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pages 162-195 - Réseaux de chercheurs | Télédétection

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Mots clés : Morphologie mathématique, satellite Spot, fusion d’images, Amélioration <strong>de</strong> la résolution<br />

Trente ans <strong>de</strong> l’évolution spatiotemporelle du glissement <strong>de</strong> “Bou Halla” à<br />

l’Ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> la Photogrammétrie Numérique et du MNT<br />

Mohame MASTERE* 1 2 3 , Brigitte VAN VLIET-LANOË 1 2 , Lahsen AIT BRAHIM 3 , Nasreddine EL FAHCHOUCH 3 ,<br />

Fatima OUKHAYI 3 , El Mehdi GUELZIME 4<br />

(1)* Université Européenne <strong>de</strong> Bretagne, Bretagne, France. Mastere@univ-brest.fr<br />

(2) CNRS, UMR 6538 Domaines Océaniques, Université <strong>de</strong> Brest, Institut Universitaire Européen <strong>de</strong> la Mer, place Nicolas<br />

Copernic, 29280 Plouzané, France.<br />

(3): Université Mohamed V, Faculté <strong>de</strong>s Sciences <strong>de</strong> Rabat, Département <strong>de</strong>s Sciences <strong>de</strong> la Terre. Avenue Ibn Battouta<br />

Rabat – Agdal, Boîte Postale 1014, Maroc.<br />

(4) : Mastère <strong>de</strong> la Conférence <strong>de</strong>s Gran<strong>de</strong>s Ecoles : SILAT Maison <strong>de</strong> la Télédétection AgroParisTech / ENGREF – UMR<br />

TETIS 500, rue Jean-François Breton F-34093 MONTPELLIER CEDEX 5, France.<br />

1. Problématique<br />

La caractérisation géométrique et cinématique, à différentes échelles d’un glissement<br />

<strong>de</strong> terrain, est une étape indispensable à la compréhension <strong>de</strong> la dynamique d’un tel<br />

phénomène. La télédétection spatiale est un outil particulièrement bien adapté pour cette<br />

caractérisation puisqu’elle permet d’obtenir une vision synoptique <strong>de</strong> l’édifice, à différentes<br />

échelles spatiales (du centimètre à la dizaine <strong>de</strong> mètres) et temporelles (quelques heures à<br />

plusieurs années), en s’affranchissant <strong>de</strong>s problèmes d’accès. Jusqu’à ce jour peu <strong>de</strong> travaux<br />

ont mis à profit les avantages <strong>de</strong> la photogrammétrie numérique dans le domaine <strong>de</strong>s<br />

risques géomorphologiques et <strong>de</strong>s mouvements <strong>de</strong> terrains en particulier. La tâche<br />

principale restant pour l'instant est le développement <strong>de</strong>s techniques et <strong>de</strong>s matériels.<br />

Plusieurs géologues ont défini selon cette métho<strong>de</strong> les vecteurs <strong>de</strong> déplacements d'un<br />

certain nombre <strong>de</strong> repères naturels i<strong>de</strong>ntifiés sur <strong>de</strong>ux clichés aériens. Ceci a permis aussi<br />

d'établir <strong>de</strong>s cartes <strong>de</strong> déformations superficielles et <strong>de</strong> mesurer le déplacement d'éléments<br />

remarquables <strong>de</strong> la surface topographique sur <strong>de</strong>s sites instables (Casson et al 2005, Van<br />

Ash et al 2006, et Méric et al 2007 …). L’originalité <strong>de</strong> notre travail est basée sur la<br />

construction automatique <strong>de</strong>s MNT à partir <strong>de</strong>s couples stéréoscopique, et<br />

l’orthorectification <strong>de</strong>s photoaériennes permettant <strong>de</strong> projeter chaque image dans un même<br />

<strong>162</strong>


éférentiel, afin <strong>de</strong> poursuivre l’activité spatiotemporelle d’un mouvement <strong>de</strong> terrain.<br />

2. Données <strong>de</strong> base et méthodologie<br />

Dans le but d’exploiter la base <strong>de</strong> données <strong>de</strong> 30 ans <strong>de</strong> photographies aériennes <strong>de</strong> notre<br />

laboratoire, nous avons développé et adopté une méthodologie d’ortho-rectification <strong>de</strong>s<br />

Photoaériennes qui permet <strong>de</strong> projeter chaque image dans un même référentiel, afin<br />

d’effectuer <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s quantitatives et qualitatives d’un mouvement <strong>de</strong> terrain. Pour<br />

orthorectifier nos clichés, nous avons eu recours à la construction d’un MNT à partir <strong>de</strong><br />

couples stéréoscopiques d’images aériennes. La précision et la résolution du MNT doivent<br />

être les plus fines possibles, afin <strong>de</strong> pouvoir réaliser <strong>de</strong>s suivis précis <strong>de</strong>s mouvements <strong>de</strong><br />

terrain. Dans notre cas et selon nos moyens, ces <strong>de</strong>rnières sont d’une résolution métrique. La<br />

réalisation du MNT comprend généralement <strong>de</strong>ux gran<strong>de</strong>s étapes: la corrélation ou<br />

reconnaissance <strong>de</strong>s points homologues sur les images du couple stéréoscopique puis la<br />

construction du MNT au sens strict grâce aux formules photogrammétriques. Deux types <strong>de</strong><br />

soucis peuvent être rencontrés lors <strong>de</strong> la construction d’un tel MNT : il est en effet<br />

indispensable <strong>de</strong> calculer avec une gran<strong>de</strong> précision les paramètres d’acquisition (position et<br />

angles <strong>de</strong> caméras) <strong>de</strong>s images et <strong>de</strong> corriger les distorsions liées à la topographie locale du<br />

secteur d’étu<strong>de</strong> (Figure A). Les différents traitements que nous avons réalisé, ont été faits à<br />

l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> trois logiciels dont l’utilisation et l’enchaînement sont illustrés ci-<strong>de</strong>ssous (Figure A)<br />

3. Résultats<br />

L’analyse multi-temporelle <strong>de</strong>s quatre MNT et <strong>de</strong>s clichés orthorectifiés correspondants, a<br />

permis d’obtenir plusieurs informations sur l’évolution géomorphologique du glissement <strong>de</strong><br />

Bou Halla, en permettant notamment <strong>de</strong> situer les différentes pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> réactivation <strong>de</strong> ce<br />

<strong>de</strong>rnier entre 1965 et 1995. Les photographies aériennes <strong>de</strong> 1965 montrent un secteur où les<br />

différents types <strong>de</strong> mouvements qui affectent actuellement le versant s’étaient déjà<br />

déclenchés. (Figure B).<br />

En 1978, <strong>de</strong>ux mouvements distants, à vol d’oiseau, <strong>de</strong> 6.5km se sont déclenchés au même<br />

moment ; il s’agit <strong>de</strong> celui du P.K29+900 et celui <strong>de</strong> J. Akroud .A la suite <strong>de</strong> ce glissement,<br />

une crevasse est apparue au pied du massif ; coudée à l’est, et se prolonge vers l’aval (Figure<br />

B). Sur l’orthophoto et le MNT <strong>de</strong> 1988, un glissement s’est déclenché dans les marnes<br />

tangéroises. Ce <strong>de</strong>rnier a eu lieu le 4 mai 1984 d’après les témoignages <strong>de</strong>s habitants du<br />

douar. En comparant les MNT et les orthophotos <strong>de</strong> 1988 et 1995 nous a permis d’estimer<br />

que la tête du mouvement a atteint une largeur <strong>de</strong> 300m et la pente <strong>de</strong> l’escarpement principal<br />

a diminué. Depuis 1995 jusqu’aujourd’hui le glissement <strong>de</strong> Bou Halla montre une stabilité qui<br />

risque d’être interrompue à n’importe quel moment.<br />

163


Mots clefs : Télédétection spatiale, photogrammétrie numérique, MNT, SIG, Orthorectification, glissement <strong>de</strong><br />

terrain<br />

Bibliographiques<br />

- Casson, B. Delacourt, C. Allemand, P.2005: Contribution of multi-temporal remote sensing images to<br />

characterize landsli<strong>de</strong> slip surface – Application to the La Clapière landsli<strong>de</strong> (France), Natural Hazards and<br />

Earth System Sciences, 5, 425-437.<br />

- Méric, O. Garambois, S.. Malet, J-P Ca<strong>de</strong>t, H. Guéguen P. and Jongmans, D.2007: Seismic noise-based<br />

methods for soft-rock landsli<strong>de</strong> characterization. Bull. Soc. géol. Fr., 2007, t. 178, no 2, pp. 137-148<br />

- Van Asch, W.J., TH Malet J.P., Van Beek L.P.H., 2006 : Influence of landsli<strong>de</strong> geometry and kinematic<br />

<strong>de</strong>formation to <strong>de</strong>scribe the liquefaction of landsli<strong>de</strong>s: Some theoretical consi<strong>de</strong>rations. Engineering Geology, 88<br />

(1-2), pp. 59-69.<br />

L’impact <strong>de</strong>s risques climatiques sur le milieu urbain cas : l’Algérie du<br />

nord<br />

Ab<strong>de</strong>rrahmane MEDJERAB 1 et Nafissa CHERFOUH 2 .<br />

1 Faculté <strong>de</strong>s Sciences <strong>de</strong> la Terre, <strong>de</strong> la Géographie et <strong>de</strong> l’Aménagement du Territoire<br />

Université <strong>de</strong>s Sciences et <strong>de</strong> la Technologie Houari Boumediene<br />

a_medjrab@hotmail.com<br />

2 Faculté <strong>de</strong>s Sciences <strong>de</strong> la Terre, <strong>de</strong> la Géographie et <strong>de</strong> l’Aménagement du Territoire<br />

Université <strong>de</strong>s Sciences et <strong>de</strong> la Technologie Houari Boumediene<br />

cherfouh_nafissa@yahoo.fr<br />

Les villes Algériennes sont caractérisées par un système hydrographique endoréique. Elles<br />

sont par ailleurs en situation déprimée constituant ainsi un réceptacle à une gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong>s<br />

écoulements pluvieux. Le développement rapi<strong>de</strong> et souvent incontrôlé <strong>de</strong>s villes a rendu<br />

l’ensemble <strong>de</strong>s réseaux techniques caduc et en particulier le réseau d’assainissement qui ne<br />

répond pas plus aux besoins d’évacuation <strong>de</strong>s eaux domestiques et pluviales. Ce déficit est<br />

particulièrement accru dans le secteur où le réseau est unitaire. Cette situation rend certains<br />

secteurs <strong>de</strong>s villes hautement vulnérables aux risques d’inondation et aux risques<br />

environnementaux (Fig.1)<br />

Les catastrophes d’origine climatiques ont connu ces <strong>de</strong>rnières années, une ampleur<br />

considérable (Fig.2) suite au développement d’une urbanisation sauvage faite sans respect <strong>de</strong>s<br />

normes <strong>de</strong> réalisation en vigueur notamment en matière <strong>de</strong> dimensionnement <strong>de</strong>s réseaux<br />

164


d’assainissement, généralement insuffisants. A l'urbanisation sauvage s'ajoutent les malfaçons<br />

constatées dans la construction <strong>de</strong>s conduites d'assainissement et leur dimensionnement.<br />

Fig.1 : Le réseau hydrographique <strong>de</strong> l’Algérie du Nord<br />

Le nord <strong>de</strong> l’Algérie a connu <strong>de</strong> nombreux événements climatiques exceptionnels :<br />

Tizi Ouzzou 1971, El Eulma 1980, Annaba 1982, Jijel 1984, Bordj Bouariridj 1994, Beb-El-<br />

Oued 2001, et en fin Ghardaia 2008, ces événements ont causé la perte <strong>de</strong> vies humaines<br />

(Beb-El- Oued 1200 morts et 100 morts à Ghardaia), et <strong>de</strong>s dégâts matériels et infrastructurels<br />

considérables estimés à plusieurs milliards <strong>de</strong> dinars. Dans cette présentation l’attention sera<br />

focalisée essentiellement sur l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s impacts <strong>de</strong>s risques climatiques inondations sur les<br />

milieux habités dans le nord <strong>de</strong> l’Algérie<br />

Source : Behllouli.L(2006)<br />

Fig.2. Carte <strong>de</strong> la répartition <strong>de</strong>s inondations les plus catastrophiques <strong>de</strong>s 20 <strong>de</strong>rnières années<br />

1) Les causes et types d’inondations catastrophiques en Algérie<br />

Les catastrophes d’inondations hivernales récurrentes survenues ces <strong>de</strong>rnières années dans<br />

le nord <strong>de</strong> l’Algérie sont dues à une combinaison <strong>de</strong> facteurs naturels et anthropiques :<br />

165


• La remise en eau <strong>de</strong>s oueds asséchés pendant les années <strong>de</strong> pluviométrie déficitaire<br />

• L’installation <strong>de</strong> quartiers spontanés dans les fonds <strong>de</strong>s oueds.<br />

• Le retour, suite à la pério<strong>de</strong> déficitaire <strong>de</strong>s années 1970, à une pluviométrie<br />

normale, caractérisée par <strong>de</strong>s fortes averses.<br />

• La remontée <strong>de</strong> la nappe phréatique, induite par la recharge et la diminution <strong>de</strong>s<br />

débits extraits pour l’approvisionnement en eau potable.<br />

• La nature <strong>de</strong>s sols et le défaut <strong>de</strong> planification <strong>de</strong>s infrastructures d’urbanisation et<br />

d’assainissement, face à la pression démographique.<br />

2) Les inondations <strong>de</strong> Beb-El-Oued<br />

Le post ONM au niveau <strong>de</strong> Bouzareah a enregistré 290 mm du 9 au 10 novembre, 260 mm<br />

par la seule journée du 10 novembre 2001. La pluviométrie enregistrée durant la première<br />

quinzaine <strong>de</strong> ce mois est <strong>de</strong> 196.4 mm soit un excé<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> 87,8 mm par rapport à la moyenne<br />

du mois. Au post <strong>de</strong> Bouzareah un surplus <strong>de</strong> 140% par rapport à la moyenne mensuelle. Au<br />

niveau <strong>de</strong> Triolet les eaux se sont accumulées et ont donné <strong>de</strong> très forts débits. Le niveau<br />

d’eau maximum mesuré est <strong>de</strong> 2,45 mètres, ce qui donne un débit <strong>de</strong> crue maximum <strong>de</strong> 730<br />

m 3 / s et un apport total <strong>de</strong> 2, 600,000 m 3 l’estimation empirique <strong>de</strong>s sédiments charriés à<br />

donné un volume <strong>de</strong> 800,000 m 3 (ANRH).<br />

3) Les causes <strong>de</strong>s inondations<br />

1) La situation géographique se prêtait à une forte concentration <strong>de</strong>s eaux. En effet, les<br />

collines environnantes forment un entonnoir guidant les eaux en direction <strong>de</strong> la mer<br />

à travers le quartier <strong>de</strong> Beb-El-Oued<br />

2) Un mauvais entretien <strong>de</strong>s conduites<br />

3) Déforestation et le rasage du couvert végétal sur les hauteurs d’Alger (taux <strong>de</strong><br />

reboisement inférieur à 0,5%) suite à une violation systématique <strong>de</strong>s lois sur<br />

l’aménagement du territoire.<br />

4) Urbanisation anarchique<br />

4) Les dégâts :<br />

• 1200 victimes décédées.<br />

• 7553 citoyens sinistrés.<br />

• 1400.000 m 3 <strong>de</strong> terres et gravats charriés sur les parties basses <strong>de</strong> Beb-El-Oued.<br />

• Le marché <strong>de</strong> Triolet totalement enseveli sous les eaux et les boues.<br />

• 1500 familles ont été relogées.<br />

• 360 logements démolis pour assurer le couloir <strong>de</strong> la coulée.<br />

• Les dégâts sont estimés à 500 millions <strong>de</strong> Dollars.<br />

166


5) Bibliographie :<br />

- Behlouli.L.(2006) Crues et inondations en Algérie. Agence Nationale <strong>de</strong>s Ressources Hydrauliques.43 <strong>pages</strong>.<br />

- Medjerab.A. (2009) Les inondations catastrophiques du mois d’octobre 2008 à Ghardaïa. XXII éme colloque <strong>de</strong><br />

l’Association Internationale <strong>de</strong> Climatologie. Cluj-Nopoca- Roumanie.6 <strong>pages</strong>.<br />

Cartographie <strong>de</strong>s états <strong>de</strong> surfaces par télédétection et SIG et<br />

prédétermination <strong>de</strong>s coefficients <strong>de</strong> ruissellement en vue <strong>de</strong> la cartographie<br />

<strong>de</strong>s zones à risque d'inondation dans le Grand Tunis<br />

Ab<strong>de</strong>llatif MEJBRI * , Med Raouf MAHJOUB ** et Amor Mokhtar GAMMAR *<br />

* UR « Biogéographie, Climatologie Appliquée et Dynamique Erosive), Faculté <strong>de</strong>s Lettres, <strong>de</strong>s Arts et <strong>de</strong>s Humanités<br />

Manouba 2010 Tunisie, mejjbri@yahoo.fr , amorgammar@yahoo.fr,<br />

** Ecole Supérieur <strong>de</strong>s Ingénieurs <strong>de</strong> l’Equipement Rural <strong>de</strong> Medjez El Bab, mahjoub_Raouf@yahoo.fr<br />

