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2 > A L A U N E LE LIEN Kamel Aït Bessaï L’ordre dans le désordre On s’attendait à ce qu’il soit plus ferme sur ce qui s’est passé à Benghazi mais lui a préféré avertir le Caire. Du coup les profanes de la politique ont dû avoir le tournis. Ce n’est pas le cas pour les initiés et les observateurs avertis et incrédules qui interprètent aisément la réserve d’Obama sur l’assassinat du diplomate américain à Benghazi, une réserve qui couvre le chaos causé par l’Otan dont les Américains sont les chefs suprêmes. Obama s’est voulu plus ferme envers le nouveau locataire du palais de Charme Cheikh car ce dernier s’est avéré être autre chose qu’un simple toutou à la solde du département d’Etat comme l’ont été ses deux prédécesseurs. Aussi, comme il fallait s’y attendre l’orientation prise par les événements dans les pays arabes touchés par les révoltes a fini par se transformer en un retour de flamme contre les intérêts US. Le film blasphématoire aura servi de prétexte pour ce réajustement dans la mise en scène. On provoque le chaos dans le monde arabe pour imposer l’ordre par la force. Ceci est très palpable en Libye où la construction institutionnelle tarde à démarrer en raison de la présence du langage des armes des seigneurs de la guerre. L’attentat contre le consulat américain à Benghazi et la mort de l’ambassadeur et de trois autres ressortissants américains a tétanisé les Libyens et fait taire brusquement les canons. Les drones américains ont fait surface sur le ciel libyen, rééditant les scènes vécues lors de l’embargo aérien imposé à la Libye par l’Otan sous couvert de l’ONU. Le navet diffusé un 11 septembre aura finalement servi à brouiller les cartes pour une redistribution des rôles dans la géopolitique mondiale. Le pragmatisme des Américains qui n’ont pas d’ennemis permanents ni d’amis permanents les a poussés jusqu’à faire croire que le Maroc est appelé à jouer un rôle pivot dans les relations à venir entre les Etats-Unis d’Amérique et le monde arabe. Après avoir perdu l’Egypte, l’administration US miserait aujourd’hui sur le royaume chérifien, arrimé sous peu au Conseil de coopération du golfe (CCG) pour réinventer les féodalités nées dans les années quarante et cinquante et lutter ainsi contre les islamistes radicaux qui ont squatté «le Printemps arabe». Après une année et demie de la chute de Moubarak L’Egypte s’aliène le soutien US Cette politique d’aide décidée par les Etats- Unis à l’égard de l’Egypte a pour objectif d’accentuer sa dépendance de la Maison-Blanche. Une année et demie après la chute de l’ancien président Hosni Moubarak, la rue égyptienne se cherche toujours. A ce jour, les manifestations et les violences continuent à avoir lieu en Egypte. L’histoire de la République arabe d’Egypte a été marquée par différentes périodes, différents régimes et différentes politiques étrangères. Après la mort de Nasser en 1970, Anouar el-Sadate devient président de l’Egypte. Sadate se montre plus libéral que Nasser tant d'un point de vue économique que politique. Il se montre plus tolérant à l'égard des mouvements islamistes avec lesquels il s'allie contre les socialistes et les nassériens. La politique extérieure sous Anouar el-Sadate était marquée par l’échec dans la guerre de Kippour en 1973, puisque cette guerre n’a pas permis à l'Égypte de récupérer le Sinaï. C’est à partir de cette date que les Egyptiens ont retiré leur confiance à Sadate. Sur le plan international, Sadate s’est engagé dès 1974 dans des négociations avec Israël. Ce qui a amené la réouverture du canal de Suez en 1975, aux accords de Camp David (1978) et au traité de paix avec Israël et qui a provoqué l'exclusion temporaire de l'Égypte de la Ligue arabe jusqu'en 1990. Sadate finira assassiné par un militant islamiste en 1981. Lui succédant, Hosni Moubarak est resté au pouvoir pendant trente ans durant lesquels le gouvernement égyptien devient un allié des États-Unis qui lui versent une importante aide économique et militaire située au 2 e rang après celle octroyée à Israël. Cette politique d’aide décidée par les Etats- Unis à l’égard de l’Egypte Les événements qui ont émaillé ces