliothèque
eft défectueux, la finen eft perdue.
M. le Févre de Saumur croyoit
qu'il n'y manquoit pas plus de quatréT
ou cinq pages. Thomas Gale, qui
nous a donné une nouvelle édition
d'Apollodore avec des notes, croyoit
au contraire qu'il y en manquoit beaucoup
davantage, ainfi que le Copifte
en avertit par ces mots, Atôni «BMCT,
phirùna défunt, & je fuis de fon avis
fur ce point, comme fur un autre bien
plus important- Car M. le Févre a
publié, et croyoit avoir prouvé que
fa Bibûorhéque d'Apollodore n'étoft
que rabbrége d'un grand ouvrage en
vingt-quatre livres fait par Apoïïodo
re, & intitulé me* ©seit, des Dieux.
Et comme on le prévient toujours en
faveur de (on opinion, M. le Févre a
cru voir des marques de Chriftianifme
dans i'Abbréviateur d'Apollodore.
Cependant le fçavant Anglois dont
j'ai parlé, prouve tout le contraire par
des railbns fi fortes & 17 folides, que
je demeure periuadé avec lui, que la
Bibliothèque d'Apollodore, comme
nous l'avons, eft 1 ouvrage, non d'un
Abbréviateur , mais d'Apollodore
même, & qu'il n'a jamais fait partie
de cet autre grand ouvrage me* ©t&lr-,
dont Sopater avoit fait des extraits ,
comme Photius nous l'apprend, page
jjS.dttédition de Rouen.

DE LITTERATURE. *n
SUITE DES EXTRAITS DE PHOTWS,
Traduits à" accompagnez de Notes.
Par M. l'Abbé GéDOIK,
ABBRéCé DE THéO POMPE.
Nous avons tû, dit Photkis, un ouvrage hHlorique de 27.Février
Théopompe * en cinquante-trois livres, qui eft tout ce * 739*
qui nous en relie. Quelques anciens Auteurs témoignent que
de leur tems le fixiérne livre, le fêptiéme, le neuvième, le
vingtième & le trentième rnanquoient déjà, auffi ne les
avons-nous pas vus. Ménophane, ancien Ecrivain lui-même,
& qui a fon mérite, dit en pariant dé Théopompe, que fort
douzième livre étoit perdu auffi ; ce douzième livre sert
trouvé dans notre Manufcrit, & nous l'avons kl avec les
autres. II contient Quelques particularités touchant Pacoris*
Roy cfEgypte. L'Auteur y raconte comment ce Prince fit
alliance avec les Barcéens c , & prit le parti d'Evagoras 4 Roy
* Suidas nous apprend que Théo-
Eorrrpe avoit fait plusieurs ouvrages
iftoriques, entr'autres un Ahbrégé de
FHiitoire d'Hérodote en deux livres,
une Hiftoire Grecque, qui étoit une
continuation de I'Hifloire de Thucydide
& de celle de Xénophon, CD onze
livres, & une Hiftoire de Philippe
père d'Alexandre, en foixante-dbuze
livres. C'ell (ans doute de cette dernière
que parie Photius, quand il dit
crue de fon tems il n'en retrait plus que
dnquante-trois livres.
k Diodore de Sicile dit Acoris. Ce
Prince regnoit en Egypte environ quatre
cens ans avant l'Ë're Chrétienne.
e Barcé étoit une ville de la Libye,
& une ville 11 confidérable, que l'on
donnoit Te nom dé Barcéens aux Libyens.
Ces peuples fè vantoient d'avoir
appris les premiers de Neptune & de
Minerve, l'art de dompter ce de ma»
suer un cheval, c'eft pourquoi on
difoit par excellence B&piuùtef *ve,
un. char de Libye, pour dire, un char
bien attelé.
- Cet Fvagoras eft célèbre dans PHPftoire
Grecque, par rattachement qu'il
eut toujours pour lés Grecs, fur-tout
pour les Athéniens. Auflî étoit-if originaire
de Salamine dans l'Attique, ce
en cette qualité il te regardoit comme
Athénien. Paufanias dit que ce Prince
d'eteendoit de Teucerck d'une fille de
Cinyras. OrTeucer étoit fils de Télamon
Roy dé Salamine, qui étoit une
petite Ifle vis-à-vis d'Athènes. Cbaue:
par fon père, ii fit voile en Chypre,
où il fonda une viHe qu'il appelia Salamine,
du Dom delà patrie. E'vagorae
étant iflu deTeucer de d'une fille dé
Cinyras, avoit un droit naturel fur
Ggij

-xy6
M E M O I R E S
de Chypre, contre le Roy de Perfë; de quelle manière Abdémon
a de Citium Roy de Chypre ayant été pris, l'empire
de cette Ifle pafla à Evagoras, contre (on e(pérance; comment
les Grecs quiavoient (ùivi Agamemnon , s'étoient rendus
mmrsro ut- Ckvprt, .-prv5- en au>i eiuflè Onyi\^b
«k lès
fa iae à He .a >uoeïou; {ormnenî en mite si
:stOv la b paix a$t\ ec^ possr recompenlède leurs (ênieceb
ïsub ÎSOô ïkn mlmauie de inn asdrnofue conuv Ev^gssrjs,
lUi'î! pamtuolt encore plus sivtmeni; ek os;-el tut te meeès
3W :
t O
* Le texte de Photius porte Audymon,
mais Diodore de Sicile dit Abdémon.
Citium étoit une ville de l'ifle
de Chypre.
b Cinyras, félon Apollodore liv.j.
étoit filsde Sandocus & de Pharnacé,
mais, félon Ovide, il étoit fils de
Pygmalion ; il devint fi puiflànt, que
l'on difoit par manière de proverbe,
Cinyra opes, les rkhejfes de Cinyras,
pour dire des rkhejfes immenfes. Mais
ce Prince eft encore plus connu par la
folle paflîon que Myrrha fa fille prit
pour lui, & d'où naquit Adonis.
Cinyras avoit promis aux Grecs qui
alloient aflîéger Troye, de leur fournir
des vivres durant le fiége, il leur manqua
de parole ; les Grées, pour fe venger
, prirent Chypre A en chaflerent
Cinyras. Au relie, ce nom efl mal
orthographié dans le texte de Photius
c
C'étoit une ancienne ville de Plfli
-deChypre, & d'où toute l'ifle avoir
même pris fit dénomination. Adonofiris
y étoit particulièrement honoré.
Divinité Egyptienne dont le culte
^f<
s Chr»-.
1 Ce Roy de Petiè eioit Aitaxer&e
11. dit Mnémon à caufe de fa grande
mémoire. E'vagoras, Grec d'origine,
favorifoit les Grecs, & entretenait
toujours des Iiaifbns avec eux. C'en
étoit affez pour devenir odieux à Artaxerxe,
qui d'ailleurs aurait bien voulu
conquérir l'ifle de Chypre pour y
avoir une armée navale, écaftermir
par-là là domination en Afie.
* Diodore de Sicile parle d'Hécatomnus
comme d'un Prince qui avoit
une petite fbuveraineté dans la Carre.
f
Je crois que e'eft ainfi qu'il faut
entendre ces paroles du texte, 5 m&î
7xc tiplumc, Uu aihtç -me EMn«ir
{Ggglë&iast. Conon l'Athénien avoit
rendu de grands fervices à Artaxerxe;
il commandoit (on armée navale au
combat de Gnide, où il remporta une
victoire fur les Lacédémonicns. Le
Roy de Perfe, en confidération de les
fervices, accorda la paix aux Gréa,
ex. les Lacédémonicns furent compris
dans le traité, mais peu de terus après
Us le violèrent.

^HP*
DE 1 ITT ER AT il RE ep
clo eornbst nsval* qtïi ië donna psès de Chypre : Que la HT
|mbli(|niArA^r. i nej; ohfervoit rdlgktdcmeut le imite de paix,
tetdls que les l..&eédènonkns, hers de leur puitfauee, le vioiok.ru
ouvertement,, mmqu'mv-ruêtnes lurent enfin obligea
de ménager leur accommodement par lerurennlè TAma!-
ckbs^ » que Tertiaire * fut enduite chargé de luire la guerre à
Evâgor&s, qu'il lui tendit piège lùr piège; que ce Pmu:u à ko
loue trouva k moyen de le rendre hdpcèf au Roy de Perle,
èk qu'enfin II traita avec Orente fe Tnéngompe ajoute que
Keclémhh * setant emparé du trône d'Egypte-, E'vagoraa
envoya aufTt-toi des Ambaliàdeura &ux Laecdèmoniena ; il
raconte de quelle manière b guerre de Chypre fui en tin tetv
minée. Il nous apprend que fuftu'p.neur Nicocréott ( , en
voulant tramer la perte d'Êvagorar> fut pris lui-même dans
lèsfiktfe & comment II k buvtr, iulbnt cher, lui ut te bile
qu'il avolt, dont .Evagoraa ék Ion tds Prvtagnraa s devinrent
amoureux, rk de qui, à i'iuîçû l'un de fautre, ils recevoir ni
tour à tour des laveurs, par Onirique de RènmmneThrAkkk
cfË'Ikie qui krvott leur paillon; mais tous les deux périrent
par la perfidie de ne mcrue Ettonque h «
s
Daxtcavdc$kît«,l. iy. oftpe-oe ^ I «0 sppdW par Dfefesv fe Sitih*
. . . . . . .'V
fut arsènfeiigà èa îc fea-aensxàpayvr
«a ml>«i acaud .a* Aey fe fkfe.
fe Cet ,fe,ofeek cfer us-, €;,pfea>c
At tfesrta. afe un «uvu>« su Perte
vkx-, a>s:< fo,-!, àsK.„s-a-s
SVàUtlT. fOïk«:s; , ,k
*- U e.xa :>k>ptskosadaba
U pkx csdsx fe taafe | uaspfeykk- As Lk-fe, A tut aîistreà
eeaxafese A AnAem, pasx k kav If} '-&-r *« Tachos, apaà an tape
ttittè axx CVxxs A à tcKù taà en onàt ^ feaïa. ;avs,
i
Cb.bî-,qt^;b^xïr, eu* EprO ^*Âr ttk,eC>5« fi* rendît eues a-salur
rairiCa» pUks rstîïi« Oï fi« &KS* s Hîtecr Qnuu-. Ce jf«t O-Tyrars
vrrta: prmt kxiïfecs., p>ar
pats 4«sh««torsure.
* Lo. avqtrtusg*

238 MEMOIRES
De-Ià pliant à d'autres choie, l'Auteur dit que Pacoris Roy
d'L'gypte tu uue ii^uc a ^ ec les Pksdte *< k il prend occslten
de Utc-tire km pu» èe celui de leur* veîlnu teAjpenJkîas.h
Il |\uled05 Muk-em>- de Guide & de l'isk tkCk c , kk|ud*il
fait tetemke dteteiofr par Pteaitete dnni te jpmhs-fil$
mr aller sVubîii clan* ees deux vslte. Il
pake aute du IVd.i Al,

ia £* LU ! c* ï\ A * O K Je» ,a 3 e>
ïespmirfeh're» jufqna ce que les ayant rentennea
dansleurs murs, ils les obligèrent à mettre tes semés bas, Bc
h vhm en nonne intetitgenee avec eux- Voilà ce que conî lent
ce iionaléme livre de Thénpontpe, que Mcnophane n avoit
point vit*
Tbéopenïipe» en relie» etoit Je Chto, fils de Dsnmllrate %
qui devenu odieux à iea concitoyens par fort attachement
déctso pour Laeédlmnne, fut chrdte de ta patrie a* eu ton
fais» AprG la mott du père, te fils» à tape de quarante-eirx|
ans, revint dans ta ville» à la neeommandauon d'Atexandre
le Grand, quî avoh émi en la ftrvenn Mais ce Prince étant
venu à mourir, l'héspontpe ebatîé encore une îuh, (m forrgtems-
errant* On étt qui! alla en fTgypre, on Profanée *> qui
y régnent alors » non ièukntent te reçut but mal, rnaîs fui
tenté de fe rJélalre de lui » comme dVm homme qui k nklolt
de trop de cbofa» beureulènieait quelques atnls qu'il avoir à
la Cour lui làuvèreut ta vie*. Lui-même nous apprend quels
furent tes plus tlfuftres contemporains; il nomme entr autres
îtocrate d'Athènes, Thctsdeèle de Pkrsetts ç » ék Naueme
ifE'rytre* C 'éknenàOia les trois* dit-il, qui tenoknt avec lui
* Ckànf knme sd&^ 1 et*; dtRJ&ks» «ooir us koune duo
ïîôïSîïJî* le jpcse, de cet BiJkfkn Ds~
jVs&Jtsosc» A ne;;* ps* Ikosoftsau;,
Scion tut, Tkbpsssp nsqkt sa k
a c s un Ôlvenpudo
* CVttàt iaukauè r*b«ie JUgs»
* Fî^eidU estât uns vtik *k ta Paus~
phvtès» EVjvru ««« vitk d'Iota*,
ThùnkVcc f k,*f ÂteJktsske, A l'un
des plus kaua ksnnm *k tes sons*
«vois. Orateur as Gsoo Il ks as ik
eeos «su usnsJitbeuï à fèiog* sfe
Maufcie nar I o*trK de h Mont À or*
psts ptus
*tk; oo

M £ M O I R E S
•> fi"!
le premier rang parmi les Grecs dans l'an de parler, lideralu
&Thendec£e\ nus naos nass, corupoloient des Untlktnxdont:
ris tissaient quelque Iakire, ci cssieignos'em publiquement lu
îeunede, travail absolu qui leur ressoou i>easseos.sp, ISanemie
bk mol, continue-1-il, comsne nous avk>ns du bkss, woiu
longions uniqsîernent a nous pedecliosvner dans l'étude de
FlGoqssessee ck de ia FisiioiupLic- â dire ie vrai, eus ne peart:
guéses Us) rciuier ia gk.-ire qu'il s'attribue, détroit été l'un dos
prenik-ï's EVrivarnsde lem tes sis, puifque ks dikoursdts genre
derstnniiratiflaiiôîent la valeur de rings nulle vers*, ek, que
l'hébété qu'il a volt dus urée de tour ce qui setost puilv entre
le*Grecs ok les Barbares pslqubior, lasioit an snolnsk videur,
de cent cinquante avilie ves's. Si oss l'en croit, ri réy avort pas
dans toute ia Grèce nue ville, sua lien rasât toit peu txxdidêG
table, ston kuleraeni*|U*II n'eût vslné, mats on 11 neui escercé
les taiesss, èk recs's de qrands anulaudiliemeris:* Et esa méntettenss
qu'il parle aisés do Isu, il fondent hardiment que les
Ecrivains qui Favoksst précède, ti Violent nullement compas*
rabies à ceux de ioss tems ; que les prenakrs d'etnr atvx n'asis^
voient pas eu le teeossd rang parmi ceux-ci & ; qu'il étnrt ti lé
d'est juger par les onv rages des nm & des sistres, «Si qtsts dans
sur, in tes vkk abex court, l'éloquence ck fart d'eersre s'Goknt
înnniroatu perftGionsnx, Poiw mol, je ne ieakpas .bien qui
il entes id par ceux qui Fa voient précédé.; s'il veut dire Hdradote
tsïV>Swi»; AA BV*kx,xX'!- **|f,f
#**VÇ> >'M» «Sf«J.nSAi8LAÀj;«SJ%
, xk s'àk a:» «tc-iss.
vinn iïsHiV >.««rlki« t -:p8ït, Ck plu-;do
osa au^oaMi fjî-lk; cls. JVsavt ,VJA< S
qpss^A pbs;piîn^|xj
va ^aàsnémt queu |xorG ces ds--
I
*"tV o-Ja O:KȕSS dosa SCAX ks SVmS tl
v s Ci, s.g s Eoivsisss tB«tkssst«etîa,
>«î cm etsaos- saxe ceqsss ses avust
pscïcdca, Ntjus §Jî sycevs vSÀ rie JKJS
)»ap qui te sm^sàcm aa-ikÛ4 sic
MA;S-,CùX N puw l\klc> sssr-skttiss s!v
Bcùcia pucfir VsxststxàqaA;, rJtsvrùssillx
ù« VASîgcb jxxxs îa ïka&r Atssk
& cax et ectss spst |xms'ç.sx dr udauss^
ess si y ssst a cs-assjsc, iùssr »i\ss lob\ sic
cas arnjds fsxAiksss.,

DE LITTERATURE. 24.1
fort au-deflus de lui ; mais peut-être entend-il quelques autres
Ecrivains proches de fon tems, tels que Heilanicus & Philiïle
s totsa deux Bdlossen.A ou Cul qeeCosxÂk. lynsa cxc
enure* iembl^bics A « emï poustaait ne ieest |\o à méprise*, Qnsù.
qui! on loi!. voib comment per*UutTho>qxnv.pî\ On po>
tond qu'Epi torus Il lui avoicm t.to Jiioipke a'InVrate, èv
icutA écrite rentent à le crohe; car os toit en llkos'omne
uste tnntauon ienhbk ou tour Cx du bile dlkxr-Or, auv
cette ddterence, qu'il n'eil ps. à hensixesp psèa .end cwks x
tends chxtkc Oadh stbnte qultoerait. les d»>nn h oronucre
idccJe» divers ont» ragea lui Wàpsestjsi'iis osn IsùsL . ce,K;-
difCx qu'il eouièilk À Ephorus d'écrire (Induise de ilesuesa
tetn», cl sVrhéof^mpe de commence, le i.ccnc où liusstdideat-oh
imi, propHlsousumi a cm la m nient --a p\.sde >E ,\
h poskvdu chacun JVsjxo Audi ko avant-propoj. de bur-j
osmopee iè reflèmhlonHUbecturoîîp, ce possr k> pesdeex de
pour le de îTelnv Ou dlrralt que ce tout deux sulecUrs qsb partent
Je b tnès exclame^
-• cake èUasa-
Théopoespe a erb de |\ertIesdito\ qo't! alfo\ N c ko om ra^e
par une intsnlte Je digret lions hîito iques vie îOSJîC epc\x\ Eu
void une preuve, ce il qsse ce Philippe b qui s; h yx\.rre aev
Romains, Pétant donné h peine Je sx-sranaler do t;\ re\ Je
cet Hstinrlen, tout ce qui ctoit csrseqer à l'histoire de Phili>pet^ru
JlAkvanJre, qui devsak ûire em pnsinsvd nbiet<
s
IV to Ciouv EYakoks.» k pho | Vpîa;k\ Mes- t.\so% ^o ù; des.
tktgftx Uo e-..o ik Thk.yx>î«4îse «St t k."\xu;x S'itOs-îCso vv\ N tî; taxi*
Hk«^&sVVnt^
| n.ee. (VaiVx os.! PIOù^u-Ox * ci*
tV\Ox!ïV s t^
| avo-è ssiu^ p-to U c\ ~k;ï
V Vtnqapy, SeVaUcV; sVe fto I ef nkececî.A lSsi. ç^» A-» k \
OV i'kVe^^^ 'èW i^t swatc,
n5.«sao.xp- ppfràkii t«&; SQOO à E ro"~V l.a-acU.sokf H^; tkùsai
enteo issàt-ts st>ipiùteiksîti-i|>s 4 sdv.sïï | csab-.sXN
Jicm* Tm* A7I i.
. Hit

ATE MO I R E S
les vcJuiik au nombre de fee, fàas y rien mettre du fxm *.
E fans faim autre chok que d ute lus dlgrcflkms*
Dutls Je Saruos a , dans le premier livre d for* de fos ou»
orages hiltoriqncs, parlant d'Episorus 6k dcThfopompe, dit
rpnl les tient fort au-de0bus de ceux qui avalent écrit avant
eus ; qu'ils ne te font point nus en peine «l'Imiter les bons
modeler, ni de donner de l'agrément à leur iille, plus curieux
d'écrire beaucoup que d'écrire bien. Ce qnll y a de ilngfokr*.
e'eil que Duris ètoit lui - même dans le cas, Se qui! repreimit
en ceux-ci «les défauts qu'il a voit beaucoup plus queux* Peutêtre
qu'en patient font!, il a voulu venger les anciens Ecrivains
des mépris deTItoopompe ; mais fans vouloir pénétrer fo
mon feutlmcot * pulique dans la comparai!»** qu'il lait éfov
difoiptea «flibcmte uve«. Démoûhcoc, il dit que ksDraUotvs
de celui-ci retlcmhieut an corps d^n tokîat qui a vieilli fous
le aunes, & ouc le* Ecrits des autres refi'ctnldent an corps
d'un atMcte : ce nfoU pas-ls mettre an dernier rang ksdlfclplcs
dlfocrate; or entreux tous, on ne ]*enî pas douter'q*tcTI*ét>
ponme ne Ion celui qui s cil le plus dilUneuc*
Voilà ce que j a vois à dire de cet Ecrivain* J'ai touché
en peu de mots ce qui concerne là pexlorme, for,éducation*
le tems où il a vécu, ion caraètére* les ouvrages, de,en&
les dlverks aventures*
* Ce Duris de Samos, Hiftorien
Grec, floriflbit du tems de Ptolémée-
Philadeiphe, quelque deux cens vingt
ans avant l'È're Cnrétienne. Il avoit
écrit une Hiftoire de Macédoine, une
d'Agathoclc de Syracufè, & quelques
autres ouvrages. Photius a railbn de
dire qu'il ne rendoit pas juftice à
E'phorus & à Théopompe.
* Ce Cléocharès m'efl inconnu. Je
m'étonne que Photius n'ait pas plutôt
allégué le témoignage de Denys «FHalicamaflc,
qui eil bien d'un autre
poids. Je vais le rapporter tout entier,
avec quelques réflexions, afin que
l'on ait dans un même morceau tout ce
qui concerne Théopompe, qui corn»
rtamment a été l'un des plus grands
Ecrivains de l'Antiquité. Voici donc
ce qu'il en dit :
Jugement Je Denys d'Halicarnafe fur Théopompe.
Théopompe étoit de Chlo, & c'efl le plus iliufire de tous

^ DE UTTERATURF.
les êlelpfe d'ifucrate Il a latffi* non feulement érs OraSj
dam te genreudiWrttJf & dans ted«nontb-«if. de, H*W
tortea en vtetx bugage, des Lentes dexhorouJonV n'd,
«ncôï««ei8£ ouvrages hilbriques qui memens beau> 7 e
louanges; car prandéremenl la matière en ell Ion Mfe Vmy
4a ces ouvrages «ontenam la fin de la guerre

*44 M E M O I R E S ' !
peut nier qu'un Philofbphe qui fait cas du talent de la parole;
ne doive connoître les principales nations, foit Grecques,
foit barbares, les différentes fortes degouvernemens, la vie,
les mœurs & la fortune de plufieurs grands Hommes Théopompe
parle amplement de tout cela dans fbn Hiftoire, non
d'une manière vague & abftraite, mais en le liant avec fon
fiijet, ce qui infpire naturellement au lecteur le defir d'écrire
de même. Je ne dis rien de les Oraifbns, qu'il a embellies par
des lieux communs fur la piété, fur la juftice & fur les autres
vertus, félon les idées qu'en donne la Philofbphie.
Son dernier ouvrage eft le plus fingulierde tous, & celui
qui marque le mieux fbn caractère ; je ne connois point
d'Ecrivain, ni ancien ni moderne, qui ait rien fait d'appro->
chant. C'eft un ouvrage * où, non content de rapporter ce
* Cet ouvrage de Théopompe que
Denys d'Halicarnafle vante tant,
tournait bien avoir juftement attiré à
! on auteur la réputation qu'il avoit
d'auteur médifant. il eft aife de fe
tromper, quand on le donne la liberté
de pénétrer dans l'intérieur des hommes
, & de deviner leurs intentions les
plus (ecretes. Un Hiftorien peut bien
faire le caractère des perlbnnes qui
jouent les principaux rolles dans Ion
hiftoire ; ces caractères bien faits font
un grand ornement, témoins ceux de
Catilina, de Céfàr & de Caton dans
Sallufte. Mais l'Hiftorien le trompera
toujours, s'il prétend mettre une liaiion
nécelîàire entre les caractères de
les peribnnages ex toutes leurs actions ;
car le même homme eft Ibuvent aufïï
différent de lui-même, qu'il eft différent
des autres. II n'y en a point de fi
courageux qui n'ait à rougir de quelque
lâcheté, ni de fi libéral, fi généreux
, qui ne puiffe lé reprocher quel
que trait d'avarice, ni en un mot de fi
vertueux, qui ne le démente quelquefois
, comme il n'y en a point dé fi
méchant qui ne foit capable de quelque
bonne action. Un Hiftorien n'eft
comptable que des faits, on n'exige
point de lui qu'il en rapporte les motifs
cachez , & il ne le doit jamais faire,
fans les appuyer de bonnes preuves,
autrement c'eft donner les idées, lesvifions
pour des réalités. Varillas, pour
avoir pris en cela trop de licence, eft
tombe dans le mépris, après avoir joui
d'une grande réputation, qu'il devoir,
tlûtôt à l'agrément de Ion ftile qu'à
['amour de Ta vérité, qui tôt ou tard
reprend les droits, & lâns lequel un
ouvrage hiftorique ne Içauroit avoir
de fuccès durable. Je ne fçais li Tacite
n'eft point aufll un peu blâmable de
ce côté-là, & s'il n'eft point tombé
dans le défaut de mettre du myftére
à tout, & de penfer trop au delavantage
des hommes, comme par exemple
quand il dit qu'Augufte, après avoir
inftitué Tibère & Livie lès héritiers,
en fécond lieu Ces petits-fils & leurs
defeendans, appelloit en troifiéme lieu
à fit fuçceftton Jes Grands de Rome
qu'il haïffoit dans le fond de ton ame,
mais à qui par oftentation ex par va-,
nité il avoit voulu rendre cet honneur, i••

DE LITTERATURE.
54J
fcjui s'eft palTé aux yeux de tout le monde, il entre dans li'nte--
rkur d'ex juinclyetux acietsys, londc lent IrnemLex le plua
Jèeiete*, les dutxalqtte, & tait ve-jt tenta xkex cachet ibxi
les apparentes de la vertu; teste dexasetn eue je ne puis
comparer muVa celui dont non paxie la FaMe, ex ces k tàù
s.
eux butera par cea jugea inexorables qt e fox Dsxstx on -,eo v «
suis pour nous hure rendre eenapie ut nos ,,-Jionx. Aaift
quelques-t,;m Tout traite de méditant, parée xpAi k et fa trdtmeni
se uni efi blâmable» ee nul damons Sx ejooe de p-ln*
fleurn gtaodxperfonnxgeae Maux, à tooo axk, il tait uumoe
k; jMedeelna> qui appliquent le ter s\. le Le à de punie*-
•viekotexix. pkttqreneer> pour iattxer celle* çtd Lut tak-tea r\
ank're*< Tel eft'i hxLpornpe dan ce oui t épaule le eontèa.
Quant à là délient, elle ell tonte teusbkHe „ eelL xi IL—
evate*, pme» turple, utdlement reehetebee\ sljsw noble,
s'knec, pompe nie, cotxLone, pieuse de dotteeur,6V L»mo>
ruestlè iaosexcé» Jeu y vota qkone dbkrsnee, eed que le
ttik sic cet HULrku efipln pk:ogxJ5i ex plu; beat que exlet
d Itoxrstte, for tout knkgktl reproche à dexik'mraox d' muse
ù\ï a de villes, de ntauxalsdeiktnts^ un de * Inno kchea 6,1
hontetsfêa* CdioMpu Itd arme lotmrî, ek'akrf. peu >kt
faut qukl n'ait toute b véhémence de îkceotlkeue, connue
T*vw |!0f 5 kPt;f»(tts ck;t-"tk*ph- î xx; AXtlYVn 6 x sî Lmo s -,x xi"*
*,x>v .-«osu a'«x\< Jhî aukx.eX-t ! I> sc\>, 0 n'a., i; p >\ % >\ s Xx> e ,
pùoju ^"-'Lvkv-vx Lt Lùxp kl I qadk t OîX» , sv'\ Xu„s\!
rxx.v ùît rx«-«,be >nùAxis,rsk> ox s
soVnuu TsVun ftkx\kr ,xx ( ï ù sqr |
* ML ,uxu ,p s >x uAui 1 Omxxsnks
p,aw ha, xupti Akpata vEX | toxx j\ , tux"tx -Us;, àuxToix: «.*«
Un, xx,oxpx uw ^«tàùxu i xxLxak kkL «.U &gLe«e^sr u ! *
la 'V-w\X»*k tk\\ vice k tkft stjtveilêaî s US rcs-^ o»Ji"U- ^ f «r la ksVk Us-
CV V \i>m*ttî §;,*,ism ou-oxxs swf I }m x., i,Cx,i si ^-is u

i 4 6* MEMO I RE S
on le peut voir par plufieurs endroits de (es ouvrages, mais
entr autres par les Epîtres en vieux langage, où il s'efl plus
livré à fon naturel. Je voudrois léulement qu'il n'eût pas porté
le loin de limer (es écrits, julqu'à s'embarrafier de la rencontre
des voyelles, qui font quelquefois ce que l'on appelle
un hiatus, ni julqu'à rechercher des périodes trop arrondies,
trop nombreufes, ou de certaines figures qu'il affectionne,
&qui reviennent trop iôuvent, lôn flile léroit encore bien
meilleur. Si l'on regarde le fond de l'ouvrage, on y peut auffi
trouver quelque cholê à reprendre, iùr-tout (es comparaiions,
dont plufieurs ne font ni nécelfaires, ni même à propos;
mais je lui pardonne encore moins de petits contes aûez ridicules
qu'il fait quelquefois, comme celui de ce Silène qui
apparut en Macédoine, & cet autre d'un Dragon qui s'approcha
d'une galère durant un combat naval.

