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Lire le reportage - WK Transport Logistique

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24REPORTAGElll port sur trois planchers (4,60 m dehauteur, capacité de 36 bovins). La Française,Babeau (fabriquée non loin de Cho<strong>le</strong>t,à Bressuire), est dotée de deux étages.Prix d’un ensemb<strong>le</strong> comp<strong>le</strong>t : 220 à 230 k€.Les 18 vaches sont à présent chargées. Géraldpeut souff<strong>le</strong>r, <strong>le</strong> plus dur est passé. Directionl’abattoir de La Châtaigneraie, à80 km de Cho<strong>le</strong>t. L’entreprise d’Alain etFreddy Ayrault livre éga<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s abattoirsde La Roche-sur-Yon (60 km) et deBressuire (50 km).Ayrault Frères rayonne éga<strong>le</strong>ment sur <strong>le</strong>Sud-Ouest, <strong>le</strong> centre de la France et entretientune ligne vers Charol<strong>le</strong>s (71). La sociététombera, si une suite est donnée à larésolution votée par <strong>le</strong>s eurodéputés fin2012, sous <strong>le</strong> coup d’une législation qui limitera<strong>le</strong> temps de transport des animauxà 8 h. Un texte adopté au nom du bien-êtreanimal. « Une idiotie d’eurocrates, selonAlain Ayrault. Quand on sait que <strong>le</strong> tempsde chargement équivaut en moyenne à1h30 et celui de déchargement à 3/4 d’heure,on voit mal comment nous allons pouvoircontinuer de faire de la zone longue ». Unecontrainte supplémentaire pour une professionrégulièrement exposée au feu descontrô<strong>le</strong>s de toutes sortes (gendarmerie,Dreal, services vétérinaires). Des contrô<strong>le</strong>sauxquels sont beaucoup moins soumis,selon Alain Ayrault, <strong>le</strong>s commerçants debestiaux qui s’appuient — outre sur <strong>le</strong>s entreprisespour compte d’autrui — sur <strong>le</strong>urspropres moyens (petites flottes en propre)et livrent <strong>le</strong>s abattoirs et <strong>le</strong>s marchés en direct,donc à des tarifs plus concurrentiels.Alain Ayrault a tenté, il y a quelques années,de se diversifier vers la marchandisegénéra<strong>le</strong>. Il a rapidement abandonné. « Cen’était pas notre tasse de thé. Ce sont <strong>le</strong>s animauxqu’on aime ». Même s’il faut composeravec l’extrême difficulté, en milieu rural,de recruter des conducteurs, qualifiésde surcroît. Heureusement, dans ce milieu,<strong>le</strong>s donneurs d’ordre ne sont pas tombés,comme ail<strong>le</strong>urs, dans la surenchèreaux appels d’offres. « Quand on fait <strong>le</strong> métiercorrectement, on en obtient <strong>le</strong> justeprix », souligne <strong>le</strong> transporteur des Deux-Sèvres. Dans la prestation globa<strong>le</strong>, <strong>le</strong>conducteur jouera un rô<strong>le</strong> clé : pas ou peude personnel intermédiaire, il est encontact direct avec <strong>le</strong> client. Gérard Sauloups’est joint à Alain Ayrault. Ce personnagehaut en cou<strong>le</strong>urs exploite une petitesociété de 5 salariés à Champigné (49). Luine livre que <strong>le</strong>s abattoirs. Comme beaucoupde ses collègues, il appréhende —autre contrainte — la mise en place prochainede la taxe PL. « Nous espérons vraimentque nos clients vont se montrer compréhensifscar dans notre métier, il y abeaucoup de trajets à vide. Il nous faudradonc avoir beaucoup d’arguments pourfaire comprendre au chargeur que la taxeintègre l’al<strong>le</strong>r à vide et <strong>le</strong> retour chargé », déclareGérard