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CZ 13 enseignants.pdf - College au cinéma 37 - Free

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N°<strong>13</strong> – JUIN 2009<br />

Bulletin de l’association Collège <strong>au</strong> Cinéma <strong>37</strong><br />

Ciné<br />

zooM<br />

SUPPLÉMENTS ENSEIGNANTS<br />

Chers Collègues, Chers Parents d’élèves,<br />

Chers Partenaires,<br />

Voici « la fabrique à films », notre nouve<strong>au</strong> visuel créé par<br />

Gwénolé Drouin, un jeune graphiste tourange<strong>au</strong> que la<br />

caméra de Charlie Chaplin a inspiré. Il a également conçu<br />

avec son associé, Jérémie Gineste, notre nouve<strong>au</strong> site Internet<br />

www.college<strong>au</strong>cinema<strong>37</strong>.com sur lequel vous pouvez lire des<br />

réactions de collégiens et des pistes pédagogiques sur les<br />

films programmés. Vous pouvez également y visionner des<br />

petits films d’animation réalisés dans des collèges d’Indre et<br />

Loire pour fêter les 20 ans de Collège <strong>au</strong> cinéma.<br />

Nous avons déjà fêté l’événement ensemble à Tours le 20 juin<br />

dernier avec le réalisateur Patrice Leconte et nous vous<br />

inviterons à le fêter <strong>au</strong>ssi dans le département en septembre<br />

prochain avec Sylvie Verheyde, la réalisatrice de Stella .<br />

Le dispositif national Collège <strong>au</strong> cinéma dont bénéficient<br />

chaque année 500 000 collégiens français concerne plus de<br />

6 000 Tourange<strong>au</strong>x, soit un collégien sur cinq en Indre et<br />

Loire.<br />

Amandine Bourse a gagné le concours « Bons Becs de<br />

Rimouski » que nous proposons <strong>au</strong>x élèves de 4 ème pour la<br />

deuxième année consécutive. Cette collégienne de Montrésor<br />

participera <strong>au</strong> prochain Festival de Rimouski <strong>au</strong> Québec avec<br />

Stéphanie Borderon, son professeur de lettres, en octobre<br />

2009. Amandine <strong>au</strong>ra tout l’été pour s’y préparer…<br />

Bonne lecture de CinéZoom et à l’an prochain !<br />

Dominique Roy<br />

Coordinatrice départementale,<br />

Présidente de Collège <strong>au</strong> Cinéma <strong>37</strong><br />

Programmation année scolaire 2009/2010<br />

6ème/5ème<br />

1 – Mon Oncle de Jacques Tati (1958)<br />

2 – Joue-la<br />

comme Beckham de Gurinder Chadha (2002)<br />

3 –– Le Garçon qui ne voulait plus parler de Ben Sombogaart<br />

(1995)<br />

4ème/3ème<br />

1 – O’Brother de Joel et Ethan Coen (2000)<br />

2 – El Bola d’Archera Manas (2001)<br />

3 – Ridicule de Patrice Leconte (1996)<br />

A propos des films…<br />

Le petit prince a dit<br />

Formation avec Daniel Serce<strong>au</strong><br />

Les Temps Modernes<br />

Formation avec Nadia Meflah<br />

Tex Avery Follies<br />

Formation avec Danilo Zecevic<br />

La Planète des Singes<br />

Formation avec Nadia Meflah<br />

PREMIER TRIMESTRE 2008/2009<br />

DEUXIEME TRIMESTRE 2008/2009<br />

TROISIEME TRIMESTRE 2008/2009<br />

Persépolis<br />

Formation avec Jean-Christophe Perrier<br />

Pages 2 à 4<br />

Pages 5 à 7<br />

Pages 8 et 9<br />

Pages 10 à 12<br />

Pages <strong>13</strong> à 15<br />

Concours « Bons Becs de Rimouski » Page 16<br />

PROGRAMMATION 2009/2010 Page 17<br />

Collège <strong>au</strong> cinéma fête ses 20 ans ! Pages 17 et 18<br />

Édition : Association Collège <strong>au</strong> Cinéma <strong>37</strong><br />

3 rue Camille Flammarion <strong>37</strong>000 TOURS<br />

Tél. : 02 47 46 06 14/Fax : 02 47 26 02 06<br />

college<strong>au</strong>cinema<strong>37</strong>@free.fr<br />

http://www.college<strong>au</strong>cinema<strong>37</strong>.com<br />

Directrice de la publication : Dominique Roy<br />

Conception et réalisation : Claire Tupin


Le petit Prince a dit<br />

de Christine Pascal<br />

Le mercredi 15 octobre 2008, l’association Collège <strong>au</strong> Cinéma <strong>37</strong> a invité Daniel Serce<strong>au</strong> à parler du film Le petit Prince a dit<br />

de Christine Pascal programmé pour les élèves de 6 ème /5 ème <strong>au</strong> 1 er trimestre 2008/2009. Professeur de cinéma à Paris I<br />

Panthéon - La Sorbonne, Daniel Serce<strong>au</strong> est spécialiste de Jean Renoir, de Kenji Mizoguchi et de Nicholas Ray a qui il a<br />

consacré plusieurs ouvrages. Il a commencé comme exploitant de salle et travaillé comme assistant réalisateur.<br />

Christine Pascal est une actrice, réalisatrice de cinq longs métrages. Un grand nombre d’acteurs ou d’actrices se tournent vers la<br />

réalisation. Le cinéma français se veut être un cinéma d’<strong>au</strong>teur comme genre alors que le cinéma américain est un cinéma de<br />

spectacles. John Ford a réalisé 123 films mais son premier film intéressant est le cinquantième.<br />

Daniel Serce<strong>au</strong> a déjà présenté ce film devant des <strong>enseignants</strong> qui étaient choqués par la façon dont le film traite la question<br />

des soins palliatifs. La séquence de la fin leur posait be<strong>au</strong>coup de problèmes avec l’oreiller (Pourquoi l’oreiller Pourquoi est-il<br />

là ). La réalisatrice met le doigt sur un problème non réglé et prend des risques. Elle fait partie des cinéastes faisant un réel<br />

effort d’écriture cinématographique. Elle arrive à faire un film extrêmement émouvant pouvant déplaire car il touche le<br />

spectateur. Quand on se confronte à un grand film, on découvre à chaque visionnement de nouvelles choses. Les films ne sont<br />

pas ambigus mais ambivalents. Le spectateur est ambivalent : il a envie en même temps que tout se passe bien et que cela se<br />

passe mal.<br />

Corinne Galibardy, enseignante <strong>au</strong> collège<br />

Balzac d’Azay-le-Ride<strong>au</strong>, trouve que c’est un<br />

m<strong>au</strong>vais téléfilm avec des longueurs, mal ficelé<br />

jouant sur les sentiments. Mais elle admet avoir<br />

eu des a priori avant de voir le film car il est lié<br />

<strong>au</strong> thème de la mort d’une enfant et elle<br />

redoute les réactions de ses élèves.<br />

Dans son cours, Daniel Serce<strong>au</strong> avait montré ce<br />

film à ses étudiants, dont l’un était atteint d’un<br />

cancer qui a adoré le film, une <strong>au</strong>tre étudiante<br />

dont le père était malade l’a injurié. Parfois les<br />

réactions des élèves ne sont pas celles<br />

<strong>au</strong>xquelles s’attendent les <strong>enseignants</strong>.<br />

Michèle Rouzic, enseignante <strong>au</strong> collège Georges<br />

Besse de Loches, avait montré ce film à des<br />

élèves de primaire de 10/11 ans parmi d’<strong>au</strong>tres<br />

films pendant une année scolaire. A la fin de<br />

l’année, ils ont choisi Le petit Prince a dit<br />

comme film de l’année.<br />

Nicolas Carli-Basset, enseignant <strong>au</strong>x collèges Bergson de Saint-Cyr-sur-Loire et Joachim du Bellay de Châte<strong>au</strong>-la-Vallière, se<br />

dit déconcerté que le film soit raconté avec un point de vue d’adulte. Il n’a pas revu le film lors du prévisionnement du matin<br />

mais une séquence l’avait particulièrement gêné, celle de l’examen neurologique avant le scanner. Il avait trouvé que la<br />

réalisatrice créait un suspense malsain et que la scène était particulièrement longue.<br />

Daniel Serce<strong>au</strong> fait remarquer que cette séquence est filmée du point de vue du père et se déroule en deux temps. Dans un<br />

premier temps, il y a l’examen neurologique où le père est de plus en plus inquiet et dans un deuxième temps, il y a le scanner.<br />

Très souvent, un film ne se pénètre que progressivement.<br />

Catherine Hélène, enseignante <strong>au</strong> collège de Montrésor, pense qu’il y a be<strong>au</strong>coup de choses à voir et be<strong>au</strong>coup d’explications<br />

devront être données <strong>au</strong>x élèves sans pour <strong>au</strong>tant raconter le film. Pour elle, la dernière scène avec l’oreiller peut vouloir dire<br />

que le père étouffe sa fille pour qu’elle ne souffre plus ou qu’Adam se console en serrant l’oreiller contre lui, elle-même étant<br />

passée par ces deux sentiments en regardant cette séquence.<br />

Pour Daniel Serce<strong>au</strong>, rien n’est plus f<strong>au</strong>x que de dire que le spectateur est passif devant un film. Olivier Girolet, enseignant <strong>au</strong><br />

collège Montaigne de Tours, ne sait pas trop où se placer mais a l’impression que la réalisatrice elle-même ne le savait pas.<br />

Daniel Serce<strong>au</strong> pense qu’il f<strong>au</strong>t savoir si le film est accompli ou inaccompli et ajoute que le film ouvre plein d’hypothèses de<br />

travail mais ne les ferme pas. Les élèves réagissent mal à une fin ouverte. Certes la fin est « fermée », c’est la mort mais ici,<br />

be<strong>au</strong>coup de choses restent ouvertes…<br />

I - LES LIGNES NARRATIVES :<br />

1/ Problème du choix éthique :<br />

Laisser une enfant subir avec souffrance toute une série d’examens et de soins palliatifs ou ne lui accorder que quelques<br />

semaines mais qu’elle les vive dans la joie Ce choix n’est pas simple : combien de temps pourra-t-elle supporter les m<strong>au</strong>x de<br />

tête Dans la scène où Mélanie fait le lit, Violette avoue à sa mère avoir toujours mal à la tête.<br />

Corinne Galibardy ne comprend pas la violence du rapt de l’enfant par le père. Pour Daniel Serce<strong>au</strong>, cette violence peut être<br />

expliquée par le déni du père face à la maladie de sa fille. Adam n’est plus médecin, il est biologiste. C’est typique de ces<br />

médecins ne supportant pas le rapport avec le patient, avec la souffrance et se mettant en retrait. La mise en scène travaille<br />

sur l’inconscient supposé des personnages. Telle qu’elle est filmée, cette scène n’est pas suffisante pour Daniel Serce<strong>au</strong>.<br />