DB LITTERATURE. *47
HISTOIRE DES PERSES
E'CRJTE PAR CTE'SIAS,
Suivant l'Extrait que Photius nous en a laiji.
Par M. l'Abbé GéDOïN.
J
'AI !û,_ dit Photius, une Hiftoîre des Perfes écrite par 23. Juin.
Ctéfias de Cnide », & diftribuée en vingt-trois Livres, '739-
dont pourtant ies fix premiers contiennent l'Hiftoire des
Aflyriens., & font, à proprement parier, une introduction à
celle des Perles, qui ne commence qu'au fêptiéme livre b .
Dans celui-ci & dans les fix qui fui vent, il traite tout ce qui
regarde Cyrus, Cambyfê, le Mage Sphendadate, Darius &
Xerxès, mais rarement ii s'accorde avec Hérodote, qui a écrit
avant lui c . Cet Hiftorien, fi nous en croyons Ctéfias, eft un
• C'étoit autrefois une ville confiéerabledel'Afiemineure;
die étoit célèbre
par un temple de Vénus, où la
Déefle avoit une Itatuë qui pafloit
pour le chetd'œuvre de Praxitèle.
b On voit par-là que PKotius ne
sëtoit pas propofe de faire l'extrait ou
l'abbrégé des fix premiers livres de
Ctéfias, qui rouloient uniquement fur
l'Hiitoire des Aflyriens. Nous en
avons quelques fragmens qu'Henry
Efuenne a tirez de divers Auteurs,
particulièrement de Diodore de Sicile ;
ces fragmens font regretter la perte de
l'ouvrage. Il fèroit fort à fouhaiter que
Photius nous eût conlèrvé cette première
partie des vingt-trois livres de
Ctéfias.,. die fèrviroit peut-être à
éclaûeir l'Hiftoire des Aflyriens, qui,
faute de monumens, eft & fera toujours
fort incertaine.
* Id fê préfènte naturellement une
qucflion, fcavoir, qui des deux eft le
plus croyable, Hérodote ou Ctéfias,
dans les choies qu'ils ont traitées Tua
& l'autre. Piutarque dans la vie d'Artaxerxe,
prend à tâche de décrier Ctéfias;
il en parle comme d'un homme
vain, qui fe glorifie de marques de
diftinction qu il n'a pas reçues, &
comme d'un Ecrivain plein de fables
& de faufiètés. Mais on fent que Piutarque
étoit de mauvaifè humeur contre
lui, & cette mauvaifè humeur
venoit de ce que Ctéfias paroît plut
favorable aux Lacédémoniens qu aux
Thébains. Voilà ce que le Bceotien,
zélé pour fit patrie, n a pu pardonner
à Ctéfias. Cependant l'autorité de Piutarque
a tellement prévalu, que la
plupart des-Modernes n'ont pas fait
grand cas de Ctéfias. J'en vois deux
raifbns, l'une que cet Auteur donnant
plus de treize cens ans de durée à l'Empire
des Aflyriens, fà Chronologie
s'accorde plus difficilement que celle
d'Hérodote, avec l'E'criture Sainte.
L'autre, queprefqu'en toute forte de
matière, les nommes jugent d'après

z4% MEMOIRES
menteur & un conteur de fables ; pour lui, il nous allure qu'il
a vu de fes yeux la plupart des choies qu'il rapporte, & que
ies autres il les- a apprilès de la bouche des Perles ies plus
dignes de foy *. Non feulementil eft contraire à Hérodote
fur prefque tous ies points, mais il s'éloigne auiïï en quelquesuns
de Xénophon. Au refte, cet Auteur vivoit en mêmeautrui
plutôt que par eux-mêmes,
parce qu'en effet l'un eft bien plus aifé
que l'autre. Quoi qu'il en (bit, je ne
fçais s'il y a un préjugé plus mal fondé
ue celui qu'on s'eft formé contre
ÏItéfias; car, après tout, fon ouvrage
ne fubfifte plus, on ne peut donc pas
fçavoir s'il étoit fabuleux. Les Anciens,
à la referve de Plutarque, ne
nous en ont point donné cette idée.
Denys d'Halicarnafle, Diodore de"
Sicile, Strabon, Pline, Athénée,
Xénophon même contemporain de
l'Auteur, le citent avec éloge. Que fi
l'on en juge par l'extrait ou abbrégé
ue Photius nous en a laifie, je 1 ai
Sdélement traduit, qu'y remarquet-on
qui ait l'air de fable ou de faufleté !
Il eft entièrement contraire à Hérodote
, cela eft vrai, mais lequel doit
être cenfé mieux inftruit, d'Hérodote
ou de Ctéfias ; d'Hérodote, qui ne
parle que fur la foy d'autrui, qui écrivoit
dans un tems où les Grecs avoient
peu de commerce avec les Perlés, &
ne les connoiflbient que par les maux
ihfinis qu'ils en avoient reçus ; ou de
Ctéfias, qui avoit pafte dix-fept ans
en Perle, non dans un coin de ce vafte
royaume, mais à la Cour, qui étoit
Médecin d'Artaxerxe & de toute la
famille royale, qui, à la qualité d'habile
Médecin joignant un grand fèns,
étoit confuhé fur les affaires d'E'tat,
qui fut chargé de négociations trèsimportantes,
qui parle comme témoin
oculaire d'une partie des choies qu'il
rapporte, & qui étoit plus à portée
que perfonne de fçavoir bien les autres!
Eft-U vraiferablable, eft-il naturel
qu'un homme qui jouoit un fi grand
rolle à la Cour, eût entrepris d'écrire
I'Hiftoife des Perles, pour le deshonorer
par des tables qui pouvoient être
démenties, & par les Perlés mêmes,
& par ces Grecs qui avoient fervi dans
l'armée du jeune Cyrus! Je ne craindrai
donc point d avancer que pour
ce qui regarde l'Hiftoire des Perles, *>
Ctéfias eft plus croyable qu'Hérodote.
Celui-ci eft le premier Hiltorien de
mérite qui ait paru, il a divinement
bien écrit ; les Grecs, grands amateurs
de la beauté du ftile & de la diction
, applaudirent à un genre d'écrire
qui avoit pour eux le charme de la
nouveauté. Les Romains prirent dans
la fuite le même goût, & firent le
même cas d'Hérodote. Je ne luicontelte
pas la gloire d'avoir bien écrit,
mais pour le fond des choies, quiconque
voudra le ai tiquer, aura ample
matière. Moi-même dans la fuite de
ces remarques, je ferai obligé de relever
quelques contes dont il a farci
fon ouvrage, & qui font hors de toute
vraifemblance.
* Ctéfias ne dit point qu'il ait puuê
ces choies dans les archives de 1 Empire.
Véritablement il l'a dit dans un
autre endroit, comme le témoigne
Diodore de Sicile; d'où l'on a pris
occafion de traiter Ctéfias de menteur,
parce que, dit-on, dès le temsd'Efdras,
qui vivoit-fous Artaxerxe Longue-main,
il n'y avoit plus en Perlé
aucun titre ni monument de la liberté
accordée aux Juifs par Cyrus: argument
qui n eft pas fort concluant.
tems

DE LITTERATURE. '240/
tems que le jeune Cyrus a , qui fut filsde Darius & de Parifatis,
& frère d'Artaxerxe, à qui pafia enfriite l'Empire des Perlés.
Ctéfias débute par dire qu'Afïyage D ou Anyigue, car il
fui donne l'un & l'autre nom, n'avoit aucune parenté avec
Cyrus ; que pour éviter la colère de ce Prince, il avoit pris
fa fuite & s'étoit fàuvé à Ecbatane, où fâ fille Amyntis &
Spitame Ion gendre l'avoient caché dans un coin du Palais c ;
que Cyrus étant furvenu, avoit fait mettre à la torture, non
-feulement Amyntis & Spitame, mais encore leurs enfans,
Spitace & Mégaberne, pour les obliger à dire ce qu'Aftyage
étoit devenu ; que celui-ci ne pouvant fôuffrir que. les neveux
• Ce Prince fut rué la quatrième
année de fa X c I v.' Olympiade, à la
bataille qu'il donna à ton frère Artaxerxe.
Ctéfias étoit ou dans (on armée,
ou dans celle d'Artaxerxe, on ne fçait
pas bien lequel des deux. On fçait
feulement que Ctéfias panfa le Roy
de la blefîiire qu'il avoit recûë dans ce
combat.
b Aftyage fils de Cyaxare éY. beattfrere
de Créfus, eut une fille appellée
- Mandane, qui fut donnée en mariage
àCambyfè, d'où naquit Cyrus; ainfi
Aftyage étoit l'ayeul maternel de Cyrus.
Mais, félon Ctéfias, Aftyage,
comme les Grecs l'ont appelle, iê
nommoit dans la Langue du pays,
Afpadan ou Apandam; il étoit fils
d'Aftibara Roy des Médes, & fuccéda
à fbnpere. Cyruss'étant mis à la tête
des Pertes, vainquit Aftyage, qui,
pour fe dérober a la pourfuite ex à
la colère du vainqueur, fuit jufqu'à
Ecbatane, où il fe tint caché. Rien de
Ius contraire que ces deux récits.
Î
) où vient cela: Hérodote nous apprend
lui-même qu'il y avoit quatre
rnaniéres différentes de Conter les aventures
de Cyrus. Il a choifi celle qui lui
a paru tenir plus du merveilleux, fans
doute parce qu'il a cru que Ton ouvrage
y gagnerait, & en ferait plus
agréable. Ctéfias au contraire a fuivi
Ment. Tome XIV
la tradition Ta plus fimpTe, & qu'il a
jugé la plus digne de fuy. Rien que
d'extraordinaire & de romanefque
dans ce que dit Hérodote, rien que
de naturel ex de croyable dans ce que
dit Ctéfias. Ce dernier avoit paflé dixfept
ans à la Cour d'Artaxerxe, honoré
de la confiance du Roy & de celle de
la Reine Parifàtis. Il a pu les confulter
l'un & l'autre; il eft cenfe auifi inftruit
de la vérité des faits, qu'on pouvoit
l'être alors. La tradition fùivie par Hérodote
, marquoit une-providence particulière
de Dieu fur la perfbnne du
fondateur de la Monarchie des Perlés,
& faifbit honneur à la nation; en bon
Courtifàn, Ctéfias ne devoit pas s'en
écarter. Quelle raifbn peut-il avoir eu
de la négliger, fi ce n'eft parce qu'il
la resarcloit comme une pure fable !
Aufii voyons-nous que Diodore de
Sicile a abandonné Hérodote, pour
s'en tenir au récit de Ctéfias.
c
Le texte de Photius porte, è» -mç
Xfi9x&imç T&/r BetmMiar ùxmixù-mn
J'avoue que je ne fçais ce que fignifie
le mot KpioTt&Lroç ou Kpitm&(.rer C'eft;
apparemment un mot de la Langue
Periànne, qu'aucun des Interprètes
n'a entendu, ni peut-être Photius luimême,
c'eft pourquoi je l'ai rendu
comme j'ai pu, en âifmtdans un coin
du Palais.
. Ii

' Les autres Hiftoriens difent contre
ks Scythes, Ctéfias dit contre les Sa-
ces, parce qu les Perfès appelloient
du nom de Saces tous les Scythes.
ptr*J.ly.
a 5 ô
MEMOIRES
fuflent tourmentez pour l'amour de lui, s'étoit de lui-même
repréfenté à Cyrus, & qu'Œbarès l'avoit fait jetter dans un
cachot, chargé de chaînes ; que peu après Cyrus touché de
repentir l'en avoit retiré, & l'avoit honoré comme (on père;
qu'il avoit rendu les mêmes honneurs à Amyntis, & qu'il
1 avoit enfuite époufée ; qu'à l'égard de Spitame, il l'avoit
condamné à perdre la vie*, parce qu'il lui avoit menti, en
difânt qu'il n'avoit point vu Aftyage, & qu'il nelçavoit où
il étoit. Voilà ce que Ctéfias raconte, en quoi ileft fort afférent
d'Hérodote.
De-là il pane à la guerre* queCyrus fitauxBactriens. Ce
Prince leur livra bataille, & l'avantage fût égal de part & d'autre;
maisles Baclriens ayant appris que Cyrus regardoit Aftyage
comme 1 (on père, qu'il chériflbit Amyntis, & qu'il en avoit
lait (a femme, mirent bas les armes & fe rendirent à lui b .
11 vient eniuite à l'expédition de Cyrus contre les Saces c ,
expédition qui lui réuflît d'abord, par la prife d'Amorgès leur
Roy; mais Sparéthra d (à femme ayant levé une armée de
trois cens mille hommes & de deux cens mille femmes»
marcha droit à Cyrus, remporta fur lui une grande victoire,
& fit prilonnier de guerre entr'autres Parmisès frère d'Amyntis,
avec (es trois fils, ce qui valut à Amorgès la délivrance,
par l'échange qui fe fitde ces prifonniers. Il ajoute que Cyrus
ayant fait alliance avec Amorgès e , fortifié de Ion lecours, H
le trouva en état d'attaquer Crélus, & de laflîéger dans la
"ville de Sardes (à capitale. Les Perles, par le confeit d'QEbarès,
élevèrent fur les murs de la ville des fantômes de foMats faits
* Hérodote ne fait point mention de
cette guerre.
h Depuis cette conquête, la Bactriane
tut toujours une province de l'Empire
des Perfès.
4 La Reine qui combattit Cyrus &
qui défit fon armée, s'appellohTomyris.
Ctéfias efl le feu! qui la nomme
Sparéthra.
e Suivant Hérodote, Cyrus étoit
déjà maître de la perfônne de Créfus
ck de Ion royaume, quand il tourna
fès armes contre les Scythes. II n'eft
pas poffihle de fçavoir lequel de ces
deux récits eft véritable, mais cehti de
Ctéfias me paraît du moins le plies
vraifeniblable.

DE LITTERATURE asr,î««, j k-s PeAs ètsAïV déjà «umm. A ta
«ou$ a caa&rve le, raaprcs tenaes de 1 vitte, de aVA le Sèwiews PkaA; A
Càôsas, qui portent qua tv, lAke-, \ h dssdVJk;, ee qtn les esds ura
avec de laagués |,\SARV> ascomAsa d

S 5 a
MEMOIRES
extcuta. Son crime fut découvert dans la fuite par un longe;
Amyntis en pourfuivit la vengeance avec tant de chaleur, que
Cyrus lui abandonna cet Eunuque, à qui elle ht arracher le*
yeux, enfuite il fut écorché vif, & il expira fur une croix.
CEbarès qui fe fentoit coupable, craignant pour lui le même
traitement, quoique Cyrus le rahurât & lui promît de ne le
point abandonner, s'abftint de manger durant dix jours, &
hnit ainfi là vie. On ht de magnifiques funérailles à Aftyage,
dont le corps fut trouvé entier & bien conlêrvé dans les defêrts
où il étoit mort; car, dit Ctéhas, les lions» l'a voient
défendu contre les autres bêtes féroces, julqu a ce que Pétifàque
fût retourné pour l'enlever.
La dernière expédition de Cyrus, dont il fbit parlé dans
Ctéfias, fut contre les Derbices 1», qui avoient alors pour Roy
Amoréus. Ces peuples, par le moyen de leurs éléphans qu'ils
firent fbrtir tout-à-coup d'une embulcade, mirent la cavalerie
de Cyrus en déroute, lui-même tomba de cheval : un Indien,
car il y avoit des Indiens parmi les troupes des Derbices, &
c'étoient eux qui leur avoient amené des éléphans; un Indien,
dis-je, lui perça la cuifle d'un coup de javelot, dont il mourut
peu de jours après «. Cependant il ne fut pas plutôt blefle*
• Voilà apparemment un de ces traits
fabuleux que Photius reproche à Ctéfias
, & avec raifon ; mais il s'en trouve
de (emblables dans la plupart des Hiftoriens.
Ce (ont des bruits populaires
qu'ils paroiflènt adopter, & qui n'intéreuent
point le fond de l'Hiftoire,
parce qu'ils ne trompent perfbnne, &
qu'on les prend pour ce qu'ils valent.
b Les Derbices étoient un peuple
barbare voifin des Hyrcaniens; il en
eft parlé dans Strabon, qui nous apprend
que les Derbices égorgeoient
tous les hommes d'entr'eux qui avoient
atteint l'âge de foixante-dix ans, &
qu'ils s'en nouniflbient.
€ Dans Hérodote, Cyrus périt en
combattant contre Tomyris Reine des
Maflagétes, laquelle outrée de la mon
de fôn fils, fait chercher. le corps de
Cyrus fur le champ de bataille, &
l'ayant trouvé, lui coupe la tête, & la
jette dans un outre plein de fang humain
, en lui infultant par ces paroles :
Rajfqpt-toi de fang, puifque tu l'as
tant aimé. 11 eft vrai que ce récit ne
fait pas honneur à Cyrus, & l'on
pourrait croire que Ctéfias s'en eft
éloigné pour faire fit cour aux Pe'ries;
mais, d un autre côté, il parle des Rois
&. des Reines de Perte avec tant de
franchife, il difilmule fi peu leur cruauté,
leur incontinence, leur noirceur,
même celle de la Reine Parifatrs, dont
il avoit 1 eftime & la confiance, que
dans tout (On ouvrage on ne remarque
rien qui (ente la flaterie. Quel motif
aurait-il donc eu pour déguiser la
vérité l

DE LITTERATURE. a 5J
qu'on le tirade la mêlée, & qu'on le porta au camp. Les Perles
perdirent dix mille hommes en cette occalîon, & les Derbices
siennctdirent gue-rcsmoins. Dès eu\A «tentés eut nouvelles
de ce qui A Vtott pat le, il accourut avec ko baeio, ns u-mine
de vingt nulle chevaux. Alors kc Pertes ce les S sco> donsseaxxm
eue iceondebatailkvtssx ikvbs'etn ex eombatucr.ut .née
tant de s Jour. qsalL resttp'nusent ta vleh

* 54 M E M O I R E S
Hyrcanien, fut celui qui eut le plus de part au gouvernement;
& les plus accréditez parmi les Eunuques, furent Ixabate,
Afpadate, & fur-tout Bagapate, qui avoit été auffi fort employé
fous |f règne précédent. Celui-ci, après la mort de Pétifàque,
eut ordre de mener une armée contre les Egyptiens,
& de combattre Amyrtée» leur Roy, qu'il défit par la trahifon
de Combaphée, qui lui livra les ponts & les magafîns
des Egyptiens, dans la vûë d'être fait gouverneur de l'Egypte
pour récompenfe de les fervices, comme cela arriva. Cambyfè
en effet lui en avoit donné parole par l'entremifè d'Ixabate
fôn coufin germain, & enfuite de vive voix. Amyrtée fut
amené vif à Cambyfe, qui ne lui fit d'autre mal que de l'envoyer
à Sufè avec fix mille Egyptiens qu' Amyrtée lui-même
avoit choifis. II périt cinquante mille Egyptiens dans le combat
b , & les Perles ne perdirent que lept mille hommes; par
cette défaite, toute l'Egypte paffa fous la domination de Cambyfè.
En ce tems-là un certain Mage nommé Sphendacfote*
ayant été repris & châtié pour quelque délit parTanyoxarce*,
» Le Roy d'Egypte alors, félon Hérodote
, s appelToit Amafis. Mais le
même Roy pouvoit avoir nom Amafis
chez les E gyptiens, ex Amyrtée chez
les Perles.
b On ne s'imaginerait pas quel fut
le principe d'une guerre fi fangiante.
Ctéfias le rapportoit, mais Phorius,
qui ne failbit les Extraits que pour lui,
a omis cette circonflance, qui le retrouve
dans Athénée, /. IJ. Ctéfias,
y eft-il dit, raconte que Cambyfe ayant
ouï dire que nulles femmes au monde
ne donnoient tant de plaifir que les
Egyptiennes, voulut en avoir une
pour femme. Dans ce deflêin, il envoya
prier Amafis de lui donner une
de fes filles en mariage. Amafis crut
que c'étoit pour en faire là concubine,
oc rélbiut de le tromper. Au lieu d'une
de lès fillesil lui envoya Nithétis fille
d'Apriès, à qui il avoit ôté le royaume
& la vie. Cette Nithétis tout fibien fe
faire aimer de Cambyfe, oc prit un tel
empire fur fôn elprit, qu'elle l'engagea
à venger fôn père & à la venger e8e«
même, en faifant la guerre à Amafis.
D'autres Auteurs, comme Dinon &
Lyncée de Naucrate, ont dit que
c'étoit Cyrus qui avoit époufé Nithétis,
de que Cambyfè vengea l'injure
faite à fa mère.
e Hérodote rapporte ce fait tout différemment
, & d'une manière beaucoup
moins vrailètnblable. Si nous
l'en croyons, Cambyfe infulta les
Egyptiens, jufqu'à tuer le bœuf Apte,
ôc en punition de Ion impiété, il tomba
dans une efpece de fiénéfie de de fureur,
qui le portèrent à taire mourir
ton frère & là feeur, dont il avoit fait
là femme. Le même Mage que Ctéfias
appelle Sphendadate, Hérodote l'appelle
Smerdis.
d Ce Tanyoxaree frère de Cambyfcj
e(t toujours appelle Smerdis par Hérodote.
Il me lèmble que Tanyoxaree eft
plusdans le goût delà langue Peruuwoj

DE LITTERATURE. 25e
iver Cambydè, ék lui dit hohièntem que bu 1km
imnolt une eonfplmtion contre lui ; /W.-r ynvuv Je ib»
ùesgmur, 3|outa~t~d , tnnnc*c mme yrerc, gr vous urn'i s'il
mtttkœ* ÂthR-tot Camhvfè envoyé ordre à ion hem de
Tenir; lui, qui ovott pour lors quelques att&ires br les bras,
ék ce Mage le ftptvoit bien » ne Je prellè par ; le M

45f5
M E M O I R E S
Bagapate & d'Ixabate, auxquels le Roy avoit fait part de Ion
iêcret. La première fois que le Mage parut ainfi, Cambyfe fit
appeller les Eunuques qui avoient été le plus attachez à fon
u\-ic, vmrbmcsl alpins, k leur, m-wtrant lu Mage: Eê
fsm l< m dit -il» mm-,, M "-îSVîJ vmmsvmW/ e -, os »lo î\ hm urnes. Le Roy envoya e;!unebp!n\ ! nkd>e
m de unq ans t'înuvlbrc lut deeouveno
I Tumsqne 1 ;, bethet:, qnt. le M,,ge,xxod tbpgè, vmt révéler
tmn le tnvib se À A eu mis, qui .unL-îoi evigej.de

