09.07.2015 Views

Edito Les derniers chiffres de la commercialisation ... - Vins d'Alsace

Edito Les derniers chiffres de la commercialisation ... - Vins d'Alsace

Edito Les derniers chiffres de la commercialisation ... - Vins d'Alsace

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Vendanges 2011 et dynamiques commerciales <strong>de</strong>scépages produits en AOC AlsaceLa petite récolte 2010 a eu pour effet d’alléger lesstocks globaux alsaciens, accentuant une tendanceau repli <strong>de</strong>s volumes stockés par le vignoble quidure <strong>de</strong>puis 2004. L’Alsace ne souffre donc pas <strong>de</strong>surpoids préoccupant, ce qui <strong>la</strong> rend soli<strong>de</strong> dans sastratégie <strong>de</strong> valorisation <strong>de</strong> l’image <strong>de</strong> l’appel<strong>la</strong>tioncollective Alsace, d’autant plus si elle est tirée parses grands crus hauts <strong>de</strong> gamme et que le Crémantd’Alsace compense le repli <strong>de</strong>s vins tranquilles, quiconquièrent progressivement <strong>de</strong>s positionnementsplus haut <strong>de</strong> gamme.en hectolitres2 000 0001 800 0001 600 0001 400 0001 200 0001 000 000800 000600 000400 000200 0000Récolte, expéditions et stocks alsaciens toutes AOC confondues1965 1967 1969 1971 1973(*)VendangesStock totalExpé annuelle constatée (dt crémant)1975 1977 1979 1981 1983 1985 1987 1989 1991 1993 1995 1997 1999 2001 2003 2005 2007 2009 2011L’évolution <strong>de</strong>s stocks <strong>de</strong> Crémant est cohérentepar rapport aux sorties commerciales, ce qui<strong>de</strong>vrait faciliter <strong>la</strong> mise en œuvre <strong>de</strong> stratégies <strong>de</strong>valorisation.en hectolitresCommercialisation du Crémant <strong>d'Alsace</strong> par campagne etpoids <strong>de</strong>s stocks rapporté aux sorties360 000Volumes commercialisés par les producteurs330 000Ratio du stock (en nb années <strong>de</strong> <strong>commercialisation</strong>)Sources CIVA6,05,75,4300 0005,14,8270 0004,5240 0004,23,9210 0003,63,3180 0003,0150 0002,72,4120 0002,11,890 0001,560 0001,20,930 0000,60,300,01980 1985 1990 1995 2000 2005 2010Stock au 31/07/N+1 sur sortiesestimées N/N+1,Le fait que ce soit surtout le Pinot gris qui aitalimenté <strong>la</strong> progression en volume du Crémantd’Alsace <strong>de</strong>puis 2004 démontre <strong>la</strong> solidité <strong>de</strong> <strong>la</strong>tendance : en termes <strong>de</strong> sorties commercialesnettes (hors approvisionnement du Crémant), <strong>la</strong><strong>commercialisation</strong> du Pinot gris tranquille n’est pasparticulièrement fragilisée. L’AOC Crémantd’Alsace est soli<strong>de</strong>…La croissance du Crémant d’Alsace au cours <strong>de</strong>s<strong>de</strong>rnières années, bien que momentanémentinterrompue suite à <strong>la</strong> petite récolte 2010, a permis<strong>de</strong> compenser les replis en volume <strong>de</strong>s appel<strong>la</strong>tionstranquilles.en hectolitres1 600 0001 400 0001 200 0001 000 000800 000600 000Récolte, expéditions et stocks alsaciens toutes AOC tranquillesVendanges hors CrémantSa progression s’appuie sur <strong>de</strong>s fon<strong>de</strong>ments plutôtsains.400 000200 00001965 1967 1969 1971 1973(*)Stock hors crémantExpé annuelles hors Crémant1975 1977 1979 1981 1983 1985 1987 1989 1991 1993 1995 1997 1999 2001 2003 2005 2007 2009 2011en hl180 000160 000140 000120 000100 00080 00060 00040 00020 0000<strong>Les</strong> cépages qui alimentent le Crémant <strong>d'Alsace</strong>Pinot b<strong>la</strong>ncPinot noirRieslingPinot grisAutres1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010Pour autant, <strong>la</strong> segmentation alsacienne, quis’appuie toujours sur ses cépages, est en traind’évoluer ce qui contribue à modifier l’imageAlsace perçue en aval par ses clientèles.L’assèchement progressif <strong>de</strong>s tout débuts <strong>de</strong>gamme dans les circuits <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> distributionaccroît <strong>la</strong> visibilité <strong>de</strong>s cépages alsaciens moyens ethauts <strong>de</strong> gamme.3


