n°64 - Septembre 2010

25
Le 70 e anniversaire
de l’Appel du
18 juin 1940
Mémoire nationale
Mémoire
Le 18 juin 1940, depuis Londres, le général de Gaulle lançait sur les ondes de la BBC un appel à poursuivre
le combat. Ce geste de refus devint alors le cri de ralliement de celles et ceux qui ne se résignaient pas à
accepter la défaite.
Le 18 juin 2010, la France commémorait le 70 e anniversaire de l’Appel du général de Gaulle et de la naissance
de la France Libre. Elle lui rendait ainsi hommage, ainsi qu’à tous ceux, Français Libres ou résistants
de l’intérieur, qui ont refusé de se soumettre au nom d’une « certaine idée de la France » et se sont ralliés,
spontanément ou progressivement, à « l’homme du 18 juin ».
À l’occasion de cette cérémonie au Cimetière-Parc de La Celle Saint-Cloud, après le discours d’Olivier Delaporte,
Karl-Uwe Strothmann, Maire de Beckum, notre ville jumelle, a pu prendre la parole. Nous retranscrivons ici
son discours qui éclaire le sens de notre jumelage et de l’amitié franco-allemande.
Cher M. le maire
Mesdames et messieurs
C’est un grand honneur pour moi, de prendre la parole pour
cette commémoration solennelle de l’appel historique du 18 juin
1940 du Général de Gaulle.
La participation commune des citoyens de La Celle Saint-Cloud
et de Beckum est un événement d’une symbolique profonde.
Quand Charles de Gaulle, il y a de cela exactement aujourd’hui
70 ans, levait sa voix pour donner du courage à un peuple désespéré,
et une orientation dans la défaite… en cet été
1940, l’Europe était en flamme !
En Allemagne, depuis sept ans, un régime criminel
était au pouvoir : il avait aboli la jeune démocratie,
avait jeté par-dessus bord les droits de l’homme et
continuait à persécuter brutalement les opposants et
les minorités.
De plus, en ce temps, il avait lancé la torche de la
guerre dans les pays voisins et avait envahi et recouvert
– après la Tchécoslovaquie et la Pologne – en mai/
juin 1940, les voisins de l’ouest avec peur et terreur,
mort et enfer.
Par l’avance rapide de l’ennemi, la France était traumatisée,
semblait vaincue.
Et pourtant la France n’était pas perdue. Dans cette situation,
presque sans espoir, résonna l’intrépidité, la clairvoyance et la
fermeté d’un Charles de Gaulle, qui donna courage et honneur à
la nation française et fit relever son peuple traumatisé.
Nous aussi, Allemands, sommes beaucoup redevables à ce
grand homme d’état. Malgré – ou peut-être – à cause des ces
événements pendant la guerre, c’est lui qui a cherché un nouveau
commencement, avec le voisin de l’Est.
Lui même et Konrad Adenaueur, notre premier chancelier,
se sont tendus la main au-dessus d’un passé douloureux et
au-dessus des innombrables tombes pour la réconciliation de
nos deux peuples, ils posaient ainsi les fondements de l’amitié
franco-allemande.
Depuis ce temps beaucoup d’hommes et de femmes politiques
de nos deux pays ont fortifié et élargi – dans l’esprit de ces deux
grands patriotes – ce bien valeureux de la coopération
franco-allemande.
Sur le plan local, beaucoup de citoyens ont vivifié cet
objectif par leurs engagements personnels.
Notre jumelage aussi, est basé et motivé finalement
par cet objectif historique.
Depuis maintenant plus de 25 ans, il rassemble des
citoyens de nos deux villes et contribue à une meilleure
compréhension mutuelle.
Ainsi montre et souligne l’événement historique du
18 juin 1940 d’un côté et le cadre de la cérémonie actuelle de
l’autre côté, qu’au final l’hostilité et la haine peuvent se transformer
– en amitié ; les combats – en action commune et coopération
; et l’antagonisme – en estime réciproque.
Nous, Beckumois, nous nous inclinons aujourd’hui avec respect
devant un grand homme français et devant son œuvre. Nous
honorons l’importance de l’histoire française et les relations bilatérales
depuis la guerre.
Nous exprimons notre espoir que le jumelage entre La Celle Saint-
Cloud et Beckum contribue à ce que les relations entre nos deux
nations soient empreintes, dans l’avenir, d’amitié et de paix.
Je vous remercie.