Rapport 2015-3
Rapport 2015-3
Rapport 2015-3
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
GROUPES ARMÉS AU KATANGA : ÉPICENTRE DE MULTIPLES CONFLITS |11<br />
beaucoup soupçonnent que leur objectif était d’écarter de possibles candidats issus du<br />
sud de la province, qui auraient pu concurrencer ceux du nord, soutenus par Kinshasa,<br />
lors des élections présidentielles et législatives prévues l’année suivante 28 .<br />
Malgré les sérieux doutes entourant cette affaire, de<br />
nouveaux incidents se sont produits quelques<br />
années plus tard, montrant que le sécessionnisme<br />
katangais était toujours d’actualité. Ainsi, le 24 mai<br />
2010, on apprenait l’arrestation de sept individus<br />
accusés d’avoir voulu hisser des drapeaux<br />
indépendantistes sur des bâtiments publics de<br />
Lubumbashi. Cinq d’entre eux, auprès desquels des<br />
Kalachnikovs rouillées ont été saisies, auraient<br />
affirmé avoir combattu sous les ordres de Moïse<br />
Tshombe. Tous auraient déclaré appartenir au<br />
Congrès des peuples du Katanga (CPK), dirigé par<br />
un certain Kazadi Mutombo Tanda Imena, vivant<br />
en exil 29 . Malgré la similarité des noms, aucun lien<br />
direct ne semble établi entre ce mouvement et celui<br />
qui avait tenté de se faire reconnaitre comme<br />
Drapeau du Katanga sécessionniste. Le rouge représente la couleur du sol et le vert la<br />
végétation, tandis que les trois croisettes de cuivre évoquent un moyen de paiement de l’époque<br />
précoloniale.<br />
mouvement de libération par une commission de l’OUA en 1992. Signalons que<br />
d’autres sources évoquaient une tentative de capture de l’aéroport international de la<br />
Loano, à Lubumbashi, ayant entraîné la mort d’un militaire et d’un policier,<br />
l’interpellation d’une vingtaine de personnes et l’implication du FLNC et de son chef,<br />
Elie Kapend, ainsi que d’un avocat et ancien ministre, Mbenga Sandonga 30 .<br />
Si beaucoup de flou entoure également cette affaire, il ne semble guère faire de doute<br />
qu’une attaque contre le même aéroport a bel et bien eu lieu le 4 février 2011.<br />
Repoussée par les FARDC, elle a fait au moins un mort, un agent de sécurité d’une<br />
société minière 31 . Fin 2012, à l’ouverture du procès de quelques assaillants capturés, on<br />
a appris que ceux-ci appartiennent à un nouveau mouvement sécessionniste, la<br />
Coordination de l’organisation de référendum de l’autodétermination pour le Katanga<br />
(CORAK) 32 .<br />
Le 29 juin 2011, Lubumbashi a été la cible d’une nouvelle attaque par des hommes<br />
décrits comme lourdement armés. Selon les sources, c’est un dépôt d’armes 33 ou<br />
l’entrepôt d’une société minière qui aurait été visé 34 . Deux assaillants auraient été<br />
capturés et deux autres tués. Leurs motivations et leur éventuelle appartenance à un<br />
groupe armé n’ont pas été rendues publiques.<br />
Moins de deux semaines plus tard, le camp militaire de Kimbembe, à une dizaine de<br />
kilomètres de Lubumbashi, aurait subi une attaque, attribuée à des « indépendantistes<br />
katangais », plus précisément à la CORAK, selon certaines sources 35 . L’assaut, qui a eu<br />
lieu le 11 juillet – date anniversaire de la proclamation d’indépendance de Tshombe –<br />
aurait été précédé d’un « ultimatum » de la CORAK enjoignant aux « occupants<br />
congolais » de quitter le Katanga 36 . Cependant, d’après le ministre provincial de<br />
l’Intérieur, aucune attaque n’a eu lieu et les victimes, deux morts et un blessé grave,<br />
auraient été des civils égarés à proximité du camp militaire 37 .