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INFOMED 6 - Timone.univ-mrs.fr - Université de la Méditerranée

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C’est pourquoi, et en aucune<br />

circonstance, je n’accepterai que l’on<br />

pénalise les autres <strong>univ</strong>ersités, où soit<br />

dit en passant les épreuves ont été bien<br />

organisées, pour effacer les fautes<br />

commises dans un établissement.<br />

Et a fortiori, on ne joue pas avec le<br />

numerus c<strong>la</strong>usus d’une année sur l’autre<br />

pour corriger les erreurs <strong>de</strong>s jurys <strong>de</strong><br />

concours. Comment peut-on même<br />

imaginer <strong>de</strong> pénaliser les étudiants<br />

d’uneannée pour effacer les irrégu<strong>la</strong>rités<br />

<strong>de</strong> l’année précé<strong>de</strong>nte <br />

Les choses sont donc très simples :<br />

quand une épreuve est annulée, elle est<br />

annulée et seuls les nouveaux résultats<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>uxième épreuve comptent. Quant<br />

à ceux <strong>de</strong> <strong>la</strong> première, ils n’existent tout<br />

simplement plus et n’ont par conséquent<br />

plus aucune valeur.<br />

Dans ces conditions, il est évi<strong>de</strong>mment<br />

exclu <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r à une troisième<br />

délibération, comme le jury a cru pouvoir<br />

le faire à Lille, pour panacher <strong>de</strong>s<br />

candidats admis et <strong>de</strong>s candidats non<br />

admis, en faisant fi du numerus c<strong>la</strong>usus<br />

et accessoirement <strong>de</strong> toutes les règles du<br />

droit <strong>de</strong>s concours.<br />

Donnons-nous ensemble les moyens <strong>de</strong><br />

faire respecter ces règles. Je vous le<br />

répète, le ministère est là pour vous y<br />

ai<strong>de</strong>r.<br />

*<br />

Je le sais bien, les règles <strong>de</strong>s concours<br />

sont lour<strong>de</strong>s, les respecter <strong>de</strong>man<strong>de</strong><br />

beaucoup <strong>de</strong> rigueur et un gros effort<br />

d’organisation. Mais ce ne sont pas <strong>de</strong>s<br />

formalités absur<strong>de</strong>s, nées <strong>de</strong><br />

l’imagination fertile d’une bureaucratie<br />

tatillonne. Car ces règles formelles sont<br />

les bases mêmes <strong>de</strong> l’égalité<br />

républicaine.<br />

Cette égalité républicaine n’est pas<br />

qu’un principe moral, c’est aussi le<br />

gage, pour chacun, d’une mé<strong>de</strong>cine <strong>de</strong><br />

qualité, du recrutement <strong>de</strong>s meilleurs,<br />

<strong>de</strong>s plus capables et non <strong>de</strong>s enfants,<br />

<strong>de</strong>s amis, <strong>de</strong>s re<strong>la</strong>tions <strong>de</strong> tel ou tel.<br />

L’excellence médicale <strong>fr</strong>ançaise trouve sa<br />

source dans cette sélection à armes<br />

égales et cette sélection est juste, parce<br />

qu’elle distingue les meilleurs étudiants,<br />

sans exclure personne par principe.<br />

Le Prési<strong>de</strong>nt Nico<strong>la</strong>s Sarkozy veut une<br />

République irréprochable : ce<strong>la</strong> passe à<br />

l’évi<strong>de</strong>nce par <strong>de</strong>s concours<br />

irréprochables.<br />

Je vous <strong>de</strong>man<strong>de</strong> donc, parce que vous<br />

êtes responsables <strong>de</strong>vant les Français <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> légitimité et <strong>de</strong> <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

sélection <strong>de</strong>s futurs mé<strong>de</strong>cins,<br />

d’organiser à l’avenir les concours dans<br />

le strict respect <strong>de</strong>s principes<br />

républicains, comme ils <strong>de</strong>vraient au<br />

<strong>de</strong>meurant toujours l’être.<br />

*<br />

Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> ces premières réflexions, il y<br />

a d’autres enseignements à tirer <strong>de</strong>s<br />

événements qui nous réunissent<br />

aujourd’hui.<br />

Ils révèlent en effet une nouvelle fois le<br />

climat d’extrême tension qui entoure le<br />

concours <strong>de</strong> PCEM1.<br />

Je n’en vois pas <strong>la</strong> nécessité.<br />

Comprenez-moi bien : il faut sélectionner<br />

les étudiants en fin <strong>de</strong> première année et<br />

<strong>la</strong> pression qui en découle est inévitable.<br />

Il en va <strong>de</strong> même dans toutes les filières<br />

particulièrement exigeantes. C’est le prix<br />

<strong>de</strong> l’excellence, et chacun <strong>de</strong> nous le<br />

connaît.<br />

Mais <strong>la</strong> pression qui naît <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

