tout-petits

L’Écho du Pas-de-Calais n o 86 – juillet/août 2007 15
Donner de soi pour éviter le repli
LE centre Benoît-Labre à
Arras accueille une
cinquantaine de jeunes filles,
de 12 à 21 ans, en difficulté
sociale. « Elles sont ici pour
être protégées », dit Gilles
Fanien, chef de service dans
cet établissement qui se
définit comme une maison
d’enfants à caractère social,
gérée par l’Association
d’action éducative et sociale.
« L’objectif est de les accompagner
vers l’autonomie », poursuit-il,
et les voyages à l’étranger
grâce à des échanges avec
d’autres maisons d’enfants,
présentent bien des avantages.
En Pologne, ou au Maroc,
« elles y vont pour donner », ce
qui est très important pour ces
filles parfois enclines au repli
sur elles-mêmes à leur arrivée.
Militantes
et animatrices
Certaines ont même véritablement
joué un rôle militant. Un
article sur la maison Lalamina,
à Taroudant, décrivait l’établissement
comme étant celui du
silence où les enfants pensionnaires,
ramassés sur le bord des
routes, subissaient leur sort et
se montraient très malheureux.
Ce qui ne collait absolument
pas avec la vision qu’elles
avaient de cette maison où elles
ont vécu durant plusieurs
jours. Et elles l’ont dit. C’est
vrai qu’il y a beaucoup de
pauvreté, que les moyens sont
très limités, et que les « éducatrices
» ne sont pas diplômées.
Le centre fonctionne avec de
petits moyens et lorsqu’elles
vont là-bas, les jeunes filles de
Benoît-Labre apportent du
matériel scolaire, des jouets,
Au Maroc, les jeunes filles de
Benoît-Labre endossent le rôle
d’animatrice.
Photo Centre Benoît-Labre / DR
des vêtements et un peu de
savoir-faire. Elles apportent
leur contribution et deviennent
animatrices en organisant des
grands jeux, par exemple. En
cela, elles renforcent un peu
l’équipe éducative et « effectuent
un véritable travail pour
les autres et sur elles-mêmes ».
Partage en Pologne
En Pologne, les choses se
présentent autrement, avec
plutôt une notion de partage
du quotidien. Piscine, musée,
sortie en montagne, avec en
contrepartie visites de la ville et
des petits coins de Cracovie,
guidées par les pensionnaires
orphelins de la maison Janusz-
Korczak qui n’est pas non plus
très riche. Les activités extrascolaires,
par exemple, ne sont
pas financées. Dans ces conditions,
le fait que les jeunes de
Benoît-Labre fassent don d’une
partie de leur autofinancement,
est très apprécié. Reste que
l’action la plus percutante a été
de provoquer une campagne de
médiatisation pour empêcher la
disparition du centre convoité
par les promoteurs immobiliers.
Sachant que dans le même
temps, l’espace de quelques
mois, la directrice Malgorzata
Nicpon était redevenue simple
éducatrice.
Photo Centre Benoît-Labre / DR
En Pologne, il s’agit
de partager le quotidien
des pensionnaires
du centre Janusz-
Korczak.
Participer
au financement
Tout ce travail nécessite beaucoup
d’efforts de la part des
candidates au voyage qui
doivent participer très largement
au financement en
montant des opérations destinées
à recueillir les fonds nécessaires
: marchés aux puces,
ventes de livres, etc. Et recherche
de partenariats. Il y a
quelques semaines, c’est la
Caisse d’Épargne qui remettait
un prix à l’association éducative
du centre dans le cadre de
son 13 e Concours associations.
Excellente façon d’encourager
à poursuivre l’action qui n’a de
sens que si elle est pérenne. À
ce jour, 17 filles ont participé
aux 3 séjours au Maroc, 22
pour 4 voyages en Pologne, sans
compter les 10 qui s’y trouvent
depuis quelques jours.
« L’objectif est de maintenir des
liens de qualité », soulignent en
cœur Gilles Fanien et Nathalie
Farine qui suivent le projet
avec le concours de Eva
Warchalowski et Zoubida Ben
Seghir. Avec l’espoir de
pouvoir accueillir un jour
quelques jeunes en provenance
de Taroudant et/ou de
Cracovie, pour des vacances à
Arras.
Philippe Vincent-Chaissac
Saveurs en’Or et transfOrmation
Saveurs en’Or : la marque des produits authentiques
du Nord - Pas-de-Calais. Lancée en septembre 2004,
elle concerne aujourd’hui 100 entreprises, 320 produits
répartis en sept catégories et environ 9 000 emplois.
Les objectifs de la marque sont bien définis : produire,
transformer, distribuer en Nord - Pas-de-Calais pour
des consommateurs désireux de produits tracés et contrôlés. Pari réussi.
Une étude montre que 45 % des consommateurs de la région connaissent
Saveurs en’Or et l’identifient comme une marque de produits régionaux
de qualité.
PUBLIRÉDACTIONNEL
Photo Com Promotion N/PdC
Saveurs en’Or s’appuie naturellement
et logiquement sur la puissance agroalimentaire
du Nord - Pas-de-Calais. La
quatrième région agroalimentaire
française comptait en 2006, 184 entreprises
(avec siège social régional) de
plus de vingt salariés, 287 établissements
(lieux de production). Parmi ces
établissements, les viandes occupaient
4711 salariés, 3650 pour le travail du
grain, 2 601 pour les légumes et
pommes de terre, 2555 pour le lait,
1863 pour l’alimentation animale et les
corps gras, 1884 pour le poisson, 1911
pour les boissons. Le total des salariés
s’élevant à 27100.
Regardons à la loupe quelques
Photos Com Promotion N/PdC
secteurs. Au chapitre « céréales », 14
moulins étaient en activité; le Nord -
Pas-de-Calais restant la première
région française des amylacés, la 4 e
pour la biscuiterie et la boulangerie
industrielle.
Du côté des « légumes et pommes de
terre », notons la présence des deux
principaux conserveurs français, la
transformation de 135000 tonnes de
légumes et 930 tonnes de frites surgelées
par jour! Le lait n’est pas en reste
puisqu’un yaourt sur huit provient du
Nord - Pas-de-Calais.
La bonne santé de l’industrie agroalimentaire
régionale permet à Saveurs
en’Or d’arborer de bonnes couleurs.
Elle permet de transformer les
produits de la terre… en’Or.
Photo Com Promotion N/PdC