2


Pour Catherine Fore<strong>au</strong>-Guion, enseignante <strong>au</strong> collège Gaston Huet de Vouvray, le point positif de ce film, c’est que tout est<br />

suggéré et qu’il n’y a pas besoin d’insister.<br />

2/ L’enjeu du film : reconstitution d’une famille nucléaire <br />

Le sujet événementiel du film est l’évasion du père et de sa fille mais les sujets de réflexion sont les soins palliatifs, l’enfant<br />

malade et la famille nucléaire. Pour Daniel Serce<strong>au</strong>, ce sujet est mal assumé par la réalisatrice. Il est difficile de savoir sur<br />

lequel insister avec les élèves, un tiers venant de familles décomposées. Certains ont connu une maladie mortelle d’un enfant.<br />

Daniel Serce<strong>au</strong> conseille de commencer par dire <strong>au</strong>x élèves que ce n’est qu’un film.<br />

Relations entre les parents de Violette ambiguës :<br />

Dès le début du film, Adam (Richard Berry) teste sa fille pour savoir si Lucie, sa nouvelle compagne, peut venir vivre avec lui. Il<br />

exprime donc le souhait de refaire sa vie mais dès la séquence avec Minerve, la nourrice, deux éléments posent problèmes :<br />

Adam passe son doigt dans l’échancrure de son ex-femme, Mélanie (Anémone), avec un regard complice à Violette. Cette<br />

situation va se répéter dans le film. Le couple d’Adam et de Lucie n’a pas l’air solide. De plus, avant la séquence où Lucie et<br />

Adam rentrent un peu ivres et s’apprêtent à faire l’amour, Violette se maquille puis les regarde par l’entrebâillement de la<br />

porte ; il y a une rivalité par rapport à sa belle-mère.<br />

Quand Adam s’enfuit avec Violette, il n’appelle pas Lucie et à la fin du film, Adam est odieux et injuste avec Lucie sans<br />

pourtant que la mise en scène explique ce comportement. Les trois personnages d’Adam, de Violette et de Mélanie s’allient<br />

contre le m<strong>au</strong>vais objet, le bouc émissaire : Lucie ; le chien est le catalyseur. Ils reconstituent ainsi la cellule familiale, seule joie<br />

de la fin du film. Le spectateur peut se demander si les parents épousent le souhait de leur fille <strong>au</strong> moment de sa maladie ou si<br />

cette maladie devient le prétexte permettant <strong>au</strong> couple de se reformer.<br />

Hypothèse de la m<strong>au</strong>vaise mère :<br />

Soulevée <strong>au</strong> début du film par les propos de<br />

Violette, elle est contredite ensuite car c’est<br />

Mélanie qui insiste pour qu’Adam consente à<br />

faire examiner sa fille (Adam se bute à dire que<br />

Violette a toujours été maladroite et g<strong>au</strong>che)<br />

et à la fin du film, Mélanie sait où le père et la<br />

fille vont se réfugier.<br />

Franchissement de la montagne :<br />

C’est une scène clé du film dans le rapport<br />

père/fille. Au début du film, le père veut<br />

imposer à sa fille des choses qui sont de l’ordre<br />

de l’effort comme à la piscine, mais lors de la<br />

scène du petit déjeuner, Adam abandonne ses<br />

exigences quand il voit sa fille se goinfrer, ça n’a<br />

plus de sens. Cependant Violette se rend<br />

compte qu’elle n’a pas le droit de se goinfrer et<br />

arrête.<br />

Comportement du père en tant que chercheur :<br />

Il y a une opposition entre la vélocité du père et la pesanteur du corps de Violette. Dans les premières scènes, il y a la lourdeur<br />

du corps de Violette alors qu’Adam court après le temps. Les parents sont accaparés par leurs métiers respectifs et laissent<br />

Violette à la nourrice, Minerve. Alors qu’<strong>au</strong> début du film, le père n’a pas le temps pour sa fille (« Ma fille à livrer »), Violette<br />

va ensuite devenir la valeur des valeurs d’Adam en raison de la découverte de la maladie.<br />

Règles du père :<br />

Le père en tant que père, celui qui fixe les règles : « l’idéal du moi » qui est de ne pas être mou, ce qui impose de surveiller son<br />

poids, la scène des longueurs à la piscine montre son exigence de dépassement de soi.<br />

La mère : quelqu'un qui est dans l’oralité, le plaisir immédiat, une certaine forme d’abandon. Cf. sa première apparition<br />

déterminante avec le verre de vin blanc « toujours des demi-bouteilles ».<br />

Ambivalence de Violette avec ses parents :<br />

Dans la voiture, Violette dit à son père qu’elle se demande ce qu’elle va faire avec sa mère pendant une semaine et plus tard,<br />

le spectateur ressent et voit la relation fusionnelle entre la mère et la fille.<br />

II - ETUDE DES PREMIERS PLANS<br />

Dans un film, l’entrée dans la fiction est fondamentale. Ici, il y a une construction en boucle car le film commence sur Violette<br />

de dos et il se terminera sur le visage de Violette. Elle apparaît de dos comme pour montrer le retournement du<br />

comportement de son père.<br />

Au début du film, le spectateur peut voir que Violette est une habituée de l’hôpital : elle sait où aller chercher ce que son père<br />

lui a demandé. Son père est obnubilé par sa carrière, l’enfant n’a pas de place mais avec sa maladie, il va changer. La<br />

caractérisation du personnage est sa boulimie, c’est une fille trop ronde et peu active. Violette est en f<strong>au</strong>te dès l’arrivée du<br />

père avec la réplique « Dépêche-toi » ; <strong>au</strong> fond, il est toujours dans le rythme du travail. Quand ils arrivent à l’hôpital<br />

rapidement, il y a un contraste entre Adam et Violette car il court alors qu’elle prend son temps et de la distance vis-à-vis de<br />

son père.<br />

Be<strong>au</strong>coup d’éléments annonciateurs sont présents dans la mise en scène pour réussir à préparer émotionnellement le<br />

spectateur. Au laboratoire où Violette récupère les souris pour son père, une blouse blanche est accrochée à la porte et le<br />

personnage porte un scaphandre pour se protéger (de la maladie). Une mise en scène travaillée est imprégnée de be<strong>au</strong>coup<br />

d’éléments. Violette tourne <strong>au</strong>tour d’un pote<strong>au</strong> avec le bac à souris et elle a la tête qui tourne, première fois que le spectateur<br />

voit que Violette est malade.<br />

3


Un des principes est de naturaliser tout ce qui a trait <strong>au</strong> film et en même temps, tout ce qui touche à la fiction. Quand le<br />

spectateur a compris la logique du début, ça l’imprègne.<br />

Quant à Adam, il se protège de la maladie avec des gants ce qui est vraisemblable de par son métier. Adam appuie<br />

rapidement sur la poire déclenchant des clichés du microscope. Non seulement le spectateur voit le métier du père mais<br />

également sa rapidité. Quand Violette fait tomber les souris, Adam lui dit « Mais qui est ce qui m’a donné une fille comme<br />

toi » et Violette lui répond que c’est sa mère. Cette réplique renforçant l’hypothèse de la m<strong>au</strong>vaise mère est confortée par le<br />

plan suivant où Mélanie vide une bouteille de vin. De plus, Minerve, la nourrice, explique à Mélanie comment s’occuper de<br />

Violette pendant la semaine. Ensuite, lorsque Violette et son père arrivent, Violette contredit le dialogue « Qu’est ce que je vais<br />

faire une semaine chez maman » car elle court dans les bras de sa mère.<br />

Quand Adam est <strong>au</strong> téléphone avec Lucie, Violette est déjà hostile envers Lucie, l’amie de son père, elle s’oppose à ce couple.<br />

Sur un plan, Adam est <strong>au</strong> téléphone avec Lucie et le plan suivant, il passe son doigt dans l’échancrure de Mélanie puis regarde<br />

sa fille pour avoir son approbation.<br />

Violette et Mélanie attendent le départ du père pour s’enlacer et le spectateur les reverra de nouve<strong>au</strong>x enlacées quand le<br />

père viendra la chercher. Par certains côtés, la fillette est manipulatrice en faisant passer chaque parent comme le meilleur.<br />

Il y a be<strong>au</strong>coup de pages blanches dans l’album de Violette. Mélanie n’a pas fait le deuil de son couple, les parents de Violette<br />

ont peut-être le désir de se réunir mais le désir de Violette ne peut suffire à réunir ses parents. Quand elles arrivent à la<br />

dernière photo de l’album (photo de Lucie et de Violette), Violette ferme violemment l’album.<br />

Séverine Moulay, enseignante <strong>au</strong> collège Be<strong>au</strong>lieu de Joué-lès-Tours, a peur que les élèves pensent qu’ils ont le pouvoir de<br />

rabibocher leurs parents séparés.<br />

Séquence à partir de 9 minutes et 20<br />

secondes :<br />

Quand Adam vient chercher sa fille chez<br />

Mélanie, il s’approche sans se faire<br />

remarquer et les voit enlacées. Il retourne à<br />

sa voiture pour klaxonner, elles se<br />

dépêchent ; Violette va chercher ses affaires<br />

tandis que Mélanie commence à faire la<br />

vaisselle (importance du paraître devant<br />

Adam). Quand Violette marche <strong>au</strong> bord de<br />

la rivière, sa démarche somnambulique<br />

laisse suggérer la maladie. Ensuite, plan<br />

rapproché de Violette regardant en arrière<br />

pendant que ses parents sont réunis pour<br />

parler, elle fait tout pour qu’ils se remettent<br />

ensemble. Pourtant la scène suivante<br />

contredit l’espoir de Violette : Adam et<br />

Mélanie se disputent. Quand Mélanie dit à<br />

Adam qu’il est médecin, il refuse le titre.<br />

Examen de Violette : 17 minutes 33 secondes<br />

Pendant cette séquence, le spectateur voit la progression. Les premiers examens neurologiques se passent puis la marche<br />

déséquilibrée de Violette commence à inquiéter le médecin et Adam puis l’examen de la vue entraîne la programmation d’un<br />

scanner. Presque filmée en temps réel, cette scène est longue mais ce n’est peut-être pas possible de faire <strong>au</strong>trement sans<br />

enlever l’effet documentaire, elle est émotionnellement très forte.<br />

Pour Dominique Roy, enseignante <strong>au</strong> collège Sainte Jeanne d’Arc de Tours, ce film est tout en nuances.<br />

Catherine Hélène fait remarquer que tout <strong>au</strong> long du film, le rapport <strong>au</strong> temps est présent : Adam perd sa montre, ensuite il<br />

prend celle de sa fille puis il y a la chanson du Petit prince a dit. Daniel Serce<strong>au</strong> pense que c’est un film se positionnant comme<br />

un cinéma d’<strong>au</strong>teur qui doit aller jusqu’<strong>au</strong> bout de ses pensées mais malheureusement, le film ne le fait pas totalement. Il<br />

pense également que le dispositif Collège <strong>au</strong> cinéma ne prend pas assez de films qui ont de la consistance pour travailler<br />

l’image.<br />

Dominique Roy, présidente de l’association Collège <strong>au</strong> Cinéma <strong>37</strong>, remercie Daniel Serce<strong>au</strong> pour sa venue à Tours et pour son<br />

analyse du film Le petit Prince a dit.<br />

Quelques sites utiles :<br />

http://www.abc-lefrance.com/fiches/petitprinceadit.<strong>pdf</strong><br />

Fiche technique sur le film<br />

http://www.lux-valence.com/image/f<strong>pdf</strong>_film.phpid=127<br />

Fiche sur le film avec des pistes de travail du CRAC (Centre de Recherche et d’Action Culturelle de Valence)<br />

http://ww2.ac-poitiers.fr/daac/spip.phparticle458<br />

Pistes pédagogiques réalisées dans le département de Charente-Maritime<br />

http://www.cndp.fr/tice/teledoc/mire/teledoc_petitprince.<strong>pdf</strong><br />

http://www.crdp.ac-lyon.fr/c/c4/articles/Petitprince_light.<strong>pdf</strong><br />