perspective du concours est une chose,<br />

et le climat d’angoisse et <strong>de</strong> tension qui<br />

règne dans les facultés <strong>de</strong> mé<strong>de</strong>cine en<br />

est une autre. Nous ne pouvons rien<br />

contre <strong>la</strong> première, mais nous avons les<br />

moyens d’atténuer considérablement <strong>la</strong><br />

<strong>de</strong>uxième. Et à mon sens, il est grand<br />

temps <strong>de</strong> le faire.<br />

Certains objecteront sans doute que<br />

cette tension permanente est saine,<br />

qu’elle fait partie <strong>de</strong>s règles du jeu qui<br />

ont formé avec succès <strong>de</strong>s générations<br />

<strong>de</strong> mé<strong>de</strong>cin. Mais justement, si cette<br />

première année d’angoisse et <strong>de</strong> stress<br />

est rapi<strong>de</strong>ment oubliée par les étudiants<br />

admis en PCEM 2, tout à leur joie d’être<br />

désormais <strong>de</strong> futurs mé<strong>de</strong>cins, il n’en va<br />

pas <strong>de</strong> même pour l’immense majorité<br />

<strong>de</strong>s recalés du concours, qui en gar<strong>de</strong><br />

le plus souvent un souvenir<br />

particulièrement amer, quand ils ne<br />

per<strong>de</strong>nt pas durablement confiance en<br />

eux."<br />

Les étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Mé<strong>de</strong>cine<br />

<br />

Mission sur <strong>la</strong> 1ère année<br />

copnfiée à Jean-François Bach.<br />

Ces événements "révèlent une nouvelle<br />

fois le climat d’extrême tension qui<br />

entoure le concours <strong>de</strong> PCEM1". Valérie<br />

Pècresse annonce qu’elle charge Jean-<br />

François Bach, secrétaire perpétuel <strong>de</strong><br />

l’Académie <strong>de</strong>s sciences, "d’une mission<br />

<strong>de</strong> réflexion et <strong>de</strong> proposition au sujet <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> première année <strong>de</strong> mé<strong>de</strong>cine" car elle<br />

n’est aujourd’hui "tournée que vers le<br />

seul concours : il <strong>de</strong>vra sans doute en<br />

aller autrement à l’avenir."<br />

En effet, <strong>la</strong> ministre rappelle que "le<br />

PCEM 1 n’est pas fait pour les seuls<br />

futurs mé<strong>de</strong>cins, mais aussi pour tous<br />

ceux qui ne pourront le <strong>de</strong>venir" et<br />

pour qui "l’échec en première année ne<br />

[doit plus être] synonyme d’impasse".<br />

Il faut donc "atténuer" l’effet <strong>de</strong><br />

couperet" du concours. D’autant qu’il<br />

"n’existe pas d’autres exemples d’une<br />

alternative aussi radicale : les étudiants<br />

<strong>de</strong>s c<strong>la</strong>sses préparatoires scientifiques<br />

et économiques qui échouent à<br />

Polytechnique ou à HEC peuvent<br />

entrer dans d’autres écoles. Et dans<br />

tous les cas, ceux qui au terme <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux<br />

ans <strong>de</strong> c<strong>la</strong>sses préparatoires échouent<br />

aux concours, se voient <strong>de</strong>puis mai<br />

<strong>de</strong>rnier reconnaître les crédits<br />

équivalents à quatre semestres <strong>de</strong><br />

licence."<br />

"Des garanties du même ordre doivent<br />

être offertes aussi aux étudiants <strong>de</strong><br />

première année d’étu<strong>de</strong>s médicales," Les<br />

étudiants recalés <strong>de</strong>vraient pouvoir<br />

bénéficier "d’autres perspectives que<br />

celles <strong>de</strong> redoubler leur année ou <strong>de</strong><br />

recommencer à zéro dans d’autres<br />

filières", "Si nous créons <strong>de</strong> telles<br />

passerelles, <strong>la</strong> première année d’étu<strong>de</strong>s<br />

médicales cessera d’être une impasse<br />

pour <strong>de</strong>s milliers d’étudiants."<br />

<br />

<strong>INFOMED</strong> 6 - Janvier 2008<br />

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