Très fortement convoité pour l’urbanisation et l’extension <strong>de</strong>s villes les terres du Grand<br />

Tunis sont <strong>de</strong>puis plusieurs déca<strong>de</strong>s sous la pression d’une occupation humaine grandissante.<br />

Cette urbanisation massive et parfois même anarchique a causé la favorisation <strong>de</strong><br />

ruissellement <strong>de</strong>s eaux pluviales plutôt que leurs infiltrations et c’est ce qui a conduit, par<br />

conséquent, à un débit ruisselé plus important.<br />

Un autre aspect <strong>de</strong> cette urbanisation consiste dans le fait qu’elle a conquis les zones<br />

basses ce qui engendre la stagnation <strong>de</strong>s eaux et plusieurs secteurs sont menacés. Donc, du<br />

point <strong>de</strong> vue hydrologique l’urbanisation provoque :<br />

− Une augmentation <strong>de</strong> la vitesse <strong>de</strong> l’eau qui s’étale vers les collecteurs <strong>de</strong>s<br />

canaux et <strong>de</strong>s cours d’eau,<br />

− Une réduction du temps <strong>de</strong> réponse du bassin versant,<br />

− Une augmentation du débit <strong>de</strong> pointe,<br />

− Une augmentation <strong>de</strong> volume d’écoulement superficiel,<br />

− Une modification <strong>de</strong> la stabilité <strong>de</strong>s cours d’eau,<br />

− Une suralimentation <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong> bases.<br />

167


De ce fait, les inondations dans Grand Tunis, surtout dans les zones basses, sont <strong>de</strong>venues<br />

très fréquentes. Le mémoire gar<strong>de</strong> <strong>de</strong>s souvenirs <strong>de</strong>s dégâts occasionnés par les crues<br />

évènementionnelles souvent pénibles, parfois angoissantes tels que les crues anciennes (1969,<br />

1973, 1982 et 1990) et celle la plus récente <strong>de</strong> septembre/décembre 2003 et octobre 2007.<br />

Aujourd’hui, la Télédétection et le SIG permettent <strong>de</strong> suivre cette dynamique, révélant<br />

l’impact <strong>de</strong> l’urbanisation sur le ruissellement et montrant les nouvelles relations entre les<br />

quartiers et les différentes parties <strong>de</strong> la ville. Les informations réellement détectables sur les<br />

photographies aériennes et les images satellitaires nous ont permis :<br />

− L’i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong> la limite <strong>de</strong> l’aire urbaine dans le bassin versant,<br />

− La cartographie <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s d’occupations du sol en milieu urbain et<br />

périurbain,<br />

− La mise en valeur <strong>de</strong>s changements entre plusieurs dates.<br />

Associée à <strong>de</strong>s relevés <strong>de</strong> terrain, cet apport <strong>de</strong> la télédétection et du SIG a permis la<br />

cartographie <strong>de</strong>s types <strong>de</strong> quartiers, la <strong>de</strong>nsité du bâti et ses combinaisons avec les espaces<br />

libres et les espaces verts. Cette cartographie est une base pour quantifier les taux<br />

d’imperméabilisations et estimer la contribution <strong>de</strong> chaque quartier au ruissellement.<br />

L’objectif <strong>de</strong> cette recherche est <strong>de</strong> mettre sur pieds une information spatialisée fiable pour<br />

une évaluation <strong>de</strong> la répartition <strong>de</strong>s coefficients <strong>de</strong> ruissellement et du risque d’inondation<br />

dans le Grand Tunis.<br />

Mots clés : Grand Tunis ; urbanisation anarchique ; Télédétection; SIG; Ruissellement ; crues ; inondations<br />

Proposition d’une méthodologie basée sur la représentation <strong>de</strong><br />

connaissances <strong>de</strong> l’image satellitale pour la prévention contre les risques<br />

naturels : Application à l’érosion<br />

Wassim MESSAOUDI 1,2 , Imed Riadh FARAH 1,2 , Henda BEN GHEZALA 1 et Basel SOLAIMAN 2<br />

1 Laboratoire <strong>de</strong> Recherche en Informatique Arabisée et Documentique Intégrée (RIADI)<br />

Ecole Nationale <strong>de</strong>s Sciences <strong>de</strong> l'Informatique, Campus Universitaire <strong>de</strong> La Manouba,<br />

wassim.messoudi@riadi.rnu.tn, riadh.farah@ensi.rnu.tn, henda.bg@cck.rnu.tn<br />

2 TELECOM-Bretagne, Département ITI<br />

Technopôle Brest Iroise CS 83818, 29238 Brest Ce<strong>de</strong>x France<br />

Basel.Solaiman@telecom-bretagne.eu<br />

1. Problématique :<br />

L’image <strong>de</strong> télédétection constitue une source d’information importante permettant <strong>de</strong><br />

surveiller les phénomènes naturels auxquels le mon<strong>de</strong> ait été confronté ces <strong>de</strong>rnières années<br />

notamment l’érosion, l’inondation, les incendies, la déforestation, etc. Ces phénomènes ont<br />

<strong>de</strong>s conséquences graves sur l’environnement, l’agriculture (dégradation <strong>de</strong>s sols), l’activité<br />

humaine, etc.<br />

Plusieurs travaux ont été proposés pour extraire l’information utile <strong>de</strong> l’image satellitale<br />

[1], d’autres pour la représentation <strong>de</strong> son contenu [2], et la recherche d’image d’une zone<br />

géographique donnée [3], ainsi que son application à l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s phénomènes naturels [4].<br />

2. Données <strong>de</strong> base et méthodologie :<br />

Dans cette communication, nous présentons une nouvelle méthodologie générique<br />

permettant d’in<strong>de</strong>xer le contenu <strong>de</strong> l’image satellitale, et <strong>de</strong> profiter <strong>de</strong> cette modélisation<br />

pour déduire la susceptibilité d’une scène aux risques naturels en recherchant l’ensemble <strong>de</strong>s<br />

images similaires à celle <strong>de</strong> la requête. Notre méthodologie comporte trois modules : (1)<br />

Modélisation <strong>de</strong> l’image satellitale, (2) recherche d’images similaires, et (3) décision (Figure<br />

168


1). Le premier module permet <strong>de</strong> représenter le contenu <strong>de</strong> l’image satellitale par <strong>de</strong>s modèles<br />

ontologiques. Cette modélisation prend en compte le type <strong>de</strong> capteur utilisé pour l’acquisition<br />

<strong>de</strong> l’image, l’ensemble <strong>de</strong>s objets et leurs primitives, les relations spatiales entre les objets, et<br />

les contraintes et les conditions figurant dans l’image.<br />

Nous proposons un processus automatisé permettant <strong>de</strong> générer ces modèles et les attacher<br />

aux images satellitales. En premier lieu, on segmente l’image en régions, puis on calcule leurs<br />

primitives (signature spectrale, forme, texture, etc.) et les relations spatiales entre eux, enfin,<br />

nous appliquons un algorithme d’apprentissage pour créer le modèle d’image.<br />

Le <strong>de</strong>uxième module permet <strong>de</strong> rechercher <strong>de</strong>s images similaires à partir d’une base <strong>de</strong><br />

modèles ontologique représentant les images satellitales. L’objectif <strong>de</strong> cette phase est<br />

d’exploiter les informations <strong>de</strong>s cas précé<strong>de</strong>nts afin <strong>de</strong> maximiser les connaissances sur les<br />

phénomènes naturels et leur impact sur les objets <strong>de</strong> la scène. Nous proposons que la<br />

recherche s’effectue en mesurant la similarité entre les modèles ontologiques associés aux<br />

images et non pas par les images eux même.<br />

Le troisième module exploite le résultat <strong>de</strong> l’étape précé<strong>de</strong>nte (requête enrichie d’un<br />

ensemble d’images similaires), et permet <strong>de</strong> déduire la susceptibilité <strong>de</strong>s images à un risque<br />

naturel donné, en opérant <strong>de</strong>s inférences sur ces connaissances.<br />

3. Résultats :<br />

L’érosion est la principale menace pesant sur la dégradation <strong>de</strong> sols et ses conséquences<br />

graves sur l’environnement, l’économie, etc. Nous proposons d’appliquer notre méthodologie<br />

pour traiter ce problème afin <strong>de</strong> prévenir les zones à risque contre l’érosion en Tunisie et plus<br />

particulièrement à la région du Kef. Nous avons conçu une base <strong>de</strong> connaissances contenant<br />

<strong>de</strong>s informations sur les objets <strong>de</strong> la zone (caractéristiques pédologique, couverture du sol,<br />

pente, etc.) et les connaissances sur le phénomène <strong>de</strong> l’érosion. Nous avons élaboré une base<br />

d’images satellitales issues <strong>de</strong> différents types <strong>de</strong> capteur (radar et optique), multi-datées et<br />

corrigées <strong>de</strong> différents effets perturbateurs (atmosphère, capteur et topographie), représentant<br />

la zone d’étu<strong>de</strong>. Ensuite, nous avons procédé à l’extraction <strong>de</strong>s connaissances <strong>de</strong>s images<br />

satellitales en appliquant <strong>de</strong>s algorithmes <strong>de</strong> segmentation (FCM et hiérarchique) et <strong>de</strong>s<br />

algorithmes d’apprentissage (Arbre <strong>de</strong> décision et SVM) permettant <strong>de</strong> générer <strong>de</strong>s<br />

annotations d’images afin <strong>de</strong> constituer la base <strong>de</strong> modèles. Nous avons utilisé le langage<br />

OWL-DL pour modéliser le contenu <strong>de</strong>s images et générer <strong>de</strong>s interprétations et <strong>de</strong>s<br />

déductions sur la susceptibilité <strong>de</strong>s images au risque d’érosion.<br />

Mots clés : Image satellite, représentation <strong>de</strong> connaissances, ontologie, érosion.<br />

169


Références bibliographiques :<br />

-Shi R., Feng H., Chua T.-S., Lee C.-H., An adaptive image content representation and segmentation<br />

approach to automatic image annotation, International Conference on Image and Vi<strong>de</strong>o Retrieval (CIVR), pp.<br />

545–554, 2004.<br />

- Mezaris, V., Kompatsiaris, I., Strintzis, M. G.: Region-Based Image Retrieval Using an Object Ontology<br />

and Relevance Feedback, In: Journal on Applied Signal Processing, pp. 886-901, 2004.<br />

- Peijun D., Yunhao C., Hong T., Tao F., “Study on Content-Based Remote Sensing Image Retrieval”, IEEE,<br />

pp 707-710, 2005.<br />

- Bannari A., El-Harti, A., Haboudane D., Bachaoui M. et El-Ghmari A. Intégration <strong>de</strong>s variables spectrales<br />

et géomorphométriques dans un SIG pour la Cartographie <strong>de</strong>s Zones Exposées à l’Érosion. Revue Télédétection,<br />

vol. 7, No. 1-2-3-4, pp. 327-342, 2008.<br />

Modélisation spectrale <strong>de</strong>s rejets miniers<br />

dans la mine <strong>de</strong> Jebel Ressas, au nord <strong>de</strong> la Tunisie<br />

Nouha MEZNED 1 , Sâadi ABDELJAOUAD 1 et Mohamed Rached BOUSSEMA 2<br />

1 Laboratoire <strong>de</strong>s Ressources Minérales et Environnement, Faculté <strong>de</strong>s sciences <strong>de</strong> Tunis,<br />

2092 Campus Universitaire du Belvédère Tunis, Tunisie,<br />

2 Laboratoire <strong>de</strong> Télédétection et Système d’Information à Références Spatiales,<br />

Ecole nationale d’ingénieurs <strong>de</strong> Tunis, 1002 le Belvédère Tunis, Tunisie,<br />

mezned_nouha@yahoo.fr<br />

1. Problématique :<br />

L’analyse spectrale <strong>de</strong>s images optiques est une étape essentielle et indispensable pour<br />

sélectionner les classes ou « endmembers » nécessaires dans le processus <strong>de</strong> classification<br />

pour la cartographie <strong>de</strong>s rejets miniers et <strong>de</strong>s fractions minérales (Mezned et al., 2008). La<br />

correspondance multi-échelle entre les données mesurées par le spectroradiomètre et celles<br />

enregistrées par l’image permet une cartographie précise sur la répartition spatiale <strong>de</strong>s<br />

rejets miniers. Toutefois, ces données mesurées ne sont pas toujours disponibles et surtout<br />

pour l’analyse <strong>de</strong>s images acquises pendant <strong>de</strong>s pério<strong>de</strong>s antérieures. L’approche <strong>de</strong><br />

modélisation spectrale AMS représente une solution optimale en l’absence <strong>de</strong>s données<br />

spectroradiométriques <strong>de</strong> terrain.<br />

2. Données <strong>de</strong> base et méthodologie :<br />

Notre contribution consiste à modéliser les réflectances <strong>de</strong>s rejets miniers dans le<br />

domaine SWIR (Short Waves InfraRed) qui présente un grand intérêt pour la cartographie<br />

minéralogique. Pour ce fait, nous avons opté pour une approche linéaire permettant une<br />

évaluation simple <strong>de</strong> la réflectance. En effet, cette évaluation est fortement dépendante <strong>de</strong>s<br />

caractéristiques physiques et spectrales propres <strong>de</strong>s rejets miniers.<br />

L'i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong>s minéraux existants au niveau du rejet, leurs tailles, leurs<br />

concentrations et leurs comportements spectraux (absorption) sont d'importants paramètres<br />

qui conditionnent la réponse spectrale <strong>de</strong> l'ensemble <strong>de</strong>s rejets (ils influent sur l'allure et<br />

l'intensité <strong>de</strong> la réflectance <strong>de</strong>s rejets). L’i<strong>de</strong>ntification et l’estimation <strong>de</strong>s pourcentages <strong>de</strong>s<br />

minéraux existants en surfaces <strong>de</strong>s trois terrils, considérés comme source <strong>de</strong> pollution, ont<br />

été révélés à partir <strong>de</strong>s analyses minéralogiques du laboratoire ; par calcimétrie, par DRX<br />

(diffraction aux rayons X) et analyse <strong>de</strong>s sections polies (Mezned et al., 2009 ; Mezned et<br />

al., 2010). Par la suite, en se basant sur les concentrations estimées pour chaque minéral au<br />

niveau <strong>de</strong>s trois terrils ainsi que leurs réflectances correspondantes, nous avons modélisé la<br />

signature spectrale <strong>de</strong> chaque terril par la métho<strong>de</strong> AMS. Nous avons utilisé dans un<br />

premier temps, les données spectrales disponibles <strong>de</strong> la librairie JPL (Jet Propulsion<br />

Laboratory) qui tient compte <strong>de</strong> la granulométrie <strong>de</strong>s différents minéraux. Toutefois, la<br />

nature <strong>de</strong>s minéraux et leurs gisements, influent la réflectance <strong>de</strong>s minéraux. Ainsi, nous<br />

avons utilisés dans un <strong>de</strong>uxième temps, les données spectrales que nous avons mesurées<br />

170


dans le domaine SWIR sur <strong>de</strong>s échantillons <strong>de</strong> minéraux pures, prélevés <strong>de</strong>s<br />

environnements tunisiens. Ces données seront <strong>de</strong> base pour l’établissement d’une première<br />

librairie spectrale sur les minéraux <strong>de</strong> l’environnement tunisiens TUNL.<br />

Les comparaisons <strong>de</strong>s données ASTER SWIR, acquise en 26/06/2002, ainsi que les<br />

données spectroradiométriques (mesurées dans le domaine SWIR par le spectroradiomètre<br />

PIMA) ont été établies pour vali<strong>de</strong>r l'approche AMS.<br />

3. Résultats :<br />

La comparaison <strong>de</strong> la réflectance moyenne extraite <strong>de</strong> l’image SWIR avec celle<br />

modélisée et celle mesurée par le spectroradiomètre, sur l’échantillon moyen <strong>de</strong> la surface<br />

<strong>de</strong> chacun <strong>de</strong>s trois terrils, montre <strong>de</strong>s différences dues aux conditions multiples <strong>de</strong> mesure<br />

<strong>de</strong>s trois réflectances.<br />

En effet, la différence d'intensité <strong>de</strong> réflectance entre la signature modélisée et celle<br />

extraite <strong>de</strong> l'image est liée aux conditions <strong>de</strong> luminance et <strong>de</strong> pureté <strong>de</strong>s minéraux<br />

(minéraux <strong>de</strong>s rejets et les minéraux <strong>de</strong> la librairie). Ces conditions ne se présentent pas<br />

dans le cas <strong>de</strong>s mesures par le spectroradiomètre vue que nous mesurons un échantillon<br />

prélevé du terrain (échantillon mixte <strong>de</strong> minéraux). C’est le changement <strong>de</strong> l'état <strong>de</strong> surface<br />

<strong>de</strong> la composition minéralogique <strong>de</strong>s échantillons <strong>de</strong> terrils et l'exposition <strong>de</strong>s minéraux, du<br />

fait du transport <strong>de</strong>s échantillons qui influent la réflectance <strong>de</strong>s digues.<br />