Fiche pédagogique réalisée par Hervé Le Sourd de l’académie de Lyon<br />

http://www.college<strong>au</strong>cinema92.ac-versailles.fr/article.php3id_article=22<br />

Présentation du film réalisée par l’académie de Versailles<br />

4


Les Temps Modernes<br />

de Charlie Chaplin<br />

Biblio : Chaplin et les femmes de Nadia Meflah.<br />

Introduction :<br />

Un des thèmes récurrents dans le cinéma de Chaplin est : comment se nourrir Il n’y a solidarité que lorsque la faim est prise<br />

en compte. C’est ce que l’on appelle la reconnaissance par le ventre. Ce film n’est donc pas un porte-drape<strong>au</strong> du collectivisme<br />

de la grève mais plutôt du communisme du ventre.<br />

C’est un film très actuel car il évoque le thème de la souffrance <strong>au</strong> travail.<br />

C’est <strong>au</strong>ssi un film singulier dans l’histoire du cinéma de par l’originalité de la bande son (film muet musicalisé à 90%).<br />

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, il n’y a plus de films muets à Hollywood depuis 1926. Les Temps modernes est<br />

donc très original, un pari aberrant en 1936. Ce film dit quelque chose de la société et du pouvoir.<br />

C’est <strong>au</strong>ssi un film poétique en raison des mimiques et de la gestuelle (caractéristiques du burlesque). Chaplin est une<br />

figure universelle par le mime et le jeu, c’est son côté très puritain par rapport à la parole.<br />

C’est <strong>au</strong>ssi un des rares films de Chaplin avec un « happy end » : la grâce de l’amour vient réveiller le personnage.<br />

Enfin le personnage de « la gamine » est caractéristique avec son côté asexué, comme une réminiscence de tous les Charlots<br />

(irrespectueux, jouissif, sans toit ni loi).<br />

1. Présentation de Chaplin :<br />

1.1 Une mère malade psychologiquement:<br />

Né le 16/04/1889 à Londres, il a un demi-frère Sydney de 4 ans son aîné,<br />

son père et sa mère sont des artistes de music-hall. Sans Sydney, Chaplin<br />

n’<strong>au</strong>rait jamais fait de cinéma. Sydney sera toujours le mentor, le<br />

gardien, l’agent de Chaplin. Le couple des parents va connaître<br />

une grave crise (violence familiale et alcool) qui va les mener <strong>au</strong><br />

divorce. La mère va se remettre avec un <strong>au</strong>tre homme et avoir un<br />

<strong>au</strong>tre enfant qui sera kidnappé par son père alors qu’il est âgé de<br />

quelques mois.<br />

La mère va alors connaître une lente détérioration à la fois physique et<br />

morale : ceci restera très présent dans la mémoire de Chaplin. La mère<br />

va faire de nombreux allers-retours en hôpital psychiatrique (quand<br />

Chaplin était âgé de 5 à 14 ans) : ces nombreuses absences et mises en<br />

institution vont laisser chez Chaplin de profondes marques :<br />

humiliations, violence, solitude, nudité, pudeur et sentiment d’être<br />

totalement abandonné.<br />

Il est à la fois fasciné et tyrannisé par sa mère et voudrait être<br />

quelqu’un d’<strong>au</strong>tre, son frère aîné va lui ouvrir les voies du théâtre.<br />

Errance /jeu /solitude sont constitutifs de l’enfance de<br />

Chaplin.<br />

1.2 Un père alcoolique et violent :<br />

Le père est souvent sommé par la justice de payer ce qu’il devait à ses<br />

fils. Il ne s’occupera vraiment d’eux qu’une seule fois : cela va durer<br />

deux mois et demi. Chaplin va observer son père et être le témoin de<br />

deux choses :<br />

- Du génie absolu de son père.<br />

- De la violence extrême de son père à c<strong>au</strong>se de l’alcool.<br />

Grâce à son père Chaplin entre vers 8-9 ans dans une école de<br />

comédiens. Sa scolarité est chaotique, il est presque analphabète : il sera<br />

toute sa vie obsédé par les mots et il apprendra jusqu’à la fin.<br />

1.3 Les débuts cinématographiques <strong>au</strong>x Etats-Unis :<br />

Lors de son second voyage <strong>au</strong>x Etats-Unis (<strong>au</strong>tomne 19<strong>13</strong>), Chaplin se voit proposer un contrat. En février 1914, il se révèle un<br />

interprète catastrophique. Il va <strong>au</strong>ssi jouer dans deux courts métrages : il va alors inventer le personnage de Charlot<br />

(course de karting à Venice avec mise en abyme).<br />

En 1914, il tourne 34 films et est repéré par d’<strong>au</strong>tres maisons de production. La moitié de ces films sont réalisés par Chaplin :<br />

l’effet est immédiat sur le public. Chaplin comprend qu’il doit faire lui-même les films et ne pas se contenter d’être<br />

interprète.<br />

En 1918, il crée ses propres studios, ainsi qu’une association d’artistes (cette association comprend les trois plus grandes stars<br />

hollywoodiennes de l’époque) et un label indépendant. Il devient le maître absolu.<br />

5


2. L’œuvre : Charlot, le fruit d’une lente mutation :<br />

Les Temps modernes représente la fin de cette mutation. Charlot a incarné toutes les fonctions sociales : il n’a pas de<br />

nom, d’identité sociale (ex : il est le vagabond). C’est un principe de base dans le burlesque : « Je est un <strong>au</strong>tre ».<br />

Charlot est complètement immergé dans la société : il incarne la classe moyenne, la classe ouvrière et la petite bourgeoisie.<br />

Il veut occuper le cadre, être dans le réel, donc survivre mais en même temps il y a toujours une perturbation, un délire : le<br />

rapport <strong>au</strong>x objets est toujours surréaliste car ils sont détournés de leur utilisation. Le péché mignon de Charlot<br />

est la répétition.<br />

Charlot est un personnage qui ne rentabilise pas : il n’a pas de famille, pas de femme, pas d’argent : il a juste un<br />

présent immédiat. Dans le monde burlesque, les objets sont animés, ont une âme. C’est un monde d’une inquiétante<br />

étrangeté, on n’est pas loin de la folie. Peu à peu, le personnage va devenir une fureur.<br />

Au début, Charlot n’éprouve pas de compassion (il est prêt à voler même un enfant), cela ne viendra que plus tard.<br />

Après Les Lumières de la ville, un tournant :<br />

Après ce film (un triomphe), Charlot ressent le besoin de faire un break : il va voyager pendant 18 mois <strong>au</strong>tour du monde et<br />

rencontrer be<strong>au</strong>coup de monde dans cette fuite en avant (Keynes…), dont une femme, P<strong>au</strong>lette Goddard, qui a le même<br />

parcours que lui : ce sont deux solitudes qui se rencontrent.<br />

2.3 Chaplin, un despote <br />

Le déf<strong>au</strong>t de Chaplin est de vouloir tout contrôler, et de vouloir façonner les gens. Les acteurs du studio étaient payés<br />

même quand ils ne tournaient pas.<br />

Les tournages de Chaplin étaient très longs (à l’époque la moyenne était de deux mois), les montages <strong>au</strong>ssi car Chaplin<br />

n’avait ni banquiers ni producteurs derrière lui.<br />

2.4 Les Temps modernes :<br />

Ce film a connu plusieurs versions car l’enjeu était de taille : « Je me lance mais dans quel monde Pour la première fois le<br />

personnage ne s’amuse plus. Auparavant il y avait une douce folie <strong>au</strong> travail.<br />

Dans ce film comme dans Le Dictateur, Chaplin développe le thème de la parole aliénante et dépossédante. Le régime<br />

totalitaire passe par une maîtrise des can<strong>au</strong>x de communications. On peut donc se poser la question <strong>au</strong>jourd’hui de l’utilisation<br />

de la musique dans les gares, ascenseurs, etc… de quoi veut-on nous déposséder <br />

3. Analyses de séquences :<br />

3.1 Première séquence :<br />

On peut y voir un parallèle entre les moutons et les hommes qui vont travailler puis c’est le début du travail. Analogie : les<br />

ouvriers sont des moutons qui vont à l’abattoir.<br />

On peut comparer cette séquence à la première séquence du film de Fritz Lang Métropolis. L’horloge symbolise le temps et le<br />

temps, c’est de l’argent.<br />

Les ouvriers forment une masse mais dans cette masse il y a un mouton noir. Cette masse est indistincte comme une vague, on<br />

peut la manipuler, elle est filmée en plongée, indéfinie, donc indéterminée.<br />

Question à poser <strong>au</strong>x élèves : que fabrique cette usine On ne le s<strong>au</strong>ra jamais. Paradoxe : à la fois abstrait (on ne sait pas<br />

ce que fabrique l’usine) et concret (c’est quand même une usine). C’est un film abstrait qui échappe à toute<br />

temporalité.<br />

Ce film présente une régression dans la narration car il y a plusieurs unités spatio-temporelles que l’on peut dissocier les<br />

unes des <strong>au</strong>tres : le film apparaît comme une juxtaposition de plusieurs court métrages.<br />

6


On constate une opposition entre le patron policé cravaté et l’ouvrier principal très « nazi » ou « dieux du stade », d’ailleurs<br />

c’est le patron qui parle et non l’ouvrier (cf ce qui est dit plus h<strong>au</strong>t sur la parole).<br />

Thèmes du fordisme et du taylorisme abordés (cf dossier <strong>enseignants</strong>, bonus DVD et programme histoire géographie de<br />

quatrième).<br />

3.2 Quelle est la nature du dérèglement <br />

Thème du corps : il y a des corps mais les ouvriers n’ont pas de corps (donc arythmie). La loi du travail est très forte : il y a<br />

une discipline mais à quel prix Elle entraîne une dépossession du corps.<br />

Même l’abeille n’a pas sa place dans ce monde.<br />

L’usine semble se nourrir de l’homme, le flux humain ressemble à de la nourriture, la machine avale mais ne broie pas. Il y a un<br />

parallèle entre la machine et le temps : c’est Chronos qui dévore ses enfants. Qu’est-ce qui fait entrave <strong>au</strong> temps Les<br />

chômeurs et les enfants car ils échappent <strong>au</strong> temps, à la machine. Si je n’ai pas le temps de chasser une mouche, quand puis-je<br />

prononcer mon humanité à mon camarade <br />

La parole : il y a dichotomie car la bande son est tout s<strong>au</strong>f naturaliste. Le son est industriel car la voix humaine est<br />

indirecte (via un écran), dépersonnalisée, déshumanisée, déresponsabilisée (« c’est pas moi »). C’est un film de terreur car le<br />

lieu de travail rend fou, casse les rapports humains : la rue qui était le lieu de tous les possibles devient un lieu fascinant,<br />

terrifiant, déshumanisé. Le seul lieu de réconfort est la prison. Ce film annonce Le Dictateur et les régimes totalitaires.<br />