, DE LITTERATURE. i 57
Bagapate & Artafyras n'attendirent pas que Cambyfè fut
mort, pour tenir cher, enx on roulelL où ib véfobrem 4e
déférer k Couronne au Mage Sphemkdam, & en dïèf 4
régna aprèaCanalndex lxab;ue im ehasgé de eonUcim le corna
eùa feu Roy en Fertè, où de faire fe Inneraitlea. À Ion retour,
voyant kMage lùr le trône loua le nom deTxovoxxrce, I!
entreorit de k difkmer dans tonte l'armée 3 , où de le faire
connoltre pottr ce qu'il étoïu N'aysmt pas rèulb, Il fe réfugia
dans un temple, don II fut tire par force, ex mis à mort»
Quelque terro après, fept Ferles des plus contidorabks tk k
station eonfpirérejd contre le Mage, icavoir, Omophas, Iclernés,
Norotlalxtte, Mardooius, Barlsès, Atapherste, eu Darius
fds d'Hyfbfjpe. Ces l'èpt Chefs, après aïtrt- donne h foy,
$î\hcîétmt encore à leur etttreprife À m tyraa, 64 Ekgapâte mu
svolt tontes les clefs des chambres tlu Ikkk, Guide/, par un
homme qui lyttyoh 11 bien les êtres, ils entrent, dans le Pabk,
vont droit à f appartement du Mage, ek le trouvent, couché
avec nuecooruiane tleliabylone. Dès qu'il les vit, il le jetut
hors du lit, où ne trouvent aucune forte d'armes, car Bagapate
irs&volt toutes otèes, il rompit une et utile d'or, ek avec le
pied de k efutifê il combattit quelques moment; ntsis enfin
perce de coups, il tomba ritoft aux pieds des conjurée, après
ttn règne de iêpt mois»
Eufutte régna Darius h, l'un des lêpt : Ils étaient convenu
qne celui tl emr'ettx dont le cheval henmroit le premier après
le lever do iolell, lèrott déclaré Roy, L'Ecnyer de Darius
trouva k fecrel de retidre ce iêndce â fou maître, ek par- k
ksi procura kamromto. Au relie, potsrconfèrver la mémoire
• La manière dont l'impofture du
Mage ou du faux Smerdis fut découverte,
eft contée tout autrement dans
Hérodote ; fbn récit eft fortagréable,
mais i! donne lieu de croire que c'efl
aux dépens de la vérité.
*"Ce Darius étoit fils «THyftafoe,
Fun des plus grands Seigneurs qu il y
eût parmi les Perlés, & de la famille
Mem. Tome XIV
des Achéménes, aufli-bien que le
grand Cyrus. Darius partagea fes états
en vingt Satrapies ou provinces, donc
chacune fut gouvernée par un Satrape.
II impofà à chaque province un tribut
fixe « certain en or ou en argent, & fè
fit par-là des revenus immenfès. Auffi
les Perles difoient-ils qu'ils avoient eu
en Cyrus un père, en Cambyfe un.
maître, b\ en Darius un trafiquant.
. K'k

:!;! li
e$F ^ M E M O I R £ S (
du jour où h hhgt Sphendadate «voit été tué* les Ferles
inihkocrent une fête que les Grecs appelleront Msupx^l*»
Pari us lit luire Ion propre tombes» fur k fommet «I un rioubk
mont fort haut de fort efëunpé* Quand il fut fait» Il voulut
I aller voir» mais les-Chddèem, de encore plus Ion père Ik là
mère, ! en empêchèrent. Four eux » ils voulurent conte ter
leur cnriohtë » mais elle leur coûta cher ; car pour arriver an
haut de la montagne» il falloit le faire tirer à forcerie bras êk
avec des cordes* Ôr les Prêtres-qui étoient commis pour cela.»
iâifis tout-à-coup ele frayeur a la vue" d'énormes ferpetB ma
fnfclloient ce lien • ayant lâché les cordes, k père fkla mere
de Darius tombèrent dans un précipice» dk fc tuèrent* Le
Rov eu foi extrêmement touché, dk ht couper fa tète â puarame
prions» par la faute de qui ce malheur «toit «rU
L'unique expédition de Darius, dont il idtt parlé dans Ctêtlas»
fut contre les Sevthes» il envoya ordre à Ârkmmes hairaoe
de Cappadoce» de faire utae defeente dans leur pays» èk d'est
emmener tout ce qu'il trouveroit d'honmtes ek de lerrttrscs*
Le Satrape partit avec trente gros navires Je emqttaete rames
chacun *, êk. lit une grande quantité de prlfonnkrs» du nossvjbre
delquels fut Malagétès frère de Scythsreès Roy des Scythes,
que ce Roy iuDmlme «voit fait enferrser pour les
«sauvai fesardions. Cependant Scytharcès imilevèdu proceVIé
de Darius, lui écrivit une lettre pleine d'Injures»; Darttss lui
répondit fur le même ton » leva une armée de huit eaeua mille
hommes, ht Jetter des ponts rmur la cotnmuukatfon du
Bofphom avec le Danube» ék après tjuineefcura du marche» fo
trouva for les terres des Scythes* Les deux; Rofs s'emmvérent
un arc réciproquement l'un à fautre» pu manière de défi ;
mais l'arc êi% Scythe ayant paru plus fort que celui de Darius»
yxfagtiâgâs&m t&mrimt trajkmi$> | &he o»sp
ssusr eau ce axa fkaîëe a rk&aate I R e»«m*mnlu*

ï^^iSî*^
DE IITTERÂTUBte ***
\*^X .*/WC- *»w -M* -X •*. OCv *.'iXvX .SX ^. V>f •X,X .v-,'X -N*ï X \Jv
eeFnnceert imer* mauvais augure, & ne longea plus gna
fe retirer* I! reparla la rivière fur 1er ponts * ci les fit rompre
ertlulte, feaatltredroque toute ton arimieentpailc ; de («ne
qu'il refit* e« Europe qnarre-vlugt mille honnêtes de lès troupes*
que Stythtaate fit îmiutoyabJefuent malvâerer* Darius
tourna eofûite fe ertrves contre les Oeskédonieas, dont 11
ferula te tentpte te te nwlons, parce que futar lui fermer
te paliàgcs* ils avmient voulu détruire te ponts qifii avoir
fait jetterde leur edté, te qu'ils avoient m crfèt renverfë un
autel qu'il avoit fuit Aever à Jupiter, & où il a voit iacritié* en
aélten de grâces de ion fmtrenx dèboxj cernent* Bâtis revenu
de Pont avec la flotte qu'il contmandoit, ravagea les Itte
Grecques, tepénétra bien avantdaus LCXece; mais Miltiade
vint bu donner bataille à Marathon s , on il tailla en pièces te
Barbares* Datts fut tué dans le combat* Les Perte txxleniandëreut
en vaist ion corps eue Athéniens, ils «e purent foh~
tenir* Aptes ce malbeutetot Ibceès, Darius retourna en Perte,
où à peine eut-il fserifié à te Dieux, qu'il tomba malade, te
mourut au bout dut «tes* il avoit régné «ente-un ans, te
en avoit vécu «tuarante-trois K Àrtafyras tnourut en même
X
X
ieuts* te l'Eunuque Rtnrapte, après avoir gardé le tombeau,
de Darius ièt>t aitr durant, finit mfft Es jours*
Xerxès Bis de Darius lui Décéda. Àmpane fils d'Aria-
Jyras, ne lut pas «tofos puifeti auprès du jeune Roy, qu'Àrtaiyras
ion père I avoit été auprès de Darius* Le vieux Maxdonitn
entxuCÎi ton crédit* Entre te Eunuques, Nathacas fut
celui qui remporta fe te rustres, Xerxès ne tarda guéres è E
tnttrter* Il è^ponfaÂmlllriaBiled'Onopftasj il en ettt us &
que Fern nomma Dariéits, au bout de deux ans un autre, qui
* Cote teate, h plus tenctf écav | s|tel énàs PW d«* %s* «pî oaûamvat
si tt>k joué teas;nues; fétu Uses, {*; j oxao Atetessiao *v t* tkss Ssxiiir*
tem^Aastette^
| te. fi yatesx: «& cttatrg pusse wx
OtycsjpicJo
asaotev* Plates. Atej ïléssjsjWte
t« Cssxxs èsa Keù sf'Âùrtj* teeauso
* À es; «ssapts; > Parâsa anter oxv*- ttsoox-tatsa s»* &s XXïSC à «teste te
isoscé si «srsssss s I sisjste teeve vsu, sf H vtute, «nqte teteu sûtes u*v
se «es stei pa* sAsteétetsk, §s«*£ «au M «.tevsswkutlc*.
- y* , * *
i\k t|

26o
MEMOIRES
eut nom Hyftafpe, & enfin un troifiéme, qui fut appelle
Artaxerxe : il eut aufli deux filles, dont l'une, du nom de
lbn ayeule, fut appellée Amytis, & l'autre Rhodogune.
Xerxés entreprit de faire k guerre aux Grecs, pour les
savanes vallons que j'ai dites, &. qui y avalent détemihai DA~
rius» outre qu'il voulait venger la mort de Datls, èk qu'il
émit Henné de ce que .les Athéniens avoiesti reinlé du .rendre
ion corps; mais auparavant il voulut aller à BArylone» èct
vliher le tombeau de Bélus 8 -, à quoi II parvint avec fe iêeouts
de Mmlonius» mais il ne put emplir d'huile fe cercueil, ni
accomplit; i oracle fe il émit déjà en chemin pcmr revenir à
Ecbaume , iorfqu'lt apprit que les Babyloniens s etolent rcvofe
ter., Se qu'ils a volera tuèZopyrus» qui commandent pour fe
Rt.>y dans fepays; e'di ce que dit Ctéfias, en quoi il s'éloigne
d'Hérodote. Mais à l'exception do prodige donc twxh qui.
met bas un poulain A nos deux Auteurs s accordent allée pour
les autres tans, avec h différence, que ce qu'Hérodote attribue
àXopyros, Ciéfras le lait exécuter prmMégabyfè, dont
Xerxés as oit dé]a Hit (on gendre, eu le mariant avec là lilfe
Amytis- Suivant donc Cteflas, Babylone. fut prilèpar Mégabylè;
.Xerxés le comhb de préfeus,. Sk lui donna fur-tout
une meule d'or du poids de lix tafens, qui efl !e plus grand
honneur qu'un fujet punie recevoir de fan Roy cher, les Ferlés»
Xerxés» après avoir rangé les Babyloniens â leur devoir, ne
* Le u: Vcu freuerryk a»aL Xer-
A /à&>!*-, ;uvo* ofeovcacoînmi; :nc h le» I >:

DE LITTERATURE. -6*1
s'occupa plus que des préparatifs de la guerre qu'il méditoit
contre les Grecs. Il anembla une armée de huit cens mille
Eamnees, km parka des ehcoiota & do tout l'aîcùali ; II ta
èaùper caille galères* o< pour palier ou Grèce, il joignit
Àbyde su entérinent par un |sont. Ce tut-là que le vint trou.*
ver DémaratoRoy de Laeèdemone *\ qui le d«. muras daller
droit à Sp.aie » comme il le soukna A) ara doue elvage do
deitèin > cl détacha dix treille homme « do km armée, il KO U
condulke dArtaps.no, avec ordre daller sCkxfuer Etonklas,
qui gardait le Pas des 1 itermnpyles à h tùo de tons cens
Eaeekféenooiens. Los dix mille PerfG Curent taillée, en pk\es s
& LèonEla» ne perdit pue cletcx ou croix hommes Xe\èa v
em mm c>)\t s uegC caille, 6k oei vingt canin eurent le morne
fort, 6*es troupes rolnaèes, ne tmrdtiàeut plus an combat qu'à
coups d\'tnv|ore>\ enfle furent-elko encore dotàicea» Malgré
eeis, le lendemain Xerxos commanda émanante mille nornmes
pour aller le laile-r de ces dèEler, nuis ce lut cn.ee le
caècae luceès que le jour précèdent. Eufm, il le Idlu dVtt on*
voyer* 6k cl decRrtxroit de le rcnrlrc maure de ces impoctans
+ x v , x
partages, quand heurenJement pour lui nul iretiulen nommé
Tborax , 6k deuxTraolànkasdos plus cordkierahles de lonr
ville* Cslltade ckTimapltcrne* dèoetc/ do quelques gens, ce
prelentèrent à la tète de fan eaenp. Il Es ta venir avec IXmarate.
6k Hdgcss d'Ephéie, CesTrselnnien. Eu dirent qu/ti ne
* Pau&tkn «eus sppnaul X sùkt | 軫e ««• X* ssAnCC ksnO S». Q*x>C
ro*Jccr^ilXXes^te3kiPA)«ratrà ^.* I qui! ts w, «.eus ^irusCsC «>ùta
usa. A aCb. >5îVîr as CVvk« «t". ÎXVy | i CwiEu* k >ètk ; çs Démo'* 1 . CjOi
*è> Kvn\ Aràbu, dît-CE Key As ù.vum^,ku,omy^
1 iO^»so&k«s, qxxnà le pku Ixik I cl :x-Cm xms Aùb< A- Feue è,k
oefiôeïsr >~jVe l'on oa Nùô a $px«v I UïK- p,vw.Cr u'euoù-u d Spwc, m
dçjs'vs Hek«'!, A à kpt I A.JCOU. ^ As «-.aux, A PACOBUX,
TîîOH. Us OtUavif * I Exnn HNSBAJ *ts|vaCs wiîc Cfosuvç»
puuor h ssxovUc au Boy cvassc U | eç, V .E\vp-$. du sxpv krt oAvS j
eu.»»t surauvot sv^r. ù\ È kou,, ;C j IRsuarau; jveîayxReKErvCk A g vk
«ù; a-r Içî K-r.U^t r.- e^uvo;!. Arc *k | ,e ùtseax.A-iVs^r Ce nèe.s. H Els
Csi;. EssU Au» è w -o îèuvcook na^ I

âdi
M Ë M OÎRÊ &
fbreeroii jamais les Lacédémcmkns, à mofftss qù*lf t-td tes
envelotqtat ; qu'il lailok gugoer les hauteurs * & tts s eukiteet
à y conduire Ion armée, par des Entiers qui rs'dotent eoonrgt
que deux feub. Ils fevvimnten effet de guides â- on cof|re de
quarante mille hommes, qu'ils menèrent par des ehenfios:
très - difficiles» mais on gagna enfin le denus rie la oiontagrm*
Alors ks Lacèdémonk-ns htvefiis & attaquer de tous eêtét,
fenttient bien qu'ils croient perdus. Aucun d'eux ne le put
ùu-v^t ; ils périrent ions en combattant comme clea lions, rX
Léonidas avec eux. Enflure Xerxès» à l'infiigaitort desTItrfbains,
donna fix- vingts mille hommes à Maniontus, aeee
ordre de marcher contre les FJuiéeus. Panants* *, qo! nWtut
gnéres que ièpt mille hommes, malgré cette cuégehtè* ne
balança pas à livrer bataille aux Perles, êk il m fit on grand
carnage. Mardordus feieffé » fut oblige de prendre fa fuite avec
les dcbrls de tort armée. Quelque tems après le mêttteCnmcral
fut etteore chargé d aller afîiéger Delphes . de de piller le
temple, d .Apollon \ mars cette entreprifè tournât atoll tnaf que
les autres. Le Ciel fèmhk te déclarer en faveur des affirme ;
nu orageeffroyable fècondtmi leurs efforts. les Perles ittreol
encore défaits en cette occaflon, ék Mardottius y perdit la.
vie, an grand mgret de Xerxèx, oui int extrêmement totrehd
de fa mort. Ce Prince alors prit la résolution de faire fe fitege
d'Athènes; mais les Athéniens qui s y attesidokrnt. !k qui
svoknt cent dix galères clans leur port » skodrsaxqtkrvnt tous,
èk le fâuvèrent à Salamine. Xerxèa ayant trouvé h ville- afvuldonnée»
la prit Se h brûla» Il n'y eut que ht clmdeale qui tint
quelque tems. défendue" par une poignée de gens» qui ne
pouvant refifter à de figrandes forces, en ihrtlreait durant ht
nuit, de forte qu'elle fut suffi prllë ék brôkk* Xerxès voulut
* Cote taaa% dé Muté te Uc-uaa | vmo, t! jx : 0t nUSaAfosmn CAett
tssîa L X X se* Olympiade, fswisntas I tm teis»« à jjeu-pïés. ch QîOAISV.
U/-U !>:>rs,«a;xbtt farAée des LaotiA | d Alôbùét > eus&sc es bk& A ea
smœkssq après svejt tàw b Grèce s sut t Magms &i>tm, Ji4 t*f»ï âv
|SUtts«tibsuVVîe1n^»^Uiils^rà I tmniggr&ee vït&Jmï; IMsx, «c sb»
te^ftrtsiS^lBUi^aj^^iR^^sctîî I j-srA-b g&Go Jk v-tma gt s&vtw»
avec k ïio| Os pofr ayaat été démo- | CkÀ ce

DE LITTERATURE. j6%
eififilk faire uae clcmfiée, pour pouvoir comimre de Imiànsérie
pdqukm portes de Salanïîne; mriGilmmillocie & Âri*
Ride firent venir des archers Cretois «ut l'en cmpèchcYem,
èk peu cktentsaprès I! y eut cm combat naval cotre la Motte
de* Paies & celle des Grecs. Les Periès avaient plus de mille
vriiibunx commandez parûttophast les Grecs nen a voient
après avoir
perde dans ces ilifeens combats an moins lix-vingts nulle
hommes.
Il était efcjtt re|ndlé en Âfie-, ék avoit repris le chemin de
Sardes, lorienéil nomma Mégabyk pour aller pilier le temple
nucjne
aotnmettre ce crime Il exécuta lès ordres, dépouilla le temple
fiAtxiloit e! une Infinité de rkfieflb «ne l'on y eoufervatt
Roy fit une forte réprimande à là fille» qui nia tcmgm.es le
fait", 6k afiura Jon père quelle ne méritait point ce reproche.
Feu de texrts après Ampane 6c l'Eunuque Spamttrès » qui
tétoient alors tout puiffans, conlpirérent contre la perlonne
du Roy ; & après avoir mis à exécution leur noir complot b ,
ils perfuadérent à Artaxerxequec'étoit Dariéus fon frère qui
avoit tué le Roy. Dariéus arqené par les deux Conjurez à
•' défias eft le feul qui fiffe la flotte
des Grecs fi forte. Suivant les autres
Aiiftoriens, elle n'étoit tout au plus
que de trois cens navires. Au refte, ce
combat naval de Salamine tombe en
la première année de ht foixante-quinzieme
Olympiade. Entre ce combat
& la bataille de Marathon, il y eut
un intervalle de dix ans.
b Ctéfias ne marque point de. conir
bien d'années fi" le regne de Xerxès.
Selon.Enfébe, il fut de vingt ans, &
&Um Jules -Africain, de vingt-un ;
mais la plus ccnnmuae Cfwûon ne fui
donne que douze ans.

a 6*4
M E M O I R E S
Artaxerxe, eut beau protefter quil étoit innocent, Artaxerxe
le fit mourir, & monta ainfi fur le trône », par lç crime & la
perfidie d'Artapane.
Ce traître ne fut pas long-tems fans attenter auffi à la vie
du jeune Roy. Il fit part de fort deffein à Mégabyfe, qui étoit
fort mécontent de la conduite de la femme ; tous deux fe
promirent le fècret, & te lièrent par ferment. Cependant
Mégabyfe révéla tout au Roy, qui auffi-tôt fit mourir Artapane
de la même manière dont il avoit projette lui-même de
faire mourir le Roy. On découvrit en même tems toute la
trame d'Artapane contre Xerxès & contre Dariéus. Spamitrès
fbn complice, & coupable comme lui de la mort de ce»
Princes, fut condamné au fuppiice des AugesK Après cette
exécution, tous les Conjurez ayant pris querelle entreux, &
en étant venus aux mains, les filsd'Artapane périrent dans le
combat, & Mégabyfe lui-même fut dangereufëment bleiTé;
Artaxerxe, Amytis, Rhodogune & leur mère Amiftris, le
pleurèrent comme mort, mais il fut enfin fâuvé par les foins
& l'habileté d'ApolIonide«, Médecin de rifle de Cos. . J
Vers ce tems-là les Baétriens, & un autre Artapane qui en
étoit Satrape, fè révoltèrent. Il y eut entre ces peuples & les
troupes du Roy, un grand combat qui ne décida de rien; mai»
à une féconde action, les Baétriens furent fi fort incommodez
du vent qui leur fbufHoit au nez, que la victoire demeura au
Roy, & cette province rentra dans 1 obéifîànce. L'Egypte fè
révolta auffi, par les menées d'Inarus, Lydien d , & d'un
» Ce Prince ne tut pas moins favorable
aux Juifs, que i'avoit été le grand
Cyrus. II envoya Efdras en Judée,
pour rétablir la République des Juifs,
& eniiùte il accorda auffi à Néhémias
la permifllon de retourner en fbnpays,
& de rebâtir les murs de Jerufalem.
C'eit depuis la vingtième année du
règne de ce Prince, que La plupart des
Chronologiftes commencent à compter
les fepuqte femaines de Daniel.
k Ce genre de fuppiice, également
long & cruel, eft décrit par Plutarque
dans la vie d'Artaxerxe. Le terme
Grec qui exprime ce fuppiice, eft
«xtteeutTBf, de oxa'e», ou niptç,
fcapha, fojfa, quodlibtt vas oblangurn.
c
L'Ifle & la ville de Cos dans la
Carie, avoient autrefois porté le nom
d'Aflypalée.
d Hérodote le fait Libyen, c'en; peutêtre
ainfi qu'il faut lire dans Ctéfïas.
certain

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ïStSsss*
1.66 ^ M E M O I R E S
Pour lui » il le rendh auprès tin Roy% accompagné dînants 6c
des hx mille Grecs, H trouva le Roy lort courroucé contre
Irrams, de ce quel avoit tué fort frère Achéménklm mais II ne
lailîà pas de lui dire de quelle manière Syhlis s'était rendue',
fur l'allurance qui! avoit donnée à Inares 6k aux Grées, qulls
ne reeevroient aucun mauvais trakement de le part en Roy *
Il le lûpplia de vouloir bien ratifier la parole ç à force d'irrflattées
11 l'obtint, 6c la nouvelle s eu répandit aolllnot panot
les troupes»
Cepetsdant h Reine Âmytis, inconfolable de h rnort. de.
ha fils Aehéménide, en paurlûsvoh la vengeance vivement*
Elle vouloir que le Roy lui livrât Inarns ok fc Grecs, oral»
Àilaxer.se ne fèeouia pas ; elle s'adrdiâ en fuite à Mégabyle,
qui Un tout outil Inflexible» Cependant à force de totartnenter
le ROY, die obtint, enfin ce quelle ioulvaitaù, 6k après cinq ans
di'mpornmités, Irsarus lui fut abandonné* Elle k ht attacher
à trois croix*, 6c ce fut le genre de fispplkedont 11 mourut*
Elle fit auffi trancher la tête à cinquante Grecs» car le relie
s'6 toit heureufcmetu dérobé à la colère» Cette cruelle eaèktttlorr
caufà tant de dcnlî ek de déplaifir à Még»d>yfè, rWli dennoufa
la pcinufiion daller eu Syrie, d où il était, 6k où 11 avoir Dit;
palier fècrt tentent les antres Grecs* Dès qu'il y fin, il fit foiV
lever fa province, 6k leva une armée de cent cinquante mille
hommes d'infanterie, fans compter la cavalerie» Offris marcha
contre kl, à la tète de deux cens mille ItofuMeav Eeci detm
Généraux en vinrent bien-tôt aux malus t Us h clîtrchérent
dans la mêlée, skelvamérem à cornbattredeptrlinuTS à per»
tonne, 6k le Méfièrent l'un l'autre. Mcgahyk fut atteint à la
cul lied'un dard, qui entroit de deux doigts dans ks ehaks»
Offris blcfiè û'nn pardi coup aul'h il la coiffe 6k d krr autre I
l'épa-ale, tomba de cheval. Mégahyfe le couvrit de fon corps,
le ht emporter hors du clump de bataille, cck donna ardre
mf on eût loin de Ici* Eus Perles avaient défis rxerdu l>eauce*t*r>
G.E.:. SvkfGi: GSK^OVslï:k;dv-, ir*3Î$ ^'-GtstD ï* DU ÏOfr«t:rI^ïî^îstf. ï & -X-iV^i;
yX> ox «,*>u «su,» s ;v înao^y^du ar-fïf «h h coivàèos éAfraxsUe*

DE LITTERATURE. 267
de mmtde, Zopyreck Attvphtus* tons doux hk ék MR^bvlè*.
fa liant k devoir de Général a la place de kcr p*;u\ eontb ato
rent avec tant de valeur, que par kor ntoven la vidions lût
eemtpkuc» Après le combat, hicobniecua .non i,eoo. la vie
àOliiis, le renvoya à Artaxerxe qui le dsuveubh, 1 e Roy
ne tarda gtkrcs à envoyer une antre atnve en b\ rie, loua la.
conduite, de Méttofine fils dkArubos, lequel A; abc émit
Satrape de Babyloue. 6\ propre irereR 1 à r; ; i>rr.\e, il k donna
doue une féconde bataille, mais qui lut tout mil . U. .**. *Oi.\
Perle* que la première. Métxdhue blefie Rebord à IVpeole
par Mèqabyfè, ékerdùke à la té te* non 0*0 nom tant avnaek
iemer$t* ndt tt bute avec eeqtnl mu i.qkntht-.-r do nouée**
S: S* abandonna le champ de bataille à I ennemi « ou une 0 belle
victoire rendit encore plus redoutable. Dam cette conjoncture,
Aruulus fetvlfa du dépêcher tnt e.xpnA u Mepabylè,
pour leuhortcr à traiter avec le Rut ; Mùephylè répondît qn II
V ronfcntoh, malaqeéîl nirott point trouver le Rov* A qtéil
von bit lu tenir dans la province* On en ubooa atun -tbt avis
au Roy*
Àrtoxarcs EumuToe. de Patudapccnle, àjcl de r luot a; ta* qui
pouvoit beaucoup fur ielprlt bu Roy, A la Reine Airulltla
elle*même, lui conk-lllérent de profiter b.lîqemmeut de la
borate dùpoûfion où droit sW&tbxiè. On norme t donc U
femme Âiîtytls> airtnaaréa* de IkfirA hk ééObrla A de Sut*
lame* pour aller traiter m ce cedatrtgurcuv rchdie*Toe* ka
trois le transportèrent en Syrie, où » à knce de belle paroles
ek dexlemtena* Ils déterminèrent en un Megabvfe à sYdkr
jetter aux pkck du Roy* epti lu reçut avec beat te ek lui accorda
ion pardon* Quelques jotny après, cor ut nu le Roy étolr à b
chatte. Il lut attaqné r>.rr un Item» Ménahbè* dans le rétro que
ranimai le drdloft fur les pieds pour terrallèr k R*«y, d'un
coup de javelot lui perça.le flanc & le tua. Artaxerxe ne
pouvant digérer qu'il lui eût dérobé cette viéloire, le con-
. damna lur le champ à perdre la tête ; mais à la prière d'Amytïs,
de la Reine Amiftris 6k de plufieurs Grands » la peine de
mort ayant été commuée en un exil, Mégabylè fût relégué
LIij

II1ÎIÉ
%6B M Ë a! 0 1RES
à Eyne * fur les -bords de h Mer ronge ; 6a parée que FEonnque
Artoxark repvclêsstoit librement an Roy Ion Inftdiîce,-Il
fv>{ atul, relègue en Arménie. Mégybyfê » après cinq ans dexlR
in fatsbimt d'être devenu Pifnjic f ctdt-a-dire, irlprenx* Or
en Ferlé il iteli permis à qui que ce (ok d'approcher d'un
lépreux. Sous ce perfomsage ii s évada ck revint cher, fui * ne
la femme Âmvtis le reconnut à peine elle-même* Dans'lb
fui te, u Ruine ck fe fille le réconcilièrent h bien avec le Roi
is a A *.p.p
qn d eut l'honneur o être adsms à la tarne connais auparavant;
niais oeu de ternsanrês 0 mounn, âge de iraixante^féae ans*
6k. le Roy le regretta beaucoup*
Apres la mort de Mégsbyie, là femme ne mit plus de
bornes à ton incontinence, en quoi elle ne ht que Itùvre
•l'exemple que l'a mère fui a voit donné» Apoltonkfe, ce Médecin
de Cks dont j'ai parlé, devint amouren»x d'elle ; 6e
lavant trouvée au lit*qui feplaignent deqoefqu nîdîfnoftilosi.
après l'avoir bien examinée. Il lui dit que Ion mal étok «lu
nature à ne pouvoir être guèrî que par la compagnie d'un
homme; eu merne tems II lui offrit les fèrvlces* qtselteao
cepta» Mais oasis la fuite, voyant que k maladie de la Frm~
celle devenoit fé-rleuiè 6k. degé-térok en pltihifk* Il ne hsgea
pas à propos de continuer plus long-tems un stommerce ft
dangereux. Elle en fut il pseqoée, qu'an fit de is mort elfe
demanda pour toute grâce à là mère * de vouloir hier, h
venger du mépris d'Apolkuiide* Amlflris conta Favcntnm
au Roy, lui dit font rage que le Médecin avolt fait à là fille*
6k le relfemîment ou elle en coniervolt* fur quoi Artaxerxe
ayant faille la mère mastrellè, dtt fort d'Apolionide, elle lut
fit souffrir toutes fortes de tournions deux mois durant* au
bout deiquels il fut enterré fout vif, le propre four qu'A my tes
mourut»
Zopyre, après fa mort de fort père ok de là mené» quitta la
Cour* dans le déliés"n de le retirer a Athestes, où II comptoir
être bien reçu, parce qnkAmyt Isa voit atstrelbls rendu krvlce
* Eittos,!*; ik Miomx dît sterA > (k SatastatA are!» un C eft aiali n«1 feus
te usas rksossa.

