FÉDÉRATION ROYALE DES CORPS DE SAPEURS-POMPIERS DE ...

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Le Sapeur-Pompier Belge
n° 3/2008
Éditorial
Chers Collègues,
Chers Amis,
L’été se termine et nos chères têtes blondes
ont repris le chemin de l’école… J’espère sincèrement
que vos vacances vous ont permis
de bénéficier de moments de repos et de détente
en famille ou entre amis.
Et pourtant, la période estivale n’a jamais
empêché la survenance d’accidents ou d’incidents
nécessitant l’intervention – parfois musclée
– de nos services de secours et toujours
dans des conditions plus que « limite ». Les récents
incendies qui se sont produits à Châtelet
et à Fleurus ont obligé les parties intervenantes
à appeler du renfort de services voisins,
limitrophes, voire carrément éloignés
(service d’Anvers ainsi que les hélicoptères de
la police fédérale). Et là, il est heureux de
constater, Mesdames et Messieurs les politiciens,
qu’entre responsables et acteurs de terrain
en charge de secours et d’assistance à la
population, la solidarité n’est pas un vain mot
et il n’est plus question de frontière linguistique,
il est bon de le souligner.
Ces incendies ont à nouveau démontré le
manque criant de personnel dont disposent les
services de secours. Si la tendance est aujourd’hui
à 1/3 de professionnels pour 2/3 de volontaires,
il est urgent de faire en sorte d’inverser
ces chiffres. Les volontaires ont de plus en
plus de difficultés à être « libérés » par leur employeur
et s’ils sont appelés en dehors de leur
temps de travail, comment exiger d’eux d’être
dans une forme et une condition physique optimales
alors qu’ils viennent de prester leur
journée, et ce parfois dans une situation de pénibilité
reconnue ? En outre, où est la logique
et le sens du volontariat, s’agissant donc de
prestations supplémentaires, venant s’ajouter
à une journée de travail normale, quand on
connaît l’existence de la Loi de 2000 sur la limitation
de la durée du temps de travail dans
le secteur public (disposition européenne dont
le respect est strictement d’application) ?
Cette situation aberrante n’est vécue que
dans nos services, alors que nous côtoyons et
frôlons le danger et mettons notre vie en jeu
sur presque chaque intervention. On ne trouve
aucun volontaire au sein de la police ou de l’armée.
La professionnalisation de notre métier
n’est plus un souhait, c’est une exigence.
La Loi du 15 mai 2007 relative à notre réforme
vient d’être modifiée ce 24 juillet dernier,
ce qui va nous permettre de rendre opérationnelles
au plus tôt les zones de secours, à
présent définies et délimitées territorialement
parlant. Cette mise en place va constituer un
sérieux tournant dans notre mode de fonctionnement,
et je suis très heureux de pouvoir
vous l’annoncer. Ceci constitue LE changement
que nous attendions tous, afin d’organiser
des services de secours enfin adaptés au
monde qui nous entoure et aux risques qu’il
présente, en optimisant les conditions de sécurité
à la fois pour les citoyens et pour le personnel
intervenant. Cependant, soyons clairs :
ces objectifs seront irréalisables si le politique
ne nous en donne pas les moyens !
Qu’on ne vienne pas prétendre que le fédéral
ne dispose pas du budget nécessaire pour
financer la réalisation de notre réforme, quand
on apprend qu’une opération militaire en
Afghanistan vient d’être décidée pour un montant
de ±22 millions d’euros !
Il est grand temps de faire entendre nos voix
et de manifester notre impatience devant le
grand public auprès duquel nous bénéficions
d’un taux de confiance de 97 %, soit le niveau
le plus élevé dans notre pays toutes professions
confondues.
Une dernière solution pourrait aussi être la
création d’un parti politique des pompiers…
Je reste à votre écoute et vous remercie de
votre confiance.
COMMUNIQUÉ
LE PRÉSIDENT
Rendons hommage et célébrons
la mémoire de nos Collègues disparus
en mission ce 31 août dernier :
Patrick Batselier, Sergent
et
Alain Tacquenière, Caporal.
Nous présentons à leurs chères familles
nos plus sincères condoléances.
Nous souhaitons également
beaucoup de courage à Anne Wibin
tout au long de sa convalescence.
Marc GILBERT,
Président de la Fédération Royale
des corps de sapeurs-pompiers belges,
aile francophone et germanophone