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Fr-25-04-2013 - Algérie news quotidien national d'information

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14 dclg<br />

é a a e<br />

Kiosque inter<strong>national</strong><br />

Analyses &<br />

Décryptages<br />

Les Galériens<br />

Élie Fayad, L’Orient Le Jour<br />

Tout ce que la mouvance prosyrienne<br />

compte comme gratin<br />

politique au Liban s’est retrouvé<br />

dimanche représenté autour du<br />

président syrien Bachar el-Assad, au palais<br />

des Mouhajirine, à Damas.<br />

Une délégation d’une vingtaine de personnalités,<br />

représentant des formations<br />

regroupées sous le label du «<br />

Rassemblement des partis nationaux », un<br />

club qui tenait le haut du pavé à l’époque<br />

de la tutelle syrienne et qui a survécu, vaille<br />

que vaille, à l’essor de son clone, le 8 Mars,<br />

a ainsi été « longuement » reçue par M.<br />

Assad, à en croire le journal as-Safir.<br />

En soi, une telle information n’aurait<br />

pas mérité, pour ainsi dire, le prix de l’encre<br />

utilisée pour en rendre compte tant il<br />

est banal d’apprendre que le maître a reçu<br />

ses valets. Il n’empêche que le moment<br />

choisi pour cette nouvelle démonstration<br />

de vassalité – ou du moins du désir de vassalité<br />

– lui donne une signification, une<br />

portée qui doivent être relevées. Injuste,<br />

cette identification à de la vassalité ? Il suffit<br />

de jeter un coup d’œil sur la photo officielle<br />

de la rencontre distribuée par<br />

l’agence SANA pour se rendre compte du<br />

contraire. Les personnalités libanaises sont<br />

assises sur des sièges disposés face à face,<br />

des deux côtés du président Assad, en rangées<br />

très serrées de façon à ce que même<br />

ceux qui occupent les sièges les plus éloignés<br />

ne perdent rien de ses péroraisons.<br />

Lui trône au centre, l’aigle emblématique<br />

de son régime centré sur le mur juste audessus<br />

de sa tête. Il n’a pas besoin de faire<br />

d’efforts pour les toiser tous, alors qu’eux<br />

doivent tordre le cou pour le regarder : il<br />

est normal de porter son regard vers<br />

quelqu’un qui parle. Et, justement, pour<br />

pérorer, il pérore ! D’après le compte rendu<br />

d’as-Safir, il n’a fait que ça. Quant aux<br />

autres, de deux choses l’une, soit ils n’ont<br />

rien dit, se contentant de boire les paroles<br />

doctes du maître ; soit ils ont dit quelque<br />

chose, mais qui n’a pas été jugé suffisamment<br />

important pour être<br />

rapporté.Pourtant, il n’a pas été question<br />

que de la Syrie et de sa crise lors de cette<br />

audience. Si cela avait été le cas, on aurait<br />

compris que des auditeurs aussi complaisants<br />

se soient contentés d’entendre. Le<br />

Liban, la politique de son gouvernement, la<br />

façon dont il devrait être dirigé, l’orientation<br />

que devrait prendre sa diplomatie, la<br />

Louis de Courcy, La Croix<br />

beaucoup voir arriver sur mon<br />

bureau ces livres presque carrés à la<br />

J’aime<br />

couverture beige et aux pages de<br />

garde en carton marron foncé. Ce sont les<br />

livres qu’édite Sabine Wespieser, et qui<br />

fleurent bon l’authentique démarche d’une<br />

éditrice qui croit en ses auteurs, qu’elle<br />

découvre puis adopte par goût sincère bien<br />

plus que par souci de faire des coups. L’an<br />

dernier, je ne sais plus quand exactement,<br />

m’est ainsi parvenu « L’ombre des grenadiers<br />

». Je l’ai lu et tant aimé que je l’ai<br />

recommandé à mon entourage, à commencer<br />

par ma mère qui est une vieille<br />

dame de 95 ans aux goûts littéraires bien<br />

affirmés. J’avais un peu peur que cette histoire<br />

mettant en cause les rois catholiques<br />

d’Espagne ne heurte les convictions de<br />

cette Catalane, certes française, mais à la<br />

sensibilité toute hibérique. Car Tariq Ali,<br />

ecrivain d’extrême gauche, prend ici fait et<br />

cause pour une famille musulmane du<br />

XIVème siècle sur le point d’être décimée,<br />

repoussée définitivement en terre arabe<br />

