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EVERYBODY CAN DANCE
AXELLE MINNE
#I
If Human, qu’est-ce que c’est
Gaia. Il faut partir d’abord de Fear & Desire je
crois, qui est le spectacle que l’on a présenté la
saison passée ici aux Halles de Schaerbeek.
Ce n’est donc pas la première fois que vous
êtes en contact avec les Halles
G. Non, en effet. En fait, c’était un projet
d’acteurs qui n’avaient jamais dansé et qui,
pour l’occasion de Fear & Desire, voulaient le
faire. Mais c’est surtout le projet grâce auquel
le collectif est né. C’est une rencontre d’artistes
très hétérogènes en termes de provenance :
on a des langues différentes, des formations
différentes. Et c’était, je crois, l’envie de se
réinvestir par rapport à une foi artistique qu’il
fallait révéler, sur ce qui est urgent aujourd’hui
et pourquoi faire de l’art aujourd’hui, qui nous
a constitués. Ça semble très grand et vaste,
et en même temps, parfois, il faut revenir à
des racines simples, très proches de nous.
On avait donc envie d’une rencontre humaine
véritable, de se mettre en danger, d’être
vulnérables sur le plateau et de communiquer
tout simplement, nous-mêmes. Le collectif
est composé d’acteurs plus ou moins formés
au mouvement, mais personne n’a étudié la
danse. Pour le projet, on s’est demandé ce que
nous avions envie d’amener sur un plateau.
Et la réponse était : la vie. Comment amener
la vie sur un plateau En prenant un vrai
risque, en étant fragiles sur scène - même si
cela fait 15 ans que l’on fait du théâtre. Et en
même temps, comment oublier ce que l’on
connait pour donner quelque chose de plus
intime Fear and Desire, c’était un groupe de
comédiens mais aussi une danseuse, Daisy,
une chorégraphe, Julie Anne, et un producteur,
Bram Smeyers, ainsi que Frédérick Denis, notre
costumier : Des gens qui nous ont rejoints
en cours de route et nous accompagnent
encore aujourd’hui. Des gens qui ont voulu se
mettre ensemble pour faire quelque chose qui
ait du sens. Quelque chose qui redonnait un
sens à ce que c’est « être sur un plateau », et
comment l’amener de manière personnelle et
intime.
Salon de la CIA - Yes. No. Maybe - Nicolas Van Caillie
« C’est sans doute le point de départ
de notre histoire : on a été contagieux,
viraux. »