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<strong>Alexis</strong> <strong>Ucko</strong> <br />
Année 2012 <br />
ART BRUT ET GENIE CIVIL <br />
En début de semestre, mon choix pour cette SHS s’est fait assez rapidement. En effet, j’ai <br />
été à la recherche d’un sujet qui me permet de m’évader de mon quotidien, c’est-‐à-‐dire <br />
de mes études en génie civil, et de compléter mon approche purement scientifique par <br />
une ouverture d’esprit comme celle de l’art brut. L’art brut était pour moi un terme <br />
souvent entendu mais il m’était très difficile de savoir exactement ce que le terme brut <br />
signifiait. <br />
J’ai alors appris durant ce cours que l’art brut a été mis en valeur par Jean Dubuffet qui <br />
d’après lui est la forme la plus pure de la création. Il inventa d’ailleurs ce terme brut car <br />
c’est un art qui n’a pas été transformé par la culture et qui est directement issu de la <br />
psyché. Ces artistes sont avant tout des malades qui trouvent dans l’art une thérapie à <br />
leur problème. J’ai, dès les premiers cours, été impressionné de voir la puissance qui se <br />
dégage de ces oeuvres tout en sachant que la plupart d’entre eux n’ont aucune <br />
connaissance ni compétence dans les techniques de l’art. En effet, il suffit de voir une <br />
oeuvre d’Aloyse pour se rendre compte de l’intensité de son rendu, de ses couleurs. <br />
Dans un domaine plus proche de notre spécialisation, on peut également citer ACM qui <br />
construit des édifices avec des pièces informatiques. <br />
Ma spécialité demande de nombreuses compétences dans divers domaines aussi variés <br />
que la physique et les mathématiques. En art brut, il est possible de voir des signes, des <br />
chiffres et des symétries qui nous font alors penser à ces disciplines. On peut alors citer <br />
Carlo Zinelli ou Joseph Crepin. Ce dernier fait preuve d’une précision, d’une rigueur et <br />
d’un attachement à la symétrie dans le but de classer et d’ordonner le monde dans <br />
lequel il évolue. J’ai donc, à travers certains artistes, trouver un lien entre les manières <br />
de travailler en art brut et durant mes études à l’<strong>EPFL</strong>. <br />
Certains domaines nous rapprochent de l’art brut notamment des qualités qui dans <br />
notre spécialisation sont capitales à savoir le bon esprit d’analyse, l’organisation et la <br />
rigueur. En effet, on ressent à la vue des oeuvres la recherche de perfection des auteurs. <br />
Par contre, de nombreux points divergent également entre nos deux domaines. Nous <br />
sommes, en génie civil, amenés à travailler en équipe, à avoir des qualités relationnelles. <br />
Ces caractéristiques sont contraires aux artistes d’art brut qui eux sont solitaires, <br />
renfermés dans leur maladie et leur pensée et qui n’ont aucune ouverture vers <br />
l’extérieur. De plus, nous devons être innovants et réactifs pour pouvoir trouver des <br />
solutions et en mesurer les enjeux et les impacts. Ceci ne coïncide pas du tout à ces <br />
artistes qui ont une inventivité spontanée qui s’exprime hors de « l’asphyxiante <br />
culture ». <br />
Il existe donc, comme nous l’avons vu, de nombreux points qui divergent entre nos deux <br />
domaines. Je citerai donc une phrase de George Sand qui prouve bien ceci « l’Art n’est <br />
pas une étude de la réalité positive, c’est une recherche de la vérité idéale ». Malgré ces <br />
nombreuses différences, l’art brut est d’une complémentarité incroyable. En effet, <br />
contrairement à nos études, elle réfute tout acquis et insiste pour que nous nous <br />
exposions à de nouveaux stimuli visuels. L’ouverture d’esprit que cela engendre est une <br />
chose capitale à mes yeux et permet de réaliser et de voir les choses sous un autre angle.
<strong>Alexis</strong> <strong>Ucko</strong> <br />
Année 2012 <br />
Je suis ravi d’avoir découvert cette forme d’art qui m’a permis d’ouvrir mon esprit et qui <br />
va très certainement me permettre d’adapter aujourd’hui ma façon de voir les choses et <br />
de les interpréter différemment.