Les signatures modélisées sont toujours les plus semblables à celles extraites <strong>de</strong> l'image,<br />

malgré la différence d'intensité <strong>de</strong> réflectance. L'inconvénient <strong>de</strong> déplacement <strong>de</strong>s<br />

échantillons pour <strong>de</strong>s mesures spectroradiométriques au laboratoire, ne se présente pas<br />

dans le cas <strong>de</strong> modélisation par l'approche AMS et n'aurait en rien affecté la réflectance <strong>de</strong>s<br />

rejets. L'approche AMS est plus fiable dans ce cas, surtout en présence d'une bonne<br />

discrimination et d'une bonne estimation <strong>de</strong>s concentrations <strong>de</strong>s minéraux étudiées. De<br />

plus, la contrainte <strong>de</strong> différence d’intensité <strong>de</strong> réflectance <strong>de</strong>s signatures modélisées a été<br />

soulevée par l’utilisation <strong>de</strong>s données <strong>de</strong> la librairie TUNL.<br />

(a)<br />

(b)<br />

(c)<br />

(d)<br />

Figure 1: Signature spectrale dans le domaine SWIR <strong>de</strong>s rejets miniers du site Jebel Ressas extraite <strong>de</strong> l'image<br />

ASTER, modélisée et mesurée par le spectroradiomètre <strong>de</strong>s terrils :<br />

(a) DJR1, (b) DJR2 et (c) DJR3. La figure (d) montre la signature modélisée à partir <strong>de</strong> la librairie<br />

régionale TUNL.<br />

Mots clés: Modélisation spectrale, rejets miniers, mesures spectroradiométriques, ASTER SWIR.<br />

171


Bibliographie :<br />

- Mezned N., Ab<strong>de</strong>ljaouad S. et Boussema M. R., 2008: Caractérisation <strong>de</strong>s Rejets Miniers dans le Bassin<br />

Versant <strong>de</strong> La Mejerda en utilisant les Données Aster. Revue <strong>de</strong> télédétection, 2, 83-92.<br />

- Mezned N., Ab<strong>de</strong>ljaouad S. et Boussema M. R., 2009: Unmixing based Landsat ETM+ and ASTER<br />

image fusion for hybrid multispectral image analysis. Advances in Geoscience and Remote Sensing, ISBN 978-<br />

953-307-005-6, 407-418.<br />

- Mezned N., Ab<strong>de</strong>ljaouad S. et Boussema M. R., 2010: A comparative study for unmixing based Landsat<br />

ETM+ and ASTER image fusion. International Journal of Applied Earth Observation and Geoinformation,<br />

S131-S137.<br />

Changement climatiques et canicule en milieu urbain : Apport <strong>de</strong> la<br />

télédétection à la gestion du risque <strong>de</strong> forte chaleur dans le grand Tunis<br />

Mustapha MJEJRA * HENIA Latifa*<br />

mustapahmjejra@yahoo.fr, latifahenia@yahoo.fr<br />

*UR. GREVACHOT<br />

L’intensité <strong>de</strong>s caniculaires est accentuée par l’effet <strong>de</strong> l’Îlot <strong>de</strong> chaleur urbain (ICU). Les<br />

fortes chaleurs constituent un risque pour la santé notamment dans les villes à forte<br />

concentration <strong>de</strong> population. Ce risque est appelé à s’intensifier avec les Changements<br />

Climatiques (GIEC 2007).<br />

Il va sans dire que l’intensité <strong>de</strong> la canicule ne peut être la même dans les différents<br />

quartiers d’une ville. Les effets <strong>de</strong>s sites, les caractéristiques du tissu urbain, la nature <strong>de</strong>s<br />

activités anthropiques, les types <strong>de</strong>s circulations atmosphériques, sont autant <strong>de</strong>s facteurs qui<br />

peuvent influencer la répartition spatiale <strong>de</strong> la température lors d’une pério<strong>de</strong> caniculaire.<br />

Pour la gestion du risque <strong>de</strong> forte chaleur, il est important <strong>de</strong> spatialiser l’intensité <strong>de</strong> la<br />

canicule, dans le but <strong>de</strong> déterminer les zones à risque. Pour un tel type d’exercice on se heurte<br />

souvent à la faible <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong>s stations <strong>de</strong> mesures météorologiques implantées dans le milieu<br />

urbain. Aussi l’imagerie satellitaire apparaît-elle comme un outil très intéressant qui permet la<br />

spatialisation <strong>de</strong> l’ilot <strong>de</strong> chaleur urbain dans sa variation temporelle (diurne – nocturne) ;<br />

puisqu’elle offre une vision synoptique et la répétitivité temporelle <strong>de</strong>s observations.<br />

Cette étu<strong>de</strong> vise à i<strong>de</strong>ntifier les contrastes spatiaux (les foyers à forte intensité <strong>de</strong> chaleur)<br />

au niveau <strong>de</strong> la répartition <strong>de</strong> la température dans le Grand Tunis par épiso<strong>de</strong>s <strong>de</strong> forte chaleur<br />

estivale. Pour ceci nous utilisons les données issues du satellite NOAA du capteur AVHRR<br />

dans le spectre infrarouge thermique qui sont plus adaptées aux mesures <strong>de</strong>s températures <strong>de</strong><br />

surface. Nous essayons, d’une part, <strong>de</strong> déterminer les différences intra-urbaines au niveau <strong>de</strong><br />

l’intensité <strong>de</strong>s canicules dans le Grand Tunis, par le biais d’un modèle cartographique <strong>de</strong> l’ilot<br />

<strong>de</strong> chaleur urbain, d’autre part, nous essayons <strong>de</strong> vali<strong>de</strong>r les résultats obtenus par l’imagerie<br />

satellitaire par recourt aux résultats issus <strong>de</strong>s données conventionnelles et <strong>de</strong>s mesures<br />

itinérantes. Nous essayons aussi <strong>de</strong> dégager les paramètres explicatifs dont certains sont<br />

structurels (taille <strong>de</strong> la ville, rapport surface minérale/espace vert dans la ville, morphologie<br />

urbaine, tissu urbain lâche ou serré engendrant un piégeage radiatif par réflexions multiples,<br />

conditions géographiques locales, site <strong>de</strong> la ville, site <strong>de</strong> bord <strong>de</strong> mer, <strong>de</strong> jebel, <strong>de</strong> vallée...) et<br />

d’autres conjoncturels (charge en poussières et aérosols ; heure et saison ; conditions<br />

météorologiques…)<br />

Mots-clés : Canicule, Tunis, changement climatique, Télédétection, Gestion <strong>de</strong>s risques<br />

172


Suivi <strong>de</strong>s sols par images satellites à haute résolution spatiale et haute<br />

répétitivité temporelle FORMOSAT-2 : applications à la détection <strong>de</strong>s<br />

phases initiales du cycle cultural en milieu semi-ari<strong>de</strong>.<br />

Bernard MOUGENOT 1 , Benoît DUCHEMIN 1 , Rachid HADRIA 2 , Olivier HAGOLLE 1<br />

1<br />

CESBIO, 18, avenue Edouard Belin, 31401 Toulouse ce<strong>de</strong>x 9, France,<br />

2<br />

INRA, Centre Régional <strong>de</strong> l'Oriental, 10, Bd Mohamed VI, BP 428, Oujda, 60000 Maroc.<br />

bernard.mougenot@ird.fr<br />

L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s changements par images satellites dans le domaine spectral du visible au<br />

moyen-infrarouge était limité jusqu’à maintenant par un compromis entre la résolution<br />

spatiale et la fréquence <strong>de</strong> revisite <strong>de</strong>s sites. Il fallait choisir entre une résolution<br />

hectométrique à kilométrique associée à une acquisition quotidienne et une résolution<br />

métrique à décamétrique tous les 8 à 15 jours au mieux. Ces caractéristiques et l’ennuagement<br />

limitent l’utilisation <strong>de</strong>s données satellitales pour les applications agricoles. De nouvelles<br />

missions <strong>de</strong> satellites en constellation fournissent ou produiront dans un avenir proche <strong>de</strong>s<br />

images combinant haute résolution spatiale (5 à 20 mètres) et acquisition tous les 1 à 5 jours<br />

(RAPID-EYE, FORMOSAT-2 disponibles, SENTINEL-2, VENµS). La connaissance<br />

spatialisée <strong>de</strong>s dates <strong>de</strong> labours, semis et irrigation permet d’améliorer l’initialisation <strong>de</strong>s<br />

modèles d’estimation <strong>de</strong>s besoins en eau <strong>de</strong>s cultures et <strong>de</strong> prévisions <strong>de</strong>s récoltes. Les indices<br />

<strong>de</strong> végétation comme le NDVI détectent le démarrage <strong>de</strong>s cultures beaucoup plus<br />

tardivement.<br />

Une série <strong>de</strong> 10 images du satellite FORMOSAT-2 a été étudiée en novembre et décembre<br />

2005, en début <strong>de</strong> cycle agricole sur un secteur <strong>de</strong> céréales irriguées au Maroc. La périodicité<br />

d’acquisition est en moyenne <strong>de</strong> 4 jours après élimination <strong>de</strong>s images nuageuses ou<br />

consécutives à une forte pluie. Le capteur <strong>de</strong> ce satellite est équipé <strong>de</strong> 4 ban<strong>de</strong>s spectrales du<br />

bleu au proche infrarouge ; la résolution au sol est <strong>de</strong> 8 mètres. L’angle constant d’acquisition<br />

est une caractéristique essentielle qui permet <strong>de</strong> limiter les corrections radiométriques pour<br />

l’essentiel à l’impact <strong>de</strong>s aérosols désertiques (une méthodologie itérative <strong>de</strong> correction<br />

atmosphérique a été développée par ailleurs). L’enquête menée sur 200 parcelles a permis <strong>de</strong><br />

définir les principaux types d’itinéraires techniques. Un ensemble <strong>de</strong> ces parcelles a été<br />

utilisée pour calibrer une métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> détection <strong>de</strong>s phases <strong>de</strong> préparation <strong>de</strong>s sols : labours<br />

précoces et tardifs, hersage et semis, ainsi que les opérations d’irrigations. Les seuils sont<br />

ensuite appliqués sont la forme d’arbre <strong>de</strong> décision, pixel par pixel et date après date, pour<br />

produire <strong>de</strong>s cartes d’utilisation <strong>de</strong>s sols.<br />

La simple détection <strong>de</strong>s changements par différence normalisée d’une date à l’autre donne<br />

<strong>de</strong> bons résultats pour i<strong>de</strong>ntifier les phases <strong>de</strong> préparation <strong>de</strong>s champs jusqu’aux semis. Le<br />

labour entraine une forte diminution <strong>de</strong> la réflectance dans toutes les ban<strong>de</strong>s du fait <strong>de</strong><br />

l’augmentation <strong>de</strong> la rugosité. L’étu<strong>de</strong> a été réalisée avec la ban<strong>de</strong> B3 dans la partie rouge du<br />

spectre visible, qui présente une bonne dynamique et une sensibilité moindre aux effets <strong>de</strong>s<br />

aérosols désertiques. La réflectance augmente légèrement au cours <strong>de</strong>s phases <strong>de</strong> hersage et<br />

semis sauf si le labour est très précoce avec un effet d’encroûtement <strong>de</strong>s surfaces sous l’effet<br />

<strong>de</strong>s pluies. Les irrigations entrainent une diminution <strong>de</strong> la réflectance similaire à celle <strong>de</strong>s<br />

labours profonds. Des confusions peuvent être levées en utilisant <strong>de</strong>s indices <strong>de</strong> couleurs,<br />

mais en l’absence <strong>de</strong> ban<strong>de</strong>s spectrales dans le moyen infrarouge, <strong>de</strong>s erreurs subsistent. Les<br />

résultats peuvent être améliorés en tenant compte <strong>de</strong> l’état initial <strong>de</strong> la parcelle, <strong>de</strong> l’évolution<br />

sur plusieurs dates et avec la connaissance à priori <strong>de</strong>s pratiques locales. Les résultats obtenus,<br />

associés au suivi du cycle phénologique <strong>de</strong> la végétation par le même satellite, permettent<br />

d’accé<strong>de</strong>r à l’ensemble du cycle cultural.<br />

173


240.0<br />

220.0<br />

Jachères<br />

)<br />

3<br />

(B<br />

g<br />

e<br />

u<br />

o<br />

R<br />

e<br />

d<br />

a<br />

n<br />

b<br />

c<br />

e<br />

n<br />

c<br />

ta<br />

fle<br />

é<br />

R<br />

200.0<br />

180.0<br />

160.0<br />

140.0<br />

labour profond<br />

préalable<br />

Pré-irrigation<br />

hersage<br />

labour<br />

labour-semis<br />

irrigation<br />

92210<br />

1<strong>162</strong>0<br />

12732<br />

12663<br />

120.0<br />

100.0<br />

09/11/2005 14/11/2005 19/11/2005 24/11/2005 29/11/2005 04/12/2005 09/12/2005 14/12/2005<br />

Réflectance moyenne <strong>de</strong> champs d’un secteur irrigué <strong>de</strong> la plaine <strong>de</strong> Marrakech au Maroc en début <strong>de</strong><br />

saison agricole – changements dus aux pratiques agricole avant le démarrage <strong>de</strong> la végétation. Ban<strong>de</strong><br />

B3, images FORMOSAT-2, acquisition en moyenne tous les 4 jours (images nuageuses ou précédées<br />

d’une forte pluie non représentées).<br />

Mot-clés : détection changements, haute résolution satellite, répétitivité temporelle, sols, pratiques agricoles.<br />

Extraction d'un réseau routier par une approche <strong>de</strong> contour actif modifiée<br />

Said MSEDDI 1, 2 , Mohamed BEN SALAH 1 , Riadh ABDELFATTAH 3, 4 , Amar MITICHE 1<br />

[1] INRS; [2] EPT; [3] supcom; [4] Telecom Bretagne<br />

mseddi_said@yahoo.fr bensalah@emt.inrs.ca riadh.ab<strong>de</strong>lfattah@supcom.rnu.tn mitiche@emt.inrs.ca<br />

L'extraction du réseau routier est un problème fondamental dans le traitement d'image dont<br />

l'application la plus importante est la mise à jour du Système d'information géographique<br />

(SIG).<br />

1. Problématique :<br />

Le problème consiste à partitionner une carte numérisée en <strong>de</strong>ux régions différentes: le<br />

réseau routier et l'arrière-plan.<br />

2. Donnée <strong>de</strong> base et méthodologie :<br />

Dans cet article, nous proposons une métho<strong>de</strong> d'extraction du réseau routier par contour<br />

actif [1] qui consiste à minimiser une fonctionnelle appelée aussi énergie composée <strong>de</strong> trois<br />

termes principaux:<br />

• le terme géodésique qui détecte les frontières <strong>de</strong>s objets [2],<br />

• la mesure <strong>de</strong> Bhattacharyya qui oriente le contour actif vers la meilleure région qui<br />

rassemble dans sa distribution <strong>de</strong>s intensités à un modèle d'apprentissage [3],<br />

• une contrainte géométrique qui décrit le faible distance entre les bords <strong>de</strong>s routes.<br />

Dans cette métho<strong>de</strong>, nous utilisons les Level set pour renouveler la position du contour actif à<br />

chaque itération.<br />

174


3. Résultats :<br />

L'efficacité <strong>de</strong> cette métho<strong>de</strong> est démontrée par les résultats <strong>de</strong> certaines cartes (Voir Fig.1<br />

et Fig.2) et la comparaison avec une autre métho<strong>de</strong> [4] qui utilise aussi les contours actifs<br />

comme outil <strong>de</strong> base.<br />

Fig1: Première image test: carte digitalisée et le résultat <strong>de</strong> l’extraction du réseau routier<br />

Fig1: Deuxième image test: carte digitalisée et le résultat <strong>de</strong> l’extraction du réseau routier<br />

Mots clés : extraction du réseau routier, contour actif, terme géodésique, mesure <strong>de</strong> Bhattacharyya, Level set.<br />

Bibliographique :<br />

- Chan T. and Vese L., “Active Contours without Edges”, IEEE Transactions on Image Processing, Vol. 10 ,<br />

pp. 266-277, 2001.<br />

- Caselles V., Kimmel R., and Sapiro G., “Geo<strong>de</strong>sic active contours”, International Journal of Computer<br />

Vision, no. 1, pp. 61_79, 1997.<br />

- Freedman D. and T. Zhang. “Active contours for tracking distributions”. IEEE Trans on Image Processing,<br />

13(4): 518-526, 2004.<br />

- Bibo Lu, Yongxia Ku, Hui Wang, “Automatic Road Extraction Method Based on Level Set and Shape<br />

Analysis”, icicta, vol. 3, pp.511-514, 2009.<br />

175


Analyse du champ <strong>de</strong> précipitations et détermination <strong>de</strong>s zones à potentiel<br />

en eau souterraine exploitable: Apport <strong>de</strong> la Télédétection et <strong>de</strong>s systèmes<br />

d’Informations Géographiques ; cas du département <strong>de</strong> Sinfra<br />

(Centre- ouest <strong>de</strong> la Côte d’Ivoire).<br />

Vami Hermann N’GUESSAN BI 1 , Mahaman Bachir, SALEY 2 Kouadio AFFIAN 3<br />

1- Doctorant en Télédétection et SIG, Centre Universitaire <strong>de</strong> Recherche et d’Application en Télédétection (CURAT),<br />