Autrefois produit majeur <strong>de</strong> <strong>la</strong> gamme alsacienne,les ventes d’E<strong>de</strong>lzwicker ont été divisées par 10<strong>de</strong>puis les années 60. Ses sorties commerciales ne sesont restabilisées que <strong>de</strong>puis les années 2000.Pourtant, même s’il reste surtout un vin <strong>de</strong> fond <strong>de</strong>rayon <strong>de</strong>s supermarchés, il est <strong>de</strong> mieux en mieuxporté et diffusé par les hypermarchés <strong>de</strong>puis 2008et ses ventes restent soli<strong>de</strong>s, et ce notamment dans<strong>la</strong> région <strong>de</strong> production (qui représente plus <strong>de</strong> <strong>la</strong>moitié <strong>de</strong>s ventes hexagonales). Il bat même <strong>de</strong>srecords en termes d’efficacité promotionnelle (plus<strong>de</strong> 54% <strong>de</strong>s ventes sous promotions n’auraient pas eulieu sans ces dispositifs).Commercialement, le principe <strong>de</strong> l’assemb<strong>la</strong>gealsacien a encore du potentiel et permettrait plusfacilement <strong>de</strong> développer <strong>de</strong>s images <strong>de</strong> Marques.Certains parient déjà sur son repositionnement enhaut <strong>de</strong> gamme. L’élévation <strong>de</strong>s durées <strong>de</strong>conservation <strong>de</strong>s stocks observée <strong>de</strong>puis une dizaine<strong>de</strong> campagnes pourrait accompagnerqualitativement <strong>la</strong> valorisation <strong>de</strong> cet assemb<strong>la</strong>ge, leseul autorisé, avec le Gentil, par le cahier <strong>de</strong>scharges <strong>de</strong> l’appel<strong>la</strong>tion.La situation du Pinot b<strong>la</strong>nc commercialisé en vinstranquilles est plus délicate. Bien qu’il assurel’essentiel <strong>de</strong> l’approvisionnement du Crémantd’Alsace, <strong>la</strong> progression <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier, alimentéstructurellement par du Pinot gris, n’a pasconcrètement résolu les problèmes <strong>de</strong> débouchés duPinot b<strong>la</strong>nc.La petite récolte 2010 a contribué à améliorer l’état<strong>de</strong>s équilibres structurels en amont, allégeant <strong>de</strong>sstocks qui avaient énormément gonflé en 2003 et2004. Mais ces stocks élevés avaient eu le temps <strong>de</strong>fragiliser énormément le cépage en aval, sur le p<strong>la</strong>ncommercial.L’excès d’offre a pénalisé <strong>la</strong> remontée <strong>de</strong>s cours surles marchés du vrac (malgré <strong>la</strong> petite récolte 2010,en valeur constante, les cours restent inférieurs auxniveaux « normaux » <strong>de</strong>s années 2000). Fauted’incitations suffisantes, toute stratégie <strong>de</strong>revalorisation est donc compromise. Le cépage estdéjà peu vendu hors <strong>de</strong>s régions limitrophes.5en hectolitresCommercialisation du Pinot b<strong>la</strong>nc AOC Alsace parcampagne et poids <strong>de</strong>s stocks rapportés aux sorties325 000300 000Volumes commercialisés par les producteurs275 000 Poids du stock (en nb années <strong>de</strong> <strong>commercialisation</strong>)250 000225 000200 000175 000150 000125 000100 00075 00050 00025 0000-1965 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010Sources CIVA1,31,21,11,00,90,80,70,60,50,40,30,20,1Stock au 31/07/N+1 sur sortiesestimées N/N+1D’après les données <strong>de</strong> panels, <strong>la</strong><strong>commercialisation</strong> du cépage en France est floue,sa clientèle marginale et ses ventes en effetparticulièrement concentrées dans les régions <strong>de</strong>b<strong>la</strong>ncs (57% dans <strong>la</strong> seule gran<strong>de</strong> région Est,Centre‐Est, Nord, région parisienne) ou à l’Export(en Belgique notamment). <strong>Les</strong> variations <strong>de</strong> sesventes annuelles dépen<strong>de</strong>nt étroitement <strong>de</strong>sdynamiques promotionnelles, qui restentcependant efficaces. Positionné majoritairementen milieu <strong>de</strong> gamme, dans <strong>de</strong>s tranches <strong>de</strong> prix