Les deux filles de Munchinya Ndeene, Shukuru (10 ans) et Rachel (3 ans), retournent chez eux après <strong>des</strong> militants armés ont detruit leur maison à Bweremana <strong>au</strong> province du <strong>Nord</strong>-<strong>Kivu</strong>. © 2004 Jeff Barbee HUMAN RIGHTS WATCH VOL. 17, NO. 9(A) 18
Conflit et abus <strong>contre</strong> les <strong>civils</strong> Avec en toile de fond <strong>des</strong> tensions ethniques en <strong>au</strong>gmentation dans la région, les <strong>civils</strong> sont devenus la cible be<strong>au</strong>coup trop fréquente <strong>des</strong> groupes armés lors <strong>des</strong> combats qui se sont produits quand l’armée nationale a tenté de réaffirmer son contrôle sur la province du <strong>Nord</strong>-<strong>Kivu</strong>. Deux cas d’abus de ce type sont exposés ci-<strong>des</strong>sous. Tentatives de l’armée congolaise pour affirmer son contrôle sur la région Confronté à la menace de l’intervention rwandaise et à la résistance continue <strong>des</strong> <strong>au</strong>torités du <strong>Nord</strong>-<strong>Kivu</strong>, le gouvernement de transition a déployé environ 10 000 soldats, récemment intégrés dans les FARDC, dans l’Est. Il a également fait venir à Kinshasa, fin novembre, le Gouverneur Serufuli et le commandant militaire régional du <strong>Nord</strong>-<strong>Kivu</strong>. Début janvier, l’armée nationale a remplacé le commandant, un Tutsi du RCD-Goma par le Général Gabriel Amisi (également connu sous le nom de « Tango Fort »), officier du RCD bien connu et non rwandophone. 53 En décembre, les soldats FARDC sous contrôle central se sont heurtés à ceux restés fidèles <strong>au</strong> RCD-Goma dans trois zones du <strong>Nord</strong>-<strong>Kivu</strong> : <strong>au</strong> nord de Goma, à Kanyabayonga, à l’ouest de Goma, dans les territoires de Walikale et Masisi et <strong>au</strong> sudouest de Goma, à Bweremana. Les soldats FARDC nouvellement déployés se sont affrontés <strong>au</strong>x troupes fidèles à l’armée du RCD-Goma le 12 décembre à Kanyabayonga, la limite septentrionale de la région contrôlée par le RCD-Goma. A la date du 19 décembre, les troupes FARDC avaient été contraintes de se replier à environ trente kilomètres plus <strong>au</strong> nord, pratiquant <strong>des</strong> pillages massifs tout en se retirant. 54 Suite à ces combats, 180 000 personnes environ ont abandonné Kanyabayonga et les villages du <strong>Nord</strong>, fuyant vers la brousse où ils n’ont disposé pendant plusieurs semaines de pratiquement <strong>au</strong>cun accès à l’aide humanitaire. 53 Voir par exemple le rapport de Human Rights Watch, Crimes de guerre à Kisangani : La réaction <strong>des</strong> rebelles soutenus par le Rwanda à la mutinerie de mai 2002, août 2002, qui apporte <strong>des</strong> informations sur l’implication d’Amisi dans les abus <strong>contre</strong> les droits humains. 54 Voir le communiqué de presse de Human Rights Watch, “République Démocratique du Congo: les <strong>civils</strong> en fuite courent de graves dangers,” 21 décembre 2004. 19 HUMAN RIGHTS WATCH VOL. 17, NO. 9(A)