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Fr-18-04-2013 - Algérie news quotidien national d'information

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2 > A L A U N E<br />

LE LIEN<br />

Yacine Chabi<br />

Hommage<br />

citoyen<br />

Cinquante ans après<br />

l'Indépendance, nos rues sont<br />

toujours le théâtre de « vastes »<br />

opérations de bidouillages<br />

nocturnes lancées à la veille des<br />

funérailles <strong>national</strong>es ou de<br />

visites officielles. Avant-hier<br />

encore, moins de six mois après<br />

la disparition de l’ancien<br />

président Chadli Bendjedid, les<br />

préposés à la propreté et au<br />

vernissage d'urgence ont sorti<br />

leurs outils et camions. Il faut<br />

que l'itinéraire qu'arpentera le<br />

cortège funèbre de feu président<br />

Ali Kafi soit nickel. Même<br />

scénario, la semaine dernière à<br />

l'occasion de la visite de travail<br />

effectuée par le Premier ministre<br />

et ses collègues à Oran.<br />

Drapeaux neufs, peinture fraîche<br />

et quelques plantes parsemées<br />

dans les rares jardins publics.<br />

Annoncé à Béjaïa vendredi<br />

prochain, les autorités locales de<br />

cette ville ne souhaitent pas<br />

qu’elles soient critiquées et<br />

comparées à leurs homologues<br />

oranaises. Les opérations<br />

d'embellissement ont déjà<br />

démarré. Il faut s'y mettre dès<br />

maintenant pour faire croire à<br />

Abdelmalek Sellal que Béjaïa est<br />

toujours la « bougie » d'antan,<br />

lumineuse et très propre. Les<br />

habitants de ces cités savent<br />

très bien que la peinture ne<br />

tiendra pas longtemps, et qu'il<br />

faut attendre le prochain<br />

événement officiel pour espérer<br />

un coup de kärcher sur les<br />

chaussées. C'est tout le drame<br />

de notre pays. Réaction<br />

instantanée à un événement<br />

temporel bien précis. Aucune<br />

continuité ni durée dans le<br />

temps et l'espace. Un citoyen<br />

interrogé hier matin, au moment<br />

où les agents de la mairie<br />

placaient les emblèmes, nous<br />

faisait une confidence. « Si au<br />

moins cela pouvait durer plus<br />

longtemps . Faut-il espérer la<br />

mort d'un haut responsable ou<br />

sa visite pour que nos quartiers<br />

soient beaux et propres ? »,<br />

déplore notre interlocuteur. Un<br />

jour peut-être, un responsable<br />

local ne prendra aucune<br />

disposition « spéciale » à<br />

l'occasion d'une visite officielle.<br />

Il laissera les choses comme<br />

elles l'ont toujours été. Le<br />

visiteur du jour comprendra que<br />

quelque chose ne tourne pas<br />

rond. Il repartira avec ces images<br />

de rues sales, de façades laides<br />

et de citoyens mécontents. Il ne<br />

repartira pas avec cette fausse<br />

impression, celle d’avoir trouvé<br />

des gens heureux et des villes<br />

chaleureuses et accueillantes.<br />

C'est peut-être à cause de cette<br />

fâcheuse habitude qu'ont les<br />

responsables d'en bas de<br />

vouloir plaire à ceux d'en haut,<br />

que ces derniers malheureux<br />

vivent dans leur petit monde,<br />

fleuri, loin de la réalité. Avant<br />

que tous nos « grands<br />

hommes » ne disparaissent,<br />

faisons leur honneur de garder<br />

un pays propre et bien portant.<br />

C'est le plus grand hommage<br />

que l'on puisse leur rendre.<br />

Palais du peuple<br />

Message du président<br />

Bouteflika<br />

Le président Bouteflika a lu la fatiha devant la dépouille du défunt drapée de l'emblème<br />