par les bien-pensants chrétiens de l’époque,<br />

après sept siècles de présence sur la<br />

péninsule. Oui mais, me direz-vous, c’était<br />

bien les Arabes qui étaient là en situation<br />

de colonialistes. Sans doute. Mais la question<br />

n’est pas là: le plus important dans ce<br />

livre, c’est de sentir combien les musulmans<br />

de la dernière génération avant leur<br />

départ définitif se sentaient chez eux alors,<br />

ancrés là depuis longtemps, vivant en<br />

dérive « milicienne » de sa communauté<br />

sunnite, les personnalités chrétiennes dont<br />

il convient de saluer le rôle (Michel Aoun,<br />

Sleimane <strong>Fr</strong>angié et le patriarche Béchara<br />

Raï, qui « éclaire le chemin »), tout cela a<br />

été largement évoqué par le président<br />

syrien devant ses « invités » libanais, sans<br />

que ces derniers n’y trouvent apparemment<br />

à redire. Jusqu’à la politique de « distanciation<br />

» à l’égard de la guerre syrienne,<br />

que le Premier ministre sortant, Nagib<br />

Mikati, continue de défendre bec et ongles<br />

et dont s’est gaussé M. Assad. « C’est quoi<br />

cette politique, je ne la comprends pas.<br />

Cela veut-il dire que le Liban va se transférer<br />

en Afrique jusqu’à la fin de la crise<br />

syrienne avant de retourner à sa place normale<br />

? » Bien sûr qu’il ne peut pas la comprendre,<br />

cette politique. Son régime a-t-il<br />

jamais compris que le Liban puisse se permettre<br />

de s’émanciper de sa tutelle ? Même<br />

la neutralité lui est interdite !<br />

Certes, dans son long laïus, le président<br />

syrien n’a pas voulu s’en prendre au<br />

Premier ministre désigné, Tammam Salam,<br />

s’efforçant même de lui trouver quelque<br />

qualité, comme par exemple son appartenance<br />

à « une vieille famille politiquement<br />

chevronnée », mais il a osé se muer en donneur<br />

de leçons à l’adresse des puissances<br />

qui entendent exercer leur influence au<br />

Liban en pensant clairement à l’Arabie<br />

saoudite. « Le Liban n’est pas une société<br />

anonyme dont les employés sont nommés<br />

ou licenciés de l’extérieur », a-t-il lancé,<br />

sans rire !<br />

S’il y en a un qui aurait dû rire (ou pleurer,<br />

c’est pareil) en entendant ces mots,<br />

c’est le représentant aouniste au sein de la<br />

délégation, l’ancien député Sélim Aoun.<br />

L’histoire ne dira rien de sa prestation lors<br />

de cette audience, mais le député CPL<br />

Nabil Nicolas dira, lui, quelque chose : «<br />

Notre participation dans le cadre du<br />

Rassemblement des partis libanais à la rencontre<br />

avec le président Bachar el-Assad est<br />

un message de solidarité avec le peuple<br />

syrien... en tant que tout, et non pas avec<br />

un camp contre l’autre. » Ainsi, pour M.<br />

Nicolas, M. Assad continue d’incarner le<br />

peuple syrien « en tant que tout » !<br />

Mais il y a mieux : « Il n’a pas été question<br />

de politique ni de sujets polémiques<br />

au cours de la rencontre », assure M.<br />

Nicolas. Il ne croit pas si bien dire : les 60<br />

000 morts, en effet, ça n’est plus de la politique<br />

!<br />

Chronique litteraire : « L’ombre<br />

des grenadiers » de Tariq Ali<br />

bonne intelligence avec la communauté<br />

autochtone, profitant du même soleil, de la<br />

même terre, des mêmes fruits, du même<br />

ciel, des mêmes parfums. Et combien ce<br />

dut être un arrachement que d’être privé<br />

de toutes ces bonnes choses de la vie espagnole.<br />

Il aura fallu beaucoup de menaces puis<br />

de sang versé pour que se tourne cette page<br />

de l’histoire d’Espagne, et le livre n’épargne<br />

pas le lecteur de cette vérité. Les personnages,<br />

cela dit, sont magnifiques, même s’ils<br />

portent des noms arabes, ce qui a gêné<br />

quelque peu ma chère mère, tout simplement<br />

parce qu’elle avait du mal à ne pas<br />

confondre Ibn Zaydun, Zuhayr, Ibn Farid,<br />

Zubaida, al-Ma’ari, ou encore Ibn<br />

Wahab…<br />

ALGERIE NEWS Jeudi <strong>25</strong> avril <strong>2013</strong>

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