surlesquelles sont également encore présents <strong>de</strong>nombreux Riesling (eux‐mêmes rendus offensifspar <strong>la</strong> nécessité <strong>de</strong> résister aux vins b<strong>la</strong>ncs d’autresorigines), le Pinot b<strong>la</strong>nc a peu <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ce pourexprimer sa spécificité.Même en Belgique où il est le principalreprésentant alsacien, le Pinot b<strong>la</strong>nc est trèsmalmené par les autres b<strong>la</strong>ncs d’entrée <strong>de</strong> gamme.Le Riesling est à <strong>la</strong> croisée <strong>de</strong>s chemins : après<strong>de</strong>s années <strong>de</strong> fortes ventes, ses sortiescommerciales se stabilisent à <strong>de</strong>s niveaux moindres<strong>de</strong>puis 2005. Pourtant, le poids <strong>de</strong>s stocks restaitlourd et <strong>la</strong> petite récolte <strong>de</strong> 2010, en assainissant<strong>la</strong> situation sur ce p<strong>la</strong>n, ai<strong>de</strong> à <strong>la</strong> revalorisation ducépage. Malgré une récolte plus faible, les sortiescommerciales sont en effet restées équivalentes en2010‐2011 aux années précé<strong>de</strong>ntes.Mais c’est <strong>la</strong> structure <strong>de</strong> ses débouchés et sansdoute le positionnement en général du cépage qui<strong>de</strong>vaient être revus.La pléthore d’offres <strong>de</strong>s années passées avait eneffet favorisé le recrutement <strong>de</strong> nouvellesclientèles, maximales en 2005.


en hectolitresCommercialisation du Riesling (AOC Alsace tranquilles)par campagne et poids <strong>de</strong>s stocks rapportés aux sortiesvers les consommateurs480 0001,8450 0001,7420 000390 0001,5360 0001,4330 0001,2300 000270 0001,1240 0000,9210 0000,8180 000150 0000,6120 0000,590 000Volumes commercialisés par les producteurs0,360 00030 000Poids du stock (en nb années <strong>de</strong> <strong>commercialisation</strong>) 0,200,01965 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010Sources CIVAStock au 31/07/N+1sur sorties estimées N/N+1Mais elle a eu pour conséquence le développement<strong>de</strong> ventes dans les Hard Discounts. Le débouchéCrémant avait alors sans doute permis <strong>de</strong> temporiserles choses, mais en aval le cépage s’était installé à<strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong> prix insuffisants. La diversité <strong>de</strong>sniveaux <strong>de</strong> prix <strong>de</strong> nos Riesling est probablement unhandicap pour leur image.Depuis 2006, les prix <strong>de</strong> vente moyens du Rieslingdans <strong>la</strong> GD française augmentent. <strong>Les</strong> cours du vracsont cependant restés en 2010 inférieurs, en valeurconstante, aux précé<strong>de</strong>nts pics <strong>de</strong> 2002 et surtout2003. Mais, alors que ces revalorisations auraient dûaccompagner <strong>la</strong> montée en image du cépage, ellesen fragilisent les ventes. Faute d’accompagnementsmarketing adaptés, ce cépage se retrouve ànouveau contraint <strong>de</strong> revoir ses ambitions entermes <strong>de</strong> positionnement.Pourtant, les dynamiques promotionnelles sontefficaces pour le cépage (y compris hors promotionsprix)ce qui <strong>de</strong>vrait faciliter les efforts <strong>de</strong> conquête<strong>de</strong>s segments <strong>de</strong> prix plus valorisants et par ailleursbien orientés. En plus, <strong>la</strong> qualité du millésime 2011pourrait contribuer à consoli<strong>de</strong>r une image <strong>de</strong> vin <strong>de</strong>milieu haut <strong>de</strong> gamme, rendant le cépage enappel<strong>la</strong>tion AOC Alsace à‐même <strong>de</strong> tirer vers le hautl’image régionale <strong>de</strong> l’AOC, comme les néozé<strong>la</strong>ndaisl’ont fait avec le Sauvignon ?Du fait <strong>de</strong> sa <strong>la</strong>rge étendue <strong>de</strong> gamme (le cépage estprésent <strong>de</strong> l’entrée <strong>de</strong> gamme jusqu’aux segments <strong>de</strong>prix supérieurs), le Riesling est présent en effet danstous les segments <strong>de</strong> marchés <strong>de</strong>s