3.3 Scène de la p<strong>au</strong>se :<br />

Charlot a un corps mécanique <strong>au</strong> début de la p<strong>au</strong>se, il lui f<strong>au</strong>t du temps pour récupérer son corps. L’écran symbolise la<br />

déshumanisation car il n’est plus nécessaire de parler <strong>au</strong>x gens, de plus il est impossible de parler à une image.<br />

Avant cette scène, Chaplin jouait avec la machine, après il est sans force comme s’il avait subi une cassure.<br />

3.4 Scène du repas :<br />

C’est une séance de torture qui reprend tout : la nation est moquée avec le maïs symbole des Etats-Unis d’Amérique,<br />

l’infantilisation car il est emmailloté comme un enfant, la vengeance, l’humiliation et le viol en lui faisant ingérer du fer. Il n’est<br />

plus possible de revenir en arrière après cela car même le moment du repas est déshumanisé.<br />

Comparaison avec Ils ne mouraient pas tous mais tous étaient frappés (2005) : scène d’entretien entre une psychologue<br />

clinicienne et sa patiente où sont énoncées la pénibilité du travail et la déshumanisation qu’entraîne ce type de travail<br />

« mécanique ».<br />

Quelques sites utiles<br />

http://www.abc-lefrance.com/fiches/lestempsmodernes.<strong>pdf</strong><br />

Fiche technique sur le film<br />

http://www.lux-valence.com/image/fichefilm.phpid=172<br />

Fiche sur le film avec des pistes de travail du CRAC (Centre de<br />

Recherche et d’Action Culturelle de Valence)<br />

http://etablissements.acamiens.fr/0601178e/rvluso/article.php3id_article=534<br />

Pistes pédagogiques réalisées par Joëlle Bonnissant et Sandrine<br />

Guillamet, professeurs de lettres de l’académie d’Amiens<br />

http://cinehig.clion<strong>au</strong>tes.org/article.php3id_article=<strong>13</strong>5<br />

Pistes pédagogiques réalisées par Gilles Sabatier, professeur<br />

d’histoire-géographie <strong>au</strong> lycée François M<strong>au</strong>riac-Forez<br />

Andrézieux-Bouthéon (Loire)<br />

http://cinehig.clion<strong>au</strong>tes.org/telechargement/prem-tempsmodernes.<strong>pdf</strong><br />

Pistes pédagogiques réalisées par Eric Charavay, professeur<br />

d’histoire (stagiaire en 2002-2003)<br />

http://cinehig.clion<strong>au</strong>tes.org/IMG/tempsmodernes-sc.<strong>pdf</strong><br />

Pistes pédagogiques réalisées par Sylviane Costerg, professeur<br />

d’histoire en lycée Marie Curie d’Echirolles (Isère)<br />

http://www.charles-chaplin.net/accueil.php<br />

Site consacré à Charlie Chaplin<br />

http://www.lettres.ac-aix-marseille.fr/college/charlie.doc<br />

Activités pédagogiques proposées par Christabel Grare, IPR-IA<br />

de Lettres <strong>au</strong> rectorat d’Aix-Marseille<br />

http://college.ronsard.laclasse.com/IMG/<strong>pdf</strong>/tempsmodernes.<strong>pdf</strong><br />

Fiche d’exploitation réalisée par Evelyne PY, professeur<br />

d’histoire géographie <strong>au</strong> collège Ronsard de Mornant (Rhône)<br />

http://www.curiosphere.tv/chaplin/chaplin.htm<br />

Fiches pédagogiques réalisées en partenariat entre MK2 et<br />

France 5<br />

7


Tex Avery Follies<br />

de Tex Avery<br />

Le mercredi 7 janvier 2009, l’association Collège <strong>au</strong> Cinéma <strong>37</strong> a invité Danilo Zecevic pour donner son point de vue sur les<br />

films Tex Avery Follies de Tex Avery programmé pour les élèves de 6 ème /5 ème <strong>au</strong> deuxième trimestre 2008/2009. Danilo Zecevic<br />

est chercheur en cinéma à Paris VII, doctorant sur le cinéma d’animation hollywoodien et rédacteur en chef de la revue de<br />

cinéma numérique en ligne Acme. (http://www.revue-acme.com)<br />

Pour commencer, Danilo Zecevic souligne que le programme de cartoons choisis n’a <strong>au</strong>cune logique, <strong>au</strong>cune thématique mais<br />

il trouve intéressant de montrer des cartoons <strong>au</strong> cinéma initialement réalisés pour la télévision.<br />

IMPRESSIONS DE LA SALLE<br />

Pour Yvonne Pacquier, enseignante <strong>au</strong> collège Bernard de Fontenelle de Savigné-sur-Lathan, One cab’s family (Bébé Taxi)<br />

est assez amusant et permet d’étudier l’effet caricatural du cartoon.<br />

Henri Destouches, enseignant <strong>au</strong> collège du Parc de Neuillé-Pont-Pierre, pense que ces cartoons vont plaire <strong>au</strong>x collégiens, luimême<br />

les ayant passés à ses filles quand elles avaient leur âge. De plus, Scott Bradley a une culture musicale d’une grande<br />

diversité.<br />

Pour Danilo Zecevic, les enfants ont l’habitude de regarder ce genre de cartoons. Les cartoons de Tex Avery sont des anti-<br />

Disney qui font référence à Disney et à Hollywood.<br />

L’ANIMATION<br />

Ce terme existe depuis les Romains et signifie<br />

« donner vie à quelque chose, à un corps, qui ne<br />

devrait pas en être doté » (flip book, praxinoscope…).<br />

L’animation est inventée avant le cinéma en prise de<br />

vue réelle. Vers 1907, les premiers films d’animation<br />

apparaissent ; parmi eux, Fantasmagorie d’Emile<br />

Cohl.<br />

Les films d’animation sont réalisés avec plusieurs<br />

techniques : marionnettes, dessin animé, numérique<br />

3D. Gertie le dinos<strong>au</strong>re sera le point de départ des<br />

cartoons <strong>au</strong>x Etats-Unis. Les films d’animation sont<br />

réalisés à l’aide d’un banc-titre (table où on installe<br />

les dessins et où on les fait passer un par un). Dans<br />

Tex Avery, c’est le décor qui bouge (celluloïd). Les<br />

frères Fleischer inventent le rotoscope : les<br />

dessinateurs calquent les mouvements d’une<br />

danseuse à partir d’images réelles.<br />

Les réalisateurs dessinent à partir d’images filmées<br />

(ex : Steamboat Willy, troisième dessin animé où<br />

apparaît Mickey Mouse). Disney est le premier à<br />

utiliser le Technicolor jusqu’en 1938, les <strong>au</strong>tres utilisant<br />

une <strong>au</strong>tre technique moins performante du fait que<br />

Disney en détient le brevet.<br />

LE CARTOON<br />

Tex Avery suit des cours de dessin à Chicago donnés par des cartoonistes (dessinateur de caricature dans les journ<strong>au</strong>x). Inspirés<br />

par la bande dessinée, les cartoons ont la même façon de traduire les sentiments (exemple : apparition d’une ampoule pour<br />

une idée).<br />

LES STUDIOS DE CINEMA<br />

La Metro Goldwyn Mayer (MGM) est le plus grand studio américain mais en 1931, <strong>au</strong>cun cartoon n’est encore projeté alors que<br />

chaque studio a déjà son département de cartoonistes. Ils engagent donc Ub Iwerks, créateur graphique de Mickey Mouse qui<br />

réalise 38 cartoons de Flip the frog et Willy Whoper. En 1934, les cartoons ne faisant pas assez d’<strong>au</strong>dience, ils engagent<br />

Hermann et Herzing, poulains de Disney mais ce sera également un flop. Quand Fred Quimby hérite du département cartoon<br />

de la MGM en 19<strong>37</strong>, il engage Hanna et Barbera (créateurs de Tom et Jerry) et Tex Avery rejoint l’équipe en 1942.<br />

TEX AVERY<br />

Il commence par faire des caricatures. Ses bandes dessinées ne se vendant pas, il se résout à faire des dessins animés. En 1934,<br />

Universal l’engage puis Warner Bros. Certains réalisateurs avec qui il travaille chez Warner partagent la même façon de<br />

dessiner, Warner sera une formation pour Tex Avery.<br />

Quand il est engagé à la MGM, les producteurs lui laissent carte blanche sur les cartoons tout en ayant conscience de la censure<br />

(sexualité, violence….). A chaque fois, il soumet son scénario <strong>au</strong> comité de censure avec des choses osées ; la scène qu’il souhaite<br />

vraiment est acceptée, jugée moins provocante que les <strong>au</strong>tres.<br />

La difficulté est de différencier les cartoons de Tex Avery.<br />

8


SLAP HAPPY LION (1947) de Tex Avery<br />

Le premier carton du générique fait apparaître le nom des studios MGM avec la tête de lion. La deuxième image du<br />

générique indique le nom du cartoon ainsi que le réalisateur avec une musique, une police d’écriture et les dessins spécifiques<br />

<strong>au</strong> domaine du cirque.<br />

La troisième image du générique donne le nom des scénaristes. Tex Avery rédige lui-même ses gags et les transmet à Heck<br />

Allen, scénariste, avec qui il partage l’amour des westerns. Ensuite Tex Avery réalise le story-board, découpe les séquences. Puis<br />

les animateurs vont dessiner les parties entre les deux images du story-board. Enfin, le chef décorateur dessine les décors. En<br />

réalisant le story-board, Tex Avery va chronométrer ses scènes, la durée ayant une incidence sur le budget.<br />

Fred Quimby est placé en dernier dans le générique. Etant donné qu’à la Warner, c’est le réalisateur qui est placé en dernier,<br />

Fred Quimby sera longtemps considéré comme le réalisateur des cartoons à la MGM.<br />

Tex Avery a fait passer le lion pour un fou en le faisant<br />

trembler, fumer cigarette sur cigarette et boire. Le cartoon<br />

utilise une mise en abyme en présentant le narrateur sous la<br />

forme de la souris (grosse voix pour une petite souris).<br />

L’apparition de l’île marque le début du récit. Le lion est<br />

présenté comme la terreur de la jungle avec un même gag<br />

répété plusieurs fois avec des variantes. C’est un comique qui<br />

s’appuie sur une règle de trois (kangourous, crocodiles…).<br />

Particularités :<br />

- Grosse tête, petit corps, petite voix<br />

- Serpents se transformant en roues de voiture<br />

Opposition dans les cartoons de Tex Avery :<br />

- Le grand et le petit<br />

- La ville et la campagne<br />

Il y a une mise à nu des personnages physiques (la jupe du lion) et de leurs sentiments. Le roi (le lion) mis à mal par la marche<br />

de l’armée de la souris (musique). La musique mime le mouvement de la mâchoire, en utilisant la technique de mousingtechnique,<br />

présente dans plusieurs films des années 1930. Le lion visualise son sort avant de le vivre. La souris met le panne<strong>au</strong><br />

