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109 e assemblée générale de la FVEConférenceHistoire du compagnonnageL’assemblée généralea été suivie par un exposéde Yannick Patient, compagnonmenuisier du Devoir, directeurde la Maison de l’outil et dela pensée ouvrière, responsablede l’Institut de la transmission,à Troyes.© AOCDTFIl existe peu de traces officielles del’origine du compagnonnage, émanationde l’organisation des corporationsde métiers dès le XII e siècle.La première preuve de son existenceest une ordonnance royale de CharlesVI datant de 1419, qui en visant les cordonniersde la ville de Troyes, fait unedescription assez précise de leurs us etcoutumes.Au cours des XII e et XIII e siècles, lescorporations sont organisées en troisétats: les apprentis, les compagnons(ouvriers qualifiés) et les maîtres.Elles sont régies par des lois etjurandes*.Le passage du style roman au gothiquea lieu durant le XII e siècle et l’on voit semultiplier les édifices religieux (35 000en France). A cette époque, l’évêchéest le maître d’ouvrage; l’Eglise accapareainsi la main-d’œuvre et le travailéchappe aux corporations. Au siècledes bâtisseurs de cathédrales, deuxmétiers prédominent, les charpentierset les tailleurs de pierre.Le mouvement ouvrier est né surces chantiers. Il s’émancipe des loisdes corporations et les codes vestimentairesalors adoptés permettentd’identifier les métiers. En raisonde leurs compétences et de la duréedes chantiers, les compagnons sonttrès sollicités et voyagent beaucoup,Le compagnonnage est resté une voie pour les apprentis d’aujourd’hui.ce qui leur permet d’accroître leursconnaissances. Mais cela les rendaussi très vulnérables face à l’autoritédes jurandes. C’est de là que sont nésles surnoms de compagnons, leur évitantde révéler leur identité réelle.Héritage à transmettreLes chantiers durant parfois plus longtempsque la vie humaine, les compagnonsse soucient de la transmissiondes savoirs et des pratiques de reconnaissance;cette forme d’identité faitpartie de l’héritage; les compagnonss’offrent ainsi une dignité et une respectabilitéincarnées dans les figuresqu’ils se choisissent, comme MaîtreJacques, le Père Soubise et le Roi Salomon**.Au temps des guerres de religion(XVI e et XVII e siècles), les preuves del’existence des compagnons se multiplient,par la présence de rapportsde police, car le royaume condamneces sociétés qui ne respectent pas seslois, tout comme l’Eglise, parce que lemouvement est très fort et le clergé aperdu la main.La première grande scission que l’onconnaît dans le compagnonnage survientlors de la révocation de l’édit deNantes par Louis XIV en 1685. Ainsivoit-on naître les Compagnons du SaintDevoir de Dieu (catholiques) et, paropposition, les Compagnons du Devoirde Liberté (libres-penseurs et protestants).Au siècle des Lumières (XVIII e ), lesdeux compagnonnages sont bien organiséset s’unissent parfois pour défendredes causes et des intérêts communs,souvent contre les pouvoirs publics.Le 4 août 1789, l’Assemblée nationalesupprime les privilèges et le 17 mars1791, le décret d’Allarde supprime lescorporations. Le but était de les affaibliret dans le même esprit, la loi Le Chapelierest votée le 14 juin 1791: elle interdittoute coalition ou les regroupementsd’ouvriers sous peine de mort.46 bâtir avril 2013

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