vins d’AOCAlsace. Cette « anomalie », par rapport aux autrescépages, le rend finalement particulièrementreprésentatif <strong>de</strong> <strong>la</strong> gamme alsacienne. Mais ellebrouille aussi son image.6Si, en Belgique, ses ventes sont soli<strong>de</strong>s etdynamiques, elles sont, ailleurs, confrontées à <strong>la</strong>concurrence <strong>de</strong> Riesling d’autres origines. L’image<strong>de</strong> l’AOC Alsace n’est en effet, sur ces marchésexport, pas encore suffisante pour faire <strong>la</strong>différence.Le Gewurztraminer est commercialement bienorienté. Ses fondamentaux en amont sont sains(production cyclique oscil<strong>la</strong>nt autour d’unetendance générale stabilisée <strong>de</strong>puis les années1990, ratio stock assez faible, valorisation soli<strong>de</strong>mais non encore excessive).Sa diffusion (DN) dans les magasins <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>distribution est en hausse, l’usage <strong>de</strong>s levierspromotionnels est performant. Pourtant, quelquesfragilités sont à surveiller : l’allègement <strong>de</strong>s stocks,par à‐coups <strong>de</strong>puis une dizaine d’années, et <strong>la</strong> forte<strong>de</strong>man<strong>de</strong> en aval créent <strong>de</strong>s tensions sur les coursdu cépage. Ces <strong><strong>de</strong>rniers</strong> augmentent modérémenten amont, bien que plus rapi<strong>de</strong>ment sur lesmarchés vrac que sur les marchés raisins.en hectolitresCommercialisation du Gewurztraminer (AOC Alsacetranquilles) par campagne et poids <strong>de</strong>s stocks rapportés aux240 000sorties225 000210 000195 000180 000165 000150 000135 000120 000105 00090 00075 00060 00045 00030 00015 0000Volumes commercialisés par les producteursPoids du stock (en nb années <strong>de</strong> <strong>commercialisation</strong>)1965 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010Sources CIVA2,42,32,12,01,81,71,51,41,21,10,90,80,60,50,30,20,0Stock au 31/07/N+1sur sorties estimées N/N+1Des phénomènes <strong>de</strong> spécu<strong>la</strong>tion peuventdéstabiliser <strong>la</strong> bonne dynamique commerciale ducépage et ce alors que <strong>la</strong> quote‐part <strong>de</strong>s achatsréalisés en magasins <strong>de</strong> hard discounts en Franceprogresse et que sa taille <strong>de</strong> clientèle p<strong>la</strong>fonne.Dans <strong>la</strong> gran<strong>de</strong> distribution française, les tropfortes revalorisations du prix du Gewurztramineravaient déjà limité les ventes en fin d’année 2010.L’envolée <strong>de</strong>s prix constatée en 2011 fait courir lerisque <strong>de</strong> leur décrochage. C’est notamment àsurveiller dans les régions éloignées où les prixpratiqués sont traditionnellement inférieurs à ceux


<strong>de</strong> <strong>la</strong> région proche (<strong>la</strong> concurrence <strong>de</strong>s autres b<strong>la</strong>ncs<strong>de</strong> qualité ailleurs est plus forte et <strong>la</strong> gammealsacienne contrainte <strong>de</strong> partager les rayons vinsavec ses concurrentes) mais où <strong>la</strong> hausse <strong>de</strong>s prix aété encore plus rapi<strong>de</strong>.A l’export, le Gewurztraminer est le cépage alsacienle moins attaqué par <strong>la</strong> concurrence étrangère, cequi est un atout pour l’Alsace sur <strong>de</strong>s marchésd’amateurs comme <strong>la</strong> Gran<strong>de</strong>‐Bretagne, où il en estle principal ambassa<strong>de</strong>ur. Mais le fait qu’il soitpositionné en début <strong>de</strong>s segments hauts <strong>de</strong> gamme,le rend très sensible à <strong>de</strong> trop fortes variations <strong>de</strong>prix.