SURPRISING TEXTILES, DESIGN & ART - exhibitions international
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cLothtEX<br />
Dans le domaine du vêtement, la prédominance<br />
du textile n’étonne personne : c’est, depuis toujours,<br />
« le » matériau de prédilection. Un matériau<br />
qui, à première vue n’évolue pas si radicalement<br />
que ça : Au fil des siècles en effet, les lignes<br />
changent quand les étoffes, elles, semblent immuables.<br />
Mais « semblent » seulement, car au-delà des seules<br />
apparences, les dessous du confort connaissent<br />
-depuis 50 ans en particulier- une avancée continue<br />
–et spectaculaire- grâce à la souplesse grandissante<br />
des fibres et tissus. Le nylon inventé dans<br />
les années 30, le Lycra en 1959, et puis plus récemment<br />
les micro-fibres, et textiles cosmétiques avec<br />
leurs encapsulations de principes actifs….Toutes<br />
ces innovations contribuent inlassablement à resserrer<br />
les liens, des liens de douceur, de bien être<br />
et d’aérienne légèreté entre le vêtement et qui le<br />
porte, laissant d’ailleurs penser que les échantillons<br />
« Visible Emotion » de Ginna Lee, par exemple,<br />
et l’empreinte laissée par les pressions que l’on y<br />
exerce, ou encore l’intérieur du sac éclairant éclairé<br />
de Dognin, ou enfin la robe en molécule de vin<br />
de Gary Cass et Donna Francklin ne relèvent pas<br />
d’une lointaine science-fiction.<br />
La notion de « seconde peau » est ainsi de plus<br />
en plus une réalité, d’autant qu’en parallèle des<br />
performances techniques, l’accent est mis sur la<br />
dimension esthétique -concurrence et marché<br />
obligent-. Plus ça va, plus ce qui est pratique se<br />
doit également d’avoir du style.<br />
Pour autant, en terme de mode proprement dite,<br />
progrès et évolution procèdent plutôt par le biais<br />
de détournements : Lorsque dans les années 20<br />
Chanel détourne le vestiaire masculin, c’est une<br />
révolution. Idem lorsque dans les années 60 Paco<br />
Rabanne détourne des matériaux industriels<br />
comme le plastique ou le métal. Idem encore<br />
dans les années 90 avec Martin Margiela et ses<br />
recyclages tous azimuts, Issey Myake et son Pleats<br />
Please technologique ou encore, à découvrir ici,<br />
Yohji Yamamoto et sa robe en vinyle gonflable. On<br />
pourrait en citer de nombreux autres. Au fil du<br />
temps, les plus grands couturiers se sont souvent<br />
et précisément distingués par leur capacité à s’approprier<br />
d’autres univers et matériaux. Que leurs<br />
appropriations deviennent des tendances durables<br />
et s’inscrivent dans l’histoire de la mode est<br />
une autre histoire dont seul le temps (et bien sûr<br />
l’argent), justement, détiennent la réponse. Mais<br />
l’audace qu’ils déploient, la volonté qui les portent<br />
de recréer le mouvement, d’initier une nouvelle<br />
allure, l’imaginaire avec lesquels ils s’élancent<br />
sont toujours à prendre avec la plus grande considération.<br />
Parce que cette manière d’opérer de<br />
libres échanges, d’ouvrir le dialogue est porteuse<br />
d’art et de poésie souvent, de créativité toujours.<br />
Comme en témoignent encore la robe en origami<br />
de bois conçue spécialement pour Futurotextiles<br />
par la créatrice Léa Peckre et la designer textile Elysa<br />
Strozyk. Ou encore celle en dentelle de papier<br />
végétal de l’artiste brésilen Jum Nakao.<br />
●<br />
Jesse Brouns<br />
28 29<br />
L’art Et LES matIèrES.<br />
dE réInvEntEr L’aLLurE.