DE LITTERATURE. i6p
aux Athéniens. S'étant donc embarqué, il alla delcendre à
Caune, & lômma auflî-tôt la ville de le rendre. Les habitans
réposnliveut qu'ils étoiem tout oCb s Se ioùmetire à lui, mab
mm pus aux Adsérùens qui laecompagnotent. eus*- ce îdhs.
Il voulut prendre \& ville )ar ekdade; & il as oit dbla parité
le haut du ntut> loriquun tks habitans. no urne AluuV, kû
tJu h tète durs coup de pierre. Antillais Ion aseule vengea
là mort, en fslfbvr attacher Aleide à utte crois , ck peu de
jours simès elle mourut elle- même. dans «n àee tort avancé.
Artaxerxe b iuivit de |>res & . il avoit ceend qtsamtje-sfeu.v
ans. C eft à la mort que lion le dèv-leptiomt: livre de Ckllas,
À Arts verve fuccéila Xerxè\s : le leel Ida qui! avolt eu de
h IDine Darsralpie, omi mourut peu aurès. C jour ïîknte
que Ion hb Xervas ; cetl pourquoi Baquraee vo.ndoifit ett
roénae tems les corps é\ père & du l,t utere su Pc de, Arîs.-
xevxe blils- dixdept entes naturels, etdr antrev oecnndb nus \
oui a voit pour mené ÂlosTttne de Babvioîîe. Oehus oV A rittes,
totss deux dis si une antre Babylonienne ttue hou tiontrnolt
Ivlihvarddéne, Du nombre du ee^Ubdept entans ctoient
ateore Banapèeék Parvhttts, nez l'un & i autre d'une Bubv-
Ionienne: que ion appellent Andb» Cette Ibrylads lut irtere
d'Artoerxs-iVInémoo 6c de Cyrus le Jeu-se, A l'égard d'Q«
chus, dont fai Dit mention, il parvint dans la lutte à la Couroture;
mats du vivant de lôn père il cnlt .Satrape d'Hyecanie»
6c avoit épouic Farylatis qui cirait la i'eenrq, X hlb
d'Àrtixer.se»
Après is tnort dAtr;everze, Séeurtulamo conçut ledcllèlrs
de régner, A s ert ouvrit à fEtntnque Pharn,n'y;s, quoique:
moins accrédité que Bagoraze, que Ménolrate & queplufieurs
* Ce Prince étoit iûrnommé Longimanus,
à la Longue-main, parce qu'il
avoit fa main droite beaucoup plus
longue que l'autre. Ctéfias fui donne
quarante-deux ans de règne. Diodore,
Eufébe, S.'Jérôme & autres, ne lui
en donnent que quarante.
k II efl plus communément appelle
Sogdianus,
' Le texte dît, qui étoit fa futur, if
fille de Xerxis. Il faut lire, fi je ne
me trompe, if fille d'Artaxerxe, car
la fillede Xcrxès ne pouvoit pas être
feeur d'Ochus. Au reik, ces mariages
entre frères & fœurs étoient communs
dans la famille royale en Perle, depuis
l'exemple de Cambyfe, qui avoit
époufe les deux feeurs.
Lliij

lyo MEMO I R E S
autres. Prenant donc le tems d'un jour de fête, où Xerxè*
avoit fait la débauche & s'était couché y vre a , ils vont droit
à l'appartement de ce Prince & l'aûanxnent,, le quarantecinquiéme
jour après lamort de fbn père; d'où il arriva que
les deux corps furent portez enlèmble au dieu de leur fépulture,
car les mules que l'on avoit attelées au char d'Artaxerxe,
comme fielles avoient attendu le corps de ion fils, devinrent
fi rétives qu'il ne fut paspoflible de les faire, marcher, & après
la mort du filselles obéirent fans peine.
Sécundianus, après s'être emparé du trône, fit Ménoflate
fon premier Miniffre; puis cherchant querelle à Bagoraze
qu'il haïfioit depuis long tems, fous prétexte qu'il avoit quitté
le corps du feu Roy, & qu'il était revenu fans ordre, il s'emporta
contre lui, & le fitlapider. Par-là il irrita fi fort l'armée,
qu'il ne put jamais l'adoucir par (es largefles, ni empêcher
qu'on ne le prît en haine, comme le meurtrier de Ton frère
Xerxès & de Bagoraze. Cependant il envoya ordre à Ochus
de fe rendre auprès de lui ; Ochus manda qu'il partait, mais
remettant de jour en jour, il fe,précautionna contre la iurprifê,
& leva tant de troupes .qu'il donna lieu de croire qu'il
afpiroit au trône. Sur ces entrefaites, Arbarius Général de la
Ciivalerie, fè range du côté d'Ochus, Arxane Satrape de
l'Egypte fuit fon exemple, Artoxarès Gouverneur de l'Arménie
en fait autant; tous les trois proclamentOchusRoy
des Perfes, & malgré ta réfiftanee, lui ceignent le diadème K,
Ochus commença donc à régner, & changea auflhtôt fôn
nom en celui de Darius. La première cho/e qu'il fit, à i'inftigation
de fa femme Paryfatis, ce fut de n'épargner ni feintes,,
ni proteftations, ni fermens, pour faire donner Sécundianus
dans Je piège. Ce malheureux Prince étoit Tans ceûe averti
• Athénée, d'après ttn Auteur plus
ancien, nous apprend que dans les
. jours de icte coniàcrca au Dieu Mithra,
les Rois de Perfè pouvaient s enyvrer,
(ans qu'on y trouvât à redire.
b K

DE LITTERATURE. a 7 i
par Mértoftate de fc défier de ces beaux fcmblans, & de ne
point traiter avec des gens qui ttceherdiokrtt qu'à le tromper*
Cepevxiaxl il eut la téméritéde k- fier à ion ennemi, qui «uns
k moment sktf'ïdrx de la perlonne, 6k le fit jetter dans un.
monceau de cendre chaude* où I! lut Gonflé, après un règne
de fis; molr ck quittée jours. Àinfi Ochns, Ions le nom do
Darius K régna fèoi Les trois Hormones qui cnmnt le plus
départuu affaires,furent Arfoxntte. Anlixmote ék Atfiouu
mus 11 prenent lut-tout confèil de la femme, qui loi avoit
défa donné deux oitfuns, lêuveùr, Amifirb, èk Arfàcas qui
dans h Cuite ont le nom d'Artnxerxe, Depuis qu'elle fut Reine*
elle eut tut ftb que Ion appelb Cyros, nom que les Ptriesdon
nent en Sok-ll % \m fécond qui fut nommé Avtolk-, 6k
piulleurs attires, gdt|ttku nontfire de treize, Ctelos dit avoir
epprb ce détail de Paryfatîs meme c ; nuis à l'exception des
trois filsque fui nommes, ék d tttt quatrktne qtte l'on appelloir.
Oxendrxs, tons les entres ne vécurent pas fong-tems.
Arfitès propre frère do Roy, né de meure père 6k de même
mère, ne tardagucVes à k révolter, ck Arts pfilns fils de Mègafndè,
leva le matkpte rtulO, Artafyns eut ordre, démarcher
contre lui, de fut btttto deux lots î mais à h troifièrne II bèhe
Àrivpblus, 6k par les libéralités il gagna II bleu les Grecs que
ce Prince avoir à lafidde, que lotis raluttdotmèrcnt, à fa ree
Jèrve de trois MiléAens, Artvpbins en cet état » ne vovsmt
point parottre Arfitès, ne pats, «deux faire que de le rendre,
for la lov dusse entniltietio'Artalvraslui promit. Cependant
le Roy votsfost le condamner à perdre la v le, nuis fbny fètb
l'en détourna, lui bifirrt qui! fat lob tu (pendre lu vengeance.
• Cëtoît un genre de fiippfice tort
ordinaire chez les Perfes, qui croyoient
Qu'on ne pouvoit punir trop rigoureuftnient
les malfàicleurs. Ovide a fait
allufion à ce l'upplice, quand il a dit
dans fon Ibis :
—Utaue necatorum Dard fraude
fecundi,
Sic tuajuectnfus dtveret ojfa cinis.
1 II étoit fils naturel d'Artaxme, de
par cette raifon il fut furnonimé Darius
le Bâtard.
* S'il avoit appris ces circonftaDces
de la bouche de la Reine, il pouvoit
en avoir appris bien d'autres. Je ne
vois donc pas pourquoi ion lùftoire
nous ferait fulpécte.

S7^ M E M O I R E S ;
jjuf«|u'

DE LITTERATURE. 275
lervices. Utils Iles, ïstr cet clpoîr, alla xofn-tôt avec ntsistforte
eu logis deTodtooehmès, & le tua, maigre la Ixlle
déteoie qui! im car xvarst que de périr Si a volt couche trentefè|H
hommes iurkcurreau. Cet Udlallès avok cm fils que !W
appdiloit Mithrldbte, 6k qui ètob Easycr de Terhouchmès»
Quand ce Ida, qui oavob rien feu de cette 1 bsgvdlc, eut
sppiseeqni setoitpailè, Il vomit rmile mîmes contre Ion
père, èk sktderma baos k forte place de Zuris, pour la corslurver
au &

1
m E
.5.74
M ° * K fc *
dus crime, dont on I accu fol t ; ruais ne pouvant pardonner I
(on frère d'avoir ajouté foy à des ddeonrs qui lui étoknt û
fbknce àacculer 0rondes d'avoir un commerce avec Ikryv
farls, qui en crois Ion innocente. Omndèslnt puni denvott;
mais Faryfatis n'en eut pas moins de rdfentimeni, èk par un
elprit de vengeance, elle ht empoibnner k dis db Térk
touchntès a < Ctéiias fait ici mention d'un fkrdê c|Pi 5 contre k
loy, lu brider le corps de Ion père après là mon ; >
••
\ ft-pusaut}«j,n^< tmaî «se t*A(ss- j tna UmSbkta date Vsib R aka te .!§
lisék lot- tanux-su, ël aakpR-s av-;ef I i "ytsxj t ek y aa^sttà tî: j sfusBB. ItRux^tRaduasIlt^skasspds
Vifsr impiéé àCaa^vfê, fsswns'v h j

DE LITTERATURE. a 7J
à qui les fiens au contraire demeuraient fidèles. Artabarius,
accufé d'avoir eu ce deffein, fut condamné à mort, & jette
ipÉiÀi:pfpp: Iteieu Cyïosrntee de mnm k fet teilte pliils*P§P
téaPPu tel•• teOtell :; tetetete:Il te 1 * teCite-in liste >tel pus afP
apaisa *• ItePas Iteteë pi ateteg I teopfp Usa terpanfente telpus ite
.: te. tenunniPt gite P: aputeftete I tÙns IteP «a* g»passas*
àlteév stegaSpsitetestgtetetlteb I au IsPiPteteteaPlteteptePte
:pli«pàl}tel::te|teP | 'I^:^^!I^^V'^pi:iite":l^èite
ïteussteonpsPPtete^ite-te:|Pkl "| ,teÉ sPasIll : y atessP]:IIPpte • :
:f|te|ate
atePtelp s qpttetPatespteipîpk | Pste tetesan sasssss 1s tep ; vis 1ns
Vv

i 7 6
M E M O I R E S
fut qu'il lui livrât Bagapate; l'ayant obtenu, elle le fit êcorcher,
& mourir enfuite fur une croix. Pour lors cédant aux
prières du Roy, elle mit fin à les larmes, & parut fe confeler
un peu de la mort de Cyrus. Artaxerxe rècompen/à magnifiquement
celui qui lui avoit apporté le bonnet* dont ce
Princecouvroit fa tête, & fit beaucoup d'honneur à un Carien
qui difoit l'avoir bletTé. Mais Paryfâtis s'ètant rendue
maîtreûe du fort de l'un & de l'autre, les fit mourir tous deux
dans les tourmens, auffi-bien que Mithridate, qui s'étott
vanté à table d'avoir tué le Prince. C'eft à peu-près ce que le
dix- neuvième & le vingtième livres de Ctèfias contiennent
de plus remarquable. , ,
Dans les trois derniers, il raconte commentTinapheme
trompa les Grecs, par l'entremifede Ménon qu'il avoit gagné,
& qui employa toutes les apparences de la bonne fby, pour
faire donner Clèarque & les autres Chefs dans le piège, non
que Clèarque ne s'en défiât & ne fe tînt fer les gardes, mais
voyant que tous fe laifîbient tromper, officiers & ibldats, &
3ue Proxene de Bœotie, abufê comme les autres, fe prefîôit
e fe rendre, il ne put refifler davantage, ni éviter de tomber
entre les mains de Tiflapherne, qui, contre la foy des fermens,
l'envoya auffi-tôt pieds & poings liez à Artaxerxe,
avec les autres Grecs. Dès quejCléarque fut à Babylone,*ii
devint un fpecfacle pour cette grande ville, tout le monde
accourut pour le voir. Ctèfias, qui étoit Médecin de Parylâtis,
employa fbn crédit à lui adoucir les rigueurs de là prilbn, &
* Le teste dît : Taf ànfxlrn -nr ZV/AI
inhot. Cette cfpece de bonnet étoit
indifféremment appelle ita.&L&inxtf.
On en peut voir la ferme dans quelques
Médailles d'Augurte, frappées à
1 occafton des drapeaux que les Parthes
avoient autrefois pris fur les Romains,
& qu'ils lui renvoyèrent. On y voit
la Patthie en pofture de fuppliante,
préfentant ces drapeaux à Augufle, &
on la reconnoît à (a tiare qui lui couvre
la «etc. C'cft une efpece de bonnet
rond & élevé, qui fê termine en une
pointe un peu inclinée. Hérodote remarque
que les Perfe avoient le crane
extrêmement mince & foible, ce qu'il
attribue à l'ufàge où ils étoient d'avoir
toujours la tête couverte; au lieu que
les Egyptiens, par la raifon contraire,
avoient le crane fortdur & fort épais.
D'où il s'enfuit que l'on ne peut trop
accoutumer les enfans à avoir la tête
découverte, quelque teins qu'il faflè.

l lui mûê$$ tons les iêrvlces qu'il put* La Reine Parvfàtûî
ibuhaitoit même fort «le hî proenter la liberté, ot la perarifi
fion de retotmter en ion pays t mais 5'iatjra, qui a voit juré là.
pertes détermina le Roy à lui ôter la vie» 11 lot donc mb à
mort, ôk ptelqu anilb tôt ort vit un prodige t car ïi s'éleva on
grand vents qui en on moment couvrit le corps de Oéarque
en après elle le trouva mal, ék mourut. Le Roy lèntlt bien
d'où le coup étoit parti, Alors biffant éclater ton courrons,
il fit mettre à la torture les Eunuqtres de fa mère, comme
complices de iâ nnebanceté, ék ils furent condamner, à mort.
Congé fa principale confidente, -ayant fubi ttn jugement, i\n
Kanvoyée anldtttet nruns le Roy, de ion autorité, la fitmourir
dans les tourmene, ceqtti acheva: de rendre la nm^êi le fils
Irréconciliables, Ctéfiaa ajoute que brut ans apiès la mort de
Oéarque, le lien de fa iëpnltiue étoit tout couvert de paLïntetSt
quz Paryfàfis y avoir fitttplanter par l'es Eunuques, le
four mente qu'il fut facrifié à Station les dernières pagea
contiennent le iujet de la hmuilferle qui arriva entre fsvagoraa
Boy de Saiamtne, èk Ârtaxerxe, avec les diverCès négocia»
tionsqoien furent la finie,ék auxquellesOéiiaseut beaucoup
de pari ; la lettre qu'il écrivit à Evasons, pour tacher de fe
« s •***
M m m

-^s
fil
SpB à! E M O I R E S
réconcilier avec Ànaxagore Roy de Chypre 3 I arrivée des
Rnvovex d'Evetgocos- est Chypre, ex le moyen dont ht Ctél;
le lërvolt pour faire palier kx lettre, à ce Prince t la hamsrg
de Conon au Roy de Sxîamlne» pour le porter :\-aller trouver
le Hov de Perle. ; «ne lettre dlà'vagotas» «h If fait le récit des
honneur, cpi'Il reçut en Ferlé ; tij-e lettre de Connu à Ctërlas
la founnl'ïton d'Evagorss « qui coulent de payer tribut m
< : r;«ui Rav ; nEhcurs dépêches du Roy de Saiamlne è Ctëhas t
•: en. dsicoura e;e 1, télés an Roy de Ferle, touchant CorMtï, avec
tiite lettre4e lui Ctéhas à Coîton mène-; les préfœst§uEtno
la détention des Envoyés, de Sparte; une lettreefÀrîsxer&e H
Conon 8L aux Lacédémonlens, laquelle fut portéeparCtélks
h-cme; l'honneur qu'on lit à Conon, de lui donner le eorh~,
mandement de la flotte du Roy ; I arrivée de Ctlliat â Cnkfé
ft patrie » & en fuite à Sparte, ék la dllpste qttli eut à Rhodes
es ce les Députe;, de Lacédénione; Ion départ pottr Baélres
de Ion voyage aux Indes, avec le détail de lès fmtmées» des
lieux où II pafla, 6k de leur dllfanee mar* è tractèrsv» yarm rayèl éruh
te«w jvrtslm moèv A chnsm «pi | m«ïs«>»« A ïm to«t » ne sms a M-
««.-& à n&nte Oades,
| m«hTvécp«r>arhaI«^ind*Hui^ïî«»
& s
Ce cstakxtusu «r»ç Pksùu a A- \ -
•

DIS LITTERATURE. ^
il eft&jet à avoir recours au fabuleux. A l'égard de (on ftilç,
jl eft déçoufu, quelquefois même bas 4c rampant. Hérodote,
avec la même variété, eft plus égal & plus foûtenu, on peut
Je regarder c^mme la fegje /Scie modèle du dialeéle Ionique.
HISTOIRE D' HERACLEE
PAR
MÈAiNON,
Situant p'Extrait que Photius nous en a laijft.
Par M. i'Àbbé G t D O Y N.
J
'AI lu, dit Pfiotius, l'ouvrage hiftorique de Meranon*,
depuis le cinquième livre b juîqu'au lêiziéme. Cet ouvrage
contient l'Hiftoire des Tyrans d'Héraclée c ville de Pont ;
l'Auteur y décrit leurs actions, leurs mœurs, leur vie, leur
rnort, & y mêle une infinité de particularités qui ont rapport
à cette hiftoire.
Cléorque, dit-il, fut le premier qui ufurpa la iôuveraine
puiuance dans Héradée. U avoit été diicipie d'Ilpcrate pen-
.daat quatre ans, & enjuite de Platon; ainlî il n'étoit pas iâns
«quelque* teinture de Lettres & de Philofophie, mais d ne
s'en niontra pas moins cruel d , rooins iârujuinaire envers Ces
16. Févrio
1740.
• Cétoit un Fcrivain Grec, qui
vivôit du tons d'Augufte. ,N1 hii ni
Ion ouvrage ne (ont j>iusguér.es connus
que par ce que Photius nous en
apprend.
b Les cinq premiers KvresdeiMenj»
non étoient donc perdus dès le tenu
.de Photius, & les huit derniers auflî,
autrement il en auroit parlé, comme
de ceux dont il nous a laitle* un extrait.
* Eftknne.de Byzance compte jufua
vingt-trois villes, de ce nom.
Îklle dont il s'agit ici, étoit.dans la
Bithynie, qui fàifbit partie de l'ACe
mineure. OnJ'appclloklléqicléede-
Font, ou la Ponriqqe, parce qu'elle
«toit fltuée près Ai Font - Euxm.
C'étoit originairement une colonie'de
Bœotiens, établie en confequence d'un
Dracle de Delphes, A coniâcrée à
Hercule ,.d"QÙ.el|c avoit pris (on norji.
d Théopompe cité par Athénée, dit
queCléarqqe, pour Te défaire de ceux
qui lui étaient iufpeéb, les invhokà
manger chez lui, & qu'il leur faifoit
hoire du jus de ciguë ; mais que plufleurs,
pour fè précautionner, rnangeoient
auparavant de la rue, qui leur
fervoit de coatrepoifon.

