ETUDE D’IMPACT ENVIRONNEMENTAL DE L’UFA 10 0<strong>56</strong>L'ouverture et l'entretien du réseau routier, la circulation des engins et véhicules ainsi que l'évacuationdes grumes du chantier vers la scierie industrielle de Mbang en saison sèche entraînent des envolsdes poussières considérables dans l'air. Ces émissions tout comme les sciures et les fumées, chargentl'air ambiant de particules solides capables de porter atteinte à la santé (troubles respiratoires etvisuels) des ouvriers et des riverains mais aussi, de gêner la circulation en réduisant la visibilité desconducteurs augmentant ainsi les risques d'accidents de la route. Pour les populations habitant le longdes axes routiers fréquentés par ces véhicules et engins, ils pourront subir en plus des troubles desanté et des pertes en bétails et humaines suite aux accidents qui pourront survenir.Nuisance sonore émise par le ronflement des engins et tronçonneusesLes émissions sonores diffusées au sein du massif forestier pendant les opérations d'abattage desarbres et de débardage des grumes, d'ouverture des routes et autres pistes de dessertes, de constructiondes ouvrages de franchissement, de manutention des grumes aux parcs, de façonnage desbilles (engins et tronçonneuses) constituent une source de perturbation sonore pour les ouvriers dépourvusd'équipement de protection individuel adéquat. Ces nuisances sont également valables pourla faune qui pendant les chantiers d'exploitation, perd toute quiétude.5.2.2. Impacts sur le solModification de la structure du sol par compactage ou érosionLes opérations de manutention des billes et de chargement des grumiers au niveau des parcs en forêt,le débardage des billes avec le premier passage d'un bull à chenille pour le débusquage suivi dudébardeur à pneus entraîneront à certains endroits une compaction du sol. Cette compaction modifiela structure du sol dans les zones affectées en entraînant un tassement et une imperméabilisation dusol. Les zones d'emprunt latéritiques sont également soumises à la compaction par les bulls. La reconstitutiondu couvert végétal originel dans ces zones est assez longue.L'aménagement inapproprié des parcs à grumes, sans dispositif d'évacuation des eaux de ruissellement,l'absence de drains suffisants et bien orientés sur les pistes principales et secondaires en forêt,le mauvais dimensionnement des ouvrages de franchissement des cours d'eau, et l’exécution desopérations d'entretiens des routes pendant la saison des pluies, occasionnent à plusieurs endroits unphénomène d'érosion marqué. Cette érosion, bien que localisée et temporaire, peut être importante,surtout en cas de fort relief, et augmenter anormalement la charge sédimentaire des cours d’eau situésà proximité, ce qui a des conséquences néfastes sur l’écosystème aquatique.D'une manière générale, les ponts sont construits correctement, même si dans certains cas on observedes zones d'accumulation d'eau en amont de l’ouvrage. Le sous calibrage des ouvrages peutêtre du à une sous estimation du débit en période de crue, ou à un travail réalisé trop rapidement, cequi est manifestement le cas lorsque l’on observe que les arbres et la terre qui ont été déplacés comblentpar endroit les zones marécageuses.Lors de précipitations survenant en dehors de la saison pluvieuse, les opérations d'exploitation forestièresont interrompues pendant une durée de 2 à 3 heures pour éviter l'impact trop important desengins sur la structure du sol. Cependant, la présence d'un faible relief additionné à celle d'un soldétrempé constitue des facteurs aggravant les dommages causés par les travaux d'exploitation mêmeaprès ce temps d'arrêt des activités.Pollution du solLes chantiers forestiers, qu'ils soient rapprochés ou éloignés, disposent toujours d’une quantité minimaled’huiles et de carburants et de matériel pour réaliser des interventions de maintenance et depetites réparations sur les engins et outils d'exploitation, de la tronçonneuse jusqu'au débardeur. Parailleurs, la société dispose d’équipes mobiles pour réaliser des dépannages d'urgence sur les enginsde chantiers et assurer le ravitaillement en hydrocarbure en en bordure de route. Ces opérations surles machines peuvent entraîner des pollutions accidentelles d’hydrocarbures d'intensités variables, dequelques gouttes renversées au sol à des épandages de plusieurs litres d'hydrocarbures.39
ETUDE D’IMPACT ENVIRONNEMENTAL DE L’UFA 10 0<strong>56</strong>Ces déversements d’hydrocarbures, bien que localisés, peuvent si l'action perdure et si les quantitésdeviennent importantes, occasionner une pollution du sol.L'abandon des déchets solides tels que les déchets mécaniques, les débris de câble en acier, morceauxde tissu, les fûts usagés d'hydrocarbures et récipients de collecte des huiles de vidange auniveau des parcs à grumes et des aires de dépôt du matériel de chantier constituent également dessources de pollution du sol.5.2.3. Impacts sur l’eauPollution des eaux de surface et des eaux souterrainesTout comme la pollution du sol, la pollution de la nappe phréatique peut survenir à la suite de déversementsaccidentels d'huiles et hydrocarbures. Ces déversements résulteront d’accidents lors desactivités d'entretien des machines, du stationnement de ces engins dans les aires non étanches et dustockage des lubrifiants et hydrocarbures dans des endroits inappropriés, non abrités ou en contactdirect avec le sol.Ces déversements bien que localisés, pourront si l'action perdure, atteindre la nappe phréatique et lapolluer.Perturbation du régime d'écoulement des eaux de ruissellementL'implantation des parcs à grumes en forêt sans la mise en place d’aucun dispositif d'évacuation deseaux de ruissellements, provoque des accumulations et des stagnations d'eau sur l'aire du parc. Lerésultat probable de la présence de ces mares est une perturbation des opérations de manutentionsdes grumes pendant la saison des pluies nécessitant ainsi un entretien permanent des surfaces desparcs.La construction et l'entretien des pistes forestières sans un dispositif suffisant d'évacuation des eauxde ruissellement entraîneront également au niveau des chaussées et des zones creuses, des stagnationsd'eau. Ces stagnations tout comme celles des parcs à grumes, nécessiteront l'entretien permanentdes routes et bretelles pendant la saison des pluies. La conséquence probable de ces entretienssera une accumulation des parties de terre qui vont constituer des barrières à l'écoulement normaldes eaux de ruissellement.Pour ce qui est de l'exploitation des zones d'emprunts sans remise en état des lieux, des crevassessont susceptibles d'apparaître pendant la saison pluvieuse constituant ainsi des zones de rétentiondes eaux.Toutes ces opérations, si aucune mesure n'est prise, vont perturber pendant toute la durée des activitésd'exploitation des assiettes de coupe, l'écoulement normal des eaux de pluies.Perturbation du régime d’écoulement des cours d’eauLa construction des ouvrages de franchissement, ponts et ponceaux, notamment les mouvements deterre nécessaires à la construction de l'ouvrage et la modification du débit du cours d’eau, peut parfoisimpacter fortement la zone humide, milieu particulièrement sensible d'un point de vue écologique. Lesmodifications apportées dans la configuration de la zone aux abords de l’ouvrage peuvent entraînerune obstruction partielle du flux, ce qui provoque une stagnation d’eau et une inondation d’une partiede terres fermes en amont de l’ouvrage et un tarissement de la zone humide en aval. Les écosystèmessont localement perturbés par la création de marres et de zones asséchées.5.3. IDENTIFICATION DES IMPACTS SUR LE MILIEU BIOLOGIQUE5.3.1 Impacts sur la végétationDestruction du couvert végétal<strong>40</strong>