<strong>Les</strong> sorties commerciales du Pinot gris ontrégulièrement augmenté et p<strong>la</strong>fonnent <strong>de</strong>puis 2005à <strong>de</strong>s niveaux records.Le cépage contribue, en outre, et <strong>de</strong> plus en plus, àalimenter l’essor du Crémant d’Alsace (12,9% <strong>de</strong>svolumes en 2010 contre 5,1% en 2004) ; en valeurabsolue, les quantités <strong>de</strong>stinées à l’assemb<strong>la</strong>ge ontdoublé dans le même temps.en hectolitresCommercialisation du Pinot gris (AOC Alsace tranquilles)par campagne et poids <strong>de</strong>s stocks rapportés aux sorties180 000170 000160 000150 000140 000130 000120 000110 000100 00090 00080 00070 00060 00050 00040 00030 00020 00010 0000Volumes commercialisés par les producteursPoids du stock (en nb années <strong>de</strong> <strong>commercialisation</strong>)Sources CIVA0,01965 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 20101,81,61,41,21,00,80,60,40,2Stock au 31/07/N+1 sur sorties estimées N/N+1volumes ne pourront prétendre à une croissanceinfinie. Des leviers <strong>de</strong> croissance existent, ne seraitcequ’en matière <strong>de</strong> présence en magasin, àaccroître…ConclusionLa situation alsacienne est donc globalement sainepour ce qui concerne les équilibres en amont. Elles’appuie en effet sur <strong>de</strong>s incontournablesperformants (Gewurztraminer, Crémant d’Alsace).Il reste cependant à gérer une entrée <strong>de</strong> gamme(E<strong>de</strong>lzwicker, Sylvaner, Pinot B<strong>la</strong>nc) en positionfragile et qui perd régulièrement <strong>de</strong>s acheteurs.La faible récolte 2010 a contribué à renchérir lescépages d’entrée <strong>de</strong> gamme et à réduire les écarts<strong>de</strong> prix avec les cépages les mieux valorisés, ce quiest un élément favorable pour l’Alsace. Malgré unepério<strong>de</strong> <strong>de</strong> transition difficile, et une conjonctureparticulièrement délicate, l’Alsace peut répondreaux défis commerciaux à venir. Surtout si elle meten œuvre une stratégie collective <strong>de</strong>communication et marketing qui lui permettra <strong>de</strong>mieux valoriser encore le signal d’Origine Alsace, sielle c<strong>la</strong>rifie encore mieux son offre et les types <strong>de</strong>ses vins et si elle développe encore le potentiel <strong>de</strong>son oenotourisme !Si les sorties commerciales du cépage en tant que vintranquille ont légèrement reculé en 2010‐2011, c’estfaute <strong>de</strong> volume suffisant, suite à <strong>la</strong> petite récolte <strong>de</strong>2010. Sans doute <strong>de</strong>s tensions sur les prix àanticiper… Mais l’authenticité actuelle du produit,encore majoritairement commercialisé dans <strong>la</strong>région <strong>de</strong> production, le rend potentiellementcapable d’accompagner en haut <strong>de</strong> gamme leGewurztraminer. La hausse <strong>de</strong>s prix <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnierl’expose à <strong>de</strong>s franchissements <strong>de</strong> seuils <strong>de</strong> prixpsychologiques qui doivent être bien sécurisés par<strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong> qualité fiables. Par ailleurs, ses7


Forces et faiblesses <strong>de</strong>s circuits <strong>de</strong> <strong>commercialisation</strong>spécialisés par rapport aux circuits généralistesD’après les panels <strong>de</strong> consommateurs, les achats <strong>de</strong>vins évoluent <strong>de</strong> façon très différente entre lescircuits, selon qu’ils soient spécialisés ougénéralistes.<strong>Les</strong> spécialistes sont assurément les meilleursvecteurs d’image et restent importants pour leurcontribution au travail <strong>de</strong> conseil etd’accompagnement à <strong>la</strong> vente pour les vins. Ils sontprécieux, surtout pour les vins rares et qui ontbesoin d’être expliqués, comme le sont les vinsfrançais d’appel<strong>la</strong>tion. Mais ils dépen<strong>de</strong>nt d’unedémarche réfléchie <strong>de</strong> <strong>la</strong> part <strong>de</strong>s ménages quidoivent déci<strong>de</strong>r <strong>de</strong> faire un détour ou <strong>de</strong> prendre dutemps spécialement pour leur achat <strong>de</strong> vins. Etl’époque est, rappelons‐le, non seulement à <strong>la</strong>disparition <strong>de</strong> clientèles traditionnelles, à leur nonrenouvellement,mais aussi à l’espacement <strong>de</strong>soccasions <strong>de</strong> consommation et <strong>de</strong>s actes d’achats.Défendre le modèle <strong>de</strong>s appel<strong>la</strong>tions, c’est aussis’assurer <strong>de</strong> gar<strong>de</strong>r le contact direct avec leconsommateur afin <strong>de</strong> continuer à transmettre cequi fait leur richesse et leur diversité. C’est doncs’assurer qu’il y ait toujours moyen <strong>de</strong> diffuser uneimage artisanale, culturelle et valorisante auxconsommateurs.En France, même si leur effectif progressetoujours et les <strong>chiffres</strong> d’affaires restaient orientésà <strong>la</strong> hausse en 2010, les cavistes sont étranglés etles marges menacées. Ce n’est sans doute pas pourrien que ces commerçants ont réduit <strong>de</strong> 23% <strong>la</strong>taille <strong>de</strong> leurs équipes entre 2010 et 2011 et qu’ilsallègent progressivement leurs stocks. Pourtantune part fondamentale <strong>de</strong> leur professionnalismerepose sur cette aptitu<strong>de</strong> à sélectionner et àvaloriser <strong>de</strong>s vins vendus à pleine maturité et« prêts à boire » aux consommateurs.A contrario, les circuits généralistes bénéficient d’unvo<strong>la</strong>nt beaucoup plus <strong>la</strong>rge <strong>de</strong> clientèle qui profitedu lieu pour optimiser son temps et son budget, cequi facilite les achats d’impulsion. Grâce à leur forcecommerciale, les enseignes <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> distributionsont en plus capables <strong>de</strong> susciter ces achats etd’orienter le choix par <strong>de</strong>s opérationspromotionnelles bien conçues.En outre, du fait <strong>de</strong> <strong>la</strong> conjoncture économique, lesdiscounts attirent <strong>de</strong> nouveaux clients et gagnent<strong>de</strong>s parts <strong>de</strong> marché… Et ce<strong>la</strong> concerne le vin. Laquestion est <strong>de</strong> savoir quels modèles <strong>de</strong> productionpeuvent résister à ces pratiques commerciales ?<strong>Les</strong> producteurs traditionnels qui misent sur <strong>de</strong>s vinsexprimant leurs terroirs auront assurément du mal àconcurrencer les modèles semi‐industriels proposéspar les pays du nouveau mon<strong>de</strong> mais aussi par nospropres opérateurs français ou européens.8


En Belgique, où 93,4% <strong>de</strong>s achats <strong>de</strong> vins envolume seraient effectués dans <strong>de</strong>s circuits <strong>de</strong>gran<strong>de</strong> consommation généralistes (<strong>chiffres</strong> sansdoute surestimés du fait <strong>de</strong> <strong>la</strong> méthodologie <strong>de</strong>spanels consommateurs), les ménages auraientaugmenté leurs achats en volume en 2010‐2011dans tous les lieux d’achats alimentaires réguliers(hyper et supermarchés, discounters, …), y comprisdans les magasins <strong>de</strong> proximité, sur fond <strong>de</strong> prixrevus à <strong>la</strong> baisse, ce qui profite aux vins du NouveauMon<strong>de</strong>. Par contre, les déjà rares achats <strong>de</strong> vinsréalisés dans les autres circuits (2,6% <strong>de</strong>s volumes)reculeraient <strong>de</strong> ‐15,2% sur 1 an (‐34,1% pour lesachats <strong>de</strong> b<strong>la</strong>ncs).Une étape supplémentaire est franchie auDanemark, où les magasins spécialisés (cavistes)ne représenteraient là encore que 2,6% <strong>de</strong>s achats<strong>de</strong> vins réalisés par les ménages, dont les volumesachetés seraient en forte augmentation. C’est le seulcircuit qui résiste à l’attractivité <strong>de</strong>s hard discountset encore, leur situation est fragile : leursperformances correspon<strong>de</strong>nt aux surcroits d’achats<strong>de</strong> consommateurs qui achetaient déjà beaucoup,peut être motivés aussi par un prix moyen en baisse.