*i'8o M E M O I R E S
1 citoyens. II portoit l'orgueil & l'inlblence jufqu'à (ê dire fris
de Jupiter; c'eft dans cet efprit que dédaignant la couleur
naturelle, il fè peignait les joués de vermillon, & qu'il employoit
toute forte de fard pour fè ràire le teint plus vif &
„plus vermeil.
II s'habilloit félon l'humeur où il fè trouvoit, paroiftànt
tantôt terrible, & tantôt paré comme une femme. Mais Ion
naturel pervers ne fè bornoit pas là, jamais homme ne fut
plus ingrat, plus mal-faifànt, plus violent & plus audacieux.
Encore malheureufèrhent ayoit-îl reçu de la nature une
dextérité merveilleulè pour venir à bout de les deftèins, fbit
qu'il les tournât contre lès concitoyens, ou contre des étrangers.
Cependant il fut le premier Tyran qui aima les livres*,
& qui fè fît une Bibliothèque nombreufè, en quoi du moins
il le diftingua d'eux tous. Ses injuftices, les cruautés, fes
meurtres lui fulcitérent beaucoup d'ennemis, qui attentèrent
à fâ vie plufieurs fois inutilement; mais il périt enfin dans une
confpiration que Chion b ,' homme d'un grand courage, avoit
tramée contre lui, & dans laquelle Euxenon, Léon & un
grand nombre d'autres étoient entrez. Ils prirent le tems que
le Tyran fàcrifioit pour célébrer une fêtepublique, & l'ayant
enveloppé, ils l'immolèrent lui-même à leur vengeance par
la main de Chion, qui lui plongea fbn épée dans le ventre;
Cléarque bleffé mortellement, -expira le lendemain dans les
douleurs;, cVdans des frayeurs qu'on ne peut exprimer, eaufées
par le fouvenir de les crimes, ou plutôt par les fantômes
de tant de malheureux qu'il avoit fait mourir injuftement. II
étoit âgé dé cinquante-huit ans, dont il en avoit paffé douze
dans la tyrannie. II fut contemporain d'Artaxerxe c Roy de
.• II me femble que Pffiftrate Tyran
d'Athènes, avoit mérité cette louange
long-tems avant Cléarque.
b Ce Chion, au rapportde Suidas,
étoit un difciple de Platon, qui fidèle
aux leçons de fbn martre, avoit en
horreur i'injuilice & la tyrannie.
e
VAutepr veut dire tPArtaxenré-
Mnémon. Diodore de Sicile nous
apprend gue Cléarque devint Tyran
cFHéraciee la première année de la
ci v. e Olympiade, trois cens foixanteqiiatre
ans avant l'Ere Chrétienne ;
c étoit alors la quarante-unième année
du règne d'Artaxerae-Mnémon.
Perfe,

DE LITTERATURE. a&T
Ferlé, & cPOchus ion fils & fbn fuccefîèur, avec lelquels il
entretint une grande correlpondance par de fréquentes ambaOàdes.
Ceux qui avoient cortfpiré contre lui périmes t p»dqne
tous; les uns» dans le terris même qu'ils atntqeoiem le
Tyran» furent tnaflsova par les gardes, mm iam k dcJèmlm
en braves gens» les autres furent pris dans la luire, ek centdarnnea
aux pins cruels iupplkes»
Satyres * frère du Tyran » comme tuteur de deux enfantqu'il
lalll'ôit» Tlmothèk de I>enys, k mit auT-tût en pofièrTiort
de la ionveraltte autorité ; Il polio de beaucoup en
cruauté, nonfkdementQèatx|rte s ruais tout ce qu'il y avoir
eu do Tyrans pdqtfalors ; non content de pouctnlvre. à outrance
tons ceux qui avokni trempé dans la conjuration dont
|*aI parlé» Il étendit là vengeance jufque im leurs enianv, qui
ne fcavolent rien de ce qui a'éto-lt patte, ék confondit alnlt
llnntxent avec le coupable* Cetoll un homme l'an s lettres»
fans principes» làns moeurs » qui n'a voit rien de Son , ni de
I éducation, ni de la nature» Il n'avoir de t'efprh une pour
exercer des cruautés» aucun fèntimentdlnunaruté, de bontét
méchant par habitude», autant que par ion naturel pervers. Il
xketoh pas encore las de valet le rang de lès concitoyens*
dans un âge où II fèanhlolt lire glacé pour toute antre ehofe.
Ce qu'il y adellngolier» ckel qu'il porta 1 amour fraternel plus
loin rfne perfmne n'Woit jamais tait avant lui» car quoiqu'il
vécût bien avec là femme*ckt même qu'il l'aimât paiTionnément»
il ne voulut jamais est avoir des enfans, 6é lèdéiernmra
de luTrulme à nue privation ii affligeante» pour ne point
lallîèr à les neveux deamvtux qui pntlent un jour ieerdiipoter
le tronc» Sur la fin de les jours If remit volontairement toute
l'autorité entre les mains deTimothee qui et oh lame, ek |xtn
île tenus après If lut attaqué d uo mal également incurable de
* Selon Diodore de Sicile, Timothée
fut le fécond Tyran d'Héradét,
& non pas Satyrus. Mais ii eft «V
de concilier Diodore avec Memnon.
Celui-ci met Satyrus au nombre des
Menu Tome XIV.
Tyrans tTHéradée, parce qu'en effet
il gouverna comme tuteur de les neveux
; et Diodore l'omet, parce que
la fouveraine autorité n'étoit quuii
dépôt entre les mains.
t Nu

x%x
MEMOIRES
humiliant: c'était un cancer dans l'aine», qui gagna bîen-tôt
le lus venue é< les mieS'Iius. d'un «'enfuivil une poumium
& une infedion qui rendraient le malade Inlnpportnbk à totas
ceux qui I approohotcm b > Mudeems ék antres : à quel II le
ioignh des douleurs h vives èk h continuelles-, qu'il navw
de rdkUe ni jour ni nuit> de torte que conlutsté peu à pots
par Innomme> â. par la lorce du mai qui pénètrent todknrs
pins avant, après m ok lutté long- tems contre; k douleatr. il
jendlt cm tin le dernier Soupir, Sa bu ék celle de Cktrqtre krs
frère s appeennerd aux hommes que tôt ou tard fcCielike
worseam e de cens oui , eonhe toutes les ktix divines ok. bu*
O
s
roaincs, le font le tkktu de leurs concitoyens ; car cet dit que
Saiynas accablé de loubranees, uppeik Souvent k mort à l'on
fceours, mais il lui fallu». Subir la rigueur de ion km, ek tonte
la peine qu'il a voit h udlemeni méritée. Il tnonrot âge de Soi*
x:utte citu] ans, dont il en uvoit |\»Slc lept dans la tyumùe*
.AgeiiUs regnoit pour Sors à Sparte.
Thtmthée parvenu ù b louveraineté d'Hersclèe s k cfstv
dot Ht avec tant de douceur ot de mmteratlort, que ramemurf
le gcutvememem à uue. clpeee rie Démocratie s II fut regardés,
.non plus conteur un 1 y nui, mais comme le bknlalêienr de
les citoyens ék le libérateur de la patrie.
il paya de ion propre bien les dettes de FEkt; if prête de
I argent lùos intérêt à ceux qui en a voient befbin, iok ponr
•vivre, liait pour faire leur négoce; il lit Sortir de grllon.. nota
lentement ceux qui y étaient détenus injulktocnb smfstîkarse
plusieurs coupa ides dont il revit le procès en ptge exact, appliqué
, mais toujours portée Sa clémence, à k bonté, parteenhéremettî
dans tout ce qui n'intérenoil point k juilke
itdcle à la parole èk à Ses,engsgemens, II eut biett-têk rétabli
* Le texte dit, *a.pwa>ua. y$ /tu-
VB£U êvCJWr 7i i«q o%«V •ùsn^uir,
inter inguen £f fcrotum t/uttus. Si
j'avois voulu rendre cet endroit à la
lettre, il m aurait fallu employer des
«prenions peu honnêtes en notre
Langue i ç'eft pourquoi j'ai dit en
général, dans Faine.
k Au lieu de wy*tr, d!ligtre r qn»
porte le texte, & qui fait ici un contre*
~g»s, je lis tiynr, perferre, fnflinert,.
ui eft conforme a ce qui précède^ &
it un feus railbanablc.

DE LITTERATURE. 283
ht connance publique. Il aima Ion frère comme un père aime
ion fils ; il lui en donna des marques, en l'aflbciant tout
ortk>nnc aux regrets» Son frère
témoigna la douleur par lès larmes» lès fangbis èk lés cris; il
lui fit des fnnersillea niagnifitprcs » accompagnées de tomes
lottes de jeux K dont les uns te célébrèrent aolîi -têt, ék les
nôtres qtteîtme têtus après» avec encore plus de iomptuofué
que les premiers» Voilà en abbregè ce que contiennent le
isenelétie èk le dixième livres de M en mon.
Destys Ion frère ne fin pars plutôt fur le trône, qui! penia
lerleulèment à étemnvt fi dominât ion, èk il y réullk. Alexair»
cire vertohsk- gagner la bataille du Graniqne; ectoit pour
pktiieurs petitsSouverains une belle oeeaiion de saggrsmln%
la ptuikoee des Perses qui les en ttvoh toujours empècber,*
étant pea.tr lors abbatlttlà Denys éprouva dans la bute bien
des vkilfttudest k plus grand obfiaele qu'il eut à furtnositer»
luttlelapandretbmnfid'Bèraeiée*, qui voyant Alexandre
* Diodore de Sicile nous apprend
que ce Prince avoit régné quinze ans,
cnconfhmce que Memnon ou Phothis
a oublié de remarquer.
* Le texte dit, de courfes de chevaux,
de jeux Scéniques, Gymniques
df Thymétiques. Ces derniers ont
iefoin H être expliquez. &vuix* vient
de Siu, modo, & lignifie altart, un
autel. On les appelloit Tltyméliques,
parce qu'ils étoient précédez de fâçrifices
ou l'on ioimoloit des victimes iur
l'autel.
c Ces bannis d'Héraclée étoient des
Sénateurs qui s'étoient oppofèz à la
tyrannie de Ctéarque, ou qui avoient
conjuré contre lui, ou qui s'étoient
tendus fiilpects i Satyrus Ion ficre. i
Nnij

*84 MEMOIRES
maître de l'Afie, députèrent vers iui, pour obtenir & leur
rappel dans Héraclée, & le rétablirîement de l'ancienne forme
de ^ouvemoïKun , ccHC-dut-, de la Démocratie* LXmyxfe
voyoît à k \kilc d'Are duoW, fk il fauroît été btyitthkmeut,
fi p-.-y k prudence, par les fxmx offices de Cieo|xnre *y
ék par f:dk\fk>n que lui tutsolguereut les propres kdots. Il
nVeek détourné k guerre tksoî II éto-H mcnaecVl antor donc
Il dH.Vn noir le wmqueur de l'Àîle par k lounuffou, tantôt 11
ohuloit les ordres, untoi il le précautîonnou ék klkrk Bonne
cxmtemmct 1 , miquè ce qu'emfui Alexandre étant morte bV
In loue. Suit suteuelkme-nt< on, comme ou la cru, de mort
violerne, u-grand évtkemcrn changea tout-à-cuup la rice
des alfakoo A la première nous elle que Denys en reçut* Il lut
fi |ku marne «le ton transport-, qu'il contacta publlquentent
une ûatue à la Jos e, êk" en honheuf ineqkk M tùr lut k même
e-llèî que h uiHefiè

DE LITTERATURE. 285
lifle Statira *. Ainfi Amaftris & Statira étoient couiines germaines;
& comme elles avoient été élevées enlêmble, elles
«voient près beaucoup damnk Tune pour l'antre, Alexandre,
en époulant béatlra* avant lait èpouler Amalbb à Cnuer l'un
de fo favoris; mtùs mcominent après h mort d'Alexandre,
Cnner tourna lèspettives vers Plnk biled'Aubpater, ce «eut
pas de peine à eonfmtl qo'Ârnsfhis sumk avec Denys, Ce
mariage lui procura de grandes richelk-> & encore pins d'appui,
il l'eut et profiter; comme ilulmoit h iplendt-ur êk h
magnirreence, Il acheta les riches meubles d'un antre Denys fe
Tvran de Sicile * crue ks Svrecnisins venoient de châtier;
enluite par km habileté, & avec le fècourx de les fujets, qui
bu étoient fort ailèéliamte^ Il étendit conlîdérablement là
dostbtiation. Il lui ttrcmeat'fe heureux pour devenir mile à
Amigoous A qui aetok rendu mettre de l'Âftc, il lui donna
des troupes pour Ion exrxidstion de Chypre; de Profàîk'e,
qu ÂntigoîHïs svok fait Gouverneur de t'Hellefponi, de qui
étoit Ion neveu, fut h touché du tkte de Denys, qu'il voulut
bien faire une alliance avec lui ck devenir ion gemlrt., en
épouiâïtt une bile qu'il avoir eue de la première feus rue, Denyr
arrivé à ce haut point de gloire ck de put lance, rejet ta le nom

•Jt M E M O I R E S
(on royatnntmtepar manière d'acquit* mois mfi!£dbft lof
ekfok4.tr de longues aiguilles dans la chairs pour fe tirer du
i
iiris Càltaotîta femme, deuvhls, feavoir*. Qtarqne-ta Orne*
thrès > taonu hlfe de mène nom que k mem* bentaoi là tin
approcher* 1! tu U Relue nvutretta ta tour* ta la dtakra.
tûmes ta lès ettfans* qui croient encore en bas âge* uptr
feulement nom* ne quelques purt'omtes de son tance pour lui
ièrvlr de confsih^prea cette dtitmSmou * Il mourut âgé de
cinquante-cinq ans * dont 11 en a volt pelle trente fur le rrtarje)
ave., beaucoup de gloire* Ce ho* couture je l'ai dk* on Ihioce
tt es-doux ta très-humain f miïi lut-Il InrnommésV Bm etoà
l'on |teur Juger combien le deuil ta leu regrek qui JulY«nf;
|à perte rit rem hnctires*
Apres lui la ville d'Hèvactée (è maintint dans !^
où il l'avoir ihitèo ; Àmigonns veillok Itn-nntaie itua Intérêts
des. entât u de Denys, ta an bleu commun des ekayetatst; ta;
Inrl'que d'antres foins I eurent appelle ailleurs * L|âimuque*.
porté de la même alièéllosi pour les uns ta pour les antres \
tint antft la même ennduite* Amailrts %nt gagner ton eeenrt;
il prit tant d'inclination pour elle* qu'il Tépoutà^ ta fenma
patfitsnnèmertU Mais hlen-tôt après la tofiojte menant, à efrunceler*,
des ibins pins importuns l'obligèrent de lalllbr A maltrla
à Hèmelée* ta.pour lui il le rendit à Sardes* ou tout a.utli«tdt
rpul fut pifthle il manda h Reine, ta lui témoigna la mémo
tenbrefte no auparavant* Dans b lui te nèammouts* toùtonn
potkkié de l'amour des femmes, ta toujours volage* il aponlà
ce Prince était devenu fi monftrueulement
gros, que quand il vouloit
donner audience, il fe menoit debout
dans un coffre très-profond qui cachoit
fon ventre, & ne fauToit paroître que
le bulle.
• Lyfimaquesetoit emparé d'unepartie
de la Tnrace, ainfi il émit à portée
de protéger Amaftris &. les Hé>adeeqs.
b Memnon devoit aioûter qu'il en
eut un fils qui fut nommé Alexandre;
c'eff une circonitance que nous apprenons
de Polyénus, cite & corrige par
Paubnier de Grantemenii, Àai'^cu*-
tf»t Kvwifi.**çv *yu) Mvxa'Af y«r,
il faut lire avec ce fçavant Courue,
ft) ÀfMÎçfilAt «Cf.

DE LITTERATURE. 28 7
Arfmoê* fôeur* de Ptolémée-Philaddphe» Amafiris picquée
de fês mépris, l'abandonna à fbn tour, & s'en retourna i
Héraciée. Ce fut vers ce tems-Ià qu'elle bâtit une ville à qui
elle donna fbn nom b , & qu'elle peupla en y envoyant des
colonies.
Cependant Clearque ayant atteint 1 âge d'homme, prit en
main les rênes du gouvernement. Il fîgnala fbn courage dans
plulieurs guerres, -ibit entreprises pour fa propre défènfè, ioit
auxiliaires, particulièrement dans une, où combattant avec
Lyfimaque contre les Gétes c ,' il fut fait prifbnnier avec fuL
Peu après Lyfimaque le racheta •", &, par Ces Coins, Clearque
fut auffi renvoyé. Lui & fbn frère fuccédérent donc à leur
père dans la fbuveraineté d'Héraclée ; mais bien loin d'imiter
fà bonté, ils fê portèrent à un parricide qui fait horreur. Leur
mère, qui leur avait donné quelque fnjet de mécontentement
allez léger, s'emharqtra fo &m vaisieau, fous promené de
fureté, & par la plus noire âes trahifbns, ils la firent jette*
dans 1a mer. Lyfimaque, dont il eii beaucoup parlé dans cette
hiftoire, étoit pour lors en Macédoine, & y donnoit la loy.
Quoique par fbn mariage avec Arfînoë, il eût mis Amafiris
dans la néceflité de le quitter, il confèrvoit néantmoins un
refle de tendrene pour elle; auffi-tôt qu'il eut appris ce qui
s'étoit parlé, il réfblut de ne pas lainer impuni un crime fi
atroce. C'étoit l'homme de fbn temsqui fçavoit le mieux l'art
de feindre & de difiunuier * ; cachant donc fbn defièin, il
» Le texte de Photîus porte Svyetiiexc,
filiam. C'eft une inâdvenence de
FAuteur, car cette Arfinoë étoh feur,
& non pas fille de Ptoléraée-Philadelphe.
* Cette vifie du nom tTAmaftris étoh
dans la Paplilagonie. M. Spanheim,
dans fbn Traité des Médailles, en rapporte
une qui représente A maltris avec
cette légende, À/tdjywor/&««>Aicmç.
* Ces Gétes étoient des peuples de la
Dace; ils habitaient le pays que nous
appelions aujourd'hui la Moldavie Si
la Valaquic. Dans le tems qu'ils coin-*
battirent contre Lyfimaque, ils a voient
pour Roy Drorruchetes, félon PaulV
îànias, ou Doricétès, fidon Juftin.
d Ce fait eft rapporté diverfèmetrr
par tes Hiftoriens. On peut voir cet
que Pamanias en dit dans fes Attiques»
* Sallulte a dit la même chofè de
Catifina : Cujujlibtt rti fnrwlaior ae
diffuttvlatot*

_-j
288 M E M O I R E S
sVpproclb dldéreckle avec toutes les app arettces oftoi bomuxe
pleio damitié pour Géarqoe èk d atiectiost pour tes fùjet&.
Sous ea mslque ti n'etl fotpeèl à perdante ; Il outra dans Hè*
raclée. Il y eut bien reçu, Oésrqoe croit voir an prereen lob
JVIals Lylin vaque, lano perd;e de lents, but arrêter les deux
Princes, èk les formule tous deux aux mânes d'Àtnaftrts,
Enkrhe II s empare «las tkhetlas immeulès que quatre
Tyrans coubicutUs av oient arnatiées. Il prend Haraeiée Eres
iâ protection, .tend aux citoyens la liberté aptes laquelle là
iuupiroient, èk s en retourne eu Macédoine»
Que-oui il y fut arrivé, fefnrit plein de là nouvelle cary*
ouète, Il ne eelioit de vanter Héraclee à Ariliroë, il ne lui
par luit qu'avec admiration dkôntatfrls, qui par fi pndbses
èk but bon gouvernement, avoit rendu cette villeilorlilèntes,
fans compter, diiblt-il, deux autres villes , Aniafois èk Tins %
qui lui iiboient urt domaine cordrdérable, Ârlbtoè, a força
Te u tendre parier dldéradée «.orurned'un pulfîàotEut, ht
tentée de lavoir en souveraineté. Elle fa demande à Lyfrrné»
que, qui ué le prdta pas de la ktlsklre, dilsnt quelle ne
connoilibtt pas Hnaportaoee de fa deoriode ; ntaE acetttîte
cette Frincetlè doit extrèmentent engageante^ Ht qu'elle avoit
fur Lylimaqoe tout f empire qu'une jeune fentme pmnd dorent
homme de Cutties ttontntè Heraclite, honnête dèvotte à
les volumes,, tarais brouillon, capable vie pteetdre de toanvals
coulèlls, èk aulii capable de les exécuter* Cet homme ne fut
pas plutôt à Héraclee * enfers qualité de Gouverneur II voulut
le mêler de tout; t'utanoiant des ceintes aux uns, Ittliiqeautl
des peines aux autres, Il mit le trouble dans toute h ville, de
forte que le bonheur dont les habitons s etoletaa flatex, s'éVo*
avxrir pour die, itt tant par les artlSces,

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DE LITTERATURE. a.9 9
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Mm.TomeXIV.
yty>tpPiPiee# •
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apo
MEMOIRES
réunit aux Tiens propres. Voilà un abbrégé du douzième livre
de Memnon. Le treizième contient ce qui fuit.
Les Héracléens n'eurent pas plutôt appris la mort de Lyfimaque.
bk qu'il avoir, été tué par «n de leurs compatricrtea,,
Ils ahbat tirent les murs de la dîadelk. en rafèrent
les fortlileatious iulqkanx iondetnens, députèrent à$elencu$.
fk en intendant les ordres, donnèrent le coninrandentent de
leur ville à Phocrite*
Cependant Zipoètes Roy du Bhbyrtie»

DE LITTERATURE. ipi
& dans celles qui étoient le long du Pont-Euxin, pour voir ce
qui s'y palibit & lui en rendre compte. Après s'être acquitté
de ù comndlîion, retenu è U Cour, Il virus beaucoup le
eélede pfufktns villes, èk park su contraire de» Hkraclceos
comme de peuples niai a Réel sonner, su Roy, ce qui b piequa
extrêmement. Dans cette conjoncture arrivem* les Députes
dldéredêer bélenctn les reçut fort nul, ék les menaça de leur
là Ire lèuttr les ciltisde h colère. Sur quai l'un deux nanimé
Chamcléort, eus le bfelèr Intimider, lui dit qu'il Doit à la
vérité .fort pnilfàn , nuls qu'Hercule droit encore plus pu'b
$mt que fur. Il dit ces mots en langage Do ri en *, bVleucus
ne les contprit pas, Bz le eomenta de lui tourner le dos ; cependant
ces Députée le trouvèrent fort emUarrallèr., ils ne
voy oient de fureté, ni à s'en retourner cher, eux , ni s deuten»
rer. Les HéVacléens informer, de ce qui fè paifbit , crurent
devoir fe pré|rarèr à b gnaxre, de députèrent è Mirhrîdate
Roy rie Pont» aux. Byzantins ok aux Clrrkédrmnero, pour
leur demander du fêcottrs*
Don aorrecôté, les bannis d'Horarfés, au moins ce qui
en refiolt , concertèrent entdeux de rentrer dans leur ville*
nêccq 6k ne pas troubler la ville, en redemandant le bien de
leurs pères» Ils le crurent, 6c s'en trouvèrent bien, car ifs
rentrèrent en effet dans h féin de leur patrie, à ix grande
IkiUfaétîon de leurs concitoyens, qui les reçurent avec anode»
fk ne les yflërenttnenquevde tien. Cefi ainil que ces Jk ; ,k
tifs, après un long banntflênntnt, lurent enfin rétablis dane
les droits 6k les prérogatives de leur nalilànce,
Fendant ce rems-là, Séfeneus enlfc de la vlélolrequ'il avoht
mnapottëe lue Lyfinïaqne,, ntédltoit dblier ett Msccdotne; il
* Go mots font, rie****** *Âtf»*r
Sfa&u. Héfychios dérive tuljfùn de
xfd'nt, prœflantia, forthudo ; 6c
Memnon nous apprend que c'étoit un
terme propre aux Donnas. Aurcfte,
ce Député vduloit dire que la vhTe
d'HéracIée étant confacrée à Hercule,
ce Dieu, ^lus ptfhTant que Sékucus,
la défeadroit contre IuL
Ooq

2 9 2 M E M O I R E S
vouloit revoir là patrie, d'où il étoit forti jeune pour lèrvîr
fous Alexandre » & m%
ôlîsrsdonné à l'on nb Amioehus* le gouvernaient de fÀfle,
Ptolèon oCémnous Atoll retire eLm 1er Etats de Iqihnaqum
fk dennia qu'ils avokni eluasgede nnutre, Il y vivoii Ions ta
domination de bvkaa us, non point en eaptll, mais en Pnoec
de Ion ramt- rcnlicutkAmeml muons du nouveau Souverain
qui même lui giommtok de le meîtto lue le trône d'Egypte
après la mort de Ion peu.: S Mais Cenuusus fut tnlènûble à
tontes ces brunes ; iuunviné par ion mauvais naturel ^ il oublie
ce qu'il efevoit à km Lneufair.ieur, k lait donner ém$ mm em»
bukade, C\ le naabàcre iuqùioyxhlemeni t puis montant 4
cheval, il gagne vau plus vue Lshmachie» oèg, pat k rnopep
d'une troupe de tkeHkes< gens détermines qui lAcxmqvi*
gnolem, H ceint krdkulente, Ce VA joindre les débris de farmée

DE LITTERATURE
30jL
feune à huit qui, par fa grandeur & fa beauté, caufoit de
&^Sl à TL* monde ' E,,e «^î ^m la iZZ
0 :.: *'**••: • '•'•yyyyyy. .-':•:< ••'-••
on}
V

s 9 4, ^ M E M D U E S
Etats. Il n'y s forte 4e ctimes que ce méchant Prince ne corpus
H contse tes Okux ex contre les hommes en moins 4e cJeox
ans.» tmk- II trouva enttn ta técooapessk due à là cruauté, car
on eikkrt rie Gaulois châtiés. 4e leur pays par k iafto, iêtmt
rvpastde julquen Macédoine, Ptoteke, pour k garajrtlr 4c
i tnvaf.em > marcha, résume» ot estgagea b combat» L'éléphant
qu'il momoit avants été oiedé, sabktitiu skîltetk le
Roy fut gris rit et mis en pièces par les tkrhares. Ârnigo-*
Tàtas, qui avoir inccomikvknx le comlsat naval dont j si psic\
détail Je ton ennemi, moma fur le tronc de Maeéclote*
\ cas le rnèroe tents, Rntkxtessqui» après ptuhenregneûvyy
n'.tvott encore pu reconquérir tous 1rs Etats 4e Ion père Sé~
knces, envoya Panxxte avec on détachement» datas ces pap
qui font (Une, aux environs du ntontl auros» Iktroek prk
pour km laentenant un cemtn Hemtogcne raogjnatro 4'Âk
pende. Cet Hermoss.ène entreprit de ravager b campagne sutour
Je p-ufknrs villesqui se totem lonllrakes à kdomtetiort
c!e oc tenons, et particulièrement autour Jldérscte ; mais te
Hcrtctero ayant députe vers lui, il séaslouch è ter égard, te
laiCt en paix , de. hc morne alliance a ver: euro Enlnlte prenant
ion chemin par la Fhtygie, il tourna te dellélna contre te
Bithynkns» Eux avertis de b marche, loi dtelerertt tnro em~
tesfeade. où il périt avec tonte fa troupe, ttialgré te ptodigea
de vkeor quel ht pour foeùr don H mauvais pas»
Cet cchec ayant déterminé Ântioetes s oitovrlter contre
te Elthynlens, le Boy Nkomôie envoya aiCHdtktetsrtrlcT
du kccnuv aux Hèradèem» qui lui en donnèrent rie horme
ïpays-pj
Ik te achetèrent I prix d'argent » Ik il ter en cotte bon.
,* .f^yter ebm Ces C^mr^tees | k Puer,éX qtesm>aete si y -stet
tetete, s vnd»Hs->wîs»îceuné«îe | h vite ckTîos» test kv Rèteltess
te ntpy«osi, teogss^rs- f0i*« rt'ky I ssvetess Car fus stem te* nmn te
mcH ttetetet s ton tes .vïtruf^é I pyeteTte»»ctetiwr bs

