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surenchérissant à des valeurs d'exclusion dès lors qu'elles concernent d'autres qu'euxmêmes.".
L'alliance politique des gays avec d’autres groupes opprimés ne va pas de soi
parce que l'homme gay, court toujours le risque de s'identifier avec les images
culturellement dominantes d'une masculinité misogyne C’est ce que reprochent au
mouvement gay, certaines tendances du mouvement féministe pour lesquelles du seul
fait de leur sexe physiologique, les gays, se voient conférer un statut dominant par
rapport aux femmes, à toutes les femmes. Le déséquilibre de pouvoirs au sein du
mouvement homosexuel entre gays et lesbiennes ayant sans doute là son origine.
Mais réciproquement, en tant que gays selon Léo Bersani “ Nous sommes (...)
des parias parmi les minorités et les groupes opprimés.les féministes parlent avec
dédain de notre sexualité débridée ; les noirs nous accusent de négliger les problèmes
fondamentaux de classe et de race, pour des questions frivoles telles que " l'identité
gay ” En tant qu'hommes gays appartenant aux classes moyennes ,nous ressemblons
trop à nos oppresseurs , ce qui veut dire que nous ne serons jamais assez opprimés"
“ Il faut, ainsi, prendre comme une bonne nouvelle que les mouvements
homosexuels contemporains fantasmant la communauté mais respectant ses divisions,
se goupillent et se dégoupillent dans d’autres mouvements récents ; sans-logis, sans
papiers, sans identité qui surent faire de leur privation une revendication . A cet égard ,
Ababacar Diop , porte parole des sans papiers a dit ce qu’il fallait dire, interrogé par la
radio pédé FG ; ” Ce n’est pas parce-qu’on est black, sans papiers qu’on est pas pédé ”.
Autrement dit les mouvements de vie gays et lesbiens , modes d’aimer, de penser, de
faire de la politique, mais aussi de se vêtir ou de se réjouir, n’ont valeur de modèles
qu’à condition qu’ils se frottent et se frittent avec d’autres valeurs incertaines et
improbables. Leur exemplarité n’a de sens qu’éphémère, c’est à dire s’ils sont mis à
l’épreuve d’alliances qui les déstabilisent et d’alliés provisoires. ”.
La désobéissance sociale , à interface du minoritaire et des multitudes
Tout autant que le mouvement féministe ou le mouvement gay, les multitudes
déplacent les lignes en bousculant les dichotomies constitutives de la politique
traditionnelle : la dichotomie libérale qui oppose le public et le privé, la dichotomie
socialiste qui oppose le collectif et l’individuel ou encore celle qui oppose le
professionnel et le politique dans l’univers (économique) de la production qui devient
au-delà de toutes ces distinctions production de subjectivité
Le mouvement des multitudes est un mouvement de dissidence, un mouvement
de désobéissance civile :
Henry David Thoreau écrivain-naturaliste américain, penseur de la non-violence
sociale par la désobéissance civile et la résistance à l’Etat , personnage multiple,
contradictoire ,lui donne plusieurs fonctions , dans son opuscule ( La désobéissance
civile 1848 ) de la manière suivante : « . Elle peut être pratiquée à contrecœur par des
personnes qui ne désirent pas troubler l’ordre établi, mais désirent seulement rester
fidèles à leurs convictions. Elle peut être entreprise dans le but limité de changer une
politique ou un règlement que l’on considère injuste. Elle peut être employée en même
temps que d’autres actions non- violentes, dans les temps de troubles et d’agitation
politique, comme un substitut de la révolution violente, avec comme objectif de miner,
paralyser et désintégrer un régime que l’on considère comme injuste et tyrannique. »
Qu’est-ce que le mouvement gay et lesbien apporte à la récalcitrance des
multitudes ? Certainement pas une identité spécifique mais un élément dans une
multiplicité de pratiques et d’appartenances que l’on peut caractériser à la suite de
Foucault comme "positionnalité" gay, comme politique ; c'est à dire ,un dissensus ,une