Université <strong>de</strong> Cocody, 22 BP 801 Abidjan 22, Côte d’ivoire. nguessanbiv@yahoo.fr<br />

2 Enseignant-Chercheur, Centre Universitaire <strong>de</strong> Recherche et d’Application en Télédétection (CURAT), Université <strong>de</strong><br />

Cocody, 22 BP 801 Abidjan 22, Côte d’ivoire. basaley@yahoo.fr<br />

3 Enseignant-Chercheur, Centre Universitaire <strong>de</strong> Recherche et d’Application en Télédétection (CURAT), Université <strong>de</strong><br />

Cocody, 22 BP 801 Abidjan 22, Côte d’ivoire. k_affian@yahoo.fr<br />

1. Problématique :<br />

Les tendances pluviométriques régionales en Côte d’Ivoire, du fait du changement<br />

climatique, révèlent une baisse généralisée <strong>de</strong>s précipitations sur l’ensemble du pays. Cela est<br />

<strong>de</strong> nature à perturber les régimes <strong>de</strong>s cours d’eau réduisant ainsi la disponibilité <strong>de</strong>s<br />

ressources en eau <strong>de</strong> surface. Dans un contexte <strong>de</strong> changement climatique, un <strong>de</strong>s enjeux<br />

majeurs <strong>de</strong>s recherches est <strong>de</strong> quantifier l’impact <strong>de</strong> cette variabilité sur le cycle hydrologique<br />

et les ressources en eau. C’est dans cette optique que s’inscrit la présente étu<strong>de</strong>. L’objectif<br />

assigné donc à ce travail <strong>de</strong> recherche est <strong>de</strong> montrer l’impact <strong>de</strong> la variabilité climatique sur<br />

les ressources en eau <strong>de</strong> surface et <strong>de</strong> proposer une métho<strong>de</strong> pour cartographier les zones à<br />

potentiel en eau souterraine exploitable.<br />

2. Données <strong>de</strong> base et méthodologie :<br />

Pour l’analyse du champ <strong>de</strong> précipitation, la démarche adoptée suit une approche<br />

markovienne, qui est une approche stochastique très utilisée pour analyser et simuler<br />

l’évolution spatio-temporelle d’un système à partir <strong>de</strong>s probabilités <strong>de</strong> transition. Elle a porté<br />

sur une série chronologique <strong>de</strong> données <strong>de</strong> pluies (1967-2000). Ce modèle a ensuite été étendu<br />

aux cas <strong>de</strong> données spatialisées à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>s automates cellulaires pour inclure le voisinage<br />

comme facteur modifiant les probabilités <strong>de</strong> changement <strong>de</strong> l’état d’une portion d’espace. La<br />

région <strong>de</strong> Sinfra étant située en zone <strong>de</strong> socle, le réseau <strong>de</strong> fractures qui constitue la voie<br />

privilégiée d’accès aux ressources en eaux souterraines a été établi par le traitement <strong>de</strong>s<br />

images Landsat TM <strong>de</strong> la scène 197-055.<br />

3. Résultats :<br />

La détermination <strong>de</strong> la perméabilité induite par ce réseau <strong>de</strong> fractures en utilisant la<br />

métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> Francis (1970) vient en appoint, pour i<strong>de</strong>ntifier les couloirs <strong>de</strong> circulation <strong>de</strong><br />

l’eau souterraine <strong>de</strong> la région <strong>de</strong> Sinfra. Les valeurs <strong>de</strong> perméabilité induite obtenues, ainsi<br />

que les données hydrologiques et topographiques ont été analysées par une approche<br />

multicritère avec agrégation par codification <strong>de</strong>s critères multisources considérés pour<br />

produire la carte <strong>de</strong> potentialité en eau souterraine du département <strong>de</strong> Sinfra. L’analyse par les<br />

chaines <strong>de</strong>s Markov <strong>de</strong> la série chronologique <strong>de</strong> données <strong>de</strong> pluies a révélé une gran<strong>de</strong><br />

variabilité interannuelle <strong>de</strong> la pluie qui traduit une alternance <strong>de</strong> phase humi<strong>de</strong> et <strong>de</strong> phase<br />

sèche plus longue. Ce long déficit pluviométrique a provoqué une baisse importante <strong>de</strong><br />

l’écoulement <strong>de</strong>s principaux cours d’eau présents dans le département <strong>de</strong> Sinfra. Cette<br />

analyse montre également que les échos <strong>de</strong> précipitations sont biens décrits par les chaînes <strong>de</strong><br />

Markov. Elles permettent, en effet, <strong>de</strong> mieux apprécier l’influence du passé sur le<br />

comportement du phénomène pluvieux et <strong>de</strong> donner une meilleure <strong>de</strong>scription <strong>de</strong>s<br />

précipitations. L’analyse du réseau <strong>de</strong> fractures a révélé les directions principales empruntées<br />

par les fractures régionales et les fractures dans leur ensemble. La distribution spatiale <strong>de</strong>s<br />

valeurs <strong>de</strong> perméabilités induites obtenues (comprises entre 1.7.10-8 et 1.1 .10-6 m/h) a<br />

permis d’i<strong>de</strong>ntifier les couloirs <strong>de</strong> circulation <strong>de</strong> direction : E-W, N-S et NW-SE. La carte<br />

176


<strong>de</strong>s potentialités en eau souterraine montre que plus <strong>de</strong> la moitié (64%) du département <strong>de</strong><br />

Sinfra est pourvue en eau Souterraine exploitable.<br />

Mot clés : Télédétection, SIG, analyse multicritère, Markov, ressources en eau<br />

Références Bibliographiques<br />

-Arnaud M. 1985: Contribution à l’étu<strong>de</strong> stochastique Markovienne <strong>de</strong>s précipitations dans le bassin Adour-<br />

Garonne ; Thèse <strong>de</strong> Doctorat, Toulouse, (France).<br />

-Bois Ph., Obled Ch., et Zin I.(2007). Introduction au traitement <strong>de</strong> données en Hydrologie. 7 e édition revue<br />

et complétée. Edition du millénaire, 265p.<br />

-Garcia C.C. (1990): El campo <strong>de</strong> Cartagena climate hidrologia <strong>de</strong> un médio semiarido. Univ. Murcia,<br />

ayuntamiento <strong>de</strong> Cartagena, 450p.<br />

-Hess G.D., Leslie L.M., Guymer A.E., Fraendrich K. 1989: Application of markov techniques to the<br />

operational, short-term forecasting of rainfall; Australian Meteorological Magazine, 37, 2, 83-91.<br />

Télédétection et nouvelle cartographie forestière : <strong>de</strong> la production à<br />

l’utilisation Cas <strong>de</strong>s paysages forestière du Cap Bon<br />

Monaem NASR 1 , Walid CHOUARI 2 , Ab<strong>de</strong>lKrim BENSAID 3<br />

1 et 2 Laboratoire SYFACTE (F.L.S.H.Sfax)<br />

3 Laboratoire GEOSYSCOM (Université <strong>de</strong> Caen Basse-Normandie)<br />

Monaem_nasr@yahoo.fr , walidchouari@yahoo.fr , Ab<strong>de</strong>lkrim.bensaid@unicaen.fr<br />

En Tunisie, les forêts occupent une place privilégiée en raison <strong>de</strong>s enjeux<br />

socioéconomiques, tant à l’échelle globale que locale. Les missions <strong>de</strong> surveillance et <strong>de</strong><br />

gestion <strong>de</strong>s ressources forestières sont variées, et nous pensons bien aujourd’hui qu’elles<br />

doivent bénéficier <strong>de</strong> l’évolution <strong>de</strong>s technologies en anticipant sur les activités <strong>de</strong> recherche.<br />

Dans ce cadre, les techniques spatiales et plus particulièrement les données issues <strong>de</strong><br />

l’Observation <strong>de</strong> la Terre contribuent <strong>de</strong>puis près <strong>de</strong> 20 ans à l'établissement d'inventaires<br />

forestiers à différentes échelles spatiotemporelles. Cependant, <strong>de</strong>s freins subsistent pour<br />

profiter et exploiter pleinement les capacités d’observation à différentes échelles spatiales<br />

associées à différentes répétitivités <strong>de</strong>s missions actuelles et futures.<br />

Pour mieux connaître et suivre les paysages forestiers et les peuplements dans la presqu’île<br />

du Cap bon, les ingénieurs <strong>de</strong> la Direction Générale <strong>de</strong>s Forêts se sont basés sur<br />

l'interprétation <strong>de</strong> photographies aériennes, à l'échelle du 1/20 000ème, dont les résultats ont<br />

été vérifiés par <strong>de</strong>s observations sur le terrain. Les formations forestières ont été regroupées<br />

en unités homogènes suivant différents critères (composition, recouvrement…). Cependant, le<br />

travail reste souvent incomplet et trop généralisé.<br />

Le but principal <strong>de</strong> ce travail consiste à cartographier les surfaces forestières en tant que<br />

systèmes extrêmement dispersées, complexes et dynamiques afin <strong>de</strong> réaliser une cartographie<br />

<strong>de</strong>s unités paysagères à différentes échelles en utilisant les images ASTER <strong>de</strong> l’année 2001 et<br />

2009. Ce choix est justifié par l'incertitu<strong>de</strong> relative <strong>de</strong>s estimations fournies récemment par<br />

l'inventaire forestier national. Nous chercherons aussi à évaluer les possibilités offertes par la<br />

télédétection et la cartographie multiscalaire à i<strong>de</strong>ntifier, à analyser les zones forestières, en<br />

donnant <strong>de</strong>s renseignements sur leurs localisations et leurs dimensions, leur état <strong>de</strong><br />

dégradation et le <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> pression exercée par la population (un déboisement accentué, <strong>de</strong>s<br />

feux <strong>de</strong> forêt et l'agroforesterie…). Les données multitemporelles permettent l'analyse <strong>de</strong> la<br />

détection <strong>de</strong>s changements. Les images <strong>de</strong>s années antérieures sont comparées aux scènes<br />

récentes afin <strong>de</strong> mesurer concrètement les différences <strong>de</strong> l'étendue <strong>de</strong>s pertes <strong>de</strong>s forets ou <strong>de</strong>s<br />

zones nouvellement reboisées. La télédétection par satellite peut aussi contribuer à<br />

177


l'aménagement forestier en fournissant <strong>de</strong>s informations sur l'accessibilité (topographie,<br />

sentiers ou routes) et permet une surveillance annuelle, voire mensuelle, <strong>de</strong>s principaux<br />

peuplements forestiers et <strong>de</strong> leur exploitation à différentes échelles spatiales.<br />

La cartographie ainsi réalisée sera mise en ligne via l’utilisation <strong>de</strong>s techniques <strong>de</strong><br />

cartographie sur le web (webmapping). Ce pendant, les différents utilisateurs potentiels<br />

peuvent ainsi ajouter, afficher, consulter et télécharger les informations cartographiques<br />

concernant la presqu’île du Cap bon.<br />

-Image ASTER-<br />

Mots clés : Télédétection, nouvelle cartographie, paysages forestiers, Cap Bon.<br />

La dynamique spatiale <strong>de</strong>s systèmes <strong>de</strong> ravinement sur les marnes en climat<br />

semi-ari<strong>de</strong> : Cas <strong>de</strong> piémonts du secteur moyen du haut bassin versant <strong>de</strong><br />

l’Oued Kébir-Miliane (Tunisie)<br />

Latifa NASRI<br />

Laboratoire <strong>de</strong> Cartographie Géomorphologique <strong>de</strong>s Milieux, <strong>de</strong>s Environnements et <strong>de</strong>s Dynamiques<br />

latifa.nasri.cgmed@gmail.com<br />

1. Problématique :<br />

La partie amont du bassin versant <strong>de</strong> l’Oued Kébir-Miliane se localise dans le Tell <strong>de</strong><br />

la Tunisie. Son secteur moyen est façonné par la dépression allongée <strong>de</strong> l’Oued Kébir où les<br />

piémonts occupent 40% <strong>de</strong> sa superficie totale. La problématique géomorphologique majeure<br />

du secteur moyen est le façonnement actuel <strong>de</strong> ces piémonts. Il s’effectue sur <strong>de</strong>s<br />

178


affleurements marneux caractérisés par une aptitu<strong>de</strong> forte au ravinement sous un climat semiari<strong>de</strong><br />

caractérisé par <strong>de</strong>s pluies irrégulières et brutales.<br />

2. Données <strong>de</strong> base et méthodologie :<br />

Les principaux outils utilisés pour déterminer le fonctionnement morphodynamique actuel<br />

dans les piémonts du secteur moyen <strong>de</strong> l’Oued Kébir sont :<br />

- La recherche bibliographique,<br />

- La prospection du terrain,<br />

- La mesure <strong>de</strong>s sites et <strong>de</strong>s repères <strong>de</strong> suivi,<br />

- Les photographies aériennes,<br />

- Les travaux <strong>de</strong> laboratoires,<br />

- L’enquête socio-économique,<br />

La méthodologie adoptée est le traitement <strong>de</strong>s données par le système d’information<br />

géographique, la superposition <strong>de</strong>s différentes couches <strong>de</strong> données pour obtenir une carte <strong>de</strong><br />

l’érosion.<br />

3. Résultats :<br />

Les systèmes <strong>de</strong> ravinements marquent le façonnement actuel <strong>de</strong>s piémonts d’étu<strong>de</strong>. Le<br />

décapage a un rôle secondaire sur les interfluves. Les systèmes <strong>de</strong> ravinements sont<br />

conditionnés par trois principaux facteurs. D’abord, un climat semi-ari<strong>de</strong> caractérisé par <strong>de</strong>s<br />

pluies irrégulières et <strong>de</strong>s averses brutales. Puis, un affleurement <strong>de</strong>s marnes apte à l’incision<br />

par la faible perméabilité, la texture argileuse et la cohésion faible. Enfin, les activités<br />

anthropiques qui ne tiennent pas compte <strong>de</strong>s caractéristiques physiques du milieu.<br />

Une variabilité <strong>de</strong> la dynamique spatiale <strong>de</strong>s systèmes <strong>de</strong> ravinement se présente sur les<br />

piémonts <strong>de</strong> la dépression <strong>de</strong> l’Oued Kébir :<br />

- En premier lieu, la rive gauche se caractérise par une diversité d’activité <strong>de</strong>s systèmes<br />

<strong>de</strong> ravinement. Les dynamiques spectaculaires se manifestent d’abord par un<br />

ravinement hiérarchisé et un creusement significatif dans le sous-bassin versant <strong>de</strong><br />

l’Oued Hallouf-Zekrine. Puis, par <strong>de</strong>s bad-lands en aval du talus <strong>de</strong> raccor<strong>de</strong>ment du<br />

glacis ancien et moyen entre l’Oued Debidiba à l’Oued Hallouf. Les systèmes <strong>de</strong><br />

ravinement peu dynamiques se localisent sur les <strong>de</strong>ux extrémités <strong>de</strong> la rive gauche : <strong>de</strong><br />

la fermeture amont à Sidi Said, puis <strong>de</strong> l’Oued Souf à l’Oued Jnan.<br />

- En <strong>de</strong>uxième lieu, la rive droite se caractérise par une ressemblance <strong>de</strong> l’activité <strong>de</strong>s<br />

systèmes <strong>de</strong> ravinement où les piémonts sont façonnés par une érosion linéaire à<br />

activité moyenne à faible. Un suivi <strong>de</strong> l’incision par <strong>de</strong>s repères fixes au fond du lit <strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>ux ravins dans le secteur <strong>de</strong> Sidi Aoui<strong>de</strong>t, montre une évolution faible <strong>de</strong>s ravins<br />

entre 2006 et 2009. Un cas exceptionnel se localise dans le secteur <strong>de</strong> Sidi Amara où<br />

apparaît le système <strong>de</strong> ravinement le plus actif <strong>de</strong> la rive droite.<br />

- En <strong>de</strong>rnier lieu, un cas particulier <strong>de</strong> l’évolution <strong>de</strong>s ravins se manifeste aux environs<br />

<strong>de</strong> la retenue du barrage <strong>de</strong> l’Oued Kébir, localisé dans la fermeture aval <strong>de</strong> la<br />

dépression du Kébir. Les transformations morphologiques et morphodynamiques qui<br />

résultent <strong>de</strong>s effets du barrage ont produit d’une part la disparition <strong>de</strong>s ravins en amont<br />

<strong>de</strong> la retenue à cause du colmatage par l’excès <strong>de</strong> sédiment et d’autre part le<br />

développement <strong>de</strong> l’érosion régressive aux bordures <strong>de</strong> la digue.<br />

Mots clés: dynamique spatiale, système <strong>de</strong> ravinement, climat semi-ari<strong>de</strong>, morphodynamique, érosion.<br />

Bibliographiques<br />

- Marrae A.(1998). Huit ans <strong>de</strong> mesures du ravinement <strong>de</strong>s marnes dans les Baronnies méridionales (Préalpes<br />

françaises du sud), Géomorphologie: relief, processus, environnement. Vol. 4, n°4, p. 351-373.<br />

- Nasri L. (2005) – La dynamique géomorphologique actuelle dans les impluviums <strong>de</strong>s retenues collinaires<br />

dans la région <strong>de</strong> jbel Mansour. Mém. <strong>de</strong> Mastère. Facult. <strong>de</strong>s Scie. Hum et Soc <strong>de</strong> Tunis. P 107.<br />

