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B
DOUBLE JE
ELLI MASTOROU
#I
« jambes interminables », mais bien
pour leur cerveau. A bientôt 34 ans,
cette réalisatrice au nom d’origine
italienne peut se targuer d’avoir monté
plus d’une fois les marches de Cannes,
d’avoir alimenté malgré elle des débats
houleux, et d’avoir révélé une des
comédiennes les plus prometteuses
de ces dernières années. A la fois
organique et cérébral, son cinéma
se joue avec agilité des frontières
identitaires, entre quête de soi et perte
d’innocence. A l’occasion de la sortie
de son très beau dernier film Bande
de filles, Alphabeta vous propose une
plongée dans le triptyque adolescent de
sa filmographie naissante.
(cliquez pour voir la bande-annonce)
Naissance des pieuvres, 2007
— Frustrations et odeur de
chlore
Née en novembre 1980, Céline Sciamma
découvre le cinéma grâce à E.T. de Spielberg
comme nombre de gamins de sa génération,
mais aussi grâce à Noémie Lvovsky (La vie ne
me fait pas peur), qui lui fait réaliser que ce
métier peut être aussi fait par des filles. Après
des études littéraires, elle s’inscrit donc à la
Fémis (Rien qu’une des écoles de cinéma les plus
prestigieuses au monde). Elle en ressort avec
les honneurs et un conseil de Xavier Beauvois :
faire de son scénario de fin d’études le terreau
de son premier film. C’est ainsi que voit le jour
Naissance des pieuvres, un premier opus contenu
mais maîtrisé sur l’éveil à la sexualité de trois
adolescentes entre les couloirs d’une piscine de