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Retrouvez les meilleures pages de l’<strong>Albatros</strong>: www.alba.edu<br />

documentation, tenter de restituer les bâtiments<br />

et de redonner au site une lisibilité perdue.<br />

III. ETUDE DU SITE<br />

L’étude a porté sur la topographie et la<br />

géographie de la zone à étudier, ainsi que le<br />

répertoriage des différents vestiges et ruines<br />

existants pour en étudier les typologies<br />

architecturales et les différents systèmes<br />

constructifs (murs porteurs, couvertures en dalles<br />

de pierre, système d’étanchéité, éléments<br />

décoratifs etc.).<br />

Les fonctions se répartissent en deux ensembles :<br />

1- le collectif : espace de vie commune et<br />

services (citerne d’eau, bâtiments communs, lieu<br />

de prière et de travail etc).<br />

2-l’individuel : cellule de moines.<br />

V. LE BATIMENT NUMERo 46<br />

Vue aerienne du site<br />

1. Description<br />

C’est le seul bâtiment de l’agglomération<br />

n’ayant aucune ouverture (porte ou fenêtre),<br />

intégré dans le système hydraulique, qui consiste<br />

à drainer toute l’eau de pluie de la plaine vers<br />

une dépression topographique du terrain « la<br />

Qa’a », ce bâtiment numéro 46 a été identifié<br />

par la campagne de 2008 comme étant la<br />

citerne d’eau de l’agglomération.<br />

Etant un point vital à l’agglomération, le<br />

bâtiment 46 sera le premier bâtiment à être<br />

relevé, avant de poursuivre vers le nord du site<br />

(bâtiment numéro 47, 48, etc.).<br />

Vu qu’au début de la mission le M.N.T. et les<br />

relevés architecturaux se faisaient<br />

simultanément, l’unique topographe de la<br />

mission ne pouvait pas assister techniquement<br />

les relevés, ces derniers se faisaient suivant la<br />

méthode « classique », c'est-à-dire manuelle. Il<br />

fallait, sur le site, effectuer un relevé avec un<br />

cordon tendu qui sert de référence, prendre les<br />

mesures, dessiner manuellement les éléments<br />

architecturaux. Puis au campement, scanner et<br />

digitaliser les dessins sous format dxf.<br />

Vers la moitié de la mission, le topographe ayant<br />

terminé son M.N.T. a inséré les bâtiments relevés<br />

individuellement dans leur contexte (altitude,<br />

orientation) sur le modèle numérique. Il est à<br />

noter qu’à ce stade, nous avons eu recours au<br />

topographe équipé de matériels qui donnent<br />

une grande précision en peu de temps pour<br />

vérifier les relevés faits manuellement.<br />

En plan, le bâtiment se présente sous forme d’un<br />

quadrilatère à deux angles droits de longueur de<br />

façades nord, est, sud et ouest respectivement<br />

6.6 m, 9.8 m, 8,8 m et 8,7 m, divisé en deux parties<br />

(nord et sud) par un mur, d’où le nom de<br />

« bâtiment double » donné par la campagne de<br />

2008.<br />

Le bâtiment numéro 46 est l’un des mieux<br />

conservés du site. Nous pouvons identifier<br />

facilement la volumétrie générale de la<br />

Les citernes en ruine<br />

Les citernes vues d’en haut<br />

construction, vu que certaines façades (nord et<br />

sud) sont en très bon état de conservation.<br />

2. Caractéristiques et particularités<br />

-Un enduit composé de trois couches à base de<br />

chaux d’épaisseur totale de 2 à 4 cm recouvre<br />

l’intérieur des murs des deux bassins. Un sondage<br />

frôlant l’intérieur de la façade nord a confirmé<br />

qu’il s’agit d’un bassin.<br />

-A l’extérieur de la façade ouest, existe l’unique<br />

« ouverture » de cette construction visible avant<br />

les fouilles, il s’agit vraisemblablement d’une<br />

fente rectangulaire qui sert pour le remplissage<br />

de la citerne.<br />

-Un chapiteau de colonne droite émerge du sol<br />

(c’est le seul chapiteau trouvé).<br />

L‘albatros<br />

octobre 2009<br />

IV. CoNCLUSIoN<br />

11<br />

C’était ma première participation à une mission<br />

de ce genre et la première fois que je travaillais<br />

avec des personnes ayant une formation<br />

différente de la mienne (archéologue, historien,<br />

épigraphe, etc.). Je trouve cette collaboration<br />

fructueuse, vu qu’elle permet d’aborder les<br />

données avec différentes perspectives.<br />

En dépit de l’importance historique<br />

exceptionnelle, l’architecture du site<br />

exclusivement composée de pierres et<br />

s’adaptant aux conditions climatiques extrêmes<br />

et à un contexte hostile, est singulière et<br />

inhabituelle. D’ailleurs, c’est la seule installation<br />

sédentaire de la région postérieure au<br />

changement climatique radical qui a eu lieu en<br />

8000 av. J.C.<br />

Durant cette mission 2009, nous avons relevé le<br />

bâtiment numéro 46, une cellule type, et<br />

constitué une documentation détaillée sur<br />

l’architecture du site (photos aériennes, photos<br />

avec mire graduée, relevés, observations,<br />

M.N.T. etc.) qui fera objet d’une analyse<br />

soutenue par une documentation à partir de<br />

laquelle nous pourrons émettre certaines<br />

hypothèses, et définir des stratégies de<br />

recherches pour les missions à venir.<br />

Mission archéologique française à Kilwa, sous la<br />

direction de Saba Farès, co-financée par la sousdirection<br />

des Sciences humaines et de<br />

l’archéologie, Le Ministère des Affaires Française,<br />

la Haute commission pour le Tourisme en Arabie,<br />

l’Université Nancy 2 et l’Université A.L.B.A.<br />

Guy-Roger CONCHON

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