179


- Rey F. (2002) – Influence <strong>de</strong> la distribution spatiale <strong>de</strong> la végétation sur la production sédimentaire <strong>de</strong>s<br />

ravines marneuses dans les Aples du Sud. Thèse <strong>de</strong> Doctorat. Unv. Joseph Fourier- Grenoble I et CEMAGREF<br />

<strong>de</strong> Grenoble. P258.<br />

- Slimi A. (2008) - Mouvements <strong>de</strong> terrain et ravinements dans le bassin supérieur <strong>de</strong> l’Oued Djemaa<br />

(versant sud du Djurdura, Algérie).Thèse <strong>de</strong> Doctorat. Université Paris XII Val-De-Marne, p309.<br />

Exploitation <strong>de</strong>s données satellitaires pour l’évaluation <strong>de</strong> la biomasse<br />

forestière <strong>de</strong>s forêts du bassin du Congo : Cas <strong>de</strong> la Forêt Classée <strong>de</strong> la<br />

Mondah au Gabon.<br />

Calvin Dikongo NDJOMBA 1 , Bernard RIERA 2 , Edmond NEZRY 3 , Cédric LARDEUX 1 , David NIAMIEN, Pierre<br />

Louis FRISON 1 , Jean Paul RUDANT 1<br />

1 Université Paris-Est <strong>de</strong> Marne La Vallée,<br />

2<br />

Muséum National d’Histoire Naturelle <strong>de</strong> Paris,<br />

3 Par Bleu Technologies Inc., Saint-Jean-sur-Richelieu, Québec, Canada.<br />

calvindn@yahoo.fr<br />

L’estimation du carbone séquestré dans les végétaux passe par la réalisation <strong>de</strong> mesures in<br />

situ. A défaut <strong>de</strong> pouvoir réaliser <strong>de</strong>s mesures directes <strong>de</strong> la biomasse <strong>de</strong>s végétaux, une<br />

estimation <strong>de</strong> la biomasse et donc du carbone est possible via <strong>de</strong>s équations allométriques.<br />

Pour cela <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong>ndrométriques (mensuration <strong>de</strong>s arbres), voire <strong>de</strong>ndrologiques<br />

(mesure <strong>de</strong> la forme <strong>de</strong>s arbres), sont nécessaires. Parmi ces mesures, on relève, entre autres,<br />

les hauteurs, les diamètres <strong>de</strong>s arbres (à environ 1,30m du sol) ainsi que les mesures d’indice<br />

foliaire (LAI = Leaf Area In<strong>de</strong>x).<br />

Les forêts du bassin du Congo n’étant pas homogènes en terme <strong>de</strong> <strong>de</strong>nsité d’arbres et <strong>de</strong><br />

composition végétale, il est nécessaire <strong>de</strong> mesurer ces paramètres sur les espèces végétales<br />

arborés présentent dans les principaux types <strong>de</strong> forêt, notamment les forêts naturelles, les<br />

plantations, les jeunes jachères, les vieilles jachères, les savanes, et les mangroves. C’est ainsi<br />

que plusieurs sites ont été retenus sur le bassin pour effectuer les mensurations, l’objectif étant<br />

d’évaluer la biomasse moyenne par hectare pour chacun <strong>de</strong>s principaux types <strong>de</strong> forestiers,<br />

ainsi que leurs couvertures spatiales respectives. Compte tenu <strong>de</strong> la gran<strong>de</strong> extension <strong>de</strong>s<br />

forêts du bassin (2 000 000 km 2 ), la discrimination entre types <strong>de</strong> forêts et la détermination <strong>de</strong><br />

leur étendue doivent utiliser l’imagerie satellitaire, en particulier l’imagerie radar étant donné<br />

la fréquence et <strong>de</strong> l’importance du couvert nuageux dans la région.<br />

Notre étu<strong>de</strong> porte principalement sur les forêts du Gabon. Nous avons toutefois aussi<br />

retenu un site test en République Démocratique du Congo pour voir dans quelle mesure notre<br />

approche pouvait être généralisée.<br />

Dans une première étape, nous avons réalisé <strong>de</strong>s inventaires dans la Forêt Classée <strong>de</strong> la<br />

Mondah (FCM, Gabon) sur <strong>de</strong>s placettes représentatives <strong>de</strong> différents types <strong>de</strong> forêts, ainsi<br />

qu’en forêt naturelle à l’intérieur du pays (Lastourville, au centre du Gabon).<br />

Dans une secon<strong>de</strong> étape, nous avons exploité les images <strong>de</strong>s capteurs radar ALOS-<br />

PALSAR, ENVISAT, RADARSAT-1 et TerraSAR-X sur trois sites test : la FCM au nord <strong>de</strong><br />

Libreville (λ=9,3°E; ф=00,5°N), en République Démocratique du Congo (RDC), dans la<br />

Réserve <strong>de</strong> TUMBA-LEDIMA (RTL) près du fleuve Congo (λ=17,2°E; ф=01,5°S), et autour<br />

<strong>de</strong> la ville d’Inongo (λ=18,2°E; ф=02,0°S).<br />

Grâce à la gran<strong>de</strong> variété <strong>de</strong>s caractéristiques techniques <strong>de</strong>s radar imageurs utilisés, nous<br />

avons pu associer aux divers types forestiers, <strong>de</strong>s signatures spécifiques en terme <strong>de</strong> réponse<br />

radar (polarimétriques pour ALOS-PALSAR en ban<strong>de</strong> L et à moyenne résolution spatiale,<br />

texturales pour TerraSAR-X en ban<strong>de</strong> X et à très haute résolution spatiale), et procé<strong>de</strong>r à<br />

l’évaluation <strong>de</strong> leurs superficies. Connaissant la <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong>s arbres et la hauteur moyenne <strong>de</strong><br />

nos différents types <strong>de</strong> forêts par <strong>de</strong>s mesures in situ ainsi que la typologie forestière, la<br />

180


surface foliaire et l’étendue <strong>de</strong> ces forêts par imagerie satellitaire, on a pu estimer la biomasse<br />

nécessaire pour l’évaluation du carbone.<br />

Ce travail préparatoire a pour but d’établir un ensemble d’équations allométriques qui<br />

permettent d’estimer la quantité <strong>de</strong> carbone séquestrée dans les différents types <strong>de</strong> forêts sur<br />

nos zones test, et à terme, <strong>de</strong> proposer une méthodologie générale <strong>de</strong> cartographie <strong>de</strong> la<br />

séquestration du carbone dans les forêts du bassin du Congo.<br />

Mots clés : carbone, imagerie satellitaire, équation allométrique, forêt.<br />

Evaluation du potentiel <strong>de</strong>s images radar PALSAR et RadarSAT-2 :<br />

application à l’occupation du sol en Côte d’Ivoire (cas <strong>de</strong> la zone côtière)<br />

D, NIAMIEN. 1 , LARDEUX C. 1 , Alexis N’GO 3 , PL .FRISON 1 , B. RIERA 2 , JP. RUDANT 1<br />

(1) Université Paris-Est, Laboratoire GTMC, 5, boulevard Descartes, 77 454 Marne la Vallée Ce<strong>de</strong>x 2, France.<br />

niamiendavid@gmail.com, clar<strong>de</strong>ux@gmail.com, pierre-louis.frison@univ-mlv.fr,<br />

Jean-Paul.Rudant@univ-mlv.fr ,<br />

(2) Muséum National d’Histoire Naturelle (MNHN)<br />

riera@mnhn.fr<br />

(3) Université d’Abobo-Adjamé, Côte d’Ivoire<br />

nyaoalexis@yahoo.fr<br />

1. Problématique :<br />

Depuis 2007, une nouvelle génération <strong>de</strong> radar satellitaire permet <strong>de</strong> renouveler les<br />

approches cartographiques et ce, en particulier dans les zones tropicales humi<strong>de</strong>s où les<br />

images optiques sont difficilement opérantes, comme le cas la zone côtière <strong>de</strong> la Côte<br />

d’Ivoire. Par ailleurs, la nature peu accessible du terrain couvert en majorité par la forêt rend<br />

difficile les contrôles sur le terrain.<br />

Avec le développement <strong>de</strong> l’agriculture <strong>de</strong> plantation et <strong>de</strong> l’exportation, le couvert végétal<br />

<strong>de</strong> la Côte d’Ivoire a connu une forte dégradation, au point où la forêt primaire n’existe plus<br />

excepté la forêt classée <strong>de</strong> Thaï. Les images Radar PALSAR polarimétrique en ban<strong>de</strong> L, selon<br />

différents mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> polarisation permettront d’évaluer et <strong>de</strong> comparer le potentiel <strong>de</strong> ces<br />

images pour la connaissance et le suivi temporel <strong>de</strong>s milieux rencontrés dans les zones <strong>de</strong><br />

Grand-Lahou (4 ° 8 et 5°2 W – 5° et 5°3 N) et <strong>de</strong> Sassandra (6° et 6°25W- 4°8 et 5°2 N).<br />

Dans ce travail, nous présenterons la réalisation d’une carte d’occupation du sol avec les<br />

images SAR polarimétrique acquises avec le capteur PALSAR à bord <strong>de</strong> la plate-forme<br />

ALOS opérant dans la ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> fréquence <strong>de</strong> 1.27 GHz (λ= 25 cm).<br />

2. Données et méthodologie :<br />

Pour mener cette étu<strong>de</strong>, nous disposons d’une scène PALSAR en mo<strong>de</strong> dual polarisation<br />

(HH/HV) <strong>de</strong> niveau 1.1 (image en format complexe) ayant une résolution au sol <strong>de</strong> 20 m (en<br />

distance) et 10 m (en azimut), d’une carte d’occupation du sol ainsi que <strong>de</strong>s données <strong>de</strong> terrain<br />

(photographies, points GPS).<br />

Les images que nous utilisons sont <strong>de</strong>s images du niveau 1.1 et mono-vue (1 vue en ligne<br />

et 1 vue en colonne) contenant les polarisations HH/HV. Les cibles étudiées sont <strong>de</strong>s surfaces<br />

naturelles (zones agricoles, sols nus, forêts...). Les cibles sont composées <strong>de</strong> multiples<br />

diffuseurs élémentaires, ce qui donne naissance au phénomène <strong>de</strong> chatoiement lié à la nature<br />

cohérente <strong>de</strong> l’on<strong>de</strong> et qui se manifeste par la présence d’un «bruit » rendant délicat la<br />

discrimination <strong>de</strong>s surfaces observées. Il est donc nécessaire <strong>de</strong> décrire statistiquement leur<br />

mécanisme <strong>de</strong> rétrodiffusion.<br />

En effet, en raison <strong>de</strong>s conditions initiales d’émission du champ électrique ainsi que <strong>de</strong> la<br />

distance satellite-cible toutes <strong>de</strong>ux variant aléatoirement pour chaque pixel, chaque pixel est<br />

181


affecté par une phase absolue <strong>de</strong> distribution aléatoire uniforme, rendant impossible tout<br />

moyennage <strong>de</strong>s données complexes autours d’un voisinage <strong>de</strong> pixel.<br />

Suivant les types surfaces, on va déci<strong>de</strong>r d’effectuer un moyennage spatial ou non. Par<br />

exemple dans le cas <strong>de</strong>s surfaces naturelles pour mettre en évi<strong>de</strong>nce la surface, on doit<br />

effectuer un moyennage. Par contre les cibles ponctuelles (cibles déterministes), il ne sera pas<br />

nécessaire <strong>de</strong> faire un moyennage car on a un seul diffuseur prépondérant.<br />

Puisque nous travaillons sur <strong>de</strong>s surfaces naturelles, il est nécessaire <strong>de</strong> représenter<br />

l’information polarimétrique par une représentation en puissance, comme avec la matrice <strong>de</strong><br />

covariance. Nous utilisons la matrice <strong>de</strong> covariance (liée à la base d’émission du capteur)<br />

parce que les données en notre possession sont en double polarisation. De ce fait, ne pouvons<br />

pas la matrice <strong>de</strong> diffusion qui contient l’intégralité <strong>de</strong> l’information polarimétrique.<br />

Après le passage <strong>de</strong>s brutes en matrice <strong>de</strong> covariance, nous allons effectuer une mise en<br />

géométrie <strong>de</strong> l’image (géoréférencement) et sa correction radiométrique. De cette matrice, <strong>de</strong>s<br />

indicateurs discriminants sont extraits afin <strong>de</strong> caractériser notre site d’étu<strong>de</strong>. Il s’agit <strong>de</strong>s<br />

éléments d’intensités C11, C22 et le coefficient <strong>de</strong> corrélation entre C11et C22.<br />

Une composition colorée est réalisée en affectant l’indice C11 (HH) dans le canal rouge,<br />

l’indice C22 (HV) dans le canal vert et l’indice <strong>de</strong> corrélation entre C11 et C22 le canal bleu.<br />

Une classification orientée objet a été utilisée pour la réalisation <strong>de</strong> la carte d’occupation<br />

du sol en basant sur la radiométrie, la forme et la rugosité. Nous utilisons la moyenne <strong>de</strong><br />

radiométrie dans chaque dans les trois canaux. Cette classification est en cours <strong>de</strong> validation<br />

182


Évolution <strong>de</strong>s lithométéores <strong>de</strong>puis plus d’un <strong>de</strong>mi-siècle en Mauritanie<br />

Zeineddine NOUACEUR<br />

UMR IDÉES 6226, GeoSuds, Université <strong>de</strong> Rouen, Département <strong>de</strong> Géographie<br />

zineddine.nouaceur@univ-rouen.fr<br />

1. Problématique :<br />

Dans son <strong>de</strong>rnier rapport <strong>de</strong> novembre 2007, le GIEC évalue la tendance <strong>de</strong> la température<br />

<strong>de</strong> la planète entre 1906 et 2005 à + 0,74. L’évolution <strong>de</strong> ce paramètre suit ainsi le scénario du<br />

réchauffement climatique mondial déjà établi <strong>de</strong>puis les années soixante-dix. Les différents<br />

modèles climatiques prévoient aussi une hausse probable <strong>de</strong>s précipitations dans plusieurs<br />

régions du mon<strong>de</strong>. Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> la gran<strong>de</strong> polémique sur les causes réelles <strong>de</strong> ces changements<br />

climatiques, la gran<strong>de</strong> majorité <strong>de</strong>s stations mondiales a observé cette nouvelle tendance. Ces<br />

changements sont ressentis cependant d’une manière tout à fait différente d’une région à une<br />

autre.<br />

Dans la zone sahélienne <strong>de</strong> l’Afrique <strong>de</strong> l’Ouest, ces variations ont été i<strong>de</strong>ntifiées très tôt et<br />

touchent pratiquement toute la région. La Mauritanie qui est un vaste territoire à cheval entre<br />

le domaine sahélien (un quart du pays) et le domaine saharien (qui couvre les trois quarts<br />

restants) n’échappe à la règle et c’est un réel bouleversement climatique que l’on observe ces<br />

<strong>de</strong>rnières années dans cette région. L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’évolution <strong>de</strong>s températures <strong>de</strong>puis plus d’un<br />

<strong>de</strong>mi-siècle en Mauritanie, a montré une augmentation <strong>de</strong>s valeurs plus affirmée pour les<br />

températures minimales. Parallèlement à cette hausse <strong>de</strong>s températures, on observe ces<br />

<strong>de</strong>rnières années, dans ce pays et dans <strong>de</strong> nombreux pays sahéliens, <strong>de</strong>s signes qui suggèrent<br />

qu’un retour vers une pério<strong>de</strong> plus humi<strong>de</strong> est peut-être amorcé dans cette partie <strong>de</strong> l’Afrique<br />

<strong>de</strong> l’Ouest. C’est ce qui est confirmé sur le terrain par une plus gran<strong>de</strong> intensité <strong>de</strong>s pluies.<br />

Dans le contexte <strong>de</strong>s changements climatiques actuels, l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s lithométéores donne un<br />

bilan chiffré <strong>de</strong> la situation en Mauritanie. Cette analyse détermine ainsi les principales<br />

fluctuations qui ont marqué ce paramètre climatique durant près d’un <strong>de</strong>mi-siècle.<br />

2. Données <strong>de</strong> base et Méthodologie :<br />

L’analyse statistique <strong>de</strong>s lithométéores et <strong>de</strong>s pluies concerne treize stations synoptiques et<br />

porte sur un peu plus <strong>de</strong> cinquante ans d’observations. La durée <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong> regroupe <strong>de</strong>s<br />

pério<strong>de</strong>s climatiques caractéristiques qui ont marqué la région, soit par <strong>de</strong>s épiso<strong>de</strong>s humi<strong>de</strong>s<br />