DE LITTERATURE. 205
A l'égard de la ville d'Amaftris qui leur avoit auffi été enlevée,
ils tentèrent d'y rentrer, ibit de vive force, ibit pour
une lomme d'argent; mais & }" écbouéretn par leutdement
d'Eumenès, qui jueqeè conireux, aima mieux h remettre
gramkemetst a Arlobuvane fsb Je Mltkridate, que de fa leur
vendre. Ce mauvais fùecés fut ideii-tot iuivi d une guerre
qtflls eurent à fbûteuîr contre Zipcctès Prince de Blthythe,
qui régnent lur cette partie de la T h race que Ton nomme
Thyntemte; grand nombre «1 liéracléens périrent dans cette
guerre* fans que- leur courage pin ksfeuvcv» Zi prêtés iiqx;-
rkur en forces, fut vaurqueirr. Mais Pï- tût que les Héiuelée-ns
eurent reçu le recours qu'ils atienduieo de leurs allier., h
chance tourna; Ztpcetcu efesftonxtra h victoire par k fuite,
les vaincus lurent vainqueurs è leur tour, ék. demeurèrent
maitres, non feulementdu champ de bataille, mais des terres;
qui a voient fait le lu-jet de la querdk. Alors Us enlevèrent
fans crainte leurs morts,Jes mirent Inr le bûcher, êk en tranf
k défènlê de la patrie*
Environ ce temsdà, Ântbefttts fis deSeleucus, *& Démé»
trius im d'Àntlgonns, s*ëta.ut Ixotnllex, iirenl l'un de i autre
de grands préparatifs de guerre qui tramèrent en longueur,
chacun dkx voulant mettre de nosubreufes armées fur pied,
ck le faire le plus dalllea qu'il jxuirrcèt* ISkonit-de Roy de
Bithynie tenoit pour Démettras, plusieurs: autres Envolent le
parti cfÀotiociius; mafsÂntiochus, quoiqu'il eût Dèmèmns
liir les bras, tourna tout d'un coup les forces contre Nfcom&k.
Celui-ci mit bon nombre dalliez dans les intérêts, de
députa fur-tenu aux Déradéens, pour les engager à entrer
dans h ligue* Les fiéradeem lui envoyèrent un resafort de
treize galères, Rteenriéde atnîetôl sesDsarqtse, êk va chercher
farinée navale ci'Anthxmus* Les deux flottes font long- terne
eu prèjènce, ni fane ni l'autre n'oie commencer le combat t
ex contentes cle ces bravades, tontes les deux le retirent iatts
m wrdr anri mains*

2 9 6 MEMOIRES
Cependant les Gaulois marchant toujours devant eux,
s'étoient avancez ju (qu'aux portes de Byzance, & dévaftoient
tout le pays» Les Byzantins, qui ne pouvoient plus réfifter à
ce torrent, imploraient le fècours de leurs alliez ; chacun les
aida ièlon ion pouvoir, & les Héracléens entr'autres fournirent
quatre mille pièces d'or, on leur en demandoit tout autant.
Mais peu de tems après, Nicoméde voyant que les Gaulois
afpiroient à parler en Afie, & qu'ils l'avoient tenté plufieurs
fois inutilement, parce qu'autant de fois les Byzantins le en
avoient empêchez, au rilque de voir devenir leurs terres la
proye des Barbares ; Nicoméde, dis-je, leur ménagea ce
paflàge tant defiré, il traita avec eux, & voici quelles furent
les conditions du traité.
•».
« Que les Gaulois demeureraient toujours unis par les liens
de l'amitié, avec Nicoméde & là poftérité: -
Qu'ils ne pourroient jamais, contre le gré & le contente*
ment de Nicoméde, le liguer avec qui que ce fôit qui les en
folliciteroit ; mais qu'ils iêroient toujours amis de Ces amis, Sç
ennemis de {es ennemis :
Qu'ils donneraient du fècours aux Byzantins toutes les fois
qu'il en ferait befôin : ,. .. '
Qu'ils fe porteraient aufli pour bons & fidèlesalliez des
» villes deTios, de Ciéros, de Chalcis, d'Héraciée, & de quelques
autres qui dévoient être nommées. »
• Ce fut à

DE LITTERATURE. . 2 97
des Gaulois * qui combattoient pour la première fois fous les
en feignes, vun à hotn de CbueincoHue b Bulu ok, ce mit
les luihitam bcux dVtat de te muer. Le hum.i que Les nt for
eu.K tut. aixindonnè iiuxCabicb, qui ycuvouiam tnkiut.- une
Hrvtnde étendue du mes» & rxvov;e> ; AH ce qui §e î ou voit
fur leur cbautu ulléreuî seLiUUj une ru'Vjuce l " que
; on a depuis nomns.ee et Cil-m'ct ib anus en
trois peuples» nom iee premiers nnent appeiSer irugmes c ,
les lueoudslVdklnbogtens, e\ les troilkinvr i v\L
Troeuies fondèrent Aucyxe, ies'i'oliiîoboukio
Terlol.igeï Fetlntnnte.
Mcomede à qui tout reeClitfoéd bâtît iui*u vi
que, une ville à laquelle 11 donna fou i veux Adu
un commencement de la xvu/ OI\ mvbob k n.
Les
ckles
s k dAftafat
Gndèe
;ne«.o!onie
de Mfgaréeais, qui » en conktptence d'un oracle^ I appellérent
bnil, du nom d'Afbem» homme don eouraqeexrsaoïdsuaire,
èk de b race de ceux kk quudltebes on anubùet JKuvYa. Cette
ville ulu» dune lois allléeee, forous. u> e la
guerre, ék fol miferabie, julquc ce qibine colonie çf Athéttkns
étant venue b repeupler, elfe fe releva de les prîtes &
devint trèsCtoritbnte » du tenus que Dydalie gouvemoit la
BUhyme.
A Dydaiie fuccéda Boîîras*, qui mourut ay de foixante-'
* Le défaut de ponctuation rend cet
endroit du texte un peu obfcur. Paulmier
l'a entendu d'une façon» & moi
je l'entends d'une autre.
b C etoient ces mêmes Gaulois qui,
fous la conduite de Brennus, s etoient
flatez de prendre Delphes, & de piller
le riche temple d'Apollon. L'un &
l'autre furent làuvcz par un de ces
coups de la fortune que dans tous les
tems la fuperftition des peuples a qualifiez
de miracles. Voye^ Paufanias
dans fes Phociques.
e Ges Trogmes Sx cesToliftobogiens
avoient apparemment pris le nom de
quelqu'un de leurs Chefs; car dans les
Menu Tome XIV*
Gaules & dans toute la Celtique, il
n'y avoit point de peuples ainfi appeliez.
Mais il y avoit des Tectofages
dans le Languedoc, entreTouloulè &
Narbonne.Ceux de Galatie en etoient,
félon les apparences, un démembrement.
d Sept cens dix ans avant I'E're Chrétienne.
' Memnon (emble vouloir nous donner
ici une lifte des Rois de Bithynic,
mais il ne faut pas s'y tromper. Ni
Dydalfe ni Botiras n'ont régné ; auffi
Memnon en parle-t-il comme de fimples
Gouverneurs. Bas filsde Botiras,
prit dans la fuite le titre de Roy, mais
. Pp

2 9 8 M E M O I R E S
quinze ans. II eut pour fucceflèur fon fils Bas, qui défît en
bataille rangée .Calantus l'un des Généraux d'Alexandre,
•quoique celui-cl ek une belle armée, de pautl Il eilr|ll||||:|p
Jdàccdmbcns de pénétrer en Bkbyrne. Bas vêei||i||i||if ;
onze ans, dont II en a volt pelle dnquantodzMlgpi|i^iip
ment. ZlpmksIbnBis ék ion lueceftênr, fciigag||dliilii^ii|ti|i
de smcroe; Il tua ne B mslu feu ries Lienteuaus •dë1||t^ppp.
reecn.nl à feu ne bien loin de 1er Etats, cotkin| : lf^all^|p^^;•
même, &. remporta

DE LIÎTERATURE. iop
fentreprifè, à peine purent-ils fortir du mifèrable état où ils
svonesS; en* rk d\m premier lit un
|lbnomnx-/bn.x < qui pendule pu: tu aaeu fa belle-mère,
ibtott .rrùsgpe auprès no Px« d A.n\ oie» bicoméde lui en
Cùilftt un crime* anpdb •< i\ iboi.n m ko t ufans du fécond
lit ,

\ , N , « \ r ,
v
; < * . • * ,
3oô
M E M O I R E S
Gaulois d'Afie, ou Galates. Ces peuples méprirànt fbn jeune
âge, crurent pouvoir impunément exercer leurs brigandages
aux dépens de les fujets, déjà affligez de la famine. Heureufèmtuî
ir-« Buvckv:^ ;^ Dut nunqu'.rcnt pas au hefbin ; &
IvtK env^vk\ nt nnr a Y quinûît ck" bled, qui arm^ à
v le uanîportcv «Yu k'i \llkx~ dis
îo\>:uiu«. uY lYv;, Lo> kf n^ffs pu

DE LITTERATURE. oï
s'ils fç/avoient vaincre 6k le faire un Empire» qu'aufremem Ils
abandonnaient k partie ck le loûmhlenl eu plus fort, à quoi
ib ne répondirent qu'en lui envoyant une couronne el'or *
du poids de plufieors talens; comment dans k guerre qu'ils
eurent contre te IVtrentins, ck contre Pyrrhus P E'plroîe qui
les focondoit, tantôt vaincus, tantôt vainqueurs, Ils vinrent
enfin âbont par leur patience 6k leur courage, de dompter
les Tarentins ék de châtier Pyrrhus de l'Italie. Enfùke 11 raconte
les guerres des Romains contre Aumbal 6k les Carthagirtots,
6k celle qu'ils firent il heureukYment. en Eipagne fous
la conduite de plulkurs Généraux, tuais fur-tout deSeipion,
à qui les roupies d'Eipagne, par un décret public, déférèrent
le titre ck Roy, qu'il ne voulut point accepter ; comment
Ânnibal vaincu, fut obligé de fuir; comment dans la fuite
les Romains ayant paiiè la mer Ionienne, allèrent combattre
Perlée Roy de Macédoine, qulen jeune homme, avoit rompu
le traité kit entt eux 6k Philippe lent père ; comment ù délai fq
•valut à Paul Emile les honneurs du triomphe ; corn mers i enfin
te Romains, après avoir défait en deux batailles rangées An
tlochus Roy

3o2
M E M O I R E S
AmbafTadeurs, pour le prier de réconcilier Antiochus avec
le Sénat de Rome; & en même terris, autorifèz d'un décret
du Peuple,, ils exhortoient Antiochus à ne plus faire la guerre
contre les Romains.
•; .-.••;
Scipion leur répondit par une lettre dont fa m/eriptron
étoit telle : Scipion Général de l'armée Romaine & Procottfui', au
Sénat & au Peuple d'Héraclée, Salut. Par cette lettre il le faiibit
garant de l'amitié des Romains pour les Héracléens, &
les anûra que dès ce moment il cehbit tous actes d'hoitilités
contre Antiochus. Lucius Cornélius Scipion qui commandoit
la flotte Romaine, s'étant mis à la tête de l'armée, les
Héracléens lui firent une pareille députation , & en eurent
une réponfè aufiî favorable. Mais peu de tems après Antiochus
recommença la guerre, livra bataille aux Romains, &
taillé en pièces, il fut enfin contraint de recevoir la loy du
vainqueur. Les conditions du traité furent, « Qu'il abandon-
» neroit aux Romains tout ce qu'il rrafledoit en Àfie, de plus,
» là flotte & ies éléphans, & qu'à l'avenir il ne regneroit plus
que fur la Commagene, la Syrie & la Judée. »
De nouveaux Généraux ayant fuccédé à ceux dont j'ai
parlé, les Héracléens députèrent encore vers eux, 8c en reçurent
les mêmes témoignages de bienveillance. Enfin il le fit
un traité, par lequel il fut réglé « Que les Romains & les
» Héracléens, non feulement feraient amis entr'eux, mais qu'ils
»> s'aideraient murueUement envers & contre quiconque ifs en)
feraient requis les uns par les autres. » Ce traité fut gravé fur
deux tables d'airain, dont l'une fut dépolee dans le temple de
Jupiter au Capitole, & l'autre pareillement dans le temple de
Jupiter à Héraclée.
.*'

DE LITTERATURE. 303
violences, il afliégea Héraciée même avec toutes Ces forces.
Les atïk'gctr ayant peak ra>u,a,onp Je ntmKks en-km aux
ablvfb èl iougeoient à Se rendre» ko ko es sa kknt tes tauv it
Dans icît-m pue Boule nounou à iauàes une s sotte okne
jette Je doltos le rampas t lui iuettu la autre; ta doukur
e*te cmtrcpvitè*
Il kllut le porter au camp. d ou il rrg.»g^ » jès Idau, tous sans
pttne cl fans comkn* Députe set aucunes il ou le su «m de
Boitent, & le fut eu eclbg nous 11 nmuon peu Uanuéo après*
Quelle tenta séant, que te» Kornaùe patDtknt ta Aile,
ce Lksdols qui a étaient établis s en le Pout-Etcvtn * voulant
estàter ce qn'ik- pourraient Dire tetr rna\ entrent enèlh Jevoient
auparavant le rendre maîtres d rkr u le; ce qui leur
parois luit d autant, plosrddk» nue cette RrnnnUnne déchue Je
ion anckantepnlllànee, doit prclque tombée dans k nu pris»
Ils rallémbkuit donc tenues leurs troupeau ex s iennent inveiHr
la place* Les Hérsciéensde leur edtc ont recours;* Jem* allies,
èl lu mumllènt de tour ce qui émit ncealme pour se, bien
détendre le liège odne en longoem, g, rependunt la di lotte
lé lait lemir dans k camp dm Gaulois : car te caokksedc «,0
|xtnpks dl ek lidre fe guerre plutôt par une imp èurolitè naturelle,
qtàsvee precatuttan ce iovaueoupde préparatifs* Bretïett
donc par Is kitrt, ils dégarnirent ktn i ài\\\* p^ur aller s h coche
dus vivres t ks Hèruciéens profsttnt do m no t Dot tute
lônic, pouf lent |nk|n su camp, k pillent, mailla an touae
ou 1b rencxettmnt, puis tombant ku- cents qui s etoient écarter,
, ils font un fi grand nombre de prdnnokn,* spte de cette
grande armée de Gaulois il n*v eut eut nos le tiers pu! revint
enGalatic* Cetnenreux tuceG. i-edotntadu cenusgeaux lieradécos,
cR, les mit en état de reprendre lenrprcmtcre Ipiendenr.
Cdl environ ce rems-là que les Romain vpnt k guerre
contre les Mariés % k,s rkligocsoR leaALtrrnelnkns flèodéo
^ Cèeu |;uifYr sjïpoSVc ^txSuxv ! ouxdc k ! x-,*v ! a SA\ vas tseos*
o« R>ode, mfcrWTi» tan m HAa* i «A oui > ut axa-sau; no!,;,.s î
Ce;, "X» k Coabkï R I,„ e\àxs | s là 5-'>S v - !S b ~ua îotuxks-,
Cad A és~ t\ Rsàku ivavs, I\a^< 1 c-vn ,*c s s v>ï>x luakùrî tarataja

304 MEMOIRES
les aida de deux fortes galères * à trois rangs de rameurs, quï
iervirent onze ans durant les Romains, & furent enfuite renvoyées
dans leur pays avec les marques d'honneur & les
récompeniès dues à leurs fërvices.
Les Romains, après ces différentes guerres, en eurent une
des plus opiniâtres contre Mithridate Roy de Pont. La Cappadoce
qu'il venoit d'unir à fes Etats, en fut le prétexte ; car
fous ombre d'un accommodement à l'amiable & fur la foy
des fermons, Mithridate ayant attiré chez lui fbn neveu Ariatbe
b , le tua de fà propre main, & s'empara enfuite de la
Cappadoce, par la feule raifbn du plus fort. Cet Ariathe étoit
fils d'Ariathe & d'une des fbeurs de Mithridate : ce n'étoit
pas, au reffe, la première marque de cruauté que l'oncle eût
donnée, il étoit naturellement porté au meurtre. Devenu
maître d'un allez grand royaume dès l'âge de treize ans, peu
de tems après il fit enfermer fà mère, qui devoit régner conjointement
avec lui, & fut caufê de fà mort, par la longueur
& la dureté d'un traitement fi indigne; enfuite il fit mourir
fon frère. Alors le livrant à fbn ambition, il dépouilla de leurs
Etats plufieurs petits Souverains qui regnoient aux environs
du Phare, & pouffa fes conquêtes jufqu'au-delà du Caucafë.
5 étant ainfi aggrandi confidérahlement, fier de ces fuccès, il
méditoit d'autres conquêtes, torique les Romains crurent
devoir s'oppofër aux progrès d'un ¥rhm&4%mm^àl:ére. Us
firent donc un décret, psr lequel Ilslbyi||iliil|à reftituer
aux Rois Scythes les Etais qu'ils avoleuth^lliisillgurs pères.
Mithridate fit mine de prendre le parti de la modération,
6 de vouloir déférer au décret ; mais cependant il pratiquoit
lourdement des alliances avec les Parthes & les Médes, avec
Tigrane Roy dArménie, avec des Rois Scythes & avec les
ibériens c : ainfi aux anciens griefs il en ajoûtoitde nouveaux,
• Le texte porte Svn n lesiptsi mtwp&Licmç.
On voit que Memnon
oppofe Kam0£$tx.7»r à atp&ucTiç, 6c
c eit encore ce qui me fait croire que
j'ai eu raiiôn d'entendre par teeéf(i(
«ç-ejtxTN, des bâtimens légers.
b Juftin &. les autres Hiltoriens difent
toujours Ariarathe.
e M. Dablancour dans fà traduction
de Tacite, dit toujours les lbérts; mais
comme on dit Iberia, YJbérie, je crois
qu'il faut dire aufll les Ibériens. Au
par

DE LITTERATURE 30e
par conléquent nouvelle caule de guerre ; car le Sénat de
Rome ay,ott déclare Hieomède, fils deNlconn-de Rt de Kylà,
Roy de Bltbytne, Mkhridate lui oppofa boenOc* inrmxmmé
k jfcm, frère de ce mes ne Nicutnéde. Mais le choix de Sénat
prévalut, en dépit de Miihrldate*
Quoique tenta après, 1er hrlgotcsde. Matins ex deSs llsalku
mirent leb.udela fèdùtondansRtunu, ex tont .Un bienont
00 amibutUon* Mbhrkbte, pour pmister de la eonjnnc!m%
donna à ÀreheiaUr ion do tes Lkutetuna, qnaonue nulle
1 sommes dlnknterk ck dix mille ehei aux, ai oc o*dre d'entrer
en Blthvuîe, Arcbclads pan, va îomhoure. boeoméde, ck,
remne-tte lùr kd une is belle vièfotre, qu'il uddigo ^ prendre
la fuite avec le pou de inonde qu'il pus ratieanbko Mtthrk
date campé leur AuiJteA vciued de recevoir on pxx cet pr
de troupes auxiliaires, à Is nouvelle de la tkfàite de Ricomode,
il décampe ek ntsreheen loqdilugonk à la ode Jouet
armée de cent cinquante mille bot un te-1 et pendant les débris
de fermée de ISiensnéde viennent joiu-lro Marins t nuls e'éiment
des troupes lotlnndcca, qtn trctnbftkntuu ùat! nom de
Mnltrklste, Marins aveu une poignée de Romains lu bonne
contenance, ck ofaledéRatdre contre Mfn(q>hnno,fanjî'e Lieulouant
de Mkhridate t mais accablé par Je nombre » Il fut ontk'lremem
dallait. Mkhridate n'ayant plus d'ennemis lue les
bras, marcha làns crainte en Bltkvnte, fou mettant à Ion
obéiflknee ex le plat pays m les tilles, Celles- du relie de l'Allé
fatsJtcm leur exemple, les ttnos lurent prîtes par force > le»
.antres ouvrirent leurs portes an vainqueur*
'Folle élolt la rapidité do les eemquètes, quand une nouvelle
entreprise I arrêta dets la coude* Los R boulons ièuls
croient demeurent fkléles aux Romains* Mitkrldatv orienté de
refte, ces Ibériens d'Afie habitoient
le pays que nous appelions aujourd'hui
la Géorgie; ils y étoient venus des
ri vesde l'E'bre, qui a fait donner autreibis
te nom d'iberiens aux Efpagnols.
» Le texte de Photius eft corrompu
en cet endroit; Paulmier l'a corrigé.
Mm. Tome XIV.
& j'ai fuivi fa correction, qui efl conforme
à ce que dit Appien dans Iliifloire
de Mkhridate.
b AmafieouAmafée, étoit la patriç
de Strabon , qui en parle comme
d'une des principales villes de la Cap»
padoce.
\ Qq

joâ
M E M O I R E S
cette perfévérarKe, tourna tont-àVcoup (es forces contreur*.
& ies> aâlége» par terre & par mer. Non feulement le courage
des Rhodierw tes rendit fepérieurs, mais peu s'en fallut
que dan» un combat naval, Mithridate ne tombât entre leurs 1
mains. Echappé de ce danger, il apprit que les Romains qui
étoient difperfez dans l'A fie, foûlevoient les villes contre fui;
ainTi-tôt il envoya ordre à toutes ces villes de faire main banc
for tous les Romains qui fe trouveroient dans leur diftricV
La plupart obéirent à cet ordre, & il fe fit un tel carnage de
Romains, que dans un feut & même jour il en périt quatrevingt
mille par fe glaive».
Mais quand le Sénat vit qu Eretrie, Chalcis & tonte fEu>
bcee étoient en fa purrTance des Lieutenans de Mithridate;.
que les Lacédémoniens mêmes foccomboient, & que la plupart
des villes de la Grèce navoient pu réfifter, il envoyas
Sylia en Grèce avec une armée capable de tenir la campagne,
A fort arrivée plufieurs villes fe rendirent à lui, d'autres furent
forcées ; il battit les ennemis en plufieurs rencontres, s'avança"
julqu'à Athènes, la prit, & l'auroit entièrement détruite, fi
le Sénat de Rome ne s'étoit prelTé de s'y oppofer b . Après plufieurs
petits combats, où les troupes du Roy eurent l'avantage
à leur tour, la fortunebalançant entre l'un & l'autre parti, fa
difêtte commença à fefaire fentirdans l'armée de Mithridate:
comme elle rt'avoit pas ménagé les vivres, tout d'un coup
die en manqua, & fe feroit trouvée dans la dernière neceifité,
fiTaxile, parlaprifed'Amphipolis, ne fe fut ouvert la
Macédoine, qui fournit des provilions en abondance. Taxile
• Plurarmiedàrisla vie de Sy lia, dit
qu'il en périt cent cinquante nulle.
k Que le Sénat Romain fe foit'op*-
pofé a la (fertrudion d'Athènes,, c'ell
une particularité qui lui fait beaucoup
d'honneur ; mais elle n'a été remarquée,
niparPlutanque, niparPauîanias,
quoique tous deux ayent parié
ton au long de la prilê de cette ville,
& des cruautés qui y furent exercée»
par SylTâ. Cependant il fe peut faire
queMerrtnon, comme beaucoup plus
Près de ce tems-là, en fçût mieux
hifiolre que ni Pauiànias ni Plutarque.
Au refte, ce fût à la prilê d'Amenés
que Sylia s'empara de la précieulê
bibliothèque d'Apellîcon de
Téos, où étoient les Ecrits d'Ariftote
& deThéophrafte, qui furent portez
à Rome, où ils tombèrent entre les
makis du Grammairien Tyrannion.

