23 14-15-16 mai 2005 Notre Dame, rempart de la Chrétienté

L'ARCHANGE SAINT GABRIELAccomplir un pèlerinage sous l’égide de Notre Dame de Chrétienté, c’est affirmer notrecertitude de l’existence d’une société humaine reposant sur l’observance des préceptesévangéliques. Quelques esprits chagrins arguant de l’imperfection de la dite Chrétienté, enviennent à contester, non seulement son actuelle pérennité, mais encore le fait qu’elle ait jamaisexisté. Or dénier toute réalité à ce qui n’est pas parfait ici-bas, c’est considérer que rien n’existe ennotre monde spatio-temporel et soutenir que l’histoire n’est qu’illusion. Le Christ nous a pourtantappris que, dans la création, tout bon grain est entremêlé d’ivraie que l’on ne saurait séparer avantl’heure de la moisson.Qu’est-ce donc que la « Chrétienté », sinon une société qui s’efforce, avec plus ou moinsde bonne volonté, de développer une culture de vie, vie d’ordre naturel et d’ordre surnaturel ?Hélas, comme tous les champs de la création, une culture de mort tente de l’envahir ; d’oùl’impérieuse nécessité d’élever un rempart pour protéger cette semence de bon grain. Or leSeigneur nous précise : « Celui qui sème le bon grain, c’est le fils de l’homme (Jésus, le Verbeincarné). Le champ, c’est le monde. Le bon grain, ce sont les enfants du Royaume ; l’ivraie, ce sontles fils du Malin. L’ennemi qui l’a semé, c’est le diable, la moisson, c’est la fin du monde. Lesmoissonneurs, ce sont les anges » (Mt.XIII, 37-39).Mais qui pourrait être le meilleur rempart de la culture de vie, hormis Celle qui , nonseulement, donne sa vie « naturelle » à Jésus, mais, en outre, lui permet d’accomplir notreRédemption, c’est-à-dire de nous insuffler sa vie divine par laquelle nous devenons enfants duRoyaume ? Si la Vierge Marie est la « Porte du ciel », la « Mère de la grâce », celle qui « nousdélivre toujours de tous les périls », elle est, de surcroît, aidée dans sa mission de protectrice de laChrétienté par les saints anges, ces moissonneurs chargés de trier le bon grain de l’ivraie, c’est-àdirede faire que la vie abonde et que recule la mort répandue par le Diable et ses anges déchus.Or le principal héraut de la vie dans l’Écriture sainte est l’archange Gabriel. C’est lui quidonne à Daniel l’interprétation de la « prophétie des soixante dix semaines » sur les temps duMessie (Dn IX, 20 – 27) après s’être présenté sous l’aspect du « vir Gabriel… cito volans » :« l’homme Gabriel…au vol rapide », selon le texte de la Vulgate. L’ Evangéliste saint Luc nousrapporte qu’il apparaît à Zacharie « debout à la droite de l’autel des encens ». A la question deZacharie, il répond : « Je suis Gabriel qui me tiens devant Dieu ; j’ai été envoyé… pour t’apporterune bonne nouvelle » (Lc I, 19). Il s’agit de la naissance de Jean, le futur Baptiste, dont Gabrielprécise qu’ « il ramènera de nombreux enfants d’Israël au Seigneur leur Dieu », autrement dit, ilrépandra la vie surnaturelle. Mais le grand œuvre de l’archange c’est ‘l’annonce faite à Marie’ dela naissance du Sauveur, annonce dont les fidèles, depuis lors, répètent avec dévotion les parolessacrées : « Je vous salue, Marie, pleine de grâce, le Seigneur est avec Vous… ». Nous savons quela réponse de la Très Sainte Vierge à cette salutation angélique ouvre le temps de la Rédemption,c’est-à-dire celui de la victoire inéluctable de la vie sur la mort : « Voici la servante du Seigneur,qu’il me soit fait selon votre parole ».Ecoutons le Cardinal de Bérulle nous présenter et l’ange et sa mission dans sa « Vie deJésus » rédigée en 1629, année même de sa naissance au ciel : « Saint Luc nous dit : « l’angeGabriel est envoyé de Dieu en une cité de Galilée nommée Nazareth, vers une vierge fiancée àJoseph et nommée Marie ». C’est Dieu qui fait cet envoi : Dieu, dis-je, immédiatement et non passelon l’ordre qu’il a posé entre ses anges, où les moindres sont envoyés de sa part par les plusgrands. Mais cet envoi est extraordinaire, la commission en est émanée de la main de Dieuimmédiatement. Ce qui montre et le poids de l’ambassade, et la dignité de l’ambassadeur quireçoit lui-même de la main de Dieu son envoi et ne relève que de Dieu en cette commission… Cetange envoyé pour cette commission, grande et extraordinaire se nomme Gabriel, ce 1 dit Saint Luc,c’est-à-dire s’appelle en notre langue la force de Dieu. Car il annonce le mystère où Dieu a mis saforce et sa puissance à sauver les hommes, à débeller (vaincre) et à établir sa grâce sur laterre…Cet ange est un séraphin et un des grands entre les séraphins. Ce mystère d’amour, quicontient le plus secret de l’amour de Dieu hors de lui-même, mériterait bien un ange d’amour pourl’annoncer.Association Notre Dame de Chrétienté