Renforcer la capacité de recherche du Canada: la dimension de genre
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Chapitre 4 Les déterminants <strong>du</strong> choix d’une carrière en <strong>recherche</strong><br />
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<strong>de</strong> cette hypothèse. Quant à savoir si ces écarts se tra<strong>du</strong>isent par <strong>de</strong>s difficultés<br />
financières accrues pour les femmes qui voudraient compléter leur doctorat, ce<strong>la</strong><br />
reste à déterminer.<br />
Dans une évaluation simi<strong>la</strong>ire <strong>du</strong> financement, McKenna et al. (1990) ont<br />
examiné les taux <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> et d’obtention <strong>de</strong> bourses <strong>de</strong> stagiaires, <strong>de</strong> fonds<br />
<strong>de</strong> <strong>recherche</strong> et <strong>de</strong> bourses sa<strong>la</strong>riales dans les sciences <strong>de</strong> <strong>la</strong> santé en provenance<br />
<strong>de</strong> plusieurs sources <strong>de</strong> subventions canadiennes. Ils ont observé que les taux <strong>de</strong><br />
succès <strong>de</strong>s femmes étaient proportionnellement simi<strong>la</strong>ires à ceux <strong>de</strong>s hommes<br />
pour les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong> subventions, mais que le nombre <strong>de</strong> femmes et d’hommes<br />
qui présentaient <strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong> subventions différait sensiblement. En outre,<br />
un nombre égal <strong>de</strong> femmes et d’hommes présentaient <strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong> bourses<br />
<strong>de</strong> stagiaires, mais le nombre <strong>de</strong> femmes participant à ces concours baissait par<br />
<strong>la</strong> suite à chaque échelon <strong>de</strong> <strong>la</strong> carrière.<br />
La culture <strong>de</strong>s disciplines <strong>de</strong>s sciences physiques, <strong>de</strong> l’informatique, <strong>du</strong><br />
génie et <strong>de</strong>s mathématiques<br />
Les sous-cultures organisationnelles, <strong>de</strong> même que les valeurs, les normes et les<br />
suppositions sont <strong>de</strong>s facteurs qu’il importe <strong>de</strong> prendre en considération pour<br />
attirer et retenir les femmes dans les domaines <strong>de</strong>s PIGM. Ainsi, Margolis et<br />
Fisher (2002) affirment que les départements <strong>de</strong> sciences informatiques perpétuent<br />
les stéréotypes <strong>de</strong> « cybermaniaques » qui reflètent les intérêts et les visées d’un<br />
groupe restreint d’hommes passionnés par ce domaine <strong>de</strong>puis l’adolescence. À<br />
l’opposé, les données montrent que les femmes ont tendance à avoir un rapport<br />
différent avec les sciences informatiques, leur attrait pour ce domaine augmentant<br />
plus gra<strong>du</strong>ellement (Margolis et Fisher, 2002; Hill et al., 2010). Les métho<strong>de</strong>s<br />
d’enseignement qui prévalent à l’heure actuelle, créées et acceptées par <strong>la</strong> collectivité<br />
traditionnelle <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>recherche</strong> en sciences informatiques, contribuent aussi à aliéner<br />
les étudiantes. Ce<strong>la</strong> inclut l’accent mis sur les aspects techniques au début <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
formation, en remettant à plus tard l’application pratique <strong>de</strong>s principes (Hill et al.,<br />
2010). Comme les femmes ont tendance à s’intéresser davantage à l’application<br />
générale <strong>de</strong>s principes, l’opportunité <strong>de</strong> cette approche peut être mise en doute<br />
pour les femmes, mais aussi pour les hommes qui sont attirés vers cette discipline<br />
dans une perspective plus <strong>la</strong>rge (Margolis et Fisher, 2002).<br />
Selon une ingénieure <strong>de</strong> projet qui s’est prononcée sur ce point : « Il y a un<br />
manque <strong>de</strong> compréhension <strong>de</strong> <strong>la</strong> diversité <strong>de</strong> cette in<strong>du</strong>strie – je veux dire <strong>de</strong><br />
penser qu’un ingénieur est un homme aux allures <strong>de</strong> cybermaniaque, portant un<br />
étui protecteur et <strong>de</strong>s verres et travail<strong>la</strong>nt sur le terrain à réparer <strong>de</strong>s machines<br />
et à con<strong>du</strong>ire <strong>de</strong>s trains » [tra<strong>du</strong>ction] (entrevue personnelle avec le comité,