« CENSURE » car les studios n’ont pas le droit de montrer des scènes de violence. Ensuite l’acte 3 du cartoon commence avec la<br />

poursuite du lion par la souris. Le gag « Bouh ! » de la souris est présent dans différentes situations ; même procédé que lors de<br />

la scène de présentation du lion. L’épilogue se fait sur la conclusion de la souris et le retournement de situation où le narrateur<br />

fuit la souris.<br />

Le cartoon est friand de jeux de mots. C’est un art marginal. Dans les cartoons, le regard des personnages a son importance<br />

(scène sous le rocher pour le lion et la souris, regard du loup montrant son excitation…).<br />

Danilo Zecevic souligne que Tex Avery n’a pas de réflexion politique, c’est un instinctif.<br />

En 1941, be<strong>au</strong>coup d’animateurs quittent Disney après une grève. Parmi eux, Michael Lah (Cellbound) et Preston Blair<br />

(animateur de la danse du petit chaperon rouge dans Red Hot Riding Hood) rejoignent l’équipe de Tex Avery.<br />

CELLBOUND (1956) de Tex Avery et Michael Lah<br />

Le titre peut être traduit de différentes façons : Retour à la case départ ou Direction prison.<br />

Il passe d’une cellule à une <strong>au</strong>tre, plus petite.<br />

La prison de Sing Song fait référence à la prison Sing Sing de Californie. Les formes ne sont plus rondes, le corps ne bouge plus<br />

et le visage n’est plus <strong>au</strong>ssi bien dessiné qu’avant, ce qui rend le cartoon brut.<br />

Le thème musical est répétitif et passe en accéléré ou <strong>au</strong> ralenti selon la fatigue du prisonnier.<br />

Les dates qui défilent sur le calendrier marquent le début et la fin des cartoons (1934 et 1954). 1954 est le début de la télévision,<br />

ce qui explique sa présence dans le cartoon Cellbound.<br />

Lorsque le prisonnier fait remarquer <strong>au</strong> directeur ses 20 ans d’emprisonnement, les personnages ne bougent pas en même<br />

temps : quand un personnage est à l’arrêt, l’<strong>au</strong>tre bouge et vice versa. Le fait qu’il soit dans la télévision montre les trucages<br />

<strong>au</strong> cinéma.<br />

RED HOT RIDING HOOD (1943)<br />

Dès le générique, Tex Avery montre qu’il sait faire du Disney en dessinant la maison comme lui. Ensuite, l’apparition du<br />

nouve<strong>au</strong> générique donne le ton à l’histoire. « Hollywood Wolf » représente le coureur de jupons américain ; si le cartoon avait<br />

été réalisé en France, le coureur de jupons <strong>au</strong>rait été représenté par un lapin. Il y avait une <strong>au</strong>tre fin qui a été censurée où la<br />

grand-mère épousait le loup.<br />

Pour Danilo Zecevic, la fille fait davantage penser à Rita Hayworth qu’à Marilyn Monroe.<br />

Le son d’avion fait sûrement référence à Superman des frères Fleischer qu’ils réalisaient à la même époque.<br />

Dominique Roy, présidente de l’association Collège <strong>au</strong> Cinéma <strong>37</strong>, remercie Danilo Zecevic pour sa venue à Tours et pour son<br />

analyse du programme de films Tex Avery Follies.<br />

Quelques sites utiles :<br />

http://www.abc-lefrance.com/fiches/TexAveryFollies.<strong>pdf</strong><br />

Fiche technique sur le film<br />

http://www.lux-valence.com/image/fichefilm.phpid=321<br />

Fiche sur le film avec des pistes de travail du CRAC (Centre de Recherche et d’Action Culturelle de Valence)<br />

9


La Planète des Singes<br />

de Franklin J. Schaffner<br />

Le mercredi 21 janvier 2009, l’association Collège <strong>au</strong> Cinéma <strong>37</strong> a invité Nadia Meflah, critique de cinéma, à parler du film La<br />

planète des singes de Franklin J. Schaffner programmé <strong>au</strong> deuxième trimestre 2008/2009 pour les élèves de 4 ème /3 ème .<br />

Nadia Meflah trouve que le dossier réalisé par le CNC est assez complet. La Planète des Singes est à la fois un film daté et de<br />

genre.<br />

La force de ce film, c’est qu’il peut faire l’objet d’une lecture rapide et d’une lecture plus complexe pour échapper <strong>au</strong>x<br />

contingences historiques. Le scénario laisse penser que le spectateur est dans un monde connu, sur des territoires connus.<br />

Dans le film, les singes sont répartis dans différentes classes sociales.<br />

Pour Edith Bill<strong>au</strong>lt, enseignante <strong>au</strong> collège St Martin de Tours, ce film fait remarquer que les gènes des hommes sont proches<br />

de ceux des anim<strong>au</strong>x.<br />

Nadia Meflah ajoute qu’il y a <strong>au</strong>jourd’hui un débat pour l’éviction du mot « race » du vocabulaire. Edith Bill<strong>au</strong>lt pense que<br />

l’on pourrait parler « d’espèce humaine ».<br />

La régression des hommes à l’état d’anim<strong>au</strong>x est l’effet comique du film.<br />

I – Un film profondément américain<br />

Nadia Meflah ne pense pas que ce film <strong>au</strong>rait pu être européen car il y a la notion de conquête.<br />

Au long des vingt-cinq ans qui ont suivi la fin de la seconde guerre mondiale, les réalisateurs vétérans et les nouve<strong>au</strong>x cinéastes<br />

ont radiographié une Amérique malade, le héros américain trébuche. Dans La Planète des Singes, Charlton Heston joue un<br />

homme blessé qui fuit la Terre car il ne peut plus porter ce discours conquérant.<br />

La guerre du Vietnam est très présente, donnant des films, comme Little Big Man en 1970, vision cachée de la conquête de<br />

l’Ouest.<br />

Depuis les attentats du 11 septembre 2001, les Américains connaissent une nouvelle période de crise, de dépression, de malaise<br />

dans la civilisation avec des réalisateurs comme Tim Burton ou Night Shyamalan. Pour Nadia Meflah, ce dernier est un futur<br />

Alfred Hitchcock.<br />

Avec Franklin J. Schaffner, on est dans l’éclatement du héros, son collègue va se retrouver <strong>au</strong> zoo humain.<br />

Le drape<strong>au</strong> américain est présent dans le film (drape<strong>au</strong> planté par Landon, sur les combinaisons, sur le rade<strong>au</strong>) et dans<br />

be<strong>au</strong>coup d’<strong>au</strong>tres films américains (Impitoyable et Mystic River….). Nadia Meflah pense que le drape<strong>au</strong> dans le cinéma<br />

américain pourrait être un travail à faire avec les élèves.<br />

Logan, patriote américain moyen, plante ce petit drape<strong>au</strong> et Taylor se moque de lui car il n’y croit plus. De plus, ce plan est<br />

révolutionnaire car c’est un crime de se moquer du drape<strong>au</strong> américain.<br />

Be<strong>au</strong>coup de cinéastes d’<strong>au</strong>jourd’hui critiquent assez ouvertement les Etats-Unis en les représentant comme un Guantanamo<br />

assez ouvert. Les cinéastes américains ont le culot de filmer leurs propres horreurs. Les Américains sont très forts dans leur<br />

capacité réflexive (Truman Show de Peter Weir).<br />

La Planète des Singes peut être relié à notre époque où l’homme est un loup pour l’homme.<br />

Logan représente l’homme ordinaire de Capra. La figure du héros dans le cinéma américain est le cow boy à cheval ou à<br />

moto.<br />

Le sujet central du film est <strong>au</strong>trui. L’Américain devient <strong>au</strong>trui, étranger. Avant, <strong>au</strong>trui dans le cinéma américain était l’Indien,<br />

le Noir, le Juif ou le syndicaliste ouvrier mais dans La Planète des Singes, c’est l’Américain.<br />

Après la seconde Guerre Mondiale, la figure de l’Indien n’est plus vue comme un monstre. Il y avait un cinéma fait pour les<br />

Noirs jusqu’à la fin de la seconde Guerre Mondiale.<br />

Pour la figure du Noir, il y a eu Sydney Poitier dans Devine qui vient dîner ce soir <br />

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Franklin J. Schaffner respecte la Terre Promise mais le spectateur peut se demander pourquoi le personnage de la seule<br />

femme du vaisse<strong>au</strong> meurt.<br />

L’art a toujours un secret de l’ordre de la prémonition. En effet, deux ans après La Planète des Singes, les premiers hommes<br />

marcheront sur la lune (1969).<br />

Dans les colonies, les colons étaient propriétaires de la terre qu’ils cultivaient.<br />

Blandine Stévenard, enseignante <strong>au</strong> collège Saint Grégoire de Tours, trouve que les astron<strong>au</strong>tes peuvent faire penser à<br />

Christophe Colomb car ils ne savent pas où ils se trouvent.<br />

Nadia Meflah fait remarquer que les astron<strong>au</strong>tes se fondent presque dans le paysage. Le spectateur ne sait pas où ils sont, où<br />

ils vont et ce qu’ils vont trouver jusqu’<strong>au</strong> moment où il y a un signe d’Eden avec la cascade. Les Américains blancs sont comme<br />

des Indiens dans ce film.<br />

Sylvie Bordet, enseignante <strong>au</strong> lycée professionnel François Clouet de Tours, fait remarquer que les primitifs sont typés comme<br />

des Indiens, tous bruns.<br />

Dans le film, alors que Taylor rappelle l’objectif de leur mission, conquérir la planète, il fait cette remarque : « Dans six mois, on<br />

règne sur cette planète » en voyant les primitifs.<br />

Extrait du film de Terrence Malick, Le Nouve<strong>au</strong> Monde :<br />

L’hygiène et l’odeur reviennent systématiquement dans La Planète des Singes et dans Le Nouve<strong>au</strong> Monde entre les Indiens et<br />

les colons.<br />

Dans Le Nouve<strong>au</strong> Monde, l’Indienne ne sera jamais avec le colon tout comme dans La Planète des Singes où Taylor ne sera<br />

jamais avec Zira. Le métissage est un grand tabou du cinéma américain. Le premier film évoquant ce sujet est Shadows de<br />

John Cassavetes. Contrairement à la France, les Etats-Unis reconnaissent les ethnies. Le peuple Américain est une démocratie<br />

qui prône l’égalité.<br />

II – Un film manifeste<br />

Quand il se fait capturer, Taylor va avoir be<strong>au</strong>coup de mal à démontrer qu’il est humain.<br />

- Extrait de La Planète des Singes : 1 h 01 min et 15 sec – Scène du tribunal<br />

Comme dans le film Douze hommes en colère de Sidney Lumet avec Henry Fonda où le jury a l’intime conviction qu’un<br />

homme a commis le crime. Dans La Planète des Singes, les juges font semblant car c’est un pays démocratique mais les dés<br />

sont pipés dès le départ car Taylor est considéré comme un animal n’ayant pas de droits.<br />