<strong>Les</strong> hard discounts attirent en effet et gagnentmassivement <strong>de</strong>s parts <strong>de</strong> marché. En pério<strong>de</strong> <strong>de</strong>crise, les positionnements médians sont difficiles àtenir, ce qui explique le déficit <strong>de</strong> vente constatédans les circuits intermédiaires (notamment dans lessupermarchés, un circuit d’achat majeur dans cepays) entre le discount et les cavistes (supposés plushauts <strong>de</strong> gamme). Et encore, même ces <strong><strong>de</strong>rniers</strong>peinent à se maintenir.La situation britannique montre que les chosessont tout aussi difficiles pour les magasinsspécialisés : les performances <strong>de</strong>s enseignes <strong>de</strong>gran<strong>de</strong> distribution, <strong>de</strong>s différentes formes <strong>de</strong>supermarchés ou <strong>de</strong>s petites épiceries généralistes,qui cherchent <strong>de</strong>puis quelques années à enrayer <strong>la</strong>déconsommation « <strong>de</strong> crise » par <strong>de</strong>s dispositifspromotionnels très offensifs, ont conduit à <strong>la</strong> failliteune bonne partie <strong>de</strong>s grosses chaines <strong>de</strong> cavistes.Seules subsistent celles qui réorganisent leurgamme pour en réduire les prix. Par contre, lesmodèles discounts <strong>de</strong> détail<strong>la</strong>nts Off Licence (quidisposent <strong>de</strong> <strong>la</strong> licence indispensable pour pouvoirvendre <strong>de</strong> l’alcool à emporter) ven<strong>de</strong>urs <strong>de</strong> vinsfleurissent. Conjoncture oblige, les gammes <strong>de</strong> vinsdans ces magasins sont simplifiées au maximumpour en réduire les coûts et simplifier <strong>la</strong> sélection.Dans ces magasins, on vend <strong>de</strong>s vins auxcaractéristiques bien i<strong>de</strong>ntifiées (cépages, goûtscalibrés) et aux positionnements‐prix très étudiés.Quelle p<strong>la</strong>ce reste t‐il au vin d’appel<strong>la</strong>tion « à <strong>la</strong>française » si le produit perd totalement sadimension culturelle pour se réduire à uneproduction technologique, même si qualitative ?S’il était <strong>de</strong> bon ton, et à juste titre jusqu’ici,d’opposer les circuits <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> distribution auxautres magasins, du fait <strong>de</strong> <strong>la</strong> taille etconcentration logistique <strong>de</strong>s centrales, celles‐ci ontsu s’adapter à l’évolution <strong>de</strong>s comportements <strong>de</strong>leurs clientèles et elles réinvestissent les petitesstructures <strong>de</strong> proximité.Mais <strong>de</strong> ce fait, les rayons <strong>de</strong> vins <strong>de</strong>s épiceries <strong>de</strong>quartier, et surtout leur capacité à répondre avecplus <strong>de</strong> souplesse aux rythmes <strong>de</strong> leurs clients,fragilisent ce qui restait <strong>de</strong> cavistes. Pour autant, cene sont pas les mêmes services qu’ils apportent, nile même accompagnement à <strong>la</strong> découverte dumon<strong>de</strong> du vin.La valorisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> dimension culturelle du Terroiralsacien dépendra aussi <strong>de</strong> sa capacité àcommuniquer sur ses subtilités, sur ses pépites, surses grands crus et à justifier l’intérêt <strong>de</strong> leurcomplexité. Qui le fera si le vin est vendu entrewhisky, lessive et beurre ? Si l’on n’y prend pasgar<strong>de</strong>, le modèle ang<strong>la</strong>is risque <strong>de</strong> n’avoir quequelques années d’avance…9


ConclusionCes fondamentaux en amont plutôt sains ont permisà l’Alsace d’assurer <strong>la</strong> revalorisation régulière <strong>de</strong> sonprix <strong>de</strong> vente moyen dans les circuits <strong>de</strong><strong>commercialisation</strong> au cours <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rnières années.Entre 2008 et 2011, le prix moyen <strong>de</strong>s vinstranquilles d’Alsace dans <strong>la</strong> gran<strong>de</strong> distribution enFrance a en effet augmenté <strong>de</strong> 12,5% alors que celui<strong>de</strong>s vins en général n’a progressé que <strong>de</strong> 10,6%.Dans le même temps, <strong>la</strong> hausse <strong>de</strong>s prix et surtoutcelui <strong>de</strong>s AOP b<strong>la</strong>ncs atteignait 18% (Musca<strong>de</strong>tnotamment)... Or, <strong>la</strong> répercussion <strong>de</strong> ces hausses <strong>de</strong>prix sur les ventes n’a pas été