<strong>national</strong>, avant de signer le registre de condoléances<br />

Le président de la<br />

République, Abdelaziz<br />

Bouteflika, s'est recueilli hier<br />

au Palais du peuple devant<br />

la dépouille du défunt Ali Kafi,<br />

ancien président du Haut Comité<br />

d'Etat décédé la veille à Genève à<br />

l'âge de 85 ans. Le président<br />

Bouteflika a lu la fatiha devant la<br />

dépouille du défunt drapée de l'emblème<br />

<strong>national</strong>, avant de signer le<br />

registre de condoléances dans<br />

lequel il a souligné que l'Algérie a<br />

perdu, en la personne du défunt,<br />

l'un de ses vaillants héros. Voici le<br />

texte écrit par le président<br />

Bouteflika dans le registre de<br />

condoléances: « Au nom de Dieu,<br />

Le Miséricordieux. L'Algérie perd,<br />

en la personne de l'ancien président<br />

du HCE, le moudjahid Ali Kafi, l'un<br />

de ses vaillants héros qui ont<br />

accompli, de la meilleure manière<br />

qui soit, leur devoir envers la patrie<br />

pendant et après la guerre de<br />

Libération. Le défunt, qui n'a<br />

ménagé ni efforts ni sacrifices pour<br />

l'émancipation et la dignité du<br />

pays, mérite amplement la reconnaissance<br />

et la considération de<br />

celui-ci, pour son abnégation et sa<br />

générosité à l'instar de ses compagnons<br />

parmi les valeureux moudjahidine.<br />

Les générations retiendront<br />

de lui ses actions méritoires et son<br />

immense contribution dans l'effort<br />

consenti pour vaincre le colonialisme<br />

abject et réaliser le rêve de nos<br />

valeureux martyrs, celui de l'édification<br />

de l'Etat algérien libre et<br />

indépendant. Mais telle est la<br />

volonté de Dieu et le destin de tout<br />

être en ce bas monde. Je prie Dieu le<br />

Tout Puissant d'accorder au défunt<br />

Sa sainte miséricorde de le rétribuer<br />

pour ses bienfaits envers nous et<br />

envers l'Algérie, toutes générations<br />

confondues, et d'assister les siens,<br />

de nous assister ainsi que le peuple<br />

algérien dans notre douleur ». La<br />

cérémonie de recueillement a vu la<br />

présence de plusieurs hauts résponsables,<br />

civils et militaires, qui se<br />

sont succédé dans la grande salle du<br />

Palais. Une centaine de citoyens et<br />

d’anonymes ont fait également le<br />

déplacement.<br />

R. A.<br />

Ahmed Ouyahia : «Il était là, lorsque<br />

l’Algérie était en danger»<br />

«Nous parlons aujourd’hui avec beaucoup d’émotion», nous a déclaré Ahmed<br />

Ouyahia, ex-Premier ministre en marge des funérailles de Ali Kafi. Ouyahia a<br />

estimé qu’à chaque génération sa dette, et la génération post-indépendance à<br />

laquelle il se dit appartenir reste à ses yeux «redevable envers Ali Kafi à trois<br />

reprises».<br />

«Nous lui sommes redevables du fait qu’il a libéré le pays car il était l’un des<br />

grands dirigeants de la révolution. Il a été pour nous, un exemple dans le service<br />

de la patrie indépendante à travers toutes les responsabilités qu’il a exercées.<br />

Enfin, et surtout la plus grande bataille qui est celle contre soi-même, il était là,<br />

bien engagé, lorsque l’Algérie était en danger», dit-il. Ouyahia dit avoir l’immense<br />

privilège de servir aux cotés de Ali Kafi, rappelant au passage que c’est le défunt<br />

qui avait signé le décret de sa nomination au poste d’ambassadeur et de celui de<br />

secrétaire d’Etat. «Je me rappelle de cette époque où notre seule horreur, c’est<br />

que l’Algérie reste un pays. Dieu merci, l’Algérie est debout grâce à des dirigeants<br />

comme Ali Kafi», tient à témoigner l’ancien patron du RND.<br />

ALGERIE NEWS Jeudi <strong>18</strong> avril <strong>2013</strong><br />

ILS ONT DIT<br />

Ahmed Taleb Ibrahimi :<br />

«Sa formation a fait de lui<br />

un grand dirigeant»<br />

Pour l’ancien président du parti Wafa, non agréé, Ali Kafi reste<br />

l’un des grands révolutionnaires que l’Algérie a enfantés. «Il a<br />

prouvé ses capacités en tant que chef de la Wilaya II historique,<br />

où il a fait montre de courage. Sa formation et sa connaissance<br />

détaillée de la situation intérieure du pays lui a valu d’être un<br />

ambassadeur en Egypte, en Syrie ou en Tunisie et dans<br />

d’autres pays», estime Ibrahimi. Le même interlocuteur ajoute<br />

que Ali Kafi était un fervent défenseur des cause justes,<br />

notamment la cause palestinienne. Par ailleurs, il pense que<br />

« le bagage du défunt qui s’est forgé à travers ses formations<br />

universitaires a fait de lui un grand dirigeant auquel l’Algérie a<br />

fait appel dans un moment difficile ».<br />

Aïssa Moussi<br />

AmineB./D. News

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