DE LITTERATURE. $o T
vint joindre Amhdana, êc par crue fonction, ko
armée le trouvant forte de plus du Soixante nulle hommes,
ils allèrent camper dans la ilnnude, à ddkin do marUser auélevant
de bxik 6k de le combattre* Four lui, aorès avoir voeu
on renfort do hx vutliu hommes que. Ludus Hovtenhus *"
amènent d'Italie, Il le poilu à nue Uilknee ralkatmab-k aie l&rr*
netun An bout de quelques jours, ayant appris que les lokbts
rfÀrchékus s e-tolent débander pour aller su fourrage, il iaitk
roecallon, ék vint brusquement attaquer le camp, qui dénué;
de eornhattans, ne fit pas grande réh (lance, tout ce qu'il y
étoit relié de bonnes troupes ïut pklé an kl de I cpée, les
-antres, dont 11 n'y a vois rien à craindre f il les in entonner par
fon armée, ék leur commanda d'allumer le loir des feux à
l'ordinaire, afin que les lottrrageurs revlntîènt au camp fans
le dénfer de rtert : ils y revinrent en effet, 6c à mdure pu îk
arrlvolent, ils ëtofem ou tuer ou kits pnknnlerst de forte
que Sylk, feus prdqo atténue perte, remporta une très-belle
vs Cloue*
Mtthdditte pendant ce tems-là, iàlloh le flége deCitio,
lôus la conduite de Doryks; car 11 ne pouvoir pardonner à
cette ville d'avoir feeourn les Rhodferss dans la guerre qu'ils
a voient loûtenue contre irai* Doryiss prit donc Chîo, qui
pourtant fc défendit bien ; enfeîte il distribua à les toIJats les
terres des af'ftégea, 6k fit embarquer les hahitaas fer des Nihrttems
de tratifport, pour être conduits dans le Pont* Les
rMcraek'ens, qtu avotent toujours entretenu amitié avec ces
Infeklres, fè mirent aof!f-tdt en ntert 6k dès qu'ils virent h
petite flotte, qui n'étolt rtnllenient en état de leur rëiifler, ils
fondirent fer elfe, k prirent ék Ismenérent à Héntclee, Les
captifs infelaires y furent bien reçus, on leur feurnlt gênéreufèment
toutes les choies dont ils. avoient belôin, & quelque
tems après comblez de bienfaits, ils. furent rétablis dans
leur patrie.
Cependant le Sénat de Rome nomma Valérius Flaccus &
Fimbria, pour aller continuer la guerrç contre Mithridate:
* Ç eft aipû qu'il faut Un &RS Jfl Mac».
Qqij

3o8
M E M O I R E S
ils avoient ordre d'agir de ooncert avec Sylla, s'ils le trou>
voient bien întemionné pour le Sénat ; mais s'il étoit dans
une dhipofstkm eosunire, de le combattre, lut - même. Car
en lia eut d Abord fc* poisse* ek k> travesties* Il eprotsva I*t
famine, fis ses assis ssredu tort u la puesne, ek plus durs écltec»
qssmqsie pour iorbusjre si f-st heureux* A ùnivte des nom
vt aux Chef* pstsnsssl Jnn rhtsysîn oar le nsvs olL* Bvnvasttios*
, * *" k"
il peu ru Hî-hv uio, ek de b à îxùsxe, oss il établit lost camp;
..uns ,e sr îïùxît axr-o les îrotspes. A Ikbxml tfe Bacons,
rosostse ii tmsJuoit itnp,Hieuuntnt que Btisbria. * a attirât
toute ibttc»;Hon eles mid^ts par la douceur de ton csmmaartdsmesst,
il ne put sVsnpbher Jr pasU-r mal de lui ék de fort
armée; lur quoi deux ioU.sn perdant patience, lui pallerertr
kurqCeats travers tin sorps* eh le tuèrent* Le Sénat eoneut
hoantossp blssJiqsuiknî * msne Fisssbsla : mats nsgeuast h propos
de dillnnukr, U ne laitia p,ts de ratifier fort èkxLkm ^! tV
la dignité de Prosontssk f ijnhrL dette à ce t-sists* prit le corn*
rttsndetvtem de fsmue en ehef* Sa première expédition lut
de lu omettre aux Homashs* pltsfirors villes qui tentaient pour
Mltltrislate* Les unes furent afFségues ko -antres b rendis eut
de k-ssr propre mouvement* Le ii« de Mithrldatt qui cotnmasxdoif
une belle armée, ék saut avotî tous lus trois Iront
Lie ts son *

DE LITTERATURE. 300
car dès le lendemain à la pointe du jour, favorife' d'un épais
brouillard, il parla la rivière, & tomba à l'improvifte fur le
camp des Barbares ; tous étoient plongez dans un profond
fbmrneil, il en fit une fi horrible boucherie, que très-peu
même d'officiers & de cavaliers échappèrent. De ce nombre
fut le filsde Mithridate, quf avec une poignée de gens prit le
chemin de Pergame, & alta porter lui-même la nouvelle de fa -
défaite à fon père. Après ce déiaftre, qui ne laiflbit plus d'efipérance
au parti de Mithridate , la plupart des villes le déclarèrent
pour les Romains.
Cependant Marius forfi die fa retraite, étoit rentré dans -
Rome, & Syllacraignoit avec railôn qu'un fi puiffànt ennemi
ne le fît bannir à ion tour. Dans cette appréhenfion, il députa
à Mithridate, pour lui laiffer entrevoir que les Romains ne
s'ëloignoient pas d'an accommodement. Mithridate, qui dans
le tems préfënt de Ces affaires, ne fouhaitoit rien tant que la
paix, manda à Sylla qu'il partoit pour venir conférer avec
lui, & Sylla de fon coté fit une partie du chemin. Quand ils
furent à une certaine diffance l'un de l'autre, ils firentligne*
à leur efcorte de s'éloigner, & tous deux allèrent à Dàrdanne
ville de la Troade. Là furent fignez les articles de paix, dont
voici la teneur.
• Que Mithridate céderait toute l'Afie aux Romains : Que
les peuples de Cappadoce & de Bithynie, feroient gouvernez «
par des Rois de leur nation : Que Mithridate foraitconfirmé ce
dans la poneffion du royaume de Pont: Qu'il donnerait ໫
Sylla quatre-vingts galères & trois mille talens, pour le «
mettre en état de retourner à Rome : Qu'enfin, les villes quf ce
avoient embralTé le parti de Mithridate, ne feraient en au- «
cune manière inquiétées pour ce fujet par lès Romains. «-
Cette dernière claufè demeura fans exécution, car les Ro*
mains appéfantirent leur joug fur toutes ces villes. Après la
conelufion du traité, Sylla revint glorieufement à Rome, &
Marius en fortirune féconde fois. Pour Mithridate, il s'en
retourna dans fès Etats, & chemin faifant, rangea fous fon
obéiffânee plufieurs peuples mû s'en étoient fouffraitsdurant
fa mauvaifo fortune.
Q q iij

3io M E M O IR ES •
Le Sénat confia enfuite à Muréna * le foin de la guerre
contre Mithridate. Ce Prince, dès qu'il le fçut parti, lui
envoya aufli-tôt des AmbafTadeurs, pour lui repréfènter qu'il
y avoit eu un traité de paix entre Sylla & lui, & pour en
demander la confirmation; mais ces AmbafTadeurs ne firent
pas grande impreffion fur l'efprit de Muréna ; c'étoient des
Grecs & des Grecs philofopbes, qui dans l'audience qu'ils
eurent, juftifiérent moins Mithridate qu'ils ne le blâmèrent,
ainfi Muréna rélôlut de l'aller combattre. En même tems il
reconnut Ariobarzane pour Roi de Cappadoce, & quand il
eut mis le pied dans le royaume de Pont, il commença par
bâtir une ville b fur la frontière, pour lui fèrvir ou de place
d'armes ou de retraite.
Mithridate & lui, chacun de fôn côté, ne manquèrent pas
de députer à Héraclée, pour tâcher de mettre cette république
dans leurs intérêts, & pour lui demander du fècours;
mais ils n'en obtinrent ni l'un ni l'autre. Les Héracléens
voyoient que la puifïànce des Romains étoit formidable, fiç
n'ayant pas moins à craindre du voifinage de Mithridate, ils
répondirent que dans un tems où tout retentinoit du bruit
dès armes autour d'eux, ils ne pouvoient qu'à peine fè dé
fendre eux-mêmes, bien loin d'être en état de fëcourir les
autres. Plufieurs confèitloient à Muréna d'affiéger Sinope,
parce que, difoient-ils, la prile de la capitale entraîneroit
tout le refte du royaume. Mithridate le fentoit bien, c'efl
pourquoi il mit une forte garnifon dans Sinope, & la pourvût
• Photius, pour faire ton Extrait plus
court, a retranché plufieurs faits qui
étaient fans doute racontez par Memnon.
Ici, par exemple, voilà Muréna
epifuccédeà Fimbria, fans que nous
voyions ce que Fimbria étoit devenu.
Je crois devoir y fuppléer, en difànt
que Fimbria s'érant brouillé avec Sylla
, beaucoup plus pujflànt que lui dt
Slus refpecte des troupes, fe vit obligé
e lui céder le commandement de l'armée
; après quoi, pour ne pas fur vivre
à fa honte, cç pçqt-ètre dan; la çrajqte.
d'être immolé à la vengeance de l'implacable
Sylla, il fe réfugia dans le
temple d'EfcuIape à Pergame, où il fè
perça de fbn épee, ck reçut le dernier
coup de la main d'un de les efdaves.
b Le texte Grec dit iriur ttlunu,
ck ^Interprète Latin, en le rendant
par urbem Wawm, nous donne une
ville de Nicée dans le Pont, où il n'y
en eut jamais, car Nicée étoit en Bitliynie.
C'efl donc une faute de copifte ,
qii'il a'eft pas adfé de corriger.

DE LITTÉRATURE. jrr
abondamment de toot ce qui étoit néceflàîré ; après quoi il
marcfes droit àfeiiueriii. Il y eut les premiers jours pielkurs
éfcannotscte, où les troupes d» Roi curent f avanotgç : eufûlic.
kt fortune devint plus égaie ; nues les Barbares hriez
dé ces petits combats qui ne déarlolem de rk-n ; tombèrent
bien» têt dans le découragement. Mùhvkkte qui s'en apperfret,
gagna les extrémités*- de Ion royaume vers le Phafé 8c le
Caucaic. A lorsMurdna ramena les trou|>es en Âlîcck chacun
ne longea plus qu'à le ibnifter.
Feu de terris après Syikt mourut à Rome. Le Sénat envoya
Aurélins Cotta en Blthyuèe, de Luelua Lucidlns en Allé ;
tous les deux avouent ordre de faire vivement la guerre à
Mkhridate, Mais ce Prince par des lésées c.vtnnndlnaîres,
Skltoit fait une pus (Tante armée, ek avoir fur mer quatre
cens galères *, avec un grand nombre de peins hdticnens, ifdonna
un gros détachement à Bfopkmte, avec ordre de marcher
en Cappadocéx de renforcer les gunllous de toutes 1er
places. 6k au cas que Lueulius entrai dans le royaume de
Pont, daller à !â rencontre, ék vie l'enipccbér de palier plus
amant. Pour lui, Il fèpivk à la tête d une armée de cent clinquante
«ville hommes d'infantene, ck de donxe mille cite»
vaux, lui vis de i\x~ vingts chariots armer, de faux, & dune
prodlgieufè quantité de machines de guerre de toute efpece»
Avec cette fuite èk cet attirail, marchant à grandes journée*
par la Thnonit IdeL, laCappadoee fk la Cafatie, il arriva le
neuvième jour en Blthynte : I armée navale des Rom-ains
commandée par Cotta, eut ordre dé le tenir dans le port de
Chaieedotne. Celle de Mkbrîdate ayant païle tout devant Hé~
racléé, ne lk point reçue dans le port. on permit teuletnent;
s is fçv-çéii ^AorpV' wîr*«w«*>, en-ne- ee e;io j Vt du. «or par -vv-Ç»
Wv A* wsp'-s.ft.s jxdt soeeusevss** u« uuse-utou fks çéées à «ois. OJ^V
o, & *u**s^: f ap-tV /A A éoj^f, de omeurs afh to unspauklks dW
AClderovsov itùua lue^«wkj-w. aunes, ii&txt pTone.ksAuensens».
Pu écoud lieu, il éu« seuîSïxpsur que . su oxàft- du dis;-- ; su lieu que sw.-se*
yoôs-*ea*W & -«:~^!Wx-

3i2
M E M O I R E S
à l'équipage de venir acheter au marché les choies dont H
avoit befoin. Mais pendant que les foldats de Mithridate &
les Htraclcens commercokuu enlèmhle, Ardukus qui corn»
maodoit la flotte du ROY, le isitit de. bilénus 6k «le Satyres;
il les retint fur Ion bord, ck ne voulut jamais ks relâcher
qnVupaïawm ks f-h'raclccns .oketlënt coulent! à lui donner
tien ua lires pour joindre aux tiennes, ek pour combattre
contre les Romains, Une conduite i contraire aux traites;
ne pou volt KO manant-r de brouiller les Himsdèens avec,
loune, Archelaiis las oit bien prAu, èk c/etoit tout Ion but*
Amii depuis cette infraction les Romains regardèrent Lféra.~
elfe comme ville ennemie, èk i.t traitèrent avec la dernière
ri&neur, lis mirent lèsehmens à fencan, èk envoyèrent des
commis pour le vendre, on pour les obliger à le racheter»
Cette dureté à laquelle ils nk'tolent p:o accoutumer.» lesjtlta,
dans la conllernaliou, Ik cmmnî ouki falloi an plutôt clépnter
à Rome pour tacher b obtenir grâce du Sénat ; mais un
d'eux l'hij hardi pue les antres, m-rlhsda à lès compatriotes,
«rue le plus court droit de le dét-ùre de «ses crueh exaclexurs.
liai ellet, suffi-tôt après ik déparèrent, 6k leur mort lotis
bien cncheV, que per forme nk-n eut c ont toi usa rtee»
Il Y cul enlulte près de Chaîceklolne on fUtoisot comfaet
, o
entre les deux Hottes, txuKknt que les tkux armées cirrobat
toieni lur terre. Mithrldate en perfonsse conssmmdols la
flenne, Cotta celle des Romains, Les Badernes* ternivant
avec furie lur l'on infanterie, lenfoncérait 6k en firent un
grand carnage, La fin mue ne hn par plus favorable aux Romains
lur mer, ahili dans le mente jour b terre ck l'eau turent
teintes de leur rang èk. couvertes de leurs morts. Dans le
combat naval lis eurent f$x nulle hommes de tuer., 6k quatre
mille cinq cens de faits pril'ènnkrs. Dans le combat d minuterie
contre m&merie, lis perdirent quatre mille trois txens
hommes. Du cète de Mit htkkie i! n'y eut que trente Bal ternes
^* l.Vs BsskrcaséoPs! foqr;î\»içî:q,

DE LITTERATURE. 313
de tuez, & fept cens hommes de les autres troupes. Mithrickùe»
par cet en amant Succès, icUxî l.t terreur dans tous les
efnm*. l.ucuilusctoitcampv tut" k baob du fleuve Sangaf;
des nul!eut oouxclledc cettemùht urrufe journée, il harangua
les krhbt»> èk nib atnokvuni de IVnptvafion qu'elle poutWiï
!»UC SÎ.U CMA>
Mithridate eut homme knknear, S: enflé de la viétoire,
ïmrelta. droit a Cylique s pour eo \ Cm: b Wge. Lucullus le
Juirb s'y eumknt|ner, jxub- il k lùh it, tomba fur lôn arriérecarde
èx b tatlb eu oktao* Fier- do dk maie Barbares demeurefont
h\ï h place, E treize mille turent nota prifonniers. Les
ibkbk qui a voient km Cou» Hmena, huant qu'ils étotent
fut|îec\> à lents Chois à eatrk de I attentat dont j'ai parlé,
commi» contre la perkume de Race m , ùuaginérent de re-;
gagner leur confiance aox dépens Je Mkhridate. Dans cette
penke, ils kagnent de vouloir delerter pour le livrer au Roy
de Fout; ils l'eu informent > de traitent as ce lui. Mithridate
qui Jets croit de bonne foy, ebnne le cnrnnt tndement de fort
infanterie à Heernoux, & envoyé Archx-Luis pour recevoir
ces troupes, qui murqooietn uni d'envie de combattre fous
lèsùentiard», de pourexceutt-r le» Ci-.;;»gtmcns pris avec elles.
Dès nu Archéiao» tè lut annroché, les tôfdats de Fimbria lé
fjiiktièttt de lui, èk font mai» baflè tas la nombreufe e/corte
qu'il avoû amenée. Pour larcrolt sic malin-un , Mithridate eut
à combattre contre b fuira; le» xkr&s nruiquérent totalement
dans ion armée, èx f extrême difette où elle iè trouva,
en tïtpcîtr encore tnte partie. MFgré toutes ces dilgraces, if
sbapimatroir toujours an llegc uk i.ck]net mais après avoir
beaucoup foutllrt Se tenté inutilement bien des moyens, if
fut cnfntemnrnint tle le lever ; alotv U remit toute fôn infanterie
entre les mains Jl-Jetxncns ék de Mas lus b , qui comniandeùeut
déjà nn corps de pins de trente toilie hommes, & pour
lut il prit b îèJolution. de patiner fe» Etats par mer.
• * Cyfique, ville des plus confidérables trefois de la dépendance des Miléfîens.
de i'Afie, étoit fituéedans une peninfûie
de la Propontide, & avoit été au- \ avec la famille Romaine de ce nom.
b II ne faut pas confondre ce Marius
Menu Tome XIV
. Rr

-pp 1
a s 4 M E M Ô 1 H E S
En /embarquant II fut accueilli de notsvmov malnem^s,
fort momie le jeua avec tant 4e précipitation dans les barques
ex dans les galères, que fë trouvant touFoRcoup inrdbargées-,
les unes, coulèrent à fond» les antres tournèrent fèns «feras
délions, d'oùs'eniulvitune perteamfidérable, mdltommes
ck de bât f mens, Les babltans de Cyftqne ipeelutenrs de cet
accident, n'ayant plus ïkn à craindre, allèrent attaquer fartcieu
camp de Mithridate, maflkrerent impitoyablenrenî tout
ce qu'on y avolt laitfé de malades, dk pillèrent le peu de ba~
gage rpu y ëtolt relié, Luculiusdefosi coté le mit aux troefe
de i'inïuHerie commandée par Marins, lëotelgnitfolesbqTd's;
de l'Obpe» ek donnant brulquement, la tailla en rddens» MR
thridate revenu dans le Pont, mit une armée fe pied comme
Il put, vînt atllëger Périnthe*, manqua ibïs entre|effe* Ife
au(b-tot après pallâ en Biihyme.
Sur ces entrefaites arrive Barba, qui ttmenott à Lueutius do
rtombretslès recrues tirées de Huile, Triarius» ftm desOvdê
de l'armée Romaine, cm en même tenta ordre d'aller faire lu,
Bëge d'A pansée K qtti, après ttne médiocre réitfbnce* mtvrft
le» portes ; enhute il prit la ville de Prule, fttn«%tes pied dm
mont Olympe en Abc» & de-là II marcha* à Pmbade» qulefl
fur le bord de la mer. Cette ville sappelfoft attciemiement
'*
qu'Hercule le eberclta fi
long • tema en vain. Des que Triarius le fut^im^îracltè, iea
Prtnlens cf va durent la garmfôn de Mlthrkfate èk feeomm les,
Romains, Il en fut de même â Nkée, où le Roy de Pont avolt
* Ptjp'nù

DE LITTERATURE. 315
«uffi mis gamifon. Ses troupes voyant que les habitans pen-
^tîj ïixi e>
cnotent pour les Kaoums, torureut U mn ,
.î>ï\ : v t > i ^
dre Mithridato à Nlcom&lie, ainiï 'IVUïîu^ nt encore cette
conquête i-ans aucune ruine, La ville, du Nieee ttre «on nom,
dune Naïade sinis aopèiléer c'en on monument Ut- ces Nicéens
qui Jëlvirotat Alexandre, c\ qui, après la mort, cher»
chant une retraite, bâtirent cette % Mie et s'y établirent» On
dit que la Naïade étoit h Ile ne S;.uneu' qui rcgnoù dans ce
pays, &t deCyhéie, Contrée elle itUoit plus sic cas de là
vimirdîë que du commerce des hnmoaes. elle nlrnouh que
les montagnes & les bots * ta «natte émit mute la paillon»
Ckpendan B$cchu$ devint amnoreuv. d'elle, es. ne pouvant
a en bùre aimer, il ent recours à l'artiluxt-, L s Nymphe, an
mtnarck la chatte, vend le repoièr A. le ddàltoer an bord"
dame fonkthte* Baechtts changea l'eau de cette romaine en
vin.; la Nymphe qui ne le détioitek riert, but avidement de
la liqueur quelle a voit police, ce eût dn vin, qut lui monta
s la tète , te l'omtnei! iolvît de près, aiuu elle te trouva mahpd
elle u la nterd de Baccltosq qui abuknt de: ton

1
316 M £ M O I R E S
tVge, à quoi en effet elles le préparèrent* Le Roy rèy fui pas
fong-tems fans apprendre que Loculhu avolt remporte 4eeut
grandes victoires 1er la Moue, l'une tVLèirèdos, l'antre vktrs
k mer Egyk : n'étant doue plus en état de rentier mot armes
des Romains, l! prit k parti de & embarquer * & de retourner,
par nter dans lès Etats, Quand il lut en mer une violente,
tempête lit périr une partie de les galères, tout eu qu'il put
faire fut d'entrer, avec les aunes dans le fleuve Hypltts, à
ddlèm de le remonter mais le mauvais îems interrompit fi
navigation s de le contraignit de s'arrêter non loin d'Héraelèe*
Là il apprit que Lam&clrus fuit des citoyens, & qui lui étolç
attache depuis long tems, gouverner* cette république t aullk
tel il lui écrit, lui demande en grâce de s'emptowr à fe
faire recevoir dans là ville, 01 pour donner plus de |toiefi à
fà prière, Il l'aceompagttede magnifiquespromettes, et efuoebonne
l'atome d'à tarent* tamaduts promet tout de tient pactole,
rat à\aueiqees jours de-là il donne une 1ère su peuplehors
de la ville, avec un grand louper qui lèprobnge Lient
avant dans la nuit, le vin n'y elt pas épargne ; pendant ce
tenu-là les portes demeurent ouvertes, Mkhrldete qui en. efi
averti, arrive, entre dans Héntdée Liett efeorté^ Ik s'en
trouve le maître, laits que personne en eut eu le molntfre
fôupeon* Le lendemain > il convoque le peuple» lui demande
ion amitié, lui tient un dlicottts flatteur, qu'il uéttstt varn
que pour les ddèndre vont te les Romains, de potmiaenttièrvation
de leur ville ; enfuiîe i! met quatre mille hommes
de nonnes troojjes datts Héraclée, en donne le coornrautfc*-
tnettt à Counacorla, lait de grandes krgeit'ès au peuple, fur*
tout aux citoyens qnï dotent en charge, fc tontharquu, èk
continué là route vers Stnope*
Cependant les chefs des armées Romaines, LocnMus, Cotot
deTrtarttts, svoknt joint toutes leurs forces enlèmhk à Hk
corneille, èk tour trois mekutolem de taire une Irruption dans
* Au Cou Vu *tj -»>- *»*««»«•, g tù svtx Fsufu'jky, ,-sf *,*$• -sssj-sso SSï- 0 .ott.tua.
«vu- k1krètffu« abn >n gauviô ^qpiîr avic & Basa q»« jw 010**. rèy ajwt
f*iw.i rètkave dass fs&dr&t où il P raxn*vita a

DE LITTERATURE. . 3I7
le royaume de Pont. Mais quand ils eurent appris qv/Héraclce
élolt au pouvoir de,MUhrlJate, ne kxn.bam poeneme oue
cetoù ienlecneatt l'ouvrage de quelques foutres, 6c pcoLuU'
su contraire que c\Aou par une détection générale de. toute
!o ville , lis conclurent tous trois à cet avis J que Luculius u#ce.
1%principale année marcheront par la terre ferme 6c la Qtp~
padoce pour aller combattre le Koy ; que Lmta Icroit te hège:
dlderudèe, 6e que Triat'ius avec la Houe boit attendre les
vaificaux. de h'UHtridate, pou les combattre quand ik vevleto
sirotent de Crète 6e dlxipagne, 6c qu'Us contrôlent dams
iTieflelponc cm dans k Promntnde. hlhlnLl.Ue tutoie de
leur delleio, dépêche en diligence des roturiers uns: Rois
Scythes, aux IVthes 6c à Tigraoe Roy d .Arménie fbn geudre
s pour leur demander du recours * ; les premiers refîthott
de iè n te km dates la querelle, Tlgraoe imsg-tems hnxee~
tain, cède enl'ht aux Impovtnnltus de là femme, qui etolt iHlo
du likw, 6c promet de joindre les armes aux henne.o Ceneto
dant Mltfoàdste, pou' hdmdlverhou, envoyou contre Lu»
cnllus detechentens iur déntebemens « qui donnole-n lien A
plusieurs combats, les uns heureux, les -autres malheureux t
en ione Bèaorniolns que thvamage demeorolt pour iordf»
traire aux troupes de Imeulles, ex que le Rov de Font nefèL
père ne lya voit plus comment inre tète aux Romains. 11 parvint
pourtant à mettre iur pktl une arsoèc de quarante mille
hommes 6c de fit mille chevaux t tout auili- uk11 détache
Thalle 6c Dlophcutte pour aller renforcer les corps qui! avoir,
déjà emvoyn» Les deux armées grol'lka de part 6t. dautm,
eprrmvolent tons tesjours leurs forces perde asntlnndles el~
esroiouehes, qui le iotumérm en deux combats de cavalerie;
* On voit en la perfonne de Mhhridate
un Prince fou vent vaincu, mais
jamais abbattu parla mauvaife fortune,
jamais dompté ; fa haine pour les Romains
lui fourninoit toujours des reflources.
Voici le portrait que Velléïus-
Paterculus nous a Iaiiîé de ce Prince:
MithridatesRex Ponticus, virneque
ftendus, neque dicendus fine cura;
bello acerrimus, virtute eximius, ali*
quando fortunâ, femper anima maximus;
confilus dux , miles manu, odio
in Romanos Annibal. Ce Prince étoit
le troiiïéme du nom, Sx. on l'avoit
furnommé Eupator.
Rr iîi

*li|
$ï8 ME M O I R S S
tes Romains furent vainqueurs dans Ion * ck les
dans 1 autre. Connue la guerre tratno-ù en iotmtetnc Loenlins
an obligé de tirer des vivres de la Cappad*xe* l\dk As
Diophante qui le Curent, détachèrent en même taiis- epraire
îniilê hommes d'infanterie & deux mille chevaux, pour seavehuièmer
fur le chemin & enlever le convoi, Lefêorte fut
donc attaquée, mais elle kxkiendit bien ; de nouvelles troupes
qucLneuiius envoyant à ûm feeours étant arrivées, les Ban*
bares prirent snfietot la lutte* Alors tonte I atonie de Lmmfltta
Je mit à leurs trouilés, êk les'ptndïà ju «qu'au csmp de Tarife
Se de Dsophattte, où le combat recommença6k. devint gthvrb
rai, mais 11 ne dont pas long-terrss ; les Barbares ftrettt peu rie
rèhffanee, leurs Chefs plièrent les premiers, après quoi ee rtu
fut pins qu'une déroute* ée ces Chefs allèrent etrv**mtfese$
annoncer leur .nutlhet.tr à Mithrkitte, qui perxflt êtt cetteoeetr*
bon la plus grande pente de les troupes*
Ce Prince voyant les affaires dans ttne telle dfeetesw*
prît la résolution de taire mourir fesfemmes** At sle fè fettett
dans Csblres. Après y avoir démettre quelqueterras eaetre% Il
prit k fuite* Les Gaulois le pour fui virent. kns Içttvolr quece
fut fut, ék ils i'aurofet >t pris infailliblement* alla rfavelent
mieux atmé pilier Ion tréibr, dont une mnk éfott cbar|t%a
Fendant qu'ils étolent tout rx.et*qre:deleurpmye s Alitàrldate
le iîtuyr*. en Arménie* Luenilus donna ordre à Fempee dfe le
F
v O'
plutôt inveills, qu'ils demartdéretat à capituler, 6k livrèrent
cent forterefTe an Général Romain * qui eït&te- sapproefra
sfÀnttfé; il voulut periltader à la sarnilun de le rendre* txarevtnn
* T>,« sombre de set tournes bok la
télé bu Mus-but*
* Carji.es du eue de Mkbafste:,
ti'étvrt k
or
*ay
Mcotùrvs, f*ss^exertst*vx*l*.s*t ers ,