i<strong>de</strong>ntique et les ventes<strong>de</strong> vins d’Alsace ont démontré une bien meilleurerésistance à <strong>la</strong> hausse <strong>de</strong> leurs prix que <strong>la</strong> moyenne<strong>de</strong>s autres vins b<strong>la</strong>ncs (sur <strong>la</strong> même pério<strong>de</strong>, lesvaleurs globales ont augmenté <strong>de</strong> 3,3% pourl’Alsace, <strong>de</strong> 10,8% pour les vins en général et <strong>de</strong>seulement 4,6% pour les AOP b<strong>la</strong>ncs en général).Mais quid <strong>de</strong>s marges en amont alors que les circuits<strong>de</strong> distribution sont <strong>de</strong> plus en plus contraints à <strong>de</strong>srestructurations qui réduisent le nombred’interlocuteurs ?<strong>Les</strong> vins d’Alsace résistent mieux que les autres AOP<strong>de</strong> b<strong>la</strong>ncs à <strong>la</strong> hausse <strong>de</strong> leurs prix grâce à l’évolution<strong>de</strong> <strong>la</strong> gamme commercialisée. L’assèchementprogressif mais réel <strong>de</strong>s tranches <strong>de</strong> prix les plusbasses dans <strong>la</strong> gran<strong>de</strong> distribution française en estun indicateur très concret : les ventes <strong>d'Alsace</strong>vendues en <strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> 2 €/col ont disparu en 2010 ;les volumes vendus entre 2 et 2,50 €/col ont étédivisés par 2 entre 2008 et 2011 et <strong>la</strong> réduction <strong>de</strong>ces segments <strong>de</strong> marché d’entrée <strong>de</strong> gamme sepoursuit jusqu’à 3,25 €/col, notamment en 2011,sans pour autant dynamiser particulièrement lesventes dans les tranches <strong>de</strong> prix <strong>de</strong> 3,25 à 4 €.La gamme alsacienne se recentre donc nettementvers <strong>de</strong>s segments <strong>de</strong> marché moyens voiresupérieurs, ce qui modifie <strong>la</strong> donne en termesd’image et nécessite non seulement davantage <strong>de</strong>marketing mais aussi <strong>de</strong> sécuriser le rapportqualité‐prix en conséquence.Or, <strong>la</strong> gamme alsacienne se trouve fragilisée par sasegmentation par cépages. Dans son milieu <strong>de</strong>gamme, les sept cépages <strong>de</strong> l'AOC Alsace tranquillese retrouvent même, parfois, tous directementconcurrents, ce qui brouille l’image collective.<strong>Les</strong> vins d’Alsace doivent poursuivre leurrepositionnement vers les segments <strong>de</strong> marchéplus valorisants. En se basant sur un signali<strong>de</strong>ntitaire Alsace fort et séduisant, en tenant leurpromesse qualitative, et en c<strong>la</strong>rifiant leur offre(hiérarchisation et c<strong>la</strong>rté systématique sur le typedu vin…). Un vrai défi pour les années à venir.La gestion <strong>de</strong> l’information économique par le CIVA vaévoluer en 2012 sur <strong>la</strong> base <strong>de</strong> ses propres moyensinternes et d’une prestation externe restreinte avec M.Xavier JUNGMANN, Directeur <strong>de</strong> <strong>la</strong> société « XJAnalyses et Décisions » qui assurera <strong>la</strong> prochaineprésentation économique du printemps.Nous vous souhaitons une très bonne année 2012. Que lesdifficultés actuelles permettent à chacun <strong>de</strong> retrouverl’importance et <strong>la</strong> chaleur <strong>de</strong>s re<strong>la</strong>tions humaines qui onttoujours animé le mon<strong>de</strong> du vin.Vous pouvez nous retrouver dans lecadre <strong>de</strong> nos missions <strong>de</strong> conseilsstratégiques ou pour nos activitésauprès <strong>de</strong>s cavistes via le sitewww.equonoxe.fr ou me contacterdirectementnathalie.viet@equonoxe.frA NE PAS MANQUERSUR LE SITE DU CIVA(espace professionnel www.<strong>Vins</strong>Alsace.com)<strong>Les</strong> tableaux <strong>de</strong> bord : données commerciales etanalyses <strong>de</strong>s ventes et achats <strong>de</strong> vins sur lesdifférents marchés (panels <strong>de</strong> distributeurs et <strong>de</strong>consommateurs). <strong>Les</strong> fiches cépages.10

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!