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infos - Laval

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PASSIONtemps libre« Les jours passent lentement àune allure folle. »Frédéric DardUne <strong>Laval</strong>loise raconte “son” abbé PierreLisez ces lignes extraites d’un livre formidable !« Sous sa tente de fortune, une simplebâche noire soulevée par un piquet avec, surle sol gelé, de la paille détrempée, une jeunefemme perdue grelotte par moins 10 degrés,recroquevillée près d’un petit réchaud àalcool. C’est Jeanine, ma mère. » Ainsidébute le très poignant livre écrit par une<strong>Laval</strong>loise, Annie Porte…L’attenteLaquelle Annie, quand cette histoire débute est dans leventre de la jeune femme en question. A leur côté, “coifféd’un bonnet en laine tricoté qui laisse échapper de longuesmèches brunes, (son) frère Joël âgé de deux ans, accroché àson ours, se serre contre (le) ventre arrondi (de Jeanine)sans parvenir à se réchauffer. (Le) père (d’Annie), Roger,rentrera bientôt de l’usine pour ramener sa maigre paye.Puis il enfilera les bretelles de son accordéon et repartirajouer au bal ou dans un bar de banlieue avec ses copains.Comme chaque nuit. Encore une fois, ma mère, écritAnnie, attendra son retour jusqu’à l’aube, si tant est qu’ilveuille bien les rejoindre, elle et leur petit garçon…”CoupableOutre “la honte de vivre comme une clocharde”, Jeaninese sent coupable. “Elle n’ignore pas que c’est en partie safaute s’ils vivent depuis plus de huit mois dans cettesituation intolérable. C’est elle qui a choisi de suivre sonmari, un beau jeune homme brun (…) rencontré dans unbal populaire quelques années plus tôt dont elle est tombéeéperdument amoureuse. Après avoir vécu dansl’Yonne où Roger travaillait dans une mine d’ocre, ils ontregagné avec Joël la maison de mes grands-parents paternels,au Perreux (…). C’est mon grand-père qui avaitconseillé à son fils d’abandonner la mine pour trouver uneplace d’ouvrier en région parisienne…”DépartMalheureusement pour Roger, son père est “carré, aimantla discipline, âpre au travail. Il ne supporte pas les viréesnocturnes parisiennes de son fils, sa vie dissolue, sa façondésinvolte de délaisser ma mère pour courir le jupon…”Résultat : “après maints avertissement, un soir, il a misRoger à la porte : Je ne te veux plus chez moi. Mais toi, Jeanine,tu peux rester ici avec Joël….” Refus : « Je veux suivre mon mari,j’attends un enfant de lui ! », s’est-elle défendue. Et le jeunecouple est parti… “Ils ont d’abord squatté un pavillon puisun appartement d’où ils ont été expulsés, avant de campersous une bâche sombre, plantée sur un bout de terrainvague…”L’Abbé“Et puis, un matin de juin, poursuit Annie, le miracle seproduit. Le curé de la commune aperçoit maman et Joël,terrés sous la bâche, le regard affolé comme celui des bêtessauvages. Le prêtre demande à maman depuis combien detemps ils vivent ainsi, dans un si total dénuement.Annie PorteUne image inoubliable – qui fit la une de Paris-Match – abouleversé la France, en 1954 : l’abbé Pierre portant dansses bras une petite fille blonde. La petite fille en question,née le 24 juin 1951, c’est Annie Porte. Très souvent <strong>Laval</strong>loise(où réside sa fille avocate, Marlène), Annie souhaitaitdepuis longtemps écrire un livre sur sa vie étroitement liéeà l’abbé Pierre. Elle avait d’ailleurs rédigé une 1 re moutureque le fondateur d’Emmaüs a pu préfacer (il entrait alorsdans sa 90 e année). Puis les choses traînèrent jusqu’à cequ’Annie tombe sur une journaliste de Paris-Match,Isabelle Léouffre, qui accepta de l’aider. Le résultat– édité chez Jean-ClaudeLattès – se lit comme unroman. Avis à ceux quisouhaiteraient inviterAnnie à témoigner (dansle cadre de clubs servicesou d’associationsdiverses et variées), onUne vie hors du commun.la joint au 06 76 71 22 07.la petite Annie et son abbé chéri…Bravement, ma mère lui raconte son enfer. Je vais vousenvoyer quelqu’un, affirme-t-il, à la fois indigné et rassurant.Mais, en exclue de la vie, elle ne croit pas en sa promesse”.Elle a tort, car, peu de temps après, “la silhouettenoire de l’abbé Pierre se penche à son tour sous la tentepour lui demander son nom.” Une superbe histoiredébute qui ne s’achèvera qu’avec la mort de l’abbé le22 janvier 2007…22<strong>Laval</strong> <strong>infos</strong>

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