Dans ce film, les singes ont une hiérarchie de classe :<br />

• les gorilles ne parlent pas, ils sont bruts, sanguinaires, prennent plaisir à les humains humilier, ils obéissent à la loi<br />

(obéissance religieuse). Quand les gorilles se font prendre en photo avec des prisonniers, cela peut faire penser <strong>au</strong>x<br />

photos des soldats Américains à Guantanamo.<br />

• Les orangs-outangs sont blonds.<br />

• Les chimpanzés sont doués de raison, de réflexion, de doutes : ils ont les valeurs les plus humanistes.<br />

Cette société démocratique de singes est appuyée sur une croyance. Le film parle de la théorie de l’évolution.<br />

Au début du film, Logan plante le petit drape<strong>au</strong> avec le rire de Taylor et à la fin du film, on voit la statue de la Liberté<br />

détruite.<br />

- Extrait de The Immigrant de Charlie Chaplin<br />

Charlot arrive <strong>au</strong>x Etats-Unis, grande terre d’exil, mais à grands coups de pied.<br />

La Planète des Singes est un catalogue de tous les crimes commis par les hommes :<br />

- l’esclavagisme<br />

- la torture<br />

- les délires médic<strong>au</strong>x<br />

- la destruction de la race humaine<br />

- l’arme nucléaire<br />

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III – Notions de genre<br />

Ce film peut être un manifeste politique, de la science fiction mais <strong>au</strong>ssi un western. La seule femme intelligente meurt dès le<br />

départ ; les hommes et les femmes ne parlent pas. Le langage fait l’homme. Dans la conception des singes, les hommes sont<br />

bêtes car ils ne parlent pas. On va naturaliser des violences faites à l’<strong>au</strong>tre.<br />

- Extrait de La Planète des Singes : 46 min et 9 sec – Scène dans le bure<strong>au</strong> de Cornélius<br />

Cette séquence est assez comique et montre l’effet de miroir sur l’humain, trop humain.<br />

La présidente de l’association Collège <strong>au</strong> Cinéma <strong>37</strong> remercie Nadia Meflah pour sa venue à Tours et pour son analyse du film<br />

La Planète des Singes.<br />

Filmographie :<br />

Le Nouve<strong>au</strong> Monde de Terrence Malick (2005)<br />

Tarzan et sa compagne de Cedric Gibbons (1934) Tarzan trouve un fils de Richard Thorpe (1939)<br />

Hollywood et le rêve américain, cinéma et idéologie <strong>au</strong>x Etats-Unis d’Anne-Marie Bid<strong>au</strong>d<br />

Gerry de Gus Van Sant (2003)<br />

Bibliographie :<br />

Le Zoo Humain de Morris Desmond.<br />

Quelques sites utiles<br />

http://www.abc-lefrance.com/fiches/Planetedessinges.<strong>pdf</strong><br />

Fiche technique sur le film<br />

http://www.lux-valence.com/image/fichefilm.phpid=233&partie=Outils<br />

Fiche sur le film avec des pistes de travail du CRAC (Centre de Recherche et d’Action Culturelle de Valence)<br />

http://ww2.ac-poitiers.fr/daac/spip.phparticle155<br />

Pistes pédagogiques réalisées par Nathalie Rulier, Agnès Milhères, Alberte Vandel, Chantal Tordjman, formatrices DAAC et<br />

Jean-Michel Supervie, Stéphane R<strong>au</strong>ser, formateurs DAAC<br />

http://www.philippe.heurtel.info/SingesIndex.htm<br />

Site Internet avec des analyses sur le film<br />

http://www.crdp.ac-lyon.fr/IMG/<strong>pdf</strong>/ficheplanetesinges.<strong>pdf</strong><br />

Fiche pédagogique réalisée par Hervé Le Sourd de l’académie de Lyon<br />

http://www.ia49.ac-nantes.fr/33397015/0/fiche___pagelibre/&RH=49ped_artcine<br />

Pistes pédagogiques réalisées dans le département de la Loire Atlantique<br />

http://cineprism.free.fr/images/ressources_<strong>pdf</strong>/Dossier%20comp.<strong>pdf</strong>.<strong>pdf</strong><br />

Dossier pédagogique réalisé par Yves M<strong>au</strong>ssion, Coordinateur Cinéma Audiovisuel, Action Culturelle du rectorat de Nantes<br />

http://www.discip.ac-caen.fr/lettres/lettres-modernes/IMG/doc/Boule_comparaison_de_2_adaptations_cinematographiques.doc<br />

Fiche pédagogique réalisée par un(e) enseignant(e) de lettre de l’académie de Caen<br />

http://lesyeuxverts.com/archives/documents/college/college_laplanetedessinges.<strong>pdf</strong><br />

Ressources pédagogiques regroupant une bibliographie, des liens Internet et des pistes pédagogiques.<br />

12


Persépolis<br />

de Marjane Satrapi et Vincent Paronn<strong>au</strong>d<br />

Le mercredi 26 mars 2009, l’association Collège <strong>au</strong> Cinéma <strong>37</strong> a invité Jean-Christophe Perrier, directeur d’Anima Studio,<br />

graphiste et formateur cinéma d’animation, à parler du film d’animation Persépolis de Marjane Satrapi et Vincent Paronn<strong>au</strong>d<br />

programmé <strong>au</strong> troisième trimestre 2008/2009 pour les élèves de 4 ème /3 ème .<br />

I - L’avis des <strong>enseignants</strong><br />

Français : ce film est féerique et dense, émouvant et très politique, exploitable en 3 ème (récit <strong>au</strong>tobiographique) mais nous<br />

avons besoin de pistes pour les classes de 4 ème parce qu’il est pédagogiquement plus délicat.<br />

Arts plastiques : créer une vignette de BD pour s’approprier le graphisme, très difficile parce que graphisme en apparence très<br />

simple.<br />

Pour be<strong>au</strong>coup, les films d’animation sont souvent destinés <strong>au</strong> jeune public, la production infléchit donc parfois les créateurs,<br />

Persépoli se situe un peu à la marge.<br />

Didactisme un peu appuyé : re-parcourir l’histoire avec un peu toujours le même point de vue (retrait à l’égard des religieux) ;<br />

certains passages sont très précis (marxisme léninisme…). Ce film ne laisse ni le documentaire ni l’aventure individuelle dominer.<br />

Il est intéressant de voir la représentation des épisodes historiques avec la séquence des pantins. Jean-Christophe Perrier pense<br />

que les <strong>enseignants</strong> peuvent s’attacher à la façon dont les moments historiques sont montrés.<br />

II - Petite histoire du cinéma d’animation français<br />

Mettre en image le scénario : story board (peut ressembler à une BD mais n’en est pas une)<br />

On le filme (avec la durée) pour avoir une idée du montage. Ce brouillon de film : l’animatic, est commenté par Marjane<br />

Satrapi dans les bonus du DVD, explique les raisons qui ont motivé leurs choix. Ils ont souvent fait des compromis pour des<br />

questions de production.<br />

Connaître un peu l’histoire de l’animation<br />

dans le cinéma français (Persépolis <strong>au</strong>rait<br />

été impossible il y a seulement cinq ans, pas<br />

de producteur, pas d’équipe technique… !).<br />

Il est intéressant en classe de comparer la<br />

bande dessinée et le film.<br />

Le cinéma d’animation naît avant<br />

l’invention de la caméra :<br />

1892 : pantomimes d’Emile Ren<strong>au</strong>d<br />

(caméra 1895). Emile Cohl : précurseur du<br />

cinéma d’animation, ses 18 mois <strong>au</strong>x Etats<br />

Unis sont déterminants pour lui, c’est là que<br />

s’invente le dessin animé.<br />

Première BD adaptée <strong>au</strong> cinéma : Little<br />

Nemo par Windsor McCay (anime ses<br />

propres personnages avec la caméra)<br />

Ladislas Starewich est un russe exilé qui fait<br />

déjà des films avec des trucages : premier<br />

documentaire animé !<br />

Le cinéma d’animation est tout de suite accaparé en France par les artistes comme Fernand Léger (Le ballet mécanique avec<br />

Man Ray, mélange des prises de vue réelles avec des prises de vues image par image, du cinéma d’animation).<br />

En France <strong>au</strong>jourd’hui, le cinéma d’animation est souvent rattaché à un sous-genre ; or, les artistes français en font de<br />

véritables chefs d’œuvre dans les années 30 (Bertold Bartosch avec sa caméra multiplane, Alexandre Alexeieff avec son écran<br />

d’épingles). Il continue son parcours diachronique avec la Seconde Guerre Mondiale, notamment P<strong>au</strong>l Grim<strong>au</strong>d et Jacques<br />

Prévert (La Bergère et le Ramoneur , diffusé partout, jusqu’<strong>au</strong> Japon, sera la première influence. Le Roi et l’Oise<strong>au</strong> est<br />

ultérieur, une version refaite de La Bergère et le Ramoneur)<br />

Le mystère Picasso de Henri-Georges Clouzot (1956) : caméra derrière l’artiste, on voit l’image s’élaborer à l’écran image par<br />

image. Face <strong>au</strong> cinéma Disney qui impose les codes (les producteurs français veulent ce qui marche), quelques cinéastes<br />

imposent leurs idées : Yellow submarine en Angleterre, Les Shadoks en 1968, les films de Jacques Colombat…<br />

On commence à sortir du court métrage d’<strong>au</strong>teur pour développer des productions plus longues avec Jean-François Laguionie,<br />

papiers découpés… Chronopolis en 1982, novateur, culotté, peu diffusable… Michel Ocelot avec Les Trois Inventeurs, be<strong>au</strong> court<br />

métrage. Emergence d’un petit studio Folimage dans les années 1980–début 1990 qui travaille pour la qualité.<br />

1998 : événement majeur : Kirikou et la sorcière de Michel Ocelot (plus d’un million d’entrées en 18 mois) a rencontré des<br />

difficultés avec ses producteurs français <strong>au</strong> sujet de la nudité de ses personnages. Persépolis vient après ces freins, ces censures.<br />

La Prophétie des grenouilles en 2003, long métrage de Jacques Rémy Girard. Be<strong>au</strong>coup de très bons <strong>au</strong>teurs de courts<br />

métrages (partie immergée de l’iceberg), la gravure animée (grâce <strong>au</strong>x technologies numériques) avec Marie Paccou par<br />

exemple (Un jour, 1997), films en marionnettes. Le studio parisien « Je suis bien content » qui essaie de sortir depuis une<br />

vingtaine d’année des formats imposés par la télévision française (gens de milieux underground, rocker, contestataires…). C’est<br />

là que commence J.C. Fink, le scénariste de Persépolis, le producteur exécutif, le directeur artistique, le décorateur du film… Ce<br />

studio est un véritable laboratoire : émulation entre artistes, mise en rése<strong>au</strong> de spécialistes compétents. Visionnement du<br />

second court métrage de Vincent Paronn<strong>au</strong>d Raging blues : Marjane Satrapi y a trouvé un dessin qui correspondait à sa BD.<br />

Entre <strong>au</strong>tres : noir et blanc expressionniste, découpage, « fermeture à l’iris » lorsque la femme est désespérée<br />

