Rapport 2015-3
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GROUPES ARMÉS AU KATANGA<br />
ÉPICENTRE DE MULTIPLES CONFLITS<br />
En passe de connaître une dissolution administrative, le Katanga,<br />
province la plus méridionale de la RDC, présente de nombreuses<br />
caractéristiques qui contribuent à expliquer l’apparition de certains<br />
groupes armés.<br />
Ses abondants minerais fournissent à la RDC une part importante de<br />
son PIB et de ses exportations, non sans susciter diverses frustrations<br />
parmi la population et les élites dirigeantes. Sans compter l’inégale<br />
distribution des richesses minières à l’intérieur de la province,<br />
le « scandale géologique » étant essentiellement localisé dans le sud.<br />
Parmi les groupes armés, la mouvance des Kata Katanga apparaît<br />
comme la plus importante, tant en effectifs qu’en nombre de déplacés<br />
qu’elle a provoqué. Cet ensemble de groupes Maï-Maï justifie, depuis<br />
2012, son insurrection – et ses exactions contre la population civile –<br />
par une volonté de sécession du Katanga, à l’instar de Moïse Tshombe<br />
plus d’un demi-siècle plus tôt. Actuellement en veilleuse, ils sont<br />
soupçonnés de servir les intérêts et bénéficier de l’appui occulte de<br />
plusieurs responsables politiques et militaires katangais.<br />
Un autre conflit meurtrier s’est développé entre Pygmées (Twa) et<br />
Bantous (principalement les Luba) depuis 2013 dans le nord de la<br />
province. Prises dans un cycle de vengeance et d’autodéfense, les deux<br />
communautés se sont dotées en armes, essentiellement artisanales,<br />
et leurs milices s’affrontent dans un conflit révélateur des difficultés de<br />
survie de la communauté pygmée.<br />
En outre, l’extrême-nord du Katanga est régulièrement aux prises avec<br />
quelques groupes armés, principalement les Maï-Maï de Yakutumba et<br />
les FDLR, qui ont « débordé » de leurs bastions du Sud-Kivu voisin pour<br />
écumer les abords katangais du lac Tanganyika.<br />
Cette étude a été réalisée avec le concours de collaborateurs locaux de<br />
la société civile congolaise.<br />
Georges Berghezan est chercheur au GRIP dans l’axe « Conflit, sécurité<br />
et gouvernance en Afrique ». Ses travaux portent principalement sur<br />
la violence armée, la prolifération d’armes et la prévention des conflits<br />
en Afrique centrale, ainsi que le trafic de drogue en Afrique de l’Ouest.<br />
GROUPE DE RECHERCHE<br />
ET D'INFORMATION<br />
SUR LA PAIX ET LA SÉCURITÉ