Sauloup.PLACE AU CHAUFFEURIl est 16h30. Gérald Bruneau vient de bouc<strong>le</strong>rà doub<strong>le</strong> tour son Volvo. Nous empruntonsla départementa<strong>le</strong> pour quitter Cho<strong>le</strong>ten direction de l’abattoir Charal de LaChâtaigneraie. Un premier rond-point :Gérald manœuvre avec une extrême délicatesse.Son credo: emprunter <strong>le</strong> plus rapidementpossib<strong>le</strong> l’autoroute. « Ce qui nousAlain Ayrault, avec sonfrère Freddy, dans l’atelierde La Cerisay (79).importe <strong>le</strong> plus, c’est <strong>le</strong> bien-être animal. Si<strong>le</strong>s ronds-points sont pris trop rapidement,<strong>le</strong>s vaches se tournent 2-3 fois ». Le risqueexiste par conséquent que la viande deviennefiévreuse et qu’el<strong>le</strong> se noircisse. Labétaillère a rejoint l’autoroute. Gérald peutcommencer à se détendre. « Rou<strong>le</strong>r, c’estune autre partie de notre métier. Une foisque l’on est installé au volant, on se repose,si l’on ose dire. On n’a plus à embrayer et débrayergrâce à la boîte automatique. C’est unvrai confort y compris pour <strong>le</strong>s animaux qui« CE QUI NOUS IMPORTE LEPLUS, C’EST LE BIEN-ÊTREANIMAL. SI LES RONDS-POINTSSONT PRIS TROP RAPIDEMENT,LES VACHES SE TOURNENTDEUX OU TROIS FOIS »ne subissent plus <strong>le</strong>s passages de vitesses. Onn’a plus <strong>le</strong> souci de la bête qui va s’égarer ouse montrer dangereuse ». Les bêtes, il <strong>le</strong>saime Gérald. « Sinon, je n’exercerais pas cemétier ». Avec un père agriculteur et deuxonc<strong>le</strong>s (Alain et Freddy Ayrault) transporteursd’animaux vivants, il était diffici<strong>le</strong>pour lui de ne pas « tomber dedans ». Dèsl’âge de 14 ans, parce qu’il « tournait » avecson onc<strong>le</strong> Freddy, il connaissait déjà tous<strong>le</strong>s marchés à bestiaux et <strong>le</strong>s abattoirs deFrance. C’est à cet âge qu’est née la vocation,l’envie de conduire un camion « chezAyrault, pas ail<strong>le</strong>urs ». Peu importe la salissure,<strong>le</strong>s odeurs… Dès 1995, il rejoint l’entreprisefamilia<strong>le</strong>. Un passage de 4 ans aulavage des PL — Ayrault possède sa proprestation — puis <strong>le</strong> permis en 1997, l’attestationde capacité deux ans plus tard.FIN DU VOYAGEGérald commence à ra<strong>le</strong>ntir. L’abattoir serapproche. Il est 19 h. Le véhicu<strong>le</strong> pénètredans La Châtaigneraie. Marche arrière, arrêtdu moteur. Gérald descend promptementde la bétaillère. Quelques documentsà signer à l’accueil. Puis, vient <strong>le</strong>dernier vo<strong>le</strong>t des « temps autres » : <strong>le</strong> déchargement.Toujours cette même exigencede concentration. Vision périphériquemaximum. Les vaches descendentà la queue <strong>le</strong>u <strong>le</strong>u, un étage de la Pezzaioliaprès l’autre. Gérald donne à nouveau activementde la trique. Il <strong>le</strong>s dirige une àune vers une logette individuel<strong>le</strong>, puis <strong>le</strong>urpose une chaîne au pied en guise d’attache.Fin du voyage. Dans quelques jours,<strong>le</strong>s vaches de cet abattoir appartenant àune marque de renom viendront garnir<strong>le</strong>s rayons réfrigérés de la grande distribution.Sur <strong>le</strong>ur packaging, <strong>le</strong> portrait d’uncélèbre joueur de rugby*. Bon appétit…◆*Sébastien ChabalL’Officiel des <strong>Transport</strong>eurs – N° 2691 du 17 mai 2013

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