Petite histoire fraternelle, blanche et universelle - Observatoire ...
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Bill<strong>et</strong><br />
De Mesmer, du magnétisme animal<br />
<strong>et</strong> de la psychanalyse<br />
une preuve du contraire ». Il reconnaît<br />
d’ailleurs l’existence d’un « agent général<br />
», qui exerce des eff<strong>et</strong>s analogues à<br />
ceux de l’aimantation minérale, <strong>et</strong> dont<br />
il précise : « lui seul peut rétablir c<strong>et</strong>te<br />
harmonie dans l’état naturel ».<br />
Et, s’agissant des différents systèmes<br />
de soins médicaux de son époque, il<br />
en conteste l’efficacité, à l’instar de<br />
son contemporain Samuel Hahnemann<br />
(1755-1843), l’inventeur de l’homéopathie.<br />
Il précise : « Aussi a-t-on vu de tous<br />
les temps, les maladies s’aggraver <strong>et</strong><br />
se guérir avec <strong>et</strong> sans le secours de la<br />
médecine, d’après différents systèmes<br />
<strong>et</strong> les méthodes les plus opposées. Ces<br />
considérations ne m’ont pas permis de<br />
douter qu’il n’existe dans la nature un<br />
principe <strong>universelle</strong>ment agissant, <strong>et</strong><br />
qui, indépendamment de nous, opère ce<br />
que nous attribuons vaguement à l’art <strong>et</strong><br />
à la nature ». De la même manière que<br />
Hahnemann, il se fonde non pas sur une<br />
expérimentation rigoureuse, conduite<br />
rationnellement, mais sur de nombreux<br />
témoignages de patients prétendument<br />
guéris, <strong>et</strong> surtout sur une théorie ayant<br />
l’apparence trompeuse de la scientificité,<br />
dont nous détaillons quelques<br />
aspects.<br />
Franz Anton Mesmer (1734-1815)<br />
fut un médecin allemand célèbre<br />
pour son invention du magnétisme<br />
animal, <strong>et</strong> qualifié par des psychanalystes<br />
comme l’ancêtre de l’hypnose [1].<br />
Après s’être intéressé aux eff<strong>et</strong>s curatifs<br />
de l’application d’aimants, Mesmer, tirant<br />
argument de l’eff<strong>et</strong> de la lune <strong>et</strong> des planètes<br />
sur les mouvements des marées,<br />
proposa de définir ainsi le magnétisme<br />
animal : « Je nommais la propriété du<br />
corps animal qui le rend susceptible de<br />
l’action des corps célestes <strong>et</strong> de la terre,<br />
magnétisme animal ; j’expliquais par ce<br />
magnétisme, les révolutions périodiques<br />
que nous remarquons dans le sexe, <strong>et</strong><br />
généralement celles que les médecins<br />
de tous les temps <strong>et</strong> de tous les pays ont<br />
observé dans les maladies » [2].<br />
Mesmer se plaçait, à l’évidence, dans<br />
un cadre métaphysique holiste <strong>et</strong> finaliste.<br />
Ainsi, il écrit : « La nature a parfaitement<br />
pourvu à tout pour l’existence<br />
de l’individu ; la génération se fait sans<br />
système comme sans artifice. Comment<br />
la conservation serait-elle privée du<br />
même avantage ? Celle des bêtes est<br />
Ainsi, puisque le magnétisme animal<br />
se fonde sur des eff<strong>et</strong>s des astres, la<br />
théorie de Mesmer ne dépend pas de<br />
façon exclusive de l’utilisation d’aimants<br />
ni de l’électricité artificielle (proposition<br />
22, p. 51, op. cit.), mais il présente c<strong>et</strong>te<br />
propriété des corps animés comme «<br />
communicable à d’autres corps animés<br />
<strong>et</strong> inanimés », mais « les uns <strong>et</strong> les<br />
autres en sont cependant plus ou moins<br />
susceptibles », tandis que « c<strong>et</strong>te action<br />
<strong>et</strong> c<strong>et</strong>te vertu peuvent être renforcées<br />
<strong>et</strong> propagées par ces mêmes corps »<br />
(Proposition 11 <strong>et</strong> 12, pp. 49-50). De<br />
plus, « on observe à l’expérience l’écoulement<br />
d’une matière dont la subtilité<br />
pénètre tous les corps, sans perdre notablement<br />
de son activité » (Proposition<br />
14). En outre, elle agit « à une distance<br />
10<br />
NL 036 - Juin 2008