(<strong>195</strong>1-1960), soit par <strong>de</strong>s épiso<strong>de</strong>s secs (1970-1989), soit par <strong>de</strong>s phases <strong>de</strong> transition telle que<br />

la pério<strong>de</strong> actuelle (1990 – 2004).<br />

La moyenne nationale est calculée à partir <strong>de</strong>s valeurs enregistrées dans la totalité <strong>de</strong>s<br />

postes <strong>de</strong> mesure.<br />

Deux indices sont utilisés pour réduire la variabilité inter annuelle :<br />

- La moyenne mobile sur cinq années<br />

- Les variables centrées réduites calculées sur les valeurs moyennes.<br />

L’analyse <strong>de</strong>s courbes d’évolution permet <strong>de</strong> traduire les tendances dominantes. La<br />

comparaison pas-à-pas <strong>de</strong>s différentes fluctuations <strong>de</strong>s courbes permet <strong>de</strong> saisir la réponse <strong>de</strong>s<br />

lithométéores à la variabilité pluviométrique qui constituent un bon révélateur <strong>de</strong> l’état <strong>de</strong>s<br />

paysages sahéliens.<br />

3. Résultats :<br />

La courbe <strong>de</strong> l’évolution <strong>de</strong>s tempêtes <strong>de</strong> sable (figure 1) montre <strong>de</strong>ux phases <strong>de</strong> hausses<br />

(matérialisées par <strong>de</strong>s indices positifs) bien distinctes qui coïnci<strong>de</strong>nt avec les sécheresses<br />

climatiques passées (années soixante-dix et quatre-vingt). La dégradation <strong>de</strong>s paysages<br />

sahéliens suite à la péjoration pluviométrique augmente l’érodibilité <strong>de</strong>s sols et suggère donc<br />

183


une plus gran<strong>de</strong> disponibilité <strong>de</strong>s particules et <strong>de</strong>s poussières édaphiques, qui traduit elle -<br />

même une plus importante occurrence <strong>de</strong>s types <strong>de</strong> temps lithométéoriques. À partir du milieu<br />

<strong>de</strong>s années quatre – vingt - dix, la situation pluviométrique change, malgré une très forte<br />

variabilité annuelle. Les paysages mauritaniens témoignent lors <strong>de</strong> cette <strong>de</strong>rnière pério<strong>de</strong><br />

(1993 – 2004) <strong>de</strong> conditions d’humidité plus clémentes ce qui favorise la cohésion <strong>de</strong>s<br />

particules <strong>de</strong>s sols. Les indices calculés durant cette phase pour les tempêtes <strong>de</strong> sable<br />

n’enregistrent qu’une seule valeur positive en 1997. Un lien très fort est ainsi établi entre les<br />

observations <strong>de</strong>s lithométéores et la variabilité pluviométrique. Cette nouvelle tendance<br />

atteste d’un réel bouleversement climatique observé ces <strong>de</strong>rnières années dans cette partie <strong>de</strong><br />

l’Afrique sahélienne.<br />

4<br />

3<br />

Tempête <strong>de</strong> sable<br />

2<br />

Précipitation<br />

1<br />

0<br />

-1<br />

-2<br />

-3<br />

<strong>195</strong>1 1960 1969 1978 1987 1996<br />

Figure 1. Tendance <strong>de</strong>s précipitations et <strong>de</strong>s tempêtes <strong>de</strong> sable. Moyenne nationale <strong>de</strong>s indices centrés<br />

réduits (<strong>195</strong>1 – 2004).<br />

Mots-Clefs : Changement climatique, risque éolien, lithométéore, sécheresse.<br />

Bibliographie :<br />

- Olsson L, Eklundh L, Ardö J. A, 2005 : Recent greening of the Sahel – trend, patterns and potential causes,<br />

Journal of Arid Environments, 63, 556 – 566.<br />

- Nouaceur Z, Évolution <strong>de</strong>s précipitations <strong>de</strong>puis plus d’un <strong>de</strong>mi-siècle en Mauritanie, 2009, Geographica<br />

Technica, Numero Special, Cluj University Press, Romania, p. 361 – 366.<br />

Distribution et suivi du couvert végétal <strong>de</strong>s marais du<br />

Parc National <strong>de</strong> l’Ichkeul<br />

Mounira OUALI 1,2 , Amina DAOUD-BOUATTOUR 1,2 , Amor.Mokhtar GAMMAR 2 , Semia BEN SAAD-LIMAM<br />

1,2 & Zeineb GAMMAR-GHRABI 2,3<br />

1 Faculté <strong>de</strong>s Sciences <strong>de</strong> Tunis, Université Tunis El Manar, Tunisie.<br />

2 U. R. Biogéographie, Climatologie Appliquée et Dynamique Erosive, Faculté <strong>de</strong>s Lettres, <strong>de</strong>s Arts et <strong>de</strong>s Humanités <strong>de</strong><br />

Manouba, Tunisie<br />

3 Institut National Agronomique <strong>de</strong> Tunisie (INAT), Tunis, Tunisie.<br />

Mail : mouniraouali@yahoo.fr<br />

1. Problématique :<br />

Cette étu<strong>de</strong> intéresse la distribution et le suivi du couvert végétal <strong>de</strong>s sept marais du Parc<br />

National <strong>de</strong> l'Ichkeul.<br />

184


2.Données <strong>de</strong> base et méthodologie :<br />

Elle est basée sur <strong>de</strong>s relevés phytosociologiques réalisés, selon la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> Braun<br />

Blanquet, durant les années 2007 et 2008. Les données obtenues ont servi à la cartographie <strong>de</strong><br />

la végétation d’une part et à l’analyse factorielle <strong>de</strong> correspondance (AFC) d’autre part.<br />

La cartographie <strong>de</strong> la végétation en utilisant l’outil <strong>de</strong> la télédétection, a fournis la base <strong>de</strong><br />

la dynamique actuelle <strong>de</strong> l’écosystème <strong>de</strong> l’Ichkeul.<br />

3. Résultats :<br />

L’AFC, un outil statistique qui appuie les résultats <strong>de</strong> la cartographie, a permis <strong>de</strong><br />

différencier aussi bien les relevés que les espèces suivant trois gradients: l'hydrologie, la<br />

salinité et le <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> dégradation du sol. L’hydrologie et la salinité sont <strong>de</strong>ux facteurs très<br />

liés : une forte salinité est corrélée avec une courte submersion et une faible salinité est<br />

corrélée avec une submersion prolongée.<br />

Sur l’axe 1 <strong>de</strong>s AFC, les relevés aussi bien que les espèces se repartissent, suivant les<br />

gradients hydraulique et <strong>de</strong> salinité, <strong>de</strong>puis les zones à durée <strong>de</strong> submersion longue liée à une<br />

profon<strong>de</strong>ur d’eau élevée et à faible salinité (Alisma plantago aquatica, Eleocharis palustris)<br />

vers les zones sèches et à forte salinité (Limonium boitardii, Frankenia laevis).<br />

Sur l’axe 2 <strong>de</strong>s AFC, les relevés aussi bien que les espèces se repartissent, suivant un<br />

gradient <strong>de</strong> dégradation du sol : <strong>de</strong>s zones les moins dégradées (Bolboschoenus maritimus,<br />

Juncus maritimus) vers les zones à sol fortement dégradé (Scolymus hispanicus, Silybum<br />

marianum, Ammi visnaga…). Cette dégradation est essentiellement due à la salinisation <strong>de</strong>s<br />

marais et au surpâturage.<br />

Mots clés : Parc National <strong>de</strong> l’Ichkeul, Relevés phytosociologiques, Cartographie, Analyse Factorielle <strong>de</strong><br />

Correspondance.<br />

Les images satellites Landsat pour la cartographie <strong>de</strong> l’ensablement<br />

Exemples tests du sud Tunisien<br />

D. OUERCHEFANI (1) , E. DELAITRE (2) , Y. CALLOT (3) , S. ABDELJAOUED (4) et C. VENARD (3)<br />

1 Institut <strong>de</strong>s Régions Ari<strong>de</strong>s, Me<strong>de</strong>nine,<br />

2 Institut <strong>de</strong> Recherche pour le Développement, Montpellier,<br />

3 Université Lumière, Lyon2,<br />

4 Faculté <strong>de</strong>s sciences <strong>de</strong> Tunis<br />

En Tunisie ari<strong>de</strong> et semi-ari<strong>de</strong>, l’ensablement est considérée comme l’une <strong>de</strong>s<br />

manifestations les plus importantes et remarquables <strong>de</strong> la désertification. Son suivi a été<br />

longtemps effectué à l’échelle stationnelle, mais avec les nouvelles technologies offertes par<br />

la télédétection, il est <strong>de</strong>venu aussi possible <strong>de</strong> caractériser ce phénomène à l’échelle spatiale.<br />

Grâce à une exploitation réfléchie <strong>de</strong>s données cartographiques existantes et une démarche<br />

basée sur <strong>de</strong>s méthodologies itératives et claires pour le traitement <strong>de</strong>s données satellitaires,<br />

ce travail a permis <strong>de</strong> définir et <strong>de</strong> cartographier l’état <strong>de</strong> l’ensablement au niveau <strong>de</strong> trois<br />

zones <strong>de</strong> test tunisiennes, caractérisées par une aridité <strong>de</strong> plus en plus croissante : Menzel<br />

Habib, Jeffara et Oglet Merteba. Cette cartographie est essentiellement basée sur une analyse<br />

<strong>de</strong> données <strong>de</strong> terrain et une comparaison rigoureuse <strong>de</strong> ces observations avec la radiométrie<br />

<strong>de</strong>s images satellites utilisées. Une esquisse cartographique <strong>de</strong> départ définissant les unités <strong>de</strong><br />

surface les plus homogènes possibles a été élaborée en croisant les données caractérisant le<br />

substrat affleurant et l’occupation <strong>de</strong> sols. Ensuite un essai d’interprétation a été réalisé au cas<br />

par cas à partir <strong>de</strong> cette carte afin <strong>de</strong> dresser la carte <strong>de</strong>s unités <strong>de</strong> dynamique éolienne<br />

potentielle en distinguant trois types <strong>de</strong> classes : les zones <strong>de</strong> départ, les zones <strong>de</strong> transit et les<br />

185


zones <strong>de</strong> dépôt. Ces cartes sont délicates à mettre en place car elles reflètent <strong>de</strong>s processus liés<br />

à plusieurs facteurs, mais le facteur le plus déterminant pour nous est celui <strong>de</strong> l’occupation du<br />

sol.<br />

Les unités cartographiées ont servi <strong>de</strong> support à la caractérisation <strong>de</strong> l’ensablement <strong>de</strong>s<br />

états <strong>de</strong> surfaces, et particulièrement <strong>de</strong> ceux <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong> dépôt. Cette caractérisation a<br />

d’abord servi pour la détermination <strong>de</strong>s signatures spectrales <strong>de</strong> ces zones selon le <strong>de</strong>gré<br />

d’ensablement observé sur le terrain (3 niveaux : pas ou peu ensablé, moyennement ensablé et<br />

très ensablé), et ensuite pour la cartographie <strong>de</strong> l’ensablement au niveau <strong>de</strong> la totalité <strong>de</strong>s trois<br />

zones <strong>de</strong> test à partir <strong>de</strong>s images Landsat. Ce travail a été possible grâce aux nombreux<br />

relevés <strong>de</strong> terrains que nous avons faits au cours <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong>. D’une manière générale, la<br />

démarche adoptée pour la caractérisation <strong>de</strong>s unités <strong>de</strong> dynamique éolienne potentielle a<br />

révélée <strong>de</strong>s différences importantes quant au zonage <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong> départ, <strong>de</strong> transit et <strong>de</strong> dépôt<br />

<strong>de</strong> sable. De même, la cartographie <strong>de</strong> l’ensablement au niveau <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong> dépôt a révélé<br />

<strong>de</strong>s états d’ensablement différents d’une zone à une autre.<br />

Entre les trois sites choisis, celui <strong>de</strong> la Jeffara présente le plus fort risque <strong>de</strong> perte <strong>de</strong> ses<br />

matériaux sableux avec 66% <strong>de</strong> sa superficie considérée comme zone source, contre<br />

seulement 31% et 27% <strong>de</strong> la superficie totale pour les <strong>de</strong>ux autres sites <strong>de</strong> test, respectivement<br />

pour Menzel Habib et Oglet Merteba. Seulement 14% du site test <strong>de</strong> Jeffara a été<br />

cartographiée comme zone <strong>de</strong> dépôt, alors que celle <strong>de</strong> Menzel Habib représente le double <strong>de</strong><br />

ce pourcentage, tandis que celle d’Oglet Merteba occupe 17% <strong>de</strong> la superficie totale <strong>de</strong> ce<br />

site. Mais pour ce qui est <strong>de</strong>s zones potentielles <strong>de</strong> dépôts, l’ensablement le plus important est<br />

mis en évi<strong>de</strong>nce à Oglet Merteba, puis au niveau <strong>de</strong> la Jeffara et finalement au niveau <strong>de</strong><br />

Menzel Habib, avec respectivement 38%, 21% et 18%.<br />

Mot clés : dynamique éolienne, ensablement, cartographie, Landsat<br />

Adaptation du concept <strong>de</strong> séparation aveugle <strong>de</strong> sources pour la<br />

cartographie <strong>de</strong> propriétés <strong>de</strong> sol sur <strong>de</strong>s surfaces partiellement végétalisées<br />

Walid OUERGHEMMI 1 , Cécile GOMEZ 2 , Mohamed Saber NACEUR 1<br />

1 LTSIRS (Laboratoire <strong>de</strong> Télédétection et Systèmes d’Information à Référence Spatiale), Ecole Nationale d'Ingénieurs <strong>de</strong><br />

Tunis, Tunis<br />

2<br />

IRD Tunis (UMR-LISAH), Tunis.<br />

walid8359@gmail.com, gomez@supagro.inra.fr , naceurs@yahoo.fr<br />

1. Problématique :<br />

La spectroscopie par imagerie hyperspectrale visible et proche infrarouge (Vis-PIR) a<br />

montré son efficacité dans la détermination <strong>de</strong>s propriétés <strong>de</strong> sol <strong>de</strong> surface, via l’utilisation<br />

<strong>de</strong> métho<strong>de</strong> multivariée telle que la Partial Least Square Regression (PLSR) [1]. Néanmoins<br />

l’utilisation <strong>de</strong> l’imagerie hyperspectrale est pour le moment limitée aux surfaces <strong>de</strong> sols nus,<br />

l’efficacité <strong>de</strong>s techniques diminuant en présence <strong>de</strong> végétation en surface.<br />

Les métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> séparation aveugle <strong>de</strong> sources (BSS) peuvent dans ce contexte, être<br />

théoriquement exploitées. En effet, l’objectif <strong>de</strong> la BSS est <strong>de</strong> reconstituer <strong>de</strong>s signaux<br />

sources à partir d’un mélange linéaire <strong>de</strong> ces signaux, ceci sans avoir d’informations sur ces<br />

signaux ni sur leur combinaison linéaire. Généralement utilisée en télédétection pour un<br />

traitement spatial <strong>de</strong>s données tel qu’une classification d’objets naturels [3], nous avons ici<br />

cherché à tester le concept <strong>de</strong> BSS dans la dimension spectrale <strong>de</strong>s images hyperspectrales.<br />

L’objectif <strong>de</strong> nos travaux est <strong>de</strong> tester la BSS sur <strong>de</strong>s mélanges spectraux sol/végétation<br />

obtenus par spectroscopie Vis-PIR afin <strong>de</strong> restituer un spectre <strong>de</strong> sol nu suffisamment précis<br />

186


pour permettre l’estimation <strong>de</strong> 2 propriétés <strong>de</strong> sol : les taux d’Argile et <strong>de</strong> Carbonate <strong>de</strong><br />

Calcium (CaCO 3 ).<br />

2. Données <strong>de</strong> base et méthodologie :<br />

Si on considère le vecteur X=(x 1,… x m ) T <strong>de</strong>s signaux mesurés x i qui représente m mélanges<br />

linéaires <strong>de</strong> n sources, le but <strong>de</strong> la BSS est <strong>de</strong> reconstituer les n sources s i sous forme d’un<br />

vecteur S(s 1,… s n ) T . Les signaux sources s i sont supposés statistiquement indépendants et m≥n.<br />

Si X=AS avec A la matrice <strong>de</strong> mélange, le but <strong>de</strong> la BSS est <strong>de</strong> retrouver la matrice <strong>de</strong><br />

séparation W tel que S=WX [4]. Le principe <strong>de</strong> la BSS peut être illustré par le problème <strong>de</strong> la<br />

« cocktail party » (Figure 1).<br />

Figure 1 : illustration du problème <strong>de</strong> la « Cocktail party »<br />

L’algorithme BSS non linéaire Bsica [2] a été testé sur m mélanges spectraux Vis- PIR<br />

simulés (m=2, 3, 5 et 8) afin d’extraire n=2 sources spectrales (1 spectre sol et 1 spectre<br />

végétation). L’impact du nombre <strong>de</strong> mélanges m utilisés sur les résultats <strong>de</strong> l’algorithme a été<br />

étudié. Les mélanges simulés sont créés linéairement à partir <strong>de</strong> spectres Vis-PIR <strong>de</strong><br />

laboratoire (2051ban<strong>de</strong>s) acquis sur 5 échantillons <strong>de</strong> sols et d’une végétation verte (feuille<br />

<strong>de</strong> vigne). Les proportions <strong>de</strong> végétation au sein <strong>de</strong>s mélanges varient <strong>de</strong> 15 à 30%. Les taux<br />

d’Argile et <strong>de</strong> CaCO 3 correspondant à ces sols, mesurés par analyses physico-chimiques, sont<br />

connus.<br />

Une fois le nombre optimal <strong>de</strong> mélanges déterminé, l’algorithme a été testé sur <strong>de</strong>s<br />

spectres mélangés réels extraits d’une image hyperspectrale HYMAP. Trois grilles <strong>de</strong><br />

