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E. Rossier, La musique dans l'Empire romain

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40histoire <strong>romain</strong>emateriaFig. 5 Autel des lares, Vicus Aescleti, Rome. Fless1994.Fig. 6 Silène jouant de la lyre à gauche et Panjouant de la syrinx à droite, frise de la Villa desMystères de Pompéi. Mielsch 2001.Fig. 7 Tympanon. <strong>La</strong>ndels 1999.MUSIQUE RELIGIEUSEDans le domaine religieux, dès les périodesles plus anciennes de Rome, la <strong>musique</strong>a joué un rôle très important pour ledéroulement des différents cultes et fêtes.Aucune solennité religieuse n’avait lieusans <strong>musique</strong>. Cette dernière ne devait enaucun cas être interrompue, elle devaitéloigner les démons et appeler les divinitésbienveillantes. On pouvait entendrerésonner la tibia (fig. 4) (possédant unson probablement semblable à celui de lalauneddas sarde) ainsi que des chants lors descérémonies. <strong>La</strong> tibia était une flûte double(aulos double) vraisemblablement d’originegrecque. Les Romains la nommaienttibia égyptienne, lydienne ou phrygiennequand elle était recourbée à l’extrémité.Pour les offices quotidiens, le prêtre étaitaccompagné d’un tibicen si le musicienétait seul, sinon d’un tibicen et d’un fidicen(joueur de lyre). Pour le sacrifice, il n’y avaitqu’un joueur de flûte. Sur l’autel des lares deVicus Aescleti (fig. 5), une représentationfidèle aux textes antiques est visible. Dechaque côté de l’autel se trouvent un prêtreet une prêtresse. Le tibicen est au centre etsemble être le personnage principal. Uneseule erreur de sa part et le rituel ne pouvaitêtre accompli.Les musiciens participaient égalementaux cortèges funéraires: les cuivres,habituellement des instruments militaires,apparaissaient lors de l’enterrement decombattants et de riches civils. Les tibiciensjouaient lors des lamentations.<strong>La</strong> <strong>musique</strong> avait également une grandeimportance lors de la célébration desdifférents cultes à mystères orientaux,comme ceux de Cybèle, Bacchus et Isis. Surles représentations de culte de la GrandeMère, les processions sont accompagnéesde cymbales, de tambourins (tympanon)(fig. 7), de cors et de tibiae phrygiennes,instruments emblématiques du culte deCybèle. Le culte de Dionysos-Bacchus avaitun caractère extatique. Il promettait auxadeptes une nouvelle naissance, semblableà celle de Dionysos, fils de Zeus et Sémélé,tué par les Titans et ressuscité par son père.<strong>La</strong> frise de la Villa des Mystères à Pompéimontre Silène, père nourricier de Dionysos,jouant de la lyre et Pan, tenant une syrinx(flûte de Pan) (fig. 6). L’ensemble picturals‘achève par une scène de flagellation oùune femme nue <strong>dans</strong>e en accompagnantle supplice par des cymbales (fig 9). Lespersonnages y sont représentés grandeurnature et la proportion des instrumentssemble respectée.<strong>La</strong> lyre (fig. 8) a été inventée par les Grecs. Ilsen avaient deux sortes: la lyra à sept cordeset la kithara (fig. 10) à onze, réservée auxprofessionnels. Le musicien accompagnaitle chant en jouant de la main gauche; de lamain droite, à l’aide d’un plectre, il exécutaitun solo lors d’interludes ou en doublant lamélodie. Le culte d’Isis, déesse égyptienne,était lui accompagné du sistrum (fig. 11), uninstrument métallique très typique dont lebruit devait éloigner les démons.Des témoignages iconographiques montrentencore des scènes de sacrificesou simplement pieuses, accompagnéesd’instruments à vent ou à cordes.Généralement, les chanteurs et musiciensappartenaient au personnel des temples.

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