<strong>13</strong>


III - Réalisation d’un dessin animé<br />

• Film animation (dessin, marionnettes, 3D) : un scénario traduit sous formes d’images : le brouillon de film.<br />

• On enregistre le son à cette étape-là (importance du rythme et de l’ambiance qui conditionnent le travail des dessinateurs,<br />

metteurs en scène…).<br />

• En parallèle : création (conceptualisation) du personnage : le modéliser, lui donner des caractéristiques, des formes<br />

géométriques, simplifiées, on définit ses proportions (un enfant ne grandit pas), on pose des règles qui s’imposent <strong>au</strong>x décors,<br />

mouvements…<br />

• Lay-out : on dessine chaque plan de manière<br />

précise, avec les personnages de manière définitive<br />

(cela évite les erreurs de mise en scène !).<br />

• Traçage et mise en couleurs (à la main il y a dix<br />

ans ; <strong>au</strong>jourd’hui à l’ordinateur). Persépolis : les<br />

réalisateurs ont voulu le traçage à la main<br />

(épaisseur de traits différents…), la pâte de<br />

l’artiste. Il ne restait plus qu’un traceur en France.<br />

On n’a jamais eu <strong>au</strong>tant besoin de peintres et de<br />

dessinateurs que depuis qu’on travaille avec des<br />

images de synthèse. C’est la façon de contrer le<br />

côté trop froid de l’ordinateur (modelage,<br />

peinture des couleurs).<br />

• Recomposer avec des images de différentes<br />

sources : dans le film de M. Satrapi et V.<br />

Paronn<strong>au</strong>d, la neige est filmée, le dessin est ajouté<br />

(recompositing).<br />

• Animation.<br />

IV - Différents procédés d’animation<br />

- Le dessin : Dessiner chaque phase pour créer les mouvements des personnages. Une seconde d’animation : 24 images, cf. la<br />

pin up de Tex Avery, reste saccadé, d’où la nécessité de doubler ou tripler le nombre d’images ! (la gloire est pour le chef<br />

animateur, l’intervalliste a la tâche plus ingrate mais plus méritante) L’animation doit se faire oublier, grand mérite de<br />

Persépolis<br />

- « Le stop motion » : créer des mouvements à partir d’objets immobiles en les animant image par image.<br />

- Images de synthèse en changeant les textures, lumières virtuelles (lumière de la nuit…), caméra virtuelles entrant dans les<br />

objets<br />

- Pixilation : faire bouger les acteurs, cf. le film Voisin<br />

- Peinture animée (on trace avec les doigts sous la caméra, on change l’image d’une image à l’<strong>au</strong>tre, éphémère, vrai contact<br />

avec l’image). Pétrov pour Le vieil homme et la mer, couleur à la Rembrandt, à la Turner…<br />

- L’écran d’épingles<br />

- La gravure sur pellicule (s’affranchir de la caméra !!)<br />

- Le papier découpé<br />

- Le rotoscope : filmer des acteurs, techniques pour redessiner ce qu’on a vu avec des mouvements du coup très réalistes<br />

V - Pistes pour travailler le film<br />

Adaptation de BD en film d’animation.<br />

Il a été plus facile de trouver des producteurs car le projet était déjà dessiné et il y avait donc des arguments très tenaces.<br />

Problèmes techniques : personnages en deux dimensions, faits pour être lus selon l’ordre des cases et s’agit de les mettre en<br />

mouvement (phases, cela oblige à recréer les personnages, les transformer comme les avant-bras de Popeye)<br />

Difficulté : que garder, que retirer Les <strong>au</strong>teurs sont parfois incompétents à cet égard, ce qui entraîne des échecs (« Astérix le<br />

G<strong>au</strong>lois » par Goscinny Uderzo)<br />

Séries télé : très décevantes (Marsupilami, Titeuf, Cité d’or…) adaptées de la BD avec l’aval de l’<strong>au</strong>teur. Les dessins animés sont<br />

considérés comme des produits dérivés et les producteurs sacrifient l’aspect artistique, formatés à 24mn ; les personnages sont<br />

de plus en plus aseptisés, le son est criard, multiplication des rediffusions (Titeuf, chaque épisode est diffusé <strong>13</strong> fois par an sur<br />

France 3) La queue de Marsupilami est un motif graphique pour la narration : motif de son mouvement pour passer d’une<br />

case à l’<strong>au</strong>tre -> sacrifié dans le dessin animé. Les grosses productions comme Corto Maltese (2002) ont subi des pertes<br />

considérables de ce qu’était l’œuvre d’Hugo Pratt. Les adaptations les plus réussies sont les films avec acteurs (on accepte alors<br />

vraiment les changements).<br />

Plus de réussite pour le Japon et les Etats-Unis (pour films ou pour dessins animés). Pourquoi pas de cible définie (BD pour les<br />

enfants). Au Japon, les personnages de dessins animés sont brandis dans les manifestations et <strong>au</strong>x Etats-Unis, on arbore des<br />

cartoons sur ses T-Shirts. (France : BD pour adultes violentes ou pornographiques). Là, on accepte les transformations, on les<br />

exploite vraiment (Astro le petit robot). Le grand adaptateur est le réalisateur japonais, Takahata Isao.<br />

La première série animée (avant la TV) est Superman par les frères Fleischer en 1941, décors à la main qui tournent sur une<br />

plateforme, dessins superposés… Fritz the cat en 1973 par Ralph Bakshi.<br />

VI - Persépolis (16h30)<br />

Extrait du making off (bonus). Marjane Satrapi va tout mimer (objets, anim<strong>au</strong>x et personnages) et les animateurs traduisent<br />

cela sous forme de mouvements (le clignement d’œil du chien, la démarche de Marjane). Le plan validé peut alors être<br />

colorisé. Chaque dessin est retracé par une personne : traits de contour, traits d’expression… (un an et demi de travail).<br />

14


Piste intéressante : notion d’adaptation de la BD à l’écran. Attention : si on ne donne qu’une copie d’une planche <strong>au</strong>x élèves,<br />

on manque le « tout » : les 4 volumes sont réutilisés intégralement dans le film. On catalogue Marjane Satrapi dans la BD pour<br />

filles. Son influence lui vient du cinéma expressionniste, cinéma néo-réaliste (façon de montrer le quotidien) et les BD de David<br />

B. (notamment la BD <strong>au</strong>tobiographique en noir et blanc « L’Ascension du H<strong>au</strong>t Mal »). Penser <strong>au</strong>ssi à « M<strong>au</strong>s » de Art<br />

Spiegelman (véritable « roman graphique », <strong>au</strong>tobiographique, raconter l’histoire de son père qui a survécu <strong>au</strong> camp de<br />

concentration, les chats en nazis, les personnages sont des souris).<br />

Les scènes de violence sont rares et brutales et d’<strong>au</strong>tant plus brutales que rares, ce qu’on retrouve <strong>au</strong>ssi dans Persépolis.<br />

Marjane Satrapi voit l’Iran à travers un filtre (famille libertaire) : c’est son point de vue.<br />

Autre piste : l’art expressionniste (cf. Murn<strong>au</strong>, Fritz Lang), Persépolis est bourré de références :<br />

- graphique cf. le cri de<br />

Munch quand Marjane<br />

trouve une main sous les<br />

décombres<br />

- la mise en scène fait écho à<br />

des films précis (ouverture et<br />

fermeture à l’iris, plan balayé<br />

par un <strong>au</strong>tre, des fondus <strong>au</strong><br />

noir (un fondu <strong>au</strong> blanc dans<br />

le film)<br />

- s’attarder sur le quotidien,<br />

montrer les sentiments banals,<br />

en dire be<strong>au</strong>coup sur les<br />

changements de la société (la<br />

femme du cardiaque face à<br />

son ancien laveur de<br />

carre<strong>au</strong>x). Il est plus difficile<br />

de montrer des personnages<br />

<strong>au</strong>tour d’une table<br />

(mouvements de caméra…)<br />

que de montrer une scène de<br />

combat.<br />

- mise en forme : les grandes ombres des femmes voilées fondant sur Marjane habillée en punk. C’est pour cette raison <strong>au</strong>ssi<br />

que Marjane Satrapi a préféré le dessin <strong>au</strong> film. (prochaine adaptation : Poulet <strong>au</strong>x prunes avec des acteurs cette fois)<br />

VII – Analyse de séquence : scène où elle veut torturer l’un de ses copains<br />

Ouverture à l’iris et ensuite champ/contrechamp avec différents points de vue (les enfants, Marjane et sa mère). La deuxième<br />

scène se termine en iris sur son visage comme dans la bande dessinée. Les extraits racontant les Histoires sont stylisés et les<br />

personnages sont des marionnettes car ces opinions peuvent être données dans cette histoire.<br />

Marjane Satrapi ne voulait pas avoir raison mais faire un be<strong>au</strong> film.<br />

Quelques sites utiles :<br />

http://www.abc-lefrance.com/fiches/Persepolis.<strong>pdf</strong><br />

Fiche technique sur le film<br />

http://www.lux-valence.com/image/index.phppage=film&id=319<br />

Fiche sur le film avec des pistes de travail du CRAC (Centre de Recherche et d’Action Culturelle de Valence)<br />

http://ww2.ac-poitiers.fr/daac/spip.phparticle5<strong>37</strong>&debut_<strong>au</strong>tres_a=10<br />

Pistes pédagogiques réalisées par Nathalie Rulier, formatrice DAAC à l’académie de Poitiers<br />

http://www.diaphana.fr/films/persepolis/presse/persepolis.<strong>pdf</strong><br />

Dossier pédagogique conçu par l’A.P.H.G. (Association des Professeurs d’Histoire et Géographie)<br />

http://www.kultur-frankreich.de/cinefete/9/data/dossier/persepolis.<strong>pdf</strong><br />

http://www.lesyeuxverts.com/scolaire/college09detailcorreze.php<br />

Pistes pédagogiques réalisées dans le département de la Corrèze<br />

http://www.bdselection.com/php/rub=page_dos&id_dossier=51<br />

Interview de Marjane Satrapi<br />

http://www.e-media.ch/dyn/bin/1108-4890-1-persepolis.<strong>pdf</strong><br />

Fiche pédagogique sur le film<br />

http://www.grignoux.be/dossiers/233/<br />

Extrait du dossier pédagogique des Grignoux<br />

http://www.goethe.de/mmo/priv/4062244-STANDARD.<strong>pdf</strong><br />

Pistes pédagogiques par l’institut Goethe sur le film en allemand<br />

15


Concours « Bons becs de Rimouski » 2008<br />

Dans le cadre d’un partenariat privilégié depuis trois ans avec le Festival International du Film Jeunesse de Rimouski (Québec),<br />

l’association Collège <strong>au</strong> Cinéma <strong>37</strong> a organisé <strong>au</strong> printemps 2008 un concours réservé <strong>au</strong>x élèves de quatrième participant à<br />

l’opération Collège <strong>au</strong> cinéma. Ce concours avait pour but de sélectionner un jeune collégien cinéphile pour représenter la<br />

France dans le jury international du festival (28 septembre - 5 octobre 2008).<br />

