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Book reviews – Comptes rendus – Buchbesprechungen
fédéralisme et les problèmes liés à l’élargissement), le livre n’essaye que trop peu de les
expliquer ou de les ordonner en divergences conjoncturelles ou fondamentales. Ainsi, la
rupture de la fin 1995 dont l’auteur se sert pour organiser cet ensemble en deux chapitres est
insuffisamment justifiée et paraît quelque peu artificielle. Certes, l’Allemagne a après le
milieu des années 1990 pris de l’assurance et la spécificité de la relation franco-allemande
est peut-être posée. Mais cette date est-elle vraiment opératoire? Est-ce une rupture à long
terme? A-t-on aujourd’hui déjà les clés pour l’affirmer? Enfin, approximation de traduction
ou formulation maladroite, on regrettera, à la page 75, la phrase: «Pour la première fois
depuis 50 ans des soldats allemands défilèrent sur les Champs-Elysées» à propos de
l’invitation des troupes allemandes de l’Eurocorps à participer au défilé du 14 juillet 1994.
Hormis ces faiblesses, le livre de Wattin permet cependant de revenir sur un peu plus
d’une décennie de relations franco-allemandes. Que la culture, la jeunesse et l’éducation
aient souvent été des moteurs importants du couple se trouve ici attesté une nouvelle fois.
Néanmoins, la progression sommet par sommet montre combien ces acquis, qui paraissent
simples et consensuels, sont parfois longs et difficiles à obtenir, comme par exemple
l’obtention du baccalauréat français couplée à celle de l’Abitur allemand. Mais ici aussi
cette lenteur n’est que trop peu expliquée. Certainement, l’opposition des systèmes
d’organisation administratifs (centralisme jacobin contre fédéralisme) explique-t-il ici
beaucoup de choses. Comment finaliser rapidement des accords dans les domaines de
l’éducation et de la culture alors que l’on doit faire face à une compétence des Etats fédérés?
L’élément important de ces sommets depuis 1991 réside cependant non seulement dans
le fait qu’on a poursuivi le rapprochement des décideurs politiques, mais également que l’on
a entamé un rapprochement des diplomaties dans leur ensemble, c’est-à-dire aussi des
administrations diplomatiques. Les programmes d’échanges de fonctionnaires, d’apprentissage
renforcé des deux langues dans les administrations diplomatiques, la délégation au
partenaire de compétences en matière de représentation ou de délivrance de visas dans certains
pays: tout cela symbolise, au delà du franco-allemand, l’union de vue qu’il existe entre
les deux pays sur le renforcement nécessaire de la PESC. Le livre permet enfin de rappeler
que les sommets de cette dernière décennie ont aussi tenté d’ouvrir de nouvelles voies du
rapprochement, moins connues mais essentielles au rapprochement des sociétés: la lutte
contre le racisme et la xénophobie, la possibilité de faire son service civil dans l’un des deux
pays ou la réflexion sur une coordination du droit pénal.
Somme toute, il s’agit ici d’un livre posant les jalons d’une histoire immédiate encore à
écrire. Celle-ci est fondamentale pour apporter aux décideurs le recul nécessaire qui leur
permettrait d’aller encore plus loin. Les lecteurs non germanophones devraient trouver dans
10 ans de sommets franco-allemands 1990-2000 édité à Nice en 2002 aux éditions Alandis
un ouvrage comparable sinon identique.
Bernard Ludwig
Universités de Paris I et de Cergy-Pontoise
Julien JORDA, Le pouvoir exécutif de l’Union européenne, Presses Universitaires
d’Aix-Marseille, Aix-Marseille, 2001, 687 p. – ISBN 2-7314-0231-8 – 220,00 Frs. français.
Does a genuine executive power of the European Union exist? And if it exists, does it evolve
in a democratic context in the sense of Montesquieu’s theory? It is this issue that Julien
Jorda sets out to explore. The book has been submitted in 2001 to the faculty of law and
political science at the University of Aix-Marseille as a doctoral thesis. The preface is
written by Professor Philippe Manin of University of Paris I.