derniers jours certains pays arabes après la diffusion d’un film qui stigmatise le Prophète Mohamed (QSSSL), sont «bien planifiés par les lobbies juifs pour rééditer les révolutions arabes», selon la lecture faite hier pour Algérie News par Mustapha Saïdj, maître de conférences à la faculté des sciences politiques et de l'information de l'université d’Alger. Algérie News : Le président américain a déclaré récemment que l’Egypte n’est ni un pays allié ni un pays ennemi. Quelle est votre lecture sur cette déclaration qui a été faite après les attentats contre les ambassades américaines dans certains pays arabes? Mustapha Saïdj : Cette déclaration est pleine de sens. Elle est destinée directement aux nouveaux dirigeants égyptiens, ce qui n’est pas le cas pour leurs prédécesseurs, qui ont servi depuis plus de 30 ans les intérêts des Etats-Unis. D’autre part, les islamistes égyptiens veulent élargir leur popularité à travers les derniers événements qui ont émaillé les pays arabes après la diffusons d’un film blasphématoire a pour objectif d’accentuer sa dépendance de la Maison-Blanche. Son positionnement en faveur de l'Occident dans une région globalement hostile, permet à l'Égypte de recevoir 2,1 milliards de dollars d'aide annuelle des États- Unis. Le film anti-Islam et la fin d’une idylle Durant les événements en Egypte qui ont précédé la chute du régime Moubarak, les Etats-Unis ont discuté avec des responsables égyptiens les modalités d'un départ immédiat du raïs et du transfert du pouvoir à un gouvernement de transition dirigé par les islamistes. D’ailleurs, la victoire de Mohamed Morsi aux Mustapha Saïdj, maître de conférences à la faculté des sciences po d’Alger «Les événements actuels sont planifiés par les lobbies juifs» contre le Prophète Mohamed (QSSSL). Le régime de Moubarak qui a été à la solde des Américains, n’aurait jamais permis à ce genre de manifestation de se produire dans le pays. Il a toujours réprimé les manifestations, ce qui n’est pas le cas avec le nouveau régime. Justement, à quoi obéit, selon vous, la logique de ce film blasphématoire ? Je pense qu’il y a des objectifs stratégiques derrière la diffusion de ce “navet”, vu la date de sa diffusion, qui coïncide avec le fameux 11- Septembre, ainsi que la nationalité des auteurs principaux, des juifsaméricains. Je pense que ces lobbies veulent provoquer le choc des civilisations de Samuel Huntington, pour garantir la sécurité d’Israël, et des lobbies juifs. En outre, je pense que ce qui s’est passé dans ces pays arabes, après leur violent “printemps” est bien calculé. Il ne faut pas oublier les élections américaines qui approchent. Pour cela, les lobbies qui se cachent derrière les républicains, ne ratent aucune occasion pour stigmatiser la politique d’Obama, qui a échoué selon eux dans l’instauration de la sécurité, et l’éradication du terrorisme, en dépit de l’élimination de Ben Laden. Cette mise en garde à l’Egypte devait être faite au régime libyen, ALGERIE NEWS Mardi 18 septembre 2012 étant donné que l’attentat terroriste a été perpétré contre l’ambassade des Etas-Unis en Libye… La Libye est un petit pays par rapport à l’Egypte. Il convient de rappeler que l’Egypte est le premier pays arabe auquel Obama a rendu visite depuis son élection. Ce n’est pas anodin quand même. Quand Obama parle de l’Egypte, il parle d’une façon indirecte d’Israël, son allié éternel. L’Egypte est considérée aussi comme une pièce-maîtresse dans l’instauration de la paix dans le monde arabe. L’Egypte, c’est une puissance régionale avec une population qui dépasse les 80 millions, une place géostratégique avec des frontières directes avec Israël, sans oublier les accords de Camp David de 1978 entre les deux pays. Cependant, les républicains qui ne cessent d’attaquer le président, estiment que la sécurité d’Israël est très menacée, devant la montée des islamistes dans les pays arabes, et par l’Iran. Concernant le cas de la Libye, je pense que l’Otan est le premier responsable de l’anarchie qui règne aujourd’hui dans ce pays. Comment interprétez-vous le raffermissement des relations entre les Etats-Unis et le Maroc aujourd’hui ? Peut-on affirmer que les Américaines