C’est Pierre Thionois, élève du collège Henri Bergson de Saint-Cyr-sur-Loire, qui a été sélectionné : d’abord grâce à la critique<br />

du film Le Tombe<strong>au</strong> des Lucioles de Takahata Isao vu dans le cadre de Collège <strong>au</strong> cinéma ; puis après une prestation orale<br />

devant un jury composé de Gilles Blanchard, représentant de l’Inspection académique d’Indre-et-Loire, de Dominique Lecerf,<br />

représentante du Conseil Général d’Indre-et-Loire et Dominique Roy, présidente de l’association Collège <strong>au</strong> Cinéma <strong>37</strong>.<br />

Son professeur de français, Nicolas Carli-Basset, qui avait présenté Pierre <strong>au</strong> concours, et qui devait l’accompagner pour ce<br />

voyage comme « chaperon », s’est vu proposer de faire partie du jury CIFEJ (Centre International du Film pour l’Enfance et la<br />

Jeunesse) en raison de son activité militante et passionnée <strong>au</strong>tour du dispositif Collège <strong>au</strong> cinéma. Ce sont donc deux saintcyriens<br />

qui sont allés représenter la France à Rimouski !<br />

Pierre Thionois a donc participé <strong>au</strong> festival comme vingt et un <strong>au</strong>tres jeunes jurés venus du monde entier. Des journées<br />

chargées (projections, délibérations) lui ont permis non seulement de vivre dans l’effervescence d’un festival de cinéma mais<br />

<strong>au</strong>ssi de partager ses émotions et ses opinions avec des jeunes de son âge, avec qui il gardera des contacts. Les discussions entre<br />

adolescents, toujours animées, ont été l’occasion de confronter les points de vue dans un domaine qui passionne ces jeunes et<br />

d’apprendre le respect de la parole des <strong>au</strong>tres. Car ce ne sont pas moins de sept prix que le jury « jeune » a attribués. Comme<br />

ses pairs, Pierre Thionois a été hébergé chez des bénévoles du Carrousel du film de Rimouski chez qui l’accueil généreux et<br />

chaleureux lui a permis de connaître un peu la vie québécoise.<br />

Avec les deux <strong>au</strong>tres membres du jury CIFEJ et avec nombre de festivaliers, Nicolas Carli-Basset a vécu une première<br />

expérience dans un festival très enrichissante tant sur le plan humain que culturel. Des liens se sont tissés avec les organisateurs<br />

des festivals analogues qui existent en Europe et sur d’<strong>au</strong>tres continents.<br />

Au moment du retour, alors que la vie quotidienne reprenait ses droits, ils ont tous deux pu mesurer la chance qui leurs avait<br />

été accordée. Ce voyage a été financé par le Conseil Général d’Indre-et-Loire et la commune de Saint-Cyr-sur-Loire.<br />

Lien<br />

http://www.carrousel.qc.ca/<br />

En septembre 2009, Amandine Bourse du collège de Montrésor, l<strong>au</strong>réate du concours « Bons Becs de Rimouski » 2009 partira<br />

avec son professeur de lettres, Stéphanie Borderon, <strong>au</strong> Québec du 27 septembre <strong>au</strong> 4 octobre 2009 et elle nous racontera ses<br />

aventures cinématographiques à son retour dans le CinéZoom n°14 ! En attendant, vous trouverez dans le CinéZoom élèves<br />

n°<strong>13</strong> (juin 2009) un article du l<strong>au</strong>réat 2008, Pierre Thionois, élève de 3 ème <strong>au</strong> collège Bergson de Saint-Cyr-sur-Loire, qui a<br />

également tourné un petit film sur son voyage <strong>au</strong> Québec (disponible à l’association).<br />

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A N N É E S C O L A I R E 2 0 0 9 / 2 0 1 0<br />

P R O G R A M M A T I O N D É F I N I T I V E<br />

1 er trimestre<br />

2 ème trimestre<br />

3 ème trimestre<br />

Nive<strong>au</strong> 6 ème /5 ème<br />

Mon Oncle<br />

de Jacques Tati (1958)<br />

Joue-la comme Beckham<br />

de Gurinder Chadha (2002)<br />

Le Garçon qui ne voulait plus parler<br />

de Ben Sombogaart (1995)<br />

APPEL À ADHÉSION<br />

Nive<strong>au</strong> 4 ème /3 ème<br />

O Brother<br />

De Joel et Ethan Coen (2000)<br />

El Bola<br />

D’Archera Manas (2001)<br />

Ridicule<br />

de Patrice Leconte (1996)<br />

Enseignants, manifestez votre soutien et prenez part <strong>au</strong>x décisions prises par<br />

l’association en adhérant à titre personnel :<br />

8 € par année scolaire !<br />

C O L L È G E A U C I N É M A F Ê T E S E S 2 0 A N S<br />

Depuis 20 ans, des millions de collégiens ont pu découvrir le cinéma grâce <strong>au</strong> dispositif Collège <strong>au</strong> cinéma initié par les<br />

Ministères de la Culture et de l’Education Nationale en 1989 avec la Fédération Nationale des Cinémas Français. En Indre-et-<br />

Loire, cette opération financée par le Conseil Général et les collèges est gérée par une association d’<strong>enseignants</strong>, Collège <strong>au</strong><br />

Cinéma <strong>37</strong>. Chaque année, les collégiens de l’agglomération tourangelle découvrent ainsi les salles obscures des cinémas<br />

« Studio » que be<strong>au</strong>coup continuent à fréquenter par la suite.<br />

Pour célébrer cet anniversaire, l’association Collège <strong>au</strong> Cinéma <strong>37</strong> a proposé en partenariat avec les cinémas « Studio » le<br />

samedi 20 juin 2009 à Tours une journée d’événements cinématographiques qui s’est terminée par une rencontre<br />

exceptionnelle avec le réalisateur tourange<strong>au</strong> Patrice Leconte.<br />

14 h - Concert conférence par Le Moine Chanteur à l’orgue de barbarie : chansons de films français des années trente. Dans<br />

la cour du cellier St Julien attenante <strong>au</strong> musée du compagnonnage (accès par le parvis de l’église St Julien).<br />

16 h 30 : Anna and the moods de Gunnar Karlsson (Animation – Islande – 2007 – 26 min – VOST).<br />

Avec la voix de Björk<br />

Alors que toute la famille attend Anna, la petite fille modèle, pour le petit déjeuner, la famille a la désagréable surprise<br />

d’avoir devant eux une Anna version Marilyn Manson. Ne comprenant pas ce qu’il a bien pu se passer, ses parents décident de<br />

l’envoyer dans la clinique du Dr Artmann, spécialisée dans les cas les plus extrêmes…<br />

17 h 30 : Stella de Sylvie Verheyde (France – 2007 – 1 h 43 min)<br />

1977. Stella entre en sixième, dans un grand lycée parisien. Stella entre dans le monde... Un nouve<strong>au</strong> monde, à l'opposé de celui<br />

qu'elle connaît. Presque un miracle. Elle, elle vit dans un café, un café d'ouvrier, à la frontière de Paris. Cette rentrée va<br />

changer sa vie.<br />

20 h 45 : Ridicule de Patrice Leconte (France – 1996 – 1 h 42 min)<br />

Grégoire Ponceludon de Malavoy, révolté par les ravages de la malaria dans la Dombes, s’est mis en tête de convaincre le roi<br />

qu’il convient d’assécher les marais de la région. Mais, pour s’imposer à la cour, il f<strong>au</strong>t d’abord avoir de l’esprit. Il se trouve qu’il<br />

en a, ce qui lui v<strong>au</strong>dra l’appui d’une dame influente. Hélas, les jeux de l’amour sont plus compliqués que ceux de l’esprit et<br />

tout <strong>au</strong>ssi cruels.<br />

Rencontre avec le réalisateur Patrice Leconte<br />

Nous publierons à la rentrée 2009 un numéro spécial consacré à la vingtième édition de Collège <strong>au</strong> cinéma.<br />

Des projections du film Stella de Sylvie Verheyde seront proposées gratuitement <strong>au</strong> public dans les différents lieux de<br />

projections du département d’Indre et Loire avec les salles de cinéma partenaires et l’association Ciné-Off (les dates seront<br />

communiquées sur le site Internet de l’association Collège <strong>au</strong> Cinéma <strong>37</strong>).<br />

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C O L L È G E A U C I N É M A F Ê T E S E S 2 0 A N S ( S U I T E )<br />

Durant l’année scolaire 2008/2009, l’association Collège <strong>au</strong> Cinéma <strong>37</strong> a organisé des manifestations dans le cadre des 20<br />

ans de Collège <strong>au</strong> cinéma.<br />

En novembre 2008 : Ciné-débat sur le film Abouna (Tchad, 2003, 1 h 21) de Mahamat-Saleh Haroun dans le cadre du<br />

festival Plumes d’Afrique 2008 avec la scénariste Marie Diagne-Rullier <strong>au</strong> cinéma Le Générique de Montbazon.<br />

En mars 2009 : Séance scolaire gratuite pour 369 collégiens du film d’animation japonaise Amer Béton de Michael Arias<br />

dans le cadre du X ème Festival du Cinéma Asiatique de Tours.<br />

Rencontre avec Mahamat-Saleh Haroun, le réalisateur d’Abouna, pour les <strong>enseignants</strong> de collège.<br />

En mai 2009 : Participation <strong>au</strong> 62 ème Festival de Cannes avec le CNC à la séance spéciale « Les 20 ans de Collège <strong>au</strong><br />

cinéma » en tant qu’association représentant tous les <strong>enseignants</strong> de collège en France.<br />

L E S N O U V E A U T É S D E L ’ A S S O C I A T I O N<br />

UN NOUVEAU VISUEL<br />

A l’occasion du 20 ème anniversaire de Collège <strong>au</strong> cinéma,<br />

l’association Collège <strong>au</strong> Cinéma <strong>37</strong> fait pe<strong>au</strong> neuve avec ce<br />

nouve<strong>au</strong> visuel réalisé par le Studio Reflect qui apparaîtra<br />

désormais sur tous les documents de Collège <strong>au</strong> Cinéma <strong>37</strong>.<br />

UN NOUVEAU SITE INTERNET : www.college<strong>au</strong>cinema<strong>37</strong>.com<br />

Lancé en 2000, le site Internet de l’association permet <strong>au</strong>x <strong>enseignants</strong> de retrouver toute l’actualité de l’association ainsi que<br />

les nombreuses pistes pédagogiques sur les films programmés dans le dispositif depuis 20 ans. Ce site est devenu petit à petit un<br />

site de référence <strong>au</strong>près des <strong>au</strong>tres départements, les <strong>enseignants</strong> recherchant des outils pour travailler sur les films.<br />

Cependant, ce site personnel n’était pas hébergé et n’avait donc pas de référencement. De plus, les visiteurs rencontraient des<br />

difficultés à naviguer sur le site (par exemple, impossibilité de naviguer à l’aide du menu). Il avait besoin d’une rénovation afin<br />

de connaître un meilleur référencement dans les recherches effectuées par les intern<strong>au</strong>tes. C’est pourquoi l’association Collège<br />

<strong>au</strong> Cinéma <strong>37</strong> a fait appel à Studio Reflect pour faire une refonte totale. Vous pouvez déjà vous rendre sur le site mais il est<br />

encore en construction à ce jour.<br />

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