23 14-15-16 mai 2005 Notre Dame, rempart de la Chrétienté

Mes bien chers frères,L’Epître de ce dimanche de la Pentecôte nous révèle la véritable universalité, la seule quipuisse être réalisée entre les hommes, l’universalité, surnaturelle, de la grâce. Il est certes naturelà l’homme de désirer l’unité de tous les membres du genre humain, mais l’histoire des hommesnous donne aussi de comprendre que cette unité n’a jamais été réalisée. A aucun moment del’histoire humaine la paix n’a régné sur tous les continents. Autrement dit la guerre, depuis lesorigines de l’humanité, a toujours brisé l’universalité de l’homme.Il est naturel à l’homme de désirer l’universalité, car chaque homme reconnaît sa naturedans tous les autres hommes et ainsi le mouvement qui le porte à s’aimer lui-même le porte àaimer les autres. Le mot latin qui est à l’origine du mot universalité signifie littéralement« tourné vers l’un ». La raison humaine est capable de connaître l’universalité de l’être et ausside connaître la cause de cette universalité de l’être qui n’est autre que Dieu, la cause de tout être.La connaissance et l’amour du même Dieu, dont leur nature commune est la splendide image,devraient réaliser l’unité de tous les hommes. Mais il n’en est pas ainsi. Cela est indéniable.L’Église nous enseigne infailliblement que tous les fils d’Adam, sauf la Très Sainte ViergeMarie, reçoivent une nature qui est déchue de son état de justice originelle, et que tous les péchésdes hommes ont leur source dans ce péché de nature qu’est le péché originel. Les hommes sontainsi incapables de réaliser par eux-mêmes leur unité que pourtant ils désirent par nature. C’estparce que chaque homme est blessé dans sa nature que les hommes sont divisés entre eux. Et lefait qu’ils parlent diverses langues est le signe de cette division.La plus funeste illusion est celle de penser que les seuls efforts humains pourront suffire àréaliser l’unité de tous les hommes. Cette illusion suppose que la nature humaine n’a pas étéblessée et que le mal dont est capable l’homme ne procède pas de sa nature. La philosophie ditedes Lumières a propagé cette utopie humaniste, faisant mentir l’Eglise qui n’aurait enseigné ledogme du péché originel que pour maintenir sa domination sur l’humanité. Mais l’Eglise unefois écartée de la cité et projetée dans les ténèbres de l’obscurantisme, il n’en demeure pas moinsque les hommes offrent le spectacle des mêmes divisions. On peut même observer que lasauvagerie des divisions s’est accrue depuis que les vérités enseignées par l’Eglise furent excluesde la sphère politique et de fait niées dans leur objectivité.En refusant de reconnaître le mal qui affecte la nature humaine en elle-même et enlaissant entendre que seule la volonté individuelle est cause du mal que commet l’homme, sansque la nature humaine ne soit blessée par l’acte mauvais qui émane d’elle, l’utopie humanisterend l’unité entre les hommes radicalement impossible. Et les artifices de la propagandehumaniste ne peuvent tromper les hommes que s’ils veulent l’être, c’est-à-dire que s’ils sontcomplices du mensonge humaniste qui fait de la nature humaine une réalité bonne quels quesoient les actes qui en procèdent. Qu’est ce que cette nature humaine à laquelle on ne peutaucunement imputer les actions mauvaises qui pourtant émanent d’elle ? Rien de plus qu’unechimère moralisatrice, dont le règne tyrannique ne repose que sur la complaisance affectée deceux qui y voient un paravent à leurs turpitudes. Le mal ne peut être grave s’il ne peut avoiraucune conséquence sur la nature humaine en elle-même. Il reste du domaine de l’accident. C’estainsi une absolution sans pitié qu’accordent les ministres de la religion humaniste, et l’unité qui aAssociation Notre Dame de Chrétienté