3x3pixels <strong>de</strong> l’image HYMAP sont sélectionnées. Ces grilles correspon<strong>de</strong>nt à <strong>de</strong>s surfaces<br />

partiellement végétalisées (culture <strong>de</strong> vigne). Les taux d’Argile et <strong>de</strong> CaCO 3 correspondant<br />

aux pixels centraux <strong>de</strong> ces 3 grilles sont connus. De plus un spectre Vis-PIR a été acquis en<br />

laboratoire sur un échantillon <strong>de</strong> sol prélevé au niveau du pixel central <strong>de</strong> chaque grille. Ce<br />

spectre, rééchantillonné à la résolution spectrale d’HYMAP (126 ban<strong>de</strong>s au lieu <strong>de</strong> 2051) est<br />

utilisé comme référence.<br />

La validation <strong>de</strong>s signaux sols extraits par BSS est réalisée en <strong>de</strong>ux temps :<br />

1) Comparaison <strong>de</strong> ces signaux « sols » extraits aux spectres sols <strong>de</strong> référence par analyse<br />

du coefficient <strong>de</strong> corrélation<br />

2) Comparaison <strong>de</strong>s prédictions <strong>de</strong>s taux d’Argile et <strong>de</strong> CaCO 3 obtenues à partir <strong>de</strong> ces<br />

signaux « sols » extraits par BSS en utilisant la PLSR, avec les mesures physico-chimiques.<br />

3. Résultats :<br />

3.1 Mélanges simulés<br />

Les résultats obtenus sur les mélanges spectraux simulés montrent que plus le nombre <strong>de</strong><br />

mélanges m est élevé plus l’algorithme BSS est performant, i.e. permet d’extraire un signal<br />

« sol » s précis. Le taux <strong>de</strong> corrélation moyen entre le signal « sol » s et le spectre Sol <strong>de</strong><br />

référence est proche <strong>de</strong> 100% lorsque m=5 et m=8 (Figure 2). De plus le signal « sol » s<br />

extrait à partir <strong>de</strong> m=5 mélanges permet d’estimer par PLSR avec précision les taux d’Argile<br />

et <strong>de</strong> CaCO 3. L’erreur <strong>de</strong> prédiction moyenne pour l’Argile et le CaCO 3 est respectivement<br />

comprise entre 8 et 22g/kg et 21 et 46 g/kg).<br />

187


Figure 2 : Sources obtenues par BSS pour 2, 3, 5 et 8 mélanges<br />

3.2 Application au cas réel<br />

Compte tenu <strong>de</strong>s performances <strong>de</strong> la BSS à partir <strong>de</strong> m=5 mélanges spectraux obtenus sur<br />

les mélanges simulés, nous avons par la suite sélectionné un nombre <strong>de</strong> mélange m=5 (pixels<br />

mixtes Hymap). Ainsi, parmi les 9 pixels mixtes <strong>de</strong> chaque grille Hymap, le pixel central et 4<br />

<strong>de</strong> ces voisins sont sélectionnés et considérés comme signaux <strong>de</strong> mélanges.<br />

Appliquée à ces m=5 spectres mixtes Hymap, la BSS permet d’obtenir <strong>de</strong>s signaux « Sol »<br />

proches en moyenne à 85% <strong>de</strong>s spectres Sol <strong>de</strong> référence. Les résultats montrent ainsi une<br />

chute approximative <strong>de</strong> 15% <strong>de</strong>s taux <strong>de</strong> corrélation par rapport aux taux obtenus avec les<br />

mélanges simulés. De plus pour les 3 grilles testées, l’erreur <strong>de</strong> prédiction d’argile et <strong>de</strong><br />

CaCO 3 varie respectivement entre 13g/kg et 66g/kg et entre 70g/kg et 266g/kg. Ainsi les<br />

performances <strong>de</strong> la BSS sur <strong>de</strong>s spectres réels Hymap ne sont pas homogènes d’une grille à<br />

l’autre.<br />

3.3 Conclusion :<br />

L’algorithme non linéaire BSICA fourni <strong>de</strong> très bons résultats <strong>de</strong> séparation et <strong>de</strong><br />

prédiction <strong>de</strong>s propriétés <strong>de</strong> sol sur les mélanges simulés. Les signaux « Sol » obtenus avec<br />

les mélanges réels HYMAP sont moins précis que ceux obtenus avec les mélanges simulés.<br />

Bien que les erreurs <strong>de</strong> prédiction <strong>de</strong> taux d’argile soient acceptables, celles du taux <strong>de</strong><br />

CaCO3 sont encore élevées malgré la séparation <strong>de</strong> sources. Toutefois les résultats sont<br />

encourageants vu la complexité <strong>de</strong>s mélanges réels et le manque d’informations concernant<br />

ces <strong>de</strong>rniers.<br />

Mots clés : séparation aveugle <strong>de</strong> sources, imagerie hyperspectrale, pixels mixtes, propriétés <strong>de</strong> sol.<br />

References<br />

- Gomez C., Rossel R. A. V., Mc Bratney A. B. (2008) Soil organic carbon prediction by hyperspectral<br />

remote sensing and field vis-NIR spectroscopy : an Australian case study. Geo<strong>de</strong>rma, 2008, 146(3-4), p.403-411.<br />

- Bell A. J. and T. J. Sejnowski, An information-maximization approach to blind separation and blind<br />

<strong>de</strong>convolution, Neural Computation, Vol. 7, 1995, pp. 1129-1159.<br />

- Naceur, M. S. , Loghmari, A. , Boussema, M. R « The contribution of the sources separation method in the<br />

<strong>de</strong>composition of the mixed pixels » Geoscience and Remote Sensing, IEEE Transactions on Volume 42, Issue<br />

11, Nov. 2004 Page(s): 2642-2653.<br />

- Comon P., In<strong>de</strong>pen<strong>de</strong>nt component analysis, a new concept?Signal Processing,vol.63,1994,n° 3, p.287-314.<br />

188


Intégration <strong>de</strong>s hétérogénéités physiographysiques dans les unités<br />

hydrologiques par utilisation <strong>de</strong> la télédétection et d’un SIG couplé à un<br />

modèle distribué.<br />

Sékouba OULARE. 1 , Fernand KOUAME K. 1 , Bachir SALEY M. 1 , Christian ADON G. 1 , Gabriel AKE E., Emile<br />

AFFIAN K. 1 et Jean BIEMI 2<br />

1 Centre Universitaire <strong>de</strong> Recherche et d'Application en Télédétection (CURAT), Université <strong>de</strong> Cocody,<br />

oulare_sekouba@yahoo.fr ; kouamef@yahoo.fr ; basaley@yahoo.fr ; k_affian@yahoo.fr; ak_gabe@yahoo.fr<br />

2 UFR <strong>de</strong>s Sciences <strong>de</strong> la terre et <strong>de</strong>s Ressources Minières (UFR-STRM), Université <strong>de</strong> Cocody,<br />

jbiemi@yahoo.fr<br />

1. Problématique :<br />

Le présent travail est une première partie d’une étu<strong>de</strong> qui va aboutir à terme, à une<br />

modélisation complète du bassin versant <strong>de</strong> la Mé, situé au Sud-est <strong>de</strong> la Côte d’Ivoire et<br />

s’étendant sur une superficie <strong>de</strong> 3704 km 2 . Cet hydrosystème qui joue un rôle important dans<br />

la vie socio-économique (irrigation, pêche, etc.) <strong>de</strong> la région a fait l’objet <strong>de</strong> peu d’étu<strong>de</strong>s à<br />

cause <strong>de</strong> la rareté <strong>de</strong>s données. La modélisation <strong>de</strong> cet hydrosystème permettra <strong>de</strong> prédire la<br />

réaction du système face à <strong>de</strong>s scénario <strong>de</strong> changement climatique et d’usage <strong>de</strong>s terres.<br />

Cependant, il est illusoire, dans un bassin sur lequel la disponibilité <strong>de</strong>s données est très<br />

limitée, <strong>de</strong> penser pouvoir modéliser <strong>de</strong> facto le régime hydrologique.<br />

2. Données <strong>de</strong> base et méthodologie :<br />

Il faut d’abord procé<strong>de</strong>r à une analyse poussée <strong>de</strong>s mesures disponibles, et ensuite mettre<br />

en place une base <strong>de</strong> données plus complète en exploitant <strong>de</strong>s outils comme le modèle<br />

numérique d’altitu<strong>de</strong> (MNA), les systèmes d’information géographique (SIG), la télédétection<br />

et les modèles distribués. Cette première partie constitue donc une mise en place <strong>de</strong>s données<br />

nécessaires pour une modélisation hydrologique à partir <strong>de</strong>s techniques spatiales (MNA, SIG,<br />

Télédétection, etc.).<br />

Le MNA, qui est une représentation matricielle <strong>de</strong> la topographie a été utilisé pour<br />

déterminer la structure d’écoulement à l’intérieur du bassin versant. Le réseau hydrographique<br />

vectoriel a été superposé au MNA afin <strong>de</strong> mieux définir la structure <strong>de</strong> l’écoulement dans le<br />

cas <strong>de</strong>s rivières à méandres et d’obtenir <strong>de</strong>s longueurs <strong>de</strong> tronçons plus représentatives <strong>de</strong> la<br />

réalité. Les propriétés hydrodynamiques <strong>de</strong>s sols du bassin ont été déterminées à partir <strong>de</strong><br />

leurs caractéristiques physiques à savoir leur granulométrie [1].<br />

3. Résultats :<br />

La classification supervisée effectuée à partir d’une image Landsat ETM+ datant <strong>de</strong> 2003<br />

a permis d’i<strong>de</strong>ntifier cinq classes d’occupation du sol: forêt <strong>de</strong>nse (27,48 %), forêt semidécidue<br />

(25,48 %), forêt claire (43,15 %), sols nus_zones-urbains (3,52 %) et eau (0,38 %).<br />

La précision globale <strong>de</strong> la classification est estimée à 85 %. Le SIG PHYSITEL [2] a été<br />

utilisé pour combiner les données vectorielles (réseau hydrographique) et les données<br />

matricielles (MNA, occupation du sol). Pour prendre en compte la variabilité spatiotemporelle<br />

<strong>de</strong>s paramètres environnementaux et physiographiques nous avons recours à une<br />

modélisation distribuée [2]. La modélisation distribuée suppose une discrétisation spatiale du<br />

domaine d’étu<strong>de</strong>. Le concept <strong>de</strong> découpage spatial est généralement fondé sur <strong>de</strong>s hypothèses<br />

liées à la compréhension <strong>de</strong>s processus hydrologiques pour un espace donné [3]. Le type <strong>de</strong><br />

découpage adopté ici s’est effectue à partir du réseau hydrographique [2].<br />

Cette métho<strong>de</strong> a permis <strong>de</strong> définir, à partir du réseau hydrographique, les zones homogènes<br />

à l’intérieur du bassin appelées Unités Hydrologiques Relativement Homogènes (UHRH) [2].<br />

Chaque UHRH est constitué d’un tronçon <strong>de</strong> rivière et d’une surface associée (figure 1). En<br />

effet, chaque tronçon <strong>de</strong> rivière draine une superficie pour laquelle la réponse hydrologique<br />

est supposée homogène [2]. Ces unités, auxquelles on attribue une pluie, une végétation, une<br />

189


propriété hydrique, etc. constituent les données d’entrée ou <strong>de</strong>s unités <strong>de</strong> simulation <strong>de</strong>s<br />

modèles distribuées (figure 2).<br />

Le complément logique à apporter à ce travail, nécessaire pour une bonne compréhension<br />

du fonctionnement <strong>de</strong> l’hydrosystème reste l'application d’un modèle <strong>de</strong> simulation<br />

hydrologique notamment HYDROTEL, dont les UHRH constituent les principales données<br />

d’entrée. Son application permettra <strong>de</strong> : 1) évaluer les réponses hydrologiques face aux<br />

changements d’utilisation <strong>de</strong>s terres; 2) estimer la recharge la recharge <strong>de</strong>s aquifères sous<br />

diverses conditions climatiques.<br />

Figure 1 : Répartition spatiale <strong>de</strong>s hétérogénéités physiographiques dans les unités Hydrologiques (UHRH) du<br />

bassin versant <strong>de</strong> la Mé.<br />

Mots clés : Hydrosystème, SIG, UHRH, Modélisation distribuée<br />

References<br />

- Rawls, W.J., Brakensiek D.L., and Saxton K.E.. 1982. Estimation of soil water properties. Trans. ASAE<br />

108:1316–1320<br />

- Fortin J. P. et Royer A. 2001b. Le modèle hydrologique HYDROTEL : bases théoriques. Manuel<br />

d’utilisation, Rapport INRS ETE, 104p<br />

- Indarto K. (2002). Décou<strong>pages</strong> spatiaux et conséquences sur le bilan hydrologique. Thèse, Université <strong>de</strong><br />

Montpellier, pp.67-90.<br />

190


Les pressions anthropiques sur le <strong>de</strong>lta du Mékong et les îles avoisinantes<br />

<strong>de</strong> Con Dao et <strong>de</strong> Phu Quoc (Vietnam)<br />

André OZER<br />

Université <strong>de</strong> Liège<br />

aozer@ulg.ac.be<br />

Les épandages <strong>de</strong> l’« agent orange » durant la <strong>de</strong>rnière guerre, le développement <strong>de</strong><br />

l’aquaculture, puis l’explosion du tourisme balnéaire sont autant <strong>de</strong> pressions anthropiques<br />

qui se sont exercées sur le sud du Vietnam <strong>de</strong>puis 1965.<br />

Les informations fournies par la télédétection permettent d’avoir une vue objective et<br />

synoptique <strong>de</strong>s changements environnementaux.<br />

Données <strong>de</strong> base et méthodologie<br />

Afin d’établir une étu<strong>de</strong> diachronique <strong>de</strong> l’évolution du trait <strong>de</strong> côte et <strong>de</strong> l’état <strong>de</strong> la<br />

couverture végétale et plus particulièrement <strong>de</strong> la mangrove, les données suivantes ont pu être<br />

acquises, géoréférencées puis comparées.<br />

Cette série commence par les photographies satellitaires espionnes américaines CORONA<br />

(aujourd’hui déclassifiées) <strong>de</strong> 1967, 1968 et 1973. Elle est suivie <strong>de</strong>s données LANDSAT 1<br />

(1973), LANDSAT 3 (1979), SPOT 1 (1986 et 1988), LANDSAT 5 (1992), SPOT 1 (1997),<br />

SPOT 4 (2000), LANDSAT 7 (2001), SPOT 5 (2005 et 2007) et <strong>de</strong> photographies aériennes<br />

vietnamiennes <strong>de</strong> 1979.<br />

Les interprétations ont été vérifiées par <strong>de</strong>s missions sur le terrain.<br />

A noter que les données SPOT ont été acquises dans le cadre d’un projet ISIS.<br />

Toute cette étu<strong>de</strong> est le fruit d’une collaboration étroite entre le Laboratoire <strong>de</strong><br />

Géomorphologie et Télédétection <strong>de</strong> l’Université <strong>de</strong> Liège et l’Institut <strong>de</strong> Géologie <strong>de</strong><br />

l’Académie <strong>de</strong>s Sciences et Technique du Vietnam (Professeur Phan Trong Trinh).<br />

Résultats<br />

La péninsule <strong>de</strong> Ca Mau.<br />

La péninsule <strong>de</strong> Ca Mau, dans l’extrême sud du Vietnam, a subi, surtout entre 1965 et<br />

1969, <strong>de</strong>s épandages massifs <strong>de</strong> défoliants <strong>de</strong> la part <strong>de</strong> l’aviation américaine afin <strong>de</strong><br />

débusquer les maquisards vietnamiens, ce qui a détruit une gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong> la mangrove.<br />

A la fin <strong>de</strong>s années ’70, le gouvernement vietnamien a massivement replanté les régions<br />

dévastées. Par après, l’implantation <strong>de</strong> la riziculture puis <strong>de</strong> l’aquaculture ont modifié la<br />

structure <strong>de</strong> cette région et fait disparaître une plus gran<strong>de</strong> surface <strong>de</strong> mangroves.<br />

Ainsi en 1973, le secteur étudié comportait 409 km² <strong>de</strong> mangroves, puis est remonté à 509<br />

km² suite à la replantation pour retomber à 370 km² en 2002 et 301 km² en 2009.<br />

