23 14-15-16 mai 2005 Notre Dame, rempart de la Chrétienté

LA MORT DU JEUNE DÉVOTCe saint jeune homme s'était consacré tout entier à l'amour de la divine Mère, lorsqu'il arriva quele Père Canisius, prêchant aux novices de la Compagnie, le premier jour du mois d'août, les exhortavivement à suivre cet important conseil : regardez chaque jour comme le dernier de leur vie, et le passercomme s'ils devaient aussitôt paraître au tribunal de Dieu.. Après le sermon, Stanislas dit à ses confrèresque la voix du prédicateur avait été pour lui la voix de Dieu, attendu qu'il devait mourir pendant ce mois.Il parlait ainsi, parce que Dieu lui avait donné, sinon une révélation proprement dite, du moins unpressentiment intérieur, que du reste l'événement se chargea de confirmer.Quatre jours après, le bienheureux jeune homme se rendait, avec le Père Emmanuel Sa, à l'églisede sainte Marie Majeure. La conversation étant tombée sur la prochaine fête de l'Assomption : "MonPère, dit-il, je crois que ce jour-là on jouit au ciel d'un ciel nouveau, en contemplant la gloire de la sainteVierge couronnée Reine du paradis et élevée si près de Dieu, au-dessus de tous les choeurs des anges. Ets'il est vrai, comme je le tiens pour certain, que chaque année on célèbre dans le ciel la fête ducouronnement de Marie, j'espère me trouver au prochain anniversaire."Or, il avait, comme cela se pratique dans la Compagnie, tiré au sort, pour patron de ce mois, saintLaurent, le glorieux martyr. On dit qu'ayant écrit une lettre à Marie pour lui demander la grâce d'être auciel pour assister à cette belle fête, il communia le jour de saint Laurent et supplia le saint martyr deprésenter sa lettre à la divine Mère et d'appuyer sa demande. Ce soir-là même, la fièvre le prit et bienqu'elle fût fort légère, Stanislas ne douta point qu'il avait obtenu la grâce désirée et que sa mort étaitproche. Aussi, en se mettant au lit, il disait tout joyeux et le sourire aux lèvres : "Je ne me relèverai pas dece lit." Et s'adressant au Père Aquavius, il ajouta : "Je crois bien que Saint Laurent m'a obtenu de la sainteVierge d'être au ciel pour la fête de l'Assomption. "Mais personne ne tint compte de ces paroles.La veille de la fête, le mal paraissait toujours léger. Néanmoins, Stanislas dit à un assistant qu'ilmourrait la nuit suivante :"O mon frère, lui répondit celui-ci, ce serait un plus grand miracle de mourir decette maladie que d'en guérir. " Mais voilà que dans la soirée, il tombe dans un évanouissement mortel,suivi bientôt d'une sueur froide et d'une extrême faiblesse. Le Supérieur accourt et Stanislas lui demande àêtre placé sur la terre nue, pour mourir en pénitent. Pour le contenter, on le pose à terre sur unecouverture. C'est ainsi qu'il se confessa et reçut le Viatique au milieu des larmes des assistants quicroyaient voir un séraphin, tant ses yeux avaient brillé d'une joie céleste à l'arrivée de la sainte Eucharistieet tant son visage resplendissait des flammes du divin amour. On lui donna ensuite l'Extrême-Onction.Pendant ce temps-là, il ne cessait de lever les yeux au ciel, ou de contempler, de baiser et depresser tendrement sur son coeur l'image de Marie."A quoi vous sert, lui dit un Père, ce chapelet roulé autour de votre main, puisque vous ne pouvez plus leréciter ?"" Il sert, répondit-il, à me consoler, parce que c'est un objet consacré à ma Mère."" Mais, reprit le Père, combien plus serez-vous consolé quand vous la verrez elle-même dans le ciel et quevous lui baiserez les mains ?"A ces mots, son visage s'enflamma et il tendit les bras vers le ciel pour exprimer son désir de setrouver bientôt en présence de Marie. Enfin sa Mère tant aimée lui apparut, comme il le déclara lui-mêmeà ceux qui l'entouraient et quelques instants après, le 15 août, à l'aube du jour, il expira comme un saint,les yeux fixés vers le ciel et sans faire un mouvement. On lui présenta l'image de Marie et en voyant qu'ily était insensible, on sut qu'il était déjà en paradis, à baiser les mains de sa Reine tant aimée.80Association Notre Dame de Chrétienté