DE LITTERATURE.
V9
avolt fait ««1k de Cabines, mais II n'y téuffit pas, cefl pourquoi
kùiknt Àïîiik C Il alla afltéger Eupatorlo, D'abord II
alkéla

320 MEMOIRES
des Rois. Ceft par-là que finitle quinzième livre deMemnon,
voyons maintenant un abbrégé du fèiziéme.
Cotta ayant décampé, marcha pour s'approcher d'Héraclée,
à deflèin d'en faire le fiége; mais auparavant il voulut
aller àPrufiade ville autrefois diteCiéros, du nom d'un fleuve
qui paflè auprès, & pour lors appelléePrufiade, du nom de
Prufias Roy de Bithynie qui l'enleva aux Héracléens. De-ià f
prenant fon chemin vers le Pont - Euxin, après en avoir
côtoyé le rivage, il vint camper devant les murs d'Héraclée,
qui eft fur une hauteur : les habitans pleins de confiance en
l'afliette de la place, & foûtenus d'une forte garniion fè dér
fendirent avec courage : les Romains en blefibient un bon
nombre à coups de trait ; mais ils perdoient eux-mêmes beaucoup
plus de monde. C'efl pourquoi Coîta juges à propos
de porter ion camp un peu pius loin, &. railant cet 1er toute
attaque, il ne penfa plus qu'à affamer les ainégez, en fermant
tous les paffages par où il leur pouvoit venir des convois.
Bien-tôt en effet, ils manquèrent des choies les plus néceflaires,
& n'eurent d'autre relfource que de députer à toutes
leurs colonies, les priant de leur envoyer des vivres pour de
l'argent, ce qu'elles firent toutes avec zèle.
Quelque terni auparavant, Triarius s'étant embarqué à
Nicomédie fur la flotte Romaine, pour aller chercher les
galères de Mhhridate, qui, comme je l'ai dit, étoient attendues
d'Efpagne & de fine de Crète, fut allez heureux pour
les rencontrer. Plufieurs de ces galères avoient péri, lôit par
la tempête, lôit en divers petits combats, lôit même dans
les ports où elles avoient été obligées de relâcher, les autres
revenoienten Afie, & déjà elles étoient entrées dans i'Heffclpont,
lorfque Triarius en fut averti. Auffi-tôt il force de
voiles, & les joint proche deTénédos au nombre de quatrevingts
ou peu s'en falloit. Quoiqu'il n'en eût lui que lôixantedix,
il ne balança pas à les combattre. Du commencement
elles Ce défendirent allez bien, mais bien-tôt après elles
prirent la fuite, & vivement pourfùivies, une partie fut coulée
à fond, & l'autre prilê par Triarius ; de forte que cette
nombreule

DE LITTERATURE. 321;
nombreulè flotteavec laquelle Mithridate étoit pafle en Alie,
fut entièrement détruite.
Cotta de Ion côté continuoit de bloquer Héraclée, il ne
laUaqooIt point encore avec sont» S» forces, mais feulement
par eUx détacheroens où il y avoit toujours beaucoup pins Je
Bitlnotiens que de ioldsts RonvJno Cependant comme if vit
que la plupart reven oient bielle» & qui! ne lajffoit pas de
perdre beaucoup de monde, il reloue de faire avancer les
machines, eo esttr autres, une tortue qui fèmbloit devoir être
redoutable;aux 1 alhégeau Marchant ûonc avec toutes fie troupe»,
I! fit

|2£ M E M O I R E S
nourris amplement que le peuple; ils rnaltrahoient les citoyens,
exigeant d'eux l'impoflible. Pour comble de malheur, Cortnacorix
leur Commandant, bien loin de tes réprimer, tembioit
les autorifèr.
Cotta, après avoir ruine tous tes lieux d'où les aiïiégez
euûtent pu tirer quelque fubiiftance, te rapprocha de la place,
bien réfolu de l'attaquer plus vivement qu'il n'avoit encore
fait; mais il ne fut pas long-tems tans s'appercevoir que tes
troupes étoient rebutées, c'eft pourquoi il prit le parti d'envoyer
ordre àTriarius de venir avec tes galères, pour empêcher
que rien n'entrât par mer dans Héraclée.
Triarius, après avoir joint vingt navires de Rhodes à ceux
qu'il avoit, pane aufli-tôt dans te Pont avec là flotte, forte
de quarante-trois voiles. En même terns il donne avis à Cotta,
& de ion départ, & du jour qu'il arriverait. Cotta, fur cet
avis, s'approche de la ville avec toutes tes troupes, de forte
que dans un même jour elle te trouve bloquée par terre & par
mer. Les Héracléens confternezd'un projet fi bien concerté,
arment en diligence trente galères, mais ils ne ies garniûtent
pas de monde fùfHfamment, parce qu'ils en avoient beiôin
pour détendre leurs remparts. Pendant que ces trente galères
sortent de la rade & s'avancent en pleine mer pour aller combattre
la flotte Romaine, l'elcadre de Rhodes, comme plus
forte & pkis expérimentée, te détache, va fondre fur tes galères
d'Héraclée, & du premier choc en coule cinq à fond;
biais elle en perd trois des ftennes, qui font aufli coulées bas.
Triarius vient au tecours des Rhodiens ; te combat s'échauffe,
tes Romains font fort maltraitez, mais ils font encore
plus de mal à l'ennemi. Enfin tes galères d'Héraciée réduites
au nombre de feize, font obligées de fuir vers la ville ; Triarius
tespour feit, & entre victorieux dans tegrand port. Cotta
fur alors de prendre la ville par famine, jugea à propos de
retirer fôn infanterie, & laifià faire le refte à Triarius, qui,
maître de la mer, envoyoit tous les jours des vaifîèaux pour
donner la chante à tous bâtimens qui apporteraient des vivres
aux afliégez. Bien-tôt fa dîiêtte fut extrême dans Héraclée,

DE LITTERATURE. 31$
le feptier*debted y coûtoit quatre-vingts dragmes AttiquesA
Pour comble de malheur, les maladies, la pelle même, caulêe
ou par llnremperle de iair, ou par la maoyailè nourriture*
déloksseot cette smievable villes & emportoleot cf-ague jour
«ombre dl^hisons. l^maetes'" hd-même, après avoir langui
long-rems, monrist dam imcbuieo.es» La pelle n'épsrgnolt
|>35 pins fes Jôkkisde fa garnilon ; de trois nulle rjuj'ls kokot
au commencement du siège, s peine on sellolt-sl deux mille,
& Tdaaius sas'grsoroit rien de tooi cela.
Dans cette exssxvnbk, Cosxnseobx r-e-JbCat-

3*4 M E M O I R E S
ouvrant un avis tout contraire, il dit que pour lui H ne Voit
aucun fujet de defefpérer, ni du fâlut, ni de la liberté ; que la
fortune pouvoit changer, & qu'il n'étoit pas encore tems de
le rendre ; qu'en effet il avoit reçu des lettres de Mithridate,
par leiquelles il paroiffoit que ce Prince étoit fort bien avec
Ion gendre, & qu'inceffamment il obtiendroit un purffant
jecours qui le mettroit en état de rétablir fes afràires. C'eft
ainii que le perfide Connacorix jouoit l'anemblée; cependant
comme on croit volontiers ce que l'on louhaite, Je peuple
fortit, perfuadé que l'on pouvoit encore attendre. Quand le
traître vit que fon difcours avoit eu l'effet qu'il en eipéroit,
profitant du filence de la nuit, il embarque tous les iôldats
de la garnifon fur des galères, & le fauve avec eux ; car tel
étoit fon traité, qu'ifspourroient en toute fureté iè retirer où
ils voudraient, & emporter avec eux ce qu'ils auraient pu
gagner par leur Jêrvice. Pendant ce tems-là Damophile ouvre
les portes à Triarius ; les Romains entrent en foule, quelquesuns
efcaladent les murs qu'ils trouvent fans défeniè, en un
moment la ville eft pleine de foldats, ou plutôt d'horreur &
de carnage. Alors, mais trop tard, les Héracléens connoiûent
qu'ils le font iainez tromper; les uns s'abandonnent à la merci
des Iôldats, les autres font impitoyablement mauàcrez ; leurs
maifons, leur argent, leurs meubles, tout eft pillé, tout devient
la proye de l'ennemi, qui le rappeltant avec quel acharnement
les galères d'Héraclée avoient combattu contre lui,
& les peines qu'il a effuyées durant un lî long liège, en prend
droit d'exercer toutes fortes de cruautés contre ces malheureux
citoyens : rien ne peut le retenir, il égorge jufqu'au pied des
autels, ceux qui penlbient y trouver un alyle. Cependant
plufieurs s'étant échappez, pour éviter une mort certaine,
parlent par-deffus les murs & le répandent dans la campagne ;
quelques-uns même vont implorer la clémence de Cotta, qui
apprend par eux, & la prife & le fàc d'Héraclée. A cette
nouvelle, Cotta furieux s'avance vers la ville avec fes troupes,
indignées de ce que leurs camarades les comptent pour rien,
les fruftrent de la gloire dûë à leur valeur, & s'approprient

DE LITTERATURE. 315
le £mk cite se eutrepriie «psi leur «toit commune avec
eux* Dam ceiie diipohtion, ils étoknt ptes à tourner lents
•&rmz$ contre te i'bidats deTriarios, ék r auroleut Uni tentast-

jie* M E MO IRES
un vent de Nord fur des bancs de fable, jetfcérent à la mer la
plus grande partie àes effets qu'ils tranfportoient.
Peu de tems après ion départ, Léonippe, que Mithridate
avoit fait Gouverneur de Sinope conjointement avec Cleo-,
charès, defèfpérant de pouvoir conièrver cette place, par une
perfidie iemblabie à celle de Conn-acorix f réîbktt de la livrer
à Luculius, & il l'en informa» Mak Oét^chasrès» & Séieucui
autre Lieutenant de Mithridate, que ce Prince avoit aûocié
aux pemiers, ayant tous les deux pénétré le defîèm de Léonippe,
convoquèrent le peuple auffr-tôt, & acculèrent ït
Gouveraeurdetrahifon. Ce fut inutilement, te peuple pet>
fuadé de là probité, ne put le croire capable d'une teue noe>
ceur. La faction de Qéocharès redoutant le crédit de l'accufe,
le furprit la nuit fui vante, & l'aifiuTina. Le peuple cria beaucoup
, mais Ciéooharès & les partifans, devenus les plus forts
par un coup fi hardi, le rendirent maîtres de toutes les afiabres
; & pour afiurer l'impunité de leur crime, ils s'érigèrent
en autant de petits Tyrans» Snr ces entrefaites arrive près de
SinopeCenjtarin, eojumartas toujours d'accord ; Cléocharès voufoit continuer de faire
Î a guerre, Séleucus difoit au contraire qu'il falloir pafiêrau M
de l'épée tous les habfeans de Sinope, & livrer la ville aux
Romains, fousi'efpoir d'une récompenfe proportionnée d un
il grand fervice. Ni l'un ni l'autre avis n'ayant prévalu, us
convinrent au moins de mettre leurs effets en fôreté, en les
envoyant par mer à Macharès fils de Mithriaate, qui étoît
pour lors dans la Colchide.

DE LITTERATURE. 347
Ce fut en ce tems-Ià même que le Généra) 4es Romain»,
Eucuibs». vint mettre le ûégt devant SùtesfxtC À peine y
foî4i arrive, que Aiachsrès lus envoya denvuuler Ion alliance
|k Ion amitié. Ltteniius répondit qui! I accordèrent volontiers,
àcondition que Maehasès n aide soit as rien les aifseger.. JStvrt
iènlenterst ceFtinee le M promit* mais dam k Juste 11 tsivoysi
àLaseellesdesq"^
troupes
4e MsittckltUe* Odocharès & Sèletttrns dclchâs de leurs e(pé~
ivoires, donnait: h ville cm pillage à leurs iôkbts, ehssgs.n£
ploiletirs vasilèaux d'immerdes rkheilès, «kmbarqnent etoc»
mt^es durant k surit, èk vont gagner les lieux les plus reçu*
1er h du royaume ât Font. Avant que de partir, sis mettent
le feu stras vaillèsux qtuh ne peuvent emmener. La tkutvfsie
venant à s élever, avertit Locuflus de et qui étolt arrivé;
sudls-tôt il fait présidée des échelles à lès foklats > & leur commande
de monter à 1. alkek £si un moment Ils lotit dans la
ville * font main halle ihr les habitant, deist le lastg coule de
tous côtés; Loeullux touché de pitié fait celle le carnage,
content de s être rendu le maître de cette jmpxtsmte place,
qui tomba ainfs en k pttilkoce des Romains. Àmalce seook
encore pour Mithrtdate, mais peu de tesns après elle Je rendit»
Mlthrkkte, au relie, depuis un an èk huit mens qu'il se
tenolt dans on coin rie l'Arménie, u avoir encore pu parvenir
â voir ion gendre* Eadin Tlgrarse, honteux de l'avoir tant
lait attendre, skia au-devant de lui en grand cortège, èk. le
reçut avec une magnikcen.ee vraiment royale. Ils paflctent
ettiemhie trois jours en des converfatlons letnetes * ; après
s l«îSôpe s hstk pu lo MskUk«s s \ fsixmox!ô«ck^*dlf^î , •
#tots «»* vllk *««« g&ssds smUcpSté; | u\\< |sçsbîv;éuaukktvdksvîât | dsuivosuecomsw, dafeat tVuasku
ésépdfè pu Pksmuv Re*eV.Cq5.p&. 1 rusfk

3*8 M E M O I R E S
quoiTîgrane le régala fplendidement, lui témoigna beaucoup
d'amitié, & le renvoya dans fon royaume avec un corps de
dix mine chevaux.
. Pendant ce tems-là Lucullus étoit entré en Cappadoce,-
où regnoit Ariobarzane Prince ami du Peuple Romain. Aidé
de fon fècours, il avoit brulquement fait palier l'Euphrate à
fon infanterie, & s'étoit approché d'une forterefie, où il fçavoit
qu'étoient les femmes deTigrane avec une partie de les
richeûes. Lucullus lailîà là un détachement confidérable, qui
eut ordre d'inveftirTigranocerte, & de donner de l'inquiétude
à plufieurs places à la fois ; pour lui, il continua fa marche
à la tête d'un camp volant. Tigrane fe voyant attaqué de
plufieurs côtés, rappelia Mithridate en diligence, & cependant
il envoya une armée pour lêcourir la place où il tenoit
les femmes. Les Romains auraient bien voulu attaquer cette
armée, mais les Barbares, par une grêle de traits & de flèches,
les empêchèrent de déboucher de leur camp : d'ailleurs il étoit
nuit, de forteque les troupes de Tigrane allèrent enlever les
femmes, & les envoyèrent au Roy fous bonne garde, avec
ies meubles les plus précieux. Le lendemain dès qu'il fut jour,
IesThraces & les Romains tombèrent fur les Arméniens, les
enfoncèrent, firent un grand nombre de prifonniers, & en
tuèrent encore un plus grand nombre ; mais l'efcorte qui
avoit pris les devans, arriva heureufëment.
Enfin Tigrane ayant mis fur pied une armée de quatrevingt
mille hommes •, réfolut d'aller en perfonne faire lever
le fiége deTigranocerte b . Quand il fut à portée du camp des
envoyé en arnbafTade vers Tigrane,
avec ordre de l'engager à joindre (es
forces aux Tiennes contre les Romains.
Métrodore ayant exécuté Tes ordres,
Tigrane lui dit dans la converfation :
Mais vous, Métrodore, que me confeillt^-vousl
Ségftèttr, k« répliquat-il,
comme Amfa£k$}>t je vous le
confeille; mais Jivous cohjuàer^Afétrodore,
Une vous le confeilierajamais.
Mithridate apprit cette particularité de
laboudwmcnicd î de Tigrane, & fur le
champ il le vengea de Métrodore, en
le fanant mourir.
* Plutarque dans la vie de Lucullus,
fait cette armée infiniment plus forte.
Selon lui, Tigrane avoit vingt mille
archers ou frondeurs, cinquante-cinq
mille cavaliers, dont dix-fèpt mille
montoient des chevaux bardez, cent
cinquante mille hommes d'infanterie,
& trente-cinq mille travailleurs.
k C'étoit une ville fur l'Euphrate;
Romains,

DE LITTERATURE. 310
Romains, confidérant la petiteffe de fbn enceinte, il ne put
s'empêcher d'en faire des railleries : Si ces gens-là, dit-if,
viennent comme Ambaffadeurs, ils font trop; mais s'ils viennent
commeennemis, ils ne font pas a/fy. Après leur avoir ainfi in^
iulté, il campa. Mais Lucullus rabbattit bien-tôt fbn orgueil,
car, en Général expérimenté, il rangea fi bien fès troupes en
bataille, & par une courte harangue fçut fi bien les picquer
cJJionneur, que fondant tout-à-coup fur l'aile droite des Arméniens,
il la culbuta; Je corps d'infanterie qu'elle couvrait,
prit auffi-tôt J'épouvante, ce ne fut plus qu'une déroute*,
tous fuirent, & furent Jong-tems pourfuivis par les Romains,
qui en firent un horrible carnage. Tigrane abbattu par fbn
malheur, céda le diadème & les autres marques de la royauté
à fbn fils, & pour lui il ne ceflà de fuir, jufqu'à ce qu'il eût
gagné une place forte où il le crut en fureté. Lucullus, après
cette expédition, revint devant Tigranocerte, dont ilpouflâ
Je fiége fi vivement b , que les Lieutenans de Mithridate qui
commandoient dans la place, n'ayant plus de fècours à efpérer,
traitèrent avec Je Générai Romain, firent leur condition la
que Tigrane avoit eu la fitntaifie de
peupler aux dépens de douze mues
Villes, dont bon gré mal gré il avoit
transféré les habitans dans celle-là.
Tous les Grands de fbn royaume, pour
lui plaire, y avoient bâti des palais.
Tigrane en vouloit faire une ville comparable
à Babylone, de cela étoirbien
avancé, mais Lucullus- ne lui donna
pas le teins de l'achever; car après
avoir pris de faccagé Tigranocerte, il
en fit une grande folitude, renvoyant
les habitans dans leur ancienne demeure,
ce qui le fit bénir de tous ces
divers peuples, qui fbupiroient après
leur patrie.
a Suivant Plutarque, il périt du côté
des Arméniens plus de cent mille hommes
, de du côté des Romains il n'y
eut que cinq morts & cent bleïïez. Le
Philofbphe Antipçhus, dont Cicéron
avoit été difciplc, difoit de cette ba- 1
Mem. Tome XIV,
taille, que jamais le fbïeil n'en avoit
éclairé une femblable; die Tite-Livè
afîuroit qu'il n'étoit point arrivé aux
Romains de fè trouver en bataille rangée
avec fi peu de troupes contre un fi
grand nombre d'ennemis, car les vairtueurs
n'étoientpasla vingtième partie
es vaincus.
3
b Cette grande ville étoit peuplée de
Grecs de de Barbares. La divifîon fè
mit parmi eux ; Lucullus en fçut profiter,
il fitdonner l'aflàut, prit la ville,
de après s'être emparé des tréfbrs du
Roy, il abandonna Tigranocerte à fès
foldats, qui, avec plusieurs autres richefîès,
y trouvèrent huit mille taiens
d'argent monnoyé, c'efl-à-dire, vingt-'
quatre millions; dt outre le pillage, il
donnaencore à chaque fotdat huit cens
dragmes, c'efl-à-dire, quatre cens fur
le butin qui y fut sait.
. Tt

î3o MEMOIRE S
meilleure qu'ils purent, & fe rendirent. Mithrtdate de fan
côté, revenu auprès de Ion gendre, n'oublia rien pour lui
relever le courage. Premièrement il L'engagea à reprendre le
diadème & tout l'appareil qui convient à un Roy; enlûite il
voulut lui perfuader de lever de nouvelles troupes, de les
joindre aux Tiennes, qui n etoient pas à méprûer, & de tenter
une féconde fois le hazard d'une bataille. MaisTigrane qui fe
iroit plus en La valeur & en la prudence de Ton beatt-pejp
qu'en la fienne, & qui le croyoit aufii beaucoup plus capable
de difputer le lerrein aux Romains, lui biffe faire tout cequ'ii
voulut. Pour lui, il envoya une arabaffede à PhiudateRoy
des Parthes, pour lui offrir la Méforx>tamie, l'Adwbene*, &
ce qu'on appelle les Grandes-varices. Mais Lucutius députa
pareillement vers ce Prince, pour traverfêr les deâêirrs de
Tigrane. Le Parthe donna audience aux Ambaffideure d'Arménie
feparément, & de même aux Députez de Lucullus;
3 promit tout aux uns & aux autres, & les trompa tous également.
Cependant Cotta arrivé à Rome, avoit été fort bien reçu
du Sénat ;. & parce qu'il avoit pris Héraclée, on ne l'appelloit
point autrement que Cotta le Fornique. Mais quand on fçut
qu'il avoit fàcrifié cette grande ville à fon intérêt particulier,
alors il devint l'objet de la haine publique, & fes riclrefïes
regardées comme le fruit de fes rapines, foûlevérent tout
Rome contre lui. Pour faire cefîèr le murmure, il porta au
tréfbr de la République la plus grande partie des dépouilles
dont il revenoit chargé ; mais 3 n'y gagna rien, on demeura
perfûadé que ce qu'il s'étoit refêrvé, valoit bien ce qu'il avoit
donné. Le Sénat indigné rendît un décret, par lequel il ordonnoit
que les captifs d'Héraclée feroient inceflàmment remis
en liberté, & renvoyez en leur pays. Mais l'ahaire alla plus
Loin, carThrafyméde, l'un des Héracléens les plus diftinguez,
* L'Adiabenc, pays voifm delà Méfbpotâtmc, s'étoit appelle anciennement
l'Aflyrie ; on lui donna enfuitc Je nom d Adiabene, parce qu'il etoit renfermé
entre deux fleuvesque l'on ne pouvoit pftua à gué, du mot Grec dit*€*iim,
dit Anunien-Marcelljn.

DE LITTERATURE 331
accula CoUa en plein Sénat. Il expola les ièrvices que la ville
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$pïliklqfed|fe asuak ioûksusx entretenues avec eux ; «lue b rdfe
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Bubiài ; Pài:;Mbb^^;ia.:M«tifv^Pe^votes-ïlé.d£s balai taus,. mais tau
^pp^p-^^e:^^^^.!^!.^!^^^ PU par ta viotaucu ae etua qui
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œilrrtcp|i':p^k^|e|i|é|il:ii|^k^ ^il < oepaetdan t Ils paliedd
tut parii:pfesitdpd!lfe
déebd dts dru II.

33i
M E M O I R E S
terres, leur ville & leurs ports .avec le libre exercice de leur
commerce, & défenfês furentTaites de retenir aucun d'eux
dans i'efclavage.
Thrafyméde ayant ainfi obtenu ce qu'il fouhailoit, fit embarquer
les captifs & les renvoya en leur pays. Pour lui, afin
d'être plus à portée de rendre fêrvice à les compatriotes, il
demeura un tems à Rome avec Brithagoras, & Propylus qui
étoit filsde ce dernier. Après y avoir paiTé quelques années,
il équipa une petite flotte & s'en retourna à Héraclée, où if
employa tous les foins à réparer les malheurs de là patrie, à
la repeupler, b%, pour ainfi dire, à la ranimer; mais quelque
peine qu'il prît, il ne put jamais y raflêmbier plus de huit
mille habitans, même en y comprenant les efclaves. Brithagoras
dans la fuite voyant ce nombre confidérablement augmenté,
fit efpérer à ces peuples qu'on les rendrait parfaitement
libres, en leur permettant de fè gouverner par leurs
propres loix comme auparavant. Et en effet, piufieors années
après, torique Jules-Céfjir fut devenu le maître de la République
Romaine, Brithagoras le rendit auprès de lui avec
quelques autres Héracléens de diftihction, & entr'autres Propylus
fbn fils. Dans cette ambaflàde il fçut gagner l'amitié de
Céfàr, qui deflors lui donnadebonnes paroles, & n'en différa
l'effet, que parce qu'il n'étoit point à Rome ; car tout occupé
de {es grands defieins, il faifoit la guerre tantôt dans un lieu,'
tantôt dans un autre. Brithagoras le fui vit par-tout avec fon
fils. On voyoit bien qu'il obtiendrait infailliblement ce qu'if
demandoit ; mais après douze ans d'affiduité, cet illuftre Héracléen
caflé de vieillefie & de travaux, tomba malade &
finit {es jours, au grand regret de fà patrie, juflement dans le
tems que Céfàr étoit fur le point de revenir à Rome.
Là finit aufli le fèiziéme livre de Memnon. Cet ouvrage - ,
au refte, eft judicieufèment écrit. L'Auteur s'y eft attaché à
un genre de ftilequi eft aile, fimple & léger * ; il s'exprime
* L'expreflion de Photius eft, ng) | & c'efl ce qu'il n eft guerre poflïhle de
- -m i%tir /uvnJiûuvm •g.&.t.-nw » 1 bien rendre en notre Langue, parce

DE LITTERATURE.
J3J
toujours clairement, il eft en garde contre les di'gréïïïons, ne
le permettant que celles qui le préfêntent naturellement ; &
quandjl eft obligé de s'écarter de Ion lûjet, il y revient toujours
le plutôt qu'il peut. Sa diction eft fimple, rarement il
ulê de termes figurez.
Je ne dis rien de fes huit derniers livres, parce qu'ils ne
me font jamais tombez entre les mains.
qu'elle ne nous fournit aucun terme
qui réponde exactement au terme Grec
îfC'iç ")(t.&-K-mp t en Latin genus dicend'i
tenue, qui ne laifToit pas d'être
une perfection. Ce genre de itile étoit
particulier à Lylîas, & à quelques autres
Ecrivains fort eflimez; aufli Photius
dit-il que Memnon avoit recherché
cette manière d'écrire, puttu,hixevmt.
Pour faire entendre le terme.
Grec, il m'a fallu employer plufieurs
mots, aifé, fimple iX léger,
Ttïïj