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Avis consultatif du 28 mai 1951 - Cour international de Justice

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à la Convention sur le génoci<strong>de</strong> et qu'il est permis d'en conclurequ'au moment d'y <strong>de</strong>venir parties les États y ont donné leur assentiment.Il reste à déterminer le caractère <strong>de</strong>s réserves qui peuventêtre formulées ainsi que le caractère <strong>de</strong>s objections qui peuventy être opposées.La réponse à ces questions doit être cherchée dans les traitsparticuliers que présente la Convention sur le génoci<strong>de</strong>. Les origineset le caractère <strong>de</strong> la Convention, les fins poursuivies par l'Assembléegénérale et par les parties contractantes, les rapports que présententles dispositions <strong>de</strong> la Convention entre elles et avec ces fins, fournissent<strong>de</strong>s éléments d'interprétation <strong>de</strong> la volonté <strong>de</strong> l'Assembléegénérale et <strong>de</strong>s parties. Les origines <strong>de</strong> la Convention révèlentl'intention <strong>de</strong>s Nations Unies <strong>de</strong> condamner et <strong>de</strong> réprimer legénoci<strong>de</strong> comme (( un crime <strong>de</strong> droit <strong>de</strong>s gens )) impliquant le refus<strong>du</strong> droit à l'existence <strong>de</strong> groupes hu<strong>mai</strong>ns entiers, refus qui bouleversela conscience hu<strong>mai</strong>ne, inflige <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s pertes à l'humanité,et qui est contraire à la fois à la loi morale et à l'esprit et aux fins<strong>de</strong>s Nations Unies (résolution 96 (1) <strong>de</strong> l'Assemblée générale,II décembre 1946). Cette conception entraîne une première conséquence: les principes qui sont à la base <strong>de</strong> la Convention sont <strong>de</strong>sprincipes reconnus par les nations civilisées comme obligeant lesÉtats même en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> tout lien conventionnel. Une <strong>de</strong>uxièmeconséquence est le caractère universel à la fois <strong>de</strong> la condamnation<strong>du</strong> génoci<strong>de</strong> et <strong>de</strong> la coopération nécessaire (( pour libérer l'humanitéd'un fléau aussi odieux )) (préambule <strong>de</strong> la Convention). La Conventionsur le génoci<strong>de</strong> a donc été voulue tant par l'Assemblée généraleque par les parties contractantes comme une convention <strong>de</strong> portéenettement universelle. En fait, elle fut approuvée, le 9 décembre1948, par une résolution qui fut votée unanimement par rlnquantesixÉtats.Les fins d'une telle convention doivent également être retenues.La Convention a été manifestement adoptée dans un but purementhu<strong>mai</strong>n et civilisateur. One ne peut même pas concevoir une conventionqui offrirait à un plus haut <strong>de</strong>gré ce double caractère, puisqu'ellevise d'une part à sauvegar<strong>de</strong>r l'existence même <strong>de</strong> certains groupeshu<strong>mai</strong>ns, d'autre part à confirmer et à sanctionner les principes<strong>de</strong> morale les plus élémentaires. Dans une telle convention, les,États contractants n'ont pas d'intérêts propres ; ils ont seulementtous et chacun, un intérêt commun, celui <strong>de</strong> préserver les finssupérieures qui sont la raison d'être <strong>de</strong> la convention. Il en résulteque l'on ne saurait, pour une convention <strong>de</strong> ce type, parler d'avantagesou <strong>de</strong> désavantages indivi<strong>du</strong>els <strong>de</strong>s États, non plus que d'unexact équilibre contractuel à <strong>mai</strong>ntenir entre les droits et les charges.La considération <strong>de</strong>s fins supérieures <strong>de</strong> la Convention est, en vertu<strong>de</strong> la volonté commune <strong>de</strong>s parties, le fon<strong>de</strong>ment et la mesure <strong>de</strong>toutes les dispositions qu'elle renferme.Appliquées à la question <strong>de</strong>s réserves et plus particulièrement<strong>de</strong>s effets <strong>de</strong>s objections aux réserves, ces considérations con<strong>du</strong>isentaux conclusions suivantes.12

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