Attaques contre des civils au Nord-Kivu - mediacongo.net
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groupes qui s’y étaient rendus ont ensuite déserté à c<strong>au</strong>se du manque de logements et<br />
d’installations sanitaires adaptés. 7<br />
Distribution d’armes <strong>au</strong>x <strong>civils</strong> hutu<br />
En 2004 et <strong>au</strong> début de l’année 2005, <strong>des</strong> responsables <strong>au</strong>x ordres du Gouverneur<br />
Serufuli ont distribué <strong>des</strong> armes à <strong>des</strong> milliers de <strong>civils</strong> hutu à Masisi et probablement<br />
également à Rutshuru. Ceci a créé une nouvelle réserve de <strong>civils</strong> armés disponibles pour<br />
exécuter les ordres du gouverneur et pour aider à conserver le contrôle sur le <strong>Nord</strong>-<strong>Kivu</strong><br />
face à de possibles avancées du gouvernement de transition et de ses troupes. Dans<br />
certains cas, les Hutu ont utilisé les armes pour commettre <strong>des</strong> crimes <strong>contre</strong> leurs<br />
voisins et plus tard pour participer à <strong>des</strong> attaques et <strong>des</strong> pillages, lors <strong>des</strong> combats de<br />
décembre 2004 (voir plus bas). Tous les Hutu n’étaient pas heureux de prendre les armes<br />
et ceux qui se sont opposés à la distribution ont été menacés et dans un cas <strong>au</strong> moins,<br />
tués. La présence <strong>des</strong> armes a également exacerbé la peur et la tension entre Hutu et<br />
d’<strong>au</strong>tres commun<strong>au</strong>tés ethniques, conduisant certains à fuir leurs commun<strong>au</strong>tés avant<br />
même que <strong>des</strong> coups ne soient tirés. Lorsque Serufuli est devenu gouverneur du <strong>Nord</strong>-<br />
<strong>Kivu</strong> en 2000, un groupe paramilitaire organisé par l’Etat connu sous le nom de « Local<br />
Defence Force » (LDF) 8 existait déjà. Le gouverneur a donné de l’ampleur à ce groupe,<br />
affirmant à un moment donné que la force comptait plus de 30 000 personnes et il a<br />
recruté essentiellement parmi les <strong>civils</strong> hutu. Si cette force était censée n’être qu’une<br />
institution quasi-militaire sous contrôle <strong>des</strong> responsables administratifs loc<strong>au</strong>x plutôt que<br />
<strong>des</strong> officiers militaires en tant que tels, <strong>des</strong> éléments <strong>des</strong> LDF ont été démobilisés ou<br />
intégrés dans les FARDC début 2004. Serufuli <strong>au</strong>rait cependant conservé un contrôle<br />
non négligeable sur ces troupes.<br />
Des responsables administratifs et de la sécurité ont distribué <strong>des</strong> armes à feu dans la<br />
campagne de Masisi en octobre 2004 selon <strong>des</strong> informations fournies <strong>au</strong>x chercheurs de<br />
Human Rights Watch par <strong>des</strong> responsables loc<strong>au</strong>x, <strong>des</strong> responsables d’église, <strong>des</strong><br />
fonctionnaires, d’anciens officiers du RCD et <strong>des</strong> villageois <strong>des</strong> groupes ethniques hunde<br />
et hutu. 9 Le Capitaine Munyamariba, responsable administratif hutu, officier <strong>des</strong><br />
FARDC dans les anciennes troupes du RCD-Goma, ayant <strong>au</strong>trefois appartenu <strong>au</strong>x LDF<br />
a été l’un de ceux qui ont organisé et armé <strong>des</strong> <strong>civils</strong> hutu dans la région de Banyungu. 10<br />
7<br />
Entretiens conduits par Human Rights Watch, Goma, Bukavu et Mushaki, mars et avril 2005.<br />
8<br />
Généralement connus sous le nom de LDF, les groupes sont officiellement appelés Unités d’Autodéfense et<br />
de Développement (UAD). Le même type de force, connue sous le nom de LDF, existe <strong>au</strong> Rwanda.<br />
9<br />
Entretiens conduits par Human Rights Watch, Goma, 20 octobre, 9, 22 et 23 novembre 2004, 4 février 2005 et<br />
Masisi, 26 <strong>au</strong> 29 janvier 2005.<br />
10<br />
Le Capitaine Munyamariba était Chef de poste d’encadrement de Mianja. Entretiens conduits par Human<br />
Rights Watch, Masisi, 27 janvier 2005.<br />
HUMAN RIGHTS WATCH VOL. 17, NO. 9(A) 8