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Etudes de Médecine Les études de Médecine PRIX MAURICE TOGA Ce prix est destiné à récompenser l’étudiant classé premier du concours 2007. Il a été remis par la fille de Monsieur le Doyen Maurice TOGA, Caroline. Il a été décerné à Coline NICOLOTTO, Primante (Notes obtenues : 347,7/380 - Moyenne : 18,3/20) NOUVELLE PROMOTION D'ÉTUDIANTS DE PCEM2 Le Professeur Francis GIRAUD a été le parrain de la promotion 2006/2007. Il s’est adressé de façon chaleureuse et réaliste aux nouveaux promus. 22 INFOMED 6 - Janvier 2008
Texte du discours du Professeur Francis Giraud Francis Giraud Votre doyen, le Professeur Jean- François PELISSIER, m’a choisi comme parrain de votre promotion, ce dont je le remercie vivement. Je vous l’avoue c’est pour moi un honneur, un privilège mais aussi une responsabilité. Il me revient donc de vous délivrer quelques messages réalistes concernant votre exercice futur de la médecine. Mais il faut tout d’abord se présenter. Vous : je le ferai à votre place. Vous êtes jeunes, vous êtes tous forcément intelligents et travailleurs. Vous avez été sélectionnés sur des critères sérieux. Vous avez passé, pour la plupart, un baccalauréat S avec mention, et vous vous êtes engagés dans la filière universitaire la plus sélective et la plus difficile. Pour réussir il vous a donc fallu, pendant un an ou deux, travailler sans interruption, sacrifier toute vie sociale, bannir toute idée d’acquérir une culture générale. C’est donc bien la rigueur et le travail qui vous ont amené ici ce soir. Moi : plus ancien, jeune en 1950 après un baccalauréat série Al, c’est-à-dire philosophie et mathématiques, je me suis destiné à la médecine par tradition familiale. La première année s’est déroulée à la faculté des sciences de Saint Charles près de la gare, dans les vieux bâtiments, pour un certificat dénommé PCB (physique, chimie, biologie). Vous diriez que c’était assez « cool ». Pour la suite, c’est simple : l’hôpital, toujours l’hôpital la nuit, le jour et ce jusqu’en 1998, c’est-à-dire pendant 48 ans. La faculté jouait un rôle modeste l’après midi, elle n’était pas ici à la Timone mais au Pharo dans les locaux occupés aujourd’hui par l’université de la Méditerranée, dont je salue avec beaucoup d’estime et d’amitié votre Président Yvon Berland. Après le PCB, à la fin de la première année de médecine, où l’on était stagiaire, concours hospitalier de l’externat, puis hospitalier de l’internat, puis la suite : assistant chef,de clinique, agrégé et Professeur. Les hôpitaux ont bien changé à Marseille. Il y avait 1’Hôtel Dieu (qui va devenir un palace,!), la Conception ancienne manière, la Timone (mais sans le magnifique hôpital qui a été construit bien plus tard), l’hôpital Nord n’existait pas, Sainte-Marguerite oui. La vie se déroulait auprès des malades sous la houlette de nos aînés qui nous apprenaient tout. C’est ainsi que je suis devenu Pédiatre, le généraliste de l’enfant, et qu’en 1974 j’ai pu diriger un service de maladies infectieuses infantiles où j’ai pu observer la disparition d’un grand nombre de maladies souvent mortelles (le tétanos, la diphtérie, la poliomyélite, la tuberculose). C’était fantastique de pouvoir guérir quelques uns de ces enfants. Un peu plus tard, je me suis orienté vers la génétique médicale avec mon compagnon de route, mon cadet de dix ans, Jean-François MATTEI, qui vous le savez a un parcours prestigieux : pédiatre, généticien, Ministre de la Santé, actuellement Président de la Croix Rouge Française. Il vient de publier un ouvrage empreint de réalisme et d’humanisme, fruit de notre expérience commune. Pendant plus de trente ans, nous avons construit à Marseille la génétique médicale : - dans son rôle de diagnostic donc avec des laboratoires, en particulier d’étude chromosomique, - dans son rôle de prévention avec le diagnostic prénatal, le conseil génétique, - dans son rôle de recherche aidé grandement par une unité de l’INSERM consacrée à la recherche appliquée dans le domaine des malformations. Fabuleuse épopée dont les résultats semblent aujourd’hui presque banals mais qui furent pour nous une aventure médicale et humaine exceptionnelle. Voilà les présentations sont faites. Vous, vous serez des médecins, quel que soit le mode d’exercice que vous choisirez. Le médecin n’est pas comme les autres. Sa connaissance de l’homme et de son comportement transforme sa vie. Sa vue du monde et des hommes est différente. Mais au juste qu’est-ce que c’est que la médecine Il ne manque pas d’ouvrages, d’articles, de réflexions, de discours depuis des siècles, pour la définir. On peut résumer en deux mots : le médecin doit être compétent et humain. - Compétent : vous venez d’acquérir les bases scientifiques et vous continuerez à apprendre tout au long de vos études. - Humain: c’est-à-dire sensible à la souffrance, à l’inquiétude, à l’angoisse, au désarroi de vos patients. C’est cela et rien d’autre qui fait la grandeur de la médecine. Mais l’évolution de la société, les acquis phénoménaux de la science et des techniques, la complexité administrative et juridique, les contraintes sociales et économiques rendent chaque jour plus difficile l’exercice médical. Les études de Médecine INFOMED 6 - Janvier 2008 23
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