veulent s’adosser sur les monarchies traditionnelles pour assurer la pérennité de leur sécurité ? élections présidentielles a été saluée par les Américains. Les islamistes étaient pourtant les derniers à rejoindre la Place Tahrir, au Caire. C’est-à-dire qu’ils ont cueilli le fruit mûr de la révolte contre le pharaon. Pragmatiques, les Américains ont continué à soutenir les islamistes pour leur rapprochement historique vis-à-vis de l’Amérique. Mais la diffusion du film anti-Islam a enflammé la rue égyptienne et les frères musulmans, première force politique en Egypte, ont appelé à manifester contre ce film. Du coup, les frères s’aliènent le soutien US. L’avenir des relations égypto-américaines est, depuis, compromis. Jusqu’à quand ? Zohra Chender La politique arabe des Etats- Unis au Moyen-Orient, est basée beaucoup plus sur les intérêts pétroliers, mais également sur la protection d’Israël. Les Etats-Unis qui sont l’allié principal d’Israël, incitent les monarchies arabes à la normalisation avec les Israéliens, en contrepartie d’une défense de leur régime. Idem pour le Maroc, qui est une monarchie, et un des alliés des juifs israéliens. La preuve est que le roi Hassan II a joué un grand rôle dans la normalisation des relations-israéloarabes, fort de ses relations secrètes avec l’entité juive. Mais il faut savoir également qu’il y a un lobby d’origine marocaine, qui est très actif en Israël et qui est soutenu directement par le Maroc. Le problème du Sahara occidental est tributaire également de ces relations. Le royaume chérifien est l’allié éternel de ces lobbies. En outre, les Américains soutiennent les révoltes arabes pour empêcher l’arrivée des islamistes (les radicaux, Ndlr) au pouvoir, dans ces pays pivots et monarchiques. Des soutiens socioéconomiques sont également apportés à ces pays pour acheter leur silence concernant plusieurs affaires. Enfin, je dirai que les relations secrètes entre le Maroc et Israël n’ont jamais été interrompues. Entretien réalisé par Yahia Maouchi
A L A U N E 3 Le président Barack Obama a mis en garde les tenants du pouvoir au Caire Les Etats-Unis vont-ils lâcher l'Egypte ? La politique américaine dans le monde arabe et spécialement dans les pays ayant connu le "Printemps arabe", est mise à rude épreuve après l’attentat de Benghazi qui a coûté la vie à quatre ressortissants américains, dont l'ambassadeur Chris Stevens. Cette situation a poussé les Etats-Unis d’Amérique à revoir leur stratégie dans la région. Les spécialistes et les analystes qui s’interrogeaient déjà sur le devenir des relations américano-égyptiennes après l’arrivée des islamistes au pouvoir au Caire devraient s'inquiéter davantage sur les orientations prises par l'Egypte sous l'ère Morsi. Les Etats-Unis sontils sur le point de changer d’allié, en préférant le Maroc, sachant que ces derniers jours, on remarque un rapprochement entre les Etats-Unis et le royaume alaouite ? En effet, les manifestations déclenchées ces derniers jours dans plusieurs pays arabes contre un film réalisé aux Etats-Unis accusé d'insulter le Prophète (QSSSL) ont mis les pays arabes dans une situation embarrassante. Ce qui présage d'une détérioration de leurs relations avec Washington. D’ailleurs le président américain, Barack Obama a déclaré jeudi dernier, que "les Etats- Unis ne considéraient pas l’Egypte comme un allié, mais nous ne la considérons pas comme un ennemi non plus.» L’Egypte s’est dotée «d’un nouveau gouvernement qui tente de trouver sa voie» mais s’il montre «qu’il ne prend pas ses responsabilités» cela posera «un vrai gros problème», a estimé le chef de l’Etat américain dans un entretien à la Chaîne hispanophone Telemundo. La Maison-Blanche a fait savoir que Barack Obama avait appelé ses homologues de Libye et d’Egypte pour les exhorter à continuer de travailler avec les Etats-Unis afin d’assurer la sécurité du personnel diplomatique US présent dans ces deux pays. Juste après cette déclaration, la rue égyptienne à réagi à travers un politologue, en l’occurrence M. Rameh qui a indiqué que la situation était très grave pour les liens entre l'Egypte et les Etats-Unis. «Washington pourrait changer ses politiques envers la