Par ailleurs, les courants <strong>de</strong> dérive ont engendré une érosion importante <strong>de</strong> la côte<br />

orientale <strong>de</strong> 2 km en 40 ans qui a été compensée par une importante progradation sur la côte<br />

occi<strong>de</strong>ntale.<br />

L’archipel <strong>de</strong> Con Dao<br />

Con Dao (ex Poulo Condore) d’une superficie <strong>de</strong> 97 km² est localisé <strong>de</strong> 185 km <strong>de</strong>s côtes<br />

du sud-est du Vietnam. L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la géomorphologie côtière et <strong>de</strong> la dynamique littorale<br />

nous a permis d’analyser les impacts <strong>de</strong> l’installation récente d’infrastructures touristiques et<br />

l’évolution du trait <strong>de</strong> côte. Cela nous a permis <strong>de</strong> proposer une carte <strong>de</strong> synthèse <strong>de</strong> l’état <strong>de</strong>s<br />

plages <strong>de</strong> l’archipel.<br />

L’île <strong>de</strong> Phu Quoc<br />

Localisée à 5 km du Cambodge et à 40 km à l’ouest du Vietnam, la côte occi<strong>de</strong>ntale sur<br />

l’île connaît un développement touristique fort important, essor qui ne <strong>de</strong>vrait pas faiblir dans<br />

un futur proche.<br />

191


L’analyse <strong>de</strong>s données satellitaires <strong>de</strong> haute précision souligne une forte érosion dans la<br />

zone réservée au tourisme, zone qui, à très court terme, risque <strong>de</strong> disparaître.<br />

Notre étu<strong>de</strong> se conclut par une évaluation environnementale du milieu côtier en prévision<br />

d’un aménagement touristique durable et par la constitution d’une carte <strong>de</strong> synthèse <strong>de</strong> la<br />

dynamique littorale.<br />

Mots clés : Vietnam, Mangrove, Erosion littorale, Etu<strong>de</strong>s diachroniques par télédétection<br />

Contribution <strong>de</strong> la télédétection et <strong>de</strong>s systèmes d’informations<br />

géographiques (SIG) à la stabilisation d’une dune vive dans le sahel<br />

burkinabé. Burkina Faso<br />

Nourou Moucharaf PADONOU 1<br />

1 Institut Panafricain pour le Développement (IPD/AOS)<br />

01 B.P 1756 Ouagadougou 01 Burkina Faso, padraf2000@yahoo.fr<br />

1 Problématique<br />

Les possibilités offertes par la télédétection et les SIG permettent <strong>de</strong> nos jours <strong>de</strong> mieux<br />

appréhen<strong>de</strong>r les problèmes <strong>de</strong> l’environnement dus aux changements climatiques en général et<br />

à la désertification en particulier. La présente étu<strong>de</strong> a pour objet majeur <strong>de</strong> montrer la<br />

performance <strong>de</strong> ces outils et leur complémentarité pour l’analyse du suivi <strong>de</strong> la dynamique<br />

d’une vive en pleine expansion dans un milieu sahélien, dans le but <strong>de</strong> sa stabilisation.<br />

Confrontée <strong>de</strong>puis plusieurs décennies à une crise pluviométrique et à une démographie<br />

galopante <strong>de</strong> la population et du bétail, la partie Nord du Burkina est soumise aux effets <strong>de</strong> la<br />

sècheresse et <strong>de</strong> la désertification qui ont pour conséquences une forte mortalité <strong>de</strong>s strates<br />

arbustives et l’installation <strong>de</strong>s cordons dunaires.<br />

L’objectif principal <strong>de</strong> la présente étu<strong>de</strong> est donc d’élaborer une approche méthodologique<br />

et opérationnelle qui puisse permettre, à partir <strong>de</strong> la télédétection et <strong>de</strong>s SIG, d’appréhen<strong>de</strong>r et<br />

<strong>de</strong> maîtriser les informations spatiales et géoréférencées relatives aux paramètres <strong>de</strong><br />

dénudation, <strong>de</strong> remobilisation et <strong>de</strong> progression du front d’un ancien cordon dunaire afin <strong>de</strong><br />

procé<strong>de</strong>r à son traitement et sa fixation, car elle menace dangereusement les habitations et la<br />

mare pérenne du village <strong>de</strong> Oursi. Ces informations pourront permettre <strong>de</strong> mieux orienter les<br />

travaux <strong>de</strong> sa mise en défens.<br />

2. Données <strong>de</strong> base et méthodologie<br />

Les données <strong>de</strong> base utilisées pour cette étu<strong>de</strong> sont : les photographies aériennes sur trois<br />

pério<strong>de</strong>s (<strong>195</strong>5, 1974 et 1981) ; <strong>de</strong>s images Landsat <strong>de</strong> TM et XS <strong>de</strong> SPOT ; les logiciels <strong>de</strong><br />

traitement d’images satellite et <strong>de</strong> SIG et les cartes <strong>de</strong> végétation <strong>de</strong> la zone d’étu<strong>de</strong>.<br />

L’approche méthodologique utilisée pour étudier la dynamique <strong>de</strong> ce cordon dunaire qui s’est<br />

constitué en une dune vive, est basée d’une part sur l’interprétation visuelle <strong>de</strong>s photographies<br />

aériennes, le traitement numérique <strong>de</strong>s images Spot et Landsat ETM à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>s logiciels<br />

Winchip’4 et Erdas et d’autre part sur <strong>de</strong>s relevés <strong>de</strong> terrain et l’intégration <strong>de</strong>s résultats dans<br />

un SIG. Elle comprend quatre étapes : 1) l’interprétation visuelle <strong>de</strong> six photographies<br />

aériennes <strong>de</strong>s années <strong>195</strong>5, 1974 et 1981 et d’une image XS <strong>de</strong> Spot ( K/ J : 55–321) <strong>de</strong><br />

Septembre 1999; 2) le traitement numérique <strong>de</strong>s imagettes XS <strong>de</strong> SPOT d’Octobre 2005 et<br />

Landsat <strong>de</strong> ETM (<strong>195</strong>–50) d’octobre 2009, centrées sur la zone d’étu<strong>de</strong> à l’ai<strong>de</strong> du logiciel<br />

Winchip’4 pour apprécier le suivi inter annuel <strong>de</strong> la dynamique du sable mouvant <strong>de</strong> la dune ;<br />

3) l’établissement <strong>de</strong>s cartes d’occupation <strong>de</strong>s terres sur lesquelles apparaissent la dune vive,<br />

la végétation, la mare pérenne <strong>de</strong> Oursi, les champs, 4) l’intégration <strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong><br />

192


télédétection et <strong>de</strong>s données exogènes (pluviométrie…) dans un logiciel <strong>de</strong> SIG (Arc –View<br />

GIS 3.2) pour d’une part, suivre efficacement l’évolution <strong>de</strong> la dune vive et l’occupation <strong>de</strong>s<br />

sols aux différentes pério<strong>de</strong>s étudiées et d’autre part analyser le front <strong>de</strong> déplacement <strong>de</strong> la<br />

dune vive aux fins <strong>de</strong> sa fixation.<br />

3. Résultats<br />

Les résultats ainsi obtenus, sous formes qualitatives avec <strong>de</strong>s cartes thématiques et<br />

quantitatives avec <strong>de</strong>s données chiffrées, donnent une lecture <strong>de</strong> la dynamique <strong>de</strong> la dune vive<br />

sur les 54 ans d’observation au cours <strong>de</strong>squels sa superficie est passée <strong>de</strong> 20 ha en <strong>195</strong>5 à 98<br />

ha en 2009, avec un pic <strong>de</strong> 280 ha en 1981. Enfin l’analyse <strong>de</strong>s résultats a montré que la<br />

progression <strong>de</strong> la dune vive n’est pas linéaire. Elle se fait par sacca<strong>de</strong>s liées en partie aux<br />

changements climatiques. Les minima d’extension observés d’après notre étu<strong>de</strong> se situent<br />

aux pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> bonnes pluviométries où il y a une légère remontée biologique <strong>de</strong> la<br />

végétation. Les premiers résultats obtenus, mis à la disposition du Programme Sahel<br />

Burkinabé, ont permis <strong>de</strong> mettre en place une stratégie <strong>de</strong> stabilisation <strong>de</strong> la dune. Ceci se<br />

confirme par la régression <strong>de</strong> l’évolution <strong>de</strong> la dune vive observée à partir <strong>de</strong> 1999. Cette<br />

étu<strong>de</strong> a surtout montré qu’à l’heure où les ressources terrestres sont soumises aux effets <strong>de</strong>s<br />

changements climatiques et où les besoins sont croissants, qu’il apparaît indispensable <strong>de</strong><br />

disposer d’outils scientifiques et techniques <strong>de</strong> gestion, <strong>de</strong> prévention et <strong>de</strong> suivi <strong>de</strong>s<br />

ressources comme la télédétection et les SIG.<br />

Composition colorée <strong>de</strong> l’image landsat <strong>de</strong> TM (2009) <strong>de</strong> la dune vive et <strong>de</strong> la mare d’oursi<br />

Mots clés: Télédétection, SIG, dune vive, changement climatique, images satellite.<br />

Bibliographiques<br />

- Actes du séminaire national sur l’érosion éolienne ; Kaya février 1990 ; Burkina Faso<br />

- Chamard Ph., Courel M.F., 1979: Contribution à l’étu<strong>de</strong> du sahel voltaïque<br />

- Sow N.A.: Carte écologique <strong>de</strong> la Mare d’Oursi. CRTO 1989<br />

193


Quantification <strong>de</strong> la pente par imagerie satellitaire radar<br />

Emmanuel PAJOT (SPIE-OGS), Jean-Paul RUDANT (Université Paris-Est, Equipe Géomatique, Télédétection,<br />

Modélisation),<br />

Damien DHONT (Université <strong>de</strong> Pau et <strong>de</strong>s Pays <strong>de</strong> l’Adour, Laboratoire <strong>de</strong> Modélisation et Imagerie en Géosciences Pau)<br />

e.pajot@spie.com<br />

1. Problématique :<br />

La pente est un <strong>de</strong>s paramètres qui caractérise et contraint la géométrie d'un objet à la<br />

surface du sol utilisée en géorisques dans l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s glissements <strong>de</strong> terrain. Le Modèle<br />

Numérique <strong>de</strong> Terrain (MNT) constitue une donnée <strong>de</strong> base largement utilisée pour calculer à<br />

distance la pente d'objets linéaires ou surfaciques. L'absence <strong>de</strong> texture <strong>de</strong> ce mo<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

représentation rend cependant difficile l'i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong> contours d'objets dont on veut<br />

calculer la pente. De plus, les métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> calculs lissent les valeurs <strong>de</strong> pente qui ne sont alors<br />

plus représentatives <strong>de</strong> la réalité. Comparés aux images <strong>de</strong> satellites, les MNT ont<br />

généralement <strong>de</strong>s résolutions spatiales plus faibles <strong>de</strong> plusieurs dizaines <strong>de</strong> mètres induisant<br />

un lissage <strong>de</strong> la topographie. Les erreurs <strong>de</strong> précision verticale peuvent générer <strong>de</strong>s micro<br />

sommets ou micro dépressions sans relation avec le terrain. Ces erreurs <strong>de</strong> précision verticale<br />

sont particulièrement importantes pour les MNT calculés à partir d'images <strong>de</strong> haute résolution.<br />

Ceux-ci ne sont donc pas plus adaptés pour le calcul <strong>de</strong> la pente. La représentation en grille<br />

<strong>de</strong>s MNT facilite le traitement automatique. Basés sur <strong>de</strong>s fenêtres <strong>de</strong> 3 lignes et 3 colonnes,<br />

<strong>de</strong> nombreux algorithmes <strong>de</strong> calcul <strong>de</strong> la pente ont été développés pour caractériser la surface<br />

topographique en se basant sur les 4 ou 8 plus proches voisins du pixel central. Les étu<strong>de</strong>s<br />

réalisées pour classer ces algorithmes se heurtent à une sensibilité au relief. Il n'y a cependant<br />

pas <strong>de</strong> métho<strong>de</strong> satisfaisante utilisable quelles que soient les conditions <strong>de</strong> relief.<br />

2. Données <strong>de</strong> base et méthodologie suivie :<br />

Pour pallier à ces contraintes, nous exploitons <strong>de</strong>s scènes satellitaires radar dont la<br />

particularité est <strong>de</strong> représenter le temps <strong>de</strong> parcours aller-retour <strong>de</strong> l'on<strong>de</strong> électromagnétique<br />

dans l'atmosphère. Les capteurs radar sont actifs et émettent une on<strong>de</strong> électromagnétique<br />

suivant une visée latérale à droite <strong>de</strong> l'orbite. Les reliefs imagés sont déformés en direction du<br />

capteur avec une amplitu<strong>de</strong> directement liée à la pente <strong>de</strong>s reliefs. Contrairement aux MNT,<br />

les scènes radar sont donc <strong>de</strong>s représentations fidèles <strong>de</strong> la surface topographique.<br />

L'i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong> segments homologues suivant la ligne <strong>de</strong> plus gran<strong>de</strong> pente sur un couple<br />

<strong>de</strong> scènes radar dans <strong>de</strong>s conditions géométriques différentes doit permettre <strong>de</strong> calculer la<br />

pente qui a généré la déformation géométrique <strong>de</strong>s reliefs. Les <strong>de</strong>ux conditions géométriques<br />

peuvent être : (1) un couple <strong>de</strong> scènes constitués d'une scène radar unique en géométrie<br />

terrestre, c'est-à-dire dont les déformations géométriques ne sont pas corrigées, et une scène<br />

en géométrie orthorectifiée dont les déformations géométriques sont corrigées (Figure 1), et<br />

(2) un couple <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux scènes acquises sur une même orbite (ascendante ou <strong>de</strong>scendante)<br />

suivant <strong>de</strong>s angles d'inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> l'on<strong>de</strong> radar différents, et (3) un couple <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux scènes<br />

acquises sur <strong>de</strong>s orbites croisées (ascendante et <strong>de</strong>scendante).<br />

3. Résultats :<br />

Ces trois métho<strong>de</strong>s ont été testées en domaine ari<strong>de</strong> en Tunisie méridionale sur l'anticlinal<br />

du Djebel En Negueb, à proximité <strong>de</strong>s villes <strong>de</strong> Tozeur et <strong>de</strong> Gafsa, où l'érosion a dégagé <strong>de</strong>s<br />

surfaces structurales <strong>de</strong> plusieurs centaines <strong>de</strong> mètres <strong>de</strong> large.<br />

L'i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong>s segments homologues portés par ces surfaces est facilitée lorsque<br />

celles-ci subissent une déformation géométrique faible, c'est-à-dire lorsque ces surfaces sont<br />

orientées dos au capteur radar ou lorsque l'angle d'inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> l'on<strong>de</strong> est important<br />

(typiquement 40°). Pour les métho<strong>de</strong>s 1 et 2, l'utilisation <strong>de</strong> scènes en orbites croisées permet<br />

<strong>de</strong> sélectionner l'orbite pour laquelle la surface dont on veut calculer la pente est située dos au<br />

194


capteur. Seules les surfaces orientées à +/- 10° <strong>de</strong> l'axe e-o et plongeant vers le sud ne sont pas<br />

visualisables. L'avantage <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s 2 et 3 est <strong>de</strong> ne pas nécessiter pas <strong>de</strong> traitement<br />

d'orthorectification et donc <strong>de</strong> MNT <strong>de</strong> haute résolution.<br />

Sur chaque surface, nous avons recherché le couple <strong>de</strong> segments homologues pour lequel<br />

la pente est maximum et nous avons comparé cette valeur à la mesure relevée sur le terrain.<br />

Avec le capteur ENVISAT-ASAR <strong>de</strong> 25 mètres <strong>de</strong> résolution, ces trois métho<strong>de</strong>s présentent<br />

<strong>de</strong>s différences avec les mesures <strong>de</strong> pentes <strong>de</strong> terrain <strong>de</strong> respectivement 1,4 +/- 1,2°, 3,2 +/-<br />

1,8° et 7,0 +/- 3,0°. Avec le capteur TerraSAR-X <strong>de</strong> 4,5 mètres <strong>de</strong> résolution, la métho<strong>de</strong> 1<br />

offre une différence <strong>de</strong> pente <strong>de</strong> 1,5 +/- 1,3° avec la mesure <strong>de</strong> terrain. Ces précisions sur la<br />

valeur <strong>de</strong> pente sont nettement supérieures à celles obtenues avec les MNT SRTM (10,7 +/-<br />

6,9°) et le MNT calculé à partir d'un couple <strong>de</strong> scènes TerraSAR-X (7,9 +/- 4,9°).<br />

Ainsi, les déformations géométriques <strong>de</strong>s scènes satellitaires radar constituent une source<br />

d'information quantitative sur la valeur <strong>de</strong> la pente topographique. Elles permettent d'obtenir<br />

<strong>de</strong>s précisions supérieures à celles calculées à partir <strong>de</strong>s MNT, qu'ils soient <strong>de</strong> basse ou <strong>de</strong><br />

haute résolution. Le lancement du capteur RADARSAT-2, capable <strong>de</strong> dépointer son antenne<br />

<strong>de</strong> part et d'autre <strong>de</strong> l'orbite, ouvre d'intéressantes perspectives d'applications <strong>de</strong> cette métho<strong>de</strong><br />

pour le calcul <strong>de</strong> la pente dans <strong>de</strong>s secteurs difficilement accessibles.<br />

Figure 1 : I<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong> plusieurs segments homologues (en tiret) sur les scènes radar en géométries terrestre<br />

et orthorectifiée et leur correspondance sur le terrain. Les segments rouges indiquent la direction <strong>de</strong> plus gran<strong>de</strong><br />

pente et permettent <strong>de</strong> calculer la valeur du plongement <strong>de</strong> la surface.<br />

Mots clés : radar, déformation, pente, pendage<br />

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