région, si les protestations contre ses intérêts ne sont pas contrôlées» a souligné M. Rameh. «L'incapacité des Etats-Unis de reconnaître le changement dans le monde islamique est due à son incapacité de changer sa façon de traiter ces pays depuis leurs soulèvements», a noté l'analyste. Rappelons que le président américain a déclaré lors de son discours à l’université du Caire en 2009 qu’il est "venu ici au Caire en quête d'un nouveau départ pour les États-Unis et les musulmans du monde entier, un départ fondé sur l'intérêt mutuel et le respect mutuel, et reposant sur la proposition vraie que l'Amérique et l'Islam ne s'excluent pas et qu'ils n'ont pas lieu de se faire concurrence. Bien au contraire, l'Amérique et l'Islam se recoupent et se nourrissent de principes communs, à savoir la justice et le progrès, la tolérance et la dignité de chaque être humain". La question qui reste donc posée est de savoir ce que visent les Etats-Unis à travers ces déclarations ? Selon certains analystes, les conséquences de ce changement de ton de la part de l'administration américaine sur l'Egypte pourraient être importantes, et inciteraient les Américains à suspendre l'aide qu'ils lui apportent, et le Fonds monétaire international (FMI) à arrêter ses prêts et à suspendre les investissements étrangers, en raison de l'instabilité de la sécurité, a expliqué un analyste de l’université d’Egypte. Notons que les manifestations les plus massives et les plus longues ont eu lieu en Egypte, faisant au moins 224 blessés, dont six officiers et 18 soldats. Les forces de sécurité ont arrêté 23 manifestants violents. Cinq manifestants ont été tués au Yémen, tandis qu'une personne a été tuée au Liban. Les forces de sécurité ont dispersé les manifestants en Tunisie, dont la plupart appartenaient au mouvement salafiste alors qu'ils tentaient de pénétrer dans le consulat américain. Mohammed Zerrouki Après les reproches d’Obama La Libye à la croisée des chemins Le film américain islamophobe ne cesse d’attirer les foudres sur la Libye. Le président des USA, Barack Obama, s’est montré ferme lors de son dernier discours. «Justice sera faite en Libye», a-t-il promis, jeudi dernier. Diffusé il y a près de deux semaines sur la toile, ce film n’a pas laissé la communauté musulmane indifférente. De nombreuses réactions même violentes ont été constatées dans le monde arabo-musulman, notamment dans les pays arabes post-révolution. En Libye, 4 ressortissants américains ont été tués, dont l’ambassadeur US Christopher Stevens. Devant les menaces formulées par Obama, les autorités libyennes essayent de calmer les esprits en procédant, avant-hier, à l’arrestation d’une cinquantaine de suspects soupçonnés d'être impliqués dans le meurtre de l'ambassadeur américain lors de l'attaque du consulat de Benghazi. On essaye de faire accroire que cette opération a été concoctée et exécutée avec des éléments venus de l'extérieur. On évoque de source officielle libyenne l'implication de personnes de nationalités algériennes et maliennes?! Le président du Parlement libyen, Mohammed al- Megaryef a fait ces révélations, ajoutant que les personnes arrêtées "sont des partisans du régime déchu de Mouammar Kadhafi et d'Al-Qaïda". Face aux agressions contre leurs représentations diplomatiques, les Etats-Unis, ne sont pas restés les bras croisés puisqu'ils ont décidé de renforcer la sécurité autour de leurs représentations diplomatiques dans le monde. L’autre mesure prise est l’envoi de «forces spéciales» au Moyen-Orient. Selon le secrétaire à la Défense Leon Panetta, les USA ont envoyé cent soldats marines en Libye soulignant que «son pays devait être «prêt» au cas où les manifestations seraient hors de contrôle». D’après certains politologues, les USA ne tarderont pas à renforcer leurs forces spéciales dans la région. D’ailleurs, les rumeurs courent depuis quelques jours sur l’ouverture d’un siège militaire à Benghazi qui ne serait qu’une antichambre pour une future base militaire en Afrique du Nord. Aujourd’hui, toutes les suppositions sont envisagées dans un pays comme la Libye. Hasna Zobiri